Poudlard Fantastique
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 Unexpected

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Morgane Frost
7ème Année à Gryffondor (AD)
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Morgane Frost


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MessageSujet: Unexpected   Unexpected Iconminitime1wn2Jeu 30 Aoû - 1:39

(la Grande salle (saint Valentin))

Pourquoi diable, au moment terrassant où l’on décide d’arrêter de fumer, refuse-t-on catégoriquement de se débarrasser de son stock de clopes ? Pourquoi garde-t-on tous ces paquets bien au chaud au fond de son armoire ? Pourquoi n’est on pas foutu d’aller au bout des choses ?

Parce que, pensa Morgane en tirant une taffe, l’homme était un être faible. Parce qu’une fois qu’on était tombé accro à quelque chose, on passait un CDI (contrat de dépendance infinie) avec la chose en question. La chose était le patron. Elle avait une emprise totale sur vous, pouvait vous rendre invulnérable aussi bien que vulnérable. Elle vous faisait planer et vous rendait malade à la fois. Elle vous créait des problèmes et vous en dégageait à la fois. Mais surtout, surtout, vous ne pouviez espérer survivre sans elle. On n’arrive jamais vraiment à s’en débarrasser, la chose reste là, bien cachée dans les méandres de votre esprit, toujours prête à refaire surface. Parce que les limites entre ce qui était bien et ce qui était mal étaient floues, ambigues. On se demandait même si limites il y avait. Parce qu’on s’auto persuadait que le bien ne pouvait exister sans le mal. Et d’ailleurs, où était le mal ? se demanda Morgane en allumant une deuxième cigarette.

Ca faisait un de ces biens, quand même. Un mois qu’elle n’avait pas senti cette sensation de légèreté. Le caramel c’était bon, mais au bout d’un moment ça faisait craquer la panse. Il n’y avait rien pour compenser totalement ce que la cigarette lui procurait. Elle avait commencé par en avoir la tête qui tourne, mais plus ça allait, plus elle se sentait bien. Le désastre d’il y avait quelques minutes était déjà distant, les voix d’Emily et de Marwin et de la Beuglante n’étaient plus qu’un écho lointain, étouffé. Ca lui avait manqué. Pas seulement le goût de la nicotine, mais le geste presque machinal de porter la cigarette à la bouche, de tirer une taffe, le fait de regarder la fumée se dissiper, puis de recommencer, et ainsi de suite.

Elle se sentait revivre. Elle avait envie de sortir, de courir, d’inspirer l’air hivernal à pleins poumons, de se laisser tomber dans la neige, d’y rester une minute ou deux, puis de se rouler en boule dans un fauteuil de la salle commune et de s’endormir en regardant les flammes danser joyeusement dans l’âtre de la cheminée. Sous l’impulsion du moment, ses jambes la portèrent docilement à travers les couloirs, les volées de marches, le vaste hall et finalement, la porte. Et là, à peine avait-elle atteint la première marche que la situation prit un tournant… inattendu. C’était le moins qu’on puisse dire.

Car elle ne vit pas le parc déserté, recouvert d’une épaisse couche d’un blanc de Vache qui rit. Elle ne vit pas le lac gelé, ne vit pas les rayons de soleil qui dansaient sur la neige en la faisant briller. Au lieu de tout cela, son regard fut accroché par une silhouette assise au bas des marches, son dos, sa nuque, ses béquilles. Et cette seule vision suffit à chasser toute envie d’avancer.

Je n’aurais pas cru pouvoir tant aimer. Tant t’aimer. Mais tu as su tout gâcher. Comme toujours. Tu ne changeras jamais. Tu ne veux pas changer. Moi je ne veux plus te voir. Merci de cette merveilleuse saint Valentin.

Faire demi tour. Faire demi tour ?

Moi je ne veux plus te voir.

Non. Le regard de Morgane glissa sur la cigarette entamée qui se consumait entre ses doigts. L’instant suivant, elle la balançait incérémonieusement dans la neige, et un autre objet bien plus long prenait sa place. Animée d’une envie soudaine, poussée par une idée spontanée, Morgane fit tourner sa baguette magique entre ses doigts. Une fois, deux fois… Puis elle descendit les marches d’un pas assuré, et se plaça pile derrière Tom – car c’était indiscutablement Tom Wildens, il n’y avait pas l’ombre d’un doute.

