Our Farewell... [Libre]

Emma était tranquillement installée à une table un peu à l'écart, du côté des rayonnages sur l'histoire de la magie et l'étude des runes. Chose étrange, personne ne venait jamais dans ce coin-là, à moins d'un devoir express à rendre, et, si c'était aussi le cas de la serdaigle aujourd'hui, elle aimait bien cette petite table cachée entre les étagères où elle pouvait lire tranquille, sans craindre d'être surprise et accostée par quelqu'un.

D'ailleurs, dissimulée derrière une pile d'ouvrages imposants, entre deux paragraphes de son devoir d'Histoire de la Magie, elle griffonnait une lettre sur un parchemin cerclé d'étoiles, de soleils et de lunes stylisés, qu'elle espérait pouvoir confier à Kirinia afin qu'elle y ajoute quelques mots et qu'elle tente de le transmettre à Luca. Luca... Ce devait être la dernière avant bien longtemps, des adieux en quelque sorte - même si elle avait déjà essayé un nombre incalculable de fois de les faire à son aîné qui ne lui répondait jamais - parce qu'elle ne voulait pas faire courir plus de risque à Kirinia, qui était déjà bien gentille de chercher un moyen d'accomplir la promesse qu'elles s'étaient faite avant les vacances. Quelle idée elle avait eue la vieille chouette, d'interdire l'accès à la volière ! Maman se ferait sans doute un sang d'encre si elle tentait de lui écrire et n'obtenait aucune réponse, d'autant qu'Emma avait l'habitude de lui envoyer un mot à chaque fête et qu'elle ne pourrait sans doute pas le faire cette fois pour la Befana [l'épiphanie].

"Pourvu qu'elle ne s'inquiète pas pour rien"... songeait-elle en mâchouillant le bout de sa plume. "Maman a bien d'autres choses à penser là-bas en Italie que de se faire du souci pour moi..."

Elle inscrivit encore quelques mots puis laissa la missive de côté pour reprendre son devoir. La crémation des sorcières au XIVème siècle... Pourquoi la prof n'avait pas plutôt axé le sujet sur le XVI ou le XVII ? Il y avait eu plus de coups d'éclats de l'Inquisition à cette époque... La galloise songea avec amertume qu'on était peut-être revenu à cette période, avec l'autre crapaud à Poudlard. D'ailleurs, elle était sûre que le choix du titre que la Ombrage s'était accordé était fait exprès pour inspirer la terreur. Et en tout cas pour ce qui la concernait, ça marchait très bien. A chaque fois qu'elle imaginait les punitions que l'immonde petit bonbon rose pouvait manigancer, elle entrevoyait le pire...

Elle soupira, et écrivit encore quelques mots. Se relisant, elle réalisa qu'elle ne faisait que répéter ce qu'elle avait dû dire tout haut en classe : "L'église catholique a commencé à pourchasser des sorciers et sorcières au XIIe et a continué jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. L'inquisition s'est organisée dès le XIIIe, et la période que nous étudions aujourd'hui est donc ancrée dans les persécutions de celle-ci. Mais il y a vraiment eu de grandes vagues d'arrestations au XVIe et au XVIIe, un peu après notre période d'étude. La renaissance est vue par les moldus comme un ère de renouveau - d'où son nom - après l'ignorance dans laquelle ils sont restés plongés pendant le moyen-âge, mais c'est qu'ils sont passés de savoirs ancestraux - médecine par les plantes, lithothérapie et autres - à des pensées rationnelles et à une ferveur religieuse exacerbée qui leur a fait renier tout ce qui ne rentrait pas dans le moule. Et les sorciers ont été les premiers persécutés pour hérétisme. D'ailleurs, leur rationnalité et les progrès "scientifiques" qu'ils ont fait à l'époque ont été utilisés pour mettre au point des méthodes de tortures toujours plus cruelles..."

Le parchemin se vit roulé en boule et jeté au bout de la table. Enfin, toujours était-ce l'idée première de la troisième année, mais elle avait mal visé, manifestement, et la boule de papier se retrouva à terre, dans l'allée vers le reste de la bibliothèque...

Enfer et damnation, voilà qu'on s'approchait d'elle ! Ca devait arriver, vu que sa boule de papier était entrée dans ce qu'elle avait appelé la zone de visibilité, du fait qu'à partir de cette limite imaginaire - mais bien réelle pour elle - quiconque dans la bibliothèque pouvait voir ce qui s'y passait, et donc venir la voir. C'est d'ailleurs ce que fit la grande de sa maison qui ramassa le parchemin froissé. Il fallait croire que seuls les serdaigles fréquentaient la bibliothèque... La jeune fille s'approcha donc, et Emma, d'un geste maladroit, s'empressa de ranger sa lettre à son frère.

