La fête des amoureux... des malchanceux ?

Premier message perdu en route :

La Saint Valentin... Jour attendu par les nombreux amoureux de Poudlard. Car après tout, que serait le monde sans un peu d’amour ? Et ce jour-là, quatorze février, c’était l’amour qui était au goût du jour. Ce jour-là plus que n’importe quel autre jour, on voyait des couples arpenter les couloirs du château main dans la main. Car depuis des siècles entiers, c’était ce jour que l’on avait choisi pour fêter les amoureux. Et Poudlard ne pouvait pas échapper à cette tradition sentimentale.

Il devait être à peu près midi, tous les élèves étaient rassemblés dans la grande salle pour le déjeuner. Depuis le début de la matinée, les regards convergeaient vers un point bien précis au centre de la pièce. Tout le monde lorgnait, avec une certaine anxiété, une hâte anormale ou même avec indifférence ou jalousie vers un objet imposant qui était là depuis maintenant deux longues semaines. Une coupe d’une taille démesurée trônait en effet dans la salle, intriguant les personnes qui s’en approchaient. Durant tout le début du mois de février, de nombreuses allées et venues autour de cette coupe avaient eu lieu, donnant lieu à rumeurs et autres cancans habituels dans une école comme Poudlard. Et enfin, nous voici arrivés au moment de vérité.

Alors que tout le monde déjeunait dans le brouhaha quotidien qui accompagnait tous les repas, un phénomène étrange se produisit, mettant fin à toutes les conversations pour faire régner un silence presque religieux. Un bruit, provenant de la ô nouvellement célèbre coupe. Un mélange de voix dont on ne pouvait distinguer aucun mot tellement leur nombre et leur intonation variaient. Et alors que les murmures reprenaient dans la salle, mêlant excitation et curiosité, deux enveloppes sortirent, l’une après l’autre de la coupe. Deux enveloppes d’un rose plus que criard, surmontées d’un cœur rouge vif.

La première tourna un instant sur elle-même dans les airs, comme cherchant à retrouver quelle orientation prendre, avant de descendre en flèche vers la table des Rouge et Or. Elle parcourut la table dans sa longueur avant de s’arrêter net. Devant un jeune homme de sixième année. Sur l’énorme cœur qui décorait la carte on pouvait lire « Marwin Wyrven ». Et l’enveloppe s’ouvrit d’elle-même. Et, au lieu d’en laisser sortir une lettre que le jeune garçon aurait pu lire en toute intimité comme on aurait pu s’y attendre, elle en laissa sortir... rien du tout. L’enveloppe était vide. C’est alors qu’un son se mit à sortir de l’enveloppe. Vous l’aurez deviné, il s’agissait tout simplement d’une Beuglante de Saint Valentin.

Marwin, tu es le Dieu régnant sur mon cœur et sur mon âme. Je ne vis que pour un de tes regards et ton si beau sourire me fait fondre d’amour. Si tu daignes m’offrir l’honneur de me regarder, tu verras que tout l’amour dont tu as besoin, je peux te l’apporter. Tu n’as qu’à demander, et je m’exécuterai.

Et, sans faire cas des gloussements provenant de l’autre côté de la table des Gryffondor et de la fillette blonde d’une douzaine d’années aux joues aussi rouges que son blason, l’enveloppe se détruisit dans une pluie de cœurs en papier.

La deuxième enveloppe, quant à elle, avait déjà commencé sa descente vers la table des Vert et Argent. Elle s’arrêta devant un jeune homme de septième année. Le gros cœur sur l’enveloppe portait l’inscription « Raphaël Sebeck ». Là encore, l’enveloppe s’ouvrit pour laisser échapper une déclaration orale.

Raphaël, je t’aime. Dominique.

Et là encore, l’enveloppe se désintégra, projetant une pluie de petits cœurs roses sur le jeune homme. Et, alors que des réactions de tous types se faisaient sentir, la coupe se préparait à rejeter de nouvelles enveloppes...

___


La Saint Valentin. Jour attendu et redouté par tant de personnes. Et par tant d'élèves de Poudlard. Depuis cette annonce des Cris du Cœur, c’était la folie. Les pronostics allaient bon train pour savoir si Anderson allait en profiter pour avouer son amour à Finley, etc, etc. on voyait des filles en train de faire des brouillons de cartes sous le parchemin de métamorphose où elles étaient censées décrire la transformation des souris en tasses à café, ou des garçons se glisser discrètement vers la Coupe et y jeter leur enveloppe avant de partir en vitesse. Bref, tout le château semblait en ébullition pour la fêtes des cœurs et des petits bébés en couche culotte avec arc et flèches. Enfin, si c’était tout le château, pourquoi aurais-je écrit « redouté » ? Et bien parce qu’il y en avait pour qui la Saint Valentin s’annonçait comme un cauchemar. Les célibataires. Les cœurs brisés. Et Marwin.

Pourtant, quand on y réfléchissait… Attendez, non, quand on y réfléchissait pas, mais que l’on regardait, on pouvait se demander pourquoi diable Marwin Arthur Wyrven craignait tant que ce jour arrive. Non, mais c’était vrai, quoi, vous l’aviez déjà regardé ? ! Marwin, c’est le mec qui aura jamais à se poser la question des boutons d’acné, des poignées d’amour, de faire de la muscu pour avoir une silhouette d’athlète ou même de la chirurgie esthétique. Marwin, en fait, c’est le mec tellement parfait physiquement que ça donne envie ou de pleurer, ou de le tuer (les envieux) ou de se pâmer (les filles). Alors, pourquoi ? C’était sûr qu’il n’avait pas à s’inquiéter : autant dire qu’il allait recevoir au moins une vingtaine de cartes si ce n’était plus. Et pourtant regardez-le. Assis à la table des Gryffondors, en tête à tête avec son bol de lait, il semblait vouloir se noyer dedans, ses grands yeux noisette fixés sur la surface blanche. Soupirant, il se passa une main lasse dans ses cheveux châtains, les ébouriffant légèrement. Une lueur de désespoir passa dans son regard, un furtif instant avant qu’il ne se reprenne. Pourquoi ? Pourquoi ? Il n’y avait qu’à voir son uniforme qui lui tombait impeccablement sur ses épaules naturellement musclées, son insigne de préfet plus que mérité épinglé sur sa poitrine… Nan mais c’était vrai, il avait tout ce mec, même ce qu’aucun élève de cette école ne pourrait même pas avoir même s’il essayait : cet accent français absolument irrésistible qui les faisait toutes craquer. Il avait un physique de star américaine, un cœur gros comme ça, un don pour aider les autres, une famille qu’il adorait et qui l’adorait, des amis sur qui compter… Que lui fallait-il de plus ?

