Sam L. Richards, 5e année, AD.

L'eau ça mouille. Rien de plus vrai. Tout le monde sait que l'eau ça mouille, il n'y a aucun mystère derrière ça. Mais quand on s'appelle Samantha Richards et qu'on est aussi habile que ce qu'un troll est gracieux, ça veut tout dire. Sam avait fait une entrée en matière plus que remarquée. En posant le pied avec douceur et délicatesse comme à son habitude - traduisez par là "brutalement" - dans la barque de bois qui amenait tous les premières années par le lac poudlardien, la jeune rousse avait fait fortement tanguer le bateau avant de perdre pitoyablement l'équilibre pour finir dans l'eau glacée. A peine s'était-elle engouffrée dans l'eau - un peu verdâtre disons-le franchement - qu'elle en avait été ôtée par une main géante. Bon pas tout à fait. Pour être exact, c'était la main d'un homme bien plus grand que la moyenne, alias le garde chasse. Il fallait dire que la pauvre Sam n'était pas toute grande. Voire même, elle était minuscule. Enfin, c'est comme ça qu'elle se voit depuis son petit mètre quarante quatre et demi (s'il vous plait !). Bref, Hagrid l'avait donc posée dans la barque et avait enroulé ses épaules dans son grand manteau qui aurait pu servir de couverture à un lit d'enfant si le tissu ne grattait pas autant. Le trajet en barque se fit sans plus aucun accrochage mais dans un écho de murmures amusés fixant des yeux notre chère PoilE-de-Carotte.

Les enfants oublièrent rapidement Sam pour s'étouffer d'admiration quand en dépassant l'énorme touffe de buissons, ils aperçurent enfin l'imposante bâtisse de pierre qu'était Poudlard. Sam essaya de jouer la blasée pour reprendre le peu de dignité qu'elle avait avant de se casser la figure mais c'est impossible quand on est devant quelque chose comme le château le plus magique de tout le Royaume-Uni. Alors, pour une fois, elle fit comme tout le monde - oui car 'faire comme tout le monde', c'est pas vraiment son style - et s'émerveilla, bien que ses yeux bleu océan furent depuis longtemps remplis d'étoiles.

...

« Bienvenue à Poudlard, dit le professeur McGonagall. Le banquet de début d'année va bientôt commencer, mais avant que vous preniez place dans la grande salle, vous allez être répartis dans les différentes maisons. Cette répartition constitue une cérémonie très impor... »

C'est à peu près à partir de là que l'attention de Sam perdit de son ampleur. Elle le connaissait par coeur le discours de la McGonagall, ses parents lui en avaient fait une analyse détaillée pleine d'admiration. De vrais érudits ses parents, on savait dès qu'on les voyait qu'on avait affaire à des Serdaigles. Et Lillie, la mère de Sam, espérait fortement que sa fille suive son parcours. La jeune fille n'avait pas voulu décevoir sa mère mais honnêtement, elle n'y croyait pas trop. Pas qu'elle n'aimait pas étudier hein, loin de là ! Les bouquins, elle adorait ça - enfin dans la limite Samanthale autorisée - mais disons qu'elle avait d'autres priorités. Comme par exemple les Bizarr' Sisters ! Vous ne trouverez pas une seule personne dans le tout Poudlard qui est plus fan que mademoiselle Richards ! T-shirts, magasines, ... Elle connaît toutes leurs chansons par coeur. Bon bien sûr comme autre priorité, il y avait sauver le monde, beaucoup moins adolescent, mais beaucoup plus excitant. Ouais, sauver le monde, c'était un truc qui l'attirait pas mal. Enfin, peut-être qu'elle n'irait pas jusque là, elle était réaliste, mais au moins elle pourrait essayer. D'ailleurs, elle se voyait bien mourir jeune, dans sa tentative. Et puis, une jeune fille aussi vivante, vous la voyez franchement ridée de partout avec des cheveux aussi blancs que la barbe de Dumbledore mourir dans son lit ? Non, il lui fallait quelque chose de plus extravagant, de plus aventurier, de plus à son image...

« S'il vous plait, veuillez entrer en silence. »

Ah ça y est, c'est fini ? On pouvait y aller ? Chouette alors, Sam avait une faim de loup ! Remarquez, rien de très exceptionnel, Sam a toujours faim. Que ce soit à midi ou à quatre heures du matin, elle vous mangerez un taureau avec ses cornes ! Ce qu'elle préfère, c'est les beignets au chocolat et les Plumes en Sucre...
Les hautes portes de bois de la Grande Salle de Poudlard s'ouvrirent dans un grincement et les voix à l'intérieur se turent, tous les regards étant rivés sur les p'tits jeunes qui attendaient derrière. La floppée de première année se dirigea en silence, murmurant d'admiration devant la décoration impressionnante de la pièce. Le plafond n'était pas un simple plafond de pierre comme ils le sont tous, non celui-ci montrait le ciel tel qui l'était lors de cette fraîche soirée de Septembre ; à savoir dégagé de tout nuage, brillant de mille feux et pour cause, Sam n'avait jamais vu autant d'étoiles en même temps. Mais son regard fut vite attiré par quelque chose qui brillait sur les quatre tables de bois devant lesquelles ils passaient. Cette chose, ou plutôt ces choses brillantes, n'étaient rien d'autre que des plats et des couverts vides... Vides ? Ils auraient pu les remplir de suite. Regardez-les les pauvres assis devant leurs assiettes qui crèvent la dalle, c'est pourri de pas les laisser manger. Et puis au moins, Sam aurait pu chopper une cuisse de poulet en passant...

...

