Songes et Libertés { Libre }

Février soufflait encore ses frissons de l’hiver sur le grand parc poudlardien. La neige avait tout endormie durant la longue nuit qui venait de s’écouler. Une lourde neige, opaque et glaçante qui poussait tout un chacun a rester a coin d’un bon feu. C’est ce bon feu qui dansait dans la cheminée de la salle commune des poufsouffles.

Calaïs ouvrit les yeux vers les 5h du matin, le dortoir était encore ankylosé dans une chaleur réconfortante, cette même chaleur qui berce les nourrissons et dans un silence tout aussi apaisant. Ainsi la jeune française resta de longues minutes emmitouflée dans ses grosses couvertures, essayant de se tirer de ses songes pour revenir a l’écorchante réalité.
Enfin elle se leva, alors même que toutes les autres filles dormaient encore a poing fermés. Elle enfila un jean et un gros pull-over de laine noir et descendis a pas de loup dans la petite salle commune. A son grand plaisir rien n’avait bouger dans cette pièce, ni les lourds fauteuils de velours, ni les petites tables de bois n’avaient changer de place durant la nuit qui venait de s’écouler. La française caressa d’un geste endormi le velours usé d’un des fauteuils avant de s’y lover avec paresse. Elle était seule et cela lui faisait un bien fou… Le réconfort d’un endroit devenu son chez-soit et sa solitude étant son petit bonheur… Là aussi Calaïs était une énormité de paradoxe, elle n’était pas une jeune fille solitaire, non elle aimait écouter et parler avec d’autres et même sortir… seulement voilà, parfois il fallait qu’elle respire… pas longtemps mais juste se retrouver seule, être en autarcie avec le reste du monde… Malheureusement ses périodes, ses envies n’étaient que de courtes durées et vite la franchie se lassait…

6h - La jaune et noir se leva péniblement de son large fauteuil! Son moment de solitude avait duré un peu moins d’une heure! Et pendant se temps là, Calaïs avait fait le point sur ses pensées, ses ressentis… La française avait surtout pensée a l’avenir de Poudlard, rien ne s’annonçait facile… Ombrage était de plus en plus sévère et depuis septembre, tout avait changer dans la belle école anglaise. Hogwart devenait pourri jusqu’à la moelle. Délations, corruptions étaient le pain quotidien de chaque élèves et puis cette brigade… Nom de dieu, il fallait être fou pour y entrer et servir Lady Dolorès Jane Ombrage. La poufsouffle regrettait bien Dumbledore.

La sixième année se dirigea vers son dortoir, tout était plongé dans un profond silence, a peine la respiration des jeunes filles était perceptible. Elle ouvra sa valise et en sortit un lourd manteau de cuir noir qui lui arrivé aux chevilles ainsi qu’une paire de bottes noir elle aussi et une écharpe de laine jaune et black. Ensuite elle enfila tout cela puis redescendis dans la salle commune, baguette en poche. La française toujours coquette avait quand même prit le temps de passé par la salle de bain pour se coiffer et passer un peu de crayon de noir autour de ses yeux saphirs.
Puis la demoiselle sortit, en oubliant pas de proférer quelques menaces au tableau qui gardait la porte de sa salle commune, juste par précaution, au cas où l’idée lui aurait venu de vendre la mèche pour sa sortie. Calaïs aussi silencieuse qu’un chat parcourut le château jusqu’à se retrouver dehors.

Elle se mit a marcher dans l’immense parc de Poudlard. La nature dormait encore silencieusement, dans un carquois de beauté et de neige. C’était magnifique, grandiose. Ses pas l’entraîner plus loin encore dans les sentiers et son cœur s’alléger de minutes en minutes. La frenchie était passé en quelques instants de la colère haineuse a la joie mélancolique d’un hiver grisant. Le froid semblait faire renaître chaque cellule de son petit corps et les frissons qui lui parcouraient l’échine amenaient avec eux une multitude de souvenirs. La vie était une utopie, un combat…

6h du matin. Oula... Depuis quand Wendy se réveillait-elle aussi tôt? Depuis aujourd'hui manifestement, mais alors pourquoi? C'était un mystère. Elle ne s'était pas couchée plus tôt que d'habitude pourtant... Bon, après tout, pourquoi pas? Pour une fois, ça ne lui ferait pas de mal. De plus, la Gryffondor avait le sentiment que quoi qu'elle fasse, elle serait dans l'incapacité de se rendormir, donc autant se lever tout de suite pour ne pas perdre son temps. Energiquement, elle repoussa ses couvertures, et s'assit sur le bord de son lit. Autour d'elle, rien ne bougeait. Pas un bruit, ou seulement celui des respirations lentes. Ah... Wendy sourit. L'une des filles de Gryffondor ronflait. Encore un petit rire, et "la Petite" secoua la tête.

Il ne faut pas se moquer des autres, ma chérie, lui rappelait souvent sa mère.

Je ne me moque pas!

Et c'était vrai. En fait, Wendy était juste... heureuse. Heureuse d'être ici, à Poudlard. Heureuse d'être une sorcière. Heureuse de savoir qu'elle ne s'était pas trompée quant à son sentiment de"différence". Enfin, de différence par rapport aux Moldus bien sûr.
Elle posa ses pieds sur le sol. Oups! C'était froid, quasi glacial! Courant à petit pas sur la pierre, elle dut serrer les dents pour ne pas réveiller ses camarades. Le plus rapidement possible, elle dénicha son jean habituel, ses Converses rouges, et extirpa de sa malle un pull assez épais, rouge également. Sa mère le lui avait offert en début d'année, après avoir enfin compris que le jaune était aussi la couleur d'une autre maison de l'école de sa fille, tandis que le rouge non. Wendy s'était amusée de la difficulté qu'avait eu ses parents à comprendre le fonctionnement de son école. Pourtant, comme elle aimait le répéter,ce n'était pas "sorcier".

Encore un de mes jeux de mots débiles...

