Ca ne peut être « elle » ... [Mowww <3]

Le Serpentard n'en revenait toujours pas. D'un point logique, c'était impossible. Les deux adolescents avaient un an d'écart, il était donc impossible qu'elle soit encore à Poudlard si Tom était en 7ème année. Quoique, cette fille avait mal tourné après que tous deux ne s'adressaient de moins en moins la parole - ils se croisaient moins déjà. Elle aurait donc redoublé. Quotidiennement, Tom n'aurait pas râté une occasion pour la rabaisser, mais là, l'envie n'y était pas. Les deux étaient inactifs, n'ayant que pour préocupation ; se fixer. Les pensées de Tom n'étaient basées que sur des souvenirs... Bons, Mauvais, à vrai dire il y avait de tout. Peut-être une majorité de mauvais. Ils se sont mutellement agacés, ils se sont haïs, ils se sont aimés... Des choses se sont passées en... 4 ans ? Puis après, ils se sont de moins en moins vus, Tom, personnellement, était gavé. Lassé des coups foireux qu'ils se préparaient. De toute manière à la fin personne n'en sortait gagnant. Soit il y avait vengeance, soit le coup foireux de l'un devenait foireux pour les deux.

Et à la Grande Salle, c'était quasiment le seul endroit où il ne s'était rien passé. Ce jour-ci allait-il figurer dans les archives ? A vrai dire il n'en savait rien. Mais ce n'était pas la peine de lui laisser lui pourrir sa dernière année. En 2ème année, sa tolérence lui avait été fatale. De plus c'était l'année où il était préfet. Les sacarmes signés Frost, ça allait cinq minutes, mais de là, à les entendre chaque jour...

Cette situation, qui devenait embarassante fut coupée par Rusard. Tom en profita pour détourner son regard furtivement en sa direction, en tentant d'oublier Frost, en vain. Cette fille était innoubliable - positivement et négativement.

Intérieurement, il remercia Rusard, c'était bien la première fois. Soufflant nerveusement, Tom se leva, évitant tout regard avec la Gryffondor. La première rencontre embarassante, évidemment, était Frost. Non, il devait rayer "embarassant" de son vocabulaire.

Mais là, près de la porte, c'était impossible de ne pas la croiser, à part faire un pas durant une minute, ou bien rester planté là. Avançant doucement prenant un air tout à fait naturel, il approchait de plus en plus de Frost. Et qu'allait-il faire ? Lui adresser la parole ? De toute manière, il n'avait pas le choix. Sinon, bonjour les habituelles provocations de Morgane.

- Qu'est-ce que tu fais encore à Poudlard ? lâcha t-il en cours de route, marchant près d'elle tout en sortant de la Grande Salle. D'un ton, certes, peu aimable, mais si elle comptait recevoir des fleurs, elle se trompait. - Si, c'est pour encore me bousiller une année, n'y comptes même pas.

Morgane baissa les yeux sur le paquet de Fizwizbiz qu'elle tenait dans sa main droite, en secouant la tête en signe d'exaspération. Bien sûr, il ne s'agissait que d'une exaspération feinte - de toute façon, rien dans leur attitude vis à vis de l'autre n'était naturel, sauf quelques rares exceptions - car en son for intérieur, elle savait bien qu'il n'accepterait jamais de bonbons de sa part. Elle avait juste eu envie de voir sa réaction, histoire de s'amuser un peu. Elle s'en était douté qu'il penserait tout de suite à un des bonbons empoisonnés. Un léger sourire quelque peu moqueur traversa son visage.

"Tu crois vraiment que je me trimballe avec des bonbons empoisonnés ?"

Question purement rhétorique, puisque Morgane enchaîna sans lui laisser le temps de répondre - si toutefois il avait l'intention de répondre.

"Ca prend de la place et ça sert à rien. Je te jure, t'as vraiment l'esprit tordu Wildens... Puis j'aime pas les Fizwizbiz. Toi en revanche... je suis sûre que ça ne te fera pas de mal de flotter un peu dans les airs, pour changer "

Elle lui avait jeté un petit regard inquisiteur, curieuse de voir s'il avait saisi l'allusion ou pas. Mais son expression était impassible, difficile d'en tirer quoi que ce soit. L'allusion n'était pas si subtile que ça, mais en quatre ans, on aurait facilement pu oublier. Morgane, quant à elle, s'en souvenait très bien. Il s'agissait d'un des rares traumatismes qu'elle avait eu à subir dans sa vie. Immédiatement, l'image d'une volière plongée dans l'obscurité surgit dans sa tête. Ce jour là, elle avait cru qu'elle allait mourir. Elle en avait encore les frissons quand elle repensait à cette sensation déplaisante d'être suspendue à plus de cinquante mètres du sol.
En sachant très bien qu'il n'allait pas changer d'avis, elle balança les Fizwizbiz sur les marches de l'escalier, au cas où Miss Teigne serait intéressée. Après avoir, bien sûr, vérifié au préalable si Rusard n'était pas dans le coin.

"Tant pis pour toi."

