Entre chateau et foret ¤inconnu de préférence¤

L'hiver avait depuis longtemps étendu ses bras sur l'Ecosse qui avait recouvert la terre alentours et les arbres de leur blanc manteau de neige. Même les tours du château n'étaient plus chapeautées de tuiles mais d'une fine couche blanche. Le froid et le soleil donnaient à l'ensemble l'éclat du cristal. La vue était magnifique, il fallait bien le reconnaitre. Les événements qui s'étaient déroulés en ce lieur ces derniers temps, cependant, donnaient à cette beauté un caractère inquiétant. Il fallait avouer, aussi, qu'avec une inondation puis un incendie au sous-sol, avec des disparitions et des dortoirs communs, on faisait difficilement plus joyeux et rassurant... Et depuis le début de l'année, il n'avaient pas encore eu un seul cours de défense contre les forces du mal. On pouvait, réellement, se demander ce qu'ils attendaient... De même, la présence de l'inquisitrice n'était pas faite pour rassurer les foules, d'autant qu'elle semblait plutôt à la recherche de la brebis galleuse qu'à la recherche du véritable problème...

Mais cela n'était pourtant pas la raison pour laquelle une ombre se faufila dehors sans être vue bien qu'il fasse encore jour. Elle semblait vouloir fuir la tension qui régnait à l'intérieur du château. Sans doute avait-elle suffisamment de soucis comme ça pour ne pas en plus entendre certains gémir... Elle les entendait encore, les deux Serpentardes:

"Tu te rends compte? Je me suis cassée un ongle... C'est horrible!"
"Oui, je sais.. Ca m'est arrivé la semaine dernière. Comment voulais-tu que je mette mon vernis? J'ai du tous les limer à ras!!"

C'était, réellement, le genre de conversations futiles qui avait toujours agassé la jeune fille, puisque c'en était une. Vêtue d'une longue robe de velours noir qui trainait presque dans la neige et d'une cape de fausse fourrure blanche, ses longs cheveux bruns tombant souplement dans son dos, elle avançait, ou plutôt semblait glisser sur la surface de la neige, sans se retourner. Elle semblait n'avoir que peu à faire d'être suivie.
Mais rapprochons-nous un peu d'elle...
La jeune fille, qui ainsi avançait, semblait perdue dans se sombres pensées. Son visage, quoi que doux et fin, montrait à quel point ses songes, ou plutôt ses souvenirs étaient durs pour elle. Kirinia, puisque c'était elle, semblait n'avoir aujourd'hui aucune envie de faire du sport, ce qui était pourtant son habitude quel que soit le temps, en temps normal. Les derniers événements semblaient l'avoir marquée plus que de raison, à moins que ce ne fut simplement l'effet du temps qui passe et qui ravivait ses souvenirs.

*Pourquoi ne puis-je simplement oublier ce qu’il m’a fait ?* songea-t-elle en approchant de la lisière de la foret.

Mais qui était donc ce 'il' qui semblait lui faire encore tant de peine? S'agissait-il de son père? D'un ancien petit ami? Penchons-nous donc sur ce triste souvenir...

31 décembre, l'année précédente.

Kirinia était encore élève à Durmstrang, à l'époque. Son père n'avait pass encore resurgi dans sa vie... Elle était en quatrième année et sortait avec l'attaqueur le plus célèbre de tous les temps. Celui qui lui avait tout appris sur le Quidditch. C'était les vacances de noël à Durmstrang et elle avait longuement hésité entre retourner voir sa mère à Saint Petersbourg ou faire une surprise à son petit ami. Elle avait finalement choisi la deuxième option et avait rejoint Viktor (Krum) chez lui. Elle avait la clé. La suprise, ce fut finalement elle qui y eut droit. En effet, lorsqu'elle avait ouvert la porte, sans faire de bruit le croyant endormi, elle avait entendu des bruits en provenance de la chambre. Est-il donc réellement besoin de vous faire un dessin quant à ce qu'elle y vit en ouvrant la porte? Toujours fut-il qu'elle en avait laissé tomber les clés de l'appartement au sol avant de faire demi-tour pour partir en courant. Krum s'était interrompu et l'avait, impuissant regarder partir. Il s'était, cependant levé et avait mis un drap de bain autour de ses hanches pour la poursuivre jusque dans la rue où il avait fini par l'attraper par le bras pour l'arrêter. Ce fut le visage baigné de larmes et le regard haineux que Kirinia s'était retournée vers lui et dégagée.

