Poudlard Fantastique
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 Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-

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Morgane Frost
7ème Année à Gryffondor (AD)
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Morgane Frost


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MessageSujet: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Sam 9 Déc - 23:58

Dix sept ans et toujours aussi blonde. Toujours aussi accro au saucisson, toujours aussi mal dans sa peau, malgré l'illusion que la cigarette pouvait donner. Toujours aussi peu normale, assise en tailleur au bord du lac, s'exposant aux rafales de vent froid de novembre.
Une bouffée d'air frais arracha violemment la cigarette emprisonnée entre ses doigts et l'envoya valser une dizaine de mètres plus loin. Morgane ne bougea pas d'un pouce, la main en l'air, les doigts immobilisés comme si l'objet était toujours là. Rongée par un combat intérieur, la jeune fille n'avait tout simplement pas le temps de s'occuper de tels détails.

Cela faisait deux ans qu'elle était en train de se suicider à petite dose. A chaque inspiration, à chaque recrachement, c'était une partie d'elle même qu'elle détruisait. A ce rythme-là, difficile de ne serait ce qu'espérer avoir un jour trente ans. Mais anéantie qu'elle était, Morgane n'y voyait aucun inconvénient. Sans qu'elle s'en rende compte, la cigarette lui fermait les portes du bonheur, tout en donnant l'illusion de toutes les ouvrir. Son état de santé était à plaindre, ses amis lui faisaient la gueule, mais paradoxalement, elle nageait dans l'insouciance la plus totale. L'an passé, elle s'était laissé guider par le tabac, inconsciente. Elle s'était vu zigzaguer entre élèves et statues dans les couloirs de l'école, tandis que tous les autres septième année révisaient leurs ASPIC avec acharnement. La veille des examens, elle avait quitté Poudlard sans prévenir personne, se disant que ses années Poudlard n'étaient que souvenirs enfouis en elle, que la page était définitivement tournée, qu'une nouvelle vie l'attendait.
Sauf que le destin en avait décidé autrement. Le tout avait abouti à une Morgane maintenant immunisée contre le froid, les membres rigides, en train de se remettre en cause au bord d'un lac glacé.

La cigarette n'est que ce qu'elle est... un moyen de me sentir en forme même quand je sais que je suis au bout du rouleau. Jamais je n'ai ne serait-ce que senti le moindre de ses effets dévastateurs.

Une fois, pourtant, tu te rappelles...

J'étais complètement épuisée ce soir-là. Je revenais d'un entraînement de Quidditch. Je ne me sentais pas bien, j'avais la tête qui tournait. Je crois que j'étais malade ce soir-là.

Et qu'as-tu fait ?

Ce que j'avais pris l'habitude de faire. J'avais sorti une clope. Ca me permettait de rester en forme..

De croire être en forme, tu veux dire...

... du moins le temps d'atteindre la tour de Gryffondor.

Et ensuite ?

Je ne sais plus. Enfin si. Le simple fait d'ouvrir les yeux me faisait mal. Je me souviens de cette odeur nauséabonde qui m'avait tirée de mon sommeil -ou inconscience. Ca puait la propreté. Je me suis rendue compte que j'étais à l'infirmerie. Je voyais double.

Qu'est-ce qui t'était arrivé ?

J'avais des courbatures partout. Un énorme bleu sur la cuisse droite. J'ai dû tomber. Claquée comme j'étais, j'ai sans doute loupé la marche. Pure maladresse.

Tu sais bien que c'est faux...

Sur le moment, c'est ce que j'ai pensé. Je le pense toujours aujourd'hui d'ailleurs. Mais je commence à comprendre que...

C'est bien, continue...

Que le fait d'avoir fumé dans l'état dans lequel je me trouvais n'était peut-être pas la chose à faire. Maintenant que j'y repense, je crois que mes pensées s'étaient mis à tourbillonner dans mon esprit, rien n'était clair. Je ne savais même plus ce que je devais faire.

Tu t'étais soudain rendue compte de l'enfer dans lequel tu t'es délibérément fourrée. Tu t'es rendue compte que tu vivais dans un monde parallèle.

Et pourtant, la réalité n'était jamais très loin...

Tu t'es rendue compte que tu fuyais lâchement tous tes problèmes. Mais tu savais pertinnement que lesdits problèmes continuaient à te hanter jour et nuit. Tu les fyuais parce que tu savais que tu n'étais pas capable de leur faire face. Tu as réalisé que tout ce dont tu étais capable était de fuire tout et tout le monde, d'oublier toute notion de sincérité - même envers toi-même. Tu as réalisé que tu étais FAIBLE, Morgane.

Arrête, tu vas trop loin...

Tu sais bien que je reste tout près.
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Emily Jones
6ème Année à Gryffondor
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Mar 12 Déc - 20:40

Tu... t’es allée dans la réserve ? Au fait, je m’appelle Morgane et toi ?
Emily.
Ecoute... tu as devant toi la pire préfète qui ait jamais existé. Je t’assure !

~*~

Pour la plupart, ce sont des bouquins empruntés à la bibliothèque. Je ne sais même pas ce que ça veut dire... J'ai pris les plus gros du rayon Runes. Sinon, j'ai aussi mon manuel de métamorphose, que je n'hésiterai pas à sacrifier si l'occasion se présente... Et puis voilà. Ca me rassure d'avoir une montagne de livres devant moi.

~*~

Em ! ... Emily ! ... JOOOOONES !
Oui ! Présente !
Bouge tes fesses ou on va rater le train !

~*~

Attention à la marche ! Emily regarde où tu mets les pieds m’enfin !
Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?
Rien. Tu es malade, Em. Malade de la tête. Tu souffres d’un trouble obsessionnel compulsif.
Ah bon ! Et c’est grave, docteur ?
Apparemment. Une après midi en compagnie de Marwin, ça te bouleverse les neurones, et c’est ce qui te rend dingue. Et pas douée.
Tu peux parler.

~*~

J’ai glissé sur ce machin-là. Vraiment insupportables, les gens, de laisser traîner leurs affaires n’importe où.
Fais voir !
Non, c’est dangereux ces trucs-là. Regarde, j’ai failli me fouler la cheville à cause de ça !
Tss… Tu t’écoutes quand tu parles ? Non, franchement Morgane, tu ne sais même plus ce que tu racontes. C’est qu’un bracelet... Allez donne !
Je te le donne si... ... ... Si tu fais la bise au barman ! Tu sais le vieux barbu là-bas ? Bref, le barman quoi. ... Cap ?

~*~

Tu ne peux pas trouver ça dégueulasse tant que tu n’as pas essayé. Tu devrais en fumer une, une seule, pour te forger une réelle opinion... Cap ?

~*~

Emily... Réveille-toi. Y’a Chourave qui nous regarde bizarrement depuis dix minutes.
Hein ? Qu’est-ce qu’il y a Morgane ?
Non. C’est Yuna. Tu t’es endormie.
Ah... Pardon Yu’. C’est juste que je d...
Pour la semaine prochaine, vous me ferez une rédaction de ce TP en analysant vos résultats. Bonne chance pour ceux qui n’ont rien suivi. N’est-ce pas Miss Jones ?