Elle enfila ses habits rapidement, se prépara à descendre. Puis elle passa devant la fenêtre, et s'arrêta. De la neige... Elle décida de ne pas aller directement à la Grande Salle, comme elle l'avait prévu. D'ailleurs, elle n'était même pas sûre que la Grande Salle soit ouverte à une heure pareille. Retournant sur ses pas, elle se saisit de sa grande cape noire typique de l'école, et s'emmitoufla dedans. Avec délice, elle alla chercher sa grande écharpe rouge et jaune. L'enrouler autour de son coup était pour elle signe que l'hiver, et donc le froid, était là. Or, l'hiver était sa saison préférée. Le froid sa sensation favorite. Parce qu'il engourdissait les membres, donnait de jolies couleurs rosées aux visages. Pour la jeune fille, l'hiver n'avait que trois couleurs: rouge, pour la peau un peu malmenée par le froid, blanc, comme la neige immaculée qui se répandait sur la Terre, et noir, pour les arbres sans feuilles qui se détachaient nettement sur les flocons. C'était cette simplicité qu'elle aimait.
Elle changea de chaussures. Les Converses ne tiendraient jamais le coup face à la neige. Elle aurait les pieds trempés en moins de deux. Hop, elle enfila de simples bottes en cuir un peu vieilli, et sortit avec hâte des dortoirs. Le temps de traverser la Salle Commune, de réveiller la Grosse Dame (-Mais qu'est-ce que vous faites debout à une heure pareille?? C'est inhumain! -Mais non, mais non, je suis juste tombée du lit, voila tout. Vous devriez sourire plus souvent vous savez, ça vous va si bien!), et Wendy se retrouvait dans les couloirs déserts. C'était étrange de se promener seule dans le chateau. Les murs semblaient avoir été repoussés par quelque force invisible, et l'on avait le sentiment que tout cet espace n'appartenait qu'à soi-même. Grisant. Mais ce le fut plus encore quand la rouge et or s'aventura dans le parc. Ce qu'elle resentit à l'instant même où elle posa son pied dans la neige, aucun mot n'aurait pu le décrire. C'était un peu idiot, après tout, ce n'était que de la neige, qu'un parc sans personne dedans! Wendy respira à fond, frissona, et sourit. C'était sûr, aujourd'hui serait une bonne journée. Ombrage elle-même pouvait lui réserver sa punition avec la plume noire qui écrit sur le dos de la main, que la journée ne s'en trouverait pas assombrie.
En posant son regard sur le sol, la sorcière remarqua des empreintes de pas fraîches incrustées dans la neige.

Tiens, je ne suis donc pas la seule à me lever tôt...

Elle prit la même direction que les traces, progressant bientôt sur des sentiers. Parfois, les empreintes disparaissaient, et Wendy devait poursuivre sa route sans savoir si "l'autre" se trouverait à sa fin. Enfin, elle put apercevoir une silhouette qui se détachait sur le blanc de la neige. En se rapprochant, elle découvrit que c'était une fille, mais de dos, elle ne pouvait pas en savoir plus. L'inconnue marchait lentement, il ne fut donc pas difficile pour Wendy de la rattraper. Ah, tiens, une écharpe de Poufsouffle.

J'espère que je ne vais pas la déranger...

Dans un petit nuage de d'air chaud, la Gryffondor lança d'un ton chaleureux:

Bonjour! Je vois que je ne suis pas la seule à apprécier la tranquilité d'un matin comme celui là...

La demoiselle poufsouffle profitait de cet instant avec une délectation toute particulière. L’immensité du parc lui ouvrait ses bras gelés et les arbres plus que centenaires donnaient une consistance encore plus forte au spectacle. A chaque bouffées d’air, le froid semblait lui arracher les poumons et lui couper ses fines lèvres mais qu’importe, elle se sentait bien. La française leva les yeux au ciel, les dernières plaques de nuages commençaient a disparaître pour laisser place a un beau soleil. Une voûte céleste emplie de bleu, la neige ne tarderait pas a fondre… Calaïs détestait au plus haut point la neige fondue, cette belle neige qui se gâche et qui devient boue…

Grr quelle horreur la neige fondue!

La jaune et noir profitait aussi du silence, même la nature était dans un profond mutisme…Enfin pas totalement, quelqu’un marche derrière elle… Calaïs entend depuis quelques instants des pas qui crissent au contact de la neige ainsi qu’une respiration. Cette même respiration qu’a la frenchie, une respiration courageuse qui lutte contre le froid hivernal. Vous allez donc me poser naturellement la question: Pourquoi ne s’arrête-elle dont pas? Pour dire vrai je ne le sais même pas moi même et d’ailleurs Calaïs ne doit pas le savoir non plus: peut-être la peur de se retourner et de voir Ombrage ou bien était-ce juste une certaine fainéantise?
La demoiselle sentant la personne se rapprochait, fit quelques pas de plus et referma ses doigts sur sa baguette. Ce geste était purement un geste mécanique, une sorte de mauvais réflexe…
Soudain une voix retentie, une voix de jeune fille, gaie et chaleureuse. Calaïs poussa presque un soupir de soulagement avant de s’arrêter net. Pendant encore un instant elle resta immobile le regard planté dans l’horizon, puis elle se retourna. Devant elle se tenait une Gryffondor, a en croire son écharpe et sa tête ne lui était pas inconnue…

Mais oui bien sur! C’est Wendy!

Wendy Depoorter était une jeune femme de sixième année, tout comme Calaïs ainsi les deux demoiselles avaient déjà suivies des cours ensembles. Enfin notre Calaïs reporta son attention sur les paroles qui venaient d’être prononcés puis prépara une réponse avant de lui restituer:

Happiness -- Tiens, Bonjour Wendy! Oui je suis venue prendre l’air frais avant que ces petits monstres de premières et de deuxièmes années ne viennent faire des batailles de boules de neiges et faire fondre tout cela! --

Le ton de la jaune et noir n’était pas du tout agressif, au contraire; il était plutôt ironique et amical. Calaïs afficha ensuite son éternel sourire, se sourire qui faisait un peu sa marque de fabrique, un sourire qui signifiait: « Hé je suis vivante, Youhou! » . Par contre la jaune et noir gardait un certain petit accent français dans ses paroles, un léger goût de France…

Happiness -- Alors comment tu va sinon? --

En vérité Calaïs ne se rappelait pas avoir déjà parlée a Wendy mais bizarrement elles se connaissaient, semblaient presque tout connaître l’une de l’autre sans jamais avoir discuter. Du moins c’est ce que ressentait la française.
Enfin Calaïs détendit sa main crispé sur sa baguette et mit ses deux petite menottes au fond de ses poches de jean pour leur tenir chaud.

Devant le sourire franc de la Poufsouffle, Wendy fut soulagée. Elle ne semblait pas l'avoir dérangée, finalement. Oh, mais ce visage ne lui était pas inconnu! Elle le connaissait même très bien, puisque c'était celui d'une autre 6ème année. Dans un petit rire cristallin, elle lança:

Oh Calaïs! Pardonne-moi, je ne t'avais pas reconnue de dos...

