Promesse impossible (réservé)

Morton Burrell balança son coude dans les côtes de son voisin assoupi sur son bureau. Ce dernier sursauta brusquement, manquant de peu de renverser sa bouteille d’encre et se tourna vers son agresseur avec un air de reproche mêlé à un haussement de sourcils interrogateur. Le premier Gryffondor se contenta de désigner du regard le vieil homme debout devant le tableau qui fixait le blondinet d’un air mécontent (l’homme pas le tableau). Nathaniel déglutit, mal à l’aise. Il ne dormait pas ces temps-ci, ou plutôt si. Mais pas à des heures normales. Pendant les cours entre autres. Sauf qu’en Arithmancie, il était fort déconseillé de tenter de piquer du nez sur son parchemin. Fort heureusement, la cloche qui annonçait la fin des cours choisit le bon moment pour retentir. Le vieux sorcier secoua la tête et exigea l’attention de ses élèves pour encore quelques secondes.

Et n’oubliez pas, je veux deux parchemins pour dans trois semaines sur les interprétations possibles et les influences du nombre Actif sur le nombre d’Expression. Il y aura également une interrogation sur le nombre Intime le cours suivant, révisez bien ! Bonne soirée.

Les élèves se levèrent dans un raclement de chaises et se pressèrent tous vers la porte à grand renforts de coups de coudes et de râlements à propos des devoirs trop compliqués du professeur Vector. Le Rouge et Or fut l’un des premiers à sortir, voulant à tout prix éviter une entrevue avec le sorcier qui ne manquerait pas de le réprimander pour son attitude relâchée. Il n’avait vraiment pas la tête à ça. Morton le rattrapa quelques secondes plus tard.

Eh Natie ! Ca va ? T’as pas l’air en forme en ce moment.
C’est rien. J’ai pas beaucoup dormi, c’est tout.
Allez, bouge-toi vieux ! J’ai faim moi !
Vas-y, je vous rejoindrait après. J’ai un truc à poser.
Comme tu veux, mais grouille-toi ou Avery va tout manger.

Nathaniel esquissa un sourire avant de bifurquer dans un couloir beaucoup moins fréquenté. Il dépassa un groupe de troisièmes années qui se mirent à glousser sur son passage sans leur prêter une quelconque attention. Il n’avait toujours pas digéré les paroles d’Alice mais il cachait bien son jeu. Personne n’aurait pu réaliser que ça l’avait pas mal perturbé. Parce que quoi qu’il ai dit ce soir-là, il aimait beaucoup la demoiselle. Mais comme il avait juré de l’ignorer, il s’employait à ne pas la croiser. Et si par malheur ils passaient dans le même couloir, il prenait soin d’éviter son regard. Pendant leurs cours communs, il se débrouillait toujours pour se mettre à son opposé. C’était comme si elle n’existait plus à ses yeux…ou presque. Pour sa part, White semblait elle aussi respecter leur contrat. Certes, ça n’avait pas été facile mais jusque-là, il se débrouillait bien. Il n’avait complètement sortie de sa vie. Tout du moins en apparence. Parce que chaque nuit, elle venait hanter ses rêves, insupportable. Elle en venait à le faire culpabiliser. Pas étonnait qu’il ne dorme pas assez, qu’il aborde le matin une tête de déterré et qu’il se mette à carburer au café très serré. Mais en gros, ça allait plutôt bien.

Il tira de son sac un parchemin plié en quatre, l’ouvrit et le contempla un instant. C’était le portrait qu’Alice avait fait de lui. Il ne s’était toujours pas résolu à le jeter. Primo, parce qu’il le trouvait beau. Deusio, parce que c’était elle qui l’avait dessiné. C’était parfaitement idiot, il le savait bien. Mais il continuait à conserver cette esquisse qui était probablement un de leurs derniers souvenirs communs. Il soupira en haussant les épaules. A quoi bon de toute façon ? Il replia soigneusement le morceau de papier et le glissa entre deux livres. Il grimpa rapidement une volée de marches avant de réaliser ou il se trouvait. Troisième étage, non loin de la salle de Flitwick. Là où elle avait son dernier cours de la journée. Il aurait voulu faire demi-tour. Trop tard, les portes s’étaient ouvertes et un flot d’élèves se répandit dans le couloir. En dernier recours, il prit son livre d’Arithmancie et l’ouvrit à une page quelconque. Avec un peu de chance, il ne la verrait même pas. Il avançait à contre-sens si bien que plusieurs étudiants le bousculèrent. Il ne broncha pas, il n’était vraiment pas d’humeur à crier sur qui que ce soit. Il aperçut le couloir plus étroit qui menait à un raccourci jusqu’au cinquième étage et s’y engagea. Le problème était que la personne qu’il ne voulait croiser à aucune prix arrivait à sa rencontre sans qu’aucun des deux le sachent.

[C'est nuuuuul...mais j'ai pas d'autre idée pour les obliger à se voir... >.<]

Invité

Alice White ... l'une des filles les plus populaires de tout Poudlard, suivait tranquillement son cours de Métamorphose . Elle avait l'air d'être heureuse, en apparence, mais personne ne savait ce qu'elle ressentait, en ce moment précis . De la tristesse ? Oui ... Une promesse ... Elle avait une promesse, donc elle devait la tenir . Elle était bien trop fière, pour céder . Elle préférait l'éviter de toutes ses forces, lui, qu'elle détestait et aimait à la fois ... C'était une bonne journée en perspective ! Tout était redevenu exactement comme avant . Narcisse était à nouveau mon meilleur ami . Génial, non ? Alice était heureuse, enfin, pas tout à fait ... Elle sentait qu'elle lui manquait quelque chose, mais elle ne savait pas quoi . Toutes les nuits, elle cherchait un moyen de combler son vide dans sa poitrine, mais rien de marcha . Désespérée, elle préférait ne plus penser à ce qui s'était passé, ce soir-là . Ces mots ... ces phrases ... faisaient un effet de giffle et d'une bonne douche bien froide . La demie-vampire regrettait . Oui, elle regrettait tous ce qu'elle lui avait dit. C'était trop tard, pour les regrets à l'heure qu'il était . Il l'avait peut-être déjà oublié . Tant mieux ! Elle aussi, elle l'avait oublié, enfin à moitié . Heureusement, qu'elle ne pouvait pas dormir, sinon elle n'aurait rêvé que de lui, et de rien . Elle culpabilisait assez comme ça . La souffrance était le pire pour la Vert et Argent . En cours commun, elle prenait le soin d'être le plus loin de lui. Elle avait même essayé d'oublier son nom . Dans cette histoire, il y avait une gagnante, c'était cette chère Amy Farmer . Voilà, elle avait récupéré son " Nathychou adoré ", donc elle pouvait enfin la laisser enfin . L'avait-elle fait ? Non, pas le moins du monde ... Elle était du genre rancunière . Elle avait horreur de perdre . Elle n'était pas la seule

Narcisse - Ca va, Alice ? Tu n'as pas l'air très bien ... Tu penses encore à Regal ?
Alice - Regal ? Connais pas ... C'est un ami à toi ? Ne t'inquiète pas, Narcisse, je vais bien .
Narcisse - Tu es sûre ?
Alice - Sûre et certain ! On y va ? Je n'ai pas envie de rester ici .

