Certains la préfèrent douce, d'autres non. [PV]

Mily - Dégage...
Little Sly' - Mais non, attends, qu'est ce qui ne va pas ?
Mily - DEGAGEUH ! Sinon...
Little Sly' - Sinon quoi ? :>.<:
Mily - Sinon ça !!

La jeune fille poussa de son talon l'élève sur le sol. Milicent replaça ensuite sa jambe contre sa poitrine et se tourna vers la lucarne ouverte, laissant entrer une légère brise. Le garçon se dirigea vers la sortie après avoir insulté la Serpentard, qui ne cligna pas d'un oeil et fixa les milliers d'étoiles qu'on pouvait apercevoir à cette heure de la soirée. Elle n'avait pas besoin d'aide, il y avait des jours comme ça où valait mieux la laisser seule, et ne pas l'aider, si vous ne voulez pas vous faire attaquer. Le seul souvenir de sa baguette brisée dans la journée lui avait fendu son coeur de pierre, n'ayant que pour seul ami ce bout de bois, à présent en deux morceaux irréparables.

C'était lors d'une énième dispute dans la salle commune avec son amie de toujours Pansy, qui s'éloignait d'elle comme un bateau du rivage. Leurs relations empiraient de jour en jour, et se bouffait le nez pour un rien lorsqu'elles le pouvaient. "Et gna gna gna c'est toi qui a ma cape, et gna gna gna tu m'as frôlé..." La puérilité des deux jeunes filles était à son comble. Bientôt elles s'arracheraient les cheveux. Pansy, pour se venger des magazines que Milicent lui avait brûlé, brisa sa baguette d'un geste sec, arrachant même le ventricule de dragon qui aurait pu tenir encore les deux bouts de la baguette. Comment allait-elle faire pour en avoir une autre ? Fallait-elle qu'elle vole ? Certainement, même si le peu de conscience qui lui restait lui disait de n'en faire rien.

Elle irait peut être demander le lendemain où pouvait-elle en acheter une. Elle n'avait pas envie de repartir au chemin de Traverse pour en acquérir une, beaucoup trop loin et trop onéreux. Elle se mit à soupirer et contempla les étoiles de ses beaux petits yeux luisants. Milicent était si dure avec les autres, que quand elle était seule elle était plus douce qu'une peau de bête. La jeune fille passa lentement ses cheveux d'ors dans ses doigts fins en pensant à tous les bons souvenirs qu'elle avait partagé avec sa baguette : La fuite d'eau dans les toilettes des Filles, la glue perpétuelle sur le poster des Bizarr' Sisters collé dans le bureau de Rusard, le nez de cochon d'une jeune Poufsouffle après qu'elle l'aie bousculée... Toutes ses pensées laissèrent échapper un petit rire nerveux, sous ses yeux baignés de larmes.

Elle ne montrait jamais ses larmes. Jamais, ô grand jamais. Que dirait un Gryffondor voyant une fille de la Brigade chouiner comme une fillette ? Milicent était encore forte malgré sa taille menue, toujours aussi dure et impassible de tout sentiment, mais le regret de ses parents ainsi que toutes ses années difficiles à Poudlard, par moment c'en était beaucoup trop pour une seule personne. Alors elle venait parfois dans la Tour d'Astronomie, toujours vide le Mardi soir, allez savoir pourquoi. Son coeur battait assez fort, sous les sentiments de Milicent qu'elle essayait d'évacuer le plus vite possible avant que quelqu'un ne la surprenne. Trop tard, elle avait parlé trop vite.

Un garçon assez grand aux yeux noisettes et aux cheveux bruns se faufila dans la Tour, ce qui alerta Milicent et qui s'empressa d'essuyer grossièrement ses larmes de crocodiles. Elle se prépara à prendre son air féroce et se retourna. Leurs regards se croisèrent, ceux émeraude et gonflés de Milicent contemplaient ceux marron du jeune homme. Elle crispa son visage et dit d'une voix pleine de dédain.

Mily - Qu'est ce que tu fais là toi !