Bonjour, c'est a toi que ce bout de parchemin...Tu...

La fille s'était approchée bien plus que ne l'aurait souhaité la galloise, et elle regardait par-dessus la pile de livre l'essai qu'Emma tentait de rédiger. Si elle avait pu se faire plus petite qu'elle ne l'était déjà, la troisième année n'aurait pas hésité une seconde. Plusieurs fois déjà, elle aurait souhaité être animagus et se transformer en petite souris pour échapper au regard des autres. Cette fois encore, elle regretta que son souhait ne soit pas exaucé.

De l'histoire... Les tortures sur les sorciers... période intéressante... enfin pas tellement... un vrai génocide !

La fille grimaça en commentant le sujet du devoir. Emma semblait complètement détachée de ce qui se déroulait. En fait, elle songeait qu'elle serait bien mieux tout en haut de la tour d'astronomie, loin de cette fille qu'elle ne connaissait que de nom, qu'elle avait déjà aperçue dans la Salle Commune ou dans les couloirs, mais à qui elle n'avait jamais adressé la parole, et pour cause, elle n'adressait jamais la parole aux gens volontairement...

Isabella Swan, mais appelle moi Bella!

La galloise daigna enfin relever les yeux, qu'elle gardait jusque-là fixés sur son parchemin, vers son aînée, et resta un moment silencieuse, déglutissant difficilement. La politesse voulait qu'elle réponde, même si elle aurait préféré disparaître.

- Emma Santa Luna, marmonna-t-elle finalement d'une toute petite voix tremblante, en reposant presque aussitôt son regard sur le parchemin. C'est pour le devoir donné par Mlle Leroy...

Bella n'avait rien dit concernant le parchemin qu'Emma venait de dissimuler. Soit elle n'avait rien vu, soit elle ne voulait pas mettre la jeune fille mal à l'aise et dans un cas comme dans l'autre, c'était au grand soulagement de cette dernière. L'aînée s'était un instant regardée, comme cherchant à déterminer ce qui clochait dans son apparence, et la galloise avait aussitôt reporté ses yeux sur son devoir. Elle n'avait pas voulu la mettre mal à l'aise, c'est juste qu'elle, elle l'était terriblement face aux gens en général, mais elle ne voyait pas quoi dire ou faire pour se disculper.

Du coup, elle ne vit pas le sourire qui illumina le visage de son interlocutrice comme elle venait d'expliquer ce qu'était ce devoir. Quand bien même elle l'aurait vu, elle n'en aurait sans doute pas saisi le sens, ni n'aurait pu - jamais elle n'oserait - expliquer que si elle s'acharnait au travail, ce n'était pas toujours par goût - quoi que dans le cas de l'Histoire, il y avait beaucoup de ça quand même - mais pour s'occuper comme elle n'avait plus vraiment d'attaches autres.

Elle ignorait l'idée qui germait dans la tête de sa camarade de maison, à savoir qu'elle se donnait pour mission de "décoincer" la troisième année, et si elle l'avait su, elle aurait sans doute pris aussitôt ses jambes à son cou !

Coucou Emma, mais c'est triste que tu sois toute seule comme ça ! Tu n'as pas d'amis ? moi je veux bien etre ta copine !

L'entrain de Bella surpris plus encore Emma qui releva finalement la tête comme elle s'asseyait en face d'elle. La grande lui souriait, et la plus jeune cherchait ce qu'elle pourrait lui répondre. Car que pouvait-elle répondre face à une déclaration aussi spontanée sans finir par être vexante ? Pas grand chose à moins d'accepter son offre. Or, si elle avait fini par tisser des liens avec Kirinia, du fait que celle-ci ait connu son frère à Durmstrang, elle n'était aucunement certaine de pouvoir être aussi complice avec celle qui lui faisait à présent face.

"Tu ne peux pas non plus affirmer le contraire", tâchait-elle de se convaincre, de sorte qu'au final, elle ne put que hocher la tête à la proposition de l'autre serdaigle.

- Euh... Si tu veux mais... J'ai l'habitude d'être toute seule... Et puis Kirinia n'est pas là parce qu'elle est à son entraînement de Quidditch...

