Rencontre de la préfète en chef. [Lily]

Tom Wildens. L’une des personnes des plus anti-sociales à Poudlard. Désormais, il était encore plus connu dans Poudlard, pas que pour son mauvais caractère - ceci dit par des crétins d’élèves – mais car il était préfet de cette merveilleuse maison. Ce n’est nullement de l’ironie. En tout cas, monsieur, était à présent installé dans un fauteuil, un livre à la main. Dans la bibliothèque de cette charmante... comment se nommait-elle déjà ?

« LA BIBLIOTHEQUE EST UN LIEU DE SILENCE ! »

Ah oui, cette adorable Pince. Ca c’est de l’ironie par contre. Cette vieille peau. Deux élèves faisaient n’importe quoi – histoire de rester poli. Tom ne l’était pas trop en règle générale. Mais quand il le voulait, il pouvait l’être, sans aucun problème. Les deux élèves en questions, ne cessaient de bavarder et de faire les imbéciles. Alors qu’elle les vire ou pas, après tout ce n’était pas si mal. Mais cela gênait la lecture de Wildens tous ces piaillements incessants. Mais de toute manière Pince, dotée d’une très grande patience - rire jaune, venait de se charger de ces deux-là. Déjà que la bibliothèque n’était pas un lieu très réputé, alors avec deux élèves en moins, bonheur. Moins on est, mieux c’est. Façon on reconnaissait tout de suite les crétins du coin. Ils ne viennent jamais, et du jour au lendemain les voir débarquer ici est plus que soupçonneux. Passons, de toute manière ce qu’il lisait était nettement plus intéressant, que les vieux potins et baratins de cette école.

... Une trentaine de minutes plus tard, Tom se leva, étant en overdose de lecture, surtout du lieu plutôt. Une bonne ballade dans le parc, quoiqu’il faisait très frais. L’hiver allait arriver, les boules de neige aussi, il suffisait qu’il n’en reçoive qu’une, mais une seule unique, il leur ferait avaler la neige. Voire pire. Et quelque chose lui disait qu’il allait sûrement en recevoir, comme chaque année où il sortait. Mais c’était rare – qu’il sortait en ces temps. La tranquillité dans une salle commune se faisait de plus en plus rare. Avouez-le comme quoi c’est bien plaisant de se détendre auprès de la cheminée, allongé sur le sofa, un bon sachet de friandise à vos côtés et un livre sous la main. Ou alors s’entraîner à la pratique munit de sa baguette. Il pouvait en faire des désastres dans cette salle commune. Mais ceux qui se plaignaient étaient rare. Rien que pour le plaisir Tom pouvait appeler Fairhead, si elle était de bonne humeur elle accepterait de réprimander tout ceci, dans le cas contraire, il ne fallait même pas chercher à l’approcher.

Le craquement du parquet de la bibliothèque trahit Tom.

« Monsieuuuur Wildenssss. N’auriez pas un libre à me rendre, pas tout hasard ? Je me vois dans l’obligation de vous mettre en retenue. »

Pas celle-là, encore. Une voix atroce et puis elle ne se prenait pas pour rien non plus, elle. Le pire c’est qu’il n’avait pas ce livre en question. Et puis avec Pince, il avait fait le tour des excuses de dernière minute. Et puis une retenue dès les premiers mois en étant préfet n’était la meilleure des choses si on voulait fayoter un peu autour du corps professoral. Hum... la flatterie c’est cela.

« Oh, désolé, écoutez ce livre est tellement passionnant. Comme tous ces livres ici, il est dur de le rendre si rapidement, d’autant plus que j’en lis plusieurs, et je sais également que j’ai reporté la date pour les rendre de nombreuses fois. Mais j’aimerai une dernière fois le faire. Je peux vous rendre ces ouvrages, disons, mardi prochain ? »

Tout en prenant une mine faussement désolé, intérieurement cette Pince l’agaçait à un point fou. Cela faisait des semaines qu’elle le bassinait avec ces livres, il n’allait pas les bouffer non plus, c’est bon, il allait lui les rendre. Crétine ! Tom s’approcha donc de la liste afin de reporter la date, après avoir eu l’accord de Pince, celle-ci, pas vraiment enchantée. C’était le cas de le dire. Munit d’un faux sourire, il marcha en arrière en direction de la porte saluant la bibliothécaire. Après avoir refermé la porte sur son passage, il recula encore venant à bousculer une fille. ‘Manquait plus que ça. Fiou.