Elle profita du fait que la Poufsouffle s'était arrêtée pour se mettre à sa hauteur. Enfin, à sa hauteur, ce n'était qu'une expression malheureusement! Calaïs devait dépasser Wendy d'une bonne demie-tête au moins. Levant ses yeux bleus sur le visage emmitouflé de sa camarade, elle répondut gaiement:

Je vais bien, très bien même, bien que je sois tombée du lit! C'est vrai que c'est dommage, la neige piétinée qui se transforme en boue... Il faudrait presque interdire de marcher sur la pelouse pendant l'hiver! Enfin, tu remarqueras qu'on ne se prive pas non plus...

Tout en promenant son regard sur l'étendue encore blanche, elle ne put s'empêcher de savourer ces instants de silence. C'était incroyable comment, lorsqu'on aimait les mêmes choses, les mots perdaient de leur importance. Wendy sentait que, du moins à cet instant précis, les deux jeunes élèves étaient sur la même longueur d'onde.

C'est tellement calme... On se croirait presque dans un autre monde.

Redescendant sur terre, la rouge et or se tourna vers Calaïs, la détaillant comme si elle la voyait pour la première fois. D'ailleurs, c'était presque ça: elles ne s'étaient quasiment jamais parlées.

On pourrait continuer de marcher? Parce que là, j'ai l'impression que mes jambes sont complètement gelées...

Elle eut un nouveau sourire, et se frotta les mains l'une contre l'autre. Brrr, l'hiver était peut-être sa saison préférée, mais mourir congeleé n'avait rien de vraiment palpitant! Elle jeta un regard vers le chateau; bientôt, le petit déjeuner serait servi dans la Grande Salle, avec du thé bouillant, quelques tartes encore chaudes, et les conversations iraient bon train, sur des sujets aussi variés que les cours ou la Saint-Valentin. Il ne faudrait pas que Wendy tarde de trop, sinon, elle risquait de rater le début des cours (bon, d'accord, il n'était que 6h30 un peu passé, mais quand même). Ca l'embêterait un peu de voir le crapaud rose lui tomber dessus avec son grand sourire mielleux. Finalement, Wendy se retourna dans le sens de la marche. Qu'importe Sa Seigneurie Ombrage! Ce n'est pas elle qui allait gâcher sa journée si bien commencée!

Je suis tout à fait impolie, excuse-moi! Je ne t'ai même pas demandé comment toi tu allais...

Elle eut un air contri, complètement honteuse d'avoir oublié quelque chose d'aussi important.

Wendy s’excusa auprès de Calaïs, apparemment elle ne l’avait pas reconnue. Au remarque, c’était tout a fait normal, les deux demoiselles ne se connaissaient que très peu et les cours qu’elles suivaient ensemble ne pouvaient pas les rapprochés. La française se demanda d’ailleurs pourquoi elle n’avait jamais été parler avec Wendy? Elle avait l’air d’une fille sympathique et puis c’était une Gryffondor qui de surcroît n’était pas dans la Brigade.
Calaïs s’était toujours tenue a l’écart des guéguerres entres maisons, elle ne portait pas tellement de jugements sur les gens étant dans telle ou telle maisons. Néanmoins depuis l’arrivée d’Ombrage, la méfiance était de rigueur et un drôle de climat s’était installé dans Hogwart. Puis de nouveau la voix de la jeune Wendy s’éleva, la jaune et noir l’écouta gentiment avant de répondre:

Happiness -- Peut-être qu’il faudrait l’interdire mais des interdictions, il y en a déjà tellement a Poudlard, Ombrage serre les vices --

Bip. Bip. Bip. Sonnerie d’alerte dans le cerveau de Calaïs. Mot en trop. Mot en trop. Mot en trop. La française se mordit la langue, elle n’aurait jamais du dire ça… En vérité, elle ne connaissait pas Wendy et peut-être qu’elle était en admiration devant les méthodes de Miss Dolorès Jane Ombrage. Après quelques secondes de courtes réflexions, Calaïs se calma un peu, car en y réfléchissant bien le comportement en cours de Wendy ne prévoyait aucun amour particulière pour ce vielle chouette d’Ombrage. Pendant un instant la poufsouffle regarda dans le lointain, elle fixait dans le vide et le vent commença a se lever. Il lui fouetta doucement son visage déjà rosie puis souleva ses cheveux ébène. Se noir de jais qui contrastait énormément avec la neige qui scintillait sous les rayon du soleil. Ensuite Wendy lui proposa de marcher un peu avant qu’elles ne finissent toute les deux comme bonhomme de neige. Calaïs lui fit un clin d’œil avant de commençait la petite promenade. Poudlard s’élevait fier et droit derrière les deux demoiselles, de sa carrure de gris, semblant promettre l’éternité…

Happiness -- Ne t’excuse pas, il n’y a pas de mal! Moi je vais plutôt bien, pas de joies ni de peines particulières. Rien de particulier en fait! --

C’est vrai qu’il n’y avait pas grand chose a dire en ce moment. Rien ne se passer d’extraordinaire dans sa vie, juste cette amertume qui grandissait chaque jour un peu plus contre la direction de Poudlard et celle du gouvernement. Calaïs n’avait pas d’amour, peu d’envies, juste son instabilité d’humeur pour se tenir compagnie. Non, pour dire vrai, elle appréciait beaucoup la présence de la gryffondor, cela lui réchauffait un peu le cœur. Cela l’empêcher de glisser dans une profonde mélancolie qui pourrait la pousser a rester toute la journée dans se grand parc…
Tout en marchant la jeune française regardait tantôt sa camarade tantôt la neige puis au bout d’un moment, après un instant de silence elle rajouta:

Happiness -- Je me demande pourquoi on n’a jamais parlées ensemble avant? --

La demoiselle poufsouffle eu un franc sourire et leurs pas continuèrent. Ce paysage la grisant d’une joie pure malgré les paroles qu’elle avait dit auparavant. En fait, la française avait le don pour s’émerveiller des petites choses de la vie, des petits riens qui nous font sourire. Elle était rester une grande enfant, en fin de compte…

Je me demande pourquoi on n’a jamais parlées ensemble avant?

Ca, c'est une très bonne question, tu vois, mais au vu de ce que t'as dit sur Ombrage... je trouve qu'on devrait discuter plus souvent!

Wendy éclata de nouveau de rire.

Non, sérieusement, je n'en sais rien. Ou plutôt si. En fait, il faut être réaliste quand même, on ne peut pas parler vraiment avec tous les élèves de ce chateau, c'est une entreprise bien trop titanesque... Et puis, entre ceux qui lèchent les bottes de ce crapeau rose d'Ombrage (elle se retourna pour vérifier un peu tardivement qu'aucune oreille indiscrète ne l'avait entendue), ceux qui se mettent volontairement à l'écart, et ceux qui prennent beaucoup trop au sérieux leur apartenance à une maison (sur le ton de la confidence) je ne pense a-bso-lu-ment pas aux vert et argent, (de nouveau sur un ton normal), entre tous ceux-là, il ne reste pas tant d'élèves avec qui on peut vraiment parler, mine de rien... C'est dommage d'ailleurs, je suis sûre qu'il y a plein de gens vraiment intéressants ici...