Elle tut cependant le fait que non seulement elle avait l'habitude d'être seule, mais elle aimait aussi être seule, parce qu'au moins, elle ne risquait pas de se rendre ridicule...

Isabella voyait déjà l'air gentil d'Emma qui voulait tout dire: je veux pas etre ton amie mais j'y suis a moitié obligée...il va faloir que je te suporte! Bella qui se croyait asociable se rendit compte que finalement elle était très sociable et elle se trouva plutot bien dans sa peau. En tout cas la demoiselle aux airs éfarouchés lui donnait la chaire de poule! Comment pouvait on etre si renfermer, vivre dans son monde alors que partout autour de sois les gens n'attendent qu'une chose c'est de faire des rencontres! Elle scrutait la jeune serdaigle avec de grands yeux anxieux. Elle ne savait vraiment pas par quel bout elle pourait prendre Emma! Cette fille était un vrai mystère de la nature! D'habitude Bella arrivait plutot bien a cerner les gens autour d'elle mais celle-ci était telement renfermée, telement appliquée a ne rien laisser passer que Isabella ne pouvait meme pas dire son age. Elle semblait jeune et pourtant agée. Une sorte de jeune fille qui aurait grandi trop vite.

- Euh... Si tu veux mais... J'ai l'habitude d'être toute seule... Et puis Kirinia n'est pas là parce qu'elle est à son entraînement de Quidditch...

*J'ai l'habitude d'etre seule...en gros dégage...Ne pas se démonter! Cette fille elle va m'aimer sinon je la boude! Elle s'en foutra...*

Kirinia...Isabella connaissait cette fille! Elle était a serdaigle. Une russe aux airs plutot amicale. Elles s'étaient mises a coté en cour de potion lorsque Fanch s'était fait punir! Cette fille était douée et en plus tenait tete a rogue! Ce que peu d'élève pouvait se vanter d'accomplir!

Et bien Emma pourquoi n'essais tu pas de perdre cette habitude! Etre avec des amis ça peu etre vraiment simpa tu sais!

Bella lui sourit. Elle aussi avait découvert les bonheurs du groupe, de l'amitié, de la confiance absolue en quelqu'un d'autre qu'une personne de sa famille! Une personne qui peut écouter le moindre de nos secrets...un confident...un proche! Une personne qui serait toujours la pour nous!

( désolé c'est court)

Manifestement, Emma ne partageait pas le point de vue de Bella concernant les rencontres. Il fallait avouer qu'elle n'en avait pas vécu beaucoup d'agréables en treize ans, en dehors de celle avec Kirinia, alors... Les collègues de papa devaient en entendre de belles, vu les regards qu'ils lui lançaient sans même l'avoir entendue parler à l'instant où elle traversait la porte du salon pour dire bonjour par politesse. Des amis, elle n'en avait jamais eu d'autre que Kirinia, et la seule personne avec qui elle s'était jamais liée en dehors de la Russe, c'était son frère qui ne lui donnait plus aucune nouvelle à présent.

Elle ignorait pour l'heure les événements du cours de potions des grands, et donc ignorait que son unique amie et la fille qui lui faisait face s'étaient retrouvées côte à côte au cours qui avait vu punir et humilier l'ami de Bella. Ami qu'Emma ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam d'ailleurs...

Eh bien, Emma pourquoi n'essaies-tu pas de perdre cette habitude ! Etre avec des amis, ça peut etre vraiment sympa tu sais !

Bella lui souriait, et Emma esquissa également un sourire en retour. Etre avec Kirinia, oui, c'était sympa. Elle se sentait protégée quand elle était auprès d'elle. Mais accorder sa confiance à quelqu'un, ça ne demandait pas que de vouloir être ami, c'était quelque chose qui demandait du temps, la galloise en était persuadée. Comment l'expliquer à sa camarade de maison, c'était là toute la réflexion de la jeune fille.

- Eh bien... Je ne doute pas qu'être entouré doive être quelque chose d'agréable, mais... Je crois que je ne sais pas vraiment ce que c'est. Et puis devenir ami avec quelqu'un, ça ne se fait pas du jour au lendemain, si ? La confiance de quelqu'un, il faut du temps pour l'obtenir, enfin je crois...