Elle reporta son regard sur le Serpentard. Ses sarcasmes arrachèrent un sourire à la jeune Gryffondor. Ca y est, c'était reparti pour un tour. Cela dit, en quatre ans ils avaient fait des progrès. Deux minutes qu'ils se parlaient calmement, sans se taper dessus. C'était plutôt encourageant comme début.
Elle avait mentalement énuméré les rencontres dites 'mémorables'. C'est vrai qu'entre les Stupéfix, les Crache Limaces, les bains glacés, les passages secrets sans sortie et les pactes abominables, il n'y avait plus la place pour quelque chose de joyeux.
Et leur dernière rencontre à Pré-au-Lard avait été déboussolante. Un sérum de vérité foireux, un baiser volé, une dispute à mots couverts puis plus aucun signe de vie pendant quatre ans. Bon souvenir tu parles...

"Absolument affriolant..."

(magnifique quiproquo ^^)

Elle avait souffert ce jour-là. Le jour J, ainsi que quelques deux trois semaines qui le précédaient. C'est à cette époque là qu'elle avait enfin fini par réaliser à quel point elle s'était attaché à Tom. C'était limite invivable. Vous n'avez jamais faim tout en sachant très bien que votre estomac crie famine depuis des heures, non, des jours entiers. Vous n'arrivez pas à dormir la nuit tellement vous en avez marre de voir la tête d'une même personne dans tous vos cauchemars... toujours la même. Et le pire, c'est quand vous croisez la personne en question. Votre coeur se met à décrire loopings et vrilles, vous avez l'impression que votre cage thoracique explose si vous n'avez pas encore perdu connaissance. Elle se rappelait le moment où, bouillonante de colère, elle avait collé ses lèvres à celles du Serpentard. Le baiser avait été si spontané, si déroutant autant pour Morgane que pour Tom. S'en était suivi un réglement de comptes suite auquel elle s'était presque enfui en courant. Le choc avait été brutal.

Perdue dans ses pensées, elle en avait presque oublié que Tom était là. C'est pourquoi elle avait légèrement sursauté lorsque la voix du Serpentard résonna à nouveau dans le hall.
Elle le regarda les yeux plissés. Il faisait exprès d'enfoncer le clou ou quoi ? Ca crevait les yeux que derrière son air neutre et transparent, il y avait autre chose. Qu'à cela ne tienne, elle allait rentrer dans son petit jeu.

Hmm voyons... J'ai entendu dire qu'après avoir décroché ses ASPIC haut la main, elle s'est installée chez Gibus le temps de passer le concours d'entrée au bureau des Aurors... Parlant de ça, tu sais pour quand il est prévu le mariage ?

Laisse, tant pis.

A vrai dire, il redoutait qu’elle lui dise que la dernière rencontre datait de Noël. Elle aurait assez de culot pour faire remonter ces mauvais souvenirs à la surface. Enfin, « mauvais » il n’en savait toujours rien... Pendant tout ce temps il n’avait même pas pensé à la question alors y trouver une réponse. Déjà qu’il croyait ne plus jamais revoir Morgane. Devait-il prendre ceci comme une chance ou comme tout le contraire, ça c’était la principale question qu’il pouvait se poser. Pour en revenir à la période de Noël, il avait toujours voulu lui expliquer calmement et lui dire la vérité cette fois. Mais à chaque fois il craignait un de ses sarcasmes. Et sa réaction n’aurait jamais été positive...

Il s’en souviendrait toute sa vie de ce jour. Tout ça à cause de cette fichue photo de la Gryffondor qui s’était échappée du journal de Tom. Une banale photo, certes, mais ornée d’un cœur. Et lui, il lui avait donné comme raison qu’il mentait. Qu’il la manipulait comme d’habitude. Alors que c’était totalement faux. Même qu’avant elle l’avait enlacé en versant des larmes sur ses épaules. C’était l’un des plus merveilleux moments qu’il avait pu passer avec elle, et cela ne s’était produit qu’une fois et il avait trouvé le moyen de tout gâcher. Et c’est pour éviter tout contact que Tom s’assit sur les marches de l’escalier, et prit sa baguette qu’il fit tournoyer autour de ses doigts. Evidemment, ce n’était pas pour passer le temps ni se distraire, mais il prenait ses propres précautions.

Un étrange sentiment revînt alors, celui-ci était si familier. L’angoisse de se trop rapprocher d’elle, le fait de vouloir savoir comment se terminera les maintes conversations, quelles seraient ses réponses, ses répliques... Tout ! Il avait toujours cru qu’il se fichait d’elle, qu’elle n’était nullement importante à ses yeux et qu’il ne se ferait pas de soucis pour cette fille. Et malgré ça il le se refusait de l’admettre bien qu’il savait que c’était vrai. Et voilà, tout était si compliqué et c’était pour ça qu’il ne voulait pas revenir sur ce vieux sujet. Comme quoi, leurs rencontres avaient prit des proportions énormes...

