Courir ou subir, il faut choisir -Privé-

Un nouveau gloussement s’éleva des fauteuils au fond de la salle commune des Gryffondors et Nathaniel laissa échapper un soupir de désespoir. Pourquoi diable ne pouvait-il jamais être tranquille. Qu’avait-il fait au bon Dieu pour mériter un tel châtiment ?!? Pourquoi…Mais pourquoi avait-il fallu qu’il se retrouve dans la même maison que cette bande de sangsues ? Pourquoi fallait-il qu’elles soient toujours là à l’épier en permanence en pouffant comme des demeurées. N’avaient-elles rien d’autre à faire de plus intelligent…Comme faire leur devoirs par exemple ?

« Oooooh…il est trop beaaaaau ! » Les entendait-il chuchoter.
« Ouais, encore plus quand il travaille…Il a l’air tellement studieux ! »
« Beau, intelligent, gentil…Le mec parfait quoi ! » Résuma l’une d’elles.
« Ce serait trop bien si je pouvais sortir avec lui… »
« Pas possible ma vieille…Farmer te tuera, elle lui a mis le grappin dessus depuis la première année… »
« Oh, au diable cette peste de Farmer ! C’est pas elle qui m’en empêchera ! »
« Mouais…si tu le dis… »

Le blondinet était à deux doigts de se mettre à hurler comme un possédé. Il n’en pouvait plus de ces commentaire débiles à son sujet. Il prit une grande inspiration et replongea dans son devoir de potions. Il se gratta la joue du bout de sa plume, cherchant une idée…Voilà, à cause d’elle il était incapable de terminer ce fichu compte-rendu alors qu’il ne lui restait qu’un demi-parchemin à écrire.

La porte d’entrée s’ouvrit. Nathaniel n’eut pas besoin de se retourner pour identifier la personne qui venait d’entrer, il reconnaîtrait ce pas sautillant entre des millions. L’enfer ne faisait que commencer. Il rentra légèrement la tête entre ses épaules, priant intérieurement pour qu’elle – son pire cauchemar – ne remarque pas sa présence. Trop tard, il l’entendait avancer en sa direction.

« Nathaniel…tu fais quoi ? » Fit-elle avec une voix de gamine en se penchant par dessus son épaule.

Il ferma les yeux, espérant que ce n’était qu’une illusion, qu’elle n’était pas vraiment là. Il se redressa et souleva les paupières pour constater que non, malheureusement, il n’était pas victime d’une hallucination. Amy Farmer se tenait devant lui, souriant de toutes ses dents accompagnée d’une poignée de fille. Probablement celle qui était assises dans les fauteuils quelques minutes plus tôt.

« Je finissait mon devoir de potions. Tu sais, celui sur le polynectar… » Répondit-il avec un sourire charmeur.
« Ah oui, je vois…Moi je ne l’ai pas encore commencé, ça me saoule de le faire. »
« Oh, vous étudiez le polynectar ? Comme ça doit être intéressant ! »
« Oui, en effet, c’est un sujet passionnant ! » Répliqua Nathaniel, toujours tout sourire.
« J’aimerais bien savoir comment il faut le préparer, tu peux nous expliquer s’il te plaiiiiit ? » Fit un petite brune en tripotant de plus belle ses cheveux.
« Je suis désolé…il faut que j’aille à la bibliothèque…j’ai besoin de vérifier une information. » Dit-il en se levant et en rassemblant ses affaires avant de fourrer le tout dans son sac.

Sans attendre de réponse de la part de cette bande de greluches, il poussa sa chaise et partit en direction du tableau de la Gosse Dame.

« Attends ! Je viens avec toi ! » S’exclama Amy en l’attrapant par le bras.
« Nous aussi ! » S’écrièrent les autres en l’entourant, telle une escorte.

C’était avéré…Il avait la poisse !

