~ Into the bottom of every bottle ~

Into the bottom of every bottle. Pourquoi cette chanson hantait tant Marwin ? Hum, est-ce que quelqu’un tenait vraiment à savoir comment il était passé du mec cool, le plus heureux de la terre, charmeur, dragueur, très attentionné, le mec idéal de toute fille à Poudlard (mis à part sa cousine, sans doute), et cela certainement pas selon lui (mais selon quelques inscriptions sur les murs des toilettes des filles, qui lui avaient été rapportées par sa copine, enfin, son ex), au pire sal**d de la Terre, de l’univers et sans conteste possible des alentours ? Et de tous les temps, attention, pas juste de l’époque. Dom Juan pouvait aller se rhabiller, il n’était qu’un amateur à côté de lui, un gentil garçon qui avait un cœur et une âme. Oui, c’était dire à quel point il avait changé. Ou croyait avoir changé ? Quand on est déprimé, généralement, on est pas très objectif sur ce qu’on est réellement. Etait-il tellement différent de ce qu’il était avant ? De ce petit français avec ses cheveux ébouriffés et son air légèrement timide qui était arrivé cinq ans auparavant ? Avec son accent et son sourire ultrabright ? pas tant que ça si on y regardait d’un peu plus près. Okay, maintenant, il n’avait plus l’air timide du tout. D’accord, il avait grandi, pris des muscles, et de l’assurance. Mais si on y regardait d’un peu plus près, on voyait qu’il était toujours le même. Pourquoi, parce qu’il était assis seul, à cette table, à regarder son verre vide d’un air absent, une bouteille de Malibu posée à côté. Parce qu’il esquissa un sourire triste avant de l’attraper, de la déboucher, de se verser un nouveau verre et de le descendre, comme il l’avait fait avec le précédent et le ferait avec le suivant. Parce que, quoi qu’il advienne, il restait Marwin Arthur Wyrven, second héritier de la famille Wyrven, et que même s’il le voulait, il n’y pourrait rien changer.

Il se trouvait actuellement en plein milieu du Bal de Noël. Bal de Noël, la belle affaire. Quel était l’intérêt profond de cette manifestation, mascarade où les élèves se déguisaient en personnes présentables et tentaient de tirer leur épingle du jeu, c’est-à-dire pour certains de draguer, pour d’autres de prouver à leurs ennemis qu’ils étaient meilleurs qu’eux, avaient un plus beau costume et dansaient avec plus de dignité. L’endroit rêvé pour les couples qui voulaient se bécoter en toute liberté, à condition que leur professeur McGonagall ne soit pas leur directrice de maison et qu’elle ne les fusille pas du regard à chaque baiser échangé. Oui, soirée merveilleuse, absolument pas déprimante, qui devrait se passer dans la joie e la bonne humeur totale. Il ne manquait plus que les petits oiseaux qui chantaient et des petits cœurs qui pleuvaient. Pensées tirées d’une âme en dépression. Aucun élève normal ne penserait ça. Ses pensées émanaient d’une table légèrement à l’écart, à gauche du sapin de Noël, d’où on avait une vue imprenable sur la piste de danse. Un jeune homme d’environ seize ans y était assis, seul. Plutôt beau mec, des cheveux châtains en bataille, et deux yeux noisette qui tremblaient d’une flamme douloureuse alors qu’il regardait un couple s’embrasser derrière le sapin, à moins d’un mètre de lui. Soupirant, il tira légèrement sur les manches de la veste noire de son costume, et desserra la cravate de la même couleur qu’il venait juste de passer. Un ou deux boutons enlevés… Il semblait avoir chaud ; il avait chaud. C’était normal, après tout il y avait beaucoup de monde. Et la bouteille qui était posée devant lui n’y était pas étrangère. Oui oui, c’est absolument le Gryffondor évoqué un peu plus haut dont il s’agissait. Mais que faisait Marwin assis seul à une table, pendant le Bal ? Et comment pouvait-il avoir des pensées si sombres ? pourquoi n’était-il pas en train de taquiner Lyle, d’embêter sa cousine, de chercher Wildens, de discuter avec Lys ou encore mieux, de murmurer à l’oreille d’Emily qu’ils seraient sans doute plus tranquille s’ils sortaient tous les deux dans le parc ?La réponse est dans l’une des questions : Emily.

