Sortie d'infirmerie *libre*

(grand retour^^)

Pour la toute première fois de sa vie, ou presque, Kirinia avait été malade. Et pas qu'un peu... A rester inactive, puisque du fait de la Grande Ch***se internationale elle n'avait même pas pu faire du sport. Alors, forcément, pour cette jeune fille suractive, ne rien n'avoir à faire n'avait pas été bon pour sa santé, et encore moins pour son moral. En bref, la jeune Russe, habituée aux grands espaces avait commencé par tomber en dépression, ce qui, forcément, l'avait rendue plus sensible à la vilaine grippe sorcière qui avait trainé pendant l'hiver. Bref, ça n'avait pas manqué, elle avait chopé la grippe.

Très malade, très contagieuse, elle s'était fait évacuer à l'infirmerie, à l'aile des maladies dangereuses, et, mise à part la visite de l'infirmière, n'avait vu personne de toute sa convalescence. Même Emma n'avait pu obtenir le droit de venir la voir. Et si l'on pouvait avouer une chose, c'était que la remplaçante de Ricardo était tout sauf sympathique. La Russe avait hâte qu'on lui trouve un ou une remplçante qui resterait là définitivement, cette fois... Mais là n'était pas la question. En ce jour, Kirinia était enfin autorisée à quitter l'infirmerie, fortement affaiblie et amaigrie. Elle était loin d'avoir la même énergie qu'avant de tomber malade, ça s'était sûr. Elle devait même avoir raté nombre de cours. Elle ne savait même pas combien de temps avaient bien pu passer depuis qu'elle était là.

Mais c'était fini, maintenant. Elle termina de s'habiller, avec des gestes lents et précautionneux. L'infirmière n'avait accepté de la laisser sortir que parce qu'elle avait longuement insisté en lui faisant croire qu'elle était totalement guérie. Hors, la poupée russe était encore mal assurée sur ses jambes... Elle faisait donc semblant, tout simplement. Mais, bref. Elle allait enfin sortir de cette prison et regagner son dortoir et reprendre le cours de sa vie. Ce n'était pas trop tôt... Elle s'approcha vers l'infirmière, recrutée par Ombrage:

"J'ai préparé toutes mes affaires, ça y est. Puis-je à présent partir?"

Sceptique, la femme sembla chercher à sonder son esprit.

"Vous êtes sûre de pouvoir sortir?"

*Et voila ce que je redoutais...*

"Oui, bien sûr, regardez..."

La jeune fille se mit en équilibre sur un pied pour montrer qu'elle tenait bien debout sur ses jambes. Enfin, l'infirmière la laissa partir et elle ne tarda pas à se retrouver dans le couloir.

Rhalala les joies de la vie Poudlardienne… c’est vraiment surprenant les choses qui peuvent se passer dans une salle commune pleine d’élèves à moitié endormis. Par exemple, ce matin-là, Jess descendait de son dortoir juste après s’être réveillée, arborant une longue chevelure rousse pas coiffée. Elle avait trouvé ça plutôt drôle, les cheveux roux. Mais elle trouva ça beaucoup moins drôle quand elle reçut en pleine figure un sort de furunculus, venant d’on ne savait où.

« C’est quoi ce truc??? Argh!!! Qui m’a fait ça? »

Jetant des regards assassins dans la salle, elle chercha désespérément une âme charitable susceptible de l’aider à se débarrasser de ces furoncles qui commençaient à lui pousser sur le nez. Plusieurs personnes se regroupèrent autour d’elle, dont une jeune fille d’environ treize ans qui parla en oubliant presque de respirer.

