Nathaniel Underwood, 1ère Année.

Sujet n°2

Nathaniel se leva de mauvaise humeur, ce matin-là, dans sa petite chambre de cette maison du centre de Londres. Il n' avait pas de raison d'être de mauvaise humeur mais il était comme-ça: une fois de très bonne humeur l'autre de très mauvaise humeur. Ses parents disaient qu'il changeait d'humeur en fonction du temps. Mais il trouvait cette supposition complètement stupide, comme-ci la météo influençait les gens. Non, décidément , c'était complètement ridicule, il n'était qu'un garçon normal, normal et ennuyeux.
Perdu dans ses pensées, il n'avait pas vu sa mère entrer. Elle lui apportait son petit-déjeuner comme tous les Dimanche matins. Mais aujourd'hui, elle ne fit pas comme tous ces dimanches de la vie si répétitive du jeune garçon: elle ne se contenta pas de poser le plateau sur la petite table totalement neutre comme le reste de la triste chambre, encore une fois, si normale.
Nathaniel trouvait sa vie décidément si ennuyeuse et si normale qu'il trouvait qu'il avait le droit d'être de mauvaise humeur.
Sa mère s'avança donc vers lui et lui tendit une lettre avec le plus grand sourire dont elle était capable puis descendit doucement l'escalier comme pour percevoir la réaction du jeune garçon. Mais il attendit que sa mère se trouve en bas pour regarder sa lettre. C'était tout ce qu'il y avait de plus normal ce qui ne fut pas pour plaire à Nathaniel qui eut envie de la jeter dans la corbeille à papier. Mais il repensa à sa mère qui attendait apparemment tant de cette lettre et l'ouvrit donc à contrecœur. Elle venait d'un collège les plus réputés de Londres où se parents avaient eu la lubie de soumettre son dossier. Il déplia doucement la feuille que contenait l'enveloppe.
Non, mais vraiment, il trouvait cela ridicule, comme s'il ne pouvait pas aller au collège de son quartier. Il lut quand même cette lettre qui annonçait:

Citation :

Cher Mr Underwood,

Votre dossier nous intéresse et ce sera une joie de recevoir dans notre établissement un élève aussi impliqué et appliqué que vous néanmoins nous vous demandons de nous envoyer le texte d'un moment de votre vie qui vous décrit le mieux car comme vous le savez sûrement, notre établissement est très attaché au niveau d'écriture de ses élèves.