Emily. Jones. Miss Jones. L’une des batteuses de l’équipe de Quidditch de Gryffondor; Et aussi, accessoirement, la fille avec qui il était sorti de la fin de sa première année à …. Oui, c’est là que ça se compliquait. La fin de sa cinquième année ? Ou encore ce soir-là, quand ils dormaient tous dans le même dortoir et qu’ils s’étaient mutuellement excusés de s’être engueulés avant de partir en vacances ? C’était impossible à déterminer. En tous cas, on ne pouvait plus considérer qu’ils étaient ensemble. Du moins, pas de son humble point de vue. Elle ne lui parlait plus depuis, ne le regardait même plus. Et pour cause … Mais pourquoi une personne saine d’esprit ferait ça après une réconciliation d’une dispute qui leur avait pourri la vie pendant plus de trois mois ? Peut-être parce qu’apprendre que son copain était sorti avec plus de filles qu’elle ne pourrait en compter sur les doigts de sa main l’avait refroidie. Peut-être. Sans doute. Sûrement. C’était fort probable. C’était le cas. Marwin n’avait pas vraiment été clean pendant ces vacances d’été. Déprimé à cause de leur dispute. Il était pratiquement persuadé qu’elle ne voulait plus de lui. D’abord parce qu’elle lui avait dit d’aller se faire foutre avant de lui envoyer une baffe, et ensuite parce qu’elle n’avait pas répondu à ses lettres, ses nombreuses lettres qui lui demandaient de le pardonner. Il avait appris par la suite que c’était parce qu’elle ne savait pas comment lui répondre, mais il ne le savait pas cet été. Et il avait fait le con. Et il avait bu. Et il était sorti en boîte de nuit. Et il était sorti avec des filles. Plein de filles. Plus jolies les unes que les autres. Françaises, italiennes, anglaises, espagnoles … qui passaient leurs vacances à Saint-Tropez, terrain de sa dépression. Mais aucune n’avait compté pour lui. Il n’en voulait qu’une : Emily. Peut-être. Mais il l’avait fait. Il le lui avait dit. Et c’était fini.

Avalant sa salive, la tête pleine de ces souvenirs Marwin se resservit un verre. A quoi bon rester sobre ? Déprimer encore ? Il en avait marre. Il avait trop mal. Retourné à la case départ, six mois auparavant. L’alcool. Ce doux picotement au bout des doigts, la chaleur qui monte juste avant de partir. Les pensées qui se mélangent, mais surtout cette sensation que tout ne va pas si mal. Oublier. Oublier la douleur, oublier la tristesse, oublier qu’il se déteste, tout oublier tout. Un verre, encore un autre. Et un troisième, un quatrième. Le goût de l’alcool dans la bouche, au fond de la gorge ; cette chaleur qui monte de plus en plus. A vrai dire, pas assez vite à son goût. Ce n’était pas la première fois qu’il buvait, et il tenait de mieux en mieux l’alcool. C’était facile, avec de l’entraînement. Et pour en avoir, il en avait. Ca ne venait pas assez vite, surtout quand il voulait être saoul. Et en même temps, était-ce vraiment une bonne idée ? peut-être pas, vu les quelques filles qui regardaient en sa direction. Il leur jeta un regard sans vie, ennuyé, avant de rattraper sa bouteille et de se reverser un verre. Il se refusait de boire au goulot. C’était d’un commun … et ça donnait mauvais genre. Il avait plus de classe que ça. Les filles concernées se regardèrent en murmurant :

« Oh, regardez le pauvre, comme il a l’air malheureux…
-On ne sait toujours pas pourquoi cette garce de Jones l’a quitté ?
-Ah, celle-là … Si je pouvais lui arracher les yeux….
-Remarquez, maintenant, il est libre !
-J’ai entendu dire que c’était parce qu’il L’avait fait avec sa cousine.
-Quoi ??? Ah, c’est immonde !
-Tu dérailles ma fille, Eterna est toujours avec son préfet.
-Oui, je comprends toujours pas ce qu’il lui trouve d’ailleurs …
-Ben et alors, vous imaginez si c’est vrai ?
-Beuuuuurk ! »

Heureusement que rien n’arriva aux oreilles du concerné, parce qu’il n’aurait sans doute pas apprécié. Et même si l’alcool n’avait pas encore assez d’effet pour qu’il perde complètement le contrôle de ses gestes, il était fort probable qu’elles se soient fait violemment remettre à leur place. Ce qu’elles n’auraient à coup sûr pas manqué de trouver « trop sexy » ; Secouant la tête, il tendit la main pour rattraper la bouteille qui commençait sérieusement à se vider –il faudrait qu’il aille sans chercher une ou deux voir plus bientôt- quand il LA vit.
Elle. Emily. Sublime, comme d’habitude. Il ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire : la voir lui procurait toujours un intense sentiment de bonheur. Mais il fut bientôt rejoint par autre chose : une pointe quelque part dans la poitrine. A gauche. Au cœur. Ce malaise. Cette impression de n’être qu’un bel enfoiré –ce qui n’était pas qu’une impression d’ailleurs-, de vouloir disparaître instantanément. Le fait qu’il savait qu’il ne pouvait aller vers elle, la prendre dans ses bras, recevoir son sourire, voir ses deux yeux bleu océan de plus près et l’embrasser. Sentir son parfum d’orchidée, la serrer contre lui, lui murmurer combien il l’aimait … Il ne le pouvait plus. Et c’était sa faute. Crispant un instant les paupières, sa main droite se resserra sur la bouteille. Vite, un verre. Qu’il descendit sans la lâcher du regard. Que faire ? Aller lui parler ? Il n’en n’avait aucun droit, et pas l’envie. Pas envie d’une scène, pas envie d’une gifle devant tout le monde. Il avait assez mal comme ça. Non, se contenter de la regarder …

