Bad choice [Libre]

" Nan, à ce qu'il paraît, elle l'a embrassé à la bibliothèque.
- Hum. T'es sûre ? On m'a dit dans les cachots à moi !
- Cette fille est à Serdaigle, qu'est-ce qu'elle aurait fichue là ?"

Des mots, des paroles, des conversations qui résonnent.
Rien de bien particulier me diriez-vous, à cette heure-là, la salle commune de Gryffondor était pleine à craquer, à peine l'heure de dîner et un froid polaire à l'extérieur. Les devoirs finis, chacun préfèrait de loin s'installer dans la pièce chaude et douillette avant d'aller manger plutôt que se promener dans les couloirs glacés.

Demelza Robins se trouvait assise parmi eux, parmi les rires et les conversations animés. Mais elle était seule dans son fauteuil, les yeux fixés sur le feu de cheminé, le regard presque éteint. Elle réfléchissait à vrai dire. Les filles de troisème année derrière elles ne cessaient de jacasser à props d'une fille de septième année à Sedaigle qui aurait embrassé un garçon de Serpentard, ou de Serdaigle, bref un garçon quoi, et elle s'en fichait un peu. Un peu. Un peu ?
D'un côté, qu'est-ce qu'elle s'en fichait, de ces rumeurs d'amourettes. De l'autre, qu'est-ce qu'elle les enviaient, ces gens amoureux et en couple par dessus le marché.
Elle avait quatorze ans, elle avait encore le temps, elle n'était pas la plus belle des filles, ni la plus douce, ni la plus drôle, ni la plus intelligente, mais elle était tout ça en même temps, un petit peu , quelque part. Surement. Non ?
Mais personne, si c'était le cas, ni semblait le remarqué. Ou alors tout simplement, ça ne l'était pas. Puéril? Elle se trouvait puéril, d'avoi le blues parce qu'elle n'avait jamais eu de petit copain. Etait-ce simplement parce que ce sfilles en pralait, ou parce que Ginny, celle avec qui elle trainait encore assez souvent sortait, elle, avec un garçon ?
Une chose était sûre, elle avait quelques amis, mais ça ne suffisait pas toujours, ça ne remplaçait pas l'amour. Elle se sentit l'envie irrésistible et incompréhensible d'être seule et au calme. Demelza se leva.
Elle déambula un moment dans les coulirs, aavnt de choisir une porte au hasard, et de mettre un moment à se rendre compte de l'endroit où elle était entrée. Les toiletttes de Mimi Geignarde. Bad choice. Mais elle ne se sentait pas capable de faire autre chose que de s'assoir par terre, non sans avoir vérifié au préalable que l'endroit, pour une fois, était bien au sec. Pas de trace de Mimi. Ca, ça ne risquait pas de la déranger au moins.

Silence. Moment de mélancolie, de léthargie, puis...

" Qu'est-ce que tu fais là ?"

Ah oui. C'était trop beau pour être vrai. Un ton irrité, celui de Mimi. Ces toilettes, décidémment... Bad choice. Si elle devait parler à quelqu'un, ce ne serait certainement pas à elle.

" Je pense", répondit Demelza sur un ton neutre.

" Dans ce cas-là, ça serait vraiment sympa que tu ailles penser ailleurs. Le château est assez grand, pourquoi venir troubler ma tranquillité ?"

Elle ne se sentit même pas d'attaque à répliquer, ne bougea pas, resta là. Elle enfouit même son visage dans ses mains, complètement lasse. Ca ne lui ressemblait pas. Demelza, on la voyait toujours sourire, toujours pétillante, toujours sympa et à parler d'un ton léger. Maintenant, elle était presque en colère.

" Mais pourquoi, POURQUOI, faut-il que je sois obligée de penser à ce genre de chose débile ?"

Elle avait parlé à voix haute, sans s'en rendre compte. Visiblement mécontente d'être purement ignorée, Mimi s'enfonça pour ça part dans les toilettes les plus proches, inondant ainsi le sol. Forcée de se lever ( et très agacée par cela ), Demelza s'apprêta à sortir, mais à ce moment, quelqu'un d'autre entra. Elle stoppa net.

