You...Me...and that's all...[Tania]

Et sa toute première réaction fut... de se lever de table et de sortir de la Grande Salle dans une fausse colère, ne souhaitant pas pardonner si facilement à Colin. Dans le fond pourtant, Tania ne supportait guère plus que lui le fait d'être brouillé avec son meilleur ami, mais les paroles blessantes qu'il lui avait assénées étaient encore tellement présentes. Ce fut donc sous le regard étonné de ses camarades que la Serdaigle jeta une brève oeillade peu chaleureuse envers Colin, déjà trop occupé à parler avec Cho Chang. Les poings fermés par son emportement, Tania s'était mise en marche sans y penser vers les dortoirs, la gorge serrée et les yeux mouillés. Pourquoi donc une telle réaction, pourquoi ne pas enterrer la hache de guerre sans se faire du mal ? Parce que LUI , lui avait fait du mal. Peut être bien que dans le fond, après les mots blessants qu’il lui avait sorti, la jeune fille aurait préféré qu’ils en restent là, qu’ils ne se parlent plus, bref que la souffrance reste latente. Pourquoi sortir de telles choses pour ensuite lui demander de le rejoindre la nuit tombée ? Après réflexion, certes les filles sont difficiles à comprendre, mais les garçons de leurs côtés ne valaient guère mieux.

Mauvaise idée, finalement, que de se rendre dans la salle commune. Peut être y croiserait-elle Colin une demi heure plus tard. Mais au final, il aurait bien fallut l’affronter un jour ou l’autre… Aux grands maux, les grands remèdes, Tania alla se réfugier… dans le dortoir. Car après réflexion, la dernière chose qu’elle souhaitait faire était de le croiser et de se retrouver face à face avec lui. La Serdaigle monta les escaliers quatre à quatre dans un soupir désespéré, et alla se jeter sur son lit avec fureur. Elle se pencha au sol, ramassa l’ouvrage qu’elle avait emprunté la veille à la bibliothèque « Le raisonnement par les runes », et feuilleta le livre avec violence, posant brièvement les yeux sur ce qu’il y avait d’écrit.



Tania tournait à présent les pages si vite et avec une telle rage qu’elle faillit arracher la leçon dix huit du livre. Dans un nouveau soupir supposé l’apaiser, elle tentait de penser à autre chose, en vain.



Elle sursauta fébrilement lorsque l’une des pages lui coupa son index. Pensive, Tania resta là à fixer la petite coupure rougie, avant de tourner les pages à nouveau, ne ressentant pas même un petit picotement de douleur.



Cette pensée la mit hors d’elle, mais Tania n’ayant pas franchement un naturel impulsif ni dévastateur, elle se contenta de poser délicatement le livre à ses côtés -même après ce qu’il avait enduré sous la rage de la Serdaigle, il fallait en prendre soin - et se leva en direction de la malle de bois posée au pied de son lit, et portant ses initiales. Sur le coup la jeune fille ne put s’empêcher de penser à sa cousine. Ses affaires à elle étaient sans doute soigneusement rangées dans une malle en bois de chêne laqué et ornée de lettrines dorées. Tania haussa les sourcils d’un air blasé et ouvrit sa valise, révélant quelques pulls, deux ou trois livres de Gilderoy Lockhart, une tenture rouge brodée du nom des Vautours de Vrasta, quelques photos, et enfin, soigneusement enroulé autour d’une écharpe bleue et argent , la fameuse fiole encore remplie de son liquide dorée. Tania la saisit délicatement, ne parvenant pas à détacher ses yeux du Felix Felicis. Elle s’assit alors, pensive, tournant doucement le précieux butin entre ses mains. En un sens, le lui donner serait se conforter dans l’idée qu’elle souhaitait réellement qu’ils ne se voient plus.



Oui, ces paroles là… Le regard de Tania se durcit soudain, et la jeune fille se releva sans prendre le soin de refermer la malle. Elle se tourna vers le réveil posé sur la table de chevet d’une de ses camarades qui affichait déjà vingt heures. « A l’heure où le soleil va se coucher ». 22h15, ce fut l’heure qui lui vint à l’esprit, en raison de leur chanson préférée. Elle n’avait plus qu’à attendre, malgré le stress montant en elle et lui empoignant fortement l’estomac. Tania se redirigea vers son lit, glissa la fiole sous son oreiller, et s’y allongea de tout son long, les yeux fixés sur son baldaquin , le regard vide. Elle cherchait le sommeil.