Sa main se serra sur son verre. Un garçon venait de s’approcher d’elle. Un Gryffondor, de troisième année. Il le connaissait de vue. Colère. Il n’avait même pas le droit de la regarder. Comment osait-il seulement lui parler ? l’inviter à danser, sans doute, il se maudit d’avoir oublié sa baguette. Il lui aurait réglé son compte. Mais il ne perdait rien pour attendre. Un repas, une potion malencontreusement versée dans un verre … pas touche à Mily. Pas le droit, non… mais il ne pouvait absolument rien faire. De quel droit ? Il n’était plus son petit ami. Elle ne lui en laissait pas le droit. Et il la comprenait. Pourtant, cela ne l’empêchait pas d’avoir une envie folle de casser la figure de ce petit abruti. Il se mit silencieusement à prier.

Faites qu’il parte, s’il vous plaît, qu’elle le rembarre …

[ HJ: c'est un privé à Emily, mais nous aurions besoin d'une fille pour draguer Marwin, avec carte blanche absolue. Nos boîtes MP sont ouvertes ^^]

Le Bal de Noël. Sans doute la soirée la plus amusante qui soit. L'agitation qui accompagnait cette fête n'épargnait pas les Serpentards. La salle commune des Vert et Argent était bouillonnante. Tout le monde était surexcité, les objets nageaient dans un remue ménage général. Une robe argentée prête à être enfilée venait d'être roulée en boule et violemment balancée à l'autre bout de la pièce juste parce qu'elle avait eu le malheur de se trouver sur le chemin d'une blonde proche du point d'ébullition. Déjà, contrarier une blonde c'était dangereux. Alors contrarier une blonde en colère, je vous laisse imaginer les dégâts.

Avery avait attendu que la salle commune se vide un peu pour commencer à se préparer. Elle n'était pas spécialement fan des Bizarr' Sisters, et louperait bien le mythique solo de Heathcote (sans oublier tout ce qui va avec, c'est-à-dire hurlements, tympans brisés, os cassés et hystéries violentes) pour une séance de préparation tranquille. C'est donc en toute sérénité qu'elle enfila sa robe noire, son collier de perles noires et sa chainette en argent, qu'elle déposa une fine couche de mascara sur ses cils bien courbés, qu'elle remit ses cheveux en place à l'aide d'un gel lissant, et qu'elle glissa finalement ses pieds dans ses ballerines argentées. Le tout avait été soumis à un auto-contrôle des plus strictes. Avery tenait à être parfaite. En toute circonstance.

La jeune Serpentard adorait depuis son plus jeune âge les bals et autres grosses réceptions, dès lors qu'il y avait des jeunes de son âges avec qui s'amuser. Les bals de Noël poudlardiens c'était le must. Avery prenait un malin plaisir à naviguer de cavalier en cavalier : elle repérait une tête potable, lui faisait croire qu'il la faisait fondre, lui accordait une danse, éventuellement un jeu de lèvres, puis le troquait contre quelqu'un d'autre. Et ainsi de suite. Elle aimait jouer de la naïveté de certains, de l'australopithécité (XD) des autres pour satisfaire ses propres pulsions. Il lui était même arrivé de briser quelques couples. Elle adorait les oeillades assassines que lui lançaient les copines de ses "victimes" - auxquelles, invariablement, elle répondait par un léger sourire satisfait.

Lorsque la jeune blonde fit son irruption dans la Grande Salle, une grande majorité se déhanchait déjà au rythme de la musique. La piste de danse était pleine à craquer. A tel point qu'il était difficile de s'y frayer un passage. Avery ne s'y risqua pas. Elle avait tout son temps. Elle attendrait un morceau moins mouvementé pour se trémousser à son tour. Elle se dirigea précautionneusement vers le buffet, scrutant de son regard gris les personnes présentes. Trois demoiselles de Serdaigle dans un coin, quatre Gryffondors plus loin, dont un complètement recouvert de Bièraubeurre - ça ne l'intéressait pas. Mine de rien, Avery était très sélective dans le choix de ses victimes. Son regard continuait d'étudier les personnes présentes, lorsqu'il s'attarda finalement sur un visage familier. Marwin Wyrven, Gryffondor, même année qu'Avery, une bouteille de Malibu presque vide à la main. Et, inévitablement, un attroupement de jouvencelles sans cervelle plus loin. Esquissant un sourire à la Avery, la jeune blonde leur lança un regard dédaigneux, avant de s'approcher du buffet - de façon à n'etre distancée de Marwin que de quelques pas seulement. Ca allait criser du côté des filles, parce qu'Avery Blackheart avait enfin trouvé une personne digne d'intérêt. Attrapant une coupe de champagne, elle se glissa vers le Rouge et Or et, rapprochant ses lèvres de son oreille gauche, lui murmura délicieusement :