Tu ne veux plus me voir.

D’une voix vibrante, imprégnée d’une émotion mal contenue. Cela dit ce n’était pas une question. Le ton de l’affirmation se faisait clairement sentir.

Très bien. Je n’ai pas l’intention de me mettre en travers de ta volonté. Je comprends et respecte ton choix… Noble. Tu ne me verras pas.

Debout derrière lui, elle se tenait immobile. Chacun de ses muscles était contracté, ses pensées mêmes tourbillonnaient dans son esprit l’empêchant d’y voir clair, et brisant les airs stoïques qu’elle se donnait. Heureusement d’ailleurs qu’il ne voulait pas la voir, car si elle arrivait tant bien que mal à conserver une voix calme et neutre, un seul regard à son expression où chaque trait se battait en duel avec son voisin l’aurait définitivement trahie. C’est précisément pourquoi elle avait pris ses précautions. Car même si Tom avait voulu se retourner, il n’y serait pas arrivé, en raison du Maléfice du saucisson qu’elle venait de lui lancer via la technique du sortilège informulé.

Mais tu vas m’écouter.

Et vlan. Elle marqua une pause, moins pour l’effet de théâtre que pour trouver ses mots. Ranger ses idées, oui, ne pas tout étaler d’un coup sans aucun ordre logique, à la manière d’une dissertation ratée, pour qu’à la fin il se dise « et en français ça donne quoi ? ».

Il y a un instant, je pensais avoir des tas de choses à te dire. Mais au final il n’y en a pas tant que ça, et le peu qu’il y a paraît tellement creux que je pourrais être candidate au concours du somnifère le plus puissant.

Je pourrais par exemple te raconter une histoire. L’histoire de cette fille, Véronika, qui, persuadée qu’il ne lui restait plus qu’une semaine à vivre, a craché sur ses principes de toujours et a brisé les tabous, profitant du court laps de temps qui lui était offert pour faire des choses qu’elle ne s’était jamais crue capable de faire. Mais je risquerais de te barber, car tu ne la connais pas et elle te connaît encore moins, alors quel est l’intérêt ?

Je pourrais te raconter une autre histoire. Celle d’une fille prénommée Morgane qui, un soir qu’elle n’arrivera sans doute jamais à oublier, a carrément regardé la mort en face. Mais cette histoire là tu la connais, et puis tu es certainement plus qu’allergique au prénom, alors à quoi bon ?

Je pourrais continuer. Je pourrais te raconter comment elle s’est vue avancer dans ce tunnel d’un blanc à en donner la nausée. Comment elle avait presque atteint cette boule de lumière libératrice au fond du tunnel.

Je pourrais te dire que les gens qui ont frôlé la mort prétendent avoir vu leur vie défiler sous leurs yeux. Mais ça tu le sais sûrement déjà.

Mais je pourrais te le confirmer. Je pourrais te dire aussi que cette Morgane a réalisé des choses, marchant dans ce tunnel. Choses qu’elle savait pour certaines déjà, mais qui étaient si profondément refoulées dans son esprit qu’elle avait refusé de les remarquer.

Je pourrais aussi te raconter l’histoire du garçon abîmé par le saule cogneur. Mais tu n’as sûrement pas envie de l’entendre.

Mais là aussi, je pourrais continuer, au risque de te contrarier. Je pourrais te décrire en détail la façon dont cet arbre s’était déchaîné sur le jeune homme. Je pourrais en revenir encore à Morgane qui, sans le vouloir, avait déclenché tout ça à l’aide de cette chose.


Elle balança sa baguette par-dessus la tête de Tom de manière à ce qu’elle atterrisse sur la neige devant lui.

Je pourrais ajouter que le fait de le voir étalé sur le sol dans une flaque de sang, et de s’en savoir responsable avait fait perdre à Morgane tous ses repères. Je pourrais aussi te confier qu’il n’y a jamais eu de repères solides en elle.