Emily soupira en rangeant ses affaires dans son sac. Elle allait avoir un D. Non, un T. C’était obligé. Elle n’avait rien suivi au cours de Botanique. Elle ne savait même pas de quoi ils avaient parlé. A partir du moment où elle s’était assise sur le tabouret à la paillasse du dernier rang, son esprit s’était envolé ailleurs. Loin. Enfin tôt. Des années plus tôt. Jusqu’à aujourd’hui. Bref, elle s’était fait un gros flash-back de toutes ces années passées à Poudlard. D’une partie de ces années. Je ne vous donne pas le point commun à toutes ces bribes de son passé dont elle avait rêvé, vous l’avez sans doute trouvé vous-mêmes, ou alors, c'est que vous n'avez vraiment rien compris. Et là... suicidez-vous.

La jeune brune sortit de la serre numéro 4 en vitesse sans un regard pour son professeur qui la fixait avec désespoir. Depuis le temps, elle savait très bien que Miss Jones n’était pas faite pour les plantes, mais de là à ce qu’elle n’essaie même pas de travailler... Emily continua sans s’arrêter devant le sixième année aux yeux noisettes qui attendait qu’elle sorte. Aucune envie de se prendre la tête pour l’instant. Elle avait encore un essai à pondre en Sortilèges pour le lendemain et si elle ne le rendait pas, la prof allait lui demander des explications. Et elle n’avait pas le temps d’inventer un mensonge bancal qui tiendrait à peine la route. Mais avant tout, sa jolie boîte en bois aborigène. Sinon, elle ne tiendrait pas cinq minutes.

Emily Jones ne s’en rendait pas compte. Elle n’en avait aucune idée. Mais elle dépendait complètement des petits insectes bleu vif qui l’attendaient bien cachés sous son lit. Au début, elle les laissait planter leurs dards dans sa chair uniquement quand elle sentait sa déprime monter. Et puis avec le temps, elle avait l’impression que sa déprime ne la quittait plus. Donc elle se laissait piquer plus régulièrement. Et maintenant, c’était du systématique. Le matin avant le début des cours, à la pause de dix heures, après le déjeuner, à la pause de quinze heures, après les cours et juste avant d’aller se coucher. Et un peu plus quand elle avait trop croisé Marwin dans la journée. Mais déjà beaucoup trop. Mais elle n’en savait rien.

Emily marchait dans le froid, repensant à son devoir de Sortilèges. Les sorts informulés. Elle en aurait pour toute la nuit. Et après, elle s’étonnait de s’endormir en cours... La jeune australienne resserra un peu plus son écharpe autour de son cou et remonta la fermeture éclair de son manteau dans un frisson. Il commençait à faire de plus en plus froid et elle n’aimait pas ça. Toujours aussi frileuse malgré les années d’accommodation au milieu anglais. Ses doigts étaient toujours aussi gelés, ses lèvres toujours aussi bleues et son nez toujours aussi rouge. Son nez...

Emily fronça son nez plusieurs fois, rapidement, en prenant de petites inspirations. Cette drôle d’odeur qu’elle sentait... elle la connaissait. Elle ne l’avait pas sentie depuis longtemps. C’était... rha elle l’avait sur le bout de la langue. Elle le savait. C’était l’odeur de... le parfum de... Morgane. Hein ? Morgane ? Cherchez l’erreur. Morgane ne pouvait pas être là. Pourquoi ? Parce que Morgane avait terminé sa septième année en Juin, donc elle avait quitté Poudlard. Pourtant elle aurait juré que... la cigarette ! Ce n’était pas le parfum de Morgane qu’elle avait reconnu, mais l’odeur de la cigarette ! Encore un imbécile qui se détruisait la santé à fumer. Une imbécile pour être précise. Une fille brune. Emily était dans son dos. Sa réaction pourrait vous paraître bizarre, vous vous dites sûrement qu’elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas et vous auriez raison. Mais Emily ne savait que trop bien la destruction que pouvait apporter ces petits cylindres pleins de tabac. Quand tu fumes, socialement, tu bascules. Et tu fais tomber tous ceux qui sont autour de toi...


Dis, tu sais pas que la cigarette c’est mauvais pour la santé ?


Dernière édition par le Mar 17 Avr - 21:57, édité 1 fois
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Morgane Frost
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Sam 23 Déc - 20:58

Non, Morgane n'était pas schizophrène. Les schizophrènes sont malades de la tête, ce qui, malgré les apparences, n'était pas le cas de Morgane. Ses poumons avaient beau être déchiquetés, sa tête avait beau tourner, mais son esprit restait, lui, parfaitement clair. Et ce jour-là, elle n'était même pas défoncée. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la cigarette qui venait d'attérir sur l'herbe gelée et sèche dans un tourbillon de cendres était sa première depuis la veille. Le fait était que Morgane Cassiopée Frost avait décidé d'y mettre une fin définitive.

Sauf que ça ne marche pas toujours d'un coup, la preuve. Elle venait d'être confrontée aux difficultés limite insurmontables que connaît tout un chacun qui décide d'arrêter la cigarette. L'envie irrésistible d'en reprende une, une seule, ça ne peut pas faire de mal. Juste une clope, et ce sera la dernière, promis. La vieille sensation d'évasion s'était emparée de la jeune Gryffondor dès la première inspiration. A ce moment-là, arrêter la cigarette lui avait paru si absurde, au point qu'elle se soit demandé si elle n'était pas devenue folle. Pourtant, elle se rappelait les désastreux malaises dont elle avait été victime, et cette impression que le monde entier se mettait à tourner (presque comme quand vous êtes bourré), elle savait de manière parfaitement limpide que la seule façon d'en finir et de reprendre le calme de ses années passées était de se débarasser de ses réserves de clopes. Le tabagisme était vraiment "addictive".

Son esprit s'était une fois de plus embrouillé. Elle ne savait pas quoi faire. Son regard vide fixait la surface du lac sans vraiment la voir, tandis qu'elle restait immobile, la main toujours en l'air, comme si on l'avait pétrifiée. L'idée de tendre le bras et d'attraper la cigarette traînant sur le sol ne l'avait même pas effleurée. Vous savez, comme quand vous avez un imprévu et que vous n'avez pas de solution de secours. Vous ne pouvez rien faire, vous ne savez pas quoi faire, vous ne VOULEZ rien faire. C'était un peu l'état d'esprit de Morgane à cet instant-là.

Elle se serait repris en main sentant le froid qui attaquait violemment son enveloppe charnelle, aucun doute là-dessus. Elle n'était pas toquée au point de ne plus réaliser où elle se trouvait, qui elle était, etc. Mais sans doute cela serait-il arrivé un peu tard, au moment où elle serait littéralement frigorifiée, si une intervention externe ne l'avait pas tirée à ce moment-là de ses pensées entremêlées.

