Poudlard Fantastique
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 Barbie & Ken' (PV Kenneth)

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Billie Creach
7ème Année à Gryffondor (AD)
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Billie Creach


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MessageSujet: Barbie & Ken' (PV Kenneth)   Barbie & Ken' (PV Kenneth) Iconminitime1wn2Mer 7 Nov - 3:34

Sous les faibles rayons du soleil, les draps rouges bougèrent encore. Une main blanche, posée sur le tissus, tressauta soudain. Les doigts fins se crispèrent, emprisonnant convulsivement le rouge sang du lit dans une prison de chair et d'os. Sa tête trempée de sueur, ses cheveux sombres collés à ses tempes, Billie essaya vainement de se sortir du mauvais rêve qui la tourmentait. Dans l'enceinte de son esprit, ni histoire gore avec plein de sang, ni présage angoissant de ses proches à l'agonie. Non, juste le chaos, mélange de couleurs vives et d'obscurité, de néant et de trop plein, de vacarme et de silence assourdissant. Toutes ces contradictions plongeaient inconsciemment la jeune fille dans un puit sans fond où elle tombait en hurlant. Mais ce qui lui faisait le plus peur, c'est qu'elle était seule à crier. Elle avait beau les appeler, ses voix ne répondaient pas. Aucune réaction de leur côté. Si elles entendaient ses appels désespérés, elles les ignoraient superbement. Elle était seule. Billie était seule. Personne ne pouvait l'aider, stopper sa chute. Et puis...
Ses yeux s'ouvrirent brusquement. La lumière pâle inonda ses pupilles, mais ses paupières restèrent grandes ouvertes. C'était fini. Vraiment? Les membres paralysés, elle resta ainsi, immobile dans ses draps humides de sueurs froides, incapable faire le moindre geste, et n'osant fermer les yeux à nouveau. Trop peur de retomber... de repartir pour une chute interminable... trop peur de...


[petite voix n°1] Bon ça va, t'as fait un cauchemard, on va pas disserter là-dessus toute la journée non plus...

[petite voix n°2] T'as vraiment aucun coeur toi...

[petite voix n°1] *ricanement* En même temps, ça sert à rien, juste à foutre la merde! Je suis plutôt fière de ça... Bon, allez, bouge-toi un peu Creach!

[petite voix n°2] Mais... laisse-la reprendre ses esprits! Je crois pas avoir entendu le réveil, il doit être tôt...

[petite voix n°1] Oui, bah écoute, c'est pas mon problème, hein! Maintenant qu'elle est réveillée, autant qu'elle se lève. C'est un coup à se rendormir et à ne pas se réveiller à temps sinon! Debout!!

[Billie] *faiblement* Oui... j'arrive... deux secondes...

[petite voix n°2] Ah non, masi j'y crois pas!! Tu te laisses faire?? Mais résiste un peu, merde! Il te reste encore du temps avant que le réveil ne sonne, profites-en!

[Billie] Oui mais non, je... j'ai besoin... de penser à autre chose...

[petite voix n°2] *défaite* Mais...

[petite voix n°1] Ah mais tu nous les casses!

Bonne journée, Billie, tu vas en avoir besoin. J'ai comme l'impression que c'est une bonne journée qui s'annonce. Toujours raidie par la peur, la jeune fille amorça un mouvement, mais elle dut patienter quelques secondes avant de pouvoir se redresser complètement. A genoux dans son lit, elle observa pensivement le reste du dortoir. Les autres étudiantes dormaient à poings fermés, évoluant visiblement dans des rêves bien plus agréables et reposants. Le plus discrètement possible pour ne pas réveiller ses camarades, elles s'extirpa hors des draps, et posa ses pieds nus sur le sol. Le contact froid de la pierre la fit frissonner, alors, rapidement, elle s'habilla. Jean, Converses et pull, et elle alla s'enfermer dans la salle de bain. Le visage qu'elle découvrit dans le miroir lui fit presque peur. Sa mauvaise nuit avait creusé ses traits, de grands cernes bleus se dessinaient sous ses yeux, et sa peau semblait encore plus pâle qu'à l'ordinaire. Il fallait se réveiller et améliorer tout ça, elle faisait déjà assez peur habituellement pour en rajouter une couche. Dans sa tête, les voix se disputaient toujours, ne se souciant pas le moins du monde sur l'effet que ça aurait sur Billie, et, comme si ce n'était pas assez, la sensation de chute interminable avait tellement été forte durant son sommeil, qu'elle s'était comme imprimée dans l'esprit de la jeune fille. Elle dut presque se retenir au lavabo tant l'impression était forte. Aussi ne lésina-t-elle pas sur les grands jets d'eau fraîche; elle ne s'arrêta que lorsqu'elle s'aperçut que ses lèvres commençaient à devenir bleues. Ca va, la sensation de chute était passée, Billie sentait bien à présent le sol sous ses pieds. Mais ce n'était pas suffisant. Comme à l'accoutumée, la Gryff' se dessina deux traits noirs sous chacun de ses yeux clairs, et, à l'aide d'un sort que lui avait enseignée sa tante Ludmilla, elle tenta de se réveiller encore, histoire d'avoir l'air un peu en forme. Mouais... Elle s'observa d'un oeil critique dans le miroir; c'était mieux, mais pas encore ça, on avait toujours l'impression qu'elle avait été piétinée par des trolls.
Elle quitta la salle de bain pour retourner dans le dortoir. Là, elle hésita. Ce matin, c'était cours de vol: robe de Quidditch rouge et or ou simple robe noire?


[petite voix n°1] Simple robe noire. Le rouge, ça pète; tu veux quand même pas te faire remarquer avec la tête que t'as?!