21h30. Des bruits de pas vinrent envahir le dortoir, et Tania ouvrit doucement les yeux, tournant la tête sur le côté afin de voir qui était en train de la déranger. Une jeune fille aux longs cheveux blonds entra sur la pointe des pieds. Tania se redressa, passa une main dans ses longs cheveux afin de se recoiffer vaguement, et offrit un sourire factice à son amie se préparant pour aller dormir.



On ne pouvait effectivement pas dire que Tania avait dormi. Somnoler était le terme exacte, et ce seulement après un petit coup de fatigue dû à un flot de larmes bref mais impressionnant. Ellen alla s’asseoir sur le lit de sa camarade, et l’observa d’un air compatissant, sa voix douce trahissant la peine qu’elle partageait avec Tania.



Soupir. Tania se dégagea de ses draps, enfila une paire de chaussette et défroissa son uniforme. Elle ôta sa veste et enfila un pull léger, sous les yeux agréablement étonnés de son amie.



La Serdaigle sortit de sous son oreiller la fiole aux couleurs dorées sous les yeux stupéfaits d’Ellen.



Elle ne se pressait pas pour se rendre aux tours d’astronomies, pourtant proches de la salle commune. La tête baissée, la fiole serrée dans sa main droite, Tania y allait à reculons, se demandant si c’était une bonne idée. Aller confronter ses craintes était la chose la plus courageuse qu’un être humain pouvait faire. Qu’allaient-ils se dire, oserait-elle le regarder, allait-elle même lui parler ? La rancœur était tellement tenace que les paroles blessantes de Colin résonnaient en écho dans son esprit. Plus d’une fois la jeune fille fit demi-tour avant d’y renoncer et de reprendre le chemin des tours. Arrivée en bas des marches, Tania se stoppa, hésita un instant, et enfin résolue de pouvoir tenir tête à tout cela, monta les marches avant d’arriver à la salle la plus haute de la tour, fermée par une porte de bois. Elle serra un peu plus la fiole, la fixant d’un air pensif, repensant à ce fameux jour de casse de la réserve de Rogue. Cela la fit sourire. Un peu. Puis la jeune fille posa la main sur la poignée, hésitante, et la tourna enfin.
Colin était là, il s’était retourné vers elle qui ne lui avait pas décoché un sourire, contrairement à son habitude. Un sentiment de colère et étrangement de soulagement vinrent assaillir la jeune fille, qui voulut soudain faire demi-tour. Lui dire quoi, que faire ? Le saluer, s’approcher, le regarder au moins ? Ses yeux ne voulurent pas se poser sur son meilleur ami, Tania semblait trouver les murs gris de la tour très passionnants d’un seul coup… D’un ton monotone, elle se décida à engager la conversation.

- J’suis pas en retard.

* … Pour une fois *

- Tiens, je te donne ça. T’en auras plus besoin que moi.

Tania tendit sa main qui serrait la fiole de Felix Felicis, radoucissant son visage afin de ne pas trop dramatiser la situation. C’était déjà assez difficile comme ça. Elle ne voulait pas rester, ou peut être que si, un peu… Elle n’en savait rien. Ce qu’ elle savait, c’est que ses yeux évitaient soigneusement Colin.

Ces cheveux noirs de jais tombant en cascade sur de fines épaules, ce visage pale et fin qui la caractérisait parfaitement, ce petit nez et ces pommettes saillantes...Tant de détails chez elle qui lui avait tant manqué et pourtant il y avait aussi cette absence totale de sourire, de regard, qui lui rappelait les erreurs du passé. Tiraillé entre l'envie de la prendre dans ses bras et celle de s'enfuir à toute jambe, Colin ne bougeait pas, ne disait pas un mot.
Et ce fut Tania qui rompit le silence :

- J’suis pas en retard. Tiens, je te donne ça. T’en auras plus besoin que moi…

En retard ou pas, quelle importance puisqu'elle était là. Elle aurait pu arriver une, deux, cinq heures plus tard qu'il aurait quand même été là, à l'attendre. Peut être aurait-il passé toute la nuit hors de son dortoir que cela n'aurait pas été du temps perdu si jamais les objectifs qu'il s'était fixé ce jour là étaient couronnés de succès. Il devait recoller les morceaux avec Tania.
Mais quelle était cette chose qu'elle lui tendait ? Une fiole ? Un liquide doré à l'intérieur. Il s'agissait bien évidemment du Félix félicis. Sa part. Sa part qu'il avait complètement oubliée. Qu'est ce que cela signifiait ? Pourquoi lui apporter ça aujourd'hui alors que les derniers mots qu'il avait prononcés en sa présence étaient si frappants.



