Robbie Spencer, 7e Année, AD.

FORMULAIRE N°2

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~Demeure des Spencer, le 31 août 2000.

_______Les lampadaires en fer forgé éclairaient d’une faible lueur les rues d’une riche banlieue londonienne. Pourtant, il était impossible d’apercevoir d’avantage que d’immenses toitures se profiler au loin, tant la brume était épaisse. Le ciel couleur d’encre était dénué d’étoiles et la lune, tout aussi noire n’offrait pas son habituel halo lumineux.
Pas un chat ne venait troubler le silence pesant ni même peupler les rues désertes. Les riches villas elles mêmes semblaient vides et inhabitées, puisque aucune lumière ne s’en échappait.
Mais en observant d’avantage, ce n’était pas le cas d’une certaine maison :
_______Légèrement en contrebas, sa façade couleur pêche était aussi propre et belle que le premier jour ou elle fut peinte, le jardin lui était irréprochable. Tout comme ses résidants. Car on s’accordait à dire que la famille Spencer fut la plus charmante que la résidence eu connue. Polis, aimables et bien élevés, leur famille respirait la joie de vivre et aucune tempête ne semblait venir troubler leur parfaite entente. Mais cependant, et contre toute attente, ce soir semblait mettre un terme à cet idéal de perfection :
_______Un garçon d’une dizaine d’années était recroquevillé dans un coin de sa vaste chambre et pleurait silencieusement. Des cris de fureur provenaient de l’étage inférieur, et quelques bruits sourds laissaient entendre qu’il y avait de la casse. Car Adrian et Laura Spenser -ses parents- se disputaient pour la cinquième fois de la semaine. Et contrairement à ses deux adorables cadets le garçonnet ne dormait pas. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait plus.
Depuis que son père avait apprit l’étrangeté de sa femme rien n’allait plus dans le couple. Et par conséquent plus rien n’allait dans la famille. Mais que pouvait-il y faire lui ? Sa mère était une sorcière, il était un sorcier, et il y avait fort à parier qu’il en serait de même pour les deux autres enfants des Spencer. Son père lui -il le savait- était ce que dans son monde on appelait un moldu. Mais pourquoi diable ne pouvait il pas les accepter tels qu’ils étaient tout simplement ?
Le garçon connaissait cette réponse. Et elle se résumait à un seul et même mot : La Peur.
_______Les cris avaient cessé. Son cœur s’emballa ; il tendit l’oreille. Des bruits de pas résonnaient dans les escaliers et ce fut une Mme Spencer au visage torturée qui apparue dans l’entrebâillement de la porte. Elle lança un regard triste à son fils avant de le prendre dans ses bras. Dans la chaleur maternelle que lui offraient les bras de la jeune femme, il semblait rassuré. Mais il savait.

« Robbie. Tu vas devoir être très fort et montrer que tu es un grand garçon … tu crois pouvoir faire ça pour Maman ? » Il hocha la tête entre deux sanglots. « Ecoute moi bien » ajouta-elle « …Tout ira bien maintenant, je te promets que tout ira bien. »

*-*-*

~Keith (Ecosse), le 31 août 2006.

_______Près de six ans plus tard, ce même garçon ce réveillait dans la douce chaleur de sa chambre. Mais tout avait changé. Aucune maison proprette à façade pêche, aucun jardin bien entretenu et verdoyant. Robbie Spencer, alors âgé de 17 ans vivait dans un appartement délabré au centre d’une ville écossaise. Ce n’était plus la voix douce de sa mère qui venait le sortir de ces rêves, mais les klaxons stridents des chauffards de son quartier. Et ce n’était non plus pas l’agréable odeur du copieux breakfast qui l’attendait en bas des escaliers, mais une forte odeur de rancis. Et pourtant, Robbie était heureux.
_______Après avoir émit un bâillement à s’en décrocher la mâchoire, le garçon tapota la tête qui se trouvait à ses pieds. Là, se trouvait un lit d’appoint, ou un garçon de deux ans plus jeune que lui dormait profondément. Peter Daily, ouvrit difficilement ses yeux avant de s’étirer à la manière d’un chat. Il demanda d’une voix pâteuse :

« C’est déjà l’heure ? »

En guise de réponse, Robbie se contenta de sourire à son presque frère. Car Peter était le fils d’Orson Daily, le nouveau mari de sa mère :
Depuis qu’ils avaient quitté la riche villa de Londres, le jeune homme n’avait jamais revu son père, le moldu qui les avait si lâchement renié. Puis après quelques mois passés dans la misère la plus complète, la chance leur avait enfin sourit à lui, sa mère, ainsi que son frère et sa sœur.
_______Alors que Laura Spencer se retrouvait réduite à travailler dans un bar miteux, elle fit la rencontre de l’homme qui devint bientôt son mari. Sorcier tout comme elle, Orson travaillait en temps qu’assistant dans une boutique de chaudrons. Son salaire restait modeste, mais suffisant pour répondre aux besoins de sa nouvelle femme ainsi que ses trois enfants. Lui-même avait un fils qui avait alors neuf ans à cette époque, Peter.
_______Après s’être Mariés, Laura et Orson Daily s’installèrent dans cet appartement qu’ils habitaient encore aujourd’hui. Bien qu’il soit exigu, sale et mal éclairé ils avaient toujours surmonté les difficultés. Robbie venait alors d’entrer à Poudlard, l’école réservée aux sorciers et au grand bonheur de sa mère semblait se remettre de sa séparation avec son père. Puis les années sont passées, et plus il apprenait à connaître sa nouvelle famille, plus il se sentait heureux. A présent Orson était pour lui un père, Peter un frère. Il ne faisait aucune distinction entre eux et ceux de son propre sang car pour lui, ils faisaient tous parti d’une seule et même famille.