La répartition fut longue. Il faut dire que les élèves étaient logiquement appelés par ordre alphabétique et que Richards, c'est pas vraiment tout au début de la liste. La file d'élèves s'étaient progressivement vidée, les nouveaux se dirigeant vers les tables de Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle et Serpentard de manière continue. Sam frissonnait, elle aurait tout donner pour une choppe de Bièraubeurre bien chaude. Ses mèches rousses qui lui arrivaient au milieu du dos - quoiqu'un peu plus courtes sur le devant - gouttaient dans son dos, et la petit frileuse qu'elle était avait du mal à retenir des éternuements bruyants. Rawling Joanne (^^) venait de se faire applaudir par la table des lions...

« Richards Samantha. »

« Ah non. C'est Sam. »

Il faut dire que personne ne l'appelait jamais comme ça. Depuis sa plus tendre enfance, on l'avait toujours habituée à Sam, que ce soit ses parents, sa petit soeur, ses professeurs ou ses camarades - oui car Sam est allée à l'école Moldue pour apprendre les principes de leur culture etc. - Et ça tombait bien, parce Samantha, elle détestait ça.
Après avoir rectifié la personne qui l'avait appelée, à savoir le professeur McGonagall, Sam alla s'asseoir sur le petit tabouret branlant, qui en plus de ça se retrouvait maintenant trempé. La directrice adjointe posa ce qui à première vue a l'air d'un chiffon poussiéreux bon à jeter, mais qui, comme tout le monde - ou presque - le sait, est en réalité le Choixpeau Magique qui répartit les élèves. Celui-ci se mit à se tortillait sur sa tête avant de lui murmurait...

« Oui... Oui bien sûr. Tu es du genre à foncer tête baissée... Et tu aimes bouger aussi, pas du genre à attendre que tout te tombe dans les bras... De grands rêves, mais un goût pour l'interdit... "Les règles sont faites pour être violées" n'est-ce pas ?... allez... GRYFFONDOR »

...

Et ainsi s’étaient succédées quatre longues années riches en rebondissements, aventures, et... ouais travail aussi. Parce que faut pas croire, mais Poudlard, ce n’est pas qu’un château dans lequel les gosses vont et viennent pour jouer à qui lance le meilleur sort de Jambencoton ou de celui qui arrive à accumuler le plus de retenues en un temps minimum. Au départ, c’est quand même une école, et que ça nous plaise ou non, le travail c’est important. Sam le savait, et bien que ça ne la ravisse pas, elle se sentait obligée de faire un minimum ses devoirs et de réviser pour les examens de fin d’année. D’ailleurs cette année, c’était les B.U.S.E, et Sam avait promis de rapporter des notes satisfaisantes à ses parents. Un beau O bien rond les faisait rêver mais elle, n’était pas si ambitieuse. Un E c’est pas mal déjà. C’est tout joli, tout classe. Et puis ça fait pas frimeur.

Sam avait énormément évolué en quatre années. Elle entamait sa cinquième année totalement changée. Bien plus mature... Mais pas trop quand même. Juste assez pour connaître ses priorités et savoir être sérieuse quand il fallait. Mais assez peu pour pouvoir faire la folle, braver les interdits et s’amuser quand il fallait. Vous l’auriez vu en première année, insouciante et délurée à se jeter dans la première aventure qui passait par là, quitte à ce que soit un piège tendant les bras et lui faisant coucou. Et en deuxième année... Elle avait su gagner le nombre de retenues record avec Rogue. Et je peux vous dire qu’elle n’en est pas peu fière. Trente-huit en une seule année... Qui dit mieux ? Non honnêtement qui ? Quand on compte qu’il y a dix mois de cours, soit quarante semaines, c’est pas mal. Elle porte fièrement sa réputation à travers le tout Poudlard. Troisième année ? Elle avait entamé l’année en répondant à Binns en cours. Et je peux vous jurer que pour répondre à Binns, faut d’abord réussir à l’écouter sans piquer du nez. Exploit international ! Mais en quatrième année, elle s’était relâchée. Aucun incident à noter dans un livre des records… Elle s’était progressivement calmée.

...

Cela faisait maintenant un bon quart d’heure que Sam poireautait avec d’autres élèves dans le froid pour que mÔssieurs les septièmes années bougent leurs petits popotins de faignasses et prennent leurs calèches pour le château afin que les autres puissent y aller. Morte de froid, glacée jusqu’au sang, Sam commençait (depuis douze minutes) à s’impatienter et, en voyant cet espèce de Serpentard prendre son temps, elle ne put retenir un :

« Tu vas te bouger oui ?! Tu vois pas qu’on se les gèle ici ? »

Il fallut que deux Gryffondor baraqués se mettent devant la petite Sam – oui parce qu’elle n’a pas énormément grandi depuis son entrée à Poudlard – pour éviter un massacre sans baguette. Oui parce que c’est évident que s’ils n’avaient pas été là, Sam aurait donné une correction digne de ce nom à ce type...
Quelques temps après, la jeune fille alla s’asseoir à la table des Gryffondor avec ses camarades et regarda vaguement les assiettes vides sans écouter la Répartition. Elle avait faim... encore et toujours, et les plats refusaient de se remplir, ils restaient éternellement vides. Etait-ce son imagination ou les répartitions étaient-elles de plus en plus longues avec le temps ? Probablement un peu des deux. Ca y était ! Le dernier Poufsouffle s’était enfin assis à sa place... A TABLE ! Quoi non ? Sam poussa un soupir digne d’une grande scène de cinéma quand elle s’aperçut que ce n’était pas encore fini. Une femme, plus petite qu’elle – et croyez-moi c’est dur à trouver – se leva et entama un long discours que Sam écouta attentivement. Pas que cette bonne femme à l’allure hideuse était passionnante, mais la Gryffondor sentait que c’était important et elle était curieuse de nature...

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