Mr le Directeur

Nathaniel relut la feuille encore une fois de peur d’avoir mal compris : Lui ?Impliqué et appliqué ? Ce directeur devait être tombé sur la tête récemment. Il avait, certes, de bonnes notes mais il n’avait aucun mérite à cela : il n’apprenait jamais rien. Et …. Impliqué. Il ne comprenait franchement pas pourquoi ce mot pouvait le qualifier. C’était sûrement ses parents qui avaient voulu augmenter le niveau de son dossier. C’était…. inqualifiable, détestable et stupide. Et puis, cette histoire de texte ne lui plaisait franchement pas : il n’était pas très doué pour l’écriture et décida donc de s’y mettre maintenant.
Il alla chercher le plateau que sa mère lui avait apporté et alla s’asseoir à son bureau. Il attrapa le premier papier qui lui tombait sous la main et un stylo dans son pot à crayon. Décidément, il avait une vie si ordonnée et bien proprette, il détestait ça, mais tout cela rentrait dans la cadre de vie bien parfait que ses parents voulaient avoir. Ses deux sœurs ne s’en plaignaient pas. Il pensait même en effet que ça leur allait très bien car toutes les deux plus âgées que lui (15 et 17 ans)faisaient tout ce qu’elles pouvaient pour épater leurs amies. Mais lui, n’ayant que 11 ans ne comprenait vraiment pas ses sœurs et les trouvait franchement idiotes.
Il commença donc à décrire ce stupide « moment de sa vie ». Il choisit un de ses premiers jours d’école : ni trop prétentieux ni trop dévalorisant, juste lui, quoi. Il écrivit donc :
« Ce jour-là, c’était la rentrée des classes. Ma mère m’avait réveillé très tôt pour me préparer comme à toutes les rentrées et je n’ ai pas apprécié comme à toutes les rentrées car je ne suis pas franchement du matin. Nous étions prets à partir quand je me regardai dans le miroir ….. »
Nathaniel trouvait cette manière de se présenter terriblement « bateau ». En même temps, il ne pouvait pas écrire « J’ai 11 ans , des cheveux bruns bouclés ,des yeux bruns et un visage plutôt rond et je suis plutôt grand »Ce serait encore pire. Tout élève ayant un minimum suivi son primaire peut vous dire que juste les plus petits écrivent ça. Non, il ne pouvait pas écrire ça et son autre formule n’allait également pas.
A ce moment-là, sa mère entra dans la pièce et lui demanda :
-Alors ?
Il n’était pas fan des grandes conversations avec sa mère mais il fallait qu’il lui explique la situation car il ne s’en sortirait pas tout seul sans son aide.
-Je dois leur envoyer un texte qui me décrit mais la seule formule que j’ai trouvée est très « bateau »
-Et « bateau » c’est bien ou pas ?
Sa mère ne comprenait décidément rien, mais il renonça à lui expliquer encore une fois qu’il en avait marre de tout ce qui était normal. Il lui répondit donc simplement :
-C’est plutôt nul !
Alors sa mère tourna les talons et sortit de la pièce. Le jeune garçon n’était pas très doué pour faire passer les choses en douceur, et voilà qu’il venait de se mettre sa mère à dos. Mais il n’avait pas la force de lui courir après pour s’expliquer et lui présenter ses excuses. Il se replongea donc dans cet ennuyeux devoir qu’était ce foutu texte. Mais il ne trouvait pas d’inspiration alors il alla ouvrir la fenêtre pour respirer le bon air de Londres, qu’il trouvait soit dit en passant juste à peine plus respirable que celui de chez lui .Un hibou passa par sa fenêtre. Ah ! Enfin quelque chose d’anormal dans sa petite vie !
Le hibou se posa sur le rebord de son lit et tendit la patte droite où se trouvait un lettre. IL la détacha prudemment et la lut. Il fronça les sourcils en la lisant puis se dit que ça devait être une blague d’amis. Puis, en y réfléchissant, personne de sa connaissance ne serait capable de faire une chose pareille. Ce qui voulait dire qu’il était donc, aussi anormal que cela puisse paraître, que ça plaise à sa mère ou non ……
….UN SORCIER
C'était le truc le plus fou qui pouvait lui arriver. Et maintenant, il fallait qu'il annonce ça à ses parents autant dire "mission impossible".En effet, ses parents ne voulait que d'une vie normale, non pas par phobie mais c'était plutôt à la mode d'être normal car le paranormal, étant quelque chose d'assez improbable, veait bousculer la petite vie des gens, c'est cela que ses parents n'aimaient pas. Ou alors, Il pouvait fuir et se rendre sur ce mysterieux "chemin" dont parlait la lettre. Il prit donc son courage à deux mains et écrivit à la suite de son texte pour ce"bip" de collège(Non pas que Nathaniel soit toujours malpoli mais ça lui arrive comme à tou le monde de se lacher):

Citation :

Cher parents,
Je ne suppose que quand vous trouverez cette lettre je serai déjà loin.
En effet toute votre haine pour le paranormal me pousse à partir car vous ne me comprendriez pas, mais je tenais à vous le dire, et bien voilà.. je vais entrer dans une école de sorcellerie.
A bientôt je l'espère
Nathaniel

Pas très original, mais au moins, il l'avait dit.Il n'était pas du genre à s'enfuir en criant quand quelque chose ne lui convenait pas mais.... là, il ne pouvait pas vraiment faire autrement car ses parents lui auraient empêché de suivre cette voie. Il saisit donc sa chance, mit quelques affaires et de l'argent dans un sac de sport puis sortit de sa chambre par la fenêtre comme il le faisait dans son enfance pour aller jouer avec le chien du voisin quand ses parents le lui interdisaient. Mais cette fois-ci, il doutait qu'il revienne de si tôt ici. Il regarda donc une dernière fois cette maison où il avait passé son enfance car bien que déçu par ses parents, il les aimait et ça lui brisait le coeur de devoir les quitter maintenant et dans ces conditions. Le jeune garçon était très attaché à sa famille. Les larmes lui montèrent aux yeux mais se retint de pleurer. Non, vraiment, c'était son choix, peut-être un peu précipité mais il avait choisi et n'était pas du genre à changer d'avis toutes les trentes secondes car il avait un volonté de fer quoiqu'il soit très jeune. Il tourna donc au coin de cette rue, puis de l'autre, sans plus regarder en arrière car il savait qu'il pourrait le regretter. Il prit le bus qui l'éloigna de son ancienne vie pour l'emmener vers sa nouvelle où il ne pouvait être que plus tenace. Et, sur le fauteuil de ce vieux bus il se jura de travailler d'arrache pied et d'être le premier,toujours car il n'avait pas fait ce sacrifice pour devenir quelqu'un de médiocre.

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