°oOo°

Son cerveau fonctionnait à cent à là seconde, il fallait qu’il se débarrasse d’elles, d’une façon ou d’une autre ! Il n’en pouvait plus, il ne les supportait plus. Pendant ce temps Farmer continuait à dégoiser des inepties, commentant la nouvelle coupe de cheveux de une-telle, s’extasiant devant le talent des joueurs de quidditch de leur équipe avant de préciser qu’il devait certainement avoir plus de génie qu’eux tous réunis – plus lèche-bottes tu meurs -, et se demandant pour la nième fois ce que Pathy faisait avec Johan. A ce rythme là, Nathaniel serait bon pour la section asile psychiatrique de Sainte-Mangouste avant la fin de la journée.

« Non mais c’est vrai quoi ! Pourquoi est-ce qu’elle sort avec lui ? Il n’a rien pour lui le pauvre…et encore je suis gentille ! » S’écria-t-elle pendant que les quatre autres filles acquiesçaient en hochant de la tête comme le chien de la pub Ice-tea.

* Ben voyons…* Pensa le garçon affichant une légère moue de désapprobation.

Il se retint pourtant de faire quelque commentaire que ce soit, le terrain était miné. Si on lançait cette fille dans un tel sujet de conversation, on y était encore dans trois jours.

Il descendirent une volée de marches et arrivèrent devant les portes de la bibliothèque. Nathaniel entra et teint la porte aux demoiselle qui eurent la bonne idée – laissez moi rire - de se prendre pour une série de coquelicots devant la courtoisie du garçon. Amy, elle, continuait à philosopher– si on peut appeler ça ainsi – haut et fort sur les relations au sein du couple. Elle ne consentit à baisser le volume sonore que suite à la remarque acerbe de la bibliothécaire qu’elle n’était pas là pour bavarder mais pour étudier.

Le jeune blond en profita pour les planter là et s’enfuir entre les rayons poussiéreux. Il s’enfonça jusqu’au plus profond de la bibliothèque et fut même un instant tenté d’entrer dans la réserve, bien que cela soit strictement interdit, histoire de semer les pots de colle qui ne le lâchaient pas d’une semelle.

« Nathaniel ? » Souffla la rousse. « Où es-tu ? »

Elle traversa plusieurs rangées d’un pas lourd, si bien que le jeune homme n’eut pas trop de mal à l’éviter. Il trouvait son comportement à la limite du stupide. Jouer à cache-cacher entre les rayons de livres lui semblait particulièrement puéril…Mais entre ça et se retrouver avec Farmer pendue à son bras déblatérant des idioties, le choix était vite fait.

Se glissant en faisant le moins de bruit possible parmi les étagères, il parvint à regagner l’entrée sans se faire remarquer mais sans également noter que le reste des filles n’avait pas suivi le Pot-de-super-glue en chef et l’avait, en revanche, vu décamper.

« Il a déjà fini ? »
« Apparemment… »
« Je me demande où il va… »
« On va vite le savoir ma petite ! »
« Ah bon, comment ? »
« Facile, on va le suivre ! »
« Et Amy ? »
« Amy ? Qu’elle aille au diable ! »

