Des révisions...une bétise...deux amis

Basile était connu par ses camarades de chambre pour être le dernier levé. Aujourd’hui n’échappait pas à la règle, et ne faisait au contraire que la confirmer.
Si Basile était toujours en retard de dix minutes pour le petit déjeuner, il arrivait à rattraper ce temps perdu en mangeant en quatrième vitesse. Ainsi, il arrivait pile à l’heure à ses cours et avait même le temps au passage de mettre sa cravate lors du chemin vers les salles de classe.
Mais lorsque le Serdaigle se levait encore plus tard comme il fut le cas ce jour là, ce programme s’en retrouvait alors entièrement bouleversé !

Tandis que les autres habitants de sa chambre avaient déjà terminés de déjeuner depuis belle lurette, et bavardaient dans la grande salle en attendant qu’il soit l’heure, Basile lui bataillait avec sa chemise qu’il n’arrivait pas à enfiler.
Lorsqu’il fut (enfin) près, il dévala les escaliers de sa tour et sans prendre le temps de s’arrêter à la case « p’tit déj’ », il se dirigea vers les sous sols du château en quatrième vitesse.

Mais l’on pouvait se demander pourquoi il s’était levé aussi tard ! Tout simplement parce qu’il s’était couché bien après l’heure recommandée ! et qu’en plus de cela il n’avait réussit à trouver le sommeil que très tard la nuit ! Et tout ça à cause d’une nouvelle qui l’avait bouleversé au plus haut point : la perte d’une camarade de sa maison, avec qui il était très liée.
En plus d’avoir passé une grande partie de la journée dans le parc dans la détresse la plus totale, sa fin de soirée se passa de la manière la plus étrange.
Le garçon repensait à sa rencontre avec la Gryffondor de septième année Eterna Wyrven tandis que Rogue le réprimandait sèchement sur son retard « inadmissible ».
Ses pensées se trouvaient tournées vers ce qu’il s’était produit, et ce fut à peine si il entendit l’homme lui annoncer avec délectation qu’il soutirait 10 points à sa maison.

La matinée se passa sans autres incidents notables. La seule qui changeait de d’habitude, c’était que le sixième année loin de prendre des notes comme il le faisait à chaque fois, contemplait d’un air maussade son bureau. Il envoya bouler son voisin de table lorsque ce dernier lui demandait de lui expliquer un exercice, et semblait fonctionner au ralenti.

Après un déjeuner tout ce qu’il y avait de plus morne, le garçon regarda son emploi du temps. Il pouvait faire ce qu’il voulait pendant deux heures.
Il pensa à aller travailler dans sa tour, mais n’en avait aucune envie. Non, il avait plutôt envie d’aller flâner dans les couloirs tiens !
Montant d’un étage, il ne remarqua pas que quelques Gryffondor de seconde années parlaient d’un ton animé. Parce que la nouvelle avait eut le temps de faire son chemin dans l’école, le couple Pierrick/Eterna étant un des connus au château…sauf pour quelqu’un comme Basile qui ne s’y intéressait absolument pas !
Puis, il reconnu la silhouette d’un garçon de sa maison, qui se trouvait non loin devant lui. C’était Colin, un élève de quatrième année avec qui Basile avait eut l’occasion de parler à de nombreuses reprises. C’était d’ailleurs une des seules personnes avec qui basile s’entendait vraiment bien et depuis quelques années maintenant.
Il allait l’appeler mais le garçon venait d’entrer dans la bibliothèque d’un pas pressé.
Basile eut un sourire amusé. Tout à fait le genre du garçon que d’aller réviser alors qu’il faisait beau pour une fois !

Entrant dans la bibliothèque, il n’entendit que la fin de la conversation.

Puis tandis que Colin commençait à aller s’asseoir un peu plus loin, le sixième année fit mine d’aller le rejoindre lorsque Mme Pince lui demanda avec véhémence quand comptait il rendre le livre qu’il avait emprunté un mois plutôt. Après lui avoir assurer qu’il l’avait terminé, et qu’il allait le ramener bientôt.

Une fois débarrassé de la femme, il alla s’asseoir à côté du garçon, l’interrompant dans sa lecture.

« Salut. T’es pas bien compliqué à trouvé toi ! Toujours fourré ici ! » s’écria il avec malice.

Il enchaina :

« On s’est pas vu ce matin non ? »

En même temps, il n’avait pas vraiment prit conscience des gens qui avaient pu l’entourer dans la matinée, tant il était préoccupé. D’ailleurs, on pouvait remarqué de grosses cernes sous ses yeux, qui semblaient comme éteints.

- Salut Basile, lui répondit Colin avec un grand sourire.

Ah Basile, un grand gaillard de sixième année que Colin avait rencontré deux ans plutôt et qui, à n'en pas douté, serai un vrai sérial-lover s'il était un peu plus ouvert aux autres. Grand, blond, les yeux bleux gris et avec une élégance désinvolte, il était le parfait stéréotype du jeune homme qui ne se prend pas la tête sur son physique mais qui peut toutes les faires craquer d'un sourire. Seulement voilà, il était Basile. Colin se mit à rire interieurement en pensant à leur première rencontre.

C'était dans le parc, un après midi aussi ensoleillé que celui que l'on pouvait voir aujourd'hui. Colin se promenait avec un groupe d'amis tandis Basile lui était assis sous un arbre, non loin d'eux. Une fois assis à leur tour, Colin et ses amis remarquèrent rapidement un groupe de jeunes filles qui jetaient des regards bien plus qu'outrageux en direction du serdaigle et c'est simplement pour un pari qui lui avaient proposer ses amis que Colin était aller voir Basile sous son arbre.
L'échange fut légèrement vide au début jusqu'à ce qu'une remarque de Basile engendra un fou rire :

Je crois que tu as rempli ton devoir. Elles sont toutes auprès de tes amis, lui avait-il dit. Et se retournant, Colin put voir qu'en effet, la bande de groupies avait quitté sa planque pour rejoindre ses amis. Il avait joué le role de l'appat dans un plan de drague foireux.

