Seule ? [ Pv ]

Invité

Dean, pour faire changement, avait passé l’hiver à Poudlard. Il aurait aimé pouvoir retourner chez lui pendant la période estival, voir sa mère, et vraiment se sentir chez soi mais Isabelle semblait avoir rencontré un homme qui la comblait. Ils l’avaient invité à se joindre à eux mais Dean avait compris que sa mère avait besoin d’une présence masculine et que de toute façon, s’il y allait, il serait mis de coté, assurément.

Dean était alors resté à Poudlard pour passé le PIRE hiver de sa vie. Pour commencer, les cours avait cessé et Dean ne savait plus que faire. C’était bien beau passé son temps à lire mais au bout d’un moment, il s’était tanné. Puisque son passe-temps favori ne lui convenait plus pour le moment, il ne faisait plus grand chose. Conscient que le bal approchait à grand pas, il tenta de trouver une cavalière, en vain. Dean n’était pas l’être le plus charmant au monde. Il était joli mais personne ne semblait s’intéresser à lui. Il se résigna donc, et passa le bal couché sur les estrades du stade de Quidditch à scruter les étoiles.

Éternel solitaire, la soirée ne lui fit aucun bien. Il savait qu’ils étaient tous en train de s’amuser, en couple, et lui, couché, seul, n’avait même pas trouvé refuge dans les astres, qui pourtant, était amplement découverte ce soir là.

Enfin, pour faire court, il passa la pire soirée de sa vie, et rien ne l’aida à oublier. Dans toute l’école, tout le monde ne parla que de cet événement et de ce satané incendie qui rasa une mince partie de l’école. Les jours qui suivirent, Dean les passa à la bibliothèque à lire des livres de la section interdite. Évidemment, il n’avait pas le droit, mais qui se doutait qu’il était en sixième ?

Et ce soir, le dernier soir avant que les cours reprennent, il le passa dans le parc, sur un plateau du parc de Poudlard, à observer les étoiles, comme à son habitude. Justement, les lunes de Saturne étaient visibles et c’était particulièrement ravissant. Dean, étendu dans l’herbe plissa les yeux pour voir la couleur de deux étoiles très près. L’une semblait bleu et l’autre jaune. Le professeur Slughorn leur avait auparavant expliqué ce que ça signifiait comme présage. Dean se rappelait que c’était quelque chose de bien, mais ne savait plus exactement ce que ça représentait. Qu’est-ce qu’il pouvait s’emmerder !

Dean, retenu par son orgueil, resta dans le parc. Il avait dit à ses co-chambreurs qu’il rentrerait tard puisqu’il allait voir les étoiles. Or, il était 11h. Le couvre-feu était passé, et tant qu’à risquer de se faire chopper, il préférait le faire pour plus que quelques heures de retard. Sur cette réflexion, il se redressa pour s’asseoir. Les étoiles ne l’intéressaient plus. Il posa son regard sur l’horizon et calcula combien de temps ça lui prendrait pour se rendre au terrain de Quidditch.

Il calcula 15 minutes puisqu’il fallait faire quelque détour afin de se tenir loin de l’institut et ainsi éviter les possibles surveillants. Décision prise, il se leva et entreprit le chemin du terrain. Il contourna un amas d’arbre et se dirigea vers le terrain. Cela faisait environ 10 minutes qu’il marchait. Il grimpa les centaines d’escaliers et arrivé au sommet, il prit enfin son souffle. Monter toutes ses marches au pas de courses, c’était tout de même intense.

Il tourna à droite de la cage d’escalier mais s’arrêta immédiatement. Semblerait-il que quelqu’un d’autre s’était senti seule ce soir. Une jeune fille était là, assise sur un banc, le regard vide. Dean agita la main pour voir si elle était dans la lune.

- Hum… Euh… Salut ?

Dean sourit bêtement puis s’approcha. Elle semblait perdue et pensive, mais après tout, Dean ne pourrait peut-être jamais le savoir. Il s’approcha délicatement et s’assit un banc derrière elle, à sa droite.

- Je m’appelle Dean.

Il la regardait. Elle était belle, il l’avait remarqué et il avait même osé croire qu’il pourrait peut-être la connaître un peu plus. Elle ne le regardait pas par contre, du moins, pour l’instant.