"Qu'est-ce que tu me veux, Krum? lui avait-elle demndé d'une voix qui trahissait le dégout qu'elle éprouvait pour lui en cet instant.
"Bébé, je t'en prie! Ecoute-moi...."
"Il n'y a pas de 'Bébé' qui tienne."
"Ma Puce! J'étais obligé d'accepter... Elle menaçait de ruiner ma carr..."

Mais Kirinia ne l'avait pas laissé finir. Sa main était partie et une gifle retentissante avait atteint la joue de l'attrapeur.

"Ne m'appelle plus jamais. Je ne veux plus que tu fasses partie de ma vie."

Et sans plus d'explication, elle était partie, laissant derrière elle un jeune homme hébété qui avait porté une main à sa joue rouge et douloureuse. L'adolescente, seulement âgée de 14 ans était allée passer le reste des vacances hez sa mère où elle avait reçu nombre de hiboux de la part de Krum. Chacun était reparti sans réponse et les lettres délivrées avaient toutes fini au feu sans être ouverte. Lorsqu'elle revint à l'école, la jeune fille avait perdu près de 5 kilos qu'elle reprit, fort heureusement pour elle. Ce ne fut qu'alors qu'elle commença à être réellement proche du frère d'Emma qui n'avait jamais aimé Krum. Elle finit, d'ailleurs, par se dire qu'il avait eu raison dès le début... Il l'avait, cependant et malgré sa haine pour Krum, beaucoup soutenue dans cette épreuve.

Aujourd'hui

Pourquoi repensait-elle à ça maintenant? Parce que la date 'anniversaire' approchait? Parce qu'elle ne s'en était pas encore remsie? Parce que depuis tout ce temps elle était toujours seule? Elle n'en avait aucune idée mais aurait aimé répondre à cette question. Les larmes commencèrent à affleurer sur ses joues. Elle s'assit sur un banc près de la foret, tournant le dos au chateau et baissa la tête pour la mettre dans ses mains et pleurer.

Kirinia ne s'était pas rendue compte que quelqu'un l'observait. Elle redressa la tête, le visage baigné de larmes abondantes. C'était la première fois qu'elle se laissait ainsi aller depuis un an. Jamais, au grand jamais, elle ne l'avait fait jusque là. Elle s'était toujours interdit de pleurer pour ce crétin ou à cause de son père. Dans un certain sens, peut-être son père l'avait-il aidée en débarquant à Durmstrang, puisqu'ainsi elle avait dû quitter la Russie et les articles trop fréquents dans les journaux, et les ragots quotidiens à l'école. Tous les jours, elle entendait parler de Krum là bas... Bref... Tout ça pour dire qu'elle redressa la tête pour se perdre dans la contemplation de la forêt, ses yeux prenant un air vague et perdu, les larmes continuant d'abonder. C'est ainsi que Dean la surprit en s'arrêtant près d'elle. Mais, là encore, elle n'y avait prêté aucune attention. Ou plutôt, elle ne s'en était pas encore rendu compte. Il s'était assis près d'elle, sans qu'elle ne s'en rende compte. Il fallait croire que la Russe était vraiment perturbée par cette trahison, elle qui réagissait pourtant au quart de tour, en temps normal...

- Je… Je m’appelle Dean.

Ce ne fut que quand il s'adressa à elle qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule. Elle sursauta et tourna la tête vers lui. De quoi devait elle donc avoir l'air? Elle leva la main vers son visage pour essuyer ses larmes avant de la rabaisser sur ses genoux.

"..."

Dans un premier temps, la surprise empêcha toute réaction normale de la part de la jeune fille. Elle finit, cependant, après quelques instants de silence qui lui parurent durer une éternité, par lui répondre.

"Bonjourrr... Je m'appelle Kirinia"répondit-elle en tentant un léger sourire.

Mais il ne devait pas être très convainquant, vu le visage triste qu'elle arborait.... Depuis quand était-il là? La jeune fille n'en avait aucune idée. Après l'avoir dévisagé un instant, sans aucune gène, elle regarda autour d'eux. Il faisait beau. La neige étincelait au soleil. La forêt, d'ordinaire si inquiétante, semblait respirer la quiétude et donnait envie d'y pénétrer. La Russe savait pourtant cela interdit. De nouveau, elle tourna la tête vers Dean. Ses larmes avaient cessé de couler, mais ses yeux restaient brillants.

"Il fait beau, tu ne trouves pas?"

Elle tenta de nouveau un sourire, un peu plus convainquant, cette fois. Le garçon apportait une distraction bienvenue dans ses sombres souvenirs qu'elle avait, visiblement, du mal à chasser de son esprit en ce jour.

[S'pas grave, Deanou^^ bouh... c'est court... mias je vois pas quoi ajouter pour l'instant...]