Mmm... un point pour la première voix. Hop, simple robe noire. En plus, ça convenait bien avec son humeur. Pfff... rien qu'à l'idée de devoir remonter tous les escaliers après le cours pour revenir prendre sa besace, poser son balai et aller en cours... fatiguée à l'avance la Billie. Mais bon, elle n'avait pas le choix. Elle prit donc son Nimbus 2001 (on n'a pas tous la chance d'avoir des Eclairs de Feu) sous le bras, et sortit à pas feutrés, sans réveiller personne. La Grosse Dame protesta, comme d'habitude:

[Grosse Dame] Vous devriez tous vous réveiller à la même heure, vous savez quelle heure il est??

[Billie] Non.

[Grosse Dame] 6h45!! Les cours commencent dans une heure et quart!!

[Billie] Ah.

[petite voix n°1] Elle va nous laisser passer oui??

[Billie] Vous pourriez me laisser passer?

Le tableau s'écarta, pressé de reprendre sa nuit.
Quelques escaliers plus bas, Billie arriva enfin à la Grande Salle, où elle entra, son balai à la main. Elle avit toujours trouvé ça idiot d'être obligé de manger avec son balai à côté quand on avait cours de vol ou match au tout début de la journée. Un grand placard à balai n'aurait pas pu suffire? Plutôt que de manger en tête à tête avec une branche de bois...


[petite voix n°1] *ricanement méchant* Ca te changerait pas beaucoup, Creach...

[petite voix n°2] Jamais tu la lâches??

[Billie] Pas grave, elle a pas vraiment tort...

[petite voix n°1] Principe de base, j'ai toujours raison (*)

[petite voix n°2] Alors ça je demande à voir!

[petite voix n°1] Quand tu veux! Creach, ne t'ai-je jamais donné que des bons conseils?

Gros silence.

[Billie] Euh...

[petite voix n°1] Réfléchis! Je t'ai toujours dit de te tenir à l'écart des autres pour éviter de te faire réduire en miettes, et regarde! Tu es toujours là! Je t'ai toujours conseillé de respecter le règlement, et regarde! Tu n'as jamais eu d'ennuis! Pas une seule retenue, rien! Et je t'ai toujours poussée à ne te concentrer que sur ton travail, et tu es maintenant une très bonne élève! Tu vas avoir tes ASPICs avec autant de facilité que tu as eu tes BUSEs, tu pourras te décrocher un bon boulot bien payé, tout ça grâce à moi!

[Billie] ... Si on v...

[petite voix n°2] C'est n'importe quoi!! Je vais te dire mon point de vue: tu lui as toujours dit de se tenir à l'écart des autres, et maintenant c'est une véritable ermite, associable, solitaire, sans personne sur qui compter!!

[Billie] *amère* Merci beaucoup...

La bataille continua. Billie avait eu le temps de s'asseoir en bout de table, son Nimbus 2001 posé contre le rebord de la table, et de commencer à se servir. Elle remplit son verre de jus de citrouille, même si elle n'aimait pas particulièrement ça, déposa un peu de bacon, un oeuf au plat et d'autres choses sentant délicieusement bon dans son assiette, et attrappa sans conviction sa fourchette. Mais elle n'alla pas loin. La dispute s'envenimait, c'était à celle qui crierait le plus fort. Chacune des voix voulait prendre le dessus sur l'autre en prouvant qu'elle était meilleures et bien plus utile à Billie Creach que l'autre. La première voix préférait l'argument qu consistait à dire qu'étant arrivée la première, elle avait donné plus de conseils que la seconde, et connaissait par conséquent mieux la jeune fille. Cette "vieille connaissance" savait mieux ce dont Creach avait besoin. Quant à la seconde, elle s'efforçait de prouver par A+B que tous les conseils de la première voix n'avait mené Billie qu'à l'introversion, à l'autodestruction. ... . Vous m'en direz tant. Le tintamarre apparemment incessant vrillait le cerveau de la jeune fille. Les noms d'oiseaux et pseudi-arguments fusaient dans tous les coins et semblaient rebondir sur les parois de son crâne. Reposant maladroitement sa fourchette, elle posa ses doigts fins sur ses tempes. La migraine pointait le bout de son nez.

[Billie] S'il-vous-plaît... stooop... si j'ai mal au crâne... ça partira pas... avant des lustres...

Mais les voix étaient trop occupées par leur joute orale. Billie avait dit quelque chose? La douleur traversa le cerveau, et Billie crut que son crâne allait se fendre en deux. Comment voulez-vous manger dans des conditions pareilles?


(*) HJ: Ninis, si tu lis... ^^
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Kenneth MacArthur
7ème Année à Gryffondor (AD)
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MessageSujet: Re: Barbie & Ken' (PV Kenneth)   Barbie & Ken' (PV Kenneth) Iconminitime1wn2Jeu 8 Nov - 3:38

On ne change pas une équipe qui gagne : Kenneth dormait une fois de plus dans la salle commune des gryffondors. Parce qu'il n'arrivait jamais à trouver le sommeil dans son dortoir, vu que les autres parlaient en dormant et qu'un murmure pour lui équivalait à un troupeau d'éléphants, surtout en plein milieu de la nuit (s'il savait), parce que devant le feu, il arrivait à rester éveillé un maximum, et parce que quand il dormait en définitive, trop épuisé pour rester encore éveillé, il ne faisait pas de rêve, ô joie ! Parce qu'on aura beau dire, savoir à l'avance ce qui va arriver, ça n'a rien de drôle. Surtout quand on a beau faire, personne n'y croit. Enfin presque. Ils étaient bien rares ceux qui savaient, qui l'écoutaient, et il fallait croire que c'était rarement les premiers intéressés. En l'occurence, il savait que la BI serait créée, mais qui aurait pu le croire à l'époque ? Il n'avait pas su pour l'AD par contre, mais comme il en faisait partie... Et puis il avait prédit (c'était dans son carnet), que Jones et Wyrven finiraient par se remettre ensemble. Il ne savait pas trop quoi en penser, si ce n'était que de toute façon, pour lui, ça ne changeait pas grand chose... Que c'était dommage : il aurait bien été à la place du préfet si parfait, mais qu'il savait que c'était peine perdue de toute façon pour lui : qui, de sensé, s'intéresserait à un type qui ne suivait pas la moitié d'une conversation sans perdre le fil, migraine oblige ?