Wendy soupira. Elle était incorrigible. Elle savait très bien qu'elle pouvait être un véritable moulin à paroles, mais rien à faire, elle parlait et parlait et parlait... C'était plus fort qu'elle! Elle s'arrêta donc dans son petit speech, se demandant si sa compagne de route n'allait pas prendre ses jambes à son cou pour retrouver au plus vite la tranquilité qu'elle était venue chercher! Il y eut un instant de silence pendant lequel les deux jeunes filles continuèrent de marcher tranquillement, se frayant sans trop de difficultés un chemin dans la neige.

En plus, avec la Saint-Valentin, les sujets de discussions ne sont plus très variés...

La rouge et or avait plus parlé pour elle-même qu'autre chose. Elle avait dit ces mots tout bas, sur un ton qui mêlait du reproche, de l'amusement et peut-être aussi un peu de déception. Malheureusement, elle ne s'en rendit compte que tard, aussi changea-t-elle de sujet au plus vite, priant pour que la discussion ne parte pas dans ce sens. En effet, les amours, les séparations, non seulement tout ceci devenait vite ennuyant, voir agaçant, mais en plus ça ne servait qu'à lui rappeler qu'elle était seule... sujet non pas épineux, mais... bref, elle préférait éviter.

Alors, si j'ai bien compris, reprit-elle en se retournant pour guetter une nouvelle fois les environs, toi non plus tu n'es pas... fan de Madame la Grande Inquisitrice?

Le ton quelque peu théâtral qu'elle avait pris pour nommer la très chère professeur de DCFM lui rendit son sourire malicieux. Autant parler franchement, elle détestait cette dame, enfin cette vieille harpie plutôt. Le pire n'était pas son goût immodéré pour le rose, les froufrous et les chats, non, mais vraiment ses méthodes en général. Surtout la punition avec cette satanée plume noire... Cette pensée réveilla de douloureux souvenirs dans la mémoire de la petite Gryffy. Elle jeta un coup d'oeil au dos de sa main droite, où était gravé "je ne dois pas rêver". Un élan de haine lui monta à la tête, chose extrêmement rare chez Wendy, d'habitude si pacifiste. Elle serra son poing droit, et l'enfouit dans une poche, histoire de ne plus voir les pâles cicatrices...

Sans tarder, Wendy lui avait donner la réponse a sa question. En vérité, la poufsouffle aussi connaissait les raisons sincères de leurs non-discussions. En classe c’était tout simplement impossible de parler, même avec les professeurs les plus relax… Le pire c’était les cours de DCFM avec Ombrage comme professeur. Des heures a étudier des livres, de la théorie et rien que de a théorie, en plus sur des sortilèges totalement inoffensifs… Aucuns élèves ne sauraient se défendre avec les seuls enseignement de cette dingue… Si le pire devrait arriver, l’école ne pourrait pas être défendue, les élèves perdraient tous, à coup sur, leurs vies… Calaïs eu un frisson d’effroi a cette pensée cauchemardesque. Le gouvernement du Cornelius Oswald Fudge ne valait pas grand chose avec ses programmes a la noix et ses grandes inquisitrice enquiquineuse de mes deux… Ne nous emportons pas…

Happiness -- Tu as raisons, les gens ont beaucoup changés depuis septembre, il y a une autre mentalité dans Poudlard depuis qu’Ombrage est là… On ne peut plus se fier a personne maintenant! Les personnes de confiance, ne se compte plus que sur les doigts d’une main… Ce que je trouve particulièrement ignoble c’est la délation entre élèves et surtout cette satané brigade --

Calaïs se stoppa net dans son discours. Elle savait qu’il fallait qu’elle modère ses paroles, même en présence de Wendy. Si les murs ont des oreilles, pourquoi pas les arbres? Un nouveau frisson lui parcourut les reins, peut-être quelqu’un écoutait-il leur conversation? Comme tout bon élève qui se respectent, la française avait déjà eu le droit a la punition de la plume… On pouvait même lire sur sa main gauche: Je dois respecter la Grande Inquisitrice. Elle n’avait pas du tout envie de recommencer la correction. Le pire dans tout cela, c’est qu’au lieu d’obtenir la soumission de ses élèves, elle n’obtient que le goût de la révolte et la haine. Ainsi Calaïs ne se faisait pas trop de soucis, elle savait pertinemment que le règne de se vieux dragons ne serait pas long. Qui sème la haine récolte le feu non?

Le ton de la jaune et noir n’était pas véritablement agacé mais il est vrai que cette fête lui sortait un peu par les trous de nez… Les amourettes d’adolescents ne l’intéressait guère! Mais cela mettait le château en ébullition, permettant aux autres élèves de faire se qu’ils veulent, ou presque. Les choses passent plus inaperçues pourrions nous dire. Calaïs avait essayer de trouver un hiboux, mais c’était impossible, tout les messages étaient filtrés. Ainsi les élèves n’avaient plus de nouvelles de leurs proches et Poudlard était devenu un sasse anti-communication…

Hapiness -- Hé comment que je ne l’aime pas! Ce vieux dragon! --

La demoiselle tendit sa main gauche vers Wendy pour lui montrer ses cicatrices. Ses dents grincées et son autre poing venait de se fermer sur sa baguette, qui sous la pression menacé de se briser en deux. Ses paroles n’étaient plus d’un murmure a présent…

Hard -- Je suppose que toi aussi tu a connu la punition!? --

A peine Wendy avait-elle enfoui sa main droite sous les épaisseurs de vêtements, que sa camarade lui présenta le dos de sa propre main. La gauche. Et dessus, inscrits en petites lettres blanches incrustées dans la peau "Je dois respecter la Grande Inquisitrice".

"Je dois respecter la Grande Inquisitrice"?? Rien que ça? Mais... qu'est-ce que t'as bien pu faire pour mériter ça? Soit t'as fait quelque chose de très courageux... soit de complètement inconscient. Lequel des deux?

Au même moment, Wendy se souvint que la Poufsouffle lui avait posé une question. Avec hâte, elle répondit:

Ah euh, oui, j'ai aussi eu l'honneur de... tester sa plume noire...

Et elle exhiba ses "lignes d'écriture" devant les yeux de la jaune et noire, pour qu'elle voit bien le "Je ne dois pas rêver".