Alice était pressée de partir, car elle ne voulait pas le croiser . Elle n'avait pas oublier son odeur, mais elle préférait de ne plus y penser, car c'était mauvais pour elle . La jeune fille s'efforçait de ne pas craquer, pas maintenant . C'était un signe de faiblesse . Cela prouverait qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui. Elle essayait de tout oublier, en dessinant, ou en faisant d'exercice, comme les Arts Martiaux ou courir . C'était un bon moyen d'oubli . Elle voulait oublier, c'était tous ce qu'elle voulait . L'oublier ... Comment aurait-elle pu l'oublier aussi facilement ? Rien ne marchait sur elle . Elle avait tout essayé, mais malheureusement, à force d'être aussi déconcentrée, elle se fit une petite plaie au niveau de la joue gauche . Rien de grave ... L'infirmière l'avait obligée de porter un pansement . De toute façon, elle était obligée, pour ne pas être découverte . Elle garda son pansement toute la semaine, faisant croire aux autres qu'elle n'était pas ... bizarre et tout le monde y avait cru, sauf Narcisse, bien sûre . Cela lui faisait rire plus qu'autre chose, mais il s'inquiètait beaucoup pour la Serpentard . Ca va, répondait-elle toujours à son meilleur ami .

Ahh ... Quel soulagement ! Il ne restait plus qu'un cours : Cours de Sortilèges avec ce cher Professeur Flitwick . Petit, mais c'était un bon professeur . Alice était en cours, mais sans écouter vraiment le Professeur . Son esprit était ailleurs, et bien sûre le Professeur Flitwick l'avait remarqué, mais ne dit rien . A quoi, pensait-elle ? Pensait-elle à lui ? Oui ... Il ne restait plus que 30 secondes, avant la fin des cours . Il fallait tenir . 10, 9, 8, 7, 6 , 5 , 4 , 3 , 2 , 1 ... Quelle douce sonnerie ! Elle annonçait la fin du cours . Les élèves se précipitèrent tous vers la sortie . Alice prit son temps . Narcisse était déjà parti, il devait rendre son Devoir de Potions à Rogue . Elle sortit de la classe . Elle décida de prendre son raccourci préféré . Elle prenait souvent ce raccourci, pour éviter ses admirateurs . Elle espérait de ne pas le croiser ... Le harsard en voulait autrement . Il était juste là ... Non, non, non et non ... Elle ne voulait pas le voir . Elle voulait partir, mais c'était le chemin qui menait aux Cachots . Argh ! Elle n'avait pas le choix, de toute manière . Alice, ne le regarde surtout pas . Calme-toi ... Elle s'encourageait mentalement . Elle ne devait pas craquer . Elle passa devant lui , sans lui adresser le moindre regard . Elle l'avait oublié, donc cela servait à rien de le regarder . Gisait au sol, un livre . A qui pouvait-il bien appartenir ? Alice ne fit pas attention au livre . Elle trébucha, à cause de ce maudit bouquin . Les livres qu'elle tenait dans ses bras, tombèrent à leur tour, d'un bruit très sonore . La Serpentard n'avait pas mal . Une larme coula . Elle pleurait en silence . Il n'y avait personne de toute manière, du moisn c'était ce qu'elle pensait . Elle essuya ses larmes, puis commença à ramasser ses livres, un par un ...

Elle était là, devant lui. Elle avait surgi à l’angle du couloir. Les yeux du Gryffondor plongèrent aussitôt sur les lignes interminables de chiffres de son livre. Mais c’étai trop tard, il l’avait vue. A peine une fraction de secondes et cela avait été suffisant pour qu’il sente quelque chose de serrer au point de lui faire mal dans sa poitrine. C’était la même sensation que lorsqu’il se réveillait en sursaut après avoir rêver d’elle. Sauf que là, il le ressentait au centuple. C’était à la limite de l’insoutenable. Comme une brûlure qui le rongeait de l’intérieur et que rien ne pouvait atténuer. Il l’aperçut le dépasser du coin de l’œil. Aucun regard échangé. Cela avait été comme s’ils n’existaient pas l’un pour l’autre, invisibles, impalpables, des fantômes. Il sentit sa gorge se serrer, elle aussi. Une étrange sensation l’envahit et lui donna envie de pleurer comme lorsqu’il était encore un enfant et qu’il allait se réfugier dans les bras de sa mère. Laisser la porte ouverte à sa tristesse sans se retenir, laisser pour une fois ses sentiments profonds s’exprimer. Pourtant, il se retint. Il inspira lentement, plusieurs fois, ravalant ses larmes avant qu’elles ne débordent. Il ne pouvait pas se permettre un tel acte de faiblesse pas ici, pas devant elle et nulle part ailleurs de toute façon. Ce comportement ne lui était pas permis. Il était l’homme pour qui tout allait toujours bien, qui avait la vie facile, sur qui tout glissait comme de l’eau sur les plumes d’un canard sans jamais l’atteindre. Pourtant, les paroles pronocées ce soir-là avaient eu sur lui l’effet d’un coup de poignard, laissant une plaie qui ne voulait pas cicatriser malgré tous ses efforts.