Bref, Kenneth - Ken' pour les quelques-uns qui l'appelaient autrement que MacArthur, parce qu'en général, on l'oubliait pas mal... - dormait - et oui, ça lui arrive, parfois, même s'il évite au maximum - dans la salle commune. Et il était là quand Billie sortit à pas feutrés, sans réveiller personne. Sans réveiller personne ? Lorsque la Grosse Dame protesta, râlant quant à l'heure qu'il devait être, l'esprit du septième année reprit doucement conscience. Quelque part, il savait qu'il était 6h45, que c'était donc beaucoup trop tôt pour le cours de vol qui aurait lieu tout à l'heure, mais qu'il était déjà, pourtant, en train de quitter les bras de Morphée. Et ça n'était pas plus mal : à y resombrer maintenant, il risquait fortement de se retrouver dans l'état idéal pour avoir une de ces atroces visions. Atroces, oui, parce que telle la Cassandre de la Grèce Antique, il resterait seul à savoir ou presque. Bon pas tout à fait comme Cassandre, du coup, parce qu'elle, personne ne la croyait du tout.

Kenneth émergea donc doucement, les braises étaient à peine rougeoyantes à présent dans l'âtre. Une main ébouriffa ses cheveux, puis les deux frottèrent son visage. Un coup d'oeil aux vitraux lui confirma l'heure que son cerveau lui dictait. Et m... Si tôt ? Et il allait faire quoi là ? Bon, l'avantage, c'était que là, au moins, y aurait personne à la Grande Salle, au moins un petit déjeuner tranquille dans l'année. Enfin y en avait ptêt eu quelques uns, mais sur le nombre de petits déj' catastrophiques qu'il avait dû quitter en catastrophe, justement, ça restait anecdotique. Rapidement, il regagna son dortoir, il récupéra en vitesse de quoi se changer, et gagna la salle de bains. Une douche chaude, obligé, brûlante même, il n'y avait que ça de vrai. Relativement courte par rapport à son habitude, toujours plutôt longue pour le commun des mortels. Un jean, un T-Shirt rouge et or (on est gryff ou on ne l'est pas), des baskets et un pull tout aussi écarlate à capuche, et il descendait les "quelques" escaliers qui menaient à la Grande Salle.

Une journée ne commençait pas bien sans un solide petit déjeuner. Ca faisait au moins un point sur lequel il était d'accord avec Wyrven. La demoiselle, pas le bellâtre. Jaloux Ken' ? Un peu... Pas que de Wyrven, d'ailleurs, mais de la plupart des autres types de l'Ecole. Qui pouvaient se permettre d'espérer avoir une vie sociale normale. Y avait aussi le fait qu'il fallait mettre une râclée aux serpys sur le terrain, qui réunissait le poursuiveur et sa capitaine. En attendant de pouvoir interrompre leur suprématie. Ca allait bien finir par arriver, n'est-ce pas ? Enfin, pour ce matin, ça n'avait pas d'importance. Pour ce matin, les couloirs, les escaliers, l'Ecole était déserte. La Grande Salle serait déserte à une heure pareille et il pourrait savourer son petit déj.

Déserte, la Grande Salle ? A peine les portes s'ouvraient qu'il s'arrêta, une main sur le front, l'autre appuyée au chambranle. Manifestement la Grande Salle n'était pas déserte. Et celle - parce que c'était une voix de femme - qui s'y trouvait, parlait très fort. Ah, celles en fait. A priori, elles se disputaient pour savoir qui des deux avaient raison à propos d'une troisième, l'une vantant les mérites de l'asociabilité protectrice, l'autre argumantant sur les méfaits d'un isolationisme aussi drastique. Elles pouvaient pas juste se taire dix minutes ? Qu'il enfourne quelques eggmuffins, un café et un jus d'orange et se sauve en vitesse. Raté pour le petit déj' en paix.

Il se décida finalement à avancer vers sa table, et s'arrêta, légèrement abasourdi : attendez, il n'y avait qu'une personne ici ? Elles étaient où les deux autres ? Il se dirigea pourtant vers la jeune femme : c'était pas vraiment dans sa nature de jouer les goujats en s'asseyant à un bout de la table alors qu'une de ses camarades - à qui il avait déjà parlé en plus, il s'en souvenait de surcroît - s'y trouvait déjà.

- Euh... T'es toute seule ? hasarda-t-il en s'asseyant maladroitement, ses coudes s'appuyant sur la table et ses mains massant bientôt ses tempes, dans une imitation assez proche, bien qu'involontaire, de la posture de Billie.

Ou alors... Elle parlait toute seule ? Ca tenait de la schyzophrénie, là... Enfin il était mal placé pour juger, lui, le visionnaire hyperacousique... Et c'était de pire en pire... Les yeux clos, les doigts sur les tempes, il tentait tant bien que mal de calmer la douleur en vain.

- Je donnerai mon balai pour une aspirine... Enfin, si j'en avais un. Pas un des remèdes dégueu des infirmiers d'ici, juste une aspirine. Nan une boîte en fait, ça serait nécessaire...