Je suis juste arrivée en retard à un cours de Rogue... J'avais oublié mes affaires dans le dortoir, et j'étais repartie les chercher. J'ai bien essayé de m'expliquer avec cet espèce de grincheux là, mais ça n'a fait que l'énerver un peu plus... Résultat: aller simple pour le bureau d'Ombrage, avec pour motif "retard et insolence". "Je ne dois pas rêver" me rappelle désormais que mes affaires sont dans ma malle et que je ne dois pas les oublier. C'est encore mieux que mes habituels post-it, ou mes mots écrits à l'encre dans ma paume!

Elle prononça ces derniers mots dans un petit rire. Fidèle à elle-même, c'est-à-dire toujours de bonne humeur.

Si ça se trouve, elle va croire qu'avoir des mots gravés sur ma main ne me fait strictement rien! pensa rapidement la Gryffy. Ce qui est faux bien entendu...

C'est pourquoi elle ajouta avec hâte:

Surtout, ne va pas croire que je m'en fous totalement, bien au contraire. En réalité, en sortant du bureau de la vieille harpie, j'étais à deux doigts d'exploser, ce qui est plutôt rare chez moi, mais j'ai pris le parti d'en sourire. Ca m'aide à... à ne pas m'attarder dessus si tu vois ce que je veux dire...

En son fort intérieur, elle ne pensait pas que la Poufsouffle puisse "voir ce qu'elle disait". C'était en effet un peu contradictoire. De nombreuses filles de son dortoir qui avaient eu le plaisir de passer chez Ombrage, étaient revenues en pétard, avec la ferme intention de donner une bonne leçon à la professeur de DCFM. Mais Wendy non. Elle s'était calmée en parcourant le chemin qui la séparait du bureau de la professeur et de son dortoir. Elle avait passé le portrait de la Grosse Dame tranquillement, et demandé si l'une d'entre elles avaient fini son devoir de Métamorphose, comme si de rien n'était.
Tout en repensant à ces instants, elle se repassa mentalement les paroles de Calaïs:

Hé comment que je ne l’aime pas! Ce vieux dragon!

et un petit détail la frappa. Un accent. Pas dérangeant, mais qui se remarquait tout de même. Wendy sourit. Elle connaissait bien cet accent, son père avait le même, mais en plus prononcé. C'est ainsi qu'elle répéta, en français cette fois-ci:

Alors? Qu'as-tu bien pu faire pour devoir te graver "Je dois respecter la Grande Inquisitrice" sur la main?

Immédiatement après avoir parlé, elle s'amusa de l'expression étonnée qui se peignit sur le visage de Calaïs. Avec un petit sourire en coin, elle attendit la réponse.

J'espère quand même qu'elle m'a comprise! rit intérieurement la rouge et or. Il ne manquerait plus que j'ais été incompréhensible à cause d'un accent trop prononcé! Après tout, ce n'est pas moi la Française de la famille...

Le regard de Calaïs était partit loin dans le parc, se frottant aux branches des arbres, a la neige ou bien au ciel bleu. Ce serait sûrement une superbe journée aujourd’hui, il n’y a aucuns doutes là dessus. Ensuite Wendy reprit la parole en voyant la main de la française. Courageux… Inconscient… ses paroles ne pouvaient porter aucuns de ses deux qualificatifs alors Calaïs lui répondit:

Happiness -- En fait je me suis fait prendre dans un couloir par quelqu’un de la brigade… Je parlais d’Ombrage et le terme de vieille vipère ne les a guère enchantés… Truc idiot quoi… Mais je me trouve quand même chanceuse, ça aurait pu aller beaucoup plus loin…

En effet, bien que la jaune et noir ne soit pas de caractère impulsive, la Brigade lui sortait par les yeux. Les mots pouvaient jaillir beaucoup plus facilement et être beaucoup plus écorchant… Heureusement ce jour là, une sorte de petite voix lui avait dit de se taire, d’acquiescer et de jouer a la fille soumise qui avait bien compris la leçon. Puis la Gryffy lui montra ses cicatrices, Je ne dois pas rêver, et elle avait aussi écouter l’histoire avec Rogue. Rogue était un drôle de personnage, la française ne savait pas trop quoi penser de lui. Il était souvent froid, distant et cruel mais pourtant il semblait a Calaïs qu’il y avait quelque chose d’autre… Bien qu’elle ne soit pas experte en psychologie, la frenchie savait qu’il y avait une faille dans cet homme là. Il suffisait pour cela de trouver la fissure et de s’engouffrer dedans pour lui faire mettre un genoux a terre… Sans aucun doute ce professeur était en fait, plus sensible qu’un bébé… La faille devait sûrement se trouver dans son passé, sûrement son enfance ou son adolescence… Chaque nouveau cours de Potions permettait a Calaïs de réfléchir sur ses théories et sur le comportement de Rogue. En écoutant l’histoire, la française eu un sourire désolé puis la jaune et or lui expliqua ce qu’elle ressentait. Calaïs resta muette pendant quelques instants avant de reprendre:

Happiness -- Tu sais si tu a réagis comme cela, c’est la preuve d’une grande force morale. Répondre l’amour a un ennemi est la chose la plus déstabilisante. Les gens essayent de vous faire éprouvé de la haine et si l’on répond par de l’amour, c’est même personne se trouvent complètement démunis… --

Ensuite Wendy reprit la parole, mais cette fois-ci ce n’était pas en anglais. Non a la grande joie de Calaïs; Wendy lui avait parler français! Son cœur palpita un peu plus fort lorsqu’elle entendit sa langue et un large sourire s’installa sur son visage de porcelaine. Elle avait un petit accent british mais elle était totalement compréhensible. La jaune et noir fit quelques pas de plus avant de dire

Happiness -- Tu parle français? Tu est d’origine française? --

Bien sur la sixième année avait répondu a sa camarade avec la langue de Molière.
Hein? Qui c’est Molière? Un Moldu, désolé… Bon revenons a notre histoire. La jeune Calaïs brûlait d’envie de savoir comment ce faisait il que Wendy parlait français? Si ça se trouve elle était française, tout comme elle mais pourtant la Gryffondor n’avait aucun accent français… Rutilante d’impatience, la demoiselle continuait sa petite marche, laissant ses empreintes dans la neige du matin.

[Molière, un Moldu? Qui sait, peut-être avait-il plus d'un tour dans son sac le bougre!^^]

En fait je me suis fait prendre dans un couloir par quelqu’un de la brigade… Je parlais d’Ombrage et le terme de vieille vipère ne les a guère enchantés… Truc idiot quoi… Mais je me trouve quand même chanceuse, ça aurait pu aller beaucoup plus loin…

C'est sûr, connaissant les membres de la BI et leur gourou, ça aurait effectivement pu aller plus loin... limite "outrage à la Grande Inquisitrice"... je suis sûre qu'on peut aller à Azkaban pour ça!