Oh les salops ! avait laissé échappé Colin sans même y faire attention. Et les deux serdaigles avaient partagé leur première crise de rire. Un fou rire qui fut le premier d'une grande série, ce qui était surprenant de la part de Basile, puisque, comme Colin l'avait appris par la suite, il ne rigolait pas beaucoup.

Alors que Basile s'assit face à lui, Colin reprit :

Et oui je suis comme tu le vois toujours dns l'antre du savoir, le temple de la connaissance, la bibliothèque de l'école.
Et pour ta question, si on s'est croisé ce matin. Je remontait à la tour pour prendre mes livres de cours tandis que tu descendait les marches en courant tout débraillé. Tu te serais vu, on aurait cru que tu sortais à peine du lit, et tes vetements avec...

C'était un des gros problèmes de basile, toujours en retard, toujours le dernier levé et par conséquent, toujours à courrir après le temps. C'était Basile quoi...

[Trop fort XD, j’imagine tout à fait la scène ]

S’adossant contre le fauteuil, Basile semblait enfin retrouver le sourire. Oh bien sur ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler un sourire radieux et enjoué, mais tous ceux qui connaissait le Serdaigle savait que même léger, ils restaient très rares.
Comme cela lui arrivait souvent lorsqu’il se trouvait avec Colin, il oubliait quelques instants ces soucis les plus tenaces.

Ce dernier l’accueilli comme toujours avec un grand sourire, avant d’appuyer ce qu’il venait de lui dire, avec son sérieux, et son calme habituel. Des fois, il arrivait à Basile de se demander si il était vraiment en quatrième année ! Il s’était toujours montré très mature pour son âge, ce qui avait don de beaucoup plaire au Crimson.

Puis le garçon lui annonça qu’il s’était croisé dans les escaliers au moment ou, bien trop pressé pour faire attention, il courait à moitié débraillé.
Basile fronça les sourcils, ne se rappelant vraiment pas avoir remarqué le quatrième année ;
Puis il fit une petite grimace avant de décréter :

« Oups, désolé mon vieux je venais vraiment de sortir de mon lit ! J’ai eu un peu de mal à me lever ce matin … »

Il réfléchit avant d’ajouter avec un sourire amusé :

« …Enfin, bien plus que d’habitude ! »

Se demandant si il devait en cet instants expliquer au garçon ce qu’il s’était passé la veille, il choisit plutôt de s’informer. Peut être que Colin était bien plus au courant des divers potins qui pouvaient de passer à Poudlard, ainsi que de l’identité des élèves. Mais il n’y comptait pas trop. En tout bon Serdaigle, le garçon était un des élèves les plus sérieux !

D’un ton qui se voulait détaché il demanda, posant ses mains sur sa nuque, fixant le plafond :

« Tu connaitrais pas par hasard Eterna Wyrven ? … Elle est à Gryffondor. »

Son cœur s’arrêta de battre l’espace d’un instant, guettant la réponse du garçon.

- J’ai eu un peu de mal à me lever ce matin …Enfin, bien plus que d’habitude ! »

Ah tout de même ! Il devait vraiment avoir fait la fête la veille au soir pour être plus en retard que d'ordinaire. Que pouvait-il avoir fait ? Etait-ce lui que Colin avait entendu rentrer si tard dans la nuit tandis que lui même était encore en train de travailler. Si c'était le cas alors il était tout à fait compréhensible qu'il ai eu la tête dans le coltard. Colin lui même avait eu bien du mal à se lever.
C'est pourquoi il ne lui en voulait pas le moins du monde. Colin avait appris à faire avec les petites habitudes de son ami, quelles soient bonnes ou mauvaises.

Et puis soudain, contre toute attente de Colin, Basile lui demanda s'il connaissait une élève. Le plus surprenant était qu'il s'agissait d'une gryffondor. Déjà qu'il ne parlait pas beaucoup avec les élèves de sa propre maison alors le voir ainsi questionner Colin sur une parfaite inconnue, c'était très étrange.

- Et bien il me semble qu'il s'agit de la capitaine de l'équipe de quidditch de Gryffondor. La pauvre elle a du en faire une de ces têtes lors du match contre serdaigle. Nos joueurs ont magnifiquement joués et la victoire a été facile. Lys a été parfaite.

Colin regarda son ami. Bien sur il était au courant de l'interet que Colin portait à la grande serdaigle et en avait beaucoup rit la première fois que Colin lui en avait parlé. Réaction certainement normale quand un seconde année vous annonce qu'il en idolatre une de cinquième. Mais il avait compris l'interet que Colin lui portait. C'était une ressemblance importante qui les unissaient puisque Colin était la réplique parfaite de Lys en masculin et avec trois ans de moins. Laissant son ami sourire une nouvelle fois à l'évocation de la belle blonde, Colin repris.

- Cependant je suppose que si tu me parles d'elle ce n'est certainement pas à cause du quidditch alors si tu me disais ce qui t'arrives. Quoi ? Me regardes pas comme ça, je ne suis pas complètement aveugle...






EDIT Lalyne qui ne se verra pas : pas crédible, Ety c'est la meilleure et Gryff aussi ^^

Basile écouta avec attention la réponse de son ami, luttant pour ne pas afficher tout l’intérêt qu’il portait à cette discussion. En effet le sixième année était troublé, et lorsqu’il ne comprenait pas quelque chose, il se devait de l’apprendre. En fait, c’était un peu comme les études : Si il y avait quelque chose dont le sens lui échappait, il lui fallait absolument trouver dans un livre au ailleurs la réponse à ses interrogations. Dans le cas présent Colin était son livre, mais les informations qu’il lui fournissait n’était pas celles qu’il attendait.
Le simple mot ‘Quidditch’ avait en effet le don de lui filer de l’urticaire ! Basile était pour ainsi diret tout sauf un sportif, et détestait en particulier tout ce qui s’y rapprochait de près ou de loin à ce sport ! Pour ce qui était des équipes à Poudlard, il ne connaissait que le nom des joueurs de sa propre équipe…et encore ! C’était bien parce que Colin lui informait des résultats des matchs qu’il était parfois au courant des scores !

