Marche seule [PV David]

[ Désolé. Ces temps-ci, ma plume se fane et çà en devient assez génant. ]

L'air était doux et tiède en cette journée de décembre. Le printemps s'annonçait déjà alors qu'on l'avait attendu plus tardif que les années précédentes. La neige n’avait fait qu’une courte apparition dans les esprits ainsi que sur la floraison de Poudlard. Malgré la déception de certain, David ne s’était jamais éprit de cette épaisse couche de neige molle qui pourrissait Poudlard de sa couleur si neutre et grotesque. Car contrairement à certains de ses confrères, David préférait la légèreté et les couleurs de l’automne.

Les cheveux de David retombaient sur sa nuque et, son écharpe légère enroulée autour de son cou, le jeune serpentard affichait un sourire flegmatique devant le spectacle qu’offrait Poudlard et ses verdoyants ornements. La journée venait de s’achever tel qu’il l’aurait fallu.

Cependant, l’absence du professeur avait été plus qu’apparente. Car en cette classe vide et triste, arboré de fresque toutes plus extravagantes les unes que les autres et de livres aux pages vieillis par les années, le professeur semblait déjà ailleurs à la minute même où il prononça le premier mot de son long discours. Et ne parlons même pas du cours qu’il avait exposé à sa classe qui eu vite prit un goût plus fétide qu’il en était coutume les jours qui avaient précédé. La visite hier de cette soi-disant « grande inquisitrice » avait eu un effet foudroyant sur le professeur, qui, se retranchant dans un univers qui n’était guère le sien, avait tout bonnement signé son arrêt de mort devant cette femme aussi incontrôlable que grotesque.

Le teint mat et le visage meurtri par la fatigue, David se demandait pourquoi les cours qu’on lui présentait avaient prit une telle tournure. Depuis l’arrivée soudaine d’Ombrage en début d’année dans leurs murs, la vie n’était plus la même, la vie au château n’avait plus la même saveur qu’autrefois. Cette femme imposante avait, dit-on, été envoyé par le ministère à la botte de Dumbledore pour son plus malheur. Imposante et sortit de la bonne vieille école, cette demoiselle en habit rose ressemblait plus à un dragon ficelé dans un papier rose bonbon qu’à un sorcière de haut rang.

Les bras tombant de fatigue, le regard perdu dans l’horizon, le quatrième année remarquait déjà, dans l’étroit couloir, la présence de la pénombre qui grandissait et pénétrait tout objet animé ou non du château. Les pas de David alors se firent plus lent tandis qu’il approchait d’un saule dès plus banal. La lanière de son sac blessait ses épaules et, heureux de se soulager de ce poids, il se laissa lentement glisser sur le tronc, les yeux mi-clos. Ses vêtements amples lui permettaient assez bien de mouvement tandis qu’il s’asseyait sur le sol humide. Il releva lentement la tête, les cheveux masquant son visage, il découvrit la silhouette de Julie.

Elle l’observait. Il venait seulement de remarquer sa présence. A l’opposé de lui, accoudé à un arbre qui longeait un chemin fait de gravier finement craquelé, elle le fixait désormais avec insistante. Il n’avait plus, ni la force, ni le courage d’aller vers elle. Il doutait qu’elle aurait l’audace ni l’envie de venir jusqu’à lui. Cette fille paraissait témoigner du dégoût pour à peu près tout ce qu’elle touchait. Et en contrepartie de sa beauté, elle apparaissait comme indifférence. L’âme froide et dure d’une serpentarde. L’apparence était souvent trompeuse, allait-elle le lui prouver ?