« Et tu peux pas faire attention ? Non, évidemment. »

Invité

Lily Rose Walt. L’une des personnes les plus droites à Poudlard. Sérieuse avant tout, gardant son sang froid en toute occasion. Lui décocher une larme en public relève de l’exploit. Ça ne s’est d’ailleurs jamais produit à Poudlard. C’était en très grande partie ce qui lui avait collé une réputation d’insensible. Ce qui était au passage complètement faux, mais ça, vous vous en doutiez déjà. Non Lily Rose était très sensible, toujours à fleur de peau, mais elle savait garder tout pour elle. Et jusque là, ça s’était très bien passé en fonctionnant de cette manière-là. Elle préférait largement afficher un grand sourire même quand la situation ne s’y prêtait pas.
Lily Rose était une jeune étudiante de sixième année à l’école de sorcellerie Poudlard, dans la maison dites des « érudits », à savoir, celle portant les couleurs de Rowena Serdaigle depuis près d’un millénaire. Et elle en était l’une des deux préfètes. C’est-à-dire qu’elle devait être disponible pour aider les autres et faire un tant soit peu régner l’ordre dans sa maison, et entre les maisons elles-mêmes. Et en plus de ça, elle était préfète en chef. Ce qui veut dire qu’elle avait encore plus de responsabilités. Encore plus de travail. Mais en grande masochiste, Lily Rose adorait ça.

Le travail était ce dans quoi Lily Rose se plongeait en toute occasion. Rien de tel qu’un bouquin expliquant en détails la concoction d’une potion d’Aiguise-Méninges. Elle abusait d’ailleurs trop du travail et dès qu’elle se sentait oppressée ou perdue dans une situation quelconque, elle se jetait dans les ouvrages et parchemins. Cela la rassurait et elle savait pertinemment que jamais les livres ne la trahiraient jamais, ils lui resteraient toujours fidèles. Le jour où elle avait appris que son père quittait la maison, elle n’avait pas pleuré. Elle avait passé la journée à travailler la révolte des Gobelins de 1612 pour les B.U.S.E. Et quand elle avait eu terminé, elle était passée à l’Etablissement du Code de Conduite des Loups-Garous de 1637. Et ainsi de suite. C’était comme ça qu’elle fonctionnait.

Mais ce jour-là, elle avait une bonne raison de se plonger dans le travail. Ce n’était pas pour se protéger de quelconque désagrément mais tout simplement parce qu’elle avait des devoirs. Plus précisément, elle avait un essai de Métamorphose à rendre le surlendemain. Elle avait déjà fait quelques vagues recherches sur le sujet mais il lui restait à approfondir tout ça et à rédiger son devoir. C’est donc installée dans la salle commune de bleu et bronze décorée que nous la retrouvons, assise à une table, avec trois bouquins ouverts les uns sur les autres, quelques pages de brouillon noircies par sa fine écriture et une énorme stabilo rose dans la main, sanctionnant certaines parties des parchemins d’une énorme marque fluo couleur rose-bonbon-sucé-trois-fois. Sa longue chevelure blonde était relevée en une queue de cheval et ses yeux gris étaient légèrement plissés, se concentrant sur ce qu’elle était en train de lire...

« [...] La Métamorphose humaine est une technique ardue et complexe. La première chose à savoir est qu’il ne faut surtout pas pratiquer cet art sans précautions préalables¹ et sans être un sorcier expérimenté dans la matière. [...]

¹ Ces précautions sont décrites très amplement dans Métamorphose humaine : êtes-vous réellement prêt à sauter le pas par Emeric G. Changé. »

Et bien évidemment Lily Rose n’avait pas cet ouvrage à portée de main. Pourtant la description complète de ces précautions lui serait certainement utile pour compléter son essai, et elle était sûre que McGonagall apprécierait un devoir le plus détaillé possible. Il ne lui restait plus qu’à descendre deux étages et à aller bosser à la bibliothèque. Pince allait être ravie de la voir. Dans un soupir à fendre l’âme, Lily Rose rangea ses affaires dans son sac et prit la direction de la sortie de la salle commune, non sans rappeler à un troisième année que les yoyos hurleurs étaient interdits à Poudlard et qu’il ne valait mieux pas qu’il soit trouvé avec...

