Avery Blackheart, 6e Année, BI.

Ponctuelle. Si on devait choisir un unique mot pour décrire Avery, le premier qui nous viendrait à l'esprit serait "ponctuelle". La jeune fille n'était jamais en retard. Elle estimait que les retards étaient signe d'un manque de volonté, d'une force morale faible. Oui, car rares étaient ceux qui faisaient exprès d'être en retard. Depuis son plus jeune âge, on lui inculquait que pour réussir dans la vie, il fallait être à l'heure. Que ce soit pour un entretien d'embauche, un cours (aussi futile soit-il), ou un rendez-vous quelconque. Une personne digne de respect se devait d'être ponctuelle. C'est pour cette raison que le 1er septembre, journée pluvieuse et triste, comme tous les premiers septembres qu'Avery avait connus, la jeune fille était installée dans un des compartiments du Poudlard-Express peu après l'arrivée du train, son regard inexpressif parcourant avec un certain détachement la foule qui s'agglutinait sur le quai. Tout ce remue ménage lui donnait mal à la tête. Les gens criaient, levaient les bras, sifflaient, couraient, faisaient maladroitement tomber leurs valises, sautaient, riaient, renversaient des objets... tous sans exception dégageaient une hâte, un enthousiasme débordant pour cette nouvelle année qui se profilait à l'horizon. Chose qu'Avery n'arrivait pas à comprendre. S'ils avaient tellement hâte d'aller à Poudlard, pourquoi ne se précipitaient-ils pas dans le train, avec un peu de chance ce dernier partirait plus tôt. Mais non, il fallait qu'ils attendent la denière minute pour embarquer.
Impatiente. Deuxième adjectif qui colle parfaitement à la description d'Avery. Elle détestait attendre. Affalée sur la banquette, elle feuilletait nonchalamment deux numéros de Sorcière Hebdo à la fois. C'était une autre grande spécialté de la jeune fille. Elle avait des capacités de concentration impressionnantes, ce qui lui permettait de faire plusieurs choses à la fois. Lire un livre et écouter le prof en même temps en était un excellent exemple. Feuilleter deux magazines en même temps et retenir tout ce qu'elle lisait en était un autre. A cette capacité de compréhension s'ajoutait également une facilité de compréhension, une analyse et une finesse exemplaires. La jeune fille était en effet dotée d'une intelligence à rivaliser avec n'importe quel Serdaigle, et de cela elle était fière. Elle parvenait à décrocher des notes plus que correctes, voire même excellentes, sans faire de très grands efforts. Elle parvenait à finir un livre de taille moyenne en moins de trois heures et retenir tout dans les moindres détails. Elle ne s'en vantait jamais, cependant. Pourtant très satisfaite d'elle-même, elle avait tendance à prendre les gens de haut et à se croire un brin supérieure à la moyenne, mais elle ne poussait pas cela plus loin. Jamais elle n'avait traité quelqu'un de stupide, pas même ses pires ennemis. Oui, car des ennemis, en cinq ans, elle s'en était fait. Pas parce qu'elle n'en avait pas le cran, mais parce qu'elle trouvait cela critiquable sur le principe. Malgré ses grands airs de princesse, Avery avait un très bon fond. Quelque peu corrompu lorsque la colère la gagnait, il faut bien l'avouer, mais moralement correct. Et la jeune fille tenait plus que tout à défendre ses principes. Autant dire qu'elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Depuis sa toute première année, elle avait compris que pour se faire respecter, il fallait s'imposer. Et c'est ce qu'elle fit. Elle ne s'était pas forgée une réputation de bavarde. Certains qui ne la connaissaient que de vue la jugeaient introvertie. Il faut savoir qu'Avery Blackheart venait d'une famille moldue jusqu'aux racines. Elle était la première de sa noble lignée à appartenir au monde de la magie, et cela lui avait valu un égo quelque peu démesuré. Cela dit, elle n'en parlait quasiment jamais à Poudlard prétextant détester étaler sa vie privée. Ce n'était que partiellement vrai. Avery pouvait être très bavarde lorsqu'elle en avait envie, mais dans la maison où elle avait été envoyée, cela dépendait fortement de ses fréquentations. En effet, la moitié de ses amis (ou disons le franchement : le terme 'amis' est facilement remplaçable par 'fréquentations') ignoraient tout de son passé. Pour s'affirmer, la jeune Avery s'était affirmée lors de sa première année. Elle se souvenait avoir passé des heures et des heures à la bibliothèque, à élargir sa culture personnelle, et à perfectionner ses performances en matière de magie. En trois ans, elle était devenue imbattable en potions (sa matière fétiche) et en métamorphose. Elle excellait également en Sortilèges, parce que dès la première semaine, elle avait compris que cette matière était essentielle pour les élèves : les duels improvisés dans les couloirs, elle en avait connu pas mal. Les cachots était l'endroit préféré des élèves pour se prêter à ce genre d'activités. Et comme les sombres couloirs mal éclairés faisaient partie intégrante de son quotidien, Avery ne pouvait pas y échapper.