Lui qui affichait une petite moue déçue eut cependant un petit sourire en coin lorsque son ami lui parla une fois de plus de Lys. Combien de fois le garçon avait il pu lui parler de la belle blonde! Et combien de fois Basile lui avait signalé qu’il ferait mieux de s’intéresser aux jeunes filles de son age au lieu de lorgner sur celles qui avaient bien trois ans de plus que lui !

« Aah ! Lys ! Encore et toujours ! Encore que en ce moment j’ai l’impression de toujours te croiser accompagné de cette fille … euh Mc Leane Tania c’est ça ? Alors ? »

Il lui lança un regard qui voulait sûrement signifier : « qu’a tu à dire sur ce point » réellement intéressé. La jeune fille en question, il ne la connaissait que de vue et la plupart du temps accompagnée du quatrième année.

Puis la dernière remarque du garçon lui soutira un regard étonné, puis légèrement boudeur. Croisant les bras, il déclara mi-amusé, mi-sérieux :

« Ce qui est chiant avec toi, c’est qu’on ne peut vraiment rien te cacher ! Moi qui croyait être discret en posant cette question ! »

Puis il laissa planer un petit silence, ne sachant comment annoncer ce qu’il s’était passé. Il ne voulait pourtant pas lui parler de la mort Callie, il n’était pas encore vraiment prêt pour cela. Il ne savait plus si il lui avait parlé ou non de l' internement de la jeune fille à l’hôpital St Mangouste quelques mois plus tôt, mais ne voulait pas non plus aborder le sujet.... De toute façon Colin ne la connaissait pas vraiment, enfin à sa connaissance.

Se raclant la gorge, il bougea sur sa chaise apparemment nerveux.

« Euh et bien…. Hier soir, si je suis rentré aussi tard c’est en partie à cause de cette fille. »

Pour éviter qu’il n’imagine des choses, il ajouta précipitamment :

« Enfin, jetais dans le parc et il devait être … neuf heures…, peut être plus. Je suis tombé sur elle par hasard en fait. Puis on a parlé, normal quoi ! »

Son regard était fuyant à présent, et il n’osait pas vraiment regarder Colin dans les yeux, ne sachant comment terminer son récit.

« Et …ça ne s’est pas vraiment terminé comme je l’avais prévu. »

Basile s’arracha à la contemplation du plafond pour conclure en fronçant les sourcils, s'autorisant même à croiser le regard de l'autre Serdaigle.

« En gros elle m’a embrassé avant de s'enfuir ... et je ne comprends toujours pas pourquoi elle a fait ça, vu comme elle a réagit ensuite…. »

Il soupira avant d’ajouter :

« Va y…tu peux te moquer maintenant ! ...Je ne comprends toujours pas pourquoi ça m’embête tant d’en parler… »

Et oui Colin lui parlait encore de Lys ce qui ne semblait pas du tout le gener au contraire puisque celà lui redonna un semblant de sourire. Oh mais il avait complètement oublier d lui dire qu'enfin il avait pu discuter avec la serdaigle. Après toutes ces années d'attente, Lys était venu le voir, sans savoir bien sur qu'elle était l'interet qu'il lui portait, et Colin n'en avait même pas touché un mot avec Basile. Quelle honte. Le sixième année allait certainement se moquer de lui, lui dire qu'enfin, après quatre ans à l'observer, il avait fallu que se soit elle qui vienne le voir.

- Je t'ai pas raconté. Il y a un peu plus d'un mois, elle est venu me voir dans le dortoir commun pour me dire d'éteindre la lumière alors que je travaillait encore à minuit passé. Et puis de bout en bout, elle est restée avec moi à discuter et je lui ai fait part de l'admiration que j'avais pour elle. La pauvre à parut surprise et s'est moqué de moi. Elle m'a dit que je n'aurai jamais du attendre avant d'aller lui arler. Comme quoi j'aurai du t'écouter depuis le début.

Colin baissa la tête non parcequ'il était réellement honteux de ce qu'il avait fait, ou plutôt pas fait, mais simplement pour ne pas regarder le sourire de Basile qui allait certainement s'allonger un peu plus.

- Mais bon tu sais ce que j'ai toujours éprouvé pour elle : un respect et une admiration pour ce qu'elle est hors de la normale. Depuis que je suis ici je n'ai comme objectif que d'arriver au même niveau qu'elle. Enfin voilà, on a discuter toute la nuit et puis le rêve s'est terminé. La vie normale a repris.

Et puis l'évocation de Tania par Basile le fit sourire. Il devait vraiment être fatigué à longueur de journée pour ne pas se rappeler du nom d'une élève qui avait eu cours avec lui toutes ces années. Colin regarda son ami et la mimique qu'il était en train de produire ne fit qu'accroitre l'envie de rire de Colin. Basile était tout simplement surprenant. Dommage qu'il ne fasse pas plus attention aux gens autour de lui, Colin était certain qu'il aurait pu avoir un grand nombre d'amis.


- Tania est une jeune fille remarquable. Je l'ai rencontré lors du premier cours de botanique où chourave nous avais réunis, nous les quatrième années et vous les grands de sixième. C'est mon binome et bien qu'elle diffère largement de moi dans certains domaines, elle me ressemble beaucoup. Je la considère un peu comme...comme une grande soeur. C'est en tout cas ce qui s'en rapproche le plus. Tu sais, tu devrais toi aussi t'interressait aux jeunes filles de ton age, certaine comme Tania sont très sympathique. Je lui parlerais de toi.