En prononçant ces mots, elle réalisa que Kirinia était justement l'exception à la règle qu'elle venait d'énoncer. Il avait suffi d'un petit déjeuner ensemble pour que les deux serdaigles se retrouvent liées, presque comme des soeurs. Mais la russe connaissait son frère, il y avait déjà quelque chose entre elles finalement... Ca n'était pas le cas pour le reste du monde, et elle doutait de pouvoir jamais être aussi à l'aise avec quelqu'un qu'elle l'était avec son amie...

Emma ne s'était pas attendue à une réponse comme celle que Bella lui avait débitée. Elle resta un moment songeuse, tandis que l'autre riait, comme si elle cherchait à analyser ses propos, ce qui était tout à fait à l'opposé de ce que sa camarade avait voulu induire chez elle.

- Lorsque je rencontre quelqu'un, je ne sais pas comment les choses vont se passer, je ne sais pas si il ou elle sera toujours là pour m'aider, ou si au contraire, il ou elle profitera de la première occasion pour me tourner le dos. Peut-être que je réfléchis trop, mais si on apprend de nos erreurs comme tu dis, on n'est pas obligé non plus de foncer tête baissée. Risquer de se faire mal pour mieux se relever... Et si on n'arrive pas à se relever justement ? Si on ne peut plus supporter le regard des autres, si tout le monde nous rejette encore ? Moi...

Elle baissa la tête, et sa main s'enroula instinctivement autour du pendentif offert par Luca bien des années auparavant.

- Moi je ne suis pas plus intelligente qu'une autre, je n'ai pas grand chose à raconter, et je ne suis pas très jolie. Déjà comme ça, les gens trouvent facilement de quoi se moquer, alors j'ai pas envie de tendre le bâton pour me faire battre.

Pourquoi lui racontait-elle tout ça ? Ca n'avait aucun sens, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Et puis de toute façon, Bella attendait une réponse, et il était clair qu'elle n'était pas décidée à lâcher l'affaire comme ça.

- Je ne suis pas comme toi, Bella... Je n'ai personne à qui me rattraper si je tombe, à part Kirinia...

Et Luca. Elle avait failli l'ajouter, mais était-ce seulement encore vrai ? Elle l'ignorait, et cette pensée lui fit monter quelques larmes aux yeux. Elle s'était si longtemps raccrochée à lui, pourquoi avait-il ainsi disparu tout d'un coup ? La vérité, c'est qu'elle avait peur qu'une telle situation se reproduise. Se lier à quelqu'un, et se sentir délaissée, elle n'avait aucune envie de ressentir ça de nouveau. Est-ce que Kirinia aussi s'éloignerait d'elle dans quelques temps ? Elle espérait que non, mais n'en avait aucune certitude... Alors pas question de prendre encore d'autres risques de ce genre...

Emma fronça les sourcils quand Bella lui répondit encore. Il lui fallut quelques instants pour faire coller ce que sa camarade disait avec sa propre vision des choses.

"Emma... Tu n'es pas obligée de te dévoiler totalement à une personne, ce serait peu être mauvais pour une relation amicale. Mais peut-être que si tu faisais comme nous faisons maintenant, c'est-à-dire une franche discussion avec une personne qui te semble à peu près digne de confiance, cela suffirait. Tu te feras bien vite une vague idée de la personne que tu as en face de toi !"

Elle avait peut-être raison. En fait, elle avait même certainement raison, mais ça n'empêchait pas la troisième année de redouter le pire, même en cet instant : Et si Bella ne faisait que jouer le jeu pour mieux la faire tomber par la suite ? C'était sans doute idiot de voir le mal partout, mais quand on a été habitué à être rabaissé systématiquement, on redoute facilement le jugement des autres. Mais ça, elle n'était pas encore prête à en parler à quelqu'un d'autre qu'à Kirinia.

"De plus je peux te dire que ton jugement est faussé. Tu es jolie et ta beauté ne cessera de s'accroitre au fils du temps. Je te parle et je vois que tu es une jeune fille très interessante : tu parles bien, tu sembles très cultivée. Tu sais lorsque tu t'es jetée et que tu as fait le premier pas vers l'amitié, ensuite tout devient naturel et donc plus facile ! Essaie de te faire confiance. Personellement, je tente du mieux de le cacher, mais si tu savais ce que je pense de moi, tu ne dirais pas cela !"

Alors ça, c'était carrément impossible. Elle, une fille très intéressante ? Ca se saurait. Quant à la beauté, c'était le plus absurde du lot. Ou presque : La galloise ouvrit des yeux ronds comme des billes de ping pong quand son aînée lui fit comprendre qu'elle-même ne se trouvait pas si fantastique que cela, et elle resta un moment silencieuse, cherchant quoi répondre. D'accord, le regard des autres sur nous et notre propre regard, c'était deux choses tout à fait différentes, mais...