Le serdaigle s'en souvenait comme si tout cela s'était produit la veille. Quelle connerie. Comment avait-il pu lancé une telle bêtise sans penser aux conséquences. Mais maintenant ? Pourquoi remuait-elle le couteau dans la plaie ? Etait-ce mesquinerie ou réelle intention de lui rendre son bien ? Tant de question qu'il se posait alors qu'en réalité, Tania venait de lui apporter la solution au problème. Le félix. Colin s'approcha d'elle cherchant désespérément un regard de sa camarade. Non, toujours rien. Finalement, leurs mains entrèrent en contact quand Colin attrapa la fiole. La non plus toujours pas un regard. Les murs de pierres de ce château étaient-ils à ce point intéressant ? Se reculant jusqu'à l'endroit où il s'était situé quelques instants avant, Colin comprit qu'il n'y avait plus qu'une chose à faire. Peut être Tania y avait-elle pensé ou peut être pas mais elle lui avait fourni les armes. A lui maintenant de faire le reste. Débouchant la fiole du pouce, il la vida d'une lampée et rangea le tube en verre dans sa poche.



Aussitôt, tout lui sembla plus facile. Tout lui était possible. Oui absolument tout. Il se sentait capable de réaliser l'impossible. "Donnez moi un point d'appuie et un levier assez grand, et je soulèverai le monde!" disait Archimède. Et bien Colin lui n'avait même plus besoin de levier. C'est sur ses épaules tels Atlas qu'il se sentait capable de porter le monde. Mais quel était ce son qui résonnait dans sa tête ? Une chanson…une chanson qui le poussait en avant.
Oui, c'était parfait. Même son plan qui lui semblait plus que boiteux au moment où il l'avait imaginé pourrait bien marcher.

*Découvre toi*
*Pourquoi ferai-je ça ? A moins que….oui j'ai un peu chaud. Je crois bien que je vais enlever mon écharpe et mon blouson.*
*Oui. Fais moi confiance. Fais confiance à tonton Félix.*

Et Colin posa délicatement son blouson et son écharpe aux couleurs de serdaigle sur une table proche de lui. Et puis toujours poussé par la petite voix dans sa tête, il s'approcha de Tania. Qu'elle était belle. Ce soir elle semblait rayonner. Qu'est-ce qu'elle lui manquait. Son rire, l'éclair dans ses yeux quand il la taquinait. Tout en elle lui manquait et pour la première fois il du se l'avouer, elle lui était indispensable. Jamais il ne pourrait être heureux sans l'amitié de Tania. Elle était sa joie de vivre ou comme le disait la petite chanson, elle était la musique en lui. Sans elle le concert serait bien triste.

Viens avec moi, lui souffla-t-il au creux de l'oreille alors qu'elle n'avait pas bougé depuis qu'il avait pris la fiole. Voles avec moi.

Et puis Colin recula à petit pas en direction de la fenêtre. De tout petit pas. Il ne savait même pas pourquoi il agissait ainsi mais il sentait que c'était la chose à faire. Tout doucement, il s'approcha de la fenêtre pour enfin sentir dans le bas de son dos qu'il avait atteint le mur du fond. Mais au lieu de s'arrêter, il commença à monter sur ce rebord. Et puis il continua à reculer, toujours tout doucement mais sans s'arrêter à aucun moment. Et même quand l'extrémité du rebord fut atteinte il recula pour finir dans une calèche qui attendait au dehors. Toute décorée aux couleurs de la saint valentin, même Colin du reconnaître que Brice avait fait du bon boulot. C'est ça de vivre à la campagne, il y a toujours un voisin qui peut avoir ce que vous cherchez. Colin devrait juste l'aider dans les champs tout l'été suivant mais ça en valait vraiment la peine. Bien sur un tapis volant aurait été bien plus romantique mais comme tout le monde le sait, ils sont interdits en angleterre.
Tania qui n'avait jusqu'alors pas regarder Colin avait tout de même tourner le regard dans sa direction alors qu'il sortait par la fenêtre. Et c'est avec un grand sourire qu'il tendit la main vers la sixième année en disant :

