The stars are bright tonight [Libre]

Il est minuit à Poudlard. Le silence et l’absence de chaleur humaine ont envahi tous les couloirs, les salles de cours et autres endroits généralement déserts à cette heure de la nuit. Tous? Non! Une tour résiste encore et toujours aux envahisseurs. Située juste au-dessus de l’entrée du château - même si ça n’a absolument aucune importance dans ce qui suit -, la Tour d’Astronomie est occupée, non pas par les élèves studieux du cours d’Astronomie, mais par une jeune fille, qui n’était pas tout à fait censée être là, bien qu’elle ne soit pas en faute. Il s’agissait - vous l’aurez peut-être compris - d’Aléa Karma, dix-sept ans et toutes ses dents, fervente défenseuse des blaireaux opprimés, et préfète à l‘occasion. Par blaireaux, j’entends poufsouffles, évidemment, parce que même si elle aimait beaucoup les animaux - ses résultats en soins aux créatures magiques en témoignaient -, elle n’avait jamais eu l’opportunité de rencontrer un de ces sympathiques mustélidés (vive le dico ) qui représentaient fièrement sa maison. Quant à savoir s’ils étaient réellement sympathiques, ce n’était qu’une supposition, partant du fait que les jaune et noir sont réputés pour leur sympathie légendaire. Le fait était qu’elle préférait généralement les animaux ailés, plus dans le genre chouette, ou hibou, ou encore phénix, même si elle n’en avait pas rencontré beaucoup. Juste celui de Dumbledore en fait…

Ce que je raconte est tellement passionnant que je ne peux m’empêcher de faire un deuxième paragraphe consacré à l’animal préféré de ma chère Lélé. Son animal préféré est donc, et sera toujours, forever, la chouette. Avouez que vous vous attendiez à un truc exceptionnel genre dragon, licorne, ~~pingouin~~, ou ce genre de créatures fantastiques, presque mythiques ~~(bien sûr que c’est mythique un pingouin)~~, mais vous vous trompiez. C’est qu’elle est simple la Lélé, elle ne cherche pas plus loin qu’une chouette. Oui bon en fait, c’est pas si simple que ça. Parce que c’est pas la chouette, banale, qu’on trouve dans l’animalerie en bas de chez soi. (Vous ne trouvez pas de chouette dans l’animalerie en bas de chez vous? Bizarre… ) C’est SA chouette. Imala. Cette petite boule de plumes noire qui avait frappé à la fenêtre de la salle commune des Poufsouffles, un soir de printemps de sa troisième année, venant lui délivrer l’invitation à sa première rencontre nocturne avec celui qui se révéla plus tard être son grand-père. C’était là que tout avait commencé. Non, en fait, ça avait commencé avant, avec les rêves qu’elle faisait de cet homme dont l’uniforme portait les initiales C.C. Mais c’était là, ce soir-là, que son histoire avait commencé avec Imala. Cette petite boule de plumes noire, donc, était rapidement - trop rapidement pour que ça soit une évolution normale - devenue une magnifique chouette aux plumes d’un noir plus brillant que le jais. Et Aléa l’avait peu à peu adoptée, l’utilisant de plus en plus fréquemment pour transmettre ses messages. Près de quatre ans plus tard, Imala était devenue autant sa messagère attitrée que sa confidente. Imala n’appartenait pas réellement à Aléa, parce que c’était un animal indépendant et libre - quoique pas trop depuis les inhumanités d’Ombrage -, qui avait toujours pu aller où bon lui semblait, sans qu’Aléa n’exige quoique ce soit. Ça avait été son choix, de rester à Poudlard avec elle, et depuis qu’elle s’en était rendue compte, la jeune fille avait ressenti comme un lien physique invisible qui les unissait l’une à l’autre. Et loin de s’en inquiéter, elle l’avait accepté comme un cadeau.

Aléa avait toujours entretenu une relation particulière avec le soleil, notamment à son lever et à son coucher. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais elle avait toujours aimé assister au coucher du soleil sur le lac de Poudlard. Pendant un moment, elle avait pensé que c’était parce qu’il lui rappelait de merveilleux souvenirs, mais depuis quelques mois, d’autres hypothèses s‘étaient formées dans sa tête. Et si tout cela n’était pas dû au hasard? S’il y avait vraiment autre chose? Autre chose en rapport avec ce pouvoir dont lui avait parlé Caron Cathfad et dont elle ne savait pas grand-chose? C’est à ce moment-là qu’elle commença à s’intéresser au lever du soleil, décidant de se lever plus tôt certains jours pour pouvoir y assister. L’expérience s’était montrée concluante, et elle s’était rapidement rendue compte que le lever du soleil provoquait sur elle des effets aussi étranges que le coucher de l’astre du jour, même s’ils n’étaient pas les mêmes. Le soir, elle ressentait un bien-être et une paix intérieure incomparable. Le matin, c’était aussi du bien-être, sauf que ça ressemblait plus à l’accès à une source d’énergie, une renaissance. Dans les deux cas, il lui suffisait de regarder le soleil dans les yeux (si si! le soleil a des yeux!) pour entrer dans un état de transe, sans que cela n’ait de conséquences sur ses prunelles brunes.