Petit rire, un peu jaune par contre cette fois. En son fort intérieur, elle se disait que, mine de rien, ce n'était peut-être pas si faux... Dans l'esprit de "Doly" Ombrage, l'insulter elle pouvait être considéré comme une insulte par procuration au Ministère de la Magie, voir même au Ministre lui-même!

Pfff... ajouta Wendy, si seulement... (elle s'arrêta un moment pour guetter le moindre bruit qui trahirait une présence indiscrète, puis reprit à voix basse, un peu plus en confiance) si seulement quelqu'un, n'importe qui dans ce foutu chateau pouvait faire quelque chose pour la virer, ou mieux, la faire démissioner, ça mériterait une médaille exposée bien en évidence dans la Salle des Trophées!

De nouveau un moment de silence. Wendy réfléchissait. Comment pouvait-on faire (par "on" entendez les élèves, les professeurs, bref,toutes les personnes anti-Ombrage) pour renvoyer cette harpie (et encore! une harpie serait probablement préférable...) bien au chaud dans son petit ministère?? Parce que la situation devenait intenable! Tout d'abord, les décrets qui fleurissaient sur le mur près de la Grande Salle, ensuite la création du statut de Grande Inquisitrice, et enfin la BI! Toute cette mascarade virait sérieusement à la tyrannie! La Gryffy poussa un soupir presque désespéré et surtout fataliste. Une telle organisation...
Au bout d'un moment, elle reprit la parole:

Par contre, quand tu parles de "force morale"... c'est gentil, mais moi je pensais plus à "lâcheté" en fait (petit rire gêné et confus). J'ai l'impression d'avoir plus fuit le problème qu'autre chose... Pourtant, j'aimerais lui tenir tête à cet espèce de crapaud rose bonbon... faire quelque chose pour la bouter hors d'ici!

Pour une fois, la voix de la petite blonde tremblait, vibrait d'une colère peu forte, mais tout de même bien présente. Elle avait de plus en plus de mal à supporter la "Grande Inquisitrice". Même pas le droit d'envoyer un petit message à sa famille... elle devait s'inquiéter du silence radio de Wendy...
Elle respira un grand coup. Il fallait chasser ces idées noires. Déprimer n'était pas dans ses habitudes et les Détraqueurs n'étaient pas dans le coin, donc elle n'avait aucune raison de se laisser emporter par tout ça! Elle changea complètement de sujet, et sortit en français:

Pour le français, l'explication est simple. Mon père est de Calais, et ma mère a passé un an là-bas. C'est comme ça qu'ils se sont rencontrés. J'apprends cette langue depuis que je suis... non, que j'ai 6 ans. C'est pour ça que j'ai quand même un accent, ma première langue est l'anglais. Désolée, mes phrases sont un peu simples, mais je n'ai pas parlé depuis longtemps, et puis chaque année, pendant dix mois, je parle anglais, je n'ai pas besoin de parler français, donc, mon niveau baisse!

Wendy était écroulée de rire devant sa pitoyable prestation! Elle n'en revenait pas! Avant d'entrer à Poudlard, elle pouvait parler pendant des heures avec son père, en français uniquement, en utilisant des phrases beaucoup plus...construites. Elle avait vraiment perdu la main!

Si tu veux bien, reprit-elle un peu maladroitement, on peut parler que français. Ca m'entraîne...entrainerait, et presque personne ne peut nous comprendre, si on discute d'Ombrage. Mais ne parle pas trop vite s'il-te-plaît!

Bon. Pas trop mal tout de même. Elle avait l'impression qu'elle retrouvait vite tout ce qu'elle avait appris. C'était juste l'entraînement qui lui manquait. Elle espérait vraiment que Calaïs continuerait de lui parler en français, Wendy aimait trop cette langue! Même si elle était dure à apprendre, avec son orthographe compliquée et sa grammaire bourrée de règles avec des exceptions!! Un vrai casse-tête! Parfois, Wendy se disait même que son père avait énormément de chance d'être français, car les autres langues n'étaient pas aussi compliquées!
Sur ces réflexions, elle jeta un oeil à sa montre. Oula que le temps passait vite! Il fallait que les deux sorcières commencent tout de suite à retourner au chateau ou elles devraient se dépêcher de manger pour ne pas arriver en retard en cours! Et Wendy n'avait à l'évidence pas envie du tout de devoir se presser...

Les deux demoiselles semblaient tout a fait d’accord sur un point. Il fallait faire virer Ombrage. Le soucis c’était comment faire? Calaïs c’était creusé la tête depuis un sacré bout de temps pour trouvé la solution a ce problème. En vérité elle ne voyait que deux résolutions a tout cela. La française décida donc d’exposer sa thèse a Wendy.

Happiness -- Je suis tout a fait d’accord avec toi! Il faut que ce vieux grimoire d’Ombrage parte le plus vite possible d’ici! Cette femme a vraiment un grain; Poudlard vire limite Azkaban… --

Azkaban, Wendy venait d’en faire allusion. Et c’est vrai que Calaïs avait eu de la chance que ça n’aille pas plus loin. Cette histoire de respect a la Grande Inquisitrice gnangnan! Calaïs rigolait bien dans son fort intérieur. Ensuite elle décida de reprendre la parole. Elle parlait par contre, en un murmure:

Murmure -- Tu vois ça fait un petit moment déjà que je pose la question pour faire partir cette vieille chouette. En fait je ne vois que deux plans. Le premier c’est de la poussée a la faute, une faute tellement grave que le Ministère ne pourrait avoir qu’une solution: la virer… --

Nouveau silence

Murmure -- Le deuxième plan est un peu plus compliqué… Mon père est chef du département des mystères, au ministère de la magie française et il est aussi dans une association qui entretient les liens magiques franco-anglais… Ma mère est journaliste et a une plume qui peut s’avérer grinçante… --

Calaïs tourna la tête a gauche et a droite pour voir si il n’y avait personne. Néanmoins elle ne vit rien, juste de la neige qui commençait a se désintégrer sous le soleil naissant de ce mois de Février.

Murmure -- Si je pouvais leur envoyer un hiboux, ils pourraient sûrement m’aider, et faire pression sur Fudge… Qu’est ce que tu en pense toi? --

Ensuite Wendy lui expliqua le pourquoi du comment de sa connaissance de français. Il s’avéra que sa camarade de poufsouffle avait des origines françaises. Ainsi toutes les deux, elles décidèrent de parler français…

Happiness -- Oui moi ça me plairait beaucoup de parler français avec toi! Et puis c’est vrai qu’a Poudlard on est tranquille, je pense qu’il n’y a pas grand monde qui pourra nous comprendre.