- C'est juste pour une petite balade. Fais moi confiance…

[HJ : Je m'excuse du retard, soucis d'ordi :>.<: ]


Le retrouver face à elle semblait lui taillader le coeur de part et d'autre. En ce moment même elle aurait pu s'estimer pro-Gryffondor tant elle avait pris son courage à deux mains pour affronter la personne à qui elle en voulait le plus, hormis sa cousine. Et pourtant des sentiments paradoxes s'élevaient en elle. Quelque part ce soulagement de lui reparler de nouveau, cette douce lueur habituelle qu'il avait dans les yeux, un peu de cette complicité retrouvée qui lui plaisait tant et que la jeune fille craignait avoir perdu. Cependant les mots peinaient à sortir, comme coincés quelque part entre la rancoeur qui s'estompait au fil des secondes et cette gêne soudaine et étrange. Tania se sentait soudain stupide de lui reprocher de telles paroles qui pourtant l'avaient blessée. Bien qu'il était fort démontré que les mots touchaient plus que tout autre chose, quelque chose en elle lui sommait de tout oublier. De la rancune ? Elle ne durait jamais très longtemps. Un de ses plus gros défauts.

Ses prunelles qui s'étaient faites feu, glace, roc, n'étaient soudain plus habitées que d'une brume langoureuse que Tania s'efforça de cacher pour ne pas trop lui tendre la main. Elle attendait la suite. Mais elle était si heureuse de le retrouver lui. Lui qui avala d'une traite la fiole aux couleurs dorées sous les yeux éberlués de la Serdaigle qui feinta l'indifférence. Et pourtant les phrases savantes typiquement serdaigliennes lui brûlaient les lèvres -ne savait-il pas que boire de cette potion en grande quantité était hautement toxique?- mais en ne disant rien elle se confortait dans l'idée de celle qui lui en voulait. Colin ôta son blouson et son écharpe, sans doute sous l'effet du Felix Felicis qui lui donnait confiance en lui. Tania sentit un frisson lui parcourir le dos en s'imaginant le vent froid de Février lui glisser sur les bras, mais n'admit toujours pas un regard vers son camarade, pourtant intriguée.

- Viens avec moi, voles avec moi.

Il s'était approché avec cette lueur malicieuse dans les yeux. Tania voulut esquisser un sourire, il était bon de le retrouver. Toujours déconcertée, elle ne put décocher un mot sinon quelques syllabes confondues qui au final ne signifiait absolumment rien.

Un frisson. Pourtant elle n'avait pas ôté son manteau contrairement à Colin. Cette envie de l'étreindre pour y déverser toute cette tension sur ses bras, et cette gêne toujours présente qui l'en empêchait. Il recula alors, un sourire aux lèvres, encore et toujours vers le rebord de la fenêtre, et en cet instant Tania daigna lui jeter un regard. Ce fut le coeur battant que la jeune fille se précipita vers la baie tandis que l'on tambourinait à la porte. Elle sentait ses longs cheveux glisser sur le vent qui soufflait de plus en plus, mais ce n'était rien comparé aux palpitations qui faisaient rage dans sa poitrine. Deuxième cognement contre la porte. Colin n'y prêtant guère attention, lui tendit la main.

- C'est juste pour une petite balade. Fais moi confiance…

On cogna une troisième fois contre la lourde porte de bois avec violence. Tania sentait sa respiration s'accélérer, l'adrénaline monta d'un cran sublimant un peu plus cet instant mémorable. Derrière se trouvait sans doute un membre de la Brigade, peut-être Ombrage elle-même... Sans y penser, la jeune fille se retourna vers Colin et lui saisit la main. Elle n'avait pas besoin de se poser la question. Elle lui faisait confiance. Un sourire aux lèvres, elle se sentait pousser des ailes. Et pas seulement parce que Colin avait oser l'insolite. Une calèche. Qui d'autre aurait fait cela pour sauver une amitié ? Tania lui serra un peu plus la main.

- Je te fais confiance.

Enfin, elle avait décoché un mot. Mais plus que des paroles la Serdaigle lui offrit un sourire qui en disait long. Rester avec lui. Simplement.