Quelques secondes passèrent dans le silence, enfin, venant de lui, et puis, n'y tenant plus, il souffla, les yeux toujours fermés, comme si l'absence de lumière pouvait calmer la tempête qui sévissait sous son crâne :

- S'il te plaît, souffla-t-il bien malgré lui, tais-toi... Mon cerveau va exploser...

Et depuis quand on parlait comme ça aux jolies demoiselles ? Bon, pour sa défense, il n'était pas vraiment en pleine possession de toutes ses facultés. Ca suffirait à le défendre ça ? En temps normal, il dirait bien que non. Mais... On était en temps normal, là, non ? Les migraines, c'était son lot quotidien, n'est-ce pas ?



Edit Lalyne : expldr, Eva tu tiens vraiment pas à la vie ^^

Edit Eva : si un peu quand même, et puis je suis loin de toute façon ^^
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Billie Creach
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MessageSujet: Re: Barbie & Ken' (PV Kenneth)   Barbie & Ken' (PV Kenneth) Iconminitime1wn2Dim 11 Nov - 4:03

Depuis combien de temps se tenait-elle la tête entre ses mains? Depuis combien de temps ses deux voix bataillaient-elles sans relâche, faisant persister la migraine qui lui sciait le cerveau en deux? A ces questions, la jeune fille aurait probablement répondu "Aucune idée". Mais comme c'est moi la narratrice et que je sais par conséquent tout ce qui se passe chez ma Billie, je peux vous donner une réponse plutôt précise. Dix minutes et quelques secondes. Dix minutes d'un martèlement incessant. Dix minutes que...

- Euh... T'es toute seule ?

Mmm... oui, apparemment. On aurait eu du mal à faire plus seule en même temps. Une salle immense, quatre tables gigantesques, et une personne assise. ... . Déprimant. Enfin, maintenant, le mot "seule" n'était plus très approprié étant donné que Billie Creach avait à présent un voisin. Voisin qu'elle n'avait pas vu arriver. Trop occupée à les faire taire les deux là...
Billie ne répondit rien. En fait, elle n'avait presque pas entendu ce que le jeune homme assit à ses côtés lui avait dit. Elle savait qu'il avait parlé, mais de là à recracher mot pour mot ses propos... hum hum. Ce n'est pas très facile quand on a l'esprit complètement pris par autre chose.


- Je donnerai mon balai pour une aspirine... Enfin, si j'en avais un. Pas un des remèdes dégueu des infirmiers d'ici, juste une aspirine. Nan une boîte en fait, ça serait nécessaire...

Ah oui, mais non, là, ça faisait un peu trop de mots dans une même phrase. Comment voulait-il qu'elle l'entende au milieu de ce vacarme?? Ah mais oui, bien sûr, il ne savait pas... Il ne pouvait pas savoir pourquoi elle avait la tête comme piétinée par une armée de trolls. Quoique... mais si... ce gars là... Billie lui jeta un coup d'oeil par en-dessous, histoire de bien se remémorer ses traits. Oui, il n'y avait plus aucun doute à présent. Il lui avait déjà parlé. Quand, elle ne savait plus, mais il n'y avait plus l'ombre d'un doute: lors d'un cours il lui avait adressé la parole. Alors, son nom... Euh... Aïe... la tête... Bon, tant pis pour le nom, on trouvera plus tard.
Entre les cris qui résonnaient dans sa tête, Billie saisit les mots "balai" "aspirine" "infirmiers"... "aspirine" encore... Mais qu'est-ce que c'était que ce charabia?? Elle n'avait pas assez mal au crâne comme ça peut-être?


- S'il te plaît, tais-toi... Mon cerveau va exploser...

...

D'un coup, ce fut le vide, le silence. Un gros blanc, tombant comme une chape de plomb dans son cerveau. Limite ça fit encore plus mal que tout le boucan qu'elle avait dû supporter jusque là. Surprise par le calme soudainement revenu dans son esprit, Billie écarta ses doigts fins et blancs de ses tempes. Rouvrit les yeux. Mais pourquoi les voix s'étaient-elles tues d'un coup? Quelques secondes plus tôt, rien n'aurait pu les arrêter dans leur guerre, et là, d'un instant à l'autre, plus rien. Le néant.

[Billie] Euh... vous ne parlez plus?

[voix] ...

[Billie] Pourquoi vous ne dites plus rien??

[voix] ...

[Billie] Mais dites quelque chose, bon sang!! Je vous en supplie, qu'est-ce qui se passe?? Parlez-moi!!

Vous allez me dire "Mais on nage en pleine contradiction là! Elle nesouhaitait qu'une chose, c'est que ses voix se taisent, et là, alors que son voeu est exaucé, elle veut les entendre parler!! Elle ne va pas bien ta Billie!" Oui, je sais. Elle ne va pas bien. En tout cas, à cet instant précis, elle n'allait pas bien. En réalité, elle était apeurée. Voir même angoissée si je me risquais à employer ce terme. Sans ses voix, elle était... perdue. Oui, c'était le mot. Perdue. Elle était incapable de réfléchir sans ses voix, c'était elles qui lui dictait sa conduite depuis des années, lui faisant peser le pour et le contre. Même si, parfois , Billie avait plus l'impression que les voix l'embrouillaient qu'autre chose, leur présence si familière était devenue presque rassurante. Pour elle, quelle que soit la situation à affronter, elle n'était pas seule pour y faire face. Là... là, elle devait probablement répondre au jeune homme assis à côté d'elle, mais elle ne savait absolument pas quoi! Elle n'avait rien entendu de ce qu'il avait dit!
Elle commença à sérieusement paniquer. Pour quoi allait-elle passer?? Une gourdasse qui ne comprend pas les plus simples mots du monde??