En fait, elle ne réalisa pas de suite que quelqu'un venait de lui adresser la parole. Elle avait vaguement entendu une voix résonner dans son dos, puis les mots avait lentement pris sens dans son esprit.
A ce moment-là, assez violemment, un tourbillon d'images se leva dans son esprit. Des images qui se superposaient automatiquement au froid qui la pétrifiait, à la clope abandonnée par terre, à toutes les réalités du moment, en fait.

Une voix cristalline, un regard plus bleu que le pacifique, des lèvres étirées en un sourire insouciant, une jeune fille courait sur la plage les cheveux dans le vent. Puis la même jeune fille levant les yeux au ciel, la même jeune fille lançant un regard de tueuse, la même jeune fille pinçant les lèvres en signe de désapprobation, la même jeune fille esquissant un sourire machiavélique, la même jeune fille recrachant incérémonieusement une gorgée de firewhisky dans une mine de dégoût, la même jeune fille faisant la bise au vieux barman de la Tete du Sanglier... Morgane eut presque envie d'éclater de rire. S'il existait une solution miracle pour vous redonner de l'énergie, ce serait bien celle-là. Une flopée de souvenirs.


Emily... avait-elle laissé échapper dans un chuchotement à peine audible, sans même s'en rendre compte. Puis, se rappelant que quelqu'un venait apparemment de l'interpeller, elle se retourna prête à balancer une réponse automatique.

Si je n...

Son regard croisa une paire d'yeux bleu océan. Le souffle lui manqua pour terminer sa phrase.

... EMILY ?!
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Emily Jones
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Dim 24 Déc - 2:07

La cigarette dont la fumée à l’odeur nauséabonde était parvenue aux narines de la jeune australienne était en train de se consumer entre les brins d’herbe gelés. Emily posa le pied sur le cylindre de papier et fit basculer tout son poids sur ses orteils pour écraser l’objet. Parce qu’en plus de se polluer les poumons, d’abîmer ceux des personnes qui sont à côté et de foutre la merde dans la vie des gens, les fumeurs avaient cette fâcheuse tendance à jeter leurs cigarettes par terre sans prendre le temps de les écraser. Et voilà comment les incendies et divers autres feux de forêt prenaient vie. Et en résidente d’un pays où des feux d’une violence sans nom se déclenchaient chaque été, Emily savait qu’il fallait prendre des précautions très particulières avec les éléments inflammables.

La jeune fille brune assise par terre mit de longues secondes avant de réagir. A croire qu’elle ne l’avait pas entendue quand Emily s’était adressée à elle. Ah oui, chose assez étrange aussi : les fumeurs sont dans leur monde. Un monde fait de tabac, de fumée, de filtres et que néant. Tout a beau s’écrouler autour d’eux, la cigarette passera toujours avant. C’est une chose qu’Emily n’avait jamais réussi à comprendre. Etre dépendant de quelque chose au point de le faire passer avant les personnes qui nous entourent. Jamais elle ne pourrait faire ça. Jamais elle ne pourrait être dépendante. Du moins le croyait-elle...

Quand elle se retourna enfin, Emily croisa ces yeux chocolats qui la firent frissonner. Non. C’était impossible. Et pourtant ce visage, ce regard, cette expression, elle les connaissait par cœur. Morgane. La seule Morgane. L’unique Morgane. Celle qu’elle avait rencontrée dans un rayon de la bibliothèque tard un soir en première année. Celle avec qui elle avait fui Rogue cette même soirée. Celle avec qui elle s’était négligemment bourrée la gueule dans un bar mal famé de Pré-au-Lard en deuxième année. Celle avait qui elle jouait pour un bracelet depuis des années...

Le bracelet. L’argent du bijou scintillait au poignet pâle et frêle de Morgane comme le Graal entre les mains du roi Arthur. Le regard bleu d’Emily ne put qu’être attiré par l’objet et ses yeux ne le lâchèrent plus. Elles avaient tout donné pour ce bracelet. Elles avaient tout fait, tout dit, tout osé pour lui. Emily aurait pu donner sa vie pour ce bracelet s’il l’avait fallu. « Les copines d’abord ». C’était ça ce bracelet. Leur amitié. Ce bracelet avait fait qu’Emily avait enlevé la cigarette entre les lèvres de Morgane, qu’elle avait déposé une couverture sur ses épaules trempées, et qu’elle l’avait veillée toute la nuit le soir où Frost était rentrée complètement morte. Ce bracelet avait fait que le cœur d’Emily faisait toujours un bond quand elle apprenait que Morgane avait fait un énième malaise et qu’elle allait passer la nuit à l’infirmerie pour ne pas la laisser seule. Ce bracelet avait fait qu’Emily avait toujours été là.

Mais l’amitié unilatérale, ça ne fonctionne pas. Ce n’est pas de l’amitié. Et Emily s’en était rendue compte quand cet été, elle n’avait reçu aucune réponse à ses lettres. A partir du moment où Morgane avait quitté Poudlard, elle avait complètement oublié tout ce qui s’y rattachait. Rayée de la liste la petite brune à l’accent australien avec qui elle était restée pendant toute son adolescence...

Mais aujourd’hui, elle était là. Pourquoi ? Tout ce que le cerveau d’Emily arrivait à émettre c’était « pourquoi ? ». Pourquoi l’avait-elle lâchée ? Pourquoi ne voulait-elle plus d’elle ? Pourquoi gardait-elle ce bracelet au poignet ? Pourquoi était-elle revenue ? Rendre visite sûrement. Oui, elle devait aller voir Lyle, ou même Yuna. Elle devait avoir des contacts avec eux... Ou même Wildens. Oui, elle devait venir pour Wildens.


C’est bien, tu te souviens encore de mon prénom.

C’était à peine si Emily avait pu articuler ces mots avec ce maudit sanglot qui lui montait dans la gorge. Elle avait beau être furieuse, se dire qu’elle s’en fichait après tout, que si Morgane ne voulait plus d’elle, c’était elle qui y perdait plus qu’Emily, elle n’arrivait quand même pas à contrôler les larmes qui emplissaient ses yeux. Mais elles ne couleraient pas. Pas question. Elle ne savait pas comment réagir. Elle aurait pu se jeter sur elle et la frapper aussi fort qu’elle aurait pu. Elle aurait pu se jeter dans ses bras en lui disant qu’elle lui manquait terriblement. Elle aurait pu partir sans demander son reste. Mais elle ne pouvait pas. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était rester là, paralysée par l’émotion, et attendre que ça passe.
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Morgane Frost
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Jeu 28 Déc - 12:49

Je ne sais pas à quoi Morgane s'était attendue, elle ne le savait pas elle-même. Le fait de revoir Emily à moins de deux mètres d'elle avait soulevé un tourbillon de souvenirs rattachées à la petite brune à l'accent australien. C'est comme si les trois mois silencieux qui les avaient séparées n'existaient plus. C'est comme si elles ne s'était jamais quittés, les larmes aux yeux, en juin dernier. Elle avait envie de se jeter sur elle, de la serrer dans ses bras, de revivre ce qu'elles avaient vécu pendant toutes ses années. Oui, Emily lui avait énormément manqué. En conséquence de cela, la réaction d'Emily l'avait carrément surprise. Pendant pas moins d'une seconde, elle resta comme figée par les mots qu'elle venait d'entendre. Tous ces souvenirs plus la cigarette lui avait fait oublier l'égoisme dont elle avait fait preuve durant les vacances. Elle n'y avait plus songé depuis longtemps, à ces paquets de lettres qu'elle n'avait même pas eu le courage (ou l'envie ???) d'ouvrir. Au point qu'elle ne comprit pas de suite le sens des paroles d'Emily.