Après une moue étrange, Basile se décida enfin à continuer. Colin se demanda si la tête qu'avait fait son ami était du au fait qu'il avait tout de suite compris que Basile n'était pas dans son était normale ou si elle résidait simplement dans le fait qu'il veuille lui présenté quelqu'un. après tout si Colin pouvait caser ses deux amis ensemble, il ne s'en sentirait que mieux.
Enfin voilà, l'histoire continua. C'était bien Basile qui était rentré tard au chateau la veille et il avait rencontré la fameuse Wyrven. Une histoire de patin à glace et une discution qui s'était éternisé our finir par un baiser. Pour le coup, l'idée de faire se rencontrer Tania et Basile disparut sur le coup. Mais juste après l'avoir embrasser, Eterna s'était enfuit. Il est vrai que c'était quelque chose de surprenant.

- Elle s'est enfuie ? Tu embrasses donc si mal que ça ?

Colin se mit à rire. Son ami l'y avait autorisé alors pourquoi ne pas en profité. Il avait du lui même subir tellement de petites remarques a propos de Lys que maintenant c'était son tour. Et Colin n'allait certainement pas se priver. Mais tandis qu'il voulait en rajouter une petite couche, il compris que ce n'était pas le moment. Ils auraient largement le temps de se remémorer cet évènement plus tard, quand Basile serait plus à même d'en rire.

- Allez va. C'est rien. Elle ne devait pas être dans un bon jour. Une crise de folie passagère ou peut etre un filtre d'amour qui ne devait duré que le temps d'un baiser.

Alors comme ça Colin avait oublié de lui raconter sa rencontre avec Lys ! C’était pourtant une information capitale, compte tenu du fait que cela faisait plus de quatre ans qu'il portait une admiration sans faille pour la jeune femme.
Basile eut un petit sourire moqueur, s’apprêtant de nouveau à taquiner son camarade. Mais Colin semblait tellement absorbé par son récit, que Basile n’osa pas le couper (en plus de ne pas en avoir l’occasion.)
Mais le quatrième année se contentait tout de même de rester dans le vague, ne donnant pas trop de détails. Lorsqu’il eut enfin l’occasion d’en placer une, Basile lui administra une petite tape amicale dans l’épaule avant d’enchainer :

« Ben voilà ! Quand je te dis qu’il fallait la voir ! Par contre je me demande bien ce que vous avez bien pu vous raconter….et t’es sur que vous n’avez fait que parler ? »

Oui parce que sinon ce n’était pas très drôle ! Enfin, si le garçon s’en contentait…. De plus, Basile était persuadé que franc comme il l’était, Colin avait du passé sa soirée complimenter la jeune fille, et lui expliquer à quel pont il l’admirait et cela sans cacher le moindre de ses sentiments. S’imaginant la scène, le sourire du garçon s’agrandit de plus en plus, jusqu’à lui faire mal. Puis il haussa les épaules et ajouta d’un air réjoui :

« Enfin bon, le plus difficile est maintenant fait ! Puisque que tu l’as connais, tu auras surement plus l’occasion de lui parler ! »

* Pffou, il était temps !*

Puis après Lys, Colin enchaina sur Tania, expliquant au Crimson qu’il entrainait une relation privilégiée avec elle, et qu’il la considérait un peu comme sa grande sœur.
Une fois de plus, l’image furtive de Callie vint s’introduire dans son esprit. Basile chassa vite cette image gênante et douloureuse, tentant de vraiment suivre la conversation. Les derniers mots au sujet de Tania le fit rire :

« Pas de coup tordu hein Colin ? En plus, si tu lui fais un portrait fidèle de moi elle risque de partir en courant ! »

Il ne se rappelait même plus si il avait déjà eut l’occasion de parler à la jeune fille. Elle était pourtant dans sa propre année d’études, mais à sa conaissance il ne lui avait jamais vraiment adressé la parole…
En en prenant conscience, il remarquait qu’il ne connaissait pas tous les noms de ses camarades de classe et même quelques visages semblaient lui échapper.
Etait il si absent que ça lors de ses cours ?
Basile n’eut pas le temps de réfléchir d’avantage à la question, car un sujet plus sérieux lui occupait alors l’esprit.

Comme il aurait tant voulu rire de la remarque de son ami ! Au lieu de cela, il eut un petite regard triste qu’il avait si tendance à prendre depuis deux jours.

« Si ce n’était que ça…. »

Colin voulu le rassurer, et formula l’hypothèse d’un philtre d’amour, ou d’une crise. Basile eut un hochement de tête, pourtant loin d’être convaincu. Dans tous les cas il penchait plutôt pour la deuxième solution.

« Tu as surement raison…Juste que j’ai tendance à trop y penser et je ne vois vraiment pas pourquoi ! Je sais pas, en temps normal ça aurait du me faire rire non ? »

Oui le plus dur était fait. Enfin il l'avait rencontré. Colin fut ravi de la réaction de son ami qui, bien que rigolant de la sitauation, était visiblement très content pour lui. Et puis il lui posa une question...intéressante. Ca non plus il ne lui avait pas raconté et pourtant c'était le plus important. Le baiser. Après un jeu qui ne s'était pas déroulé comme il aurait du, Lys avait embrasser Colin. Rien de bien méchant, juste un petit bisous sur la joue mais qui avait eu une importance capitale pour Colin. Il n'avait eu qu'à répondre à des questions sur la vie de Lys, questions auxquelles il n'avait d'ailleur pas pu répondre, mais elle n'y avait pas prété attention, l'esprit vagabondant. Et puis après sa dernière réponse, Lys s'était penchée vers lui et avec une délicatesse, lui avait déposé un baiser.

- Si je te le dis tu ne rigoles pas hein ? Lys m'a embrasser...

Et avant que son ami ne puisse faire une remarque il reprit :

- ...Oh je te vois venir. Elle s'est pas enfuit. J'ai eu le droit à un petit bisou et puis on a continué à discuter un peu avant de devoir aller en cours. Rien à voir avec ton histoire alors enlève moi ce sourire de ton visage.