Puis une larme roula sur sa joue. ALERTE !! Milicent se retourna et essuya la malheureuse qui la trahit d'un geste sec. La Serpentard ne se retourna pas une autre fois, sentant un flot de larmes qui n'allait pas tarder à venir. Oh non, la poisse, alors que quelqu'un arrive, elle s'apprêtait à sangloter comme Mimi Geignarde. Le comble pour une Serpy, franchement.

Assis dans un fauteuil dans la salle commune des Serdaigles, Jan, la mine revêche, lisait un livre sur les propriétés des plantes magiques. Le jeune homme avait l’air très contrarié. Comme on dit, il y a des jours avec, des jours sans. Aujourd’hui, c’était un jour sans pour le jeune Anglais. En fait non, c’était devenu un jour sans. Vous l’aurez donc compris, un évènement inattendu avait bouleversé la journée pourtant si normale à première vue pour Jan. Maintenant qu’il se remémorait les évènements qui s’étaient déroulés après le déjeuner, il regrettait presque…

Après le déjeuner.

Marchant dans les couloirs tranquillement, Jan se dirigeait vers son prochain cours de Sortilèges et Enchantements. Une fois de plus, le jeune homme n’avait aucune envie de faire ce cours. A en croire que c’était devenu une habitude pour lui. Mais après avoir subi un cours d’astronomie, un double cours de potion, et une heure durant laquelle il n’avait pas eu le temps de déjeuner, trop occupé à finir son dernier devoir, il ne fallait pas trop en vouloir au jeune homme qui en cet instant grimpait les escaliers un à un, maudissant le jour où De Truchis avait mis les pieds à Poudlard. Elle était absolument horrible et perfide, presque autant qu’Ombrage elle-même, ce qui était déjà en soi un exploit peu négligeable. Quoiqu’il en soit, le jeune homme continua de monter les marches et arriva enfin devant la salle de cours, une dizaine de minutes plus tard. Il s’adossa alors à un mur, reprenant un peu son souffle, puis entra à la suite du professeur lorsque celle-ci leur demanda d’en faire autant. Le jeune homme s’installa à sa place habituelle, près d’une fenêtre et suivit le cours à moitié, prenant des notes de temps en temps, rêvassant le reste du temps. De toute façon le cours n’était pas particulièrement excitant. Même celui d’Histoire de la Magie paraissait plus intéressant que celui-là.

Plus tard…

« Hey Smith ! Elle va bien ta mère ? La moldue au sang souillé ? J’espère qu’elle ne se noie pas dans la crasse de votre maison ! » Lança un Serpentard à Jan qui sortait de la salle de cours après que la sonnerie ait retentit. Celui-ci se figea presque aussitôt. Se rendant compte de l’ampleur des mots qu’il venait d’entendre, il analysait dans sa tête les diverses situations qui s’offraient à lui tandis que tout le monde l'observait, s'attendant certainement à une réaction violente de sa part, sauf les Serpentards qui s’esclaffaient dans leur coin. Oui, ils étaient dans la Brigade après tout. Ils étaient un rang au dessus. Peu importe ce qu’aurait fait le jeune homme à ce moment là, il aurait été pénalisé et aurait pénalisé sa maison. Serrant poings et dents, Jan s’éloigna alors des Serpentards et retourna droit vers la salle commune de Serdaigle.

Maintenant.

Jan avançait en silence dans les couloirs. Les mains dans les poches, il repensait à nouveau aux récents évènements qui s’étaient produits. Il s’était trouvé lâche. Oui, lâche de ne pas avoir défendu sa mère, de s’être laissé faire. Pourtant, le jeune homme avait été bel et bien impuissant. Personne n’aurait pu leur répondre. Il risquait gros. Des points en moins pour sa maison et peut-être même une ou deux heures de colles, voir trois. Néanmoins, le jeune Anglais se sentait tout de même coupable. Il avait privilégié son confort à son honneur, sa fierté. Il avait oublié que c’était grâce à sa mère qu’il était là aujourd’hui. Mais il allait se venger. Oui, Jan allait se venger du Serpentard qui l’avait provoqué. C’était le seul moyen pour lui de se faire pardonner. Oui, le seul…