La réponse avait été tellement surprenante, tellement brusque, tellement inattendue, que Morgane crut un instant avoir perdu la parole. Elle ne savait en effet pas quoi lui dire, pourtant elle savait qu'Emily avait raison sur toute la ligne. Elle savait pertinemment que son amie avait mille raisons de ne plus lui adresser la parole. Que tout était de sa faute. Morgane Frost était une véritable machine à problèmes. Elle avait connu nombre de relations alambiquées, presque toutes en fait. Son père, Wildens, Lyle, pour ne citer que quelques exemples. Et maintenant Emily. Elle qui avait toujours tendance à critiquer les autres, bien trop orgueuilleuse pour culpabiliser et se remettre en cause. Mais elle commençait à comprendre que peut-être, éventuellement, le problème venait d'elle.

Pourtant, elle n'arrivait pas à se remettre totalement en cause. Une petite et sombre pensée traversa son esprit. Tellement petite et tellement sombre, en fait, que Morgane elle-même eut du mal à l'intercepter. Si jamais Emily décidait de ne plus lui adresser la parole, Morgane savait d'ores et déjà qu'elle ne le comprendrait jamais. Pourtant, tout son bon sens lui dictait que son amie aurait raison, raison sur toute la ligne. Mais son orgueil, son je m'en foutisme, son attachement à Mily, sa Morganitude je dirais, l'empêchaient d'accepter le fait qu'une amie puisse refuser tout contact à cause d'une dizaine de lettres non écrites. A cause de quelques litres d'encre non bousillés. Matérialiste ? Non, tout simplement Morgane.

Son regard parcourait Emily, comme si la jeune fille pouvait l'aider de quelque manière que ce soit à trouver une réplique convenable. A pondre une excuse convenable. Même si aucune excuse, elle le savait, ne pouvait aider à arranger la situation. Son regard glissa le long du corps d'Emily pour s'attarder finalement sur son pied droit, qui avait écrasé la cigarette qui s'était échappée de sa main. La cigarette... Morgane avait besoin d'une cigarette. Hic et nunc.

* Non, Morgane, résiste. Pour Em. *

Elle releva les yeux et leurs regards se croisèrent un instant. Le regard d'Emily avait ensuite dérivé vers le bijou étincelant qui encerclait le poignet droit de Morgane. Le bracelet... Morgane l'avait presque oublié. Elle ne s'en était jamais séparée, depuis son départ de Poudlard. Ce bracelet était rattaché à beaucoup trop de souvenirs, et certes, elle voulait briser tous les liens avec son passé, mais quelque chose de fort l'avait empêchée d'envoyer le bracelet au fin fond de son placard.

Prenant son courage à deux mains, elle ouvrir la bouche pour répliquer, mais la referma aussitôt. Elle séchait littéralement. Finalement...


Em, je sais pas quoi te dire. Vraiment pas.

* Ben alors ne parle pas -_- *

* Dégage, toi *


J'aimerais bien pouvoir te dire que je suis désolée, mais l'ennui c'est que je ne le suis pas. Puis ce serait trop naze comme excuse. Puis c'est pas mon style. Puis......... Em je suis DESOLEE !!!!!!! Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- 18
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Emily Jones
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Ven 29 Déc - 0:10

Les doigts de Morgane s’étaient crispés au niveau de la poche de son manteau. Ce geste, si discret et anodin en apparence, n’avait pas échappé à Emily. Elle savait très bien ce que ça voulait dire. Cela signifiait que tout ce que Morgane attendait, c’était qu’Emily se tire pour pouvoir rallumer une cigarette. L’australienne leva les yeux au ciel dans un soupir à peine perceptible et hocha doucement la tête de droite à gauche, signe que toute tentative était vaine. Pourquoi essayer de tirer quelque chose de Morgane Frost ? Elle n’en avait absolument rien à faire, seules ses maudites clopes l’importaient.

La réponse de Morgane laissa Emily sans voix. Le sanglot qui s’était lentement formé tout au creux de sa gorge fut immédiatement ravalé et les larmes qui lui emplissaient les yeux, lui brouillant la vue, disparurent instantanément. Emily fixa Morgane des ses yeux bleus grands ouverts pendant une longue minute. Sans bouger. Sans ciller. Presque sans respirer.

Elle n’arrivait tout bonnement pas à croire que Morgane avait osé lui dire ça. C’était tout ce qu’elle trouvait à dire ? Qu’elle n’était pas désolée. Qu’elle ne regrettait pas de l’avoir fait mourir d’inquiétude. Sachant que sa meilleure amie vivait seule à Londres et avait tendance à faire des malaises dès qu’elle allumait une cigarette. Emily avait imaginé le pire. Elle s’était torturée l’esprit tout l’été, se demandant ce qu’il avait pu lui arriver, si seulement elle allait bien. Elle avait tout fait, les lettres par dizaines, les beuglantes, leur miroir à double sens et divers autres rites magiques. Si bien qu’elle avait reçu plusieurs lettres du ministère la prévenant que la magie durant les vacances était interdite aux mineurs. Mais après tout, cette réaction n’aurait pas dû l’étonner. C’était tout Morgane. Se foutre du monde entier et ne penser qu’à soi. Seulement d’habitude, « le monde entier » n’incluait jamais Emily.

Les premiers instants après avoir reconnu Morgane, Emily avait éprouvé du soulagement. Elle était rassurée de voir que sa paranoïa était encore et toujours exagérée, qu’elle était encore en vie et qu’elle allait bien (enfin, aussi bien qu’une fille accro à la clope pouvait aller). Mais cette émotion avait maintenant laissé sa place à une rage et une haine d’une intensité sans nom. Morgane Frost, l’autoproclamée « meilleure amie » d’Emily avait osé la laisser penser les pires choses du monde. Les copines d’abord... N’importe quoi. Ça ne voulait plus rien dire. Plus rien.


J’arrive pas y croire...

Emily s’était prise le front entre les mains et les avait laissées glisser le long de son visage. Apparemment, Morgane trouvait sa présence à Poudlard tout à fait normale. Comme s’il était dans la logique des choses qu’elle revienne alors qu’elle avait terminé sa septième année en juin. La seule raison d’un retour évident de Morgane serait qu’elle ait raté ses A.S.P.I.C. ... Oh mais ! Non... Quoiqu’après tout, tout était possible avec elle. Elle avait catégoriquement refusé de parler de ses épreuves après les examens... Elle avait dit qu’elle ne voulait pas se prendre la tête en statistiques... Elle avait échoué. Et elle revenait. Sans rien dire. Est-ce qu’elle espérait vraiment passer une autre année à Poudlard sans jamais croiser Emily ? C’était techniquement impossible.