Je pourrais aussi te parler de ce mot qu’elle a reçu il y a quelques minutes, dans la Grande salle. Je pourrais t’expliquer précisément ce qu’elle a ressenti lorsque la beuglante lui explosa à la figure dans une pluie de cœurs roses. Mais ça se terminerait mal. Une fois de plus.

Et puis pour finir, je pourrais t’avouer une chose. Je suis Morgane… de toi.
Mais je n’en aurais jamais le courage.

Alors… faisons comme si je n’avais rien dit d’accord ?
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Tom Wildens
Elève de Serpentard en 7ème année, Préfet, BI.
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Tom Wildens


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MessageSujet: Re: Unexpected   Unexpected Iconminitime1wn2Ven 31 Aoû - 16:24

Voulant trop se hâter, le Serpentard finit par trébucher avec ses béquilles. Se relevant, il passa une main dans ses cheveux, lassé. Dans un geste brutal, le pied gauche de Tom envoya valser les béquilles au milieu du Hall. Le souffle instable, il se laissa glisser le long d’un mur et resta immobile, sa tête entre ses genoux, dans l’entrée. On lui aurait tendu une bouteille, il l’aurait avalée d’une traite. Quitte à se rendre malade. On lui aurait tendu une cigarette, il l’aurait prise. Quitte à s’étouffer. On se demandait comment cette petite teigne de première année avait finie comme ça. Lui, qui refusait de se faire contrôler par les sentiments, lui qu’il se fichait d’haïr tout le monde, lui qui faisait la misère à cette fille, lui qui ne regrettait rien. Pour finir, sept ans plus tard, comme ça. Lâche, sentimental, peureux, amoureux. Il la détestait de le faire souffrir. Il se détestait de la faire souffrir. Qu’avait-il fait pendant sept ans pour changer à tel point ?

Des pas, dans sa direction. Morgane ? Je suis désolé. Ne m’en veux pas. Il se redressa. Non. Deux élèves, regardant l’adolescent désemparé. Des rires. Ces derniers s’approchèrent, les yeux humidifiés, il s’en foutait. Il ne voulait voir personne. Même pas elle. Il avait été clair. Et puis, elle ne viendrait jamais. S’explosant le gosier, ces deux foutus élèves étaient face à lui. Un s’amusait à lui approcher péniblement les béquilles, tandis que l’autre lui affirma que sa déclaration était plus que charmante. Ils étaient complètement hilares.

Sentiment de colère, sentiment de lassitude, sentiment de faiblesse. Ignorance, se taire. Ils s’éloignèrent, riant. A croire que le destin voulait que l’on s’acharne sur lui. Qu’on lui rende ce qu’il avait pu faire à d’autres personnes plus jeune. Comme s’il suffisait de l’enfoncer encore plus pour lui faire comprendre qu’il n’a jamais été bon, amical, compréhensif - et tous les autres adjectifs positifs inimaginables ne correspondant évidemment pas à Tom. Mais il n’était plus comme ça… Il s’était ouvert à d’autres personnes, était plus attentif, sérieux, calme. Mais trop attachée à cette fille. Il se détestait.

Des cris joyeux, des rires. La Grande Salle dégageait une ambiance de tout ce qu’il y avait de plus chaleureux. Ca l’agaçait. Non. Ca le rongeait intérieurement. Egoïste, refusant tout bonheur des autres, tant que le sien n’était pas complet. Et là, il était franchement loin d’être complet. Ne supportant plus, Tom se releva péniblement récupérant au passage ses deux béquilles. Béquilles lui faisait toujours repensant à cette soirée. Cette foutue soirée qui l’avait défiguré, et anéanti moralement. Béquilles lui faisant rappeler une autre chose, à cause de qui il les avait.

La fraîcheur du parc ne lui faisait pas oublier tous ses soucis. Un « Avada Kedavra » le ferait sûrement. Et ce ne serait sûrement pas les volontaires pour le lui lancer qui manquerait. Il aurait tant voulu regagner un arbre, au loin, isolé. Mais allez vous aventurer dans la neige avec cet état. Il se contenta de se laisser choir, minablement, sur les marches. Il voulait s’enfoncer dans la neige, de façon à se rendre malade, de façon à passer ses journées cloîtré dans sa salle commune, de façon à rester encore plus seul qu’il ne l’était. Cette solitude, qui pour lui, était signe d’indépendance. Mais cela le pourrissait, littéralement.