On ne t'a jamais dit que l'abus d'alcool nuisait à la santé ? Ce serait dommage de perdre un lionceau aussi enivrant que toi. Sans parler du suicide en masse que ça provoquerait du côté de la gente féminine poudlardienne...

Le beau Marwin n'avait pas bonne mine. On disait que Jones, avec qui il sortait apparemment (Avery n'était pas très au courant de toutes les amourettes de Poudlard), l'avait plaqué et personne ne comprenait réellement pourquoi, d'après ses sources. Tout le monde disait que Wyrven était un dragueur par excellence, Emily devait en avoir marre de sentir le parfum d'une autre fille émaner de son chéri à chaque fois qu'ils se voyaient. Toujours est-il que le Gryffondor s'était complètement laissé aller, ce soir là. S'enfermer dans l'alcool était l'issue la plus simple qui soit. Et l'alcool avait également un autre avantage : il rendait les gens vulnérables.

Emily avait toujours aimé les bals. Pas qu’elle raffole de toutes ces mondanités et autres réactions snobinardes qui accompagnaient généralement ce genre de soirées. Mais elle adorait tout ce qui était autour des bals. La journée shopping qui précédait invariablement le bal. La semaine juste avant, quand tout le monde commençait à devenir hystérique. Passer des heures à délirer entre filles pour se préparer. Une soirée avec ses amis à rigoler, danser et faire la fête. Sans oublier le traditionnel verre de Malibu. Ce dont Emily avait bien l’intention de profiter cette année étant donné qu’elle était majeure depuis un mois maintenant. Pourtant, ça ne l’enchantait guère plus que cela de savoir qu’elle pouvait négligemment se bourrer la gueule sans que personne ne puisse rien lui dire. Depuis quelques temps, Emily devenait réfractaire à tout ce qui touchait de près ou de loin à l’alcool. Depuis qu’elle savait ce qui arrivait quand on était ivre et déprimé.

Emily était totalement coincée. Ça serait mal venu de dire non à ce pauvre garçon qui la regardait comme si elle était la solution à tous les problèmes de l’humanité. La pauvre jeune Gryffondor aurait tout donné pour être à la place de quelqu’un d’autre ce soir-là. Elle aurait même largement préféré se prendre la Bièraubeurre d’Ange à la place de Wakefield. Résignée, elle s’apprêtait à accepter l’invitation du troisième année quand...

Alors Jones, on danse avec les nains ?
Alors Wildens, on danse tout seul ?
...

Emily savait parfaitement qu’elle venait de toucher un point sensible. A savoir, que Tom se retrouvait encore seul à un bal. Morgane était à l’autre bout de la pièce et l’ignorait royalement bien. Emily n’avait jamais cherché à comprendre la relation plus qu’alambiquée entre ces deux cas représentatifs de l’amour vache. Le parfait exemple de « je t’aime va-t-en, je te hais reste là ». Trop compliqué pour que Jones comprenne. Mais de toute façon, quelle relation n’était pas pleine de problèmes ? La sienne ? ... Mauvais exemple. Très mauvais exemple.

En regardant par-dessus l’épaule du préadolescent encore pubère en face d’elle, comme pour éviter de croiser ses yeux, Emily le vit. Marwin. Et une dizaine de gamines limite en train de s’évanouir sous l’émotion. Il était seul. Enfin non, pas tout à fait. Une bouteille de Malibu déjà à moitié vide – ou à moitié pleine, ça dépend des points de vue – l’accompagnait. Apparemment, il n’avait rien compris. Son abandon à corps perdu dans l’alcool durant l’été les avait menés tous les deux là où ils en étaient. Et il continuait quand même à boire... Il fallait qu’elle lui enlève cette bouteille de la main. Tout de suite.

Euh, écoute Luke...
Max.
Oh pardon. Merde. Je suis désolée. J’avais la tête ailleurs, je...