Ne faisant pas attention où il allait, Jan continua de flâner dans les couloirs, grimpant les escaliers par ci et par là. Il réfléchissait intensément et n’avait pas vu l’heure filer. Il devait pourtant être près de vingt-trois heures et le couvre feu avait du être annoncé depuis un bon moment. Mais le jeune homme n’avait pas envie de dormir. Pas maintenant. Décidant cependant de retourner dans la salle commune pour ne pas se faire prendre hors de son lit à une heure si tardive, Jan prit la direction de la tour des Serdaigles en pestant contre ces maudits Serpentards. Malheureusement pour lui, des bruits de pas se firent entendre dans un couloir avoisinant, l’empêchant de prendre le seul chemin possible pour retourner dans son lit douillet. Deux solutions s’offrirent alors à lui, se faire prendre ou fuir. Privilégiant la seconde, il prit le chemin inverse et se mit à courir, ne sachant aucunement où il allait. Ce ne fut que quelques instants plus tard que le jeune homme se rendit compte qu’il était arrivé près de la tour d’astronomie…

* Merde ! Manquait plus que ça… Je me suis exilé à l’autre bout du château… Bon puisque je suis arrivé jusqu’ici autant faire un tour en haut… *

Souriant faiblement pour lui-même, il monta les marches quatre à quatre et tomba nez à nez avec… une fille ! Blonde, jolie, Jan avait l’impression de l’avoir déjà vu quelque part dans le château. Mais le jeune homme n’eut pas le temps de réfléchir plus que cela car à peine son regard avait croisé celui de la jeune femme que celle-ci lui demanda agressivement ce qu’il faisait ici. A vrai dire, il n’en savait rien du tout alors pour répondre ce n’était pas évident. Se contentant de la regarder, il remarqua alors que celle-ci venait de verser une larme. Cependant Jan ne put s’en assurer car elle venait de détourner son regard. Ne pouvant la laisser ainsi, il lui demanda alors d’un ton doux :

« Je peux t’aider ? »

Pourquoi fallait-il que ça tombe toujours sur lui ? Toutes les filles seules qu’il rencontrait étaient la plupart du temps tristes ou, comme ce fut le cas maintenant, agressives. Il ne risquait pas de se faire une petite amie comme ça ! Certes, ce n’était pas la première chose à laquelle il pensait en ce moment mais ça faisait tout de même partit des priorités d’un garçon « normal ». De toute façon qui a dit que Jan était normal. Personne de censé en tout cas. Mais revenons en à ce qui se déroulait sous les yeux du jeune homme. La fille en question était donc en train de pleurer et il lui avait proposé en toute gentillesse son aide. D’ailleurs Jan avait l’impression que la belle blonde allait finir par accepter lorsqu’elle se releva après une longue hésitation mais quelque chose n’allait pas. Elle ne cessait de pleurer mais la seule chose qui était sûr en ce moment était que son aide, elle n’en voulait absolument pas. C’est ainsi que lorsqu’elle se dirigea vers lui, Jan anticipa son mouvement mais laissa tout de même la main de la belle blonde entrait en contact avec lui. Il voulut la retenir mais si elle ne voulait pas de sa compagnie, il n’allait tout de même pas lui imposer. C’est alors avec regret qu’il se dirigea vers le centre de la tour circulaire, laissant derrière lui une fille très certainement dans le besoin…