Dimanche soir. Les vacances d’hiver touchaient à leur fin en cette triste soirée de Janvier. Emily n’était finalement pas partie comme elle l’avait prévu avec Lys. Les circonstances actuelles leur avaient fait changer d’avis. Le bal de Noël s’était achevé par un incendie destructeur et un tragique accident qui avait soulevé un grand nombre de débats. Et depuis lors, Ombrage s’était activée dans le château. C’était une véritable révolution. Que dis-je, un coup d’état ! Des restrictions en veux-tu en voilà, des punitions plus sévères les unes que les autres. Dont un couvre-feu beaucoup plus strict.

Mais depuis quand respectait-on les couvre-feux à Poudlard ? Et qui les respectait surtout ? En tout cas, sûrement pas Emily Jones. La sixième année avait abandonné son dortoir autour de neuf heures du soir et déambulait à l’extérieur du château depuis. Et elle avait finalement décidé de se poser sur l’un des bancs qui encerclaient le terrain de Quidditch. Emily avait dit à Morgane qu’elle avait besoin de prendre l’air. Ah Morgane. Sa Morgane. Emily baissa les yeux sur le bracelet en argent qui entourait son poignet droit. Cela faisait à peine deux semaines que les deux adolescentes s’étaient retrouvées et elle avait l’impression qu’elles ne s’étaient jamais quittées. A quelques détails près. Seulement après quinze jours sans se quitter l’une l’autre, elles commençaient à se sentir toutes les deux étouffées. C’était entre autre pour ça qu’Emily était sortie ce soir-là.

Et puis aussi pour réfléchir. A tout. A tout ce qui représentait sa vie aujourd’hui. A ses notes qui avaient légèrement baissé. Au prochain match de Quidditch qui s’annonçait imminent. Aux cours qui allaient reprendre le lendemain. Au soleil qui devait briller à l’autre bout du monde, chez elle. Aux Billywigs dont elle ne pouvait plus se passer, ils devenaient une nécessité et elle se sentait physiquement mal en point quand elle ne recevait pas une de leurs piqûres bienfaitrices dans la journée. Et à Marwin.

... Le bal de Noël avait été une catastrophe sans nom. Si Morgane n’était pas venue la soutenir et la consoler, Emily aurait perdu pied. Elle aurait tout laissé tomber. Merde. C’était terminé. Bel et bien fini. Il était allé trop loin, elle ne voulait plus de ce bordel qu’était leur relation. Avait été. Parler au passé. Supporter sa présence dans l’indifférence la plus totale. Il faudrait qu’elle s’y habitue. Dès demain, elle ferait le deuil de toute cette histoire. Non. Dès maintenant. Là, assise sur ce banc glacé, avec le vent qui s’engouffrait dans ses vêtements lui provoquant des frissons, avec ses cheveux noirs qui flottaient dans le même vent. Elle n’allait plus vivre dans l’espoir et la souffrance. Elle allait juste vivre. Pour elle-même. Et c’est tout.

Je m’appelle Dean.

Emily se retourna. Elle ne l’avait même pas entendu arriver. Elle devait être trop plongée dans ses pensées et autres résolutions bancales pour se rendre compte que quelqu’un était là. Dean. Oui bien sûr, elle le connaissait. Il était dans la même année qu’elle. Un garçon discret qui ne se faisait jamais remarquer. Elle avait dû lui adresser peut-être deux fois la parole en six ans, pour lui demander de lui passer le sel à table ou autre... Elle préféra laisser s’envoler toutes ses préoccupations du moment et força un sourire.

Oui je sais. Emily.

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Dean était là depuis quelques instant, et il aurait fallu être fou pour ne pas se rendre compte qu’elle n’était pas très en forme. Son regard se perdait souvent dans les sombres formes du château. Dean l’avait même déjà vu auparavant, mais certainement plus en forme, plus en vie, disons-le. Elle lui avait déjà demandé qu’il lui passe un ingrédient qu’elle n’avait plus, dans leurs cours de potions et lui avait déjà demandé de se poussé, gentiment, certes. Enfin bon, il ne se connaissait pas et n’avait visiblement pas grand chose en commun.