Calaïs lui avait répondu en français, elle avait parler doucement comme lui avait demandé Wendy. La française trouva que sa camarade se débrouillait quand même très bien en français. Enfin Calaïs vit sa camarade jaune et noir regardait sa montre. La demoiselle se retourna donc pour jeter un coup d’œil sur la grande horloge de Poudlard. Effectivement, il ne faudrait pas traîner pour être a l’heure en cours, sinon elles étaient toutes les deux bonnes pour une retenue…

A peine Wendy avait-elle terminé sa phrase que Calaïs se pencha vers elle, et lui confia sur le ton de la confidence qu'elle avait déjà réfléchi à un moyen de faire déserter Ombrage, ce qui fit ouvrir de grands yeux à la rouge et or. Avec intérêt, elle écouta les propositions de Calaïs. Première solution: pousser le crapaud à la faute pour que le Ministère n'ait pas d'autre choix que de la virer. ... Mouais, bof... Deuxième solution: ... Wendy n'avait pas très bien saisi quelle était cette sombre histoire de pression sur le Ministre lui-même, mais... bon, pourquoi pas. De toutes façons, y avait-il d'autre choix? La Gryffondor accueillit les propositions avec une moue perplexe. Dubitative. Pensive.

Mmm... Ca m'a l'air un peu hasardeux tout de même, non? Prenons les choses dans l'ordre.

Elle réfléchit un instant, histoire de trouver ses mots en français. Pas simple quand le cerveau était rouillé.

D'un, le... Fudge. Fudge ne renvoyera... oula, non, ce n'est pas ça... renvoiera... bref. Il laissera tout passer au crapaud. C'est son espion dans Poudlard, le seul endroit qu'il ne contrôlait pas; il ne laissera pas tomber une chance pareille de garder un oeil sur nous. Et, pour ta deuxième solution, c'est trop risqué. Si j'ai bien compris, tu penses que tes parents pourraient faire pression sur Fudge pour faire partir le crapaud? Non, non... C'est trop dangereux pour tes parents, ils risquent de perdre leur boulot.

Pendant tout ce débat, les deux jeunes filles, d'un commun accord, avaient tourné les talons en direction du château. 7h30, déjà! Si elles voulaient se remplir le ventre avant d'aller en cours, il allait falloir qu'elles se pressent un peu. Voir même beaucoup. Elles suivaient donc leurs propres traces de pas, histoire de ne pas se perdre. Comment se perdre dans le parc de Poudlard?? Mais c'est très simple, il suffit d'être embarqué dans une conversation passionnante, et de marcher sans but, juste pour éviter de prendre racine et de geler par la même occasion. Le chemin emprunté défile sans que l'on s'en rende compte, et retrouver sa route, perdue au milieu des arbres, devenait bien plus compliqué qu'on le croit. Ces traces dans la neige immaculée rappelaient à Wendy les cailloux blancs du Petit Poucet (les enfants de Moldus comprendront, pour les autres, laissez tomber^^).

En fait, reprit Wendy d'une voix hésitante, j'ai... entendu des rumeurs. De simples rumeurs... Peut-être rien qui soit un jour concret, mais... ces rumeurs parlaient d'une sorte de club, une association, je ne sais pas vraiment. Et avec ce "club", on apprendrait des sorts. Comme en cours, mais en mieux. J'espère que c'est vrai...

La jeune Depoorter poussa un soupir. Son français ne lui permettait pas d'exprimer le fin fond de sa pensée, aussi ajouta-t-elle en anglais:

En tout cas, si cela se fait, les créateurs du club peuvent êtres sûrs que je serai de la partie, Ombrage s'est trop attirée mes foudres pour que je laisse passer une telle occasion de la doubler! Je ne suis pas aussi belliqueuse d'habitude, mais là, elle l'a cherché...!

Alors qu'elle prononçait ces mots d'une voix un peu trop vive à son goût, un bruissement de feuilles se fit entendre à quelques mètres derrière les jeunes filles. D'un même élan, les deux camarades firent volte-face, tous leurs sens en alerte. Mais rien ne bougea plus. Elles n'entendirent que le silence de cette fraiche matinée, et ne virent que les branches des arbres fermant la route dans leur dos. Wendy jeta un regard interrogateur à Calaïs. Un nouveau soupir lui échappa, mélange d'effroi et de soulagement. La BI se levait-elle tôt pour espionner les élèves matinaux?

Je pense qu'on devrait se dépêcher de rentrer, sinon on va finir ou par mourir de faim, ou par se prendre des heures de retenues.

Sur ce, elle reprit sa marche, entraînant la jaune et noire à sa suite, laissant échapper à chaque souffle un petit nuage d'air chaud d'entre ses lèvres entrouvertes, disparaissant bientôt dans l'atmosphère glacé de l'hiver.



[désolée du retard, j'espère que tu ne t'es pas trop impatientée! Fort heureusement j'ai pu trouver Internet et répondre plus tôt que prévu, j'n'en suis pas mécontente^^]

Les deux jeunes demoiselles avaient ensemble décidées de rentrer au château. Elles avaient donc tournées les talons et commencer a rebrousser chemin en marchant dans leurs traces. Les pieds de Calaïs s’engourdissaient par le froid et la neige fondue, ses bottes ne la protégeait pas tant que ça… La française leva ensuite les yeux vers le ciel, le temps avait étrangement changé. Il était passé du soleil faible de Février au gros nuages qui annonçait de nouvelles giboulées de neige. La jaune et noir resserra donc un peu son écharpe et continua de marcher, silencieuse. Ensuite Wendy reprit la parole, apparemment la noir et or n’était pas très emballé. Wendy expliqua son point de vue et Calaïs comprit et se fit une raison. C’est vrai que ses parents pourrait perdre le travail et peut-être bien que Fudge ne voudrait jamais se séparer de sa chienne de garde, de son petit espion. La frenchie fit un sourire a Wendy avant de lui répondre:


