Lauren Jane Harker, 7e Année.

On pouvait dire qu’il faisait beau en cette matinée bien avancée de Septembre. Le soleil s’était levé depuis déjà plusieurs heures et ses rayons avaient commencés à réchauffer la Terre qui s’éveilla en douceur. S’étirant entre les draps chiffonnés, une main sortie de nulle part afin de prendre un réveil en forme de panda qui trônait sur une petite table de chevet aux côtés d’un petit livre de poche ainsi que d’une lampe. Une tignasse blonde tout emmêlée sortit alors de sous les draps mauve clair et tout en se frottant les yeux d’une main, la personne regardait le réveil, tel un geste répétitif. Seul un cri de surprise fut entendu. Par la suite, un silence régna durant quelques secondes pour se terminer par un vacarme assourdissant. N’ayant pas réussi à sortir de ses draps qui s’étaient enroulés de façon étrange autour de son corps, la jeune fille finit par tomber par terre dans un bruit sourd mais sec. Finalement, tomber de son lit n’était pas une si mauvaise idée puisque la jeune fille réussit à s’extirper correctement de tout cet amalgame de tissu qui l’emprisonnait. Néanmoins, elle ne prédisait rien pour la douleur sur sa hanche droite et le bleu qui allait poindre d’ici quelques minutes. Après une douche rapide et un petit coup de brosse sur ses cheveux mi-longs blonds afin d’au moins enlever les nœuds, la demoiselle retourna dans sa chambre en sautillant sur un pied, occupée à mettre sa chaussure dans le second. La pince trainant sur le bureau fut vite prise au passage afin de pouvoir tenir la masse de cheveux, permettant à la demoiselle d’avoir une meilleure visibilité. Heureusement que pour une fois, elle fut préventive et avait terminé sa valise la veille, cette dernière attendant sagement dans le hall qu’on daigne lui accorder de l’importance. Empoignant un gilet de couleur pastel afin de mieux se fondre dans la masse, la jeune fille empoigna son sac et dévala les escaliers. Regardant sa montre afin de voir le temps qu’il lui restait pour pouvoir arriver à l’heure, elle ne vit pas la peluche qui trainait sur l’une des marche ce qui la fit chanceler pour finir par tomber, une fois de plus, sur la dernière marche de l’escalier.

|Inconnu| « Lauren, c’est toi ? »
|Petit garçon| « Papa, ‘Ren a encore marché sur ma peluche… Il faut l’amener à l’hôpital vite. »

Il est venu le temps de vous présenter notre protagoniste : Lauren Jane Harker, de son patronyme entier. Se relevant tout en prenant la malheureuse peluche qu’elle avait encore plus éborgné, la jeune fille poursuivit son chemin jusqu’à la cuisine, d’où provenait les voix. Faisant rapidement la bise à son père, elle s’approcha du petit Jonathan, de dix ans son cadet. A cause de son jeune âge, le petit garçon n’arrivait pas encore à prononcer le prénom entier de sa grande sœur, le médecin pronostiquant que c’était psychologique. S’accroupissant à son niveau, elle afficha une mine sincèrement désolée envers son frère.

|Lauren|« Tu sais ce qui peut guérir Monsieur Lâpinou ? {Léger silence} Le baiser magique qui guérit tout. Tu veux bien qu’on essaye ? »

Tandis que le petit garçon, aussi blond que les prés comme sa sœur, hocha la tête vigoureusement, la jeune fille s’était penchée vers la peluche afin de pouvoir donner un léger baiser sur le haut de sa tête. Le donnant par la suite à son frère, elle sût à son sourire que Monsieur Lâpinou était guéri et l’incident clos. Souriant face à cette petite scène touchante d’un enfant aux anges serrant fort contre lui son doudou, Lauren s’aida de ses genoux afin de pouvoir se relever. Tandis qu’elle allait prendre la parole, elle resta bouche bée devant son père. Ce dernier tenait une poêle en main tout en faisant cuire des œufs au plat. Remarquant l’air ahuri et sans voix de sa fille, ce dernier déposa la poêle sur la gazinière.

|M. Harker| « Quelque chose ne va pas ma chérie ? »
|Lauren| « Papa, sais-tu quelle heure est-il ? » lui demanda-t-elle en essayant de garder son calme et ne pas tomber dans l’affolement.
|M.Harker| « Bien entendu, il est… neuf heures et demi, pourquoi ? »
|Lauren| « C’est la rentrée aujourd’hui… »

Heureusement que la poêle était déposée auparavant sinon elle aurait rejointe la spatule qui venait de tomber au sol. Et oui, autant Laurent était emplie de maladresse et casse-cou, autant son père était tête en l’air. Commençant à s’activer dans tous les sens, l’un des comptables de l’une des grandes firmes multinationales britanniques moldues ne semblait plus savoir où donner de la tête. S’empressant au premier étage, il s’inquiéta du fait que la valise de sa fille ne s’y trouvait pas, ce qu’elle lui répondit, avec un sourire non dissimulé, qu’elle se trouvait déjà en bas. Descendant les marches de l’escalier tout en essayant de nouer sa cravate, Monsieur Harker eut plus de chance que sa fille et réussit à déposer un pied sauf sur la dernière marche.