Il aurait voulu se venger sur des élèves enfreignant les règles. Montrer cette foutue supériorité, ce foutu petit sourire en coin. La Brigade n’allait pas l’aider non plus dans un sens. Comment limiter un Tom Wildens si tout lui était permis ? Il pouvait tout faire désormais, retirer des points, faire des rapports à Ombrage, se faire dispenser de cours… il n’y avait même plus le plaisir du risque désormais. Il n’y avait plus ce sentiment de se dire qu’il pourrait se faire prendre. Et ce n’était en aucun cas en faisant parti de la Brigade qu’il allait pouvoir évoluer.

Lâchant un hurlement, il retira vivement son écharpe lui paraissant irritante. Il arrivait à se pourrir lui-même. Il tremblait, recroquevillé, il reposa sa tête sur ses genoux, ne cessant de penser à elle. Il imaginait comment aurait été sa vie à Poudlard sans la connaître. Il n’aurait pas progressé autant en sortilèges. Et ce n’était, malheureusement, pas ironique. Il aurait retenu quelque chose des cours d’arithmancie. Ne les oublions pas. C’était sûrement le lieu où les disputes entre les deux adolescents débutaient toujours. Mais qui préférait-on croire ? Qui préférait-on excuser ? Mais qui préférait-on sanctionner ? Qui préférait-on renvoyer ? Et pourquoi ? Elle avait toujours trouvé le moyen que ça soit lui qui lance les engueulades. C’était celle qui avait le plus d’amis pour la soutenir, pour démentir les propos de Tom, pour l’accuser. Un sentiment de jalousie.

Murmurant des choses complètement inaudibles et en s’apitoyant sur son sort, une personne semblait inévitablement se rapprocher. Puis plus rien. Il divaguait, ce ne serait pas nouveau. De toute façon, il avait mieux à faire que de se préoccupait de qui pourrait venir le provoquer, une seconde fois.

Se mettant à entendre des voix, et se trouvant plus que stupide, Tom voulait regagner sa salle commune, et dormir, qu’importe l’heure qu’il pouvait être, il ne… pouvait pas bouger ? Le plus grand bonheur de Tom aurait été que tout ceci demeure un cauchemar. Hélas non. Il ne pouvait pas bouger, et, elle était là. Et là, il vivait son pire cauchemar. Il n’avait rien imaginé du tout, elle se trouvait derrière lui, et lui avait parlé. Et, au passage, elle lui avait lancé un sort. Ceci ne plaisant pas le moins du monde à Tom. Qu’elle l’envoie sur le Saule, et qu’il y reste cette fois, au moins, tout le monde serait tranquille.

Ne l’écoute pas. Tais-toi. Le seul avantage du sort lancé par Morgane, était qu’elle ne pouvait pas le voir trembler. Tom savait très bien de quel Maléfice il venait d’être victime. Seulement, il n’avait pas entièrement fonctionné. Chose qu’il découvrira quand il daignera parler.

Pourquoi était-elle venue ? Pour lui raconter ces histoires ? Cette fille qui parlait, ne ressemblait pas du tout à Morgane. Mais sa voix ne laissait aucun doute. Mais une Morgane sincère. Ca n’existait pas. Et Tom ne voulait pas non plus y croire… il s’était fait embobiner trop de fois, elle lui ferait toujours payer ce qu’il lui avait fait, elle ne baisserait jamais les bras, elle ne raterait aucune occasion de mettre Tom mal à l’aise. Et dans la posture de Tom, c’était l’occasion rêvée. Et elle ne la saisissait pas. Pourquoi ?