- Non, ça c'est pas possible... souffla-t-elle, ressassant quelques instants tout ce qui, dans la précédente tirade de Bella, lui semblait complètement inconcevable.

- Oh... Tu sais Emma, je n'ai pas beacoup d'amis ! Seulement mes amis, je sais que je peux avoir une grande confiance en eux ! Kirinia sera là pour toi, je le sais, c'est une fille géniale, mais tu ne dois pas compter que sur elle, il y a tant d'autres personnes qui ne demandent qu'à apprendre à te connaître ! Souris et deviens sociable !

Ca pour sourire... Un sourire amer, plutôt ironique se dessina sur ses lèvres. Tant d'autres personnes, hein ? Elle aimerait bien voir ça, tiens ! Non, en elle fait, elle n'aimerait pas du tout, mais c'était tellement impensable que l'expression la fit sourire malgré elle.

- Ca, ça m'étonnerait ! Ca m'étonnerait que tant de gens comme tu dis souhaitent me connaître. Même les membres de ma famille m'ignorent alors...

Aïe, aïe, aïe... Qu'est-ce qu'elle venait de laisser échapper là... Aussitôt, elle baissa la tête, comme si ça pourrait effacer ses derniers mots. Le pire, c'était que c'était tellement vrai. Sans parler de papa et de sa pimbêche de nouvelle copine, elle n'avait pas eu de nouvelles de maman depuis un moment, et ça n'était rien comparé à l'absence de Luca... Ses yeux se portèrent instinctivement à la lettre inachevée, la lettre interdite qu'elle n'arriverait peut-être jamais à faire partir, qu'elle avait dissimulée tant bien que mal à l'arrivée de Bella. "Par pitié, ne pose pas de question", songeait-elle, mais elle doutait fortement que l'autre serdaigle en reste là...

- Ca, ça m'étonnerait ! Ca m'étonnerait que tant de gens comme tu dis souhaitent me connaître. Même les membres de ma famille m'ignorent alors...

Isabella fit un mouvement de recule, stupéfaite. Comment pouvait on laisser une fille toute seule, l'ignorent totalelent. Car Isabella, même si souvent ses parents l'avaient igorée parfois ils lui avaient montrée un quelconque intéré: une nouvelle robe, un cadeau, une faveur...Certe on échangé pas l'amour et Isabella savait que ses parents se moquaient éperdument d'elle mais au moins il ne l'avait pas laissé dans la solitude la plus totale. Et puis en allant à Salem elle s'était fait des amis apprenant que l'amitié ne s'achete pas et qu'elle est vitale! Emma avait un tel manque en sois et une telle...peur de la vie, qu'Isa ne savait pas comment faire...Comment lui faire comprendre qu'elle était plus qu'un rat de bibliothèque, plus qu'une petite gamine sans intéré, elle pouvait devenir une jolie jeune femme, inteligente, avec des tonnes de qualités enfuies en elle et ne cherchant qu'a s'épanouirent!

- Et bien pour commencer moi j'aimerais bien te connaitre! Pourquoi ne t'ouvre tu pas aux autres. Jre crois d'ailleurs...Isabella jeta un coup d'oeil au papié qu'Emma avait essayé de cacher...Tu en as bien besoin. Et si tu ne veux pas m'en parler ce que je comprendrais tout a fait, parlant à quelqu'un d'autre, une amie proche si tu en a une, une connaissance, ou même un professeur ou une des prefète! Il y as toujours quelqu'un pour t'écouter...

Isabella regarda la jeune fille puis a nouveau le papier. lle plissa les yeux et cru comprendre que c'était une lettre...Peu etre a un ami ou à un membre de sa famille. En tout cas elle ne déspirait pas que Bella le voit ni peu etre en parle! Isabella posa doucement sa main sur celle de son interlocutrice et lui demanda d'une voix douce:

Pour qui est cette lettre? Je me trompe...Ou ce serait l'un des membres de ta famille peu présent dans ta vie...Qui serait plutot éloigné de toi?

Isabella pria pour qu'elle ne se soit pas tromper...Cela paraitrait peu crédible et puis si elle faisait fuir la jeune fille se serait plutot dure de nouer des liens et Isabella tenait à sa vie...