PEEVES !!! ESPECE D’ENFOIRE !! LA PROCHAINE FOIS QUE TU AS LE MALHEUR DE CROISER MON CHEMIN, JE TE FAIS BOUFFER DES BOMBABOUSES !!!

La douce et mélodieuse voix de Sadie résonna dans le couloir du deuxième étage, alors qu’elle s’extirpait du tas de mousse à raser qui s’était abattu sur elle sans crier gare lorsqu’elle franchit le seuil de séparation entre l’escalier et le couloir.

Lançant une œillade assassine au morveux de première année dont le regard s’était un peu trop attardé sur la rouge et or recouverte d’une substance mousseuse, Sadie sortit sa baguette et fit disparaître d’un coup de maître la mousse indésirée, en profitant pour lancer dans la foulée un sortilège de mutisme à un Serdaigle qui riait trop fort à son goût.

Franchement, elle ne comprenait pas pourquoi Peeves l’avait désignée victime. Elle qui avait toujours été la première à lui souffler des informations concernant l’emplacement d’éventuelles victimes, justement. Elle allait lui en faire voir des vertes et des pas mûres, à ce traître.

Elle s’avançait donc dans le couloir gonflée d’une volonté de revanche encore toute fraîche, et réfléchissant aux mille et un moyens de coincer Peeves, lorsqu’elle entendit une voix de jeune fille désespérée résonner derrière une porte.

Sa curiosité naturelle aidant, Sadie s’arrêta et entrouvrit ce qui se trouvait être la porte des toilettes de Mimi Geignarde. Là, par terre, la mine déconfite, et à deux mètres de la flaque d’eau qui se s’élargissait dangereusement, se trouvait une de ses camarades de Gryffondor, Demelza Robins.

Robiiiiiiiiiiiins, aurait-elle crié en guise de bonjour si son interlocutrice avait l’air plus joyeux. Elle se contenta donc d’une entrée en matière plus sobre : elle rebondit sur le cri du cœur lancé par Demelza.

Tu pensais à quoi ? A quelque chose ayant un rapport avec Ombrage ?

Première chose qui vient à l’esprit en entendant le mot « débile ». Enfin, une des premières choses.

[ Pour répondre à ton MP : pas de souci, au contraire ! Ravie de faire ta connaissance et désolée du retard Bad choice [Libre] Icon_big

]

La personne qui entra était Sadie Sachs, une fille de sa maison et de son année, en bref, une bonne amie, au même titre que Ginny et les autres. Tout comme Demelza, Sadie avait en gérénal le même tempérament joyeux qui d'habitude habitait Demelza.

"Tu pensais à quoi ? A quelque chose ayant un rapport avec Ombrage ?"

Toute colère soudainement envolée, Demelza se surprit à sourire. Et qu'est-ce qu'elle entendait là . Cette voix ? N'est-ce pas elle qui riait . Si, légèrement bien sûr, mais elle se sentit tout de suite mieux. Demelza regarda Sadie puis alla s'appuyer sur le bord du lavabo qui, bien qu'elle l'ignorât complètement, abritait l'entrée de la Chambre des Secrets. Elle poussa un long soupir et répondit :

" Non. Bien que je comprenne parfaitement que tu aies compris ça si tu n'as entendu que le mot "débile".

Nouveau sourire. Bon signe ? Elle l'espèrait vraiment. Sans rien pouvoir n'y faire, penser à ce genre de chose l'énervait tout particulèrement, parce qu'elle se sentait complètement idiote. Demelza finit par s'assoir sur le lavabo en remarquant l'eau des toilettes s'approcher dangereusement de ses chaussures.

" En fait, je fais une sorte de mini-déprime. Et c'est assez désolant en soit-même pour que j'ose te révéler la raison initiale de cette baisse de morale."

Elle leva les yeux au ciel mais son sourire ne quitta pas son visage. Parler à Sadie ne la dérangeait pas, elles se connaisaient suffisamment pour ça. Elle hésita cependant. Mais bon, maintenant qu'elle était partie.

" En un mot : garçons. Enfin, je crois..."

Car est-ce vraiment pour cela qu'elle "déprimait" ? Peut-être était-ce juste un manque passager de quelque chose. De joie de vivre par exemple.

" Je sais, sur ce coup là, c'est pas Ombrage la débile, ce serait plutôt moi..."

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