La réponse venait d’entrer dans la Grande Salle. Sous l’apparence d’une jeune fille de seize ans (qui vit dans un donjon et qui a la pneumonie …. C’est où la porte ?), aux longs cheveux aussi noirs que l’encre de la nuit, aux yeux aussi bleus que l’océan qui bordait son île natale, l’Australie, au sourire absolument irrésistible, au parfum délicat d’orchidée, à la peau… Rompre le contact visuel. Maintenant. Il retourna immédiatement à son bol de lait. Voilà. Vous avez votre réponse. Il lui manquait quelque chose. Quelque chose d’important, de vital même : l’amour. Nan, pardon, l’Amour avec une grand A. Parce que l’amour, il en était entouré, englué. On parlait bien entendu de toutes ces filles qui le regardaient plus ou moins discrètement, qui gloussaient stupidement à chaque fois qu’il passait dans le coin, qui le suivaient quand il faisait sa tournée de préfet, qui se pâmaient à moitié quand elles osaient lui adresser la parole… Ouais, en fait, cet amour-là, il s’en passerait bien. Non, ce qu’il lui manquait, c’était l’Amour. Et l’Amour, c’était Elle. Emily, son ange. Rectification, son ex-ange. C’était une longue histoire. Très longue. Dans laquelle il n’avait pas eu le beau rôle. Il avait même fini alcoolique. Mais c’était du passé, tout ça, pas vrai ? PAS VRAI ? Marwin ! Arrête de penser à l’autre soir ! Ce Monaghan était bourré, et en plus c’est un dépravé notoire. Alors ça ne compte pas. Tu as changé. Et tu as autre chose à penser aujourd’hui.

Oui. Parce qu’aujourd’hui, au réveil, il s’était enfin décidé. C’était le jour idéal pour faire ce à quoi il pensait depuis des semaines. Il fallait qu’il trouve le courage. Allez Marwin ! A la hussarde ! Tu es à Gryffondor, non ? « Les plus hardis et les plus forts sont rassemblés en ce haut lieu. ». Et puis, t’es un Wyrven. Cœur de dragon. Et les Wyrven ne se sont jamais défilés. Prends exemple sur ta cousine… Passons ce chapitre. Ety et l’Amour… Se réconcilier avec Pierrick et sortir avec un autre dont le nom n’était même pas un nom (spéciale dédicace à une personne qui se reconnaîtra). Enfin, c’était pas le sujet. Bref, il s’était décidé, il n’allait pas se dégonfler. Respirer. Oui, il allait le faire. Mais pas maintenant. Non, ce n’était pas le moment. La coupe venait de s’illuminer et deux enveloppes venaient d’en sortir. Le French Lover venait de lever les yeux et prier tous les dieux (= gods) connus pour qu’elles ne soient pas pour lui. Maintenant, réfléchissons : en tenant compte que seulement une des deux venait vers lui, peut-on considérer qu’il a été exaucé ?
« Euh… si ça vous dérange pas … »
Ah, pardon Marwin, c’est vrai que tu es en face d’une enveloppe qui va exploser d’une seconde à l’autre, donc c’est vrai que ce genre de problème métaphysique, t’en as franchement rien à faire. Excuse. La regardant avec quelque chose qui ressemblait à de l’appréhension, elle finit par délivrer son message :

Marwin, tu es le Dieu régnant sur mon cœur et sur mon âme. Je ne vis que pour un de tes regards et ton si beau sourire me fait fondre d’amour. Si tu daignes m’offrir l’honneur de me regarder, tu verras que tout l’amour dont tu as besoin, je peux te l’apporter. Tu n’as qu’à demander, et je m’exécuterai.

Et elle explosa. Ouah. Rien que ça. Sous le choc, son attention fut cependant retenu par un rire nerveux à l’autre bout de la table. Une petite blonde d’environ douze ans toute rouge (et pas raide). L’expéditrice de ce message. Assez effrayant ce message, d’ailleurs. il y avait des jours où il se demandait s’il ne vaudrait (stupide hobbit joufflu) pas mieux pour la santé mentale (de mon cousin) de certaines élèves qu’il quitte l’école (va t en et ne reviens jamais). Bon… Mais cela n’empêchait pas que c’était plutôt gentil. Touchant. Même si ces mots, il aurait préféré les entendre d’une autre. Néanmoins, il lui sourit, de ce sourire qu’elles aimaient toutes tant et articula ce simple mot :

Merci.

Il crut qu’elle allait s’évanouir (tellement il puait et qu’il mangea son poisson frais). Vite, détourner le regard. Non, pas par là voyons Marwin, pu***n (prononcer pubip). Détourne les yeux. La coupe, voilà. Cela ne fait que commencer. Il songea un instant à se lever et à quitter la table. Parce que, contrairement à ce que laissaient entendre les regards jaloux, ce n’était pas une partie de plaisir. Mais il ne pouvait s’en aller. Pas maintenant. Il n’en avait pas le droit.



[HJ: pour ce qui est des annotations plus ou moins farfelues, elles sont le résultat de la dictée de mon cousin, étant donné que j'avais écrit le texte à la main. On a commencé par la groupie en larmes devant l'état de Marwin, pour continuer avec l'accent anglais lamentable et incompréhensible, pour finir sur Gollum, son précieux et son poisson frétillant. J'espère que vous avez aimé. Vive le gène R90! ]


Edit Lalyne (parce que ça s'impose) : premièrement, je te hais ; deuxièmement, je t'aime (moi paradoxale ?) et troisièmement : Kévin je t'adore. Mon préféré c'est "les dieux (=gods)" *je n'ai pas l'esprit... en fait si * Kévin, on voit que toi t'es pas une Kévinne ^^

J'ai faim, lâcha l'adolescent.