Un claquement sec le fit sursauter. Sans réfléchir, il se retourna vers l’origine du bruit pour la découvrir, elle, agenouillée sur le sol, ses livres éparpillés à ses pieds. Le peu de raison qui lui restait à ce moment-là s’envola. Poussé par une force invisible, il fit demi-tour. Sans bruit il s’approcha d’elle. Il ne la regarda pas. Ses yeux étaient obstinément rivés sur les reliures de cuir. Il ne prononça pas un mot. Ses lèvres étaient closes, et ne semblaient pas prêtes de s’ouvrir. Il se contenta de s’agenouiller à son tour et de ramasser les bouquins tombés. Il aperçu quelques taches rondes, plus sombres sur le sol. De l’eau…ou plutôt des larmes. Celles de la Vert et Argent. Toujours sans lui accorder un regard, il lui tendit ses livres en prenant soin de ne pas la toucher. Il savait que sa torture ne ferait qu’empirer s’il se hasardait à frôler sa peau qu’il supposait froide, comme dans ses souvenirs. Puis il fouilla un instant ses poches avant de lui proposer un mouchoir. Il aurait mille fois préféré la prendre dans ses bras et essuyer lui-même ses larmes mais il savait pertinemment que c’était parfaitement impossible. Et que cela ne changerait probablement jamais. Elle était si proche mais pourtant si loin...

Deux Poufsouffles observaient l’étranger couple d’un œil curieux. Visiblement elles ne comprenaient pas le sens de ce mutisme entêté ni de cet acharnement à ne pas regarder l’autre. Pauvres petites, que Merlin les préserve de subir un jour un tel supplice. Nathaniel leur sourit. Elles lui retournèrent son sourire. Inconsciemment, il avait déjà élaboré une justification à son comportement si Alice (Merlin qu’il lui était difficile de penser à son prénom) lui posait des questions. Sans le savoir, les deux fillettes venaient de lui fournir le parfait alibi.

Invité

Alice ramassait tranquillement ses livres, en croyant que personne ne l'avait vu, elle et ses livres . Si, quelqu'un l'avait vu . Ce quelqu'un était justement la personne qu'elle fuyait . La personne qui devait être partie depuis longtemps . Elle aurait voulu jamais trébucher sur ses maudits livres ... Non, elle ne voulait pas qu'elle aide ... Non, laisse-là, Nathaniel ... Ce prénom n'apportait que souffrance . La Vert et Argent avait mal . Elle souffrait . Elle n'arrivait plus à respirer . Oh Dieu! Pourquoi ? Libérez la, d'un tel supplice . La demie-vampire s'abstenait de ne dire aucun mot . Aucun mot ne devait sortir . Ses lèvres voulaient rémuer, mais Alice s'abstenait toujours . Le Rouge et Or se tenait devant lui . Lui, non plus, n'osait pas parler, ni la toucher de peur d'éveiller de souvenirs trop pénibles, pour lui et pour elle . Alice, ne le regarde pas ... La jeune fille souffrait en silence . Après avoir fini de ramasser ces foutus bouquins, le Rouge et Or lui tendit les autres livres . Oh! C'était gentil de sa part ... mais c'était suicidaire, car Alice se sentait complètement idiote . Elle avait pleuré . Alice regarda le sol . Le jeune homme chercha dans ses poches, quelque chose qu'elle lui tendit . C'était un mouchoir . Le pire, que son odeur était toujours là, même le mouchoir était empreint de son doux odeur . Comment avaient-ils pu en arriver là ? C'était complètement stupide comme réaction .

Deux Poufsouffles, arrivèrent et regardaient le couple avec curiosité . Elles étaient peut-être aussi du Fan Club de ce Rouge et Or . Alice se releva et enleva la poussière de sa jupe toute juste repassée . Elle ne regardait toujours pas, Nathaniel, mais elle voulait . Poussée par une force incontrôlable, elle regarda le Rouge et Or . Elle lui fit un léger sourire . Elle voulait lui dire quelque chose, mais elle n'avait pas le courage . Elle ne voulait pas rompre la promesse, mais si cette promesse était impossible, pour elle, elle le savait . Elle tenait fermement le mouchoir du Rouge et Or dans sa main . Elle devait peut-être dire quelque chose . Ah! Elle avait une idée .

Alice - Merci ... Nathaniel ...

Non, ce n'était pas un moment de faiblesse . C'était juste pour les deux Poufsouffles s'en aillent . Elle n'était pas d'humeur à voir les greluches de Monsieur Regal, dans les parages . Elle arrêta de le regarder . Elle préférait regarder le sol . Elle avait encore envie de pleurer . Des larmes coulèrent doucement sur ses joues . Un dessin gisait au sol . C'était son dessin . Le dessin représentait un beau jeune homme . Ce jeune homme n'était qu'autre que le Rouge et Or . Alice ramassait avec beaucoup de peine, le dessin, qu'elle replaça, correctement dans ses livres . Ce dessin, elle l'avait fait, il y avait trois jours de cela . Comme elle s'ennuyait, elle voulait dessiner, mais tous ce qui lui vint à l'esprit, c'était le visage du Rouge et Or. Elle espérait que le jeune homme ne l'avait pas vu . Alice, pars tout de suite, sinon, tu le regretteras . Cela faisait des jours qu'ils ne s'étaient pas parlés, ni regardés . Alice lui redonna le mouchoir, en faisant attention de ne pas toucher sa peau, qui j'en suis sûre, était chaude . Des souvenirs pénibles surgirent, mais la demie-vampire les élimina un par un . Elle ne voulait pas revivre cela . C'était trop de souffrance, pour elle . Bon sang ! Qu'est-ce qu'elle faisait toujours là ? Pars, pars, pars ... Alice ne voulait pas bouger. Un silence lourd s'abbatit sur l'étrange couple.

Merci… Nathaniel…

Mu par un réflexe, il releva la tête. Geste qu’il regretta aussitôt. Il les avait vus, une seule seconde avait suffit. Ses yeux avaient toujours la même couleur ambrée, sauf qu’ils semblaient un peu éteints, il avaient perdu leur éclat. Sa voix était restée la même, elle aussi. Son propre prénom prenait une consonance agréable lorsqu’elle le prononçait. La douleur dans sa poitrine s'amplifia encore. Difficile de l’admettre, mais ça lui avait manqué. Ne plus la voir, ne plus l’entendre avait provoqué comme un vide. Un gouffre impossible à combler par quoi que ce soit d’autre. La promesse qu’ils s’étaient fait ce soir-là, dans le Parc, devenait de plus en plus difficile à tenir. Quelque chose à ses pieds attira son attention. Un dessin. Son sang se figea. Etait-ce le sien ? …Non, c’en était un autre. Il ressemblait pas mal au premier mais ce n’était pas le même. Ainsi elle avait continué… Elle avait continué à penser à lui malgré tout ce qui s’était passé. Savoir qu’elle non plus ne parvenait pas à l’oublier était un peu réconfortant. Mais surtout, cela laissait place à un espoir. Faible, certes, mais présent quand même.