Vous vous demandez sûrement pourquoi je parle de tout ça, alors j’y viens. (Si vous ne vous le demandez pas, faites vous soigner, parce qu’être intéressé à ce point par ce que raconte une Lélé endormie, ça fait peur.) Après avoir constaté que le soleil avait ces effets curieux sur elle, Aléa avait pris une nouvelle résolution: franchir un autre pas dans l’apprivoisement de son pouvoir, en s’intéressant aux effets de la lune. Sachant que la lune n’avait pas de lever et de coucher aussi nets que le soleil, elle avait d’abord essayé avec un croissant de lune, sans résultat. Sa deuxième tentative fut également vaine, car le satellite naturel ne se montra pas de la nuit. Elle en était donc à sa troisième, et pour celle-là, elle s’était assurée qu’il s’agissait bien d’un soir de pleine lune.

Elle était donc à la Tour d’Astronomie, accoudée à la balustrade de pierre, un soir de pleine lune. Cependant, ce qui se passait n’était pas ce à quoi elle s’attendait. Non, elle ne se transformait pas en loup-garou, ce n’était pas ça le pouvoir mystérieux qu’elle possédait. Ce qui se passait n’était donc pas ce à quoi elle s’attendait, et je suis sûre que ce n’est pas non plus ce à quoi vous vous attendez. Pour faire durer le suspens un peu plus longtemps, nous vous proposons un reportage sur les fourmis alpha qui envahissent la demeure des fourmis bêta moins nombreuses, et leur volent toutes leurs provisions pour l’hiver. Pas gentils les fourmis alpha, ils regardent nonchalamment les fourmis bêta s’éloigner en errant sur des terres inconnues, et ils enlèvent les pucerons domestiqués par les fourmis bêta, qui iront rejoindre les troupeaux des fourmis alpha. Fin du reportage, je l’ai trouvé très intéressant, pas vous?

Voilà donc ce qui se passait: Rien. Il ne se passait absolument rien. Mais ce n’était que temporaire, du moins c’était ce que croyait Aléa. Pour l’instant, elle n’était pas vraiment sûre de ce qui allait se passer, tout simplement parce que depuis qu’elle était arrivée, la lune ne s’était pas montrée. L’astre malicieux jouait son timide en se cachant derrière d’épais nuages, ce qui contrariait momentanément les plans de la jeune fille.

The stars are bright tonight, but the moon is shy

Invité

Minuit et toujours à déambuler dans les couloirs, décidément Adam se sentait l'âme d'un "Rebel" ce soir
Par chance aucun préfet ne semblait vouloir pourrir la vie de leurs confrères étudiants. C'était une chance, car habituellement les préfets étaient de nature très facétieuse, ces petites bêtes là adoraient se cacher dans les couloirs afin d'attraper en flagrant délit un élève en faute qui avait malencontreusement oublié l'heure du couvre feu. Se pauvre élève risquait plus ou moins sa vie suivant le préfet sur lequel il était tombé, certains tels que les Poufsouffles ou les Serdaigles se contentaient seulement d'un petit avertissement oral, les Gryffondor étaient un peu plus sévères en retirant quelques points mais rien de bien méchant, après tout eux aussi aimaient enfreindre le règlement. Cependant si vous tombiez sur un Serpentards... TOUS AUX ABRIS... il est donc inutile d'épiloguer sur le sort qui vous est réservé si vous avez la malchance de tomber sur un préfet Serpentard.

Adam n'avait aucune envie de se faire prendre ce soir, d'un part parce que fainéant comme il était il n'était pas très habituer à enfreindre l'heure du couvre feu, à cette heure-ci habituellement il dormait comme un gros bébé. D'autre part car il avait vraiment envie de voir sa maison remporter la coupe et que Serpentard n'était pas loin derrière.

Ne sachant pas où aller, le jeune homme suivit son intuition et grimpa des marches qui le menèrent à la tour d'astronomie. Que diable faisait-il là ? Lui, même ne le savait pas. L'astronomie était la matière qu'il détestait le plus au monde et le sort l'avait conduit jusqu'à la tour. Tant bien même il franchit la lourde porte qui le conduisait jusqu'au petit balcon. Ainsi il pourrait se rafraîchir les idées bien que l'air soit particulièrement froid en ce mois de février.