[Billie] Qu'est-ce que je dis???

[petite voix n°2] Il... il sait?...

[Billie] Quoi?

[petite voix n°1] *ton péremptoire* Il sait.

[Billie] Mais il sait quoi, bon sang??

[petite voix n°2] Il sait pour nous! Il nous entend, c'est définitif!! Tu te souviens du cours de Sorts et Enchantements, quand il t'a parlé?? On s'est demandé si on ne parlait pa à voix haute! C'est sûr maintenant, tu parles, enfin, NOUS parlons à voix haute! Il nous a entendu!

C'était donc pendant les Sorts et Enchantements... Et comment elle se souvenait. Réaliser que tout le monde pouvait entendre ce quise tramait dans sa petite tête n'était pas la découverte la plus réconfortante qu'elle ait pu faire...
Il fallait se cacher, ne pas montrer son désarroi. Elle posa ses mains de chaque côté de son assiette, les muscles contractés, le dos raide.


[Billie] Qu'est-ce qu'il a dit exactement?

[petite voix n°2] *désorientée, voix faible* "S'il te plaît, tais-toi... Mon cerveau va exploser..."

Billie déglutit. Creach saisissant sa fourchette, ne lançant aucun regard au jeune homme assis à côté d'elle, rompit le silence pesant qui s'était installé:

[Billie] Je n'ai rien dit.

Voila. C'était clair, net et précis. Sa voix cassée avait été froide, comme à chaque fois qu'elle devait parler. Si cette hostilité pouvait maintenir les autres à distance, tant mieux.

[petite voix n°2] Non non non, Billie! Il nous entend! Il faut que tu lui parles!

[petite voix n°1] T'es folle?? Il ne faut pas qu'il répande ça, je les connais, ils sont tous pareils les autres! Dès que tu es un peu différent, ils s'empressent d'en parler à tout le monde! Si tu lui parles, débrouille-toi pour lui faire croire qu'il a rêvé! Ca ne doit PAS s'ébruiter, tu m'entends??

[Billie] Mais quelle importance? Tout le monde est censé m'avoir entendu de toutes façons...

[petite voix n°1] Non, pas tout le monde, sinon ce serait déjà remonter à tes oreilles. Et puis même, à quoi ça te servirait de lui parler? Il est vital pour toi? Il te connait assez pour te donner des conseils?? Non, alors fais-lui croire qu'il a tout imaginé! Et vite, Creach!

[petite voix n°2] Non, pas maintenant. Au moins par politesse, pas maintenant.

[Billie] Ah? Pourquoi?

[petite voix n°2] Ca se voit, il ne va pas bien. Tu ne vas pas lui crier dessus alors qu'il a mal au crâne.

[Billie] Mais comment tu sais ça toi?...

[petite voix n°2] Contrairement à toi, j'écoute ce qu'on te raconte.

[petite voix n°1] On s'en fout! Si tu commences à reculer devant tes responsabilités, tu vas te faire a-voir... Ca va commencer par se soucier de sa santé fragile, puis tu vas lui devoir comme par hasard plusieurs services, etc etc... il va te réduire en esclavage, Creach, comme tous les autres feraient. Pourquoi serait-il différent?

[petite voix n°2] T'exagères pas un peu là?? Ils ne sont pas tous comme ça, il y en a des meilleurs...

[petite voix n°1] Ecoute, merdeuse, je suis là depuis plus longtemps que toi, j'ai plus d'expérience, alors ne parle pas de ce que tu ne connais pas! Ta naïveté ne fais pas le poids. Pour toi tout le monde est beau et gentil, mais la réalité est différente, alors tais-toi!

[Billie] Vous devriez vous taire... Il vous entend, et il ne doit pas avoir l'habitude du vacarme que vous faites. Il va...

[petite voix n°2] ... avoir encore plus mal au crâne. Je me tais, mais tu lui parles. Et gentimment.

[petite voix n°1] Creach, si tu fais ça...

Mais Billie n'attendit pas les menaces de la première voix. Et elle ignora carrément les conseils qu'elle lui avait prodiguée. Le jeune homme n'avait pas l'air méchant. Il avait même une tête sympathique. Enfin, tout est relatif. Surtout que là, il avait surtout ladite tête entre les mains. Le pauvre... Billie se souvenait des premiers temps, lorsque la première voix était apparue. Direct elle n'arrêtait pas de jacasser, à toujours être sur son dos. "Pour son bien". Elle avait appris à vivre avec. Pendant des années, elle avait grandi avec cette voix, cette conseillère, suivant ses instructions à la lettre. Comme tout allait très bien, pourquoi se serait-elle posée des questions? A six ans, pourquoi se serait-elle dit qu'il ne fallait plus écouter cette voix, alors que tout ce qu'elle disait se révélait vrai, et qu'elle lui avait trouvé un moyen pour affronter ses peurs? Mais, au début de cette année, une deuxième voix, plus douce, plus agréable à écouter était apparue. Pourquoi? Billie n'en savait rien. C'était comme ça, un point c'est tout. Mais cette voix avait bousculé les habitudes bien confortables de la jeune fille, insinuant le doute dans son esprit. Le doute, et une envie d'autre chose, sans qu'elle sache trop bien quoi.

Toujours raide, Billie joua un instant avec sa fourchette, le temps de se décider. Dira, dira pas?...
Dira.
Elle ne se tourna pas vers le jeune homme. Elle ne le regarda pas non plus. Elle n'éleva pas beaucoup la voix, la rendant moins froide. Mais elle lui parla, un rideau de cheveux la séparant de l'autre, et lui évitant d'avoir à croiser son regard.


[Billie] Je... je suis désolée... de... *elle respira* de t'avoir donné mal au crâne... Oublie ce que tu as entendu... Ce n'est pas... important.