Sa baguette tomba de ses mains au moment où Morgane posa sa question – qui était belle et bien absurde. D’ailleurs il ne voyait pas pourquoi elle n’aurait pas sur elle des bonbons empoisonnés. En étant capable pire, c’était possible.

Tant pis pour le fait qu’il ne voulait pas la toucher, il se leva donc et ramassa sa baguette. De toute façon il suffisait de se rappeler tous les mauvais moments. C’était simple et il n’avait que l’embarras du choix.

Et puis c’était quoi cette manie de ne pas le laisser parler ? SI Tom n’était pas indispensable elle pouvait lui envoyer une lettre, ceci serait nettement plus simple, et ils ne se casseraient pas la tête à chercher à dire des choses ‘marrantes’ ou qui plaisent. Son allusion aux Fizwizbiz et au verbe « voler » n’a pas été comprise par Tom, en effet. Façon il ne l’écoutait qu’à moitié. Et il ne la regardait même pas. Puis au moment où elle jeta les bonbons c’était soit elle n’avait pas encore remarqué que Tom s’était levé ou soit qu’elle était idiote de lancer des bonbons par terre. Ou bien le cumul des deux.

Mais qu’est-ce qu’il voulait partir ! -__-’

A priori, il n’était pas le seul à avoir l’esprit non vide. Si elle comptait sursauter à chaque qu’il fois qu’il parlait, il pouvait partir, ça arrangerait tout le monde. Et puis au sujet de Lys, l’envie de plaisanter avec elle était présente. Mais il ne voulait pas lui donner cette peine après tout ce qu’il s’était passé. Elle fichait tout en l’air, ce n’était pas Tom qui allait tout recoller.

- Le mariage ? Hum, peut-être quand Frost deviendra sympathique. Ou proverbe moldu « Quand les poules auront des dents ». De toute façon tu peux demander à ton père la signification de ce proverbe... ah non, c’est vrai, Papa Frost n'a pas l’air bien renseigné à propos de sa fille. Je dois renvoyer ma sœur pour lui faire les commissions ou tu lui diras la vérité un jour ?

Dans le genre net, clair et précis, Tom était numéro un. Mais c’était comme ça, pourquoi serait-il gentil avec elle ? Il n’y avait aucune raison. Et au contraire, plein qui l’influencer à être rester comme avant. Et son père ... dans un restaurant de Londres. Mon Dieu ça remontait à loin... Et dire que c’était grâce à lui que Morgane était encore à Poudlard. Franchement il aurait pu éviter. Enfin, il disait ça comme ça...enfin... Il n’en savait rien, comme beaucoup de choses au passage. D’ailleurs, il sentait une atroce migraine qui n’allait pas tarder à se manifester. Tant qu’à faire, le nombre de fois où il avait pu attraper un mal de tête avec elle était impressionnant.

La main droite plaquée sur la gorge de Tom n’était pas là pour rien. Ca avait toujours rapport avec Londres. Elle l’avait limite étranglé, c’était chacun son tour. Mais que ça devait bien faire plus mal quand c’était Tom qui étranglait Morgane. Après s’être frotté la gorge quelques secondes, il regarda Frost en enlevant sa main rapidement. De toute manière, Morgane ne comprendrait sûrement jamais la nuance.

Et puis pour enfin revenir au sujet de Lys. Elle ne l’avait jamais vraiment aimé, du moins c’était ce qu’il pensait. Après, allez savoir, avec tous les secrets qu’elle pouvait garder. De toute façon c’était sûr qu’elle avait comprit que Tom avait dit ça exprès. C’était tellement évident, mais le but n’était pas qu’elle le devine, mais qu’elle admette qu’elle était jalouse. Et puis qu’est-ce que Tom pouvait bien y faire qu’elle résidait actuellement chez Gibus. En aucun cas Tom ne l’avait apprécié. Puis Lys non plus d’ailleurs, en y resongeant bien ça c’était sûr. A vouloir ne jamais lui rien dire alors qu’ils avaient pu voir que sous l’effet de la magie ils avaient vécu de merveilleux moments, fallait pas pousser. Qu’attendre de plus d’une Serdaigle. L’idéal était de fréquenter des Poufsouffles à la rigueur, les plus neutres dont on entend jamais parler. Bien qu’il ne le disait pas en public, Serpentard n’était pas une maison comblée de personne qu’intelligentes, il y avait bien des cas.

- Façon qu’est-ce que ça peut te coûter de dire que tu as toujours été jalouse d’elle ? On ne la reverra pas de sitôt.

Toujours à ne vouloir jamais rien dire, qu’est-ce que ça pouvait l’agacer.

En fait. Il aurait bien aimé faire une balade nocturne dans le parc. Pour se détendre et rigoler un peu. Mais il fallait se souvenir des mauvais moments, oui, des mauvais. De toute manière si on l’obligeait de sortir avec elle - dans le parc <D - il pouvait toujours dire qu’il avait trouvé cette élève dans le parc, et qu’en tant qu’excellent préfet il allait la ramener à Rusard. Non, il ne pouvait pas lui faire ça quand même ... si ? Mais même courir la nuit dans les couloirs en réveillant tout le monde aurait été sympa.