La fin de la phrase resta en suspens. L’oxygène avait manqué à Emily pour qu’elle puisse terminer. Ses yeux s’étaient rivés sur Marwin. Ou plus exactement, sur la personne juste à côté. Avery Blackheart. Jeune Serpentard de son année. Emily ne lui avait que très rarement adressé la parole en six ans. De ce qu’elle avait vu, du moins durant les heures de cours, elle n’avait pas l’air bien méchante. Mais d’après Morgane, c’était – je cite – « la pire des salopes ». Emily avait toujours cru que Frost exagérait à cause de Wildens. Mais en fait, peut-être pas tant que ça. La jeune blonde avait presque collé ses lèvres à l’oreille de Marwin et lui susurrait quelque chose. Emily restait là, paralysée, les yeux fixés sur eux.

Alors ? ... Emily ?!
Laisse tomber nabot. La demoiselle danse avec moi.

...

Laisse tomber nabot. La demoiselle danse avec moi.

Tels étaient les mots que notre jeune Serpentard eut dit sans grande méchanceté mais avec beaucoup de persuasion… En effet, notre 6ème année n’était venu avec aucune fille bien décidé à trouver une cavalière sans son bel étalon ~ Into the bottom of every bottle ~ 11

. Et puis parfois des couples se brisaient… Dommage. Mais Stann était toujours prêt à prêter son épaule pour consoler les filles.

°~ Quelques heures auparavant ~°

Heyy Stann tu connais la dernière news du bahut…

Nan mais dépêches toi de me la dire je suis pressé, j’ai pas tout mon temps là.

Il paraît… Enfin non c’est même sûr ! C’est mouvementé chez les Gryffondor. Marwin et Emily, c’est fini. Tu sais c’est elle qui…

Oui c’est bon ! Je suis pas demeuré non plus je sais qui c’est Emily Jones.

Apparemment c'est parce que Marwin l'a fait avec sa cousine...

Tu débloques mon pauvre tu crois vraiment n'importe quoi... Si je te dis que si tu sautes de la tour de divination tu t'envoles tu le fais ??

Ben non !

Ben alors !!!!

Enfin fini cette passionnante discussion entre Stann et un ami, enfin plus une connaissance pour l’instant. Enfin là n’est pas la question… Quelle est la question d’ailleurs ? Il n’y en a pas !! *Zbaf ~ Into the bottom of every bottle ~ 11

*
Stann, pressé, pour changer des bonnes habitudes, se mit à prendre un pas assez soutenu pour descendre vers les dortoirs.
Il prit quelques affaires, juste de quoi s’écrouler sous le poids de son attirail. A la guerre comme à la guerre les gars !! Après Wildens, Elvirak et toute la clik des 7eme année beau boss et tout venait loin derrière nos 6eme année dont Swiess faisait parti. Il fallait assurer pour plaire à… enfin pour se plaire quoi. Et le voilà dans les douches en train de se préparer mentalement et physiquement à cette rude épreuve où premières et secondes années sont perdues.

°~ Re-Maintenant ~°

Stann avait un petit sourire aux lèvres tandis que le nain partait déçu et n’avait même pas put répliquer et pour cause ! Le regard noir enfin plutôt meurtrier de Stann semblait l’avoir rembarrer froidement. Mais quand il regardait Mily ce n’était pas avec ce regard là. C’était avec un regard gentil. ^_^. Puis il aperçut le regard franchement étonné de notre jeune Rouge et Or. Il tourna la tête pour voir ce qu’elle regardait. Il n’y vit pas grand chose, du moins au début. Quand un idiot de Poufsoufle eut l’obligeance de dégager Stann put enfin voir que Marwin se trouvait là. Il lui fit un petit sourire amusé puis se retourna vers la demoiselle et lui dit avec un petit sourire compréhensif.

Ca va Emily ? Noie pas ton chagrin dans l’alcool. Le coma éthylique n’est pas la meilleure solution.

[J'vais me faire tuer par ma sac à poux préférée ~ Into the bottom of every bottle ~ Icon_d11

]

Douleur. Torpeur. Tristesse. Impuissance. Violence. Mépris. Alcool. L'alcool. le meilleur ami de Marwin depuis quelques temps. mauvaise idée; Surtout au beau milieu du bal de Noël de Poudlard, surtout au milieu de filles déchaînées, et surtout en présence de Mily. Car c'était au final à cause de ça qu'ils n'étaient plus ensemble. S'il n'avait pas eut l'idée de mettre un jour le nez dans le bar de ses parents, il n'en serait pas là. IlS n'en seraiENT pas là. Tout éttait de sa faute, et il le savait. Et il s'en voulait. Et il avait mal. Et il était triste, au delà des mots. Et il ne pouvait rien faire, il en avait déjà suffisemment fait. Et il avait envie de tout fracasser; Et envie de dormir, de se laisser tomber sur sa table, de sombrer, de ne plus penser à rien. Et il se détestait, il se haïssait, il était méprisable, indigne d'elle. c'était bien pour ça qu'elle l'avait laissé, non? Il n'en pouvait plus. Et tout ce qu'il pouvait faire, c'était se raccorcher à sa bouteille de malibu, même si c'était une mauvaise idée et qu'il le savait. Qu'avait-il à perdre de plus? il avait tout perdu. Il l'avait perdue. Alors maintenant ...