Les quatre filles sortirent du royaume des livres à la suite du Don Juan blond en gloussant. Peut-être un peu trop fort car Nathaniel les entendit au détour d’un couloir. Accélérant le pas, son sac battant dans ses jambes, menaçant de le faire tomber à chaque pas, il repoussa une tapisserie et s’engagea dans un des nombreux passages secrets de l’école. A force, il avait fini par les connaître par cœur. Il entendait les pas précipités de ses poursuivantes résonner dans le couloir tandis qu’il dévalait quatre à quatre les marches traîtres de l’escalier délabré. Il manqua de peu la chute quand il du esquiver un trou entre les lattes de bois et perdit du temps à ramasser les feuilles qui s’étaient échappées de sa sacoche. Alors qu’il avait enfin atteint de palier suivant, il entendit un bruit de tissu froissé lui indiquant que sa fuite avait été découverte. Faisant mine de n’avoir rien remarqué, il continua son chemin, marchant aussi vite que possible, courant par instant lorsqu’il était sur de ne pas être vu. Un craquement sec accompagner d’un choc sourd l’informa qu’une des jouvencelles n’avait pas évité à temps la marche défectueuse. Enfin l’immense hall apparut devant lui, salvateur. Il s’arrêta un moment, reprenant son haleine en appui sur la rampe de marbre de l’escalier principal. Remonter dans les étages ? Non, il serait pris au piège à un moment ou à un autre et risquait de tomber sur une rousse – Amy Farmer pour ne pas citer son nom – particulièrement furax. Le parc ? L’idée n’était pas lumineuse non plus, l’espace était trop dégagé. Le lac ? Trop froid ! La forêt interdite ? Trop dangereux, il n’était pas désespéré au point de vouloir risquer de laisser sa peau dans un endroit aussi sordide. Quels choix lui restaient-ils alors ? Son regard se promenait dans l’entrée à la recherche d’une idée, peu importe laquelle, mais une idée ! Le temps pressait, il entendait de nouveau la cavalcade de talons aiguilles des détraqueurs en jupettes. Ses yeux tombèrent alors sur une porte entre-ouverte donnant sur un couloir sombre. Les cachots !!! Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt !

Si une, ni deux, il traversa le hall le plus rapidement possible tout en tentant d’étouffer le bruit de ses pas et poussa la porte. Humide, froid, probablement rempli de bestioles peu engageantes, c’était parfait ! Il ne ralentit cependant le pas qu’après avoir dégringolé une série de marches glissante et finit par s’appuyer contre un mur afin de retrouver un souffle à peu près normale. Des bribes de conversation lui parvenait encore de l’étage au dessus.

« …est où… »
« ……pas…être sorti… »
« ………là ? »
« Yeuuuuurk ! »
« ……pas…dégoûtant ! »

Les claquements de talons sur le sol dallé semblèrent s’éloigner et la respiration de Nathaniel se libéra. A présent qu’il était plus détendu, il pouvait envisager d’explorer un peu les cachots. De toute façon, il n’avait rien de mieux à faire, il n’allait quand même pas reprendre son devoir de potions ici ! Et il ne désirait pas non plus attendre qu’elles se rendent compte qu’il n’était pas sorti et qu’elle viennent le chercher.

Une fois qu’on s’était éloigné de la porte, il faisait noir comme dans un four si bien que les rares torches disposées à intervalles réguliers peinaient à repousser les ténèbres. Le blondinet avançait d’un pas lent, d’une part parce qu’un point de côté monumental le lançait dans les côtes, d’autre part parce que les pierres irrégulières qui faisaient office de sol étaient particulièrement glissantes du fait de l’humidité qui régnait dans ces lieux. Il marcha ainsi pensant quelques minutes, n’ayant pour compagnie que le bruit de son souffle qui de condensait devant son nez et l’écho de ses pas. Alors quand une silhouette surgit brusquement de l’ombre devant lui, il étouffa à grande peine un hoquet de surprise mêlé à un tantinet de terreur croyant que c’était une fille de Poufsouffle ou de Serpentard. Une fois le choc passé, il réalisa que c’était en réalité la statue d’Helga, l’antique fondatrice de la maison jaune. Il s’approcha, se traitant mentalement d’imbécile pour avoir paniqué de la sorte. Mais quel ne fut pas son étonnement lorsqu’il s’aperçut que quelqu’un était assis aux pieds de la sculpture…Dieu merci, c’était un garçon !

Nathaniel aurait presque hurlé de joie, s’il n’avait pas craint que son cri attire la bande de folles furieuses qui lui courraient après. Il avait parfois l’impression d’être un pot de miel attirant les ours…Oui, en effet, vous avez bien lu. Il comparait ces filles à une meute de grizzlys particulièrement féroces. Parce que contrairement à une idée reçue parfaitement dénudés de sens, la gente féminine était à milles lieues d’être fragile et sans défenses… Le pire, c’était lorsqu’elles étaient en troupeau. Il en avait déjà fait les frais d’ailleurs, et cela n’avait rien d’agréable (sauf si on est maso mais ce n’est pas son cas). Se faire pourchasser 24 heures sur 24, si ce n’est plus, par un bataillon de dindes gloussant à qui mieux-mieux, ce n’était pas exactement ce qu’on pouvait qualifier de « partie de plaisir ». Alors quand avait surgi devant lui un gars de son année et qui plus est de sa maison, vous ne pouvez probablement pas imaginer l’immense soulagement qu’il avait éprouvé.