|Monsieur Harker|« Mais… On ne peut pas partir comme cela… Je n’ai pas prévu Madame Loitour. Qui va garder Jonathan ? »

A cet instant, la sonnette de la porte d’entrée retentit de façon courte et succinte. Sur le pas de la porte se trouvait Eléonore Loitour, une vieille femme âgée de soixante-six ans qui avait pourtant gardé toute sa jeunesse et ses rires d’enfance. En effet, lorsque personne ne pouvait garder le jeune Jonathan, à savoir ni Monsieur Harker, ni Lauren, Madame Loitour répondait toujours présente. A force, elle était devenue ce que l’on peut appeler une bonne amie de la famille.

|Lauren| « Je l’ai prévenu hier avant d’aller dire au revoir à mes amis. Je me doutais que tu aurais oublié un détail… Bonjour Elffie !» lui répondit-elle en taquinant son père et saluant Madame Loitour d’une bise sur sa joue ridée.

Tandis qu’Edward Harker se dirigeait vers le coffre de sa voiture en tirant la valise bordeaux de sa fille, Lauren s’accroupit auprès de son frère afin de lui dire au revoir. La petite bouille triste du jeune garçon toucha la jeune fille qui ressentit encore plus de tristesse au fait de partir au loin, dans cet internat où il ne pourrait pas venir la voir. Avant même qu’elle n’ait pu dire mot, elle reçut le poids de son frère entre ses bras et sentait déjà les larmes du petit s’engouffraient dans son gilet. Serrant tendrement son frère dans ses bras, Lauren ne pût retenir une larme perlant son œil et finissant par couler le long de sa joue. Stupide sensibilité.

« Lauren… Il faut y aller maintenant. Sinon tu vas arriver en retard. »

Se détachant de son petit frère, la jeune fille ne s’en sortit pas sans pour autant lui promettre de lui écrire continuellement et de lui rapporter des chocogrenouilles. (Hey, son frère a bon goût pour un petit enfant…). En effet, n’ayant pas de pouvoir magique, le jeune Jonathan ne pouvait ni se rendre à l’internat de Poudlard, ni même espérer connaître le monde magique… tout du moins, jusqu’à ce qu’il est dix ans et que sa sœur soit certaine qu’il ne laisse pas s’échapper de sa bouche en pleine récréation que la magie existe bien et que sa grande sœur est une sorcière. Par la suite, elle pourrait toujours l’amener avec elle afin de lui faire découvrir certaines choses qu’il ne peut connaître dans le monde moldu.
Enlaçant la vielle Eléonore, appelée plus communément Elffie, Lauren suivit son père jusqu’à la voiture où ils partirent en direction de Londres, plus spécifiquement de la gare londonienne.

Cependant, vous vous dites qu’il manque une personne autour de ce tableau chaleureux… et vous n’avez pas tout à fait tord. Effectivement, Madame Harker n’y figure pas. Pourquoi ? Oh non, rassurez-vous, la mère de Lauren et de Jonathan n’est pas morte… Elle est juste partie. Alors que Lauren était en train de fêter son onze ans, sa mère prit la voiture en prétextant qu’elle devait faire une course pour l’anniversaire de sa fille, d’où le côté urgent. Néanmoins, elle ne revint jamais. On retrouva la voiture abandonné mais sans corps, ni aucune trace de Margaret Harker. Depuis ce jour, Lauren a endossé le rôle que Margaret avait laissé : celui de mère pour son frère. Lorsqu’on lui parle de sa mère, la jeune fille parvient à garder un sourire sur ses lèvres, sans réellement le penser. En réalité, elle lui en veut de les avoir abandonné mais pour quel titre ? Depuis, la jeune fille s’est plus introduite dans ses activités et travaille ses cours de manière quotidienne, sans pour autant échapper à la clause préférée des étudiants : sélectionner les matières et travailler essentiellement celles qu’on apprécie. Studieuse : non ; Travailleuse : plus. En y réfléchissant, il s’agit du seul point où la jeune Lauren ne faiblit pas : ne plus penser à cette femme et surtout ne pas chercher à comprendre pourquoi. Tout ce dont elle a besoin de savoir se tient en le bonheur de son frère et de son père. Mais, en partant dans un internat, c’est un peu difficile. Heureusement, sept ans ont quasiment passé laissant le souvenir s’estomper et la souffrance s’apaiser.