Et puis Colin rigola. C'était comme ça entre lui et Basile, malgré la différence d'age, il se comprenaient, se ressemblaient et quand l'un des deux n'était pas bien, il n'avait qu'à aller voir l'autre pour retrouver le sourire. C'était devenu une routine qui pourtant était différente à chaque fois. A chaque fois de nouveaux sourires, à chaque fois de nouveaux rires et à chaque fois un nouveau bonheur partagé.
Comme quand Basile lui répondit au sujet de Tania. A première vue Colin ne s'était pas trompé. il ne semblait pas connaître la serdaigle et il ne semblait pas non plus très chaud à cette idée. Pourtant, l'idée pouvait être bonne. colin devrait y réfléchir plus murement. Peut etre qu'une fois que Basile serait mieux...

En tout cas il n'avait vraiment pas l'air bien ce jour là. malgré les efforts de Colin pour le faire rire, on aurait dit que le souvenir de sa rencontre avec la gryffondor ne cessait de lui revenir à l'esprit au moindre moment où ils arretaient de discuter. Il fallait vraiment qu'il l'oublie cette rencontre ou qu'il réussisse à comprendre pourquoi elle lui faisait cet effet.

- Tu sais, se faire embrasser par une inconnue c'est pas rien. et puis peut etre as-tu tout simplement aimé ça vilain garçon. T'as essayé de la retrouvé au moins ?

Lorsque Colin lui annonça que la grande Sergaigle en plus d’avoir bavardé avec lui l’avait embrassé, Basile eu une mine interloquée, et en même temps presque envieuse. Non pas que Lys l’intéressait spécialement, mais comme le garçon n’avait rien précisé il ne s’attendait certes pas à ce que ce soit un baiser sur la joue !
Il allait vivement féliciter son ami lorsque ce dernier parla de ‘petit bisou’. Basile ne s’avait pas ce qu’était un ‘petit bisou’ aux yeux de Colin, mais se doutait bien que lui faisait fausse route et s’imaginait ce qui n’avait pas lieu d’être ! Il allait montrer sa déception, mais son grand sourire vient se coller à la place, se moquant gentiment du quatrième année.
Puis lorsqu’il éclata de rire, lui-même ne pu s’empêcher de garder son sérieux plus longtemps ! Soudain, il lui semblait qu’une partie de ses problèmes s’envolaient l’espace d’un instant. C’est en parti pour cela qu’il appréciait autant Colin. Parce qu’il avait l’impression que ses problèmes étaient moins importants lorsqu’il plaisantait avec lui.

« En effet rien à voir ! Même si ça avait l’air plus drôle de ton côté d’un certain point de vue … par contre je crois bien que le mot ‘embrasser’ n’a pas vraiment la même signification pour toi que pour moi ! »

Puis il laissa échapper quelques éclats de rire. Il était arrivé à un point ou il se demandait presque pourquoi il s’était monté la tête avec toute cette histoire. Callie n’aurait certainement pas souhaité qu’il se rende aussi malheureux pour elle…
La dernière réflexion du jeune homme le laissa pantois. Puis il fit semblant de lui administrer une bonne claque avant de répliquer en riant :

« Vilain garçon ? T’es frustré parce que Lys t’a juste donné un bisou sur la joue c’est ça ! T’inquiète pas minus, un jour pour toi aussi ça viendra ! »

Bien sur qu’il n’était pas sérieux ! Puis il lui lança un clin d’œil, définitivement de bonne humeur. La question que venait pourtant de lui posé le garçon était intéressante. Non il n’avait pas cherché à la retrouver. Il ne s’était d’ailleurs même pas posé la question, il était évident qu’il ne ferait rien pour recroiser Eterna. Si jamais l’occasion se présentait bien sur, il ne ferait pas comme si il ne la connaissait pas. Il se contenterait de faire ce qu’il lui avait promit : à savoir comme si il ne s’était rien passé.

« Non. Je ne ferais d’ailleurs rien, je sais qu’on sera amenés à se revoir…Après tout elle a mon pull. »

Il n’était vraiment pas dans les habitudes du jeune homme que de prêter ses affaires…espérons que Colin ne relèverait pas cette étrangeté ! De plus, maintenant qu’il y repensait…

« Hé, mais c’était mon pull préféré en plus ! »

Il afficha une mine soucieuse, espérant vivement que la Gryffondor prendrait sur elle pour pouvoir lui adresser de nouveau la parole … il lui fallait absolument ce pull !

Oh tout de suite il fallait qu'il se mette des idées en tête le grand Basile. Bien sur qu'ils n'avaient pas eu le droit au même baiser mais à quoi il s'attendait. Colin lui avait pourtant dit que Lys avait toujours eu du mal avec les hommes, qu'elle faisait attention, que trop ouvent elle avait souffert bien qu'elle préfère le cacher, et Basile s'imaginait qu'elle s'était précipité sur lui pour...pour il ne savait même pas quoi en plus. Enfin Colin essayait de se convaincre qu'il n'en savait rien car la simple idée que Lys puisse un jour l'embrasser vraiment le mettait dans tous ses états. C'est vrai qu'elle était agréable cette idée, Lys était plutôt une jolie fille, une très jolie fille et puis elle avait un charme spéciale que Colin appréciait grandement.

- Mon cher Basile, si j'étais toi je ne me permettrait de faire des remarques que si je me faisait moi même embrasser par une jeune fille. Enfin une jeune fille qui soit dans son état normal.

Un jour ça viendra. et c'était Basile qui se permettait de faire des réflexions de la sorte. Lui même n'avait jamais eu de petite amie. La seule fille qui fut réellement proche de Basile était Callie. La pauvre Callie qui était à présent dans un état critique à Sainte mangouste. Une maladie incurable lui avait dit Basile et Colin en fut tout émue. Un jour, Basile les avaient présentés et Colin avait beaucoup apprécié la rencontre. Par la suite, ils avaient tous deux passé pas mal de temps ensemble, que Basile soit là ou non. Ils passaient de longs moments à discuter, de Basile entre autre. Colin la soupsonnait même d'entretenir en secret un léger attirement envers le sixième année.

- Basile, fit Colin avec une voix bienplus calme et posée qu'il ne l'avait eu quelques minutes avant. Tu as des nouvelles de Callie ?