Elle lui tendit son mouchoir. Il le récupéra toujours sans la toucher. Pendant un instant, l’idée folle de lui avouer tout ce qu’il avait sur le cœur lui traversa l’esprit. Il la rejeta aussitôt. Il ne ferait pas le premier pas, question de fierté. Et puis…il ne trouvait même pas de mots assez justes pour s’exprimer. Les dernières paroles qu’il avait prononcées pour elle résonnaient encore dans sa tête. « Ca ne me posera aucun problème de t’ignorer…Mais toi, seras-tu capable de tenir ta promesse ? Que croyais-tu être pour moi ? Tu l’as dit toi-même lorsque nous étions à Pré-au-Lard. Je suis un Don Juan. Et comme tout coureur qui se respecte, je ne m’attache à personne. Tu ne sais pas mentir Alice, en revanche moi si. » C’était faux ! Totalement faux ! Il s’était comporté comme un véritable imbécile. Et maintenant il ne savait pas comment s’y prendre pour réparer les dégâts causés car il réalisait à présent qu’elle en souffrait autant que lui. Il avait juré qu’il ne serait pas premier à céder, sa fierté le lui interdisait car cela serait considéré comme une faiblesse de sa part. Pourtant ça lui semblait tellement stupide à l’heure qu’il était. Etait-ce vraiment important ? En réalité, la seule chose qu’il craignait était le refus. Il la savait têtue, elle serait capable de repousser toutes ses excuses par simple fierté. Sur ce point il se ressemblaient. Et si elle faisait cela, il savait que sa chute serait beaucoup plus rude que dans le Parc.

Alice ne bougeait pas. Elle restait immobile, silencieuse, les yeux rivés sur le sol. Mais elle était toujours là. Nathaniel esquissa un sourire. Il voulut tendre se main vers elle mais se ravisa. C’était trop difficile. Il savait qu’encaisser un autre rejet serait probablement au dessus de ses forces.

Invité

L'oublier ? Comment aurait-elle pu l'oublier ? Elle voulait tout lui dire, mais aucun mot ne voulait sortir . Les paroles qu'il avait prononcés au Parc, l'avait blessés, mais il n'était pas le seul fautif, car elle aussi ... Elle avait dit des choses abominables : " Regal ... Je ne veux plus jamais te revoir, plus jamais . Ne m'approche pas, ne me touche pas, ne me parle pas ... Sinon, je pourrais faire quelque chose qu'on je ne me pardonnerai jamais ... Je te connais pas, tu ne me connais pas ... Compris ? On s'est bien amusé, mais au fond de moi, je savais que tu n'étais qu'un jouet pour moi, rien de plus . Oui, tu n'es qu'un simple et stupide . Franchement ... Comment a-tu cru que je pouvais avoir des sentiments pour toi ? C'est vraiment pathétique ... "C'était faux, faux ! Pathétique ! Oui, c'était vraiment pathétique ! Toute cette histoire était pathétique . Cette promesse était stupide, stupide, stupide ... Alice avait envie d'arrêter cette comédie, mais elle avait peur que le Rouge et Or, la rejétât . Qui ne tente rien, n'a rien ! Non ... Alice était beaucoup trop fière . Ne pourrait-elle pour une fois, repoussée son ego ? Si ... Elle le pouvait, elle le savait . D'un geste innocent, elle s'approcha de lui et enlaça Nathaniel . Des larmes recommencèrent à couler . Il était grand, comme dans ses souvenirs . Son corps dégageait toujours cette même chaleur . La souffrance était toujours là . Elle avait encore plus mal qu'il avait quelques minutes . Lui et elle souffraient . Alice pouvait le sentir . Elle avait envie de tout lui dire, tout qu'elle l'appréciait plus qu'un ami à ses yeux . A l'heure qu'il était, elle s'en fichait pas mal de l'avis des autres . Elle voulait simplement rester dans ses bras, pour toujours . C'était tout ce qu'elle voulait .

Alice revint sur Terre, puis remarqua qu'elle serrait le Rouge et Or dans ses bras . La demie-vampire recula . Non, non, non, non ! La souffrance amplifia de plus bel . Rien que de l'avoir pris dans ses bras, la faisait pleurer . C'était trop tard ! Il lui avait manqué plus qu'elle ne le croyait . Penser jour et nuit à lui, était un véritable supplice . Elle voulait l'oublier, mais son coeur refusait d'oublier . Son visage, ses mains, sa joue, ses lèvres ... Comment avait-elle pu l'oublier, ainsi ? Elle le regardait fixement, les yeux larmoyants . Elle le suppliait du regard . Elle voulait qu'il l'achève, maintenant, qu'il arrête cette souffrance qui la tourmentait depuis des jours . La vide dans ma poitrine ne voulait pas se combler . Pourquoi ? Elle se retourna, puis commença à marcher, puis elle s'arrêta . Elle ne pouvait pas s'arrêter de pleurer . Chut ! Alice, arrête de pleurer, s'il ta plaît! lui disait la Raison . Mais elle ne pouvait plus s'arrêter . Tous les jours, elle s'efforçait de ne pas pleurer, mais là, elle avait complètement craqué . Elle s'était allée .Pleurer, cela faisait du bien, non ?

Alice, ne retourne pas ... Reste, là, où tu es . Elle voulait partir, car elle venait de faire quelque chose qu'elle ne voulait absolument pas faire . Elle venait de le faire . Elle l'avait enlacé . Elle n'était qu'une idiote . Elle s'était conduite, comme une idiote et une écervelée . Elle était bien trop têtue, pour l'avouer . Nathaniel lui plaisait énormément ... Elle ne pouvait pas se résigner à le laisser partir . Elle voulait encore entendre sa voix, sa douce voix et voir, son doux regard . Son esprit ne pouvait pas oublier, ni son corps, d'ailleurs .