« Salut Nathaniel...Drôle d'endroit pour passer son après-midi, non ? »

Assez grand, des cheveux brun, normalement constitué mais surtout doté d’une notoriété identique à la sienne. Ce gars-là n’était autre que Marwin Wyrven. Certain – ou plutôt certaines – auraient trouvé la situation amusante …Pourtant, ici-maintenant-là-tout de suite, personne ne s’écroulait, mort de rire, sur les pavés humides des cachots. La raison était bien simple, pour eux une rencontre dans un endroit aussi sordide ne pouvait être synonyme que d’une chose…La fuite perpétuelle de l’armée de donzelles en talons aiguilles de Poudlard.

« C’est le moins qu’on puisse dire. Mais tant que ça me permet de rester en vie… » Fit-il avec un petit rire.

« Je t'en prie, assieds-toi, y a de la place pour deux... Tu fuis aussi une bande de groupies en furie je suppose ? »

Il fit quelques pas en avant, sentit un truc un peu mou sous sa semelle droite. S’en suivit un couinement particulièrement aigu, une morsure du bout de sa chaussure et un certain nombre de crachats rageurs. Après quoi, Nathaniel se laissa tomber à côté de son camarade en poussant un soupir à fendre l’âme.

« Ouais…Impossible d’être tranquille dans ce foutu château ! A croire qu’elle sont un sonar pour nous repérer à quinze kilomètres… »

En un sens, c’était réconfortant de se dire qu’on était pas le seul dans la mouise. Une autre personne sur cette terre était en mesure de comprendre la frustration qu’on pouvait ressentir lorsqu’on se faisait pourchasser à longueur d’année pas une armée de décervelées.

Une torche non loin éclairait d’une lumière vacillante et donnait aux murs un aspect fantomatique. De nombreuses toiles d’araignées colonisaient le secteur…et encore il ne voyait que ce qui était éclairé…Il eut un léger sourire. Glauque et effrayant à souhait…Peut-être n’auront-elles pas les tripes de venir le cherche ici ? Où peut-être pas…il en connaissait une qui serait capable du pire pour le retrouver.

« Chouette endroit… Si on fait impasse sur l’humidité, l’obscurité, les bestioles pas très ragoûtantes et Rogue…Ce serait presque accueillent. » Commenta-il ironiquement.

Quand même, ils avaient fait fort ! Se retrouver au même endroit pour les mêmes raisons… A croire qu’il existait un lien invisible entre les cerveaux des sex-symbols de Poudlard qui leur mettait les mêmes idées en tête. Tout ce qu’il espérait, c’était que la bande de furies partie dehors ne les retrouve pas de si-tôt. Il ne voulait même pas imaginer la crise d’hystérie qu’elle auraient si elles leur mettaient la main dessus.


[Pardon-pardon-pardon-pardon !!! Je fus en grave manque d'idées... Navré pour le post trop court à mon goût mais je crois bien que sinon il faudra encore attendre un siècle...^^"]