Un sourire, sa main, sa confiance : voilà tout ce que lui donnait Tania ce soir et c’était tout ce dont il avait besoin au fond. Cette soirée était leur soirée et personne ne pourrait les empêcher de s’amuser comme le prouvait cette porte qui restait bloquée. Pas d’inquiétude à avoir de ce coté là, Félix y veillait certainement alors l’énergumène pouvait bien continuer à tambouriner autant qu’il le voulait, rien n’y ferai.
La main de Tania au creux de la sienne, Colin aida sa camarade à monter à bord. Le sourire qu’elle lui offrait aurait certainement stoppé le rai Colin dans son élan, trop admiratif devant l’élégance de sa camarade, mais Félix maitrisait la situation. Aucune erreur n’était permise ce soir.

-Si mademoiselle veut bien prendre place à mes cotés, invita Colin lui offrant à son tour un sourire à faire pâlir les pubs colgate. Les issues de secours se trouvent à votre gauche et à votre droite. Un conseil, elles sont à éviter. Attention au départ.

Pour décoller, Colin donna un léger coup de brides aux chevaux à l’allure princière. C’était un travail de maitre de la part de Brice. Colin allait à tous les coups en entendre parler pendant très très longtemps de celle-là et ce n’était certainement pas son ami qui allait s’en priver quand il travaillerait ensemble l’été prochain, si ce n’était avant. Et alors…
Toutes les inquiétudes de Colin s’envolèrent quand, au détour de la tour nord, le spectacle de la lune se reflétant sur les eaux calmes du lac vint les y remplacer. C’était tout bonnement magnifique. Colin avait volé en aveugle, se laissant guider par son instinct, et pourtant le paysage qui s’offrait à eux semblait presque prévu pour l’occasion. C’était un nouveau monde qui s’offrait à eux, leur promettant monts et merveilles (et mille et une splendeurs^^). Colin calma l’allure des chevaux jusqu’à ce qu’ils n’avancent presque plus. La calèche était comme en suspension à quelques centimètres du lac et enfin Colin se tourna vers son amie. Le vrai Colin, le Colin maladroit aurait alors certainement entamé une série d’excuse mais à quoi bon revenir sur les choses blessantes alors que tout était si parfait. Tania était là, avec lui, si belle, si souriante...

-Calme toi Colin, tu risques de refaire une bétise.
-Oui tu as raison, passons plutôt à la suite…

Oui la suite. Encore une surprise qu’il avait prévu. Encore une surprise pour prouver à sa camarade à quel point elle était importante pour lui. Bien sur il avait eu là aussi du mal à la mettre en place, c’en était d’autant plus difficile que la vieille harpie avait renforcé la sécurité au château en ce jour de la saint Valentin, jour propice à quelques blagues. Quoi que depuis qu’elle avait pris les rênes du château, il fallait bien avouer que chaque jour était propice à de vilaines blagues. Colin avait du camper derrière une statue pendant un quart d’heure que le couloir soit vide avant d’entrer dans la salle qui l’intéressait car il fallait absolument qu’il la trouve…

-…Lichi ? Tu peux venir.
-Rebonjour monsieur. Bonjour miss, Lichi est très heureuse de vous revoir enfin. Lichi a apporté ce que Monsieur lui avait demandé, tout est dans ce sac. Et ça c’est pour vous Miss

C’est après avoir donné à Colin un petit sac que l’elfe de maison s’était tournée vers Tania, lui tendant une rose rouge. Colin ne savait pas ce qui pouvait bien se passé dans la tête de son amie. Peut être avait-il une nouvelle fois fait une gaffe puisque cet après midi là il avait n’agit sous l’influence du philtre de chance. Peut être était-il allé trop loin. Mais une petite parcelle de son cerveau lui souffla que non, tout se passerai bien. Tania n’eu pas le temps de se saisir de la fleur que L’elfe de maison la lui avait placée dans les mains et Colin n’eut pas le temps de la remercier qu’elle s’était déjà volatilisée.

-Voilà Tania, bonne saint Valentin…tu…tu veux une pomme ?

Tu veux une pomme ? Voilà tout ce qu’il avait réussi à dire en tirant un fruit tout rouge du sac que lui avait apporté Lichi et le présentant à son amie. Et Félix qui l’avait laissé dire ça. A croire que la magie n’avait pas non plus tous les pouvoirs. Le Colin tout timide resterait toujours tout penaud devant la sixième année…