Visiblement il n'était pas le seul à vouloir déambuler dans les couloirs ce soir puisqu'une silhouette, visiblement féminine se tenait accoudée à la balustrade. Les préfets faisaient vraiment mal leur travail ce soir !
Le jeune homme décida de s'avancer un peu afin engager la conversation afin de voir s'il dérangeait.

- Heu... Bonsoir, je dérange ? demanda-t-il simplement.

La jeune fille attendait patiemment - non, désespérément - que la lune se montre, et qu’elle puisse enfin voir les effets de l’astre nocturne sur elle. Si elle avait eu assez de pouvoir, elle aurait fait disparaître ces nuages qui l’empêchaient de faire ce qu’elle voulait, mais elle n’avait pas assez de pouvoir. Et d’ailleurs, si elle en avait eu, elle aurait aussi eu la sagesse d’attendre que la lune se montre naturellement. Mais là, elle n’avait ni le pouvoir, ni la sagesse, alors elle s’impatientait, tout simplement. Ça n’était pas comme si elle avait autre chose à faire, la seule autre chose qu’elle aurait pu faire, à cette heure, c’était dormir. Non, mais disons qu’elle s’ennuyait. Elle n’avait pas imaginé une seconde que les nuages puissent contrarier son plan, qui semblait pourtant infaillible, vu comment elle l’avait préparé. Si elle avait su, elle aurait… j’sais pas moi, emmené un livre. Ouais, elle aurait sûrement fait ça. Emmener un bon livre pour passer le temps. Mais elle n’y avait pas pensé, quelle tâche! Et il était beaucoup trop dangereux d’utiliser un sortilège d’attraction, qui pourrait éveiller les soupçons, et mener ses camarades de dortoir, les préfets en service, et Rusard, tout droit à la Tour d’Astronomie. Il était impensable de prendre un tel risque; im-pen-sable. Non, et puis… elle était bien, là, seule, accoudée à la balustrade, observant le lac qu’une légère brise venait agiter. Pour passer le temps, elle pouvait penser à pleins de choses, je sais pas moi, aux étoiles, par exemple. Combien d’étoiles y avait-il dans le ciel? Combien avaient des planètes qui leurs tournaient autour, comme le soleil et son système? Et parmi ces planètes, combien étaient humainement habitables, sans qu’il y ait besoin d’installation spéciales? Combien étaient habitées? Par des créatures autres que des humains? Oui, vous savez, les extra-terrestres. Pourquoi n’existeraient-ils pas, après tout? Les sorciers existaient bien, alors pourquoi pas les extra-terrestres?

Heu... Bonsoir, je dérange?

La poufsouffle fut sortie de ses pensées par une voix masculine, qui venait de derrière elle. Tournant vivement la tête, échappant miraculeusement à l’affreux torticolis qui aurait dû se déclencher à ce geste, elle examina le nouvel arrivant, et soupira, soulagée. Ce n’était pas Rusard, ni un professeur, ni une toute autre personne qui aurait pu lui causer des ennuis. Non, c’était un élève. Et pas de la BI. Car, aussi étrange que cela puisse paraître, elle trouvait tous les membres de la BI laids. Membres masculins s’entend, quoique les féminins étaient aussi laids, avec leurs sourires cruels, leurs yeux méprisants et leurs airs hautains, tous les BItiens étaient laids, presque par définition. Et ce jeune homme, qui était apparu à ses côtés par elle ne savait quel enchantement, était tout sauf laid. Oh non, n’allez surtout pas croire qu’elle oubliait Tomy, celui-ci prenait une place beaucoup trop importante dans son cœur. Mais, il fallait dire ce qui était. Ce jeune homme était vraiment... pas mal.

Bonsoir. Non, pas du tout.

Elle ne savait pas si elle devait sourire, ou pas. Elle ne savait même pas si elle devait continuer à parler. Après tout, que voulait-il? S’il était venu là, c’était sûrement parce qu’il cherchait un coin tranquille, de la solitude, peut-être du silence. Peut-être qu’il n’avait aucune envie de parler, ni même aucune envie de sourire. Pourtant, il fallait qu’elle fasse quelque chose, car elle ne pouvait décidément pas rester plantée là, en face de lui, à le dévisager.

Vous…Tu… Je suis Aléa.

Elle n’avait aucune idée de la maison à laquelle il appartenait. Sûrement pas à Poufsouffle, elle l’aurait su. Mais alors… Gryffondor? Serdaigle? Ou peut-être… Serpentard? Ne sachant toujours pas quoi faire, la jeune fille se retourna vers la balustrade, et s’y accouda à nouveau.

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