Il aurait fallu prendre une photo : deux mecs dignes de figurer dans une série américaine dans le rôle des capitaines des équipes adverses de baskets du lycée, avec leur troupeau de groupies et de potes prétentieux et retors aux basques, une bombe sexuelle dans les bras, et une bière à portée de main. Oui, mais, ces deux mecs se trouvaient dans l’endroit le plus anti-glamour qui existait sur Terre : les cachots de Poudlard. Même un cimetière aurait eu plus de charme, on aurait pu trouver ça trash, dément. Ais là, c’était carrément flippant. À côté, le cimetière, de la gnognote. Ils étaient tous les deux assis sur le socle de la statue d’une femme un peu grassouillette, qui souriait a mur de pierre noire qui lui faisait face. La scène était plongée dans une pénombre glauque, un mélange d’éclairages de torches, de crasse ambiante, le tout qui donnait une espèce de luminosité verdâtre des moins engageantes. Ajoutez à cela des figurants en la présence de rats, d’araignées, de cloportes, de cafards, et d’autres bestioles tout aussi sympathiques. Vous obtenez un mélange assez peu commun. Si on ajoutait que les deux mecs avaient l’air épuisés, désabusés, et que l’un avait le col de sa chemise et ses cheveux pleins d’encre. M’enfin, je suis sûre que si on envoyait cette photo à un producteur, il sauterait de joie sur son siège en disant qu’il avait eu l’idée du siècle. Et il téléphonerait à un réalisateur célèbre, lui disant de réunir une équipe solide de scénaristes, parce qu’il tenait le film d’horreur du siècle, que dis-je, du millénaire ! Et ce serait fait, une armée de scénaristes plus talentueux les uns que les autres s’attaqueraient à un scénario serré, haletant, tandis que le producteur s’arracherait les cheveux : mais qui étaient ces deux beaux gosses et où les trouver ? La réponse ne pourrait malheureusement pas lui être apporté, les deux garçons préférant garder l’anonymat plutôt que de trouver leur portrait sur des affiches et d’étendre leur notoriété au monde entier. Merci, surtout pas ! Poudlard leur suffisait largement. Même si pour Marwin, cela s’étendait bien au-delà…

Enfin, toujours était-il qu’ils étaient là, tous les deux. Et, du point de vue du jeune Wyrven, ce n’était que pour confirmer ce qu’il pensait déjà : la vie de sex-symbol, c’était pire que galère. Regardez Regal : un physique magnifique, c’était tout ce que vous voyiez ? Et bien vous n’êtes qu’une de ces pauvres cruches qui le poursuivent à longueur de temps. Nathaniel, comme Marwin, c’étaient des mecs comme les autres, qui voulaient juste vivre leur vie, pouvoir bosser tranquillement, discuter avec des potes sans être interrompus par des filles qu’ils ne connaissaient même pas qui leur faisaient des déclarations d’amour à longueur de temps, qui voulaient juste exister autrement que par leur physique, bordel ! Et ça, personne ne semblait le comprendre. Enfin, si. Leurs amis, sans doute. Emily l’avait compris. Emily… Passons. Comment vouliez-vous qu’ils s’en sortent s’ils en étaient réduits à se planquer tout le temps, et en plus dans les cachots…

« Chouette endroit… Si on fait impasse sur l’humidité, l’obscurité, les bestioles pas très ragoûtantes et Rogue…Ce serait presque accueillant. »
- Ouais, c’est sûr. Limite, d’ailleurs, Rogue me dérange plus que les trois autres conditions réunies…

Léger rire du French Lover. En effet, Severus, ce n’était pas vraiment son ami. Surtout depuis le jour où le maître des potions avait trouvé une fiole de Malibu parmi les fioles d’ingrédients du jeune homme en fin de cours. Heureusement que c’était en fin de cours d’ailleurs, parce que sinon, toute la classe aurait été au courant. Non, grâce au ciel, il ne l’avait vue qu’à la fin d’un double cours. Il l’avait sortie, avec un sourire ironique aux lèvres, demandant ce que diable cela faisait dans ses affaires. Ce à quoi le jeune homme n’avait absolument rien répondu. Mais son silence avait été plus qu’éloquent. Le professeur aux cheveux graisseux lui avait assuré que « sa directrice de maison serait mise au courant ». Et depuis, il ne cessait de le regarder avec un air supérieur, le rabrouant à chaque erreur en sous-entendant qu’il avait bu un verre ou deux de trop avant de venir en cours. Ou lui demandant des nouvelles de sa petite amie. Éclats de rire des garçons de Serpentard, murmures indignés de la part des filles, regard de Marwin évitant à tout prix le coin de Mily, avant que Rogue n’ajoute sardoniquement : « Je parlais de votre bouteille, bien sûr. ». Quelle enflure ce gars. Alors oui, il aurait préféré se retrouver dans une pièce sombre et dégoulinante d’humidité, entouré de bestioles en tout genre, grouillantes et produisant des sons affreux qu’en tête-à-tête avec l’infâme maître des potions. Dans les cachots de Fort Boyard plutôt que dans ceux servant de bureau au professeur Rogue ? Oui, en gros, c’était ça. Exactement ça, même. Échanger Dumbledore contre le Père Fouras, les rats contre les tigres, Rusard contre les Maîtres des Ténèbres, Trewlaney contre la Bohémienne… McGonagall contre La Boule… Oulah, arrêtons là le délire, ça commence à devenir n’importe quoi…