Elle était grande, belle, joyeuse et elle devait être populaire et entourée d’amis. Il était mystérieux et solitaire. Pour faire court, il ne serait même pas supposé avoir échangé cette présentation. Emily s’était présenté, tout comme Dean. Contrairement à elle, il ne se rappelait pas son nom.

Pour revenir sur l’était du moral d’Emily, elle était un peu moins distraite, dans la lune et s’était même forcé à lui sourire. Dean apprécia. Il lui rendit son sourire, forcé également. Il ne savait que dire, c’était une position inconfortable, visiblement. Il tenta de se rappeler un ami d’Emily et Marvin, ou un truc du genre lui revint en tête.

- Tu traîne toujours avec ce Marvin ?

Coup de malchance. Aussitôt les mots sortis de sa bouche, Dean se rendit compte qu’il aurait mieux fait de se taire. Encore plus inconfortable qu’avant, il regarda ses pieds. Comme il aimerait être minuscule en ce moment !

[ VRAIMENT DÉSOLÉE. Honte à moi. Il fallait que je partes, je te jures que je ferai mieux pour le prochain post !!! Dsl. ]

Emily faisait de nombreux efforts depuis le début de l’année scolaire. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour avoir l’air joyeuse en toute circonstance. Elle n’aurait pas supporté la pitié. La compassion était un sentiment qu’elle avait en aversion. Mais elle jouait surtout la comédie pour se voiler la face. Pour se faire croire que tout allait bien, alors que rien n’allait. Mais Emily n’avait jamais été une excellente actrice, loin de là. Sa faiblesse, qu’elle essayait tant bien que mal de cacher derrière des sourires faux, ressortait encore plus. Et plus elle en faisait, plus cela se voyait. Elle n’avait craqué qu’une seule fois. Devant Morgane. Morgane l’aidait doucement à remonter la pente, elle voyait enfin le bout du tunnel. Avec six mois de retard. Mais c’était déjà mieux que rien. C’était déjà génial.

Mais ça ne suffisait pas. Emily avait besoin de plus. En fait, elle avait besoin d’oublier quatre ans de sa vie. Il fallait qu’elle assimile ce temps avec Marwin à un passé révolu. Une relation bien terminée. Il l’avait trompée, ça l’avait blessée, son orgueil en avait pris un coup mais c’était tout. Elle passait à autre chose. Une vie simple. Une vie dont Marwin ne ferait pas partie. Il complexifiait tout. C’était le rôle des mecs après tout. Vous faire vivre un enfer. L’idéal serait une vie sans représentants du sexe dit « fort ». A part son père. Et son frère. Pierrick, Tim et Lyle à la rigueur. Mais tous les autres, elle leur en voulait. La gente masculine était méprisable. C’était eux qui détruisaient sa vie.

Bien sûr, Emily exagérait. Mais il lui fallait bien ça pour se convaincre que tout serait mieux si elle arrêtait de se voiler la face. Qu’il lui fallait tout oublier. Oublier. Emily avait trouvé ce qu’il lui fallait pour oublier. Elle avait besoin de voler. Mais sans balai. Quand elle planait, que plus rien ne fonctionnait dans son esprit, que le temps s’arrêtait et qu’elle ne pouvait plus ni penser ni ressentir quoi que ce soit, là, elle était heureuse. Il suffisait d’une seule piqûre d’un de ces insectes bleu vif pour que tout disparaisse. Et elle planait littéralement. Quand le Billywig retirait son dard de sa chair, elle fermait les yeux et son corps se soulevait à une trentaine de centimètres de son support pendant quelques minutes. Le bonheur. La dépendance. Car Emily ne pouvait plus se passer de ces créatures. Elle se sentait physiquement en manque quand elle ne se faisait pas piquer et son corps le lui faisait comprendre par des réactions morphologiques telles que des tremblements incontrôlables et incontrôlés. Mais aveuglée qu’elle était par le bonheur que ça lui procurait, la Gryffondor ne s’en rendait pas compte.

Emily avait toujours cet horrible sourire forcé accroché aux lèvres. Elle avait l’impression qu’il lui donnait l’air d’être une cruche en train de grimacer. Une Blackheart. Ouh, c’était méchant. Mais Emily n’y pouvait rien, elle ne la supportait pas. Avery Blackheart avait tout d’une garce sadique. Et Marwin se laissait prendre. Il se faisait avoir par son parfum envoutant et sa beauté de poupée en porcelaine. C’était surtout pour ça qu’elle la détestait en fait. Uniquement pour ça.