Fainéant et gourmand demeuraient les deux adjectifs correspondant le mieux à Tom - la base il restait surtout gourmand du côté des friandises. Se levant de son fauteuil, Tom sorti de sa salle commune avec Arthur, un bon compagnon de chambre de Tom. Même si c'était assez rare de voir Tom accompagnés, ou avec un groupe, ils avaient des amis, et il pouvait facilement s'en faire davantage. Le problème n'était pas là. Il ne voulait pas. Un peu de solitude de temps à autres. Cependant, par rapport à sa première année à Poudlard, Tom ne refusait plus la compagnie qui venait à lui. Bon, il y avait certaines exceptions, et même s'il ne prenait plus cette histoire de différences de maisons, depuis sa 4eme année environ, il restait le plus souvent avec des Serpentards. Et maintenant qu'il faisait parti de la Brigade Inquisistorale, il aurait du mal à rester avec des élèves d'autres maisons, sauf si ces derniers voulaient se faire bien voir par Tom, et dans ce cas, éviter les pertes de points pour leur maison.

De ce côté, Tom n'avait pas encore enlevé de points. Il n'en voyait pas vraiment l'intérêt, mais c'était relativement pratique, en cas de besoin. Evitant les prises de tête, il lui suffirait de retirer quelques - ou pas des moindres - points pour calmer. Et à ce niveau, il avait les moyens.. se sentir plus haut qu'un préfet, et quasiment au même niveau qu'un professeur allait peut-être lui (re)monter à la tête ?

En parlant de tête.. il avait une atroce migraine. Se souvenant à peine de ce qu'il s'était passé hier, il démarra la conversation avec Arthur.

Hier.. c'était l'anniversaire de Jake ? On a été à la Salle sur demande.. bon on a pas été pris vu que je suis de la brigade, mais après ?

Son copain rit, mais lui expliqua. Tooom.. tu supporterais mal un peu de boison alcoolisée ? Pourtant ce n'était rien de très méchant. On a écrit nos mots pour la St Valentin, c'était excellent ce qu'on a pu mettre ! On a beaucoup parlé, et fait assez de chantier avec Peeves.

Ce qu'ils avaient pu mettre.. Ce qu'il avait pu, surtout, mettre, lui !? Hum.. c'était 'génial'. Il n'avait que de vagues souvenirs de leur soirée, et maintenant il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait écrit. Son estomac cria famine. Ceci l'empêcha de chercher plus. Tom rétorqua une dernière fois, devant la Grande Salle.

Ah oui.. fit faussement Tom, alors qu'il n'en avait plus la moindre idée. Et on a marqué quoi déjà ? finit-il avec sourire.

Ah ben ! Tu vas voir. Viens.

Arthur tira Tom pour aller s'asseoir en silence, alors que la coupe commençait à faire son cirque. Les premiers destinataires se trouvaient être Marwin Wyrven, et Raphaël. Mon Dieu, qu'avait-il pu bien mettre ??

Il n'y avait rien de tel pour mettre Jo mal à l'aise. Si elle avait su que ça se déroulerait ainsi, sans doute n'aurait-elle jamais écrit ce message. Là, elle écoutait, pâlissant de minute en minute, les messages laissés par les autres, pour l'élu de leur coeur. Elle allait avoir l'air ridicule, alors qu'elle avait juste voulu montrer un peu de sympathie à celle avec qui elle avait partagé un moment douloureux et fort à la fois. Elle allait sembler ridicule, et on allait se méprendre sur ses intentions, certainement. Quoique...

En même temps, partir maintenant, ce serait encore pire. Elle espérait juste que ça ne ternirait pas l'image de sa maison, et l'engouement de certains pour le Quidditch. Il y avait eu quelques déclarations déjà. Marwin, Raphaël... Et flûte... C'était de vraies déclarations qu'ils se faisaient tous... Plongée dans son assiette de lasagnes végétariennes, elle refusait de relever la tête. Pourvu que la sienne se soit perdue, ou qu'il y en ait d'autres en même temps et que personne ne l'entende... N'importe quoi, mais quelque chose pour qu'elle ne se tape pas l'affiche...

Lauren était assise près d'elle, elles avaient discuté Quidditch dans les couloirs et jusqu'à ce que le silence s'installe dans la Grande Salle. Jo n'osait même pas la regarder elle... Ni sa préfète, un peu plus loin, et surtout, surtout pas la table des griffondors... Pitié, qu'ils l'aient perdue... Bizarrement, elle n'avait absolument, mais alors absolument plus faim, là...

Emma avait serré un peu plus fort la main de Kirinia quand elle était entrée dans la Grande Salle. Alors c'était ça : la coupe au milieu allait délivrer les mots d'amour de tout un chacun ? Elle était bien contente de n'avoir rien envoyé. De toute façon, à qui aurait-elle adressé quoi que ce soit ? Ses prunelles sombres s'étaient relevées vers la russe comme elle songeait que s'il y avait une personne à qui elle aurait pu dire qu'elle l'aimait, c'était elle, même si la St-Valentin, c'était plus pour les amoureux... De toute façon, elle, elle n'était pas prête d'en avoir un, d'amoureux.

Elles s'étaient installées à la table des serdaigles, et la galloise s'était sentie de plus en plus mal à l'aise à mesure que les messages défilaient. Pourtant, elle n'avait rien écrit. Juste que l'ambiance ne lui convenait pas du tout. A chaque beuglante, toute la salle cherchait des yeux l'origine et le destinataire de la missive. Et donc ils passaient au-dessus d'elle. Oh, personne ne la remarquerait sans doute, comme d'habitude, et c'était tant mieux. Mais tout de même, tant de regards dans sa direction...

- Si Luca avait été là, j'aurais peut-être mis un message moi aussi... pour lui et pour toi, avoua-t-elle à son amie. Mais maintenant que je vois comment ça se passe, je suis contente de ne pas l'avoir fait...