Maintenant elle dansait même avec des troisièmes années. Pas avec lui. Elle ne le regardait même pas. et il la comprenait. il était indigne ne serait-ce que d'un de ses regards. mais punaise, qu'est-ce qu'il l'aimait. Plus que tout. Plus que lui-même, plus que sa vie. il aurait tout fait pour elle. mais elle n'en voulait pas, elle n'en voulait plus. Et d'ailleurs, elle était en train de lui parler. Elle lui disait qu'elle accpetait de danser avec lui. cca devait être ça, il n'y avait pas d'autre explication. Ses yeux le piquèrent soudain. non, il ne pleurerait pas. débouchant la bouteille d'un geste rageur, il se versa un autre verre de Malbu. Il en était à combien? Il n'en n'avait aucune idée, et aucune envie de seulement le savoir. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire après tout, S'il n'était pas capable de retrouver le chemin du dortoir, il dormirati ici. Tant pis. Mais pour l'instant, il en avait besoin, de ce verre. Et de ceux qui allaient inmanquablement suivre. Le goût de l'alcool dans sa bouche l'apaisait et l'excitait à la fois, mais il ne se sentait plus lui-même. Un peu comme dans un rêve. Et dans un rêve, vous pouvez faire tout ce que vous voulez. Et même vous lever, bousculer un nabot de votre maison et d'inviter Mily à danser. Pourquoi pas après tout? Il était sur le point de se lever, quand plusieurs choses le clouèrent sur place.

Un parfum, tout d'abord; Fort, envoûtant, sensuel, presque charnel. un mélange de rose, de violette, un brin de santal ... Peut-être même une pointe de jasmin. le genre de parfum qui se suffit à lui-même pour charmer tous les sens d'un homme normalement constitué. Ensuite, les gloussements des gamines qui lui faisaient face , qui s'étaient soudain tus, pour se changer en regards menaçants, dégoûtés. Et enfin, un murmure à son oreille. Une voix agréable, douce, et aussi sensuelle que le parfum.

On ne t'a jamais dit que l'abus d'alcool nuisait à la santé ? Ce serait dommage de perdre un lionceau aussi enivrant que toi. Sans parler du suicide en masse que ça provoquerait du côté de la gente féminine poudlardienne...

Quelqu'un qui lui faisait la morale d'une manière plutôt plaisante... Ohwo Marwin, réveille toi, je te rappelle que tu étais sur le point de te lever pour parler à Mily. Ses yeux la cherchèrent, momentanément affolé par l'idée qu'elle soit déjà en train de danser avec le petit; mais ce qu'il vit fut un milliard de fois pire: Stann lui parlait. Elle parlait avvec Stann. Stann Swiess. Un abruti prétentieux de leur année, à Serpentard. Le Gryffy s'en allait, déconfit. Pour lui, un et un faisaient encore deux: Stann venait d'inviter Mily à danser. Et si le gosse était parti, c'est qu'elle avait accepté, non? pas forcément, mais pour lui, oui. Sa main se serra autour de son verre. le petit ... l'abominable ... il allait le ... espèce de ... La colère et la rage montèrent en lui. mais après tout, si Mily parlait avec Stann, elle avait le droit, non? Il n'avait pas à le lui interdire. Même si ça le tuait. Il ne pouvait rien faire, à part les regarder. Rien?

Le parfum se rappela à lui, comme pour lui répondre. Il finit par lever les yeux vers la demoiselle qui l'avait abordé. Et sa surprise prit le pas sur tout quand il la reconnut. Avery .... Une fille de Serp de son année. Plutôt jolie, il fallait bien le dire. Et particulièrement envoûtante ce soir. Ainsi, c'était elle qui était venue le voir? Il aurait put plus mal tomber. Que voulait-elle? Hum, ça semblait clair. Et qu'allait-il faire, le Marwin ? Lui dire d'aller se faire voir? Euh ... Non. Son regard se pporta à nouveau sur Mily et son interlocuteur. Juste pour la rendre jalouse ... Sûr? Ben pas seulement. C'est un garçon Marwin, je vous rappelle, et un peu éméché, avec une fille particulièrement séduisante qui prend soin de lui ... Autant passer la soirée en agréable compagnie plutôt que de se morfondre seul. En tout bien tout honneur, s'entend. Il n'y avait que Mily pour lui ... Esquissant un sourire, il se passa la main dans les cheveux.