Maintenant qu’elle était partit, le jeune Anglais remarqua qu’il faisait vraiment froid. On ne pouvait s’attendre à autre chose vu l’altitude pensa Jan, mais un court instant auparavant, au vue de la jeune femme, il aurait juré avoir chaud pourtant. Décidant alors de chasser l’image de la blonde pour réfléchir plus sereinement, il passa une main dans ses cheveux puis entendit un bruit sec et sourd. Selon le bruit qui s’était produit à quelques mètres de là, quelqu’un était tombé. Et si Jan ne s’y méprenait pas, c’était bel et bien la jeune fille qui venait de le quitter pour rejoindre sa salle commune. Poussant un juron, il descendit les escaliers en trombe et la vit. Elle était là, allongée sur le dos, fixant le plafond avec insistance, comme si elle allait y trouver un quelconque réconfort. Lui connaissait bien ce visage pour l’avoir si souvent vu peint sur celui de sa mère, c’était celui d’une personne en détresse, d’une personne qui avait besoin de parler. Descendant alors le reste des marches calmement, il s’arrêta près de celle-ci et s’accroupit à sa hauteur. Elle était toujours en larme et avait un bleu apparent sur son front. Ses yeux embués exprimaient beaucoup de choses et si peu à la fois… Jan ne savait comment réagir face à ce genre de chose mais il se contenta de l’observer, plongeant ses yeux de couleurs noisette dans ceux de la jeune blonde.

« Tu te sens bien ? Avait-il finit par dire après un instant de silence. Enfin… J-Je veux dire est ce que tu as quelque chose de cassé ? Jan hésita un instant puis continua. Tu devrais peut-être aller à l’infirmerie… ? Le jeune homme marqua une courte pause puis reprit d’un ton soucieux. Tu t’es peut-être fait mal… » Dit Jan avant de se taire définitivement. Apparemment elle n’avait toujours pas envie de lui parler alors celui-ci s’adossa au mur face à elle et s’assit, attendant une quelconque réaction de sa part. Jan n’allait certainement pas la laisser ici à se morfondre en pleurant toutes les larmes de son corps. Quitte à ce qu’elle ne lui parle pas, le jeune Anglais allait rester ici jusqu’à ce qu’elle se décide à lui parler.

En regardant aux alentours, Jan constata qu’ils étaient dans un couloir totalement obscur. Quelques tableaux étaient accrochés aux murs mais tous les représentants de ceux-ci somnolaient l’air serein. Et pourtant… Tant de choses se passaient autour d’eux en ce moment.

« Quand est ce que tu vas te décider à me parler ? » Demanda Jan en la regardant intensément.

Quand on y regardait de plus près, la situation dans laquelle se trouvait Jan pouvait être presque comique si la jeune fille face à lui allongée de tout son long sur le sol crasseux n’avait pas l’air de subir toutes les souffrances du monde. Néanmoins son visage demeurait d’une pureté étonnante, même lorsqu’il était crispé par la rage ou la douleur comme maintenant. Elle aurait bien pu le traiter de tous les noms en ce moment, lui demander de partir avec toute la hargne dont elle pouvait faire preuve, le jeune homme ne l’aurait pas laissé ici. Certes, il était à Serdaigle, elle à Serpentard, et selon l’insigne qui brillait sur sa poitrine, la belle blonde était membre de la Brigade Inquisitoriale. Il en aurait donc sûrement pour ses frais, une centaine de points en moins et toute une semaine de colle si jamais l’envie prenait à celle-ci de lui faire payer son entêtement. Elle l’accuserait de l’avoir torturé puis de lui avoir cassé la jambe, d’être sortit de son dortoir exprès pour faire cela et ses parents seraient sûrement contactés lorsque l’affaire arriverait devant la juridiction du professeur Rogue. Peut-être même qu’on le renverrait chez lui si Ombrage apprenait qu’il s’en était pris à une membre de sa propre Brigade. D’ailleurs, maintenant qu’il y pensait, Rusard ajouterait sûrement son grain de sel, lui faisant subir toutes sortes de châtiments corporels tout aussi horribles les uns que les autres. Mais une chose était sûr, laisser quelqu’un dans le besoin n’était pas dans ses habitudes et ce n’était sûrement pas ce soir qu’il commencerait.