Kirinia avait fini sa convalescence. Elle allait mieux. Elle savait qu'elle avait inquiété beaucoup de monde, à commencer par Emma. Mais maintenant, ça allait. Elle commençait, lentement, à remonter la pente. Il lui avait cependant fallu, après avoir quitté l'infirmerie rentrer en Russie. Sa mère avait eu besoin d'elle. Cela ne l'avait pas vraiment aidée à aller mieux et, quand elle était revenue, elle était restée dans la chambre. Ce n'était que ce soir, jour de la saint valentin qu'elle avait accepté de sortir, à la demande d'Emma. Kirinia ne pouvait pas lui refuser cela. La petite avait été aux petits soins pour elle. Et la Russe lui avait d'ailleurs réservé une petite surprise. Elle espérait juste que celle-ci hurlerait un peu moins que les précédentes.

"Il faut parfois écouter les élans de ton coeur sans prêter attention aux conséquences..." répondit-elle avec un petit clin d'oeil.

C'était bien ce qu'elle avait fait, elle... Et puis, elles avaient leur langage secret, après tout. Peu de monde parlait leur langue dans cette école. La cinquième année le savait pour l'avoir expérimenté à son arrivée ici. Elle adressa un nouveau sourire à son amie. Oui, vraiment, elle avait hâte...

14 Février. Journée rose. Journée des Amoureux. Journée d’Aphrodite et de Phébus. Journée des anges. Journées des lettres enflammées et des petits cœurs flottants. Journée de l’Amour. Journée de l’Amitié. Journée toute rose et pailletée. Oui, le 14 Février était tout cela à la suite. Ce matin-là, on pouvait entendre une véritable cacanphonerie dans le collège de Poudlard. Assise dans son lit, Lauren regardait les autres filles de son dortoir se préparer avec un peu plus de soin qu’à l’accoutumée. Des flots de rubans allaient en tous sens. Le maquillage était déballé sur les bureaux. Les bijoux volaient à vogot. La seule chose qui caractérisait qu’il s’agissait bel et bien d’une journée normale de cours était la présence d’uniforme. Aujourd’hui, plus que tout autres, les jeunes filles pestaient contre eux. Une véritable agitation régnait dans le dortoir. On aurait dit un bran le bas de combat. Devant cette scène, deux paires d’yeux s’arrondirent. Une jeune fille et un petit chat, assis tous deux sur le même lit, regardaient les allers-retours des demoiselles en folie. Depuis quand restaient-ils tout les deux, ensembles, sans qu’il n’y ait du grabuge ? Depuis ce matin et cette scène. L’étrangeté du jour. Prenant le chaton dans ses bras, Lauren le leva au-dessus d’elle.

|Lauren| « Tu sais ce qui se passes-toi ? »
Miaouwww.
|Lauren| « Mouais, toi à part me griffer les pieds et mordre mes cheveux … »
Maowww
| Ludivine| « Lauren. Qu’est-ce que tu fais ? Tu te chamailles encore avec Chaussette. Finalement, c’est à toi qu’aurais-tu appartenir ce chat. »
|Lauren| « Hey, c’est le tien ! Pas ma faute s’il me suit. Peut-être devrais-tu l’inscrire chez un dresseur. Qu’il soit moins polisson. »
Maowwwwwww
Apparemment, la boule de poil ne fut pas du même avis et griffa la septième année. Bah, une griffure de plus. A croire qu’ils se montrent leur amour comme cela. Dévastateur.
|Ludivine| « Je crois qu’il est vexé. »
|Lauren| « P’s ma faut’ ». La jeune fille mit alors son doigt dans sa bouche afin de ne pas laisser les quelques tâches de sang perler sur son lit.
|Ludivine| « T’as qu’à lui écrire une carte. C’est la journée. » Rire gêné.
|Lauren| « Une carte ? ‘Sait pas lire, c’est un chat. Et puis, pourquoi la journée des cartes ? »
|Ludivine| « Ne me dit pas que tu as oublié quel jour on est ? » Regard effaré.
|Lauren| « Ben non voyons. »
Soupir de soulagement.
|Lauren| « On est Jeudi. D’ailleurs, j’ai pensé à prendre mon livre de Botanique. Il y a eu un changement de cours d’afficher hier soir. »
Bam. Non, Lauren ne savait pas quel jour « exactement » il était.
|Lauren| « Ben quoi ? J’ai dis une bêtise ? Pourquoi vous me regardez toutes comme cela ? »




Hystérie totale. Poudlard était plongé dans une hystérie la plus complète. Par tous les fantômes de l’école. Tout le monde s’espionnait. Tout le monde papillonnait. Heureusement pour Lauren, elle avait trouvé dans les couloirs Jocelyne à la fin du cours de la matinée. C’est ainsi avec joie et soulagement que Lauren eut une vraie conversation de la journée, parlant autre chose que d’essayer de convaincre une personne que « oui » il t’aime, « non » il ne te trompe pas. « Oui », il va t’écrire une lettre. « Euh… mais oui voyons tu recevras une carte ». Qu’avait-il tous avec cette fête ? D’ailleurs, c’était étonnant qu’elle ait lieu avec Ombrage dans l’école. N’était-elle pas contre toute forme de rapprochement entre les deux sexes ? Bah, Lauren se refusait à essayer de la comprendre un jour. Elle était… Elle était… C’était Ombrage quoi. Assise à la table des Poufsouffles, l’heure fatidique arriva. La coupe s’était mise alors à briller et des petits mots s’envolaient afin de se poser devant leurs destinataires. La grande surprise fut néanmoins qu’il s’agissait plus de beuglantes que de petits messages doux. La discrétion était proscrite. A ses côtés (de l’autre que Jocelyne), Ludivine se pencha alors discrètement vers elle afin de lui chuchoter.

|Ludivine| « Je te parie un gallion que Bastien en reçoit une de Johanna. »

Sourire amusée. Le pari ne tenait pas. Qu’il soit n’importe quel jour ou heure, Johanna lui envoyait toujours des billets doux. Tournant la tête vers Jocelyne, elle découvrit alors que cette dernière se cachait. Pourquoi donc ? Avait-elle, elle aussi, écrit une lettre ? Même si c’était le cas, cela devait être parce qu’elle aimait réellement cette personne. Ainsi, il n’y avait pas de honte à avoir. Non ? Bien entendu, autant Lauren ne s’était pas rendue compte toute seule qu’on était le Jour de la Saint-Valentin, autant elle n’avait pas réalisé que le message que venait de recevoir une Gryffondor aux longs cheveux bruns provenant de la part d’un certain « Jo » n’était autre que Jocelyne. Après tout, cela aurait pu être un Jocelyn ou bien un Joshua ou Jonathan. Non, Lauren n’avait pas fait attention que le message indiquait bien qu’une fille avait écrit à une fille. Pas bien concentrée aujourd’hui Lauren. Se penchant doucement vers la brune, elle s’enquitta de son malaise.

|Lauren| « Jocelyne… Ca va aller ? »

Clac clac clac...