Avery ...

L'air vraiment pas super clean, avec son costume de travers, il faisait vraiment lion en perdition ... Avec un petit soupir résigné, il tourna brièvement son regard vers la bouteille de Malibu.

Tu sais ... pas tant que ça. Et je m'en fiche un peu. Quant au suicide collectif des groupies, je doute que quelqu'un s'en plaigne, et surtout pas toi, je me trompe ?

Non, évidemment, il était sûr de ne pas se tromper, les filles comme Avery détestaient ses filles sans cervelle qui ne faisaient que de la contemplation. Elle passait à l'action.

Mais dis-moi ... Tu ne serais pas mieux assise ?

Lui souriant de nouveau, il se leva, et, en parfait gentleman français, coutourna la table et décala la chaise qui faisait face, la lui tenant pour qu'elle s'assoie. Mily, si tu veux jouer à ce jeu avec un Wyrven plus tout à fait clair, je crois que tu vas perdre.

Au fond, Avery n'était pas méchante. L'unique raison qui justifiait son comportement de p*tasse était son égoïsme. La jeune fille plaàait en effet l'autosatisfaction et ses propres besoins au dessus de tout le reste. Quand Avery allait mal, le reste n'avait aucune espèce d'importance. La jeune fille avait vite compris que la vie était un jeu, et seuls les joueurs les plus rusés avaient une chance de gagner. Elle avait en fait toujours comparé la vie à une grande pièce de théâtre, où seuls les meilleurs acteurs avaient une chance d'avoir du mérite. Et Avery tenait à être parmi ceux-là. Si ce n'est LA meilleure.

Ce soir là, elle avait simplement envie de s'amuser. Et comme la soirée était exceptionnelle, elle voulait quelque chose qui en soit digne. C'est pour ça qu'elle s'était mise au défi de passer la soirée avec Marwin Wyrven. En temps normal, elle n'aurait peut-être pas osé. D'ailleurs, elle avait cru l'espace d'un instant qu'il allait la rembarrer sec. Après tout, c'était un Gryffondor. Il devait donc avoir des principes, auxquells il devait croire dur comme fer. Et puis il y avait Jones là bas, sur la piste de danse, qui ne cessait d'attirer son regard. Le défi en était d'autant plus grand, et parallèlement, la satisfaction d'avoir réussi en serait d'autant plus importante.
Elle fut agréablement surprise d'avoir eu droit à un tel accueil. Et elle n'était pas au bout de ses surprises...

Merci, avait-elle articulé en accompagnant le tout d'un sourire, en s'asseyant sur la chaise tirée par Marwin.

Elle ne prit pas le temps de répondre à la question clairement rhétorique du Rouge et Or. C'était inutilement inutile (à la max xD). Tous deux s'accordaient de toute façon sur le fait que le monde serait bien meilleur sans ces no-life qui passent leur temps à pouffer de rire et à fantasmer sur l'inatteignable. Un jour on trouvera un moyen de s'en débarasser...

Elle fixa son regard sur les pupilles dilatées de Marwin qui semblaient scotchées sur la bouteille de Malibu presque vide qu'il avait à la main. Puis il divagua vers la bouteille en question, avant de monter au plafond.

Dis moi... t'as vraiment l'intention de te saouler au.. Malibu ?

Elle avait mis l'accent sur ce dernier mot, l'air de dire "je te souhaite bonne chance mon grand". La question était rhétotrique, elle enchaîna donc sans laisser plus de pauses que ça.

Tu as encore beaucoup de choses à apprendre... Laisse moi faire.

Elle sortit délicatement sa baguette et fit venir jusqu'à elle une bouteille de Whisky pur feu. Elle détestait ça, elle détestait le goût de l'alcool en général sauf le champagne qu'elle considérait comme le plus supportable (ou plutôt le moins insupportable). Mais là, il s'agissait de se saouler -ou plutôt de saouler Marwin- la question prenait tout de suite un aspect différent.

Crois moi, ça va beaucoup plus vite. fit-elle en lui tendant un verre.

C’était tellement facile. Débarquer comme un cheveu sur la soupe, vous demander des comptes, vous regarder vous fondre en excuses, vous laisser retrouver le goût du bonheur quelques secondes et puis vous raconter un été qui se résume en fêtes, beuveries, éclate, alcool et filles. Et enfin, sortir un « pardon » préfabriqué en espérant en plus que vous allez lui tomber dans les bras et l’excuser. Et puis oser se justifier en vous mettant le problème sur le dos, en prétextant que c’est vous qui n’avez pas été assez communicative, que si vous aviez pris votre putain de plume, rien de tout ça ne se serait passé. En attendant, ce n’était pas Emily qui avait passé son été à faire la fête en tombant dans les bras de n’importe qui. Elle n’avait pas eu besoin d’explorer toutes les bouches de Sydney pour être sûre qu’elle souffrait.