Il la vit s’avancer, comme si de rien était. Il ferma les yeux. Elle allait partir, passer à côté de lui et s’en aller sans jamais se retourner. Alors c’était vraiment fini ? N’y avait-il donc plus rien à faire ? Il sentit une tristesse sans nom l’envahir. Il crut bien que cette fois, elle allait déborder pour de bon. Mais contre toute attente. Il sentit quelque chose de froid se coller à lui. La douleur s’accrut de nouveau. Plus présente que jamais. Mais bizarrement, elle était devenue supportable. Quelqu’un la partageait avec lui. Froid ? Quelqu’un ? Le retour à la réalité fut brutal. C’était elle cette personne ! Alice s’écarta brusquement, laissant de nouveau un vide. Il vit ses yeux remplis de larmes, le suppliant d’agir pour que tout s’arrête, pour ne plus souffrir. Mais que devait-il faire ? Qu’était-il sensé dire ? Tous les souvenirs qu’il s’était employé à repousser ces derniers jours le submergèrent. Il revoyait leur rencontre dans les dortoirs communs. Il se souvenait de ses paroles, des ses gestes comme si c’était hier. Puis il y avait Pré-au-Lard. Son malaise aux Trois Balais, le salon de thé de madame Pieddodu, Gaichiffon. La rencontre avec Raphaël. « Prend soin d’elle. » lui avait-il ordonné, « Tu peux compter sur moi. » avait-il répondu. Il n’avait pas été capable de tenir cette promesse. Pourtant il voulait y arriver, s’il y en avait une qu’il désirait tenir plus que toutes les autres, c’était bien celle-là.

La Vert et Argent se retourna et commença à s’éloigner. Puis elle s’arrêta. Nathaniel ne se le ferait pas dire deux fois. Sa décision était prise. Laissant sa fierté de côté, il s’avança vers elle. Il l’entendait encore pleurer. Il n’aimait pas ça. Encore moins lorsqu’il en était la cause. Il effleura les joues humides de la demoiselle, il essuya ses larmes. Puis il passa ses bras dans son dos et la serra contre lui. Elle sentait toujours le lys. Il avait presque oublié à quel point il aimait cette odeur.

Pardon Alice…je suis désolé…je m’en veux tellement pour ce que j’ai dit…je…

Sa voix se brisa. Il ne trouvait même pas de mots justes pour exprimer ce qu’il ressentait. Il avait voulu tout lui avouer mais il ne parvenait pas à formuler ce qu’il avait dans la tête. Tout était tellement complexe, embrouillé. Il se rendait à présent compte de la place qu’elle avait pour lui. Elle était devenue importante, peut-être trop. Mais il ne voulait pas que ça change, au contraire. Cette histoire était tellement ridicule et stupide. Comment avait-il pu un seul instant croire qu’il parviendrait à l’oublier pour de bon ? Ils en étaient tout bonnement incapables, autant l’un que l’autre.

Invité

Alice s'était figée, sur place, car le Rouge et Or l'avait pris dans ses bras. Cette odeur qu'elle voulait tant oublier, lui rappelait tellement de souvenir . Leur Rencontre, Pré-au-Lard, Les Trois Balais, le Salon de thé de Mme Pieddodu, Gaichiffon ... Le souvenir le plus douloureux fut sans aucun doute, celui du Parc . La demie-vampire n'avait jamais sentie autant de peine de toute sa vie . Le vide dans sa poitrine se comblait peu à peu, mais pas complètement . Elle ne voulait qu'il l'oublie, non, elle ne le voulait pas.

Nathaniel - Pardon Alice…je suis désolé…je m’en veux tellement pour ce que j’ai dit…je…

Alice - Non, c'est moi ... Je suis désolée . Je ne voulais pas dire ces mots . Je ...

Elle non, plus n'arrivait pas à trouver les mots pour exprimer ce qu'elle ressentait réellement pour le jeune homme . Lui et elle s'étaient conduis comme de véritables gamins . C'était à mourir de rire ... Elle se sentait mieux, dans ses bras . Elle oubliait tout, absolument tout . Elle se rappelait uniquement des souvenirs qu'elle avait partagé avec le Rouge et Or . Elle essuya ses larmes, puis regarda son interlocuteur . Il ne savait pas à quel point il lui avait manqué . Ne pas plus lui parler était un supplice, c'était que l'Enfer, lui-même . Ses yeux ... Mon Dieu ... Comment avait-elle pu oublier ce bleu outremer qui l'avait séduit dès leur premier rencontre ? Elle posa délicatement une main sur sa joue et déposa un doux baiser sur son front

Alice - Je n'arrivais pas à t'oublier .

Oh mon Dieu! Si quelqu'un nous voyait ... De toute façon, cela n'avait aucune importance, car elle avait retrouvé son Prince Charmant, c'était tout . Elle l'appréciait plus qu'elle ne le pensait . Il était comme une drogue pour elle . Elle ne pouvait pas vivre sans lui . Ce qu'elle ressentait pour lui, n'était pas de l'Amitié . C'était même plus que cela . Alice se sentait idiote . Toute cette histoire était complétement idiote . Elle avait lâché ses livres . Ils gisaient par terre, attendant qu'on les ramasse. Les deux adolescents s'en fichaient éperdumment . Tout ce qui comptait pour le moment, c'était cet instant . Un instant de pur bonheur et de souffrance . Elle posa sa tête délicatement contre son torse . Elle se sentait mieux .

Deux Gryffondors les virent . Apparemment, ils n'étaient pas du tout, mais Alice s'en fichait éperdumment . Qu'ils aillent raconter cela à tout le monde, surtout à Amy Farmer qu'Alice White n'allait pas abandonner, cette fois-ci .

Alice - Farmer va me tuer ...

Alice rit, puis regarda le Gryffondor. Ses lèvres ... Alice faisait une fixation sur les lèvres du jeune homme, mais elle n'osait pas le faire, car elle avait peur de sa réaction si elle le faisait . La Serpentard s'approcha un peu plus de Nathaniel, puis déposa un doux baiser sur ses lèvres . Elle se retira doucement et regarda son interlocuteur . Elle attendait sa réaction .

Non, c'est moi… Je suis désolée. Je ne voulais pas dire ces mots. Je…

Nathaniel sourit pour de bon. Ils étaient tous les deux des idiots…Ils avaient tenté de se détester alors qu’il éprouvaient chacun le contraire à l’égard de l’autre. C’était complètement stupide mais cela n’avait plus aucune importance. Ils avaient rompu la promesse ridicule qu’ils s’étaient fait sans le moindre regret. La regarder, l’écouter prononcer son nom, la prendre dans ses bras. Elle n’imaginait peut-être même pas combien de fois il avait voulu le faire et à quel point il avait été difficile pour lui de se retenir. Concevait-elle que chaque jour sans sa présence avait été une torture ?