J’arrive pas à croire que tu te foutes aussi ouvertement de ma gueule !

Pour la première fois en six ans maintenant, Emily avait haussé le ton contre Morgane. C’était simple, Emily Jones ne s’énervait jamais. Ou plutôt, que très rarement. Il fallait vraiment la mettre hors d’elle pour qu’elle se mette en colère. Comme quoi, la septième année bis avait fait fort. Furieuse, Emily retira son pied du mégot écrasé, se retourna et, sans un regard pour Morgane, prit la direction du château.
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Ven 29 Déc - 1:39

Morgane, au contraire, autrefois si passive, se mettait facilement en rogne depuis qu'elle se privait de clopes. Le moindre petit truc, le moindre accrochage suffisait à la mettre hors d'elle. Comme ce matin par exemple, où elle avait failli renverser sa tasse de café sur Wakefield simplement parce qu'il avait mis plus de cinq secondes à réagir quand elle lui avait demandé le sucre. Ou encore la veille, dans la salle commune, lorsqu'elle surprit deux Gryffondors l'observer avec des yeux ronds. "C'est pas l'ancienne préfète elle ?? Qu'est-ce qu'elle fiche encore à Poudlard ??"

En fait, en décrochant de ce monde utopique dans lequel le tabac l'avait si longtemps enfermée, elle se rendait progressivement compte à quel point la réalité était bourrée de problèmes. A quel point elle détestait Poudlard. A quel point toute cette histoire de redoublement l'agaçait. Elle en voulait à son père de l'avoir obligée à retourner dans l'endroit qu'elle avait cru quitter pour toujours. Et maintenant elle devait faire face à tous les problèmes qu'elle s'était crées. Seule.

Oui, seule, parce que tous ses amis d'avant semblaient l'avoir jetée. Elle qui avait cru pouvoir passer une année agréable. Pour quitter Poudlard avec une flopée de souvenirs agréables. Ca aurait changé de l'ordinaire. Mais apparemment, l'être humain était destiné à rester enfermé dans le monde qu'il s'était crée à la base sans jamais pouvoir s'en extirper. Changer son mode de vie, arrêter de fumer, changer du tout au tout... au final, toutes ses affirmations ne relevaient que du blabla. On comprenait le succès de tous ces bouquins psychologiques. Les gens avaient vraiment ENVIE d'y croire. Mais l'envie seule ne suffisait pas.

Tout ça pour dire que Morgane n'arrivait plus vraiment à maîtriser ses émotions. Elle se mettait en colère au moins trois fois par jour, pour des broutilles qui plus est, et elle pouvait tout aussi bien se mettre à rire en se roulant par terre - sauf que le coeur n'y était pas. Et là, le fait qu'Emily s'enferme dans son point de vue et refuse de la comprendre, elle, l'énervait plus que tout le reste.

De son côté, elle n'arrivait pas à croire comment le simple fait de ne pas avoir écrit de lettre pouvait avoir de telles conséquences. Elle connaissait des gens qui ne s'écrivaient plus pendant des mois, voire même des années, et qui n'en faisaient pas tout un plat, qui restaient tout de même amis. Des amis, c'était fait pour se comprendre et éventuellement s'aider. Emily aurait du la comprendre, elle aurait du comprendre son besoin d'isolement, elle aurait du comprendre le fait que Morgane ait besoin de respirer pendant deux mois sans avoir toutes à s'expliquer!! Egoiste, elle l'avait toujours été. Tout le monde l'est, à un degré variable. Sauf que cet egoisme avait toujours été poussé vers le fond, refoulé, entre autres par le bracelet argenté et les fameux "les copines d'abord". Egoisme, qui avait éclaté au grand jour pendant les trois derniers mois et que Morgane avait été incapable, qu'elle ne voulait pas, repousser. Elle avait tiré un trait sur son passé, et ne s'était préoccupé que de sa propre personne. Et le pire c'est qu'elle s'y était fait. Ca lui avait plu.

Et maintenant qu'elle avait à nouveau replongé dans un monde bourré de problèmes, dans un monde bourré de responsabilités, elle se sentait tout simplement larguée. Et le fait qu'Emily refuse de la comprendre, le fait que sa meilleure amie la laisse seule en cette période de réadaptation, ça, elle n'arrivait pas à le digérer.

En cet instant, elle était le sombre côté de Morgane Frost, un concentré de ses défauts, et elle se foutait de tout. Et de tout le monde. Elle courut à la suite d'Emily, l'aggripa plutôt violemment par l'épaule, et l'obligea à se retourner. Son expression mêlait colère, détresse, et incrédulité.


Et moi j'arrive pas à croire que tu fasses tout un plat de quelques lettres de rien du tout !!!

Et bien sûr, en cet instant, tout ce qui se dissimulait derrière ces "quelques lettres", toutes les conséquences et implications, tout ça n'existait pas dans l'esprit de Morgane Frost. Elle était bien trop aveuglée par ses propres problèmes pour ne serait-ce que penser à ceux des autres.
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Emily Jones
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Ven 29 Déc - 17:36

C’était rare une Emily en colère. Ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait voir ça. Et ce n’était pas n’importe qui qui pouvait se vanter d’avoir accompli un acte pareil. En presque six ans, c’était la première, seule et unique fois que Frost avait droit aux foudres de Jones. Emily était restée la tête haute même si ses mains tremblaient comme jamais et tentait de marcher aussi droit que possible. Que Morgane ait besoin de solitude, elle pouvait très bien le comprendre. Elle l’avait toujours compris. Toutes ses sautes d’humeur, elle les avait acceptées. Mais qu’elle la laisse absolument sans aucune nouvelle, sans même un quelque chose pour lui dire qu’elle était toujours en vie, ça elle ne le comprenait pas. Elle avait eu peur. Pour rien.

La main de Morgane se referma brusquement sur l’épaule d’Emily. Elle sentait ses doigts s’agripper à elle avec force et violence. Si son manteau n’avait pas été aussi épais, elle aurait probablement senti les ongles de Frost s’enfonçant dans sa peau. Le corps de la jeune Gryffondor suivit le mouvement même si instinctivement, elle s’était raidie. Emily se retourna donc, pour faire face à une Morgane au regard noir et furibond. Elle n’avait pas nié. Elle la prenait vraiment pour une conne. Au fond, il y avait peut-être une raison... Elle n'avait rien compris. Emily enleva brutalement la main de Morgane de son épaule et se mit à crier aussi fort qu'elle.


« Quelques lettres » ? Tu crois que c’est ça le problème ? J’en n’ai rien à foutre de tes lettres ! Je me suis inquiétée pour toi Morgane ! Et j’avais besoin de toi.