*Pitié arrêtez ce bruit. Il est encore trop tôt. Il faut que je me rendorme. Colin je t’interdis d'ouvrir les yeux. Non Colin ne fait pas ça...trop tard.*

Et oui encore une nuit qui s'achevait trop tôt ou un matin qui venait trop vite, comme vous le voulez. Colin avait donc ouvert les yeux pour voir le même spectacle que tous les matins, une tapisserie bleu au mur et un nombre de lits trop important pour l'espace qui leur était réservé, des malles pleine à craquer à leurs pieds et un bordel monstre tout autour. Les serdaigles avaient beau être connu pour leur assiduité en cours, pour ce qui était du rangement ils étaient comme tous les autres enfants de leur âge.
S'étirant longuement et bayant à s'en décroché la mâchoire, Colin se demanda ce qui avait bien pu le tirer de son rêve de si bonne heure. Mais quand le bruit se reproduisit il comprit de quoi il s'agissait. Une petite chouette qu'il connaissait bien frappait au carreau avec à la patte une petite lettre et dans les serres un fin tube en carton.

- Colin, ta mère ne peut donc pas faire comme tout le monde. Le courrier c'est dans la grande salle pendant le petit déj et pas avant.
- Désolé les mecs mais vous devrez vous y faire. Maman Bandcroft aime chouchouter son petit.- Un peu trop à mon gout...
- A mon gout aussi... fit Colin en baissant la tête.

Toutefois il ouvrit la fenêtre pour accueillir la chouette de sa mère et après lui avoir enlevé son colis et la lettre qui lui était destiné, il donna au volatile un peu de miam hiboux que l'oiseau s'empressa d'emporter à la volière. Colin ouvrit la lettre et lit :

Citation :

Bonjour Colin. Aujourd'hui comme tu le sais c'est la Saint valentin alors maman a tout prévu. Tu te fais beau, tu te brosse bien les dents et tu file voir ta Valentine pour lui donner la rose que je t'ai envoyé. Avec une couleur pareil ta Valentine...

Colin ne lu pas la fin de la lettre, s'en était déjà bien assez pour lui. Une Valentine. Pour lui. Quand est-ce que sa mère comprendrait qu'ici il n'était pas le plus apprécié des jeunes. Il n'était ni un sportif ni un bellâtre. Il avait beau avoir bien grandit, il était très loin du physique de Régal ou de Wyrwen. Non lui c'était le bon copain qui file un coup de main quand vous ne comprenez pas en cours, l'ami à qui vous racontez vos histoire de cœur et qui se force à vous écouter alors qu'il aimerait être à la place du gars en question. Celui qui ne fait que regarder les filles sans jamais en avoir accosté une seule parce que la seule chose qui l'attend c'est une réplique du genre de celle qu'on entend que dans les films : " Je suis vraiment navré mais..." ou encore sa préférée "Restons bon amis tu veux bien".

Du coup, la boite resta sur son lit et Colin descendit prendre son petit déjeuné alors que ses camarades le tannaient pour savoir de quoi il en retournait, lui lançant des polochons à la figure.
Arrivé dans la grande salle, il ne put s'empêcher de remarqué la déco. Toujours plus belle que l'année précédente et bien moins que la prochaine. Des angelots, des cœurs et du rouge partout. C'était limite effrayant. Colin s'assit à la table des serdaigles qui était presque vide et au fur et à mesure que les élèves rentraient, il se rendit compte qu'il avait cette année rencontré bien plus de fille qu'il ne le pensait alors. La sage Cho, Raith la folle, La merveilleuse Lys et son amie Marilyn, la jolie Yuna qu'il devrait retourner voir d'ailleurs pour savoir si elle s'était calmé sur les acrobatie aérienne, Emily qui semblait toujours dans son monde à elle et que Colin comprenait parfaitement, et puis se fut au tour de Tania de rentrer. Tania qui allait certainement passer sa journée avec Basile alors que lui serait le bon copain. Du coup il avala, ou plutôt il serai plus judicieux de dire qu'il 'empiffra des trois quarts du toast qu'il lui restait d'une traite et baissa les yeux vers son assiette à nouveau vide.
Que cette journée allait être longue se dit Colin alors qu'une jolie enveloppe se mit à débiter une longue tirade à la gloire de Wyrwen. Oui cette journée allait vraiment être très longue...

Alors qu'il commençait à peine à remplir son assiette de nouveau, Cho s'installa à coté de lui, lui adressant un simple salut pour entrer dans le vif du sujet. La Saint Valentin. Et dire que c'était avec Cho qu'il allait en parler, Cho avec qui il s'était disputé un nombre incalculable de fois dans des moments qui auraient pourtant du être agréables. Le bal de noel, la soirée à pré au lard...Comment se faisait-il que se soit avec Cho qu'il allait discuter de la Saint Valentin ? C'était pourtant la personne la plus mal placée, et il se sentait plutôt mal à l'aise à cette perspective.

- Oui tu l'as dit. C'est une journée qui va être très très ennuyeuse à mon avis. Quoi que certain vont certainement bien s'amuser. Regarde le ce Wyrwen. Et ce n'est que le début. D'après ce qu'on m'a dit, c'est lui qui détient le record de lettre d'amour des dix dernières années. Plutôt pas mal non. Surtout quand on sais que c'était en deuxième année que le record a été établi...Mais se ne sont que des ragots et cette année il parait que nathaniel Régal est en pleine forme...Tu veux lancer les paris ?