Toujours adossé au mur de pierre froid, Jan observait les alentours. On aurait dit qu’on se trouvait dans les cachots. Malgré le fait que l’endroit se trouve en hauteur, l’humidité régnait et le froid ne se faisait pas prier, s’infiltrant sans gêne dans les couloirs du château. Les deux jeunes gens étaient qui plus est entourés de sons hétéroclites qui rendaient les lieux peu rassurants. Au loin, on percevait vaguement le feulement d'un chat –peut-être Miss Teigne rodant dans les couloirs-, le léger claquement irrégulier des pattes d'un rat –certainement un peu plus loin- et des bruits de chaînes poussées –le Baron Sanglant se promènerait-il aussi tard dans la nuit ?-. Dans cet environnement peu agréable, Rusard aurait été à son aise mais pas Jan... Poudlard semblait avoir en son sein des choses assez morbides et terrorisantes, pourquoi Ombrage ne faisait-elle pas en sorte de rendre tout cela vivable ? Cette question trotta alors pendant un instant dans sa tête puis lorsque le jeune homme prit conscience de la bêtise de celle-ci, un léger sourire effleura ses lèvres. Pourquoi la si Grande et noble Inquisitrice de Poudlard rendrait-elle le château vivable pour une bande de mioches sans cervelles ? Souriant une dernière fois, il tendit l’oreille pour essayer de percevoir des bruits de pas se rapprochant mais rien. Apparemment personne ne semblait faire de rondes dans ce coin, ce qui enchanta Jan. Quant à la jeune blonde, elle ne semblait toujours pas vouloir dire un seul mot. Pourquoi refusait-elle de lui demander de l’aide ?

Mili - Viens m'aider...s'il...s'il te plaît.

Quoi ? Avait-il bien entendu ? Elle venait de lui demander de l’aide et en utilisant une formule de politesse. Ravi de ce qu’il venait d’entendre, Jan se leva doucement et s’approcha de la jeune fille. Il se demandait ce qui l’avait poussé à lui demander enfin son aide, bien que peu lui importait en ce moment. Prenant alors celle-ci par la taille, le jeune homme l’aida à se relever délicatement tandis que la jolie blonde s’accrochait à son cou. Mais malheureusement pour Jan, il aurait du savoir qu’un Serpentard ne s’arrête pas à une simple demande d’aide… Alors qu’il avait baissé sa garde trop vite, la jeune fille, à peine debout, s’empressa de prendre la baguette de Jan qui était dans sa poche et la pointa sur lui, un sourire malicieux aux lèvres. Surpris, Jan fit alors un bond en arrière alors qu’elle s’apprêtait à lui lancer un sortilège mais au dernier instant, il fut soulagé de voir que celle-ci pointait le bout de la baguette sur son pied invalide. Un halo lumineux blanchâtre entoura celui-ci et un léger pop indiqua qu’il était complètement rétabli. Le jeune Anglais, content pour elle, regarda la jeune fille, un sourire aux lèvres, attendant sans doute que celle-ci lui rende sa baguette. Mais encore une fois, il venait de crier victoire trop vite… Une lueur de malice traversa le regard de la Serpentard et quelques secondes plus tard, voila le jeune Anglais déjà ligoté et ficelé, se retrouvant une nouvelle fois assis contre le mur. Cependant, en cet instant, quelque chose avait changé. Jan avait toujours le sourire aux lèvres et regardait la fille dont il ne connaissait pas le nom avec insistance. Après tout autant prendre les choses du bon côté, il pourrait réfléchir tranquillement et seul qui plus est, et ce, jusqu’au lever du jour. Qui ne rêverait pas d’être à sa place.

*J’ai pas l’air con… Cette… Tiens, maintenant que j’y pense, je ne connais pas son prénom…*

La regardant partir avec sa baguette, Jan ressentit tout de même un certain pincement au cœur. Il n’allait plus jamais revoir son du et si jamais il allait se plaindre, c’était sur lui que toute l’histoire retomberait. Défaitiste, le jeune homme regarda partir la belle blonde lorsque tout à coup, celle-ci s’arrêta net. Jan arqua alors un sourcil. Se pouvait-il qu’elle ait une conscience comme tout le monde ? A la voir revenir vers lui, la réponse était évidente. Et elle le fut encore plus lorsqu’elle desserra les liens de l’Anglais, le libérant alors de son étreinte. Elle plongea alors son regard dans celui de Jan qui sourit grandement. Après tout, elle n’était pas si méchante que ça. Pas même méchante du tout. Cette conclusion, Jan la tira lorsqu’elle déposa un baiser sur sa joue. Même si elle reprit un ton sec et tranchant lorsqu’elle s’adressa à lui.