Dix minutes, deux étages et un long couloir plus tard, Lily Rose Walt, un sac sur l’épaule et un livre plaqué contre sa poitrine, arrivait devant la lourde porte en chêne qui déterminait l’entrée de l’immense bibliothèque de Poudlard, lieu de prédilection de toute personne assoiffée de connaissance. Au moment où elle allait poser la main sur la poignée, celle-ci s’abaissa et un dos lui fit soudain face... Oui oui un dos. D’ailleurs le dos en question continua sur sa lancée et alla directement percuter notre Serdaigle non sans violence, si bien que le bouquin qu’elle gardait précieusement contre elle lui échappa et tomba par terre. La jeune préfète se baissa pour ramasser l’ouvrage et s’apprêta à demander à la personne en question de faire attention quand elle entendit l’exacte phrase qu’elle allait prononcer sortir d’une autre bouche que la sienne. Elle se releva et fixa le garçon en question. Tom Wildens. Elle le connaissait de réputation bien sûr, qui ne connaissait pas Tom Wildens ? Mais ça n’était pas très glorieux...

C’est marrant, c’est exactement ce que j’allais te dire. Enfin « marrant » ...

Ce qu’il se passait à chaque fois dans ces maudits couloirs venait de se passer. Ô bousculades incessantes, quand allez-vous cesser ? En plus, principalement, Tom tombait sur des cas dits sociaux. Des faux rebelles. En gros ceux qui ne se prennent pas pour de la crotte, alors que s’en est vraiment. Dans le genre Emma Angewo. Alors elle, si elle se croyait intéressante… Hum… c’est qu’il y avait un problème. Ou alors ils n’avaient pas la même notion du mot « intéressante ». Aussi des timides, limite peureux. Ou les plus âgés Gryffondor qui se la jouent ? « Allez chui Gryffondor, allez va qu’on s’éclate un peu twoua. Je chouis le plus courageux de touuuus. ». Hum… Poudlard l’école réputée… réputée pour quoi en fait ? En plus il ne se passait que des malheurs ! La protection était « géniale », quelqu’un pouvait disparaître à tout moment d’après le vieux croûton. C’était rassurant à un point…

La voix de la studieuse élève de Serdaigle interrompit les pensées du Serpentard. Une Serdaigle… A cette heure là, on ne révisait pas ? Caricature à l’état pur de la maison Serdaigle. Et après on pouvait parler de Serpentard… Ah ! Mais ! C’était la préfète en chef celle-là. Quelle veine, en étant énervé et avec de la malchance il aurait pu être plus brusque et râler davantage. De toute manière, qu’elle dise quelque chose, Jade viendrait aider Tom. Enfin si elle était de bonne humeur aussi celle-là.

Fallait-il encore que Tom lui répondre… car partir sans rien dire à part lancer un regard méprisant sur la demoiselle, ça il savait très bien y faire. Mais bon… une Serdaigle, la préfète en chef, du temps libre, autant lui dire quelque chose. En plus, si elle se croyait marrante (décidemment ce mot tournerait dans leurs pensées) franchement, c’était pitoyable… m’enfin, en étant Serdaigle et préfète, il y avait quoi de prendre la grosse tête.

« Marrant ? On ne doit pas avoir la même définition de ce mot dans ce cas. »

Contredire une Serdaigle, c’était plaisant. Même si elle allait sûrement rétorquer quelque chose d’autre. Je suis la plus forte et je suis la meilleure, Granger numéro deux. Puis il y avait des chances pour qu’elle s’énerve, dans ce cas là Tom n’aurait rien fait, c’était si rare… Mais Tom ne connaissait pas cette fille, elle ne s’énerverait sûrement pas. A moins qu’elle soit un maximum à bout et qu’elle ait une crise de folie ? Après tout ça arrive. A force de rester cloîtré dans sa salle commune, le nez dans ses cahiers, ça peut devenir nocif ! Mais passons, Tom n’en savait rien. De toute façon il ne voulait pas connaître cette fille. Elle était une élève parmi tant d’autres.