A peine eu-t-il posé la question qu'il se rendit compte qu'il avait fait une bétise. Le visage de Basile s'était éffondré, passant du rire au larme comme on dit. En tout cas, Basile ne semblait pas en être très loin et du coup, Colin en oublia même l'histoire du pull qui pourtant l'aurait marqué et dont il se serait servi pour enfoncer un peu plus le clou sur cette histoire qui était à présent très loin.

Basile fit une petite moue boudeuse. Comment ça il n’avait jamais eut de petite amie ? Bon d’accord, la seule qu’il avait eut ‘officiellement’ remontait maintenant à quelques années. Deux ans pour être précis. Et cela avait tourné à la catastrophe, si bien que les deux adolescents n’étaient restés ensemble que trois jours. Autant dire qu’il n’était vraiment pas étonnant que Colin ne s’en rappelle pas, d’autant plus que les deux garçons ne se connaissaient pas encore à l’époque. D’un certain côté heureusement, car la raison qui avait poussé l’ex-copine a ‘casser’ était des plus risibles ! Mais comment pouvait il savoir qu’elle prendrait mal la réflexion qu’il lui avait faite, à savoir qu’il détestait sa manière de s’habiller ? Oui, tout compte fait heureusement que Colin n’était pas courant…
Puis il y avait bien sur ses copines de grandes vacances. Là encore, c’était un assez mauvais exemple sachant que ça ne durait rarement plus d’une soirée…et que la plupart du temps c’était à peine si c’était lui qui allait parler aux jeunes filles en question…son cousin Hyden (qui partait toujours en vacances avec lui et ses frères) s’en chargeait à sa place (et parfois même sans son consentement)

« C’est pas comme si ça m’était jamais arrivé ! Bon y’avait peut être une ou deux fois ou je m’en rappelle pas mais… »

Il se tut, conscient de se qu’il venait de dire. Car toute personne connaissant tant soit peu son cousin, était au courant que toutes les soirées ou il se rendait lors de ses vacances ne ressemblaient en aucun cas à des ‘pyjama party’. L’alcool coulait généralement à flot, et lorsque Basile y participait (c'est-à-dire lorsque son cousin l’y trainait de force), il fut arrivé quelques fois qu’il n’ai pas le moindre souvenir ce qu’il avait pu fait ou dire ! (‘heureusement’ pour lui, son cousin lui le lui rappelait !) Car Basile n’étant pas habitué, ne tenait pas vraiment l’alcool.
Jusque lors, il était resté très vague sur ce sujet lorsqu'il avait en avait touché deux mots au garçon. Colin n'avait pas non plus à tout savoir. Peut être que lui même avait oublié de lui faire partager des souvenirs similaires qu'en savait il lui?
Revenant à la réalité, il se rappela enfin qu’il avait laissé sa phrase en suspens.

« Disons que je n’ai rien dit d’accord ? Sinon je sens que je vais encore me tapper la honte de ma vie devant toi, chose que j’aimerais éviter ! »

Puis Colin lui parla de Callie. Comme il fallait s’y attendre, ce n’était plus un grand sourire qui illuminait le visage du jeune homme, mais plutôt une détresse telle qui parut perdre les quelques dernières couleurs qu’il lui restait sur son visage!
Il baissa les yeux, interdit. Que répondre à son ami ? Il sentait que si il lui racontait toute l’histoire, la lettre, les adieux qu’il n’avait jamais pu donné à la jeune fille, alors lui, Basile ne serait plus en mesure de contrôler ses émotions.
Mais il lui devait la vérité. Parce que lui aussi connaissait Callie. Le Serdaigle ignorait jusqu’à quel point, mais son amie lui avait à de nombreuses reprises parlé du quatrième année, décrétant qu’il était des plus sympathiques.

« Oui… »

Sa voix semblait sourde et incertaine. Il trouva le courage de poursuivre :

« J’ai reçu une lettre hier…pas d’elle, mais de l’hôpital… »

Et une deuxième fois il se voyait obligé de dire ces mots si durs à prononcer. D’une certaine manière il n’avait jamais dit qu’elle était morte, à Eterna il avait préféré utiliser le terme de ‘partie’ pour lui expliquer. A Colin par contre il devait lui dire ces quelques mots.

Le regard fuyant, il lâcha les quelques mots qui lui faisaient si peur :

« Colin, Elle est morte »

Bizarrement il n’avait pas envie de pleurer. Il avait tout simplement l’impression de ne plus exister du tout. Ce n’était pas lui qui se trouvait devant Colin, non. Lui était ailleurs.

Colin paraissait bouleversé. Son livre tomba à terre, et ses yeux se remplirent de larmes. Contrairement au garçon, Basile ne savait vraiment pas comment réagir pour le consoler, et se contenta de baisser les yeux le teint livide.
Ses yeux étaient secs oui. Il avait tellement pleuré le jour précédent qu’il avait l’impression d’avoir épuiser son stock de sanglots disponible ! Sans compter qu’il était bien trop ébranler pour pleurer. Levant les yeux de ses mains, il croisa le regard alors de Colin. Ce dernier paraissait en colère, en colère contre lui qui plus est.
Basile ne comprenait pas. Avait il fait quelque chose de mal ? Colin lui en voulait il de ne pas l’avoir prévenu plus tôt ? Mais il n’eut pas le temps d’en apprendre d’avantage, car le garçon semblait se reprendre. Puis il tenta de le consoler, en lui assurant que Callie n’aurait pas aimée qu’il soit aussi triste.

« Je le sais bien. Mais c’est si dur…je ne peux pas faire comme si de rien n’était ! Et si tu savais comme je m’en veux pour ce qu’il s’est passé hier…Tu vois, j’ai eu l’impression de la trahir en embrassant Eterna. Je suis trop stupide, qu’est-ce qu’elle dirait si elle me voyait !? »

Ses derniers mots moururent dans un sanglot étouffé. Il était difficile de garder son calme en parlant de tout ça. D’autant plus qu’il n’en avait jamais parlé à personne.
Puis il essuya le coin de ses yeux, la mine grave et infiniment triste. Il s’en voulait tellement. Qu’allait pensait Colin de lui ?
Puis il repensa à une chose. Une chose qu’il cherchait encore à comprendre.