« Oops! Je suis désolée je t’ai prise pour quelqu’un d’autre parce que je pensais que t’étais rousse - enfin oui t’es rousse - mais j’veux dire t’es pas celle à qui j’voulais envoyer ce sort »
« Hein? Quoi? Oulah va plus lentement parce que j’comprends rien. J’suis longue au démarrage… »
« Euh… C’est moi qui t’ai lan...»
« Ouais c’est pas grave, enlève-les moi tu veux? »
« Moi! Moi je le fais! Alors c’est euh… Reparo! »

Pourquoi fallait-il qu’elle ait laissé sa baguette sous son oreiller? Il y avait des jours, comme ça, où elle se détestait pour être si distraite. Pas tous les jours, mais parfois, ça lui arrivait. Ce jour-là, par exemple, ça lui arrivait. Surtout quand elle s’aperçut que celle qui avait voulu l’aider était une première année pleine de bonnes intentions mais à la mémoire défaillante. Et comme tout le monde le savait, sauf cette première année, un sort utilisé quand il ne fallait pas pouvait provoquer des dégâts, et c’est ce qui se passa. Les furoncles se mirent à éclater, provoquant des expressions de dégoût de la part des autres élèves. Tous ceux qui s’étaient approchés s’étaient curieusement - pas si curieusement que ça en fait - éloignés de Jess. Exaspérée par ces réactions excessives, la jeune fille remonta dans son dortoir, et alla se regarder dans le miroir de la salle de bain. Ça n’était vraiment pas beau à voir… Elle essaya de changer l’apparence de son visage, mais rien n’y fit. La porte s’ouvrit, et Kelly entra, inquiète.

« Ça va? »
« Bah oui, ça va. A part la fait que j’ai des furoncles éclatés sur le visage, tout va bien. »
« Et…ça part pas? En changeant d’apparence? »
« Nan… »
« Tu veux que j’essaie de t’arranger ça…? »
« Non! Non non, ça va merci. J’vais aller à l’infirmerie. »
« T’es sûre? »
« Ouais. En plus, avec de la chance, je serai dispensée de cours. »

La jeune fille éclata de rire en sortant de la salle. Les cours allaient bientôt commencer, et elle n’était pas du genre à arriver en retard, contrairement à Jess. Cette dernière choisit une couleur châtain clair pour sa chevelure lui arrivant au niveau du cou, et s’habilla dans le dortoir vide. Pas question qu’elle sorte de la salle commune en pyjama. Si tous les élèves de Poufsouffle avaient déjà eu l’occasion de la voir en pyjama rose bonbon avec des petits chats blancs, elle se montrait beaucoup moins à l’aise avec les élèves des autres maisons.

Quelques minutes plus tard, notre Jess nationale marchait dans un couloir du troisième étage, longeant les murs et évitant de se faire remarquer. L’infirmerie n’était plus qu’à quelques mètres. Plus que cinq mètres…Quatre…Trois…Deux…Un…

« Oops! »

Quelqu’un sortait de l’infirmerie. Pourquoi quelqu’un sortait de l’infirmerie? Enfin bref, quelqu’un sortait de l’infirmerie, et Jess se retourna vivement pour éviter de faire face au quelque un qui sortait de l’infirmerie. Elle resta ainsi, l’épaule appuyée contre le mur, tournant le dos à la porte, attendant que le quelqu’un qui sortait de l’infirmerie s’en aille.

Tous les jours, Emma passait devant l'infirmerie, avec l'espoir qu'aujourd'hui peut-être, Kirinia pourrait sortir. Tous les jours, elle se cachait de l'infirmière qui l'avait houspillée la première fois, lui interdisant d'entrer, voire, presque de jamais remettre les pieds ici. Et tous les jours, elle retournait au dortoir avec un soupir désespéré. Elle ne pouvait pas aider son amie, ni même l'assurer de son soutien moral à défaut de mieux, ni meme encore la voir. Elle s'était tellement accrochée à la russe qu'être ainsi séparée d'elle était un véritable calvaire.

Ce jour-ci ne fit pas exception. Comme d'habitude, après ses cours, Emma s'était rendu au troisième étage, comme si de rien n'était, comme d'habitude, le dos un peu voûté, regardant surtout ses pieds, rasant les murs. Comme d'habitude, personne quasiment ne la remarquait, tant elle était effacée, et de toute façon, tout le monde avait mieux à faire que de s'attarder sur le cas d'une troisième année du genre plus réservée tu meurs.