Ah... Voilà qui est intéressant. C’était ça le vrai problème dans l’histoire. Emily avait eu besoin de Morgane et son amie n’avait pas été là pour elle. Emily avait soutenu Morgane jusqu’au bout, allant même jusqu’à s’engueuler avec Marwin pour défendre son amie. Elle avait fait passer Morgane avant Marwin. Parce que quand on a seize ans, la meilleure amie est plus importante que le petit ami. Les copines d’abord. C’était la règle. Et cette dispute l’avait complètement retournée. Elle qui avait toujours été la plus forte, celle dont on avait besoin, s’était retrouvée complètement perdue. Et pour pouvoir digérer la situation, il fallait absolument passer par une étape. La fameuse étape où l’on se retrouve en robe de chambre, avec un énorme pot de crème glacée et une unique cuillère, des mouchoirs partout. Celle où il y a quelqu’un pour vous offrir son épaule et quelques mots de réconfort. Mais Emily n’avait pas pu passer par cette étape pourtant indispensable à un bon rétablissement. Elle avait toujours eu une confiance aveugle en Morgane. Elle était la seule à qui elle pouvait tout dire sans peur d’être jugée. Même cette histoire de Billywigs... Elle aurait été la seule à qui Emily en aurait parlé. Mais au moment où elle avait eu le plus besoin d’elle, Morgane n’avait pas été là.

J’ai toujours été là quand tu as eu besoin de moi, TOUJOURS ! Et pour une fois, une seule fois, c’est moi qui avais besoin de toi ! Et je me suis retrouvée toute seule.

C’était la part d’égoïsme en Emily qui remontait à la surface. Elle qui avait toujours fait passer les autres avant elle-même, qui était prête à tous les sacrifices pour ses amis, elle aurait aimé un peu de reconnaissance. Ou du moins un peu d’attention. Elle ne pensait pas que c’était trop demandé que de sentir la réciprocité de leur amitié. Mais quelle amitié ? Depuis le déclin évident de Morgane un soir de pluie, cette amitié s’était transformée en une relation unilatérale. Emily donnait et Morgane prenait. Et c’était tout. Qu’est-ce qu’il représentait ce bracelet finalement ? Pourquoi avoir fait tout ça ? Pour se voiler la face ? Pour se faire croire qu’il existait encore quelque chose quand il n’y avait plus rien ? Un leurre.

Je vais t’apprendre une bonne chose Morgane. L’amitié ça fonctionne dans les deux sens. Sinon, c’est plus de l’amitié. C’est du profit.

C’était ça leur relation. Du profit. Et quelqu’un qui était assez stupide pour se laisser faire. Ou trop désespérée. Finalement, Emily était loin d’être aussi forte qu’elle se l’était imaginé. Elle était même faible.


- C'est un peu plus court que ce que je m'étais imaginé. Mais j'ai dit tout ce que je voulais dire -
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Morgane Frost
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Lun 1 Jan - 9:28

-hj- premier message de l'année ! (l'année s'annonce triste mdr) Dsl si je fais chuter ça trop vite, c'était trop tentant *O* Donc la chanson c'est Don't Speak de No Doubt (double *O*) -hj-


You and me
We used to be together
Everyday together, always


Le fait était que Morgane avait du mal à définir le problème de façon précise. Elle déglutit difficilement. Elle n'arrivait pas à comprendre où ça avait cloché exactement. Le nombre de conneries qu'elle avait fait avait atteint des records presque inimaginables pendant les deux dernières années. Elle se rappelait parfaitement bien - aussi bien que son cerveau d'intoxiquée le lui permettait - tous ces fois où elle avait eu tort... Un nombre de fois incalculable. Ne serait-ce que le jour où elle avait commencé à fumer - sa toute première clope (ce qui est probablement la plus grosse des conneries qu'il lui ait été donné de faire)... Emily avait été là. Elle se rappelait sans trop de mal la gueule de bois de son amie un matin sur trois, et ce pendant plusieurs semaines d'affilée, lorsqu'elle se réveillait à l'infirmerie sans comprendre ce qui lui était arrivé. Toutes ses fois où Emily avait eu de bonnes raisons de la jeter. Et toutes ces disputes qu'Emily avait eues avec les autres à cause de Morgane. Son regard noisette était plongé dans celui bleu océan d'Emily, mais, tandis que celui de son amie exprimait l'indignation, l'amertume, le refus absolu, buté de céder, celui de Morgane n'exprimait plus rien. Vide, transparent. Emily avait plaqué Marwin et c'était en partie de sa faute. Morgane en était parfaitement consciente et malgré les apparences, elle en avait été profondément touchée. Mais ce n'est que maintenant qu'elle réalisait combien de sacrifices Emily avait faits pour sa meilleure amie et cette meilleure amie n'avait même pas été fichue de la remercier en lui écrivant quelques lignes. Elle se rendait compte de son égoisme, qui avait atteint ses limites mais c'est LA que ça clochait. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi Emily la lâchait MAINTENANT, au moment où elle avait le plus besoin d'elle. Pourquoi, au terme d'autant de sacrifices, ne pas l'avoir lâchée avant, pendant qu'elle était encore à Poudlard et profitait égoîstement de son amie. Avait-elle vraiment commis la plus grosse des gaffes en ignorant les lettres ? Le fait de ne pas écrire une lettre était-il réellement plus grave que le fait d'avoir commencé à fumer ? Le fait d'en oublier une autre, puis une troisième.. était il réellement plus problématique que le fait de se suicider à petite dose ? Ou alors était-ce simplement la goutte qui avait fait déborder le vase ?

I really feel
That I'm losing my best friend
I can't believe
This could be the end


Tant de questions menaient une danse endiablée dans son esprit. Tant de questions, mélangées à des bribes de pensées emmêlées, indémélables. Leur relation avait toujours été stable, le fameux "les copines d'abord" avait toujours suggéré une amitié à vie. Jamais une dispute ne s'était encore immiscée dans leur amitié, jamais elle n'avait ne serait-ce qu'imaginé qu'un jour tout serait fini. Le fait que quelques trois mois de silence puissent dissoudre quatre ans d'amitié de façon aussi brusque, briser ce lien solide de façon aussi inattendue et inimaginable dépassait tout simplement les capacités de compréhension de Morgane.