Tu traînes toujours avec ce Marwin ?

Aïe. Le sourire crispé d’Emily retomba sans attendre et elle baissa les yeux pour admirer à quel point les planches de bois qui les soutenaient pouvaient être passionnantes et susceptibles d’études approfondies. C’était bien beau de se dire que tout était fini et qu’elle n’avait plus à redouter tout ce qui avait trait à Marwin, encore fallait-il le mettre en pratique. Allez, lève la tête, assume et réponds.

Non.

Ben voilà, c’était pas si difficile. Si ? Si. C’était horriblement difficile. A en crever. Elle l’entendait de sa propre bouche. Elle se l’entendait dire et c’était terrible. Mais elle l’avait dit. C’était le plus important. Elle allait y arriver. Petit à petit. Mais au fait... Emily haussa un sourcil, signe de réflexion et releva les yeux vers Dean.

Pourquoi tu me demandes ça ?

- Je sais, je te l'avais promis pour Dimanche mais j'ai pas eu le temps, désolée -

Invité

Dean savait pertinemment qu’il avait vraiment merdé sur ce coup là. Mais pourquoi s’en ferait-il pour elle ? Il ne la connaissait pas après tout. Elle était une inconnue, alors ? Non… Dean n’était pas comme ça. Il avait trop bon cœur. Il se sentait responsable de son malheur. Même si en quelque sorte, il savait qu’il n’y était pour rien, dans sa tête à lui, c’était lui le salaud.

Il ne savait que faire pour lui redonner un tant soit peu de raison de sourire dans sa vie. Ce n’était pas aussi simple. Elle était sombre en ce moment, comme le voile de la nuit qui jouait l’arrière plan de ses amis, les astres. Dean sourit pour lui-même. Elle avait besoin d’une oreille pour l’écouter, c’était clair. Alors, c’est ce que Dean serait.

Il se leva, debout derrière elle, son ombre, un tant soit peu visible, dût à la noirceur de la nuit, se prolongea sur les bancs adjacents. Il descendit deux estrades et se coucha sur le banc, en face d’Emily. Il sourit. Ce n’était pas un sourire de compassion, ni de pitié, même pas un sourire de victoire ou de quoi que ce soit. C’était un sourire absent. Pas un sourire visiblement là pour quelque chose, ni un sourire niait. Ce sourire voulait dire qu’il était bien.

- Tu vois les étoiles là ?

Dean pointait une constellation qui formait une licorne, elle rayonnait.

- Si tu regarde bien, tu y verras une licorne.

Dean ne savait pas quoi dire pour qu’elle se confie à lui, pour qu’elle ait confiance. Enfin, son plan consistait à lui déballer pourquoi il était si malheureux en ce moment. S’il lui montrait qu’il lui témoignait une certaine confiance, elle en ferait peut-être de même.

- C’est ce que je fais quand je suis malheureux. Je regarde les étoiles. Je me dis qu’elles, elles sont toujours là pour moi.

Dean regarda brièvement de profil Emily. Encore une fois, ce n’était pas si facile que ça en avait l’air de tout dire, comme ça.

- J’ai passé le pire hiver de ma vie. Aucune fille pour le bal n’a voulu de moi. Je n’ai aucun ami réel. Personne ne veut me connaître. Dis-moi, je suis si nul que ça ? J’ai l’air d’un psychopathe ?

Dean ravala la rage et la peine emmêler. Il fit passer la boule par la gorge et essuyant brusquement le début des larmes dans ses yeux.

- Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça maintenant, mais je sais que tous les deux, on a besoin d’une oreille pour nous écouter.

Dean jouait dangereusement. Il s'avançait sur un terrain dangereux, il ne voulait pas se la mettre à dos, mais il fallait ce qu'il fallair.

- Peut-être que tu vas refuser de me parler, je comprendrai, mais je te demanderai de m’écouter, au moins.

Dean faisait preuve d’un peu de… D’égoïsme peut-être ? Non. De détresse.

- J’imagine que tu te fous pas mal de ce que je crois mais… J’ai l’impression que tous les deux, on a quelque truc en commun, et que ce n’est pas un hasard qu’on se soit retrouver ici.