Mais qu’est-ce qu’il en savait qu’ELLE n’avait pas une idée derrière la tête ? La fixant toujours autant, il s’adossa au pied de l’escalier et croisa les bras.

- Qu’est-ce que tu veux Morgane ?

Alors que le regard de Rusard s'approchait de manière dangereusement progressive des Fizwizbiz qui ornaient les marches de l'escalier, le Serpentard s'arrêta. Exasperée et, il faut bien le dire, impatiente, Morgane s'arrêta dans son élan et se tourna vers lui. Il y avait encore une bonne trentaine d'élèves agglutinés devant le panneau d'affichage, montant les marches, ou bien faisant simplement des aller retours dans le hall, qui les dissimulaient, mais la situation ne durerait pas éternellement. Miss Teigne finirait bien par les reconnaître et, qu'il le veuille ou non, Tom était directement impliqué dans cette histoire. Rusard ne chercherait pas à savoir lequel des deux avait balancé les bonbons par terre. Et le pire dans tout ça c'est que Tom le savait pertinnemment.

Elle laissa échapper un soupir, avant de croiser les bras et de déclarer d'un ton qui en disait long sa pensée :

J'ai pas le temps de t'expliquer maintenant, tu verras. A moins que t'aies rien de mieux à faire qu'une retenue avec Rusard samedi soir prochain. Perso, moi ça me branche moyen.

Elle lança un dernier regard au concierge qui était vert de rage et dont le regard parcourait maintenant les élèves présents. Son sang ne fit qu'un tour. Les retenues ne faisaient vraiment pas partie de la liste de ses occupations préférées. Morgane se tourna vers la sortie, et se fondit dans un groupe d'élèves revenant du parc pour atteindra la porte à double battant qui n'avait pas encore eu le temps de se refermer. Elle se faufila dans le mince entrebaillement, non sans avoir jeté à Tom un dernier regard insistant.

Une bouffée d'air frais lui fouetta le visage, faisant voler ses mèches charbon. Il faisait agréablement bon dehors, contrairement à ce qu'on aurait pu prévoir pour cette soirée d'automne. La jeune fille était bien contente d'avoir pu échapper aux oeillades assassines de Rusard. Elle n'avait jamais ressenti ne serait-ce qu'une once de sympathie à l'égard du concierge, pas même le jour où il avait joliment glissé sur une bombabouse éclatée avant de se ramasser au pied d'un mur. Pas même quand les Serpentards se faisaient prendre en masse la nuit dans les couloirs, alors qu'il y avait également des Gryffondors dans les parages. Et elle espérait sincèrement que Tom ferait de même. S'il était doté d'un semblant d'intelligence, il saurait que son badge de préfet ne lui serait d'aucune utilité contre le concierge. Bien au contraire. A moins qu'en quatre ans, il ait radicalement changé de priorités et n'ait adopté la SamRichards attitude. Quoiqu'elle avait du mal à imaginer Tom en train de savourer la perspective d'une retenue.

Elle s'adossa au mur en attendant qu'il sorte. Parce qu'elle était quasiment sûre qu'il sortirait. Sa curiosité piquée au vif, il ne pouvait en être autrement. Il voudrait surement ce qu'elle avait à lui montrer dans un parc plongé dans la pénombre où il n'y avait rien à voir.

Et le plus drôle dans cette histoire - vous allez rire - c'est que Morgane n'avait absolument aucune idée de ce qu'elle voulait lui montrer. Non pas qu'elle ait réellement envie de lui montrer quoi que ce soit, c'était juste un moyen comme un autre de quitter le hall bruyant pour mettre toutes les chances de son côté d'avoir une conversation tranquille. Rien que le fait d'avoir une conversation tranquille relevait de l'insurmontable, alors imaginez dans un hall qui puait Rusard, miss Teigne et la retenue.

- …

Allait-il prendre le risque de pouvoir se faire exclure de Poudlard à cause de Frost ? De ce point de vu à vrai dire c’était non catégoriquement. Mais en même temps, s’il refusait c’était Rusard, et là, il n’y avait pas de « pouvait », une grosse sentence lui serait réservé, ainsi qu’à Morgane. Il fallait donc espérer que la chance soit avec Tom, pour une fois. Mais la compagnie restait à désirer. Les coups foireux, il connaissait, et il avait la certitude que Morgane pourrait bien recommencer un de ces plans. Dans le genre le pousser dehors tandis qu’il suffirait simplement qu’elle rentre, et pour dénoncer Tom si facilement... parano ou pas, valait mieux être vigilant.

Rusard s'approchait dangereusement. Tom détestait prendre des décisions lorsqu'il n'en avait absolument pas le temps. Il n'avait ni envie de voir Rusard, ni envie d'aller avec Frost ! Mais Frost était tout de même moins inoffensive mais trop de Morgane est nocif pour la santé. Puis ces crétins d'élèves partaient peu à peu comme ci ils avaient envie que Tom se fasse prendre - avec l'autre Gryffondor, évidemment. En plus c'était franchement pas intelligent d'avoir jeté les confiseries au sol. Ce manque d'intelligence était caractéristique d'elle (!! xD). Tom aurait prit son sachet s'il l'aimait déjà un peu mieux cette pauvre fille. Mais c'était par principe.