Je n'arrivais pas à t'oublier.
Moi non plus. Je n’ai rêvé que de toi.

Confidence pour confidence. Au point ou ils en étaient, autant révéler tout le ridicule de la situation dans laquelle ils s’étaient mis. Les livres d’Alice tombèrent au sol pour la seconde fois. Mais pas pour les mêmes raisons. Cependant cette fois, cela n’avait pas la moindre importance à leurs yeux. Ses doigts glissèrent sur le dos de la demoiselle. La douleur s’était évanouie. Ou non, pas tout à fait. Elle devenait moindre, presque douce car ils étaient ensembles. Deux garçons de sa maison passèrent non loin d’eux, et les observèrent un instant, étonnés.

Farmer va me tuer…
Je l’en empêcherais.

Il sourit. L’idée d’affronter la plus grande greluche de tous les temps lui parut une idée amusante. Il aurait aimé voir sa réaction lorsque ces deux gars lui auraient raconté ce qu’ils avaient vu. Alice s’approcha encore un peu plus. Seuls quelques centimètres séparaient à présent leurs visages. Quelques centimètres qui ne tardèrent pas à être réduits à néant. Leur baiser eut un goût légèrement salé. Nathaniel resta un long moment sans réagir, cherchant le mot exact qui pouvait traduire tout ce qu’il avait dans la tête à cet instant précis. Il était absolument convaincu qu’il existait. Puis il se pencha vers la Vert et Argent, collant sa joue à la sienne. Il hésita un instant, rassemblant son courage. Il n’aurait jamais imaginé que c’était aussi dur à prononcer lorsqu’on était sincère. Mais finalement, il n’avait rien à perdre.

Merci…Je t’aime…

Invité

Nathaniel Regal ... Pourquoi, lui ? Parce que ... Alice n'en savait rien, mais peu importe, tous ce qui comptait, c'était ce moment . Se détester ? Quelle Idée ! Alice était maintenant sûre de ses sentiments . Oui, elle aimait Nathaniel . Oui, elle l'aimait .

Nathaniel - Moi non plus. Je n’ai rêvé que de toi.

Rêver que d'elle ... Alice, quant à elle, n'arrêtait pas de penser à lui, jour et nuit . Elle était même allée jusqu'à ne plus rien manger, tellement que cette histoire de promesse la pertubait, maintenant, elle se sentait mieux . La douleur était devenue douce . Elle était dans les bras de son Prince . Que rêvait de mieux ? Les deux Gryffondors restèrent bouche bée . Une demie-vampire avec un humain ... Non, certains trouveraient cela ... impossible . Eh ben, comme vous pouvez le voir ... Tout était impossible, si on le voulait vraiment .

Nathaniel - Je l’en empêcherais.

Amy Farmer .. Alice aurait bien aimer voir sa tête, lorsqu'elle apprendrerait cela . Tout cette histoire, finira mal, un jour ... La jeune demoiselle le sentait . S'anticher d'un humain, qui plus est, était un Gryffondor . C'était tout bonnement impossible . Elle et lui, venant de deux mondes différents, ensemble ? On dirait un conte de fée, mais on était dans la vie réelle . Alice avait embrassé Nathaniel . Ses lèvres étaient bel et bien chaudes et douces . Ce baiser était assez salé, mais bon ... Que voulez-vous, Alice voulait le faire depuis longtemps . Elle avait peur, c'était tout . Elle regardait Nathaniel, perplexe . Il était surpris . Normal, car qui aurait-pu penser que ces deux-là, aller finir ensemble ? ... D'accord ... Tout le monde XD . Alice était prête au pire . Elle ne pouvait lire dans ses pensées, donc, elle devait se fier à son instinct, mais son instinct était parti en vacances . Il ne restait plus que le coeur qui lui disait : " N'aie pas peur , Courage " Facile à dire qu'a faire, en tout cas .

Nathaniel - Merci…Je t’aime…

Qu'est-ce qu'il avait dit, là ? Je t'aime ? Il avait bien dit, je t'aime ? Non, la Vert et Argent n'était pas devenir, bien au contraire . Ces mots résonnait très fort dans sa tête . Etait-il sincère ? Oui, il était, car La demie-vampire pouvait le lire dans ses yeux . " Je t'aime " étaient des mots simples à prononcer, mais le dire à quelqu'un était difficile . Comment pouvait-il aimer un monstre comme Alice White ? Ces mots ne s'adressait pas au monstre, mais à la Princesse Alice . Il était devenu fou . Dire ces mots là, était extrêment courageux de sa part, mais il pourrait s'attirer des ennuis .Il se pencha vers la Vert et Argent, collant sa joue à la sienne. Tout d'un coup, elle oubliait complètement ses tracas . Avec lui, elle oubliait qui elle était . Il la considèrait unique à ses yeux . Alice ferma doucement les yeux et savoura ce moment .

Alice - Moi aussi ... Je t'aime, Nathaniel ...

Ses paroles devinrent murmures, car elle voulait que seul, Nathaniel l'entende ses mots . Qu'allaient-ils faire maintenant ? Sortir ensemble ? Alice doute que cela ne plairait à personne, surtout à Narcisse et à Farmer . Mais, tant pis ... Alice s'en fichait éperdumment pour le moment . Elle voulait juste rester avec lui . C'était tout .

Alice - Maintenant ... Que va t-on faire ?

Nathaniel était en proie à des sentiments contradictoires. Il se sentait plus heureux qu’il ne l’avait jamais été jusqu’alors mais de nouvelles craintes apparaissaient chaque seconde dans son esprit. Il ne s’était jamais non plus senti aussi vulnérable. Lui qui avait joué sans le moindre remords avec le cœur des demoiselles de Poudlard se rendait à présent compte ce que pouvait signifier une rupture et tout le mal qu’elle pouvait causer. Il avait encore du mal à réaliser que pour une fois, il avait parlé en toute sincérité mais une part de lui même ne pouvait s’empêcher de lui souffler de rester sur ses gardes. Menteur invétéré, il savait facilement déceler le vrai du faux. Pour lui, l’art de faire croire l’irréel n’était plus un secret, c’était devenu comme une deuxième nature. Pourtant, à cet instant, il doutait de tout. Il n’était plus certain de parvenir à rester totalement objectif et détaché comme il l’avait été jusqu’auparavant.