Colin eut un petit rire. Relachant son toast une minute dans son assiette, Colin regarda Cho. Elle était plutôt mignone comme fille alors que faisait-elle ici avec lui. Elle devait certainement avoir du courrier à ouvrir elle aussi. Quoi que...depuis la perte de son ancien petit ami, elle était, toujours d'après les racontards, sous le choc. Colin et elle en avait même un peu parlé un soir dans la salle sur demande. Peut être que les gens autour d'elle ne voyait pas l'interet de s'encombrer de quelqu'un qui pleure tout le temps. C'était pareil pour Colin sauf que lui ce n'était pas la tristesse mais simplement le travail.

- Et toi Cho ? Pourquoi tu n'es avec personne aujourd'hui ?

Et sans la regarder en face, Colin regarda Tania, son "amie" avec qui il avait bien du mal à parler en ce moment. Certainement la personne avec qui il aurait aimé passé cette journée...sauf qu'elle la passerait avec Basile...

Basile pourtant, ne semblait pas donner de signe de vie. Et pour cause, le grand Serdaigle de sixième année dormait encore. Encore? Enfin, par pour longtemps: Car un gros oreiller vint voilement percuter sa tête suivit de près par un traversin et quelque chose qui ressemblait vaguement à un vieux gant de Quiddtich nauséabond. Se réveillant en sursaut Basile eut pour réflexe de se protéger des nombreux projectiles qui lui tombaient dessus. Un uniforme vint précéder deux paires de chaussettes (sales) ainsi qu'une ou deux figurines de quelques sorciers célèbres. Voulant s'emparer de sa baguette, pour enfin mettre un terme à cette blague de mauvais goût Basile ne discerna pas vraiment l'espace qu'il restait entre son lit et la table de chevet. Un grand BONG se fit entendre. Les jambes emmêlées dans ses couvertures, le garçon était tombé tête la première contre le parquet.

« Ca y est les gars! Je crois qu'il est définitivement levé! »
Quelques rires étouffés se firent entendre, tandis qu'un autre voisin de dortoir du Serdaigle déclarait:
« Hé Crimson, t'as encore eu une nuit courte on dirait! La prochaine fois ne compte pas sur nous pour te réveiller! »
« On devrait faire ça plus souvent moi je dis! Je n'avais jamais vu autant d'objets voler dans une même pièce sans avoir eu recourt à la magie. Puis cet atterrissage Basile... spectaculaire! »

Toujours face contre terre, Basile aurait voulu répondre d'un ton cinglant une insulte qu'il aurait été mal vu de rapporter ici, mais son flot de paroles ne parvint pas à franchir la barrière de cousin dans lequel sa tête s'était nichée. Agitant les bras dans l'espoir de remonter à la surface il se redressa tandis que les autres Serdaigles quittaient la chambre en riant. Basile avait ses raisons pour être d'aussi mauvaise humeur. Comme il avait ses raisons pour n'avoir que très peu dormi cette nuit.
Portant une main à sa tête il se massa la tempe dans un gémissement. Il avait une migraine épouvantable alors autant dire que ce réveil en fanfare et bien il aurait très bien pu s'en passer!

Il lui fallu bien dix minutes pour enfin réussir à se lever de son lit de fortune, poussant négligemment du pied la montagne d'objets divers qui barrait sa route. Chancelant, il trébucha néanmoins sur un patin à glace « Qu'est-ce que ce truc stupide vient il faire au pied de mon lit!! » avant d'enfin parvenir à atteindre la glace. Jetant un regard à son reflet il grogna légèrement. De grosses cernes noires marquaient ses deux yeux, témoins de ses courtes nuits de sommeils. Son teint était plus pale qu'à d'ordinaire, ses cheveux comme ternes, tombant tristement sur son front.
Passant en vitesse dans la salle de bain, il s'habilla en silence, le visage tendu. Puis il se rendit dans la salle commune, remarquant au passage l'attitude pour la moins étrange de certains de ses collègues. Inutile de préciser que Basile ne savait absolument pas quel jour on était, cela faisait plusieurs semaines maintenant qu'il ne faisait plus attention à grand chose d'ailleurs...

Parcourant les couloirs la mine sombre il s'arrêta devant le tableau du Gros aubergiste ivre avant de croiser les bras semblant attendre quelque chose. Quelques minutes plus tard, un petit groupe d'élèves croisaient sa route, et parmi eux Hayden Monaghan. Basile adressa un signe de tête l'air grave aux garçons qui l'accompagnait, puis suivit sans un mot son cousin vers la grande salle. Ce dernier s'évertuait à lui expliquer qu'il fallait absolument trouver de l'argent au plus vite, car un de ses contacts a la tête du sanglier pouvait leur fournir alcool et autres potions interdites dans les plus brefs délais, et pour un prix acceptable. Basile n'était que d'une oreille semblant encore se trouver dans un état second:
Depuis ce qu'il s'était produit dans la tour d'astronomie il y avait quelques semaines de ça, il n'était plus vraiment lui même. Il n'était plus qu'une ombre, celle de Hayden dans le cas présent. Il avait finit par s'y habituer, si bien que plus rien ne semblait l'atteindre. Les journées se succédaient inlassablement et se déroulaient toujours de la même manière: Il retrouvait le matin son cousin et ses amis près du tableau de l'aubergiste; écoutait distraitement ses plans crapuleux dans le fond de la classe, en oubliant par la même occasion de prendre des notes; et retrouvait toute la bande dans les couloirs du château pour s'adonner à quelques activités interdites la nuit tombée.

Comment Basile en avait il pu arriver là? Lui qui était toujours un des premiers à critiquer son cousin ainsi que ses agissements? Lui qui, sérieux, ne manquait jamais de faire ses devoirs et de travailler sans relâche? Peu de gens le savaient, ce qu'il s'était produit dans sa tête lorsqu'il s'était retrouvé humilié dans la tour. Mais ce qui était certain c'était qu'il n'en tirait aucun avantages. Sauf peut être le fait de se sentir au dessus de tout. Éloigné de tout problème.