HJ: désolé aucune inspiration, mais vraiment aucune...

Un mouvement de recul... C'était vrai que pour la plupart des gens, la famille, c'était un petit clan soudé, un refuge... Pas pour Emma, ni pour Kirinia. C'était peut-être pour ça que le courant était si bien passé entre elles. La galloise se demanda comment allait réagir son aînée, si désireuse de faire sa connaissance... Elle n'était pas au bout de ses surprises à vrai dire. En tout cas, Bella avait de la suite dans les idées, et pour la troisième année, le calvaire se poursuivait. Pourquoi avait-il fallu qu'elle la voie ? Qu'elle vienne lui parler ? Il y avait trop de choses sur lesquelles elle appuyait le doigt qu'elle n'avait pas vraiment envie d'évoquer, et pourtant, tour à tour, Miss Swan semblait creuser un peu plus pour aller là où ça faisait mal...

- Et bien pour commencer moi j'aimerais bien te connaître ! Pourquoi ne t'ouvres-tu pas aux autres ? Je crois d'ailleurs...

Emma suivit le regard de Bella et pâlit plus encore. Elle l'avait vue. Avait-elle compris de quoi il s'agissait ? Elle priait intérieurement les étoiles qu'il n'en fut rien.

- Tu en as bien besoin. Et si tu ne veux pas m'en parler ce que je comprendrais tout à fait, parles-en à quelqu'un d'autre, une amie proche si tu en as une, une connaissance, ou même un professeur ou une des prefètes ! Il y a toujours quelqu'un pour t'écouter...

Ca, c'était faux, archi-faux. Maintenant il y avait Kirinia. Avant il y avait eu Luca, mais pendant ces deux dernières années, il n'y avait eu personne. A part maman, mais elle n'avait pas voulu l'inquiéter davantage. De toute façon, elles se contactaient peu...

- C'est faux, murmura-t-elle les yeux de nouveau baissés. Il n'y a pas toujours quelqu'un. Les préfètes ne savent même pas que j'existe, comme la plupart des gens ici, sauf Kirinia. Comme toi jusque-là. Les professeurs ont autre chose à faire que d'écouter mon histoire, et s'il n'y avait pas Kirinia, il n'y aurait personne. Avant elle, il n'y avait personne depuis que...

Elle coupa net sa phrase, refusant de croiser de nouveau le regard de Bella. Si elle avait levé la tête, elle aurait été plus gênée encore, et peut-être même aurait-elle déjà pris la poudre d'escampette. Il était trop tard pour ça quand sa camarade reprit :

- Pour qui est cette lettre ? Je me trompe... Ou ce serait l'un des membres de ta famille peu présent dans ta vie... Qui serait plutôt éloigné de toi ?

Attention danger. Elle ne pouvait même plus partir en courant à présent, ç'aurait été la meilleure solution pour confirmer ses doutes. Par réflexe, la galloise avait brusquement relevé la tête au mot "lettre". Que faire ? Que répondre ? Elle sentit des larmes lui piquer les yeux comme une vague de panique l'envahissait.

- Ne dis rien... souffla-t-elle comme une supplique. S'il te plaît, ne dis rien à personne...

Bella avait visé dans le mille. Emma n'avait plus d'autre choix que de lui faire confiance : si elle voulait la faire plonger, elle avait toutes les cartes en main pour. Mais le ton de sa voix était tellement doux... Comme maman quand elle venait la bercer le soir. C'était il y avait tellement longtemps... Les doigts de la fillette se refermèrent sur le pendentif qu'elle portait constamment. Au point où elle en était...

- C'est pour mon frère... Il est parti à Durmstrang. Mais je ne sais pas si on pourra la faire partir avec les nouvelles règles de...

Elle avait failli terminer sa phrase par "l'autre crapaud", mais elle ignorait tout de Bella, et se reprit à la dernière minute.

- d'Ombrage.

Les larmes qui lui brûlaient les yeux roulèrent finalement sur ses joues, comme revenaient sans cesse les questions qu'elle s'était posées depuis le départ de Luca. Pourquoi ? Pourquoi refusait-il de lui répondre ? Pourquoi l'avait-il abandonné ? Au moins était-il toujours vivant, puisque Kirinia l'avait connu... Mais pourquoi l'avait-il laissée sans nouvelle ? Qu'avait-elle fait pour mériter ça ? Elle n'avait malheureusement aucune des réponses à ces questions et personne à part lui ne pouvait les lui apporter...