[petite voix n°1] NON!!!

Le cri déchirant de la première voix lui transperça le cerveau de part en part. La douleur lancinante se fit plus forte. Billie ne savait pas ce qui la glaçait le plus: avoir osé reconnaître avoir parlé alors qu'elle venait de soutenir le contraire, ou devoir s'attendre à une forte réprimande parce qu'elle avait désobéit.



[Edit Eva : *trépigne d'impatience* : j'adore ^^ ]
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Kenneth MacArthur
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MessageSujet: Re: Barbie & Ken' (PV Kenneth)   Barbie & Ken' (PV Kenneth) Iconminitime1wn2Dim 11 Nov - 21:09

Les migraines, c’était en effet son lot quotidien. C’était peut-être pour ça que lui, il arrivait à lui parler, même si un troupeau d’éléphants piétinait son crâne. Il ignorait à quel point elle avait du mal à entendre, à comprendre ce qu’il venait de dire. D’ailleurs, pour lui, elle parlait, à l’instant. Il n’imaginait pas à quel point leurs deux situations se ressemblaient à cet instant, bien qu’elle entende ses propres voix, et que lui entende les siennes. C’était très bizarre d’ailleurs…

Et puis d’un coup, tout s’arrêta, et Ken laissa échapper un soupir de soulagement, les mains massant toujours sur ses tempes, il rouvrit cependant les yeux et les releva vers Billie, qui le dévisageait.

- Merci, souffla-t-il, en essayant de reprendre une vague contenance.

Pas très concluant, il avait toujours du mal à se focaliser sur quoi que ce soit, et la lumière de la salle lui semblait un peu trop violente. Mais enfin, le silence régnait, et c’était une très bonne chose. Sauf qu’il réalisa ce qu’il venait de dire à sa camarade.

- Désolé, c’était pas très cool comme façon de faire… Euh… Bonjour quand même…

Malheureusement, le silence ne dura pas plus longtemps. Pas suffisamment pour que sa migraine ne passe en tout cas. Au départ, ça n’était pas si insupportable : il allait entamer un premier eggmuffin quand elle demanda pourquoi il ne parlait plus. Il arrêta son geste, perplexe : il ne comprenait pas bien le pourquoi de cette question. Est-ce qu’elle s’adressait à lui au moins ? Il n’en était pas vraiment sûr… Et puis il y avait d’autres voix, qui ne ressemblaient pas tout à fait à la sienne, et le dialogue qui s’installait était surréaliste. Surtout parce qu’il n’y avait, en tout et pour tout, qu’une seule personne face à lui. « Il nous entend, c’est définitif »… Euh… Il dévisagea un moment la gryffondor face à lui, avant de répondre.

- Je t’entends, oui… Mais pourquoi « nous » ?

Et là, vint la réponse qu’il n’aurait jamais pu voir venir. Elle n’avait rien dit ? Ken reposa sa fourchette et posa de nouveau les mains sur ses tempes.

- Attends… T’as rien dit, là ? J’ai pas rêvé…

Ca y est, ça recommençait à lui vriller le crâne. Et il n’était pas très sûr de vouloir savoir d’où ça venait cette fois. Jusque-là, ça avait été simple : hyperacousie, donc hypersensibilité au bruit, alors évidemment les cours, la Grande Salle bondée, le terrain de Quidditch (sa hantise : perdre le contrôle pendant un match), même le dortoir avec ceux qui parlaient en dormant, c’était insupportable. Mais là, il n’y avait pas assez de monde. Qu’est-ce qu’il entendait ? Qu’est-ce que ça disait ? ’Tain ça y est, il perdait la tête : « Dès que t’es un peu différent, ils s’empressent d’en parler à tout le monde ». Oui, ça il était bien placé pour le savoir. Le premier rêve qu’il avait fait avait traversé toute l’Ecole, de bouche à oreille. Il fallait avouer qu’une égalité parfaite à la Coupe de Quidditch, ça ne s’était jamais vu. Merci Miss MacKrown et Mr Queiros Lopes… « Tu vas pas lui crier dessus alors qu’il a mal au crâne ».

- Nan s’il te plaît, c’est bon, hausse pas trop le ton, j’ai déjà la tête comme une pastèque…

Il avait beau baisser la tête, justement, fermer les yeux et se boucher les oreilles, rien n’y faisait.

- J’ai beau avoir l’habitude d’entendre trop fort, j’ai rarement eu aussi mal face à une seule personne…

Elle s’excusait, et il redressa légèrement la tête pour la regarder, compatissant, alors qu’en définitive, il souffrait le martyr : il n’avait pas voulu la mettre mal à l’aise non plus. Mais il n’eut guère le temps de formuler sa propre pensée qu’un « NON !! » tonitruant lui déchira les tympans. Ou plutôt lui lacéra le cerveau. Ken laissa échapper un cri de douleur, recroquevillé sur lui-même, incapable de bouger. Entre les voiles de souffrance qui occultaient ses pensées, il y avait une idée qui survolait son esprit, lancinante : ses lèvres n’avaient pas bougé. Un cri pareil, ça nécessite pourtant qu’on le forme particulièrement précisément. Mais ses lèvres n’avaient pas bougé. Comment pouvait-il avoir entendu un cri pareil si elle ne l’avait pas prononcé. Comment pouvait-elle émettre un son si déchirant si elle ne le formait pas physiquement ?

- Comment… Comment tu… fais ça ?

Il haletait, la douleur lui coupant même la respiration.