[...]
Don't speak
I know just what you're saying
So please stop explaining
Don't tell me cause it hurts


Une larme discrète s'était formée au coin de son oeil gauche, qu'elle avait discrètement séchée du revers de sa main, prétextant avoir de la poussière dans les yeux. Elle réalisait parfaitement son erreur, tout en refusant de se l'admettre. Une erreur ne lui avait jamais encore été aussi fatale, et Dieu s'il existe sait qu'elle en avait commis des erreurs en dix huit ans. Elle s'en voulait de s'être emportée, mais elle savait à la fois que le contraire n'aurait pas été possible, elle était bien trop fière pour reconnaître ses erreurs. Bien trop fière pour culpabiliser. Mais à mesure que les secondes passaient, à mesure que son regard transperçait celui de sa meilleure amie, Morgane se rendait de plus en plus compte de sa stupidité. D'une certaine instabillité qui s'était peu à peu ancrée dans leur relation en l'espace de deux ans, et qu'elle n'avait jamais vraiment réalisée, d'une part rendue bête et stupide et odieuse et nulle par la cigarette, et d'une autre part parce qu'elle était trop préoccupée par ses propres soi disant problèmes. Une telle amitié ne pouvait pas durer. Et si seulement elle s'était bougée avant LE moment, si elle avait fait le moindre petit effort pour la préserver, tout aurait pu être différent. Radicalement différent. Emily avait eu besoin d'elle. De la fille qui s'était promis, il y avait quatre ans de cela, de la protéger et de la soutenir. Elle pensait qu'elle pouvait mourir pour elle. Oui, elle le croyait... grossière erreur. Emily avait passé un été merdique parce que sa meilleure amie n'avait pas été là pour la rassurer quand elle allait mal. Emily avait passé un été merdique parce qu'elle s'était inquiétée pour Morgane qui, quant à elle, se la coulait douce enfermée dans son univers pourri de l'intérieur, de l'extérieur, et en surface sans se préoccuper de rien.

Don't speak
I know just what you're thinking
I don't need your reason
Don't tell me cause it hurts.


Emily avait raison. Morgane ne se souvenait pas d'une seule fois où son amie n'avait pas été là pour elle lorsqu'elle en avait eu besoin. Et elle ne se rappelait pas une seule fois où Emily avait vraiment eu besoin d'elle. Et là... ces paquets de lettre auraient dû la mettre sur la piste. Quelqu'un qui se porte bien n'écrit pas une fois par semaine en voyant l'absence totale de réaction de l'autre côté. NON! Même pas! Elle n'aurait même pas dû se poser des questions. Il n'y avait aucune, aucune question à se poser. Ce qu'il fallait faire, c'était REPONDRE. Simplement prendre sa plume, ouvrir son pot d'encre et écrire. Et là, tout aurait pu être différent.
Elle n'osait même plus regarder Emily en face. Elle se serait bien bouchée les oreilles, si elle n'était pas certaine que le geste serait mal vu. Elle n'avait aucune envie d'entendre Emily enfoncer le clou. Elle n'en avait plus besoin. Le clou en question était déjà solidement ancré dans son esprit. Rien, en cet instant, absolument rien ne pouvait l'enlever. La réalité lui était brutalement retombé dessus et elle ne s'était encore jamais sentie aussi impuissnte et aussi fautive qu'à cet instant là.


Our memories
Well, they can be inviting
But some are altogether mighty frightening
As we die both you and I
With my head in my hands
I sit and cry.


L'amitié partiale ça ne fonctionne pas. Emily avait une fois de plus raison et Morgane le savait. Elle avait été profondément blessée dans son amour-propre mais elle savait que son amie n'avait aucune raison de mentir. Tout ce qui était refoulé en elle depuis voilà deux ans était en train de s'évacuer et Morgane en payait les frais. Cette notion d'amitié partiale venait de s'immiscer brutalement dans son esprit, et à mesure qu'elle se rappelait ce qui lui restait de souvenirs (assez nombreux quand même), elle s'avouait de plus en plus qu'elle avait été une amie indigne, sans même s'en rendre compte.
Elle n'avait pas besoin de ça. Elle ne voulait pas que ça se finisse comme ça. Elle ne voulait pas que ça se finisse tout court d'ailleurs. Elle avait encore besoin d'Emily. Mais elle savait qu'après tout ce que cette dernière avait enduré, elle demandait la lune. Elle n'avait rien, absolument rien à dire. Pas même une de ces répliques débiles avec des arguments improvisés qui ne tenait pas la route dont elle seule avait le secret. Non, elle n'arrivait pas à y croire. Pas maintenant. Pas Emily, merde!
Elle avait envie de se jeter sur son lit et de sombrer dans ses couvertures pour toujours. Elle avait envie de pleurer. Pour la première fois depuis ce qui devait être cinq mois ou plus, Morgane avait envie de verser toutes les larmes de son corps, loin d'ici, quelque part sur une île déserte.
Il n'y a que la vérité qui blesse.


[...]
It's all ending
I gotta stop pretending who we are...
You and me
I can see us dying
Are we ?


Elle en avait marre de voir ses souvenirs défiler devant ses yeux. Elle ne pouvait pas supporter ne serait-ce qu'une seconde de revoir tous ces moments passés avec Emily. Pas dans son état actuel. Pas avec une Emily furibonde plantée à moins de deux mètres d'elle. Elle avait envie de partir. Il ne fallait plus se voiler la face, elles n'avaient plus rien à se dire. C'était terminé.
* Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- 17 *
Etait-ce vraiment terminé ? Une si belle amitié pouvait-elle, avait-elle seulement le droit, de se briser de cette façon-là ?! Morgane savait que si elle restait là, elle éclaterait en sanglots, ce qui d'ailleurs arriverait de toute façon mais elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas pleurer devant Emily. Elle ne voulait pas montrer sa faiblesse.
Mais quelque chose l'avait empêchée de partir. Elle pensait que rien, nothing, nichts, nada! ne pouvait l'empêcher de quitter ce parc qui respirait une amitié blessée, une blessure irréparable. Il fallait vraiment qu'elle ait une bonne raison de rester. Et la raison en question entourait actuellement son poignet droit. Depuis juin dernier, elle ne s'était encore jamais séparé de ce bracelet. Même si elle l'avait voulu, elle n'aurait pas pu. La force qui s'en dégageait était plus forte que l'envie de le balancer par la fenêtre.
Son regard s'était attardé un moment sur bijou argenté. Et si...? Non, laisse tomber Morgane, c'est irréparable je te dis. C'est fini tout ça, fini. Ce n'est pas un jeu débile qui va pouvoir tout arranger. Tu vas devoir te débrouiller seule, désormais...
Enfoiré de petite voix, elle n'était jamais là au bon moment et toujours là au mauvais. Rien que pour faire le contraire de ce que son prétendu bon sens lui dictait, et aussi parce qu'elle ne pouvait garder ce bracelet, ça lui ferait trop mal parce qu'elle savait déjà que même sous la menace d'un pistolet braqué sur sa tempe, elle serait incapable de le détruire ou s'en séparer définitivement, elle arracha le bracelet de son poignet et le lança sans plus d'hésitation à Emily.