La jeune pouffy fit une petite pause, pleins de choses se mélangeaient dans son esprit. Heureusement Wendy mit une fin aux pensées sans queues ni têtes de la française en lui expliquant ce qu’elle avait entendue. Une rumeur disant qu’une sorte de club se serait monté pour montrer aux élèves des sorts, pour leurs apprendre a se défendre et puis surtout être contre Ombrage. Calaïs n’en revenait pas… Si cela était vraie, c’était vraiment une bonne nouvelle. Enfin, des gens qui se lève dans l’ombre contre cette main de fer dans un gant de velours. Cela redonnait un peu d’espoir dans le cœur de la jeune femme. Soudain une feuille se déchira derrière elles, dans un bruissement. Les demoiselles sur leurs gardes, se retournèrent. Calaïs avait le cœur qui battait a 100 mais heureusement il n’y avait rien… Personne ne les espionnaient, la BI ne contient que des feignants et les feignants ne se lève pas a cette heure-ci… Soulagée, la française reprit dans un murmure:

Calaïs chercha pendant quelques secondes, réfléchissant aux gens qui serait capable de monter une telle entreprise. Le choix fut vite fait et donc la française répondit de nouveau dans un murmure

Harry Potter, le fameux Harry, celui dont tout le monde parle. Le garçon le plus connu de l’école et celui qui s’attire les foudres d’Ombrage. C’était forcement une idée a lui. Enfin Wendy proposa de rentrer au château avant de louper le petit-déjeuner. Ensemble, les deux demoiselles accélérèrent le pas pour arriver a temps devant les immenses portes de bois.

La rouge et or était heureuse que Calaïs soit revenue à la raison. Non, cette histoire avec ses parents étaient décidément bien trop dangereuse. Irréalisable même. Lorsque Wendy parla à sa camarade de Poufsouffle de ce "club" qui pourrait être formé contre Ombrage, elle vit le visage fin de la jaune et noire s'éclairer. En son fort intérieur, Wendy pensa qu'elle aurait pu annoncer à son petit frère que Noël était avancé, la réaction n'aurait pas été plus différente! C'est à ce moment-là que les feuilles bougèrent, et que les deux jeunes sorcières se retournèrent, mais personne, bien entendu.

Et bien, ça c’est une bonne nouvelle! Si c’est vrai, je serais dans leur rang! Il faudrait qu’on en parle a quelqu’un de sûr, pour savoir si cela est une rumeur ou pas! avait reprit Calaïs dans un souffle.

Mmm... en parler à quelqu'un de sûr... Wendy rit intérieurement jaune. "Quelqu'un de sûr". A part deux, trois élèves dans cette école, y avait-il encore "quelqu'un de vraiment sûr"? Oh bien sûr, Calaïs semblait digne de confiance, Wendy n'avait d'ailleurs aucun doute là-dessus, mais les autres? Qui lui disait que l'élève souriant qu'on croise dans la bibliothèque alors qu'on est en train d'assassiner Ombrage n'ira pas, une fois hors de vue, se précipiter dans le bureau du Crapaud pour cafter?? Personne. Et la rouge et or en était... déçue. On ne pouvait plus faire confiance à n'importe qui, presque tout le monde se méfiait de tout le monde, et l'atmosphère en devenait pesante. Franchement, si elle avait eu le courage de répondre à la Poufsouffle, Wendy aurait probablement lâcher un "c'est peine perdue" pitoyable. Mais elle n'en eut même pas besoin.

Tu crois que ce « club » est une idée de Harry Potter…

Bon Dieu. Nom d'une chouette, comme diraient les sorciers. Harry Potter, bien sûr... Le-Garçon-Qui-A-Survécut. Wendy en avait entendu parler, bien évidemment, mais presque en passant. Elle ne vivait dans le monde des sorciers que lorsqu'elle était à Poudlard, et durant ces temps-là, elle était surtout acaparée par les cours, même si elle n'était pas franchement une bosseuse acharnée comme d'autres, donc Harry Potter... elle connaissait de nom. Encore que, ces temps-ci, il était de plus en plus question de lui. Certains le disaient menteur, faisant tout son possible pour rester sur le devant de la scène, d'autres le voyaient vraiment comme Le-Garçon-Qui-A-Survécut, si les rumeurs de couloirs étaient vraies. Et vous savez quoi? Wendy avait prit le parti... de n'en prendre aucun, justement. Ce serait se mettre à dos de possibles amis pour rien, alors qu'elle n'avait pas franchement d'opinion. Elle voyait certaines de ses camarades se lancer dans des discussions à la limite de la philosophie, des discussions qui n'en finissaient pas, juste pour savoir qui de la Gazette du Sorcier ou du Chicaneur avait raison. Qui de Fudge, le Ministre de la Magie, ou de Dumbledore, le directeur respecté de Poudlard, devait être pris au sérieux. ... . Wendy ne savait même pas quels mots employer pour décrire son état d'esprit dans des moments pareils. Consternation? Etonnement? Pitié?... Un jour, la vérité éclaterait et tout le monde se mettra d'accord, c'était sa seule conviction pour le moment.
Toujours est-il que la simple réponse que donna la Gryffy à sa camarde fut un long silence. Long silence durant lequel elle aperçut les grandes portes du chateau. Tiens, le temps avait passé bien vite, elle ne s'était franchement rendu compte de rien. Les arbres noirs se détachant sur la neige étincelante, les rives du lac figé par la glace, tout était passé inaperçu. Ensemble, la Poufsouffle et la rouge et or franchirent le seuil de Poudlard. Ca faisait toujours bizarre de pénétrer dans le Hall, on avait l'impression de se retrouver dans une cathédrale, surtout à une heure pareille. De temps en temps, des bruits de pas et des sons de voix se répercutaient sur les murs de pierre, et quelques secondes plus tard, le silence à nouveau... Un silence assourdissant si je puis dire. Ces absences de bruit intimidaient Wendy, sans qu'elle sache vraiment pourquoi. C'est la raison pour laquelle elle se racla légèrement la gorge, avant de prendre la parole. Tout en retirant son écharpe rouge et jaune qui ne lui servait plus tellement maintenant que l'atmosphère s'était réchauffée, elle s'adressa à Calaïs:

Bon... je pense qu'il est temps qu'on se sépare. Je remonte juste dans mon dortoir pour poser toutes mes affaires, et je redescendrai après pour manger, je meurs de faim...! (elle fit les gros yeux, signifiant que si elle n'avalait pas quelque chose dans la demie-heure qui suivait, elle mourrait probablement dans d'atroces souffrances) Peut-être qu'on se reverra dans la Grande Salle? Sinon, ben, bonne journée, et on se voit cet après-midi, en botanique! A plus Calaïs!

Elle avait lancé les derniers mots en forçant sur sa voix, essayant de ne pas trop troubler le silence imposant du hall tout en se faisant comprendre de la Poufsouffle, depuis les escaliers que la Gryffondor avait commencé à gravir. D'un geste amical de la main, elle prit congé de Calaïs, espérant sincèrement qu'elle la recroiserait avant le cours de l'après-midi.