Mais il ne savait que faire… Soit la laisser vraiment en plan, mais en même temps il passerait son temps à s’ennuyer ferme, alors qu’il pourrait bavarder amicalement avec cette jeune Serdaigle ? Hum… qui aurait pu croire une chose pareille ? Oui bon, c’est vrai que Poudlard était rempli de cas et d’ahuris mais à ce point là… Tom ne parlerait jamais de la sorte avec une inconnue. (Et là tout le monde pense à ce que vos parent ont pu vous dire quand vous étiez petit). Non mais elle allait encore se prendre pour l’élève modèle qui est préfète et qui sait mieux tout que tout le monde.

« Comment ça se fait que les Serdaigles peuvent traîner les couloirs ? (*) On vous séquestre dans votre salle commune avouez, hein ? Soit on est pas en cours, soit on fayote… c’est du beau ! »

Ironie à l’état pur. Le but n’était pas de faire rire. En gros c’était une grosse caricature de la maison Serdaigle. Enfin « caricature » … oui et non. De toute manière, de la 1ère année à la dernière tout le monde avait au moins imaginé ça. Comme pour le fait que les Poufsouffles soient de gros paresseux et sociables. Les Serpentards, justement anti-sociables et méchants. Et Gryffondors courageux. Comme-ci tout le monde était déjà étiqueté…

Tom regarda de nouveau la blonde après avoir zieuté les alentours brièvement. A part le brouhaha habituel… rien de neuf.

(*) Je ne sais plus quel jour on est… donc je n’ai pas trop détaillé cette partie.

Invité

Lily Rose n’avait jamais eu ce stupide préjugé que beaucoup de personnes – et pas uniquement les élèves de Poudlard – avaient à propos des caractères des personnes suivant la maison à laquelle ils appartenaient. Pour la plupart des gens, Gryffondor = courage, Serdaigle = études, Poufsouffle = loyauté et Serpentard = ambition. Un peu restreint comme schéma vous ne trouvez pas ? Après tout, on pouvait très bien être hardi et ambitieux à la fois. Et même, on pouvait parfaitement correspondre à chacun des quatre caractères. Personne n’est que courageux ou que érudit ou que loyal ou que ambitieux. Une personnalité se décline en plusieurs facettes. Ce n’est pas parce qu’on appartient à une certaine maison que l’on doit couper les liens envers les autres parce qu’ils ne soit disant « pas comme nous ». Ca serait du pur racisme.

Lily Rose se fichait donc absolument que Tom Wildens soit à Serpentard ou dans une quelconque autre maison d’ailleurs. Non ce qui pourrait la déranger à la rigueur, c’est qu’il s’agissait tout simplement de Tom Wildens. Il avait peut-être la pire des réputations à Poudlard. Enfin, si on omettait Jade Fairhead. Non en fait, à côté, Tom devait être un modèle de vertu. Lily Rose n’avait jamais accroché avec Jade, et maintenant qu’elles devaient se parler régulièrement puisqu’elles étaient toutes deux préfètes en chef, c’était encore moins évident. Mais bon, ce n’était pas le fait d’échanger trois mots deux fois par semaine avec elle qui allait la tuer...

Lily Rose regarda quelques secondes son interlocuteur avec l’infime et minuscule part d’espoir qu’une esquisse d’excuse pour l’avoir bousculée sorte de sa bouche. Mais rien. Ça ne l’étonnait que peu, sûrement trop de fierté pour demander pardon quand on avait tort. Mais bon, elle n’allait pas lui jeter la première pierre. La fierté, elle connaissait ça, elle y tenait probablement autant que lui. Elle leva les yeux au ciel. Il n’avait pas compris. Et pourtant, elle avait accentué l’ironie du mot « marrant » le plus possible. Il ne pouvait pas se tromper. Non, il devait le faire exprès. Il cherchait à l’énerver. Elle avait entendu parler du pari que certains élèves avaient fait sur sa tête. Le premier qui réussissait à la faire pleurer gagnait elle ne savait quel lot débile. Mais pas question de se faire avoir. Elle s’était donc contentée de lever les yeux au ciel sans pour autant ouvrir la bouche.