Et elle qui gardait tout son calme – je ne dis pas que Tom est stressé, juste qu’il s’interroge. De toute manière il n’avait pas réellement le choix.

Allez ! On y va ! Le Serpentard se pressa de sortir discrètement du Hall et tira Morgane au passage. Ca limitait d’une part les mauvais plans et puis le fait de rester plantés sur les marches n’était pas la meilleure des solutions. Une fois derrière un arbre Tom la prévînt (?).

- Ne t’avise pas de faire des conneries.

Le vocabulaire n'était peut-être pas le meilleur, mais d'une part c'était Tom, et d'une autre, c'était pour Morgane.
Le préfet regarda les alentours, c'était si calme et noir. Sortir la nuit en plein hiver, c'était si intelligent. Son écharpe remise en place, il se mit soudainement à penser aux disparitions évoquées par le dirlo. Ca ne faisait que le rassurer ! En même temps si on pouvait embarquer Morgane pour 4/5 mois c'était pas de refus. Enfin comme on dit 1 de perdue 10 de retrouvées. Et, de là, à l'idée d'avoir 10 Frost sur le dos, il se suiciderait.

Je veux te montrer quelque chose. Suis moi., avait-elle dit tout à l'heure, quand les deux avaient la chance de se retrouver au chaud dans un endroit de lumière. Quelle stupidité allait-elle trouver ? En pensant à ça, Tom leva les yeux, ce que Morgane ne vit sûrement pas.

- Bon, allez montre moi ton truc histoire que je ne sois pas venu pour rien. Dans le cas contraire je t'égorge.

Amis, ne prenez pas ça au sens propre. Enfin Morgane allait peut-être prendre ça pour la réalité, car il l'avait déjà étranglé. Mais bon ça remonte à loin, Tom en était toujours capable, certes, mais il espérait ne pas en venir à ça cette soirée tout de même. Mais c'était sûr que si c'était une mauvaise blague, médiocre, ou même rien, il n'allait pas la laisser partir comme ça. Déjà qu'il risquait l'exclusion, si elle commençait à jouer avec ça, ça irait mal pour elle. Déjà qu'elle jouait avec les nerfs de Tom.
Patience n'était pas au rendez-vous, Tom tapait déjà du pied...

Ce froid... ça ne pouvait lui rappeler qu'un seul moment passé avec... Morgane. Durant l'hiver, l'un des meilleurs instants passés à Poudlard, bien que Tom le niait pertinemment, il ne voulait pas croire à ça. A une relation plutôt stable, calme et plus que tout sans disputes. Les deux avaient bien pu grandir et évoluer, ils restaient d'un côté les mêmes. Tom refusait de s'admettre qu'il pouvait ne serait-ce qu'un instant apprécier Frost. Après tout ce qu'elle lui avait fait. Et ce qu'il avait pu lui faire... Se remémorant péniblement le moment où la Gryffondor avait sauté dans ses bras, regardant même avec difficulté dans le noir l'endroit où cela s'était-il produit. Et elle avait finit par tout gâcher, comme d'habitude. C’était devenu tellement habituel. Tom ne venait pas à dire que c’était tout le temps de sa faute. De toute manière que ça soit de la sienne ou celle de Morgane qu’importe, il s’en moquait royalement.

Tom alla s’installer sur un banc juste à côté des deux enfants, les yeux humidifiés. Non pas par le froid mais pour autre chose. Le fait de se rappeler de tous les bons moments avec cette fille ne lui était pas très plaisant. Enfin il n’en savait rien. Comme toujours, avec cette fille il ne savait jamais rien.

Et a priori elle non plus, d’après ce qu’elle venait de lui dire, il prenait un gros risque en venant ici pour rien. Intelligente la Gryffondor, vraiment. Et après on se demandait vraiment si elle avait changée. Franchement ; non. Et bien voilà, chose que Tom détestait absolument.

Et puis ils avaient un caractère fort, des choses tellement opposées et d’autres complètement rapprochées. Mais avouer quelque chose à l’autre relevait de l’insurmontable. Et après, comment voulez-vous qu’ils s’apprécient ? Et rien que ça encore. L’autre se fichait pertinemment de lui quand il s’excusait ou voulait aborder des sujets sérieux. Lui l’avait étranglé, et lancé des sorts pas très aimables. Dans le genre du Crache-Limaces. Les deux étaient des têtes de mule et tête à claque, c’était fou.

Que voulait-elle en réponse ? Elle était franchement marrante avec son quelque chose à lui montrer qui se transforme en rien.

- Alors pourquoi tu m’as emmené ici ?

Pourquoi ne pas l'avoir emmené dans les couloirs ? Dans un coin cachée ? Passage secret ! Non il avait fallu qu'elle le mène ici, où on se les gelait, où on ne voyait rien, et puis que si ils se faisaient prendre, ils étaient morts par Rusard. Morts ? Avec Rusard ce n'était franchement pas très loin..