_______Sautant à terre, Robbie administra en passant une tape amicale à Peter avant de se diriger vers le miroir. Passant une main dans ses cheveux en bataille il adressa tout d’abord un sourire à son reflet poussiéreux. Deux yeux noirs lui rendirent son regard malicieux tandis que sa bouche révélait des dents étincelantes. De taille moyenne, Robbie ne possédait pas un physique vraiment particulier. Seule sa peau légèrement mate laissait entrevoir qu’il n’était pas anglais de pure souche, et la petite lueur qui brûlait au fond de ses deux prunelles lui conférait un air sympathique. Un visage émacié mais pourtant délicat, on voyait instantanément que sa vie n’était pas toujours facile bien qu’un sourire ne semblait jamais quitter ses lèvres.

_______Une tête brune sortit alors d’une pile de couvertures disparate dans un coin de la pièce. Gaspard Spencer, qui venait de fêter ses onze ans ouvrait à présent ses grands yeux sombres. Copie conforme de son grand frère il était presque aussi exubérant que ce dernier. Seulement aujourd’hui, le garçon était de mauvaise humeur. Il fit mine de vouloir se rendormir, après avoir croisé le regard de son grand frère. Le sourire de Robbie s’accentua. Il décréta d’un ton claironnant :

« Je t’ai vu microbe ! Allez lève toi on va être en retard ! »

Puis comme il n’obtenait pas de réponse, il fit quelques pas avant de retirer la couche de draps sous laquelle se cachait son cadet. Ce dernier protesta bruyamment :

« Robbie arrêeete !! Je veux dormir encore !
-Moi je crois plutôt que tu as peur !
-Je dirais même qu’il est totalement effrayé le petit Gaspard ! » renchérit Peter qui semblait enfin vouloir se lever. Le petit garçon semblait alors sur le point de pleurer et reprit les lèvres tremblantes :

« Pourquoi vous êtes méchants avec moi ?
-Pleure pas ! Tu verras, Poudlard c’est super cool, pas vrai Pete!?
-Ouais ! Franchement, excepté les fantômes qui se baladent sous ton lit et les épouventards qui dorment dans ta penderie, c’est pas mal comme endroit !
-Fan..fantômes ? E…é…é…épouventards ? »

Ses yeux s’agrandirent d’avantage sous l’effet de la peur, tandis que son regard se posait successivement sur le visage des deux adolescents.

« Ne l’écoute pas Gaspard, Peter est un gros menteur ! »

Du haut de ses treize ans, Maria venait d’entrer dans la chambre des garçons. Tout comme Robbie et Peter elle était élève à Poudlard et malgré son jeune âge elle était une des sorcières les plus douées de la maison. L’esprit vif et réfléchit, c’était souvent elle qui s’occupait des plus jeunes : Gaspard et Katty.
Katty avait trois ans, soit la benjamine. Fille de Laura et Orson elle était la seule à avoir un lien de fratrie avec les quatre autres. Elle n’était pourtant pas privilégiée ou écartée bien qu’elle soit encore trop jeune pour jouer avec ses aînés.

_______Maria lança un regard chargé de reproches aux deux gaillards, croisant les bras avec sérieux. Robbie éclata de rire devant sa moue avant d’attraper son jeune frère par les épaules.

« Oh, il plaisantait Maria, pas la peine de t’emporter comme ça !
-Vous les Gryffondor vous êtes tous pareils ! Toujours à vouloir vous amuser sans vous soucier des autres ! C’est normal que Gaspard soit anxieux, ce n’est donc pas nécessaire de l’effrayer d’avantage !
-Ouais, te prends pas la tête avec ça Maria..tiens je m’excuse même ! Tu me pardonnes hein Gaspy ?! »

Gaspard hocha de la tête en essuyant le coin de ses yeux, puis esquissa un maigre sourire à l’adresse de Peter.
Maria elle, émit un soupir exagéré avant de tourner les talons dans un tourbillon de cheveux bruns et sous le regard intrigué de son cadet. Devant tant de sérieux, Robbie lui ne pu s’empêcher de rire une nouvelle fois, bientôt assisté de Peter. Laissant ensuite ses deux frères se préparer il se rendit dans la pièce voisine. Sa mère devait préparer le breakfast, et quant à Orson il était sans doute déjà parti travailler. C’était donc lui l’aîné qui était chargé d’habiller sa demi-sœur Katty. La gamine lui adressa son plus beau sourire tandis qu’il l’aidait à enfiler ses vêtements et lacer ses chaussures.
_______Après avoir passer tant d’années à aider ses frères et sœurs, il était normal que Robbie aime à assister les autres, qu’ils soient de sa famille ou non. A Poudlard, tout ceux qui le côtoyaient connaissaient sa grandeur d’âme, son courage et l’aide qu’il offrait à ceux qui en avaient le plus besoin. Ils savaient également qu’il était difficile de s’en faire ennemi, d’autant plus qu’il voyait en chacun une bonne personne. A tort ou à raison, Robbie faisait entièrement confiance à quiconque se montrait agréable avec lui, attitude qui lui valait parfois de mauvaises surprises.

_______Savourant son café qui fumait encore entre ses mains, le jeune homme venait de s’attabler à la cuisine, d’excellente humeur. Dans un peu moins de quarante huit heures il retrouverait Poudlard, ses camarades de Gryffondor et entamerait sa dernière année au sein de la prestigieuse école de magie. Il aurait à ses côtés Peter, Maria et Gaspard, toujours aussi proches disponibles. Il pourrait obtenir ses ASPIC et enfin aider ses parents à tenir la maison.

Alors oui, « tout ira bien ».

QUESTIONS HORS-JEU

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