Son regard vide observait alors les nombreuses décorations qui ornaient la grande salle. Hayden fit un commentaire à ce sujet qu'il ne prit pas le temps d'écouter, bien trop occupé à essayer de comprendre ce qui était en train de se passer. Le mot « St Valentin » parvint enfin à ses oreilles. Il réprima un grognement de contrariété. Longeant la table des Serdaigles, il croisa le regard de son ami Colin. Colin a qui il n'avait pas reparler depuis la mésaventure du parc. Colin qui croyait à présent que Basile se trouvait avec Tania. Cette dernière, il l'a vit plus loin. Il vit également Kirinia qui semblait remise de son séjour à l'infirmerie,Cho, avec qui il n'entretenait pas de très bons rapports ainsi qu'une troisième année qu'il avait croisé à plusieurs reprises. Puis il y avait bien sur Loufoca qui s'était value ce surnom ridicule pour bon nombre de ses bizarreries.
Ne sachant plus trop ou se placer, mais souhaitant à tout prix éviter Colin, il choisit de s'asseoir non loin de Luna, et donc par conséquent de Emma et Kirinia. Enfin assis sur sa chaise, il posa un coude sur la table avant de se lancer dans la contemplation de sa fourchette. St valentin ou pas, rien ne pourrait le sortir de son état actuel: la journée ne pouvait être qu'atroce, comme toutes les autres...

Kirinia écoutait distraitement les annonces des amoureux, parfois des amis, et songeait qu'elle aurait peut-être pu s'excuser pour... Elle secoua la tête. Elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de lui reparler après. Mais c'était peut-être un peu passé, maintenant... Elle sourit à Emma et sursauta lorsqu'une voix retentit derrière elle. Elle reconnut Luna, qui était souvent sujette aux moqueries. Elle se tourna vers elle avant un sourire amusé.

"C'est d'un pragam... pramag... pragmatisme à toute épreuve" fit-elle en hésitant longuement sur le mot avant de le sortir en russe.

"Mais je dois dire que tu as raison... J'ai faim aussi."

Elle lui adressa un clin d'oeil et l'invita à s'asseoir. Elle avait, comme tout le monde, entendu ce qu'il se passait chez les Serpentards, mais elle n'avait pas eu envie de s'en mêler. Elle n'aimait pas la façon dont Malefoy avait répondu. Elle aurait sans doute mal réagi si elle s'en était mêlée. Mais elle n'eut pas le temps d'y penser réellement qu'elle se trouva bloquée par la surprise. Basile s'était installé près d'elle. Elle le regarda, un peu étonnée puis lui adressa un sourire simple, accueillant.

"Bonjour, Basile."

Elle marqua une légère hésitation, puis ajouta:

"Tu es ici comme nous, en célibataire, ou...?"

En gros, ce qu'elle voulait savoir, c'était si elle pouvait maudir ce jour qui lui rappelait de bien mauvais souvenirs. D'autant que Krum était encore là après l'invitation d'Eileen à participer à son cours. D'ailleurs, quand on parle du loup...

"Salut Kirinia. Ca va? Dis-moi, je..."

La jeune fille l'empêcha de continuer et se tourna vers lui, le regardant d'un air glacial. Sans prendre la peine de l'épargner, elle lui répondit en anglais:

"Dans tes rêves, je te l'ai déjà dit. Tu n'as pas pensé à ce que je pouvais ressentir le jour où je t'ai trouvé dans ce lit avec cette fille. Tu as été infidèle, je ne pardonne pas. Jamais. Tu peux repartir, ma réponse est non, nous ne ressortirons pas ensemble."

Sur ces mots, elle se retourna vers les trois personnes qui l'entourraient:

"Désolée pour ça..."

La journée était bien loin d’être terminée, au grand bonheur de certains, au moins grand d’autres et à l’inexistant des derniers. Des murmures commençaient à s’élever des quatre tables accompagnés de regards appuyés soit vers les réceptionneurs des lettres, soit vers ceux qui leur avaient écrit, soit parfois vers ceux dont on savait qu’ils avaient écrit une lettre même si celle-ci n’était pas encore sortie de la coupe. Appréhension ? Peur de ce qui pourrait encore être dit ? Rien de plus normal... Et ils n’avaient pas tort.

Les Beuglantes avaient à peine eu le temps de délivrer leurs messages d’amitié que déjà la coupe recommençait à s’illuminer dans un mélange de voix non distinguables. Dans un pop qui recouvrit les chuchotements de la salle, trois nouvelles enveloppes colorées s’envolèrent de la coupe et restèrent quelques instants à tourner dans les airs, comme pour faire monter un peu plus de suspense.

La première se décida enfin à descendre en flèche, traversant la salle dans toute sa longueur pour se diriger vers la table des Serdaigle. Elle parcourut lentement la lignée d’élèves qui se trouvaient assis à cette table, probablement craignant et/ou espérant que cette lettre leur soit adressée. Enfin, elle s’arrêta devant un élève de quatrième année qui avait le nez dans son assiette. Sur l’énorme cœur surmontant l’enveloppe, on pouvait lire « Colin Bandcroft ».

Colin, reste comme tu es, ne change pas
Tania.

Et sans plus attendre, l’enveloppe explosa dans une pluie de petits cœurs roses devant son destinataire. Deux autres enveloppes restaient encore en l’air, tournant toujours sur elles-mêmes pour trouver une orientation à prendre. L’une d’entre elles piqua vers le bas et, pour la première fois depuis le début de cette Saint Valentin, se dirigea vers la table des professeurs... Ohoh, une amourette d’étudiant(e) envers un professeur ? ... L’enveloppe s’arrêta devant Eileen MacKrown, professeur de vol, pour délivrer son message.

Minha Querida,
J'ai jamais été très doué pour les grands discours, les déclarations enflammées ou les poèmes larmoyants... Je veux juste te dire que je t'aime.
Te amo, Caril, e te desejo bom dia de namorados.
'Sioda'

Comprenne qui pourra... Sans attendre la moindre réaction de la part de quiconque, l’enveloppe se désintégra elle aussi, envoyant des centaines de cœurs minuscule sur la jeune femme alors que la troisième enveloppe commençait déjà sa descente vers la table des Gryffondor. Elle parcourut rapidement la table, repérant facilement son but, et se poste devant une petite rousse. « Sam Richards » se lisait sur l’enveloppe.