En gros, il n’avait complètement pas répondu à sa question…
Mais bon valait mieux pour elle dans un sens. Non mais que faire avec une fille pareille ? Je vous le demande… Et puis le pire c’est qu’il perdait son temps et qu’il ne gagnait qu’une seule chose dans l’histoire ; un rhume. Il voulait partir, comme toujours, mais à quoi bon, autant qu’il fasse un effort, si imaginons elle ait quelque chose à lui dire, on pouvait toujours imaginer, mais de là à rêver…

Le Serpentard ne pouvait voir qu'uniquement la buée sortir de sa bouche du froid qu'il pouvait faire en hiver. Mais c'est peut-être avec une jauge de courage assez remplie de courage qu'on peut affronter le froid, mais qui a courage n'a pas forcément intelligence. La preuve, si ça ne tenait qu'à lui Tom serait déjà parti. On ne va pas dire par là qu'il n'est pas courageux, mais disons tant qu'il peut éviter ennuies et maladie à vrai dire y a pas photo. C'était à se demander combien de temps ils pourraient bien rester à l'extérieur. Déjà qu'ils ne pouvaient se supporter. Ou bien qu'ils en étaient convaincus. En réalité, la volonté d'avoir une discussion un tant soit peu sérieuse et calme chez les deux adolescents et, ceci, pendant la même période, les deux critères sont importants - anecdote dans les toilettes, ne s'était pas encore réalisée.
Peut-être qu'ils pourraient faire de cette soirée une discussion agréable ? En les connaissant tous deux, ça relevait de l'insurmontable.

Relevant au maximum son écharpe accordée aux couleurs de Serpentard, il regarda la fille, debout. A vrai dire on ne pouvait qu'apercevoir une silhouette, avec quelques mèches ayant tendance à virevolter à cause du vent glacial. Il ne manquerait plus qu'il neige tiens... Et dire que le lac serait bientôt gelé, bien que chaque année ou presque du moins il y avait des accidents. C'était plus que prévisible. Surtout avec des gens drôlement pas adroits. Mais ça on ne pouvait rien y faire - Poudlard en était rempli.

Se refusant d'admettre qu'il avait froid, et, aussi qu'il restait dans ce lieu gelé avec cette personne car il l'appréciait tout de même, Tom ne tarda pas à lui répondre sur un ton neutre, ne relevant aucune pointe d'ironie ou d'agacement comme souvent cela avait-il pu se produire.

Je sais, tu n'es pas encore apte à me porter. Hum... De toute manière je te déconseille d'essayer.

Ces petites paroles pas bien méchantes, tout ça, ça faisait penser à leur première année, où le début avait été si calme et tranquille, jusqu'à... la volière par exemple - exemple parmis tant d'autres aussi dramatiques les uns que les autres sur le plan moral et physique. Mais ça, Tom essayait d'oublier, sans pour autant se montrer naïf, mais tout le monde avait bien des défauts, lui même le premier. Mais bon il suffisait qu'elle se fiche sérieusement de lui ne serait-ce qu'une fois, qu'elle n'essaye même plus de lui parler. Tom, décidé à ne rien lui dire pour l'offenser, continua.

Je vais reformuler pourquoi m'as tu demandé de venir ?

Bien qu'elle ne le verrait peut-être pas, à moins qu'elle s'approche, Tom arqua les sourcils. C'était à se demander si elle allait lui reposer une question, lui répondre quelque chose hors sujet, ou bien lui dire la vérité. La vérité... c'était dur chez eux.

Il fallait l'admettre, ils perdaient à chaque fois leur temps. Et cela ne réjouissait pas vraiment le Serpentard. Enfin, elle, elle n'avait sûrement pas grand chose à faire, à part mettre à dos tout le monde de Tom. Mais qu'est-ce qu'il pouvait en faire. De toute manière, beaucoup de monde devait désormais le connaître, d'autant plus en étant préfet. Puis au moins personne ne venait lui parler. C'était un bon point positif. Qu'on dise du mal sur son dos est une chose, mais le dire en face en était une autre. Tom disait de nombreuses choses négatives vis à vis de Morgane, mais comme-ci cette dernière n'était pas au courante. Seulement après de longues années, on ne sait plus trop où on en est... Et c'était peut-être pour ça qu'aucun des deux n'osaient trop se la ramener. De toute manière il ne dirait rien pour l'offenser, mais ce n'était pas pour autant qu'il se ne laisserait pas faire.

Etant toujours de nature à se poser des questions, le fait de revoir la Gryffondor ne lui serait sûrement pas une bonne chose. Ce n'était pas pour aujourd'hui qu'il allait dire qu'il était content de la revoir. Enfin qu'il allait lui dire. Car, personnellement, il n'en savait rien et il ne cherchait pas vraiment une réponse.

Quand on vous a dit que c'est vraiment compliqué, on ne vous avait pas menti.

Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Car a priori dès que t'as envie, tu as agis.