Enfin, espérons surtout que ça semblera suffisamment peu accueillant encore quelque temps, qu’on ait un peu de tranquillité… Je demande pas la Lune, juste… disons une heure ! C’est trop, à ton avis ?

Il lança un regard mi-amusé, mi-désespéré à son compagnon d’infortune. Parce que même s’il l’avait dit sur le ton de la plaisanterie, il n’en pensait pas moins, bien au contraire. Oui, même une heure de tranquillité absolue était absolument inimaginable, surtout le week-end, et à plus forte raison pendant les vacances, pendant que ces harpies n’avaient rien d’autre à faire que de courir après les garçons. Il laissa échapper un soupir résigné, s’essuyant ses mains moites sur son jean. Il faisait sacrément humide ici. Ils allaient finir par tomber malades. L’infirmerie obligatoire pendant quelques jours… Le bonheur ? Oui, si l’infirmier empêchait quiconque de pénétrer dans la pièce, assurant qu’ils étaient trop mal. Ah ! Il faudrait ! Oui, mais en même temps, les filles trouveraient bien un moyen de continuer à les importuner. Situation désespérée, vous avez dit désespérée ?

Au moment où Marwin allait faire part de ses tristes réflexions à Nathaniel, un bruit le fit tressaillir. Son regard se porta sur le bout du couloir, d’où provenait le son. Il secoua la tête, se tournant vers l’autre Gryffondor, et murmura :

Une heure, c’est vraiment trop… Même cinq minutes, c’est pas possible !

Qui était ce ou cette mystérieux(euse) intrus(e) ? Vous le saurez dans le prochain épisode de « deux beaux gosses dans les cachots » !


[PNJ ou perso ?]

[]

Une ombre se profilait non loin des deux Gryffondors, annoncée par le cri strident d’une ou deux vermines. Mais fort heureusement pour eux ce n’était pas une horde d’admiratrice qui leur faisaient face, mais un Serdaigle au regard étonné. Basile Crimson, un livre dans sa main droite leur jetait alors un regard suspicieux.
Ce qu’il faisait ici ? Rien de bien comparable aux deux autres ! Non, le jour où Basile se ferait suivre par un troupeau de dindes surexcitées on aura alors du souci à se faire ! Petite balade entre deux cours ? Non plus, la compagnie des rats n’était certes pas ce qui avait de mieux.

