Seule, encore une fois (libre)

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Après s’être préparée dans sa chambre, Mélanie s’était rendue à la grande salle.

Elle s’était promise de faire un effort et de s’amuser.
Les souvenirs de l’année passée lui avaient vraiment donnés envie de ne même pas sortir de sa chambre et
de passer la nuit sur son lit, en écrivant des lettres.
Mais elle avait décidée que, même si elle n’avait pas de cavalier, elle irait.
Sa détermination l’avait menée là, sous les nombreuses étoiles du plafond enchanté.
Les yeux brillants, elle admira le décors : c’était encore mieux que l’année passée.

Un frisson parcourut le dos de la jeune fille quand elle remarqua toutes les personnes qu’il y avait dans la salle.
Tout le monde était en groupe et elle était seule.
Elle respira profondément et avança vers fond de la salle, puis s’assit sur une chaise.
Elle dégusta un amuse-bouche et scruta la salle avec curiosité.
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James Guily était seul. Il avait bien essayé de s'intégrer à des groupes de sixieme année mais tout le monde l'avait envoyé promener avec des arguments plus débiles les uns que les autres:
t'es trop petit,
t'es trop jeune,
t'es trop serpentard.

"Et toi t'es trop con!" - lacha t il à un gryffondor qui faisait trente centimètres de plus que lui.
Le bad boy déambula à toute vitesse entre les gens pour échapper à l'éventuelle fureur du gryffondor septieme année. C'est qu'ils sont suceptibles ces gens là...

Sa course effrenée prit fin devant une blonde plutôt mignonne assise seule sur une chaise en train de déguster un amuse gueule. Le petit James fut surpris et ému, c'était étrange de voir cette bouille de onze ans avec une expression si compatissante. Approchant de Mélanie, le serpentard en costard lui sourit et s'assit à côté d'elle.

"Toi aussi t'as pas de cavalier?" - puis sans même lui laisser le temps de répondre il enchaîna gaiement avec un visage d'ange souriant aux yeux plissés - "T'es jolie tu sais, si j'étais plus vieux je t'inviterais."

"Toi aussi t'as pas de cavalier?"

Elle sourit et avant même de pouvoir ouvrir la bouche, il dit :

"T'es jolie tu sais, si j'étais plus vieux je t'inviterais."

Son sourire s’agrandit. Ah ! Si tout le monde était aussi charmant que ce petit bonhomme.
Elle s’accroupit pour se mettre à sa hauteur. Elle détestait devoir regarder en bas – ou en haut – pour parler aux gens.
Elle l’examina un instant et lui chuchota :

« Ca t’arrive qu’on te traite de ‘minus’ ? »

Elle lui laissa le temps de répondre.

« Ben, soit en fière. Les grands garçons sont aveugles, arrogants et cons. »

Elle avait dit ça comme sur un ton de reproche…

Assis sur sa chaise, les pieds se balançant dans le vide, James regarda la poufsouffle s'accroupir devant lui pour être à peu près à sa hauteur. Il l'écouta avec une attention toute particulière et fit une légère moue en guise de grimace avec un air de: elle se fout de ma gueule celle là à me parler comme ça ou quoi? Cette réflexion faisait suite à la question de Mélanie à laquelle il répondit avec une franchise sans limite.
"Ouais et alors?"

Il s'apprêta à lâcher une insulte ou une critique négative à la blonde mais celle dit alors une phrase qui toucha profondément le serpy. Fier? Oh oui il l'était, il n'y avait pas de soucis à se faire là dessus, suffisait de regarder son sourire en cet instant. Sourire qu'i fut suivi d'un petit rire discret et enfantin.
"Ca c'est bien vrai qu'ils sont cons."
Puis il bomba sa poitrine et releva le menton. "Moi quand je serais grand, je laisserais pas une fille sans compagnie."
Penchant la tête sur le côté il regarda la salle avec un air dubitatif. "De toute façon cette idée de bal est débile, des gens vont forcément se retrouver sans cavaliers ou cavalières, je vois pas l'intérêt. On aurait été bien mieux rassemblés tous ensembles autour d'un thème moins féérique mais plus amical. Noël par exemple... Ha bah tiens, ça tombe bien c'était le thème du bal à la base... Et voilà que ça se transforme en saint valentin."
Le ton cynique qu'avait employé James sur la fin dénotait d'une certaine maturité vis à vis de la dure réalité de la vie.

Mélanie sourit et scruta la salle à son tour. Le gamin disait vrai…
Elle regrettait plus que tout d’être venue seule, même si elle jouait la fille qui ne veut pas de mec.
Elle soupira profondément.

« Tu as raison : ça devrait être plus convivial. Moins… renfermé. »

Elle tourna la tête vers le garçon et dit, en le taquinant :

« Toi, pourquoi tu n’as pas de cavalière ? »

L'enfant ne connaissait pas encore assez les sentiments humain pour s'apercevoir que Mélanie exprimait à travers ses mots la frustration de ne pas avoir de cavaliers. Le principe de solitude était quelque chose qui passait loin au dessus de sa tête pour l'instant.
En effet, à onze ans il ne semblait pas encore intéressé par les rapports intimes mais plutôt par les effets de masse.

La poufsouffle était d'accod avec lui et indirectement cela jouait sur l'attitude du serpentard, il se sentait en confiance, presque à égal car il avait eu un raisonnement approuvé par une fille plus vieille que lui. Détendu sur sa chaise il avait un bras par dessus le dossier, assis dans cette position l'image était marrante: petit mec avachi sur sa chaise matte proies gesticulant sur la piste. Mais ce n'était pas tout à fais ça car ses yeux fixaient ceux de Mélanie et lui souriaient avec éclat.

"Moi? Boah, je m'y suis pris trop tard..." - il haussa les épaules et le coin de ses lèvres se pincèrent dénotant une demi déception.
"Tans pis, c'est pas grave." - finit il par ajouter en souriant.
"De toute façon je vois pas bien ce que j'aurais fais avec une cavalière si ce n'est jouer au coq devant les copains."