« Oh ce n’est rien, je t’en veux pas. Dit Jan en souriant. Mais tu sais on peut… parler un peu si tu te sens pas bien. Reprit-il plus sérieusement. Ma mère disait que… Jan s’arrêta net. La jolie blonde tourna les talons et entreprit de partir. Qu’allait-il faire ? Il fallait croire qu’elle avait un sacré caractère mais qu’elle lui plaisait bien… Se décidant au dernier moment, Jan la rattrapa. Hum… J-Je. Je me disais que… Tu as encore ma baguette. » Finit-il par lancer rapidement. Ce n’était pas exactement ce qu’il voulait dire mais au moins elle resterait peut-être un peu plus de temps avec lui.

Peut-être que la jolie blonde allait se retourner et donner un grand coup à Jan pour l’avoir retenue. Peut-être allait-elle simplement l’injurier puis partir sans demander son reste. Peut-être lui retirerait-elle des points pour souillure de la douce peau d’un Serpentard. Peut-être l’enverrait-elle chez Ombrage. Plusieurs suppositions trottaient dans la tête déjà pleine de Jan mais peu lui importait en ce moment même. Quelque chose lui disait que la jeune fille n’allait rien faire de tout cela, et qu’elle se conduirait bien avec lui. Pourtant il prenait des risques. De grands risques. Mais comme il l’avait prévu, elle tourna les talons vers lui et se contenta de le plonger sans regard dans le sien. Oubliée l’agressivité dont elle avait fait preuve auparavant. Maintenant elle affichait un visage beaucoup plus doux et agréable. En la dévisageant avec plus d’attention, Jan se rendit compte de la beauté de celle-ci. Sans conteste, la jeune fille l’attirait énormément. Cependant, le jeune homme chassa de sa tête cette pensée. Ce n’était pas du tout le moment de penser à cela…

Quelques instants plus tard, après avoir longtemps regarder Jan, la jeune femme glissa la baguette qu’elle tenait à la main dans la poche de son propriétaire, là où elle avait été prise, puis dégagea une mèche de cheveux, laissant libre cours à sa vue. Ils se regardèrent ainsi pendant encore un bon moment puis elle prit la parole d’une voix timide et tremblante pour la première fois depuis qu’il s’était rencontré, lui demandant son nom après lui avoir indiquer alors qu’elle se nommait Milicent.

« Enchanté Milicent… Murmura Jan doucement, comme si ce moment était sacré. Moi c’est Jan. Mais si l’envie te prend de me traiter de Serdaigle à la noix ou tout autre chose je suis preneur ! » Ajouta le jeune homme en souriant. Il espérait que faire un peu d’humour en cet instant détende la jolie jeune femme. Est-ce que ce fût le cas ou pas ? Jan n’en savait fichtrement rien mais il pouvait affirmer une chose, c’était que ses joues s’étaient embrasées lorsque la main douce de la belle Milicent entra en contact avec son visage, retirant apparemment un cil. Il resta alors figé ainsi pendant un instant puis regarda avec attention la jeune femme qui s’approchait de lui. Ce qu’elle dit fut beaucoup moins agréable que ce qui s’était passé auparavant…

« Non attend, il n’y a aucune raison à cela… Murmura Jan. Reste encore un peu, personne n’en saura rien, pas même tes amis de Serpentard… » Dit-il d’une petite voix éteinte. C’est vrai, elle était à Serpentard. C’est vrai qu’elle faisait partit de la maison de l’élève qui avait insulté sa mère. Mais cela n’empêchait pas le fait qu’elle pouvait être différente, sinon elle n’aurait pas été si gentille avec lui, si douce… Le jeune homme voyait bien que la belle blonde était hésitante et pourtant, il n’y avait aucune raison à cela. Le jeune Anglais attendit la réponse de Milicent qui se faisait attendre lorsque tout à coup, les lumières s’éteignirent.