A vrai dire, il aurait pu répondre plein d'autres choses. Et après que Morgane lui ait donné une réponse "très explicative", Tom avait attendu au moins cinq minutes avant de parler à son tour. On aurait pu en effet croire qu'il ne savait pas quoi répondre. Et ce n'était pas spécialement pour ça. C'est qu'il attendait qu'elle fasse quelque chose - mieux ne valait pas la contrarier - et puis il n'en pouvait plus de ce froid.

Sans attendre de réponse, il se leva, et, les mains dans les poches, il commença à sautiller sur place. D'un signe de tête il l'invité à le rejoindre. De toute manière qu'elle vienne ou pas, il s'en fichait aussi. Si elle ne venait pas, il en profiterait pour rentrer. Tandis que si elle avait l'envie de ne pas geler sur place, ils pourraient passer un bon moment, ou le pire. Ca restait à voir. Justement.

On sait courrir Frost ?

Un peu de provocation pour la pousser à se dépêcher ne lui ferait aucun mal.

Sautillant toujours sur place, tentant en vain de se réchauffer, il se demandait pourquoi il lui avait demandé cette idiotie. Et pourquoi il allait courir avec elle. Elle trouverait moyen de le pousser dans le lac, dans un buisson, tandis qu’elle repartirait dans sa salle commune en courant. Limite en ne dénonçant pas Tom. Si ça se terminait mal, à cause d’elle, Tom n’essayerait même lui de lui adresser la parole. Il pouvait franchement se montrer bête, rien qu’en restant avec elle, et dans quelques temps, de courir avec elle, mais il ne fallait pas pousser non plus. Et ça Morgane n’avait jamais compris.

En fait, pour Tom, Morgane n’avait pas changé. Il avait gardé tellement de mauvais souvenirs, qu’il lui était impossible de penser du bien d’elle. Même si il avait tendance à oublier certaines choses et à se montrer naïf avec elle, il se souviendrait toujours, par exemple, du sort « Crache Limaces » lancé sur Morgane. Et ce n’était pas pour rien. Elle se foutait de lui. Oui. Elle se foutait littéralement de lui. Elle ne savait faire que ça, du moins c’était ce qu’il essayait de se faire comprendre. Après avoir lâché un soupir, Tom s’immobilisa. Au fil des années, il avait commencé réellement à perdre confiance en la Gryffondor. Quoi qu’il puisse dire, ça tournait toujours mal ! Et pourtant, ils continuaient sans cesse à se voir.

Tout de même... 7ans, pour enfin parler calmement. Tom n’avait nullement envie de finir cette année sur une dispute. Déjà qu’il avait put se mettre à dos un très grand nombre de personne. Mais pourquoi elle ? La même réponse revenait à chaque fois, et revient toujours. Il n’en savait rien. En même temps, 6 années avaient été gâchées à cause de ça, alors bien qu’il n’avait qu’une envie : quitter Poudlard, il préférait au moins finir un minimum positivement. Lui, il avait changé...

Son regard se porta sur Morgane. Elle avait compris. Par contre le gage pour le perdant était idiot... c’était Frost. Justement, en l’entendant, un sourire réapparut. Vous voyez, il pouvait se dire tellement de choses négatives à propos de Morgane, à chaque fois il finissait par, lui accorder un sourire, rester avec elle, ne pas la provoquer méchamment etc. Maintenant, si vous croyez que Morgane remarquait ça... Mais pour en revenir au fait, aucun des deux ne monterait sur ce foutu arbre. Enfin sauf si elle voulait vraiment monter.

Allez, c’était parti. Cependant tout alla si vite. Déjà, c’était à 3 qu’il devait partir, et l’autre partait avant. Encore une chose bien caractéristique de la Gryffondor tiens. Tom leva les yeux au ciel en la voyant courir – si lentement en plus. Et puis, entre temps il avait bâillé. Il était tard (enfin pour traîner dehors, et encore pire ; courir), et Tom était vraiment un fainéant. Le fait de faire une course avec elle n’avait trop rien de fatiguant par contre. Oui. Car déjà avec Frost ce n’était pas tous les jours, alors qui sait, ça pourrait être marrant. Et également car il se dégourdirait les jambes et il espérait qu’il se réchaufferait.

Alors qu’elle venait de partir il y a quelques secondes à peine, Tom la suivit. Sans pour autant dire que Morgane était franchement nulle pour courir... euh... elle ne savait incontestablement pas courir. (pas de faute ùù) Il arriva à sa hauteur rapidement. Avec un petit sourire moqueur (vraiment pas méchant, ça se voyait), il lui lança ;

- Bah alors ? Même en trichant t’y arrives pas.

Son sourire s’agrandit. (limite ; XD) Mais cette fois, c’en était un vrai. Depuis bien longtemps, il fallait l’avouer, très peu de vrais sourires (voire aucun) n’avait été accordé à Morgane. Ils étaient principalement ironiques, provocants... bref, rien de très amical. Donc, sauf si elle avait un complexe au niveau de son endurance, elle n’avait rien à lui reprocher.