Pourtant, aujourd'hui, il y avait quelqu'un devant l'infirmerie. Une silhouette qu'elle aurait reconnu entre mille, bien qu'elle lui semblât amaigrie. Elle aurait accouru pour se jeter dans ses bras s'il n'y avait eu un autre quelqu'un, appuyé contre le mur. Emma hésita, et s'arrêta à quelques mètres. Ses grimoires entre ses bras croisés, comme si, ainsi placés devant elle, il pouvaient la protéger d'un quelconque danger, elle adressa un petit signe de la main à sa camarade, n'osant guère s'approcher du troisième protagoniste...

Kirinia vit la jeune fille se retourner brusquement pour s'appuyer au mur. Elle semblait ne pas aller très bien. La russe hésitait entrealler la voir pour s'assurer de son état et la laisser se dépatouiller toute seule. Finalement, ce serait sans doute un peu des deux. Elle s'avança, de son allure encore chancelante vers la jeune Poufsouffle.

"Tout va bien?" demanda-t-elle doucement.

Mais, alors qu'elle attendait la réponse, son regard fut attiré par une silhouette qui semblait vouloir se cacher de la vue de l'inconnue près de Kirinia tout en lui faisant un petit signe de tête. La russe sourit pour la première fois depuis sa longue convalescence. Elle était heureuse de voir Emma. La fillette lui avait manqué. Elle abandonna, presque, la Poufsouffle à son sort pour se précipiter vers la jeune fille.

"Emma! Tu vas bien?" fit-elle en serrant contre elle sans lui laisser le temps de protester.

Elle se retourna, cependant, vers sa camarade d'infortune.

"L'infirmière est là, si tu veux..."

Elle n’avait même pas eu le temps de voir qui était ce quelqu’un qui sortait de l’infirmerie. A vrai dire, elle s’en fichait. Tout ce qui comptait, c’était qu’il s’en aille. La tête baissée et tournée vers le mur, Jess ne vit pas l’autre élève arrivant juste en face d’elle. Ça aussi, elle s’en fichait. Tout ce qui comptait, c’était qu’il s’en aille. (Par « il », comprenez le quelqu’un qui sortait de l’infirmerie.) Oui, je sais, je me répète.

« Tout va bien? »

Jess sursauta en entendant cette voix dans son dos. « Il » s’était adressé à elle. Ou plutôt « elle », d’après sa voix. Alors donc, « elle » s’était adressé à elle, « elle » l’avait vue, ce qui n’était pas très difficile, puisque la poufsouffle ne se trouvait qu’à un mètre de la porte.

Merde, merde, merde, qu’est-ce que j’fais, qu’est-ce que j’fais.

D’une voix suraiguë, elle répondit en détachant les mots, pour être sûre de bien se faire comprendre.

« Oui!!! Tout va b… »

« Emma! Tu vas bien? »

Hein?

« Elle » lui avait coupé la parole, et en plus, Jess n’avait rien compris à ce qu’elle avait dit. Elle parlait d’une Em…
Et voilà maintenant qu’elle passait à côté d’elle, juste à côté d’elle, mais qu’elle ne s’arrêtait pas, elle continuait, elle avançait plus loin dans le couloir. Poussée par la curiosité, Jess releva la tête, et vit une autre jeune fille dans le couloir.

Double merde.

Voyant que les deux jeunes filles ne semblaient plus s’intéresser à elle, Jess commença à se glisser discrètement vers la porte, quand elle entendit à nouveau la voix de « elle », qui s’adressait à elle.