La vraie raison était des plus banales : A son plus grand désespoir Basile avait oublié son livre au dernier cours de potions. Inattention sans doute, mais n’empêche qu’il avait été contraint d’aller le récupérer. Il aurait pu attendre bien sur, mais seulement voilà, son devoir de potions lui n’attendait pas. Et plutôt que de demander à ses camarades de lui prêter son propre manuel (« Et admettre que j’ai besoin de leur aide, ça va pas non ? ») Basile avait préféré l’impensable : Se rendre dans sa salle de classe pour le demander à Rogue. Bien loin d’avoir des tendances suicidaires, le Serdaigle n’avait tout simplement rien contre l’enseignant. Bon, il n’irait pas non plus jusqu’à dire qu’il le portait dans son cœur, mais du temps qu’il ne lui adressait pas la parole il était prêt à supporter sa mauvaise humeur et ses habituels sarcasmes.
C’était donc d’une démarche assurée que le garçon avait quitté son dortoir, dortoir qu’il n’avait d’ailleurs pas quitté de la matinée. Et il avait bien tort car le temps promettait d’être magnifique, une simple brise témoignant de la saison hivernale. Les vacances débutaient à peine, ce qui expliquait l’absence de nombreux élèves au sein de l’école. D’ailleurs lorsque le Serdaigle descendit en direction du hall, il ne croisa que très peu d’élèves…

« Hé les filles !! Je viens de croiser Kate qui m’assure avoir vu Marwin à la bibliothèque !
-Quoi quoi quoi ? LE Marwin ?
-Mais je croyais qu’il était rentré chez lui pour les vacances !!
-Hé bien non !! Venez vite avant qu’on nous devance ! Avec un peu de chance on pourra lui parler !!
-On te suit !! »

…Le ‘peu’ était rapidement devenu ’trop’ en l’espace de quelques secondes. Un groupe de jeunes filles –ou plutôt de groupies- s’étaient engouffrées dans l’escalier à une vitesse folle, manquant au passage d’assommer le sixième année de leur énorme sac. Interloqué, le garçon s’était retourné d’un bloc avant de maugréer :

« Et pardon c’est pour les trolls ? »

Puis après n’avoir obtenu comme réponse qu’une vague de gloussements suraigus, Basile n’avait eu d’autre choix que de poursuivre sa route. Une fois arrivé aux cachots, il avait prit le chemin de la salle de classe, espérant y trouver Rogue. Car a tous les coups il s’était payé un peu de bon temps bien qu’il n’y croyait pas trop : Depuis quand le maître des potions était il capable de s’amuser ? Difficile de l’imaginer en vacances dans un pays lointain à moins que l’excursion ai un rapport quelconque avec son travail.
Mais heureusement (peut on seulement dire ça ?) pour lui l’enseignant n’avait pas quitté Poudlard. Face au sourire narquois que l’homme lui avait adressé, Basile lui s’était contenté d’indiquer la raison de sa venue.
Après avoir récupéré son livre -et avoir essuyé quelques remarques acerbes de son professeur-le Serdaigle avait quitté la salle de classe soudain libéré d’un poids. Rogue s’était montré relativement compréhensif en y repensant…(« Pour cette fois j’accepte de vous rendre votre bien Crimson, mais la prochaine fois j’ose espérer que vous n’oublierez pas votre tête lorsque vous quitterez mon cours…bien qu’elle ne semble pas vous être d’une grande utilité… »)
Et c’est ainsi que dans l’espoir de commencer son fameux devoir, Basile s’était dirigé vers la sortie…Avant de tomber sur les deux Gryffondor.

Tiens tiens, Marwin et Nathaniel, les deux garçons les plus populaires de Gryffondor pour ne pas dire de Poudlard !
Basile se demandait bien ce que deux élèves dans leur genre pouvaient bien faire ici. Il y avait bien plus fréquenté que les cachots pour se donner en spectacle ! A moins qu’ils ne préparent ensemble un plan douteux dans le but d’en avoir d’avantage à leurs pieds…Les possibilités étaient aussi nombreuses que plausibles Basile en était certain. L’idée que les deux Gryffondor puissent être des victimes ne lui avait bien entendu pas effleuré l’esprit. Après une brève inspection il décréta d’un ton neutre :

« Je ne savais pas que les cachots était le dernier lieu à la mode…J’aurais du me renseigner avant de venir… »

Au moins il ne serait pas tombé sur ces deux là ! Une chose lui parut alors anormale : Comment ce fait ils soient là alors que leur fans les attendaient à la bibliothèque ? Y’a pas à dire, ces fillettes qu’il avait croisé dans les couloirs étaient vraiment stupides !