* Rah, maudite Ombrage, elle a de ces idées ! Elle aurait put choisir un autre moment pour éteindre les lumières ! *

Un bruit, du mouvement, puis une sensation étrange. Milicent venait de se blottir contre son torse, l’étreignant avec force. Tout à coup Jan se sentit alors plus calme, voyant que la jeune fille avait finalement décidé de rester en compagnie. Il aurait tant voulu l’embrasser à ce moment mais il n’y voyait rien. Et puis il ne connaissait rien de la belle blonde, outre le fait qu’elle avait apparemment une réputation à tenir auprès des Serpentards. Elle semblait vraiment déboussolée mais peut-être qu’elle se sentait rassurée dans les bras de Jan. Ils restèrent alors ainsi, blottis l’un contre l’autre…

Jan. Il s'appelait Jan. Un nom aussi craquant que son propriétaire. L'obscurité les avaient engloutis, et ils étaient alors blottis l'un contre l'autre, ne souhaitant gâcher ce moment volé. Si honteuse était Milicent qu'elle était obligée de l'étreindre dans l'obscurité, pour ne pas croiser son tendre regard de Serdaigle. Les préjugés et stéréotypes des maisons étaient si forts que personne ne se montrerait sortant avec quelqu'un d'une autre maison, enfin plus particulièrement pour les Serpentard.


Certains devaient sûrement se retrouver la nuit pour fuir les moqueries, comme ici les deux adolescents enserrés, profitant d'un moment qu'il leur était propre et unique. Milicent caressa le bas du dos de Jan tout en se délectant de ce moment qui était féerique. Elle avait retrouvé son sourire de petite fille heureuse. Qu'elle profite de ce moment Cendrillon, car les douze coups de minuits arriveront un moment ou un autre, et elle descendra de haut. Elle venait de brûler le voile qu'elle avait dressé devant elle, interdisant quiconque non Serpentard de l'approcher, et tout venait de s'effondrer à cause de son coeur qui battait pour ce qu'elle ne devait être : Une fille qui se cache pour être heureuse.


Son coeur se mit à doubler de vitesse, quand elle entreprit une chose périlleuse. Ses mains décollèrent de son bassin pour atteindre ses deux joues brûlantes. Ainsi repérée, elle décolla ses talons et effleura les lèvres du garçon, s'arrêtant avant de l'embrasser. Que faisait-elle ? Mon Dieu, quel maléfice l'avait frappé, elle la dure, elle la froide, elle la peste... Une amourette secrète, si quelqu'un s'en rendait compte, elle perdrait toute son estime. Il fallait mettre les choses au clair avec ce garçon, qui ne la connaît à peine, mais en découvre une partie de secondes en secondes. Elle s'approcha ses oreilles et murmura en lui entourant le cou.


Mili - Si...Si jamais il se passe quelque chose entre nous... Personne ne doit être au courant, tu comprends...Pfff...J’ai l'impression d'être qu'une traître. Me voilà dans les bras d'un mec que je ne connait même pas. Jan, que m'arrive t-il ?


La jeune fille se serra contre ce garçon, les larmes sentant lui venir aux yeux. Cette fois elle allait pleurer, sentant une douleur bien plus vive qu'une jambe cassée ou une dégringolade dans les escaliers. Puis enfin elle arrêta cette étreinte douloureuse, et essuya ses larmes avec sa manche, et prît de son autre main celle du garçon. Elle continua de pleurer, retournant alors dans ses bras, brisée en tout point de quelque chose qui est arrivé si rapidement, comme un coup de foudre, mais qui s'effondrait comme un château de cartes.


L'amour était-ce si cruel ? Devons nous souffrir pour être heureux ? Milicent profitait qu'ils soient seuls dans cette Tour abandonné pour se consoler dans ses bras, et peut être avoir des réponses à ses interrogations. Pourquoi tout devait être difficile ? Ne pouvait-elle pas quand elle le souhaitait changer de maison pour faire ce qu'elle souhaite sans se préoccuper du regard des autres ?