Alors oui, c’était terminé. Et bien évidemment, comme personne à Poudlard n’est capable de faire preuve de discrétion, ça jasait. Emily avait entendu tellement de versions différentes qu’elle ne pouvait même pas les compter sur les doigts de sa main. Et toutes ces versions étaient plus ou moins éloignées de la vérité. Mais aucune n’était l’exacte copie de ce que lui avait dit Marwin. Mais le pire dans tout ça, c’était tous ces regards, tous ces murmures quand elle passait quelque part. Et ce silence, si prenant, si affreux, quand ils étaient dans la même pièce. Elle faisait de son mieux pour ignorer les remarques chuchotées que les gens croyaient qu’elle n’entendait pas mais dont elle distinguait chaque mot. Son regard fuyait ceux des autres et particulièrement le sien. Elle feignait l’indifférence, se contentant de se taire et d’avancer. Que faire de plus ? C’était terminé.

Oui mais alors pourquoi avait-elle une furieuse envie d’aller emplâtrer Avery Blackheart ? Si tout était terminé, elle ne devrait même pas s’intéresser à ce qui se passait à l’autre bout de la Grande salle. Elle devrait se contenter de faire acte de présence, de boire une coupe de champagne, d’aller plaisanter avec Pierrick, de danser comme une folle avec Lys, de s’amuser un peu, et à la fin de la soirée, d’aller se coucher. Seulement son regard était irrémédiablement attiré par deux personnes près du sapin de Noël.

Laisse tomber nabot. La demoiselle danse avec moi.

Luke, ou Max, ou peu importait son nom, s’éloignait, les yeux fixés sur ses chaussures. Il avait dû être vexé qu’elle ne sache même pas son nom, mais à dire vrai, Emily s’en fichait totalement. Ce ne fut qu’après qu’elle se rendit compte que si le jeune garçon était parti, ce n’était pas de son propre gré mais parce qu’on le lui avait expressément demandé. Le regard d’Emily quitta alors avec difficulté le fond de la salle pour se tourner vers son interlocuteur. Stann, un garçon de son année, la fixait avec un sourire. Emily ne connaissait pas beaucoup Stann, mais du peu qu’ils avaient déjà discuté en six ans, elle l’avait toujours trouvé plutôt sympa, et puis c’était un ami de Tim.

Ca va Emily ? Noie pas ton chagrin dans l’alcool. Le coma éthylique n’est pas la meilleure solution.

Quelle ironie. Emily jeta un coup d’œil vers le buffet, qui regorgeait de bouteilles en tout genre. Et si, avant, elle appréciait l’alcool et se permettait parfois de légers excès (cf : la bise au barman de la Tête du Sanglier), elle était aujourd’hui dégoûtée par la simple idée de l’alcool. Allez savoir pourquoi... Peut-être parce que c’était ce qui lui avait enlevé Marwin. Peut-être. Sûrement. Sans aucun doute. Et elle ne voulait qu’une chose, que cette boisson disparaisse de la surface de la Terre. Bon courage...

Non, je ne suis pas tombée aussi bas moi.

Le « moi » voulait tout dire. Pas besoin de faire un dessin, Stann n’était pas stupide. D’ailleurs, sa remarque n’avait sûrement pas été lancée par hasard. Le regard d’Emily coula à nouveau vers le fond de la salle, comme attiré par une force irrésistible. Et là... Elle crut que son cœur allait exploser. C’était une chose de voir Avery Blackheart faire sa maligne, c’en était une autre de voir Marwin se laisser entraîner dans son jeu. Combien on parie que si on lui demandait ce qui lui passait par la tête, il répondrait que c’était à cause de l’alcool ? Ah il avait bon dos le Malibu ! Non, il était purement conscient de ce qu’il faisait. Du moins le pensait-elle. C’était plus facile d’avoir quelqu'un à qui en vouloir. Mais lui en vouloir pour quoi ? Elle n’avait plus à lui en vouloir pour ce qu’il faisait. Il était totalement libre après tout. Il pouvait sortir avec qui il voulait, elle n’avait absolument pas son mot à dire. Et si « qui il voulait » se trouvait être une blondasse de la pire espèce et bien soit. Il allait de l’avant, tant mieux pour lui. Peut-être devrait-elle faire pareil. D’ailleurs, on pouvait enlever le conditionnel, elle devait faire pareil. Elle devait oublier et continuer à vivre. Et vivre impliquait de s’amuser en soirée comme n’importe quelle autre adolescente de son âge. C’est pourquoi elle ravala difficilement sa rancœur et se tourna à nouveau vers Stann.

Tu voulais danser je crois ?