Un coup de frein brusque, quelques klaxons qui résonnent, les yeux noisette de la jeune fille finirent par s’ouvrir. Garé sur le parking de la gare, M.Harker fermait déjà sa portière afin d’aller sortir la valise du coffre. Il ne restait plus qu’un quart d’heure pour que Lauren ne monte dans le wagon du Poudlard King Cross afin de se rendre dans son école, pour terminer sa scolarité magique. A dire vrai, Lauren n’aurait su dire si elle était heureuse ou non de retourner à Poudlard. Bien entendu, il était toujours plaisant de revoir ses amis, surtout qu’avec dix mois sur douze passé dans le monde magique, on ne peut que s’y complaire… mais le problème était toujours le même : elle aurait aimé resté pour pouvoir s’occuper de son père et de son frère. Néanmoins, il fallait qu’elle termine sa scolarité et n’ayant aucun moyen de joindre son père par la poste magique, elle allait passer dix mois sans les revoir. Jonathan aura surement grandi d’ici là. Cependant voilà, à force de rêvasser, elle allait finir par se mettre en retard, ce que lui rappela son père. Dernière course poursuite dans la gare, dernier empressement et dernières questions afin de s’assurer que sa fille ne manque de rien. Les dernières fois ont toujours un goût étrange vous ne trouvez pas ? On a l’impression que tout se passe au ralenti autour de nous alors que notre rythme cardiaque s’accélère. Une nouvelle année, le départ pour une nouvelle vie… si au final Lauren arrive à avoir ses A.S.P.I.C.S.

Tout s’était passé rapidement. Après avoir enlacé son père, la voix du contrôleur avait retenti comme quoi les élèves devaient embarquer. Passant seule le portail de la voie neuf trois-quarts, Lauren eut une bouffée d’air neuve en voyant tous ses élèves se pressaient vers les wagons tandis que plusieurs mères donnaient leurs dernières recommandations et versaient leurs dernières larmes. Se frayant un chemin jusqu’à une porte, Lauren n’eut pas le temps de s’inquiéter si elle reconnaissait un visage familier dans la foule. C’est ainsi que Lauren se trouvait dans l’un des wagons du Poudlard Express, accompagnée par d’autres élèves plus jeunes. Alors que tous les élèves se pressaient dans le couloir, elle avait abandonné à se prendre des coups de coudes de la part des autres et s’était engouffré dans le premier wagon visible.

|Inconnu| « Ah Lauren, enfin je te trouve ! Tu sais que tu n’es pas facile à trouver… Tu ne voulais pas qu’on te trouve, c’est cela hein ? Méchante va !»

Tournant la tête vers la porte coulissante, Lauren reconnut son ami Bastien sur le pas de la porte, tout sourire. Physiquement, Bastien ressemblait à… une armure à glace. Ce qui d’ailleurs terrorisait assez les premières et deuxièmes années. Néanmoins, malgré cette apparence de gros ours, son caractère le transformait bien en petit nounours. Mais un caractère ne se voit pas au premier coup d’œil. Comparaison flagrante et radicale face à Lauren qui ne partageait avec lui qu’un regard de couleur noisette ainsi qu’un certain sens de l’humour et de loyauté. En effet, cela faisait désormais trois ans que Bastien sortait avec une amie du groupe. Finalement, après avoir discouru plus de vingt minutes dans le couloir, Lauren opta pour retrouver ses amis sur le quai, ne restant à peine une demi-heure de train.
Qu’elle ne fut pas sa surprise de voir ses amis réunis sur le quai, l’attendant afin de se diriger vers les diligences. Tournant son regard vers le garde-chasse qui appelait les premières années pour leur premier voyage en barque. Brr, rien que d’y penser, Lauren en avait froid dans le dos. En effet, la jeune fille avait toujours eu peur de cette grande étendue d’eau où elle n’avait pas pied. Ne sachant pas nager, la peur n’avait fait que s’augmenter lorsqu’elle avait fait cette traversée. Heureusement, le vue du château l’avait calmé, voire même émerveillée. Jamais Lauren n’avait vu un château aussi grand et aussi beau. Ainsi, malgré son appréhension de laisser sa famille seule, bien qu’elle savait que la vieille Elffie passait deux fois par semaine, Lauren ne regrettait en rien d’avoir suivi une scolarité magique, au contraire de son père et de son frère. Revenant sur terre tout en déposant un pied dans le hall, Lauren ne pût s’empêcher de sourire : elle était de retour dans son second chez-soi. Suivant ses amis, Lauren entra dans la Grande Salle où elle alla s’installer à la table des ¤¤¤¤¤, là où le choixpeau, un vieux chapeau de sorcier rapiécé, l’avait envoyé, il y a de cela six ans. Les grandes portes s’ouvrirent dans un fracas et des élèves de petites tailles entrèrent, se serrant les uns contre les autres par timidité, peur ou appréhension. La cérémonie de répartitions allait une fois de plus commencer…



[J'espère que tout y sera, étant la première fois que j'opère ce genre de répartition... Et puis, comme le vieux sage a dit: "il faut tout tenter pour savoir quoi apprécier" Bon d'accord, je sors... ]