Alors que Tom l’avait légèrement devancé, Morgane commença à toussoter. Au moins, c’était elle la première malade.

... La toux devenait assez monstrueuse, et les froissements de feuilles, les branches qui craquaient, tous ces bruits avaient disparus. Le Serpentard se retourna alors. La Gryffondor, restée paralysée, continuait à tousser, maintenant on pouvait dire « s’étouffer ».

- Frost... arrête, tu m’auras pas cette fois, dit-il levant, de nouveau, les yeux au ciel. Mais cela ne la fit guère se redresser et arrêter cette comédie. Tom soupira légèrement et s’approcha, Allez, mauvaise perdante va.

Les plaisanteries les meilleures étaient les plus courtes. Se retrouvant désormais accroupie, Frost semblait avoir de plus en plus avoir du mal pour respirer. C’était soit qu’elle faisait très bien la comédie (et là, elle irait voir ailleurs, pour rester poli) soit... non, ça ne pouvait pas être vrai. Elle avait à peine commencé à trottiner ! (bon, c’était presque ça).

Les bruits devenant de plus en plus inquiétants, il lui répéta que ce n’était plus drôle, mais une fois à sa hauteur et qu’il se baissa pour lui dire d’arrêter, il aperçu son visage. Pétrifié.

- Morgane !

Plus il lui donnait de l'air, moins elle semblait en avoir. C'était sa son impression. C'était rassurant. Et il ne préférait même pas penser comment elle réagirait, il venait de lui sauver la vie (oui Tom est un héros vous savez), donc elle pouvait être contente que Tom avait été là. Ah mais ça marchait pas comme ça chez elle... "Qui m'a fait courir ? Toi, or tu es responsable" donc pour elle ça paraîtrait normal qu'il la sauve. Tout un cheminement incroyable pour ne pas dire la vérité et tout garder pour elle. En même temps, pour ce genre de choses Tom pouvait toujours parlait, il faisait presque pareil. Il ne pouvait être franc avec elle. Elle l'avait rabaissé déjà trop à son goût durant ces monstrueuses années précédentes. Mais... elle n'en se rendait pas compte. Ou alors elle adorait tout simplement le fait qu'il soit mal, moralement. Car effectivement, il y avait assez peu de personnes pouvant causer du tord moralement à Tom. Hormis sa famille, il ne restait quasi que Morgane. En pensant de telles choses le garçon, tentant de réanimer la Gryffondor, avait de moins en moins envie de la sauver. Et puis, elle qui toussait et bougeait, et lui qui pensait à plein d'autres choses, il ne savait réellement pas si elle allait s'en sortir.

Au moins, il quitterait une année Poudlard avant tout le monde. Exclus de Poudlard. De toute manière, les deux ne pouvaient pas se supporter, Tom aurait finit par rester le seul survivant. Mais bon, Tom parvenait tout de même à penser des choses comme-ça, pour le moment.

Mais mademoiselle vint enfin à retrouver l'usage de ses poumons. Mais bon, il n'eut même pas le temps de se relever et de l'aider à faire de même. Ou même de sourire - quand même, il avait réussit. Ou encore une réplique amusante.

Les lèvres de Morgane restèrent cependant collées à celle de Tom. Les yeux de se derniers étaient écarquillés. Elle était folle. Justement ! Elle trouverait une excuse pour nier ce qu'elle faisait. Comme cet après-midi, il y a facilement 4 ans, vers Noël. On croyait avoir retrouvé une Morgane calme et attendrissante pour enfin... la revoir vile et provocante, la Morgane habituelle.

Mais elle n'avait pas le droit de le prendre à ce jeu, elle savait pertinemment qu'il ne la repousserait jamais. Jouer avec les sentiments des autres, ça l'amusait. Dans tous les cas, il ne la croyait pas sincère. Elle venait à peine de reprendre ses esprits, elle lui avait clairement fait comprendre qu'elle ne pouvait pas le supporter, et Tom en avait plus que marre d'être naïf et de penser qu'un jour Morgane finirait véritablement par changer. Mais, ça, ça relevait de l'impossible. Il fallait que Tom arrête d'y croire, elle resterait toujours comme ça, en causant du mal à son entourage. Puis la preuve qu'elle se fichait absolument de lui, il la connaissait qu'à peine. Pour toutes les fois où il s'était retenu de faire des remarques désobligeantes, pour les fois où il l'avait sorti d'un sacré pétrin (c'était un beau fait qu'il venait de se passer), pour les fois où il s'était pris plein de répliques, de provocations...

Mais quand le regard de Tom croisa celui de Morgane, c'était le vide. Le vide complet, toutes les pensées négatives sur la Gryffondor, envolées. Il devenait fou. Mais vraiment. Il ne savait même pas ce qu'il devait faire ! Quoiqu'il fasse, il savait que la rencontre se terminerait mal. Mais tout ça, niet. Le regard du Serpentard restait littéralement plongé dans celui de Morgane. Se laissant emporter, et en espérant toujours, il vînt à prolonger le baiser, presque à contrecoeur.

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