Bon, leur inutile mais néanmoins passionnante conversation avait apparemment l’air terminée, il allait s’en aller en la regardant de haut et avec mépris et elle pourrait aller bosser. Mais il ne bougea pas. il restait là, entre la lourde porte de chêne et elle. Il attendait. Mais quoi ? Qu’elle lui réponde pour lui envoyer une autre idiotie à la figure ? Ou peut-être cherchait-il autre chose à lui dire. Forcer une discussion ? Il devait vraiment vouloir le gagner ce pari. Lily Rose se contenta d’attendre, on verrait bien. Et ce qu’il lui dit la laissa perplexe. Elle avait déjà entendu ce genre de propos sur sa maison pendant ses six dernières années. Beaucoup de personnes pensaient que Serdaigle était remplie d’intellos inintéressants qui s’enfermaient toute la journée avec des centaines de bouquins avec pour seul but de lire tous les ouvrages écrits dans le monde avant la fin de leur vie. Vous savez déjà ce que pensait Lily Rose de cette manie de classifier les gens en fonction de leur maison.

Si tu t’arrêtes à une vision aussi restreinte des maisons, je donne pas cher de la peau de Serpentard.

Wildens s’en fichait à vrai dire de ces préjugés, il n’avait fait seulement que les évoquer, rien de plus. Toujours sur la défensive ces Serdaigles. Certes, il avait développé à sa manière, mais quand on suivait de près un Serdaigle, soit il était en cours, soit – s’il ne l’était pas – il parlait avec le prof. Ca c’était en gros la caricature des Serdaigles. Maintenant tout le monde pensait ce qu’il voulait. De toute manière, Tom ne le pensait pas vraiment, pas du tout à vrai dire. Toutes les maisons étaient stupides. Alors il ne voyait pas pourquoi elle lui parlait de Serpentard, Tom n’avait jamais dit que cette maison, en l’occurrence la sienne, était mieux. Malheureusement, c’était le contraire. Enfin « malheureusement » il s’en fichait pas mal non plus. Juste que se trouver avec des crétins, ce n’était pas ce qu’il préférait. Mais, comme est-il évoqué ci-dessus, vu que toutes les maisons en étaient remplis, ça revenait au même.

Puis ça n’allait pas être une Serdaigle qui allait lui faire la morale, une 6e année d’autant plus. Je doute que tous les Serdaigles soient parfaits, donc si elle s’ennuyait elle pouvait toujours leur faire la morale, à eux. Ahlala… toutes ces prises de tête pour un rien, ça allait le rendre malade. Pour toutes les migraines qu’il avait pu avoir à cause de personnes telles que cette élève – et encore, elle s’était presque rien comparée à « certaines ». Ce n’était pas qu’il détestait les filles, mais les engueulades, histoires compliquées à moitié chiantes, c’était bien avec des filles. En même temps les garçons, c’est : « T’as un problème toi ? T’veux un coup d’poing ? ». C’était peut-être stupide, mais ça allait beaucoup plus vite.

Mais en même temps… c’était à cause de lui. Durant sa première année, c’était un petit chieur de première et même s’il en avait gardé des traces, il avait presque une étiquette sur le front. Et puis pour s’éviter tous regards et/ou remarques provocantes, le fait de changer du jour au lendemain n’était pas la meilleure solution. Encore une fois, c’était assez complexe. Et pour une fois, c’était de sa faute. Oui, les autres fois, ce n’était jamais lui.

« Ai-je dit que Serpentard était mieux ? Non, je ne crois pas. Bon c’est pas que j’ai que ça à faire, mais pour perdre mon temps j’ai mieux. »

Il n’avait peut-être rien de bien précis à faire en tête, mais ce qu’il ferait serait nettement plus intéressant que de s’ennuyer à parler avec elle. En plus, des gens inintéressants, il en avait un stock à Serpentard. Les boulets de 1e année et les 7e qui se la pétaient. Les 1e à encadrer et les 7e à envoyer bouler. Avant il ne faisait pas de grande différence avec les années : il envoyait bouler tout le monde. Mais bon maintenant son poste lui empêchait… donc il s’occupait des 7e en premier c’était plus drôle. Et il devait diriger les 1e années, c’était pas Fairhead qui allait le faire. Au pire ils allaient voir Rogue, il est gentil avec les mioches.