La jeune fille adorait Poudlard. Là-dessus, il n'y avait pas de doutes. Certes, il y avait certaines personnes qu'elle ne supportait pas, notamment une bonne partie des Rouge et Or qui s'amusaient à perturber les cours par des retards chroniques, qui s'amusaient à mettre leur table sens dessus dessous lors des repas, et qui, pire que tout, se croyaient drôles alors qu'en fait ils étaient, pour la plupart, pittoyables. Cela dit, la jeune fille appréciait tout de même quelques lionceaux. Elle aimait jouer de leur naïveté et leur insouciance. Tourner les gens en bourrique, oh oui, elle adorait ça, et ne laissait passer aucune occasion.
Avery n'avait pas de problèmes de sociabilité. Elle pouvait s'entendre avec n'importe qui dès lors qu'elle avait besoin de quelque chose. En effet, elle avait une étonnante facilité à se lier d'amitié avec n'importe qui. Le théâte avait toujours été sa matière préférée lorsqu'elle était encore enfant. Très bonne actrice, et excellente manipullatrice, seuls ceux qu la connaissaient vraiment savaient à quoi il fallait s'attendre avec elle.
Mais Avery était aussi capable d'extérioriser son bon fond. C'était très rare qu'elle montre sa véritable nature, qui était en fait celle d'une fille enfermée dans un monde qu'elle adorait mais qui lui était encore récent, un monde où elle devait constamment se glisser dans la peau d'un personnage pour obtenir quelque chose. Un monde qui nécessitait finesse, observation, intelligence, et manipulation. Oui, elle adorait ça. Mais ce qu'elle aimait également, c'était les jeudis soirs. Depuis voilà trois ans, elle passait ses jeudis soirs avec une personne en particulier. Une personne qu'elle adorait et qu'elle savait sincère. Une personne à qui elle pouvait montrer sa véritable nature sans craindre un coup bas. Enfin... c'est ce qu'elle pensait. Jusque là, son flair ne l'avait jamais encore trompée. Et si un jour elle découvrait que la personne en question n'était pas sincère... cette dernière payerait très cher. Mais jusque là, Avery n'avait renconté aucun problème. Le jeudi soir, elle aimait s'asseoir en tailleur sur une table basse située à l'angle de la cheminée, dans sa salle commune. Sans doute son endroit préféré... L'endroit où la personne en question venait la rejoindre et où elles échangeaient quelques bons moments... toujours amorcées par quelques minutes de silence total et réconfortant. Ils ne se racontaient pas leurs vies, non, ni l'un ni l'autre n'était réellement fait pour ça. Ils parlaient de tout.. et de rien. Plus de rien que de tout, en fait. Dit comme ça, ça paraît banal, mais ce qu'il faut savoir c'est qu'en périodes de déprime, Avery ne vivait que pour le jeudi soir.
Et c'est aux jeudis soirs qu'elle allait encore passer que pensait la jeune blonde aux yeux gris foncé, assise seule dans son compartiment, impatiente d'arriver enfin à destination. Poudlard était devenu une sorte de deuxième maison, pour elle. Elle passait la quasi totalité de ses vacances scolaires là-bas. Elle était incapable de se séparer pendant trop longtemps de ce monde qui l'avait littéralement ensorcelée. Elle adorait la magie. Et elle remerciait le ciel de lui avoir attribué un tel destin. Elle n'oublierait jamais le jour où elle avait mis les pieds à Poudlard pour la première fois. Tout lui avait paru bourré de mystère, telle une énorme énigme à facettes, tout un monde à découvrir. Du plafond étoilé aux quatre maisons, en passant par le Choixpeau Magique qui l'avait envoyée à .......... peu après qu'elle l'eût posé sur sa chevelure blonde. Une des quatre tables avait explosé en applaudissements, et Avery Blackheart, de sa démarche fière et bien assurée, alla rejoindre ses nouveaux camarades. Les personnes qui partageaient désormais son quotidien. Et ce fut le début d'une aventure...