Je t'aurais bien offert un pot de Häagen Dazs Macadamia Nut Brittle, mais il n'est pas rentré dans l'enveloppe. En espérant que ta SV ne soit pas trop chocolatée.
(PS: essaye le rayon Runes... évite la réserve cette fois)

Et là encore, explosion. Alors que de nouveaux murmures s’élever de toute part pour commenter ces nouvelles « déclarations » plus ou moins enflammées, la coupe était encore prête à s’illuminer. A croire que le 14 février était le jour des révélations...

La boîte MP est toujours ouverte pour de nouvelles déclarations, n'hésitez pas.

Assise à la table des professeurs, si elle s'était attendue à ça... Eileen tourna la tête vers l'auteur du petit message après qu'une pluie de petits coeurs lui soit tombée dessus. La jeune femme avait légèrement rougi. Heureusement, elle savait de qui cela venait. Il n'aurait plus manqué que ça vienne d'un élève. Il lui fallut se retenir pour ne pas aller embrasser directement Ricardo. Mais Ombrage était dans la place. Il valait mieux ne rien faire pour le moment. Elle poussa un soupir mais se tourna tout de même vers lui et lui envoya un baiser. Comment résister à cet homme?

Elle sourit et écouta les autres déclarations. Cela était agréable de voir que, malgré les derniers événements, les élèves continuaient de vivre comme avant par certains côtés. C'était, même, rassurant de voir que la vie continuait. Cela donnait de l'espoir pour la suite. La jeune femme adressa un sourire encourageant à l'ensemble de ses élèves. Oui, elle ferait en sorte que cela s'améliore. Il le fallait. Elle ne pouvait laisser ça comme ça...

Cho eut un petit rire. Bien sûr que c’était déloyale mais sinon, c’était bel et bien assuré qu’elle allait perdre! Quoi que ça ne lui aurait pas vraiment dérangé à vrai dire…Wyrven était bel et bien imbattable! Pourquoi lui? C’était simple, côté apparence, il n’était pas horrible mais est-ce que ces nombreuses filles ne voyaient que l’apparence? C’était complètement ridicule! Peut-être qu’elle en aurait étonnée quelques uns par cette pensée mais malgré ce que tous pensaient d’elle, ce n’était pas le genre de fille à n’aimer que l’apparence. Elle n’était pas superficielle, contrairement à ce que les autres auraient pu penser. Parier sur lui? Pourquoi pas?^^

Oui je sais bien, mais je m’assume entièrement Colin! Mais si tu paries sur toi, je suis sûre que tu vas gagner!

Elle lui adressa un sourire amusé, bien sûr, Colin n’avait pas vraiment de chance contre Wyrven même si elle aurait préféré que ce soit lui qui gagne et non ce Gryffondor. Sans doute méritait-il une chance avec les filles parce que jusque là, ça ne semblait pas bien fructifiant ses histoires de cœurs…Il méritait de trouver la bonne! Puis…Colin fut coupé par une beuglante qui se planta directement devant lui, un instant, Cho eut peur qu’elle s’arrête devant elle! Elle l’écouta attentivement, c’était plutôt bref et ça venait de Tania, la Serdaigle que Colin regardait tout à l’heure.

-Tu dis que tu te débrouilles mal mais tu reçois tout de même une beuglante d’une fille non?

Cho n’osait pas vraiment porter d’autres commentaires mais elle trouvait dommage que Colin n’ait pas suffisamment de cran pour aller voir Tania! Elle lui plaisait, alors qu’il fonce, tout simplement! Mais tout le monde avait une personnalité différente et peut-être que Colin était timide ou quelque chose dans le genre. L’asiatique ne put se retenir

-Je sais que ce n’est pas de mes affaires mais…Va la voir bon sang, si un de nous deux peut avoir une chance de passer une belle journée, faut la saisir! Aller file!

L’asiatique lui donna une tape amicale dans le dos et lui adressa un regard totalement sérieux. Elle ne blaguait pas et puis, rester seule en cette journée, ce n’était pas si terrible! Elle allait s’en remettre après tout! Mais la question était plutôt : Est-ce que Colin allait vraiment y aller et prendre son courage à deux mains? Ça ne lui ferait pas de tort…

HJ : Désolé, pas terrible comme post…

Ah... La St-Valentin. Une idée de plus pour que les commerces fonctionnent. Rien de plus, rien de moins. Comme la façon de modeler Hallowe'en pour que cette fête soit plus "glamour"... Enfin abordable et appréhendable pour tous et donc pour leurs porte-monnaies... Liam n'aimait pas spécialement cette fête, comme il ne manifestait pas spécialement d'intérêt ni pour Noël, ni pour aucune autre date "marquée". S'il avait quelque chose à dire ou à fêter, c'était à lui d'en décider, pas au calendrier. Et de toute façon la seule personne à qui il aurait pu dire quoi que ce soit, c'était sa soeur, mais elle était en France, alors...

Il s'était installé comme ses camarades à la table des serpentard, avait écouté les premiers messages avec attention. Non pas que les potins l'intéressent tant, mais cela lui permettait de visualiser le tissu de relations de l'école, et il en aurait besoin, plus que jamais. Le message qui l'étonna le plus fut celui qui s'adressait à Miss McKrown. Il ne fallait pas être devin, non toujours pas, pour savoir qui en était l'auteur, la prof de vol et le prof de botanique étaient déjà venus ensemble à la soirée de Noël, et puis les anciens savaient qu'ils étaient en couple du temps où eux aussi étaient élèves ici.

Liam en avait gardé quelque souvenir, et les quelques bribes de conversations concernant les capitaines de Quidditch de Serpentard et Griffondor, ensemble, vous vous rendez compte ? lui étaient revenues parfaitement en mémoire à force. Ca aussi, c'était à garder en tête. Autant que l'aversion visible de Miss McKrown à l'encontre d'Ombrage.