Ne perdons pas plus de temps, Tom, sans lancer un quelconque regard à la préfète en chef, s'écarta de cette dernière - que l'on pouvait vraiment qualifier d'inintéressante. Sans regrets, il n'attendait absolument pas à ce qu'elle le rattrape, il râlerait. Il s'éloigna et prit enfin le premier couloir sur sa droite.

Qu'allait-il bien pouvoir faire maintenant ? Franchement il n'en savait rien. A part qu'il n'avait pas la moindre envie de travailler, il devait étudier. Et 'étudier' dans une salle commune n'était pas possible. Le meilleur endroit restait bien la Bibliothèque, en plus toute la documentation s'y trouvait. Et puis en même temps, il faudra qu'il pense à rendre ses livres en retard, une fois de plus. Sinon il se ferait surement exclure de la Bibliothèque. Pince était si... adorable. Donc, enfin, il se rendrait à la Bibliothèque après être passé dans sa salle commune voir le bordel qu'il pouvait y avoir.

Invité

Les Serpentards sont stupides. Ça, Lily Rose l’avait toujours entendu. Depuis sa sœur aînée, Josie, jusqu’aux innombrables élèves de Poudlard ayant été les souffre-douleurs de certains Serpentards. Et Wildens est le pire de tous, il faut le fuir comme la peste, c’est le mal en personne. Ça, Lily Rose ne l’avait entendu que d’une seule personne, mais beaucoup autour hochaient généralement la tête quand on le lui disait. Lily Rose ne jugeait jamais les gens sur ce que d’autres pensaient d’eux. Les gens avaient cette fâcheuse tendance à tout déformer, ainsi que ce curieux penchant pour l’exagération prononcée. Elle préférait se faire une opinion d’eux elle-même, sans influence, même si ce qu’elle avait entendu restait toujours dans sa tête.

Et honnêtement, ce qu’elle voyait ne l’impressionnait vraiment pas. Tom Wildens ne ressemblait en rien au diable et on avait beau chercher, aucune corne sur sa tête ou queue fourchue. Comme quoi, il ne faut jamais prendre en compte les jugements que les autres se font des gens. Tout dépend des critères sur lesquels on juge les personnes.

C’était bien la première fois que Lily Rose voyait un Serpentard ne pas défendre bec et ongles la réputation de sa maison. En général, ils prenaient tous la mouche comme si on avait insulté leur personne et viraient au rouge avant de sortir leur baguette. Mais pas lui. Serait-il plus mature que la plupart des gens ? Suspense suspense... Ah ben non. Monsieur n’avait pas que ça à faire... Qui lui bloquait l’accès à la bibliothèque et lui tapait la causette depuis tout à l’heure ? Lily Rose leva les yeux au ciel en haussant les sourcils. Après l’avoir regardé partir, la jeune fille attrapa son sac qui était resté par terre, et poussa la lourde porte en chêne de la bibliothèque.

Après un quart d’heure à parcourir le rayon Métamorphose de la plus vaste bibliothèque de tout le Royaume-Uni, la jeune préfète trouva enfin l’ouvrage qu’elle cherchait : Métamorphose humaine : êtes-vous réellement prêt à sauter le pas par Emeric G. Changé. Lily Rose s’installa à une table légèrement en retrait des autres, histoire d’être tranquille pour pouvoir faire son devoir. Elle n’avait que trop l’habitude des première ou deuxième années qui venaient à la bibliothèque pour lire et qui finissaient par discuter bruyamment, et Pince n’avait pas encore de don d’ubiquité à ce qu’elle sache. Donc, pour éviter d’être dérangée par des gamines qui se demandaient ce qu’elles allaient porter au bal de noël ou qui le soi-disant beau garçon devant elles en cours d’histoire allait inviter, Lily Rose s’éloignait généralement de la civilisation. Il n’y avait que très peu de tables dans la bibliothèque qui avaient le mérite de permettre la tranquillité et le calme pendant que l’on travaillait, et Lily Rose les avait toutes repérées avec le temps.

Une heure plus tard, Lily Rose referma son livre en douceur et se mit à relire son devoir, à modifier quelques éléments çà et là. Elle entreprit alors de chercher un ouvrage à emprunter pour sa lecture personnelle. La jeune fille se leva et parcourut les étagères à la recherche d’un livre dont le titre lui donnerait envie...