« L'infirmière est là, si tu veux... »

« Merci, merci …»

Sans même tourner la tête, elle fit son premier pas dans l’infirmerie, quand elle reconnut la voix de « elle ». C’était une fille de son année, qui avait disparu de la circulation on ne savait pourquoi. Certains disaient qu’elle avait été à l’infirmerie, mais Jess ne pouvait pas croire qu’on pouvait rester si longtemps à l’infirmerie. Franchement, depuis quand madame Pomfresh était-elle assez sympathique pour qu’on veuille rester avec elle plus de deux jours?

« Hey!!! » fit-elle, en revenant sur ses pas. Ses furoncles pouvaient bien attendre.

« C’est pas toi Kiri…euh… la fille au nom bizarre? T’es en cinquième année, avec moi? Ça fait longtemps qu’on t’a pas vue! T’étais où pendant tout ce temps? »

Indiscrète, Jess? Si peu…

Aurait-elle réellement protesté ? Bon, peut-être, mais pas sur le fait que Kirinia la prenne dans ses bras. Cela faisait tellement longtemps qu'elle attendait le moment où elle pourrait la revoir ! Et puis, c'était Kirinia. Elle, elle avait le droit. Elle, elle savait qu'elle ne la jugerait pas. Non, la seule chose qui la mettait mal à l'aise, à cet instant, c'était que la russe l'avait apostrophée en plein couloir, et que, donc, d'autres tourneraient sans doute leurs regards sur elle. Notamment la fille contre le mur là-bas, dont son aînée s'était enquis de l'état de santé une seconde auparavant. Mais elle ne dirait rien. Pas aujourd'hui. Parce qu'enfin elle pouvait la revoir, et qu'enfin elle pouvait l'entendre parler. Enfin elle n'était plus toute seule. Alors ses bras frêles se refermèrent autour de la taille de l'autre serdaigle et elle resta ainsi, immobile.

- Mieux maintenant, finit-elle par articuler en réponse à la question de sa protectrice.

Celle-ci s'était tournée vers la fille appuyée sur le mur, et Emma se dégageait lentement de l'étreinte de sa camarade. L'autre aux cheveux roux se dirigeait rapidement vers l'infirmerie, et puis d'un coup, elle rebroussa chemin. La galloise réprima une grimace de dégoût devant le visage de la malade. La fille au nom bizarre, ça se faisait pas de présenter les choses comme ça. T'étais où ? Bah d'où elle sortait, à l'instant, hein ? C'était tellement évident que la troisième année eut du mal à ne pas rouler des yeux. Mais elle n'aurait jamais pu rétorquer quoi que ce soit tout haut. Instinctivement, elle était restée en retrait, derrière Kirinia, son grimoire toujours en main...

*Et merde...*

Oui, c'était elle la fille au nom bizarre. La Russe qui avait fui son pays à cause de son moldu de père. La jeune fille serra la poings avant de se retourner vers Jessica, prête à lui lancer ses quatre vérités. Il fallait dire qu'au moment de sortir, elle avait reçu une lettre, rédigée en anglais par sa mère. Curieusement, celle-ci ait passé les barrières d'Ombrage. Mais elle avait été lue avant de lui parvenir. Bref. Tout ça pour dire que Kirinia avait autre chose à faire que de se prendre la tête sur la tête (justement) qu'elle avait à sa sortie de l'infirmerie.

"Oui, c'est bien moi la..."

Elle se figea net en voyant la tête pleine de furoncles de la Poufsouffle. Ouais, bon... Elle méritait peut-être pas qu'elle soit vache avec elle en plus de la tête qu'elle avait. Kirinia prit donc une grande inspiration avant de reprendre:

"Oui, je suis Kirinia. J'ai été malade un long moment, et contagieuse. Par contre, je vais devoir vous laisser... On m'attend hors de Poudlard. Je dois m'absenter quelques temps..."

Elle se tourna vers Emma et reprit:

"Je suis désolée. Mais... J'ai quelqu'un à enterrer..."

[désolée, je coupe court, mais c'est coller à ce que j'ai dit à mon retour...: sitôt sortie de l'infirmerie, Kiri a dû retourner en Russie... Mais à l'occas', on pourra en refaire un ]