- Par pitié, arrête…

Il fallait qu’il sorte d’ici, qu’il s’éloigne au plus vite. Mais il était incapable de faire le moindre geste à cet instant.
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MessageSujet: Re: Barbie & Ken' (PV Kenneth)   Barbie & Ken' (PV Kenneth) Iconminitime1wn2Sam 24 Nov - 2:06

Aïe aïe aïe... la situation empirait, c'était affreux! Le dernier cri de lapremière voix avait, d'un coup, fait monter les larmes aux yeux de Creach. L'espace de quelques millièmes de secondes, son cerveau s'était, selon elle, fendu en deux. Ce devait être ça sa punition. Sa punition pour avoir parlé à quelqu'un d'autre qu'à ses voix. Sa punition pour avoir désobéit à un ordre direct. Et puis, le cri déchirant de la voix lui avait fait monter les larmes aux yeux pour une autre raison. La première voix était blessée, elle souffrait, Billie le savait. Billie l'avait trahie, elle qui avait passé sa courte existence à prodiguer des conseils à la jeune fille. Après tout, personne ne lui avait demandé de venir, elle était apparue d'elle-même. Alors qu'elle aurait très bien pu laisser Billie se débrouiller avec ses peurs. Ce que Billie ressentait à ce moment précis? De la honte. Pour les raisons citées ci-dessus. Et de la douleur. Pas la douleur physique, comme celle qui lui sciait le cerveau. Non, c'était de la douleur comme si c'était elle que l'on venait de trahir. Pourquoi ressentait-elle des émotions que la première voix devait probablement ressentir? Comment voulez-vous que je le sache? Je suis aussi étonnée que vous! J'ai bien des théories, mais de là à ce qu'elles soient vraies... Les voici cependant, on ne sait jamais: d'un, peut-être qu'en trahissant la première voix, elle s'était un peu trahie elle-même... La voix était là depuis si longtemps... elle faisait partie de Billie. Trahir la voix reviendrait à la trahir elle-même. Mon autre théorie... j'ai moi-même du mal à y croire. Bien sûr ce n'est pas vraiment Billie qui était si méfiante vis-à-vis des autres, mais plus la voix. Même si cette même voix avait déteint sur la jeune fille, même si Billie confondait souvent les désirs de la première voix avec les siens, la deuxième n'était pas venue par hasard. Elle était entrée dans la vie de Creach, parce qu'au fond d'elle-même la Gryffondor sentait... une nouvelle sensation... une envie d'air frais peut-être... une pointe d'agacement... une envie d'autre chose. Et la deuxième était probablement venue pour ça, pour que Billie "se libère de l'étreinte" de la première voix, et agisse enfin selon ses propres envies.
"Tu vas arrêter de nous faire lambiner, oui??? Tu vas nous dire ce qu'elle veut à la fin??!!"
Ah oui, désolée... Je me suis égarée. Où en étais-je déjà? Mmm... voui, c'est ça: "Mon autre théorie... j'ai moi-même du mal à y croire." Mon autre théorie, c'est que Billie, en fin de compte, aurait envie de voir du monde. Oui... parler aux autres. Pourquoi aurait-elle désobéit sinon? Pourquoi prendre un tel risque? Okay, vu ce qu'elle endurait, elle regrettait (amèrement) de s'être risquée à un si difficile exercice. Elle s'était brûlé les ailes, et n'avait plus qu'une envie: s'enfuir. Se lever, et fuir hors de la Grande Salle, sans demander son reste. Sans manger, sans s'excuser. Le laisser en plan.
"- Je t’entends, oui… Mais pourquoi « nous » ?" ... "- Attends… T’as rien dit, là ? J’ai pas rêvé…" ... "- J’ai beau avoir l’habitude d’entendre trop fort, j’ai rarement eu aussi mal face à une seule personne…" Ces phrases assénaient chacune à leur tour un coup supplémentaire à Billie. Tout dans l'attitude du jeune homme montrait son incompréhension. La façon dont il suspendait ses gestes en cours, la manière qu'il avait eu de reposer sa fourchette alors qu'il était sur le point de s'en servir, ses gestes discrets mais pas assez pour se boucher les oreilles, les légères rides qui plissaient son front sous la perplexité. Et puis, il y avait eu le cri désespéré et douloureux de la première voix. Billie n'avait pas eu le temps de sentir la douleur que le cri de souffrance de son voisin avait retenti. D'un mouvement brusque de la tête, la jeune fille avait regardé le Gryffondor. Et ce qu'elle avait vu... recroquevillé sur lui-même, les jointures de ses doigts blanchis par la crispation emprisonnant son crâne dans une inutile armure de chair et d'os... Franchement, je peux dire que cette vision l'avait achevée. Billie je parle. Surgissant du plus profond d'elle-même, un unique sanglot l'avait secouée. Quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, avec qui elle n'avait, on peut le dire, aucune affinité, cette personne semblait au fin fond d'un gouffre de douleur par sa faute. Et ça, elle ne le supportait pas.
Dès qu'avait retentit le cri du jeune homme, elle s'était donc tourné vers lui, puis, mue par un réflexe qu'elle ne se connaissait pas, elle avait bondi sur ses pieds. En quelques secondes à peine, vivement, sa main tremblante s'était approchée du jeune homme, et s'était posée sur son dos. Ce contact, le tout premier depuis... des années, était empreint de compassion. Et d'excuse. Il signifiait "Je suis profondément désolée, vraiment", "Ca va aller?", "Je ne l'ai pas fait exprès", "Pardonne-moi", tout ça en même temps. Mais ce n'était qu'un geste. De plus, il ne dura que quelques fractions de secondes. "Posé" est en réalité un grand mot. "Effleuré" serait plus juste. Au moment même où sa peau entra en contact avec le pull rouge du jeune homme, Billie retira encore plus vivement sa main. Elle l'aurait plongée au beau milieu des flammes que son geste aurait été moins rapide.
Non, cette... compassion ne lui resemblait pas. Qu'est-ce qu'elle faisait?? Il n'avait qu'à se débrouiller tout seul! Elle aussi avait des maux de tête à faire frémir le Diable en personne, et pourtant elle était toujours vivante!!