Dean jeta un regard furtif à Emily. Il ne savait pas pourquoi, encore une fois, mais il disait que la vérité, toute la vérité. Il avait cette impression de… Il n’aurait sut quoi dire, mais il avait une drôle d’impression… Comme si pour la première fois, il se trouvait au bon endroit, au bon moment. Toutefois, il continua son histoire.

- Tu ne sais pas c’est quoi d’être constamment seul. De ce demandé si toute notre vie on va rester debout, dans la plus grande lumière, sans que jamais personne ne nous remarque.

Dean sans le savoir, faisait une sorte de thérapie. En toute sincérité, ça semblait pour Dean un mauvais feuilleton, tiré par les oreilles, sur une chaîne de grand-mère mais c’était la réalité, et c’était lui l’acteur principal, du moins, pour le moment.

- Maintenant, je t’écoute, si tu veux bien parler.

Dean la regardait dans les yeux, maintenant. Il ne savait dire si elle se confierait ou si elle l’enverrait balader, parce que c’est ce que Dean ferait.

[ Je te pardonnes ! Razz

Si tu pardonnes mon retard aussi ! Je viens tout juste de me faire opérer hier, une petite opération du moinrs, mais bon. Je suis en rétablissement. ]

Il ne répondit pas à sa question. Du moins, pas directement. D’une certaine façon, elle préférait ne pas savoir de manière explicite. Elle n’avait absolument pas envie d’entendre des choses comme « on m’a dit que... » ; « il parait que... ». De toute façon, elle savait très bien ce qui l’avait poussé à poser cette question sur Marwin. La curiosité. Tout le monde voulait tout savoir de tout le monde à Poudlard. Dès qu’un ragot faisait surface, il avait fait le tour de l’école en moins d’une demi-journée. Il avait probablement entendu parler de cette histoire et avait voulu vérifier que ses sources étaient fiables. Car parfois, les rumeurs sont inventées de toute pièce pour nuire aux personnes dont elles font l’objet. Exemple : « elle l’a quitté parce qu’il L’aurait fait avec sa cousine ». Si si, je vous jure qu’il y a des gamines de douze ans assez sottes pour croire ce genre d’inepties. Poudlard est réellement mal informé.

Tu vois les étoiles là ?

Dean était descendu de quelques marches et, allongé sur le banc de bois juste devant Emily, il pointait maintenant son doigt vers le ciel d’encre qui les surplombait. La jeune fille leva la tête, rapatriant en même temps une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille. C’était comme si elle venait de prendre conscience que le ciel qu’elle voyait noir depuis une paire d’heures maintenant était en fait parsemé de milliards de points lumineux qui dansaient à des années lumières d’eux. Elle découvrait les étoiles, chose à laquelle elle n’avait jamais vraiment porté attention. Elle avait été surprise, la première fois qu’elle avait admiré la nuit d’Angleterre, de voir des constellations inédites pour elle. Sa Southern Cross océanienne avait disparu et elle avait découvert la Grande Ourse... Mais en six ans, elle s’y était habituée et ne se préoccupait des étoiles que durant le cours d’Astronomie.
Après avoir pris connaissance, non sans émotion, des constellations qui ornaient le ciel, Emily s’intéressa à celle que lui montrait Dean. Elle connaissait la Licorne, juste à côté d’Orion, pour l’avoir étudiée en cours. Mais pourquoi lui parler des astres ? Qu’est-ce que ça pouvait lui faire qu’elle connaisse ou non les familles d’étoiles ?

Emily en eut la réponse sans attendre. Les étoiles. Elles l’aidaient à surmonter les difficultés. C’était un message détourné. Mais les étoiles ne seraient sûrement pas toujours là pour lui. Les astres mouraient. Certains d’entre eux étaient peut-être déjà morts et on ne le saurait pas avant de les voir s’éteindre, dans quelques (milliers d’) années. Pour elle, les étoiles n’étaient pas fiables. Mais l’être humain l’était encore moins. Alors pourquoi ne pas se confier à des astres plutôt qu’à des gens ?