« Tu sais, lorsque je l’embrassais…je sais pas pourquoi, c’est tellement étrange mais…j’ai été persuadé que c’était Callie …je ne saurais dire pourquoi. Je savais pourtant qu’elle était…enfin c’était idiot… »

Ce qui s’appelait prendre ses désirs pour une réalité. Devant l’état de son ami, il se rendait vraiment compte de la relation que la Serdaigle entretenait avec le quatrième année. Et Lui avait été bien trop aveugle pour s’en rendre vraiment compte ! Comme il pouvait être égoïste et nombriliste quand il y pensait ! toujours à penser qu’à lui, oubliant parfois de regarder autours de lui. Rien que dans l’instant présent, il ne cherchait pas à rassurer lui-même Colin. Dans une vaine tentation de se rattraper, il dit avec hésitation.

« Et…Toi…enfin, ca va ? »

Basile jeta un regard nerveux à son camarade. Il ne comprenait pas pourquoi Colin manifestait autant sa tristesse alors que lui-même arrivait presque sans peine à la masquer. Etait il si exécrable au point de ne pas être triste de la morte de son amie ? Il était encore plus douloureux de voir ses amis pleurer pour la personne qu’il chérissait le plus, sans arriver soi même à verser ne serait-ce qu’une larme.
Il se contenter de rester à côté de Colin, et seul son teint pale comme la mort laissait entrevoir la détresse qu’il éprouvait. C’était ainsi, le garçon avait toujours eut grande peine à montrer ses sentiments, ses émotions. Même avec Callie, ce que confirmait d’ailleurs les dires du quatrième année.
Basile était intérieurement surprit : Comment Colin pouvait il être au courant de tout cela ? Callie devait vraiment le tenir en grande estime pour lui parler de ses propres sentiments.
La Serdaigle lui ne savait quoi répondre.
Oui, sans doute qu’elle aurait accepté de sortir avec lui. Le garçon était souvent aveugle, mais pas au point d’ignorer l’affection qu’elle lui portait. Affection qu’il aurait tellement voulu lui, lui montrer…Mais l’on avait toujours quelques regrets lorsqu’il était trop tard pour y changer quoi que ce soit, et maudissant son habituelle réserve il se dit qu’il aurait préféré être plus démonstratif… Callie aurait alors comprit que les sentiments qu’il éprouvait allaient bien au delà qu’une simple amitié.

Levant les yeux en direction de Colin, ce dernier lui apprit quelque chose. Une chose qu’il n’avait jamais entendu venir de la bouche de sa défunte amie. Il paraissait alors d’avantage troublé. C’était du Callie tout craché, il s’étonnait même de ne pas la voir devant lui tout à coup. En cet instant, il aurait voulu remonter le temps, que tout ceci ne soit jamais arrivé, et qu’il puisse enfin avouer la réciprocité de ses sentiments. Mais il était trop tard.

« Je ne comprends pas…pourquoi pensait elle que cela ne deviendrait jamais réel ? »

Puis il baissa de nouveau la tête, une petite voix lui murmurant : Vois les choses en face Basile. Tu n’as jamais éprouvé les même sentiments qu’elle avait pour toi.
Er quand il y repensait, c’était vrai. Il n’avait jamais éprouvé autre chose qu’une grande affection, et une confiance totale en la jeune fille. Callie l’avait vu elle, elle l’avait senti…Si il croyait en être tombé amoureux, c’était bien parce qu’elle l’aurait souhaité non ?
Pourtant, plus il y repensait et plus son amie lui apparaissait un peu comme la sœur qu’il n’avait jamais eu…l’idée qu’il aurait pu ressentir autre chose que de l’amitié avait naquit lorsqu’il avait reçu la lettre. Il se s’était jamais mit dans de tels états pour personne d’autre auparavant, et en était arrivé à certaines conclusions qui à tête reposée lui paraissait alors erronées.
Quelqu’un de bien pour lui avait elle dit. Il désespérait à présent de trouver la personne concernée. Il lui faudrait d’abord achever son deuil.

Colin venait de se redresser, montrant enfin son visage qu’il avait jusque lors caché dans ses bras. Basile lui était reconnaissant de tout ce qu’il lui avait apprit. C’était comme si Callie était encore un peu présente, qu’elle n’était pas totalement partie.
Ne plus y penser s’avérerait difficile, et long mais il y arriverait…tout se soigne après tout, même la perte d’êtres chers.

« Merci Colin d’avoir accepter d’en parler avec moi…il n’y a vraiment personne d’autre à qui j’aurais pu. »

Il poursuivit :

« J’espère que je ne t’ai pas trop plomber le moral avec mes histoires…J’hésite encore à contacter ses parents…j’aimerais tellement assister à son enterrement…Mais tu sais, du temps ou elle était à l’Hopital…elle me disait toujours qu’elle n’avait jamais aimé ce genre de cérémonie. Et que si jamais elle mourrait qu’elle n’aimerait pas qu’on pleure pour elle…»


[Sortez les violons ]

« Merci Colin d’avoir accepter d’en parler avec moi…il n’y a vraiment personne d’autre à qui j’aurais pu. »

N'est ce pas pour ça que sont fait les amis ? Bien sur que si. Colin serait certainement toujours là si Basile avait besoin de parler et la réciproque était tout aussi vraie. Et puis parler de ça avait fait du bien à Colin; il se sentait plus léger maintenant. Après l'annonce de la mort de Callie il aurait assurément fini par se torturer l'esprit s'il n'en avait pas touché mot à son ami. Surtout que celui-ci était au plus haut point concerné par l'information.
Si seulement Basile avait pu en parler directement avec elle, tout aurait était beaucoup plus simple. Mais comme toujours on en revenait au même point : Basile était Basile et personne ne le changerait. Comment faire pour ouvrir une personne à l'extérieur. a moins que la personne ne s'ouvre d'elle même c'était impossible. Et pour que Basile s'ouvre au monde, il faudrait certainement qu'une chose très importante lui arrive. Du coup Colin repensa à Tania. Bien sur il devrait attendre avant de les présenter l'un à l'autre mais qui sait, peut etre que quand ils se seront enfin rencontrés, son ami verrait enfin qu'elle personne était Tania et qu'il pourrait enfin vivre sa vie plainement. Oui bien sur cela fait beaucoup de peut être mais c'était déjà un début.