[petite voix n°2] *tremblante* Va-t-en...

La jeune fille ne bougea pas, tétanisée. Debout, une jambe de chaque côté du banc, les bras et les mains figés de part et d'autre de son corps.

[petite voix n°2] *aux bord des larmes* Billie, je t'en prie... va-t-en... ne laisse pas les choses empirer...

Mais non, toujours aucun geste. Si la Gryffondor était pour le moment absolument incapable de bouger la moindre parcelle de son corps, son cerveau, lui, bouillonait. Que faire? Où aller se cacher? Fuir était-il la bonne solution? Comment allait-il? Qu'allait-il raconter aux autres? De quoi avait-elle l'air, ainsi figée comme le marbre?? Ses voix resteraient-elles un secret? And so on... Mille et une questions sur la conduite à adopter, sur les conséquences de ce désastreux début de matinée, sur l'état de son interlocuteur, sur tout.

Sa première voix recroquevillée dans un coin de son esprit, terriblement muette, la deuxième ne désirant pour une fois qu'être loin de toute forme de vie, Billie amorça un geste pour sortir de table. Elle se retrouva, fébrile, au milieu d'une des allées de la Grande Salle. Recula. Ses lévres s'ouvraient et se fermaient sans pour autant qu'aucun son quel qu'il soit n'en sorte. Les excuses, les justifications refusaient de sortir, et ses balbutiements restaient désespérément d'un silence assourdissant...
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MessageSujet: Re: Barbie & Ken' (PV Kenneth)   Barbie & Ken' (PV Kenneth) Iconminitime1wn2Mer 5 Déc - 2:30

L'idée de fuite s'insinua plus encore dans l'esprit du gryffondor, encore prostré à sa place. Parce qu'il y avait lui-même songé, et parce qu'elle y songeait aussi. Et pourtant, l'un comme l'autre retenait leur geste. Il ne voyait pas le regard de Billie, pourtant, le sanglot qui emplit la salle sembla résonner comme un glas lugubre. Ca, c'était différent. Ca, c'était sorti de sa gorge, vraiment. Et malgré les brumes de douleur qui le retenaient prisonnier, il redressa légèrement la tête, crispé par la souffrance, pour croiser son regard, au moment où elle se redressait pour s'approcher de lui. C'était bizarre. Il ne saurait pas dire pourquoi, mais pour la première fois, il réalisait qu'il y avait quelque chose de différent.

Et puis ce qui était d'autant plus étrange, c'était ce contact. Pour ses propres raisons, Creach restait à l'écart des autres. Pour les siennes, liées à cette "hyperacousie" construite autour d'un autre mal pour lui, il avait toujours préféré la solitude. Et ce geste, aussi simple fût-il, que de poser une main sur son dos, c'était quelque chose d'inconnu. Parce que les quelques bourrades avec les gars du dortoir, ça n'avait rien à voir. Parce que les embrassades étouffantes de maman quand elle était fière de lui, c'était encore quelque chose de complètement différent. Parce que, oui, c'était quelque chose de parfaitement inconnu. Même s'il ne dura qu'une fraction de seconde, même si elle s'écarta presque aussitôt.

Elle allait partir. Elle se le disait... disait ? En tout cas, c'était ce qu'elle voulait faire. Empirer ? Qu'est-ce qui pourrait empirer ? Qu'est-ce qu'il allait raconter aux autres ? Absolument rien, déjà parce qu'il ne comprenait pas grand chose, et puis surtout parce qu'il était bien placé pour savoir ce que c'était qu'être regardé comme une bête de foire. Elle se posait mille questions dont il ne saisissait le sens de presque aucune à présent. Le cri avait cessé, mais la douleur avait été telle qu'elle restait présente, lancinante, comme si elle ne voulait plus jamais quitter son cerveau.

Elle s'était levée, et arrêtée au milieu de la Grande Salle, hésitante. Il dut prendre appui sur la table pour se lever à son tour et balbutia d'une voix faiblarde :

- Creach, attends...

Le moindre mot, le moindre geste, lui semblait un effort insurmontable, tant son cerveau semblait refuser de faire quoi que ce soit, et pourtant, il enjamba avec quelque difficulté le banc à son tour pour se rapprocher d'elle. Autant pour qu'elle le regarde que pour assurer sa démarche incertaine, ses jambes fébriles menaçant de le lâcher, il avait posé une main sur son épaule. Il ne voulait pas la laisser partir, pas dans cet état, et surtout - parce qu'il fallait bien l'avouer, il y avait aussi un côté intéressé à sa démarche, même si rester un peu de temps en compagnie d'une jolie fille, en d'autres circonstances, ça se refusait pas de toute façon - surtout il avait besoin de réponses.

- Faut qu'on parle... Ailleurs si tu veux... Ou ici si les autres viennent pas... Sans personne juste... personne... Et je te promets... Ca restera entre nous... Faut que tu m'aides... à comprendre...

Les mots avaient du mal à se former dans son esprit autant que sur ses lèvres, et s'il l'avait regardée dans les yeux un instant au début, il baissait la tête à présent, les sourcils froncés par l'effort. S'il n'y avait eu toutes ses questions en suspens dans sa tête, il serait retourné se coucher, histoire que lorsque les autres auraient quitté le dortoir, il aurait pu profiter du calme des chambrées pour reposer son esprit. Mais il fallait qu'il sache, et il n'y avait qu'elle qui pourrait l'aider pour l'heure...
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