Et puis il se mit à parler. Il était en train de lui déballer les détails de sa vie sans qu’elle n’arrive à suivre. Il avait un besoin maladif de se confier c’était évident. Alors Emily ne dit rien. Elle resta muette et l’écouta lui parler de son existence qui n’avait pas l’air beaucoup plus joyeuse que la sienne. Beaucoup moins même. Contrairement à lui, elle pouvait parler, elle avait du monde à qui elle se confiait. Elle avait Morgane et Lys. Lui n’avait apparemment personne. Il passa brutalement le revers de sa main sur ses yeux humides. Elle détourna le regard. La plupart des gens n’aimait pas pleurer devant les autres et Emily respectait ces moments d’émotion.

Maintenant, je t’écoute, si tu veux bien parler.

Que voulez-vous répondre à ça ? Emily avait-elle vraiment envie de lui révéler qu’elle ne vivait plus depuis des mois, qu’elle s’en sortait un peu mieux depuis qu’elle avait renoué avec sa meilleure amie, mais que ça ne lui suffisait pas, qu’elle souffrait et qu’elle n’en pouvait plus ? Elle ne le connaissait pas, il ne la connaissait pas, ils ne pouvaient pas comprendre ce que l’autre ressentait.

Déjà, tu n’as pas l’air d’un psychopathe. Juste d’un solitaire.

Une pause puis :

Tu as raison, je ne sais pas ce que c’est que d’être ignoré. Mais des fois, je me demande si ça ne serait pas mieux. Au moins, on te fout la paix. Tu ne connais peut-être personne mais ça n’est pas plus mal, tu es sûr que personne ne te décevra.

- Prends ton temps pour répondre. Je veux savourer mon moment "plus qu'un topic et je suis à jour" ^^ -

Invité

Dean qui était désormais assis face à Emily baissa la tête. Il regardait le sol, tout comme elle l’avait fait plus tôt. Elle avait raison, elles pourraient être passionnantes, tout comme le tissu de son pantalon, et le cuire de sa chaussure, et l’altitude, parce qu’ils étaient hauts, très haut. Dean releva la tête doucement, avec un mince sourire, quasi inexistant. Il ne regarda pas Emily.

- Je crois que je prendrai le risque. Et puis, il s’agit de ne pas donner sa confiance à n’importe qui…

Dean baissa de nouveau les yeux. Peut-être c’était ça le problème, peut-être qu’il n’avait pas confiance… en lui. Enfin bon, pour Dean c’était maintenant un vaste songe qu’il avait oublié. C’était bien plus facile de se plaindre que de changer et d’essayer. Il ne releva pas les yeux, non, mais il se leva et tourna le dos à Emily. Elle n’avait pas besoin de parler comme lui, il s’était tromper, une des rares fois d’ailleurs, mais de parler lui avait quand même fait un minimum de bien. Il descendit le peu d’estrade qui restait entre lui et la cage d’escalier puis se retourna enfin. Il ne la regarda pas plus, il était trop perdu dans ses pensés.

- Je ne crois pas qu’on ait rien en commun finalement.

Sur ce, il s’engouffra dans l’ombre la plus totale afin de partir précipitamment, sans lui donner le droit de parole, ç’aurait été inutile de toute manière. Il était partit pour ne plus revenir, c’était certain, irréfutable. Effectivement, Dean ne tenterait plus de communiquer avec Emily, c’était maintenant impossible. Elle n’avait rien fait pour qu’il parte mais, il ne retournerait pas près de quelqu’un qui sait ce qu’il ressent. Peut-être sans raison ou avec, Dean avait honte ce soir. Combien de garçon de son âge était toujours sans ami ? Sans copine ? Toujours à lire et à travailler ? Enfin, ce n’était pas ça le problème. Le problème était que Dean voulait autre chose que sa misérable existence.

* Et c’est parti pour un autre trimestre de solitude *

C’est ce que Dean se disait à la veille de chaque trimestre, et c’est ce qu’il se dit ce soir là, en rentrant dans son dortoir. Il avait parcouru le chemin jusqu’à l’école en retenant ces larmes et en broyant la rage ou plus profond de lui. Il la broyait et la serrait. Il emmagasinait, c’était dangereux. C’était dangereux parce que ça le détruisait, de l’intérieur du plus profond de ses entrailles.

[ Pauvre de lui... C'est la première fois que je fais un personnage de ce genre, pardonne mes lacunes au niveau rp... ]

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