L’image de Farmer vint valser devant ses yeux, menaçante. Si Amy l’apprenait, elle allait devenir dingue. Ca l’avait au début amusé de pouvoir lui prouver qu’il n’était pas sa propriété exclusive et qu’il n’allait pas se gêner pour faire comme ça lui chantait. Mais à présent il réalisait qu’elle ne s’en prendrait jamais à lui…mais plutôt à celle qui avait eu le cran de l’approcher de trop près. Alice était forte, mais Farmer pouvait être une vraie vipère dès qu’il s’agissait de son « Nathy-chéri ». Il n’avait pas envie d’embarquer la Vert et Argent dans tout ça. Nathaniel se surprit à penser que leur relation était vouée à l’échec. Ils étaient opposés en tous points, comment deux êtres aussi différents pouvaient être aussi proches ?

Moi aussi… Je t'aime, Nathaniel…

Un murmure que lui seul pouvait entendre. Ces mots jusqu’à présent dénudés de sens prenaient vie dans un souffle. Si simples et si compliqués en même temps. Il se trouva soudain particulièrement idiot. Qu’elle soit Serpentard ou vampire n’avait pas d’importance. Ce genre de détails ne devaient pas influencer ses sentiments. Elle était avant tout Alice White et il l’aimait telle qu’elle était. Le blondinet sourit.

Maintenant… Que va t-on faire ?

Il était vrai que la nouvelle n’allait pas plaire à beaucoup de monde. Les Serpys prendraient forcément ça d’un mauvais œil et il n’osait même pas penser à la réaction de son « fan-club ». Il laissa échapper un rire.

Je ne sais pas… Eviter de se faire harceler par une bande de fous furieux foncièrement opposés à nous ? Je parie qu’une bonne partie de tes « gardes du corps » ne seront pas très contents.

Il s’écarta légèrement de la demoiselle pour poser à son tour ses lèvres sur les siennes.

Invité

Nathaniel - Je ne sais pas… Eviter de se faire harceler par une bande de fous furieux foncièrement opposés à nous ? Je parie qu’une bonne partie de tes « gardes du corps » ne seront pas très contents

Alice voulait répliquer . Trop tard . Nathaniel l'avait embrassé . Le baiser était beaucoup plus long que l'autre . Il était doux . Les lèvres de Monsieur Regal étaient terriblement brûlantes . Mon Dieu ! Quelqu'un allait peut-être les voir ? Alice s'en fichait, tous ce qui comptait maintenant, c'était que les deux élèves s'étaient enfin retrouvés . Alice se sentait bizarre . Elle planait . Elle était dans les nuages . Redescends sur Terre, Alice . Tu es une vampire, tu as oublié ? Ils devraient arrêter, mais Alice voulait encore sentir lesl èvres du Rouge et Or contre les siennes . Non, il fallait qu'ils arrêtent . Cela devenait beaucoup trop dangeureux . L'odeur du sang lui faisait beaucoup d'effet . Non, elle ne voulait pas penser à son sang . Elle retira brusquement ses lèvres des siennes . Ouf ! Cela avait failli tourner au vinaigre . Elle regarda Nathaniel .

Alice - Désolée ... Je n'ai pas l'habitude d'embrasser des humains, surtout lorsque l'un d'entre eux a une odeur dangeureusement délicieuse .

Elle rit . Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas rit, autant . Normal, ces dernières semaines étaient éprouvantes pour elle . Elle ne pouvait pas l'oublier ... Avant tout, elle était une vampire, donc, elle ne voulait pas voir Nathaniel, blessé physiquement à cause d'elle . Non, elle ne le voulait pas . Le mordre ? Jamais, jamais ... Elle s'approcha un peu plus du Rouge et Or et embrassa son front, ses joues, puis pour finir ses douces lèvres . Si cela continuait comme cela, tout le monde le saurait tôt ou tard . Lui et elle, ne savaient pas quoi faire maintenant . Devraient-ils sortir ensemble ou alors se détestaient, chose qui était impossible, pour les deux tourtereaux ? Alice voyait clairement la tête que feraient Narcisse et Farmer . Sa maison ne sera jamais d'accord pour une telle liaison . C'était une catastrophe, qu'allaient-ils faire maintenant ?

Alice - Pour mes soi-disants gardes du corps, je m'en occuperai personnellement . Comment vais-je dire cela, à Narcisse ?

Alice savait pertinemmment que Narcisse détestait Nathaniel, c'était réciproque, d'ailleurs . Comment allait-elle faire pour le lui annoncer ? Elle avait peur de sa réaction . Elle ne voulait pas le voir s'éloigner d'elle, à cause de cela . Elle voulait le garder près d'elle . Ce qu'elle éprouvait pour Nathaniel, était nouveau, donc, elle ne savait pas du tout comment se comporter avec le Rouge et Or . Elle regarda tendrement, le jeune homme . Les livres gisaient encore sur le sol, attendant qu'on les ramasse, mais leur propriétaire était bien trop occupée, pour daigner les ramasser .

Alice - Nathaniel, j'ai peur ... Je suis un danger pour toi . Le pire, c'était que je n'aurais jamais crû tomber amoureuse d'un humain, surtout de toi . Avec toi, je me sens bien, même trop bien . J'ai peur de te ... mordre . Personne n'approuverait notre relation, si peut-être ma famille et Narcisse, mais nos deux maisons seront contre nous . Si tu sors avec moi, tu risques de t'attirer des ennuis .

Il n’avait absolument pas la moindre idée de la manière dont ils allaient pouvoir se tirer de toute cette histoire…Mais à vrai dire, il s’en fichait pas mal. Etre avec Alice, pouvoir lui parler, la toucher à nouveau et même l’embrasser était bien plus que suffisant pour le moment. Il ne s’était pas passé une seule nuit sans qu’elle ne vienne visiter ses rêves. Il avait passé ses heures de sommeil à tenter de la rattraper en vain et à se réveiller tremblant, essoufflé, empêtré d’une façon inexplicable dans ses draps et généralement au pied de son lit. Il ne s’était jamais senti aussi tourmenté. Elle était presque devenue une obsession. Il la fuyait avec une détermination farouche le jour et la poursuivait avec tout autant d’énergie le soir venu. Très paradoxal et particulièrement illogique comme situation si vous voulez mon avis. Il avait souvent cru devenir dingue d’ailleurs. Il avait tenté de se persuader qu’il finirait par oublier. Mais la situation n’avait cessé d’empirer au fil des journées. Jusqu’à ce qu’ils se croisent par hasard dans ce couloir.
Alice s’écarta brusquement, laissant un vide et un Nathaniel interloqué. Que se passait-il encore ? Qu’avait-il fait de travers cette fois-ci ?