Et puis vint l'histoire de l'enterrement. Basile hésitait à y aller pretextant que Callie n'aurait pas voulu ça. Bien sur, elle qui était toujours souriante et rieuse, elle voulait que tout le monde vive une vie comme elle, pleine de joie de vivre. Colin se souvint d'une après midi qu'il avait passé dans le parc en sa compagnie. C'était la fin de l'année précédente. Alors que Basile était en train de réviser pour ses buses, en retard comme d'habitude, Callie s'était autorisé un moment de détente et ayant croisé Colin dans le parc, l'avait suivi dans sa promenade. Rapidement il s'étaient asis dans l'herbe et Callie n'avait pas arreté d'embeter Colin au sujet des filles. Un sujet houleux s'il en est mais Colin s'était autorisé à lui dire, sans toute fois lui expliquer pourquoi, qu'il ne sortirait pas avec une fille avant un certain age. Jusqu'à pas très longtemps personne personne n'était au courant de cette histoire, même pas Basile. Enfin bref, ce jour là elle lui avait dit qu'il ne fallait pas s'empecher de vivre mais qu'au contraire il fallait vivre sa vie pleinement, sans chercher à voir quelles seront les conséquences. Qu'il fallait profiter et rire de la vie.

Colin sécha ses larmes d'un revers de la main. Oui il allait commencer à vivre. Peut être pas pour ce qui est des filles cart il était résolu à suivre l'initiative qu'il s'était imposé, mais au moins à jouer et faire des bétises. Mais avant il avait une chose à faire :

- Basile il est hors de question qu tu n'y ailles pas à cet enterrement. Et je compte bien y aller avec toi. Tu appeles ses parents dès demain pour savoir quand il aura lieu.

Basile baissait la tête une nouvelle fois. Il n’aimait pas qu’on le surprenne dans un état de faiblesse, aussi mince soit il. Il ne devrait pourtant pas avoir honte devant Colin, mais il avait beau se le répéter rien à faire ! Il resterait Basile quoi qu’il arrive….et cela à son grand désespoir ! Callie avait bouleversé pas mal de choses lorsqu’elle était entrée dans son cercle très restreint d’amis. Faisant parfois équipe avec Colin, les deux jeunes avaient réussis à le faire un peu changer. D’accord, c’était un changement qui ne pouvait être perçu que par ceux qui le connaissait parfaitement bien mais cela restait un énorme effort pour lui que de s’ouvrir un peu plus aux autres. A présent il lui arrivait parfois d’engager des conversations avec des personnes qui lui étaient totalement inconnue sans pour autant les envoyer sur les roses !
Mais s’il perdait une de ses deux béquilles, si Colin se retrouvait seul pour le pousser en avant comment allait-il bien pouvoir changer ? Car il avait beau se montrer parfois très orgueilleux, mesquin et hypocrite, il n’en restait pas moins très mal dans sa peau. Normal me direz vous, Basile était un adolescent !
Il lui faudrait peut être du temps pour se remettre de la perte de son amie, mais il arriverait. Se faisant même la promesse d’écouter les conseils que Callie lui avait prodigué, de paraître comme elle plus souriant et heureux, peut être alors qu’il ne verrait plus cette mort comme une punition du ciel ! Là encore, il était loin d’y arriver mais ne comptait pas pour autant perdre courage.

Les souvenirs qu’il avait de Callie lui revenaient également en mémoire. Il était sous son arbre, ou plutôt sous l’arbre du parc qu’il affectionnait tant. Callie était avec lui, ils révisaient les soins aux créatures magiques dans le doux après midi du mois de mai. Tant Basile était exécrable dans cette matière, tant son amie excellait. Toujours était il qu’elle l’aidait toujours pour réussir ces devoirs, faisant parfois face à ses remarques grognonnes et irascibles. Mais là elle ne s’énervait jamais et sa bonne humeur finissait tôt au tard par le contaminer ! Un jour qu’ils révisaient ensemble, il lui avait demandé comment elle réussissait à toujours garder le sourire. N’avait-elle aucun souci ? l’avait il questionné. Callie avait déclaré en guise de réponse qu’elle avait bel et bien des problèmes, comme tout le monde mais qu’elle les masquait derrière une bonne humeur. Ainsi ils semblaient moins l’atteindre. Basile n’y arrivait pas aussi bien qu’elle, même en faisant des efforts. Déjà qu’il ne le montrait pratiquement sa bonne humeur (lorsque cela lui arrivait) alors qu’attendre de lui lorsqu’il ne l’était pas !

La voix de Colin vint le tirer de son état léthargique. Le parc disparut de son champ de vision, le visage de Callie lui aussi s’était volatilisé. Il ne restait plus que Colin, Colin qui lui parlait. Il lui proposa, ou plutôt lui somma de se rendre à l’enterrement en sa compagnie. Il eut un regard reconnaissant, c’était tout ce qu’il pouvait lui offrir en échange. Même sourire lui aurait paru trop dur en cet instant.

« Je leur enverrais un hibou demain…Je ne sais pas encore ce que je vais écrire mais je trouverais…Je te tiens au courant en tout cas. »

Puis il se leva, avant de prendre son sac. Dans l’instant présent il ne savait pas ce qu’il allait pouvoir faire…Il pensait vaguement à se jeter dans le lac mais choisit plutôt de retourner à l’arbre du parc. Il avait alors l’impression qu’il était de nouveau avec sa défunte amie. Jetant un regard à son camarade, il déclara :

« Je vais te laisser Colin…On se voit ce soir dans la salle commune ? »