Cap de me pardonner ?
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Emily Jones
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2Lun 1 Jan - 23:57

Emily était faible. Trop faible pour s’apercevoir que c’était terminé. Non, en fait c’est faux. Elle le savait. Elle s’en était rendue compte à la seconde où elle avait vu Morgane arriver, totalement détruite. Sans vraiment savoir ce qu’il s’était passé, comment ça s’était passé, ou pourquoi ça s’était passé, elle avait senti que son amie avait changé. Il lui avait suffi de regarder au fond des yeux chocolats de Morgane pour y chercher cette lueur qui faisait d’elle ce qu’elle était. Elle. Recherche vaine. Elle n’y avait rien trouvé. Plus rien. Mais elle avait été trop faible pour l’accepter. Trop faible pour accepter qu’il n’y avait plus rien. C’était terminé, bel et bien fini. Plus aucune amitié. Juste cette souffrance qui lui comprimait le cœur comme s’il était prisonnier dans un étau. Seulement ce semblant d’amour si fort et si beau, à vous en mettre les larmes aux yeux, qu’elle s’était persuadée d’éprouver pendant ces deux années vides de sens. Alors qu’elle ne faisait que fermer volontairement les yeux devant la vérité. Morgane n’était plus Morgane. Elle n’était plus la Morgane qui avait promis à Emily de lui offrir sa vie d’un simple regard et par un bijou en argent.

Le regard de Frost, quelques minutes auparavant si empli de colère et d’incompréhension, s’était maintenant restreint à du néant. Inexpressif, il se noyait ans l’océan réduit en les deux prunelles d’Emily. La jeune australienne n’essayait même pas de comprendre ce que ça pouvait vouloir dire. Absence d’intérêt, prise de conscience soudaine ou départ dans son monde, cette partie de son être qu’Emily n’avait jamais su percer, la porte de ce monde lui ayant toujours été fermée.

C’était vrai : pourquoi maintenant ? Pourquoi Emily lâchait-elle Morgane maintenant ? Parce que c’était seulement quand elle s’était retrouvée seule, à l’unique moment où la présence de Morgane était impérative, qu’Emily avait compris. Elle avait compris que malgré tous ses efforts pour se voiler la face, pour se cacher ce qu’au fond elle savait parfaitement, il y avait toujours cet étrange sentiment, au fond d’elle-même, que ça ne servait absolument plus à rien. Jamais plus elle ne pourrait se faire croire à elle-même que leur relation était saine. Jamais plus elle ne pourrait faire semblant. Il avait juste fallu que Morgane lui prouve ce qu’elle savait déjà mais avait toujours refusé d’admettre : qu’elle ne l’aimait pas. Ou du moins, qu’elle ne l’aimait plus. Plus comme avant.

Frost et Jones, ça avait toujours été une évidence. Pour tout le monde. Pour Morgane et Emily avant tout. Elles se vouaient une confiance et un amour sans bornes ni limites. Prêtes à tout pour l’autre. Emily aurait été prête à mourir pour Morgane. Elle aurait même été prête à tuer pour Morgane. Voire pire s’il l’avait fallu. Sans aucune hésitation ni aucun regret. Elle s’était disputée, elle s’était battue, autant physiquement que verbalement pour la défendre contre n’importe qui et n’importe quoi. Elle avait perdu Marwin pour Morgane. Il avait sans nul doute été le plus grand de ses sacrifices. Le plus douloureux. Le plus terrible. Et il avait été le plus destructeur. Il avait complètement anéantie Emily de l’intérieur. Mais elle l’avait fait. Pour Morgane. Et même si jamais, au grand jamais, elle n’aurait osé demander une telle expiation à Morgane, elle avait au moins espéré un peu de soutien. Juste quelques minutes de son temps pour la laisser hurler sa douleur. C’était tout ce dont elle avait besoin. Un peu d’affection.

La brutalité dont faisait parfois preuve Morgane, aussi soudainement qu’elle redevenait douce la seconde d’après, avait toujours surpris Emily. Elle ne s’y était jamais habituée. Ce jour-là, malgré les circonstances, ne faisait pas exception à la règle. Quand Morgane tira sur le bracelet avec violence avant de l’arracher de son poignet, manquant d’en briser la fermeture, Emily sursauta légèrement. Elle ne s’attendait pas à tant de férocité dans son geste, bien qu’une réaction brusque ne l’aurait pas étonnée. Voyant le bijou scintillant jeté dans les airs, le réflexe psychomorphologique d’Emily fut de tendre la main pour y recevoir le bracelet. Elle le regarda quelques millièmes de secondes, dans un instant d’émotion qu’elle seule pouvait comprendre. Son bracelet, leur bracelet, qu’elle n’avait pas touché depuis des mois, entre ses doigts, brillant de mille feux. On lui aurait annoncé qu’il existait un moyen de sauver l’humanité de la souffrance et de la maladie, elle n’en aurait pas été plus émue.


Cap de me pardonner ?

Le regard Pacifique d’Emily quitta instantanément le bijou pour rencontrer les yeux si bruns de Morgane. Soit elle avait tout compris, soit elle n’avait rien compris. Son unique désir en cet instant était de lui répondre que oui, elle la pardonnait, sans hésitation, qu’elle lui avait manqué, qu’elle l’aimait plus que n’importe quel être humain sur cette planète. Bref, tout ce qu’elle aurait aimé entendre de la bouche de Morgane en fait. Mais Emily ne pouvait pas prendre le risque de souffrir encore une fois d’une amitié inexistante, imaginaire et fictive. Elle était à peine en train de faire le deuil de ce pseudo sentiment d’amour intense, plus puissant encore que la passion, qu’elle avait cru avoir au plus profond de son cœur. Il fallait qu’elle continue, qu’elle avance. Sans Morgane. C’allait être l’expérience la plus difficile qu’elle devrait vivre. Et elle n’avait aucune envie de voir ce que ça allait donner.

De sa main gauche, elle attrapa celle de Morgane et la tourna paume vers le ciel. Sa main droite y déposa le bracelet dont le métal reflétait les rayons du soleil descendant dans le ciel. Elle referma ensuite les doigts de Morgane sur le bijou et lâcha sa main en douceur.


Je ne sais pas Morgane. Je ne sais vraiment pas.

A ce moment-là, elle sentit que la conversation était terminée. Elle avait besoin de temps. C’était à elle de s’enfermer dans sa solitude, dans son antre de mystère. Cette fois, c’était elle qui avait le choix. Elle pouvait continuer à se voiler la face. Mais ça, c’était hors de question. Elle pouvait aussi rayer complètement Morgane de sa vie. Mais ça, c’était trop dur. Et elle pouvait laisser la douleur s’atténuer. Elle n’arrivait pas à imaginer une seule seconde que son chagrin pourrait prendre fin et que leur amitié pouvait ne pas être morte. Le temps atténue les souffrances parait-il. Serait-ce le cas cette fois-ci ? En marchant vers le château, après avoir laissée Morgane sans un mot de plus, ces pensées ne perturbaient déjà plus son esprit bien qu’elles soient en train de déchirer son cœur. Son cerveau ne se concentrait que sur la paire d’heures qu’elle allait passer enfermée dans la salle de bain à planer sous les piqûres...



- SI tu as autre chose à dire, vas-y. Désolée d'avoir terminé si vite mais je savais plus quoi faire. Tu es désespérante (c'est un compliment ^^) -
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MessageSujet: Re: Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv-   Quand tu fumes, socialement, tu bascules -pv- Iconminitime1wn2

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