Désolée… Je n'ai pas l'habitude d'embrasser des humains, surtout lorsque l'un d'entre eux a une odeur dangereusement délicieuse.

C’était agréable de la voir rire de nouveau. Ca aussi, ça lui avait manqué. Il sourit alors qu’elle s’approchait de nouveau. Il sentit ses baisers froids sur son font, ses joues, ses lèvres. Il resserra son étreinte autour de ses épaules.

Pour mes soi-disant gardes du corps, je m'en occuperai personnellement. Comment vais-je dire cela, à Narcisse ?

Il était vrai que si la bande de décérébrés qui se prétendaient être ses protecteurs pouvait causer quelques désagréments, Feuer donnait beaucoup plus matière à réfléchir. Il était clair qu’il était précieux aux yeux de la Vert et Argent. Un ami ? Il n’en était pas certain. Il était peut-être plus que ça. Nathaniel avait beau ne pas le porter dans son cœur, il se verrait bien obligé de supporter sa présence. Il haussa les épaules.

Dis-lui la vérité. C’est ton ami non ? Il devrait pouvoir comprendre.

Les doigts du Rouge et Or jouèrent un instant avec les mèches de cheveux noirs dans le dos de la demoiselle pendant que celui-ci observait leur propriétaire d’un air pensif.

Nathaniel, j'ai peur… Je suis un danger pour toi. Le pire, c'était que je n'aurais jamais crû tomber amoureuse d'un humain, surtout de toi. Avec toi, je me sens bien, même trop bien. J'ai peur de te… mordre. Personne n'approuverait notre relation, si peut-être ma famille et Narcisse, mais nos deux maisons seront contre nous. Si tu sors avec moi, tu risques de t'attirer des ennuis.
Je te l’ai déjà dit. Je ne crois pas que tu sois aussi dangereuse que tu le prétends. Pour ma part, je n’aurais jamais cru tomber amoureux tout court. Il y aura forcément des idiots qui viendrons nous chercher des noises…Mais ce n’est pas grave. Je n’ai pas besoin de l’autorisation d’une quelconque maison pour aimer quelqu’un que je sache…

Nathaniel esquissa un sourire. Sa main se glissa jusqu’à la joue froide d’Alice qu’elle effleura doucement.

Invité

Why should I love him ? Becauce, inside of me, I know I hate him so much .

Je t'aime . Les mots qu'elle détestait le plus monde . Car personne ne lui avait jamais dit auparavant . Pourquoi devait-elle l'aimer ? Parce qu'au fond d'elle, elle savait qu'elle le détestait tellement ... Oui . Alice était comme perdue . Peur ? Oui, elle avait très peur . Peur de voir que tous ceci, n'était qu'en fait un rêve, rien de plus . Elle allait se reveiller et s'avançer . Seule . La solitude . Elle détestait cela . Se retrouver à nouveau seule, était très dure pour elle . Vivre seule, était son destin . Elle le savait . Tout le monde le savait . Elle voulait se réveiller . Because of him . Pourquoi devrait-elle rester avec lui ? Non, elle ne devrait pas . Trop dangeureux ? Oui . Alice aimait Nathaniel . Oui, elle l'aimait de tout son coeur . Pourquoi ne pas rester avec lui ? Non, impossible . Elle le savait . Si, elle sortait avec lui, elle serait tout le temps sur ses gardes . Pourtant, c'était tellement doux . Devrait-elle vraiment sortir avec lui ? Deux choix, s'offraient devant elle . Le premier, faire comme si de rien ne s'était passsé . Faire semblant ? Elle n'en pouvait plus de faire semblant . Elle voulait simplement être ... Alice . Juste Alice . Le deuxième, rester avec lui . Ce choix faisait battre son coeur à la chamade . Qu'était cette sensation, si troublante ? L'Amour ? Dans sa tête, défilait un poème d'Alfred de Musset, son préféré . Un poème adressé à sa chère et tendre George Sand . Amour impossible . Oui .

Nathaniel - Dis-lui la vérité. C’est ton ami non ? Il devrait pouvoir comprendre.

Lui dire la vérité, ne lui serait fatal ? Narcisse et elle, avaient partager tellement de choses . Ce n'était pas maintenant, qu'elle devait lui cacher qu'elle aimait le Gryffondor, plus qu'elle ne le pensait . Quelle serait sa réaction . Une petite fille assise tranquillement sur banc, regardait les autres enfants jouer . La fille avait de jolie couettes noires . Elle avait envie de jouer, elle aussi . Soudainement, un garçon au cheveux noir s'avança et lui demanda :

Veux-tu jouer avec moi ?

La fille sur le banc, n'était qu'autre qu'Alice et le garçon, Narcisse . Leur premier rencontre était comme un déclic . Narcisse, était son premier ami . Donc, elle n'était pas prête de le relâcher . Ah ça, non ? Ce n'était pas cela qui l'inquiétait plus . Non, c'était bien pire que cela . Son autre elle . Son côté vampire .

Nathaniel - Je te l’ai déjà dit. Je ne crois pas que tu sois aussi dangereuse que tu le prétends. Pour ma part, je n’aurais jamais cru tomber amoureux tout court. Il y aura forcément des idiots qui viendrons nous chercher des noises…Mais ce n’est pas grave. Je n’ai pas besoin de l’autorisation d’une quelconque maison pour aimer quelqu’un que je sache…

Alice sourit doucement . Pourquoi faisait-elle tant de soucis pour ce petit détail ? Ce détail pouvait être fatale pour eux, deux . Elle ne dit rien à Nathaniel . Il se faisait trop de soucis pour elle . Ca suffit, maintenant ! Pendant que celui-ci, promenait sa douce main sur sa joue, Alice regardait Nathaniel .

Alice - Alors . Cela veut dire qu'on sort vraiment ensemble ?

C'était une question stupide, certes mais pour elle, non . Elle voulait vraiment savoir, si elle et lui sortaient ensemble . Mensonge ?

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