Elle balança sa baguette. Quoiqu’il était un peu tard pour ça. Le mal(éfice ù_ù) était fait, et Tom lui en voulait. Mais qu’est-ce qu’elle attendait ? S’excusait-elle, enfin ? Ou il fallait qu’il s’attende à revoir la peste de Frost dix minutes après que Tom soit complètement amadoué ? Ca ne serait pas la première fois après tout, loin de là ! Pourquoi maintenant ?

Mais qu’est-ce qu’elle faisait là ? A lui parler ? Alors qu’elle avait ses amies de Gryffondor – que Tom n’aimait pas particulièrement et c’était sans nul doute réciproque. Qu’est-ce qu’elle faisait debout, à discourir pendant de longues minutes, à perdre son temps. Elle avait sûrement des choses nettement plus intéressantes à faire, mais elle persévérait, pourquoi ? Il venait de lui dire qu’il ne voulait plus jamais la voir. Mais elle revenait. Parce que une Morgane Frost revient toujours.

Déchiré entre les paroles de l’adolescente ne s’arrêtant pas, et entre les pensées incessantes du Serpentard, il ne savait plus rien. Et ça, comme toujours. Il ne savait plus rien quand elle était là. Une fois loin, c’était facile de se dire qu’il ne voulait plus la revoir, qu’elle lui pourrissait la vie. Mais chacun avait sa drogue, une obsession. Marwin, l’alcool. Morgane, la clope. Tom, Morgane.

Pars…

Gorge nouée, voix faible. Ses yeux étaient plus qu’humides. Il avait parlé, certes d’une intensité peu élevé, mais cela suffisait pour que Morgane comprenne, preuve que le Maléfice n’avait pas entièrement fonctionné. Il se doutait qu’elle allait être surprise, mais de toute façon il ne pourrait pas le voir sur son visage. Que faisait Emily ? Yuna ? Eterna ? Tom était persuadé qu’elles auraient tout fait pour empêcher Morgane de retourner lui parler. Tom, lui, qui pouvait lui dire ? Personne. Avery ? Et encore. Tim ? Suite au dernier incident, Tom avait été trop dur, il s’en voulait, Tim devait certainement rester avec Yuna désormais. Et ce n’était sûrement pas Yuna qui allait le convaincre d’aller revoir Tom. Elle avait des personnes sur qui compter, elle. All you need is love.

Il aurait bien voulu se lever pour la retenir. Pour la regarder. Pour s'excuser. Pour l'excuser. Pour regretter. Il voulait se lever et ne cessait toujours pas d'essayer, mais elle l'en avait empêché. Mais LUI ne voulait pas. Mais il ne voulait pas non plus qu'elle parte.

Je pourrais te raconter, l'histoire du garçon qui a accepté de suivre une fille. Ce garçon, qui voulait plaisanter, rattraper le temps perdu avec cette fille. Parler, courir. Et par un tragique accident, lui sauver la vie. Néanmoins, la fille avait tout fait pour qu'il regrette ceci, alors qu'il venait de lui offrir la plus belle preuve d'amour. Mais une nouvelle dispute éclata, au regret du garçon. L'instant d'après il se retrouvait dans le Saule. Seulement, la fille n'avait rien fait pour le sauver, à son tour.

Il avait reprit son calme, tentant de contrôler ses sentiments. En relatant cette histoire, il aurait voulu lui hurler dessus, lui reprocher de tous les moyens possible de l’avoir laissé là, gisant sur le sol, entrain de périr. C’était trop demandé de le conduire à l’infirmerie ? Même s’il ne souvenait de rien après que le Saule s’était déchaîné sur lui, l’infirmier l’avait retrouvé allongé dans le parc. Tandis qu’elle était sûrement dans sa salle commune se réjouissant de son acte comme elle le pouvait, n’ayant aucun remord, ne repensant surtout pas au fait que Tom lui ait sauvé la vie. Non, c’était, encore trop demandé.

Il la détestait. Elle le détestait. Il détestait sa famille. Il détestait tous ces professeurs, et pire pour d’autres. Il détestait ces fichus Serpentards qui se croyaient tout permis. Il détestait tous les élèves de Poudlard. Et eux le détestait aussi. Il n’avait plus rien à perdre de toute manière.

Immobile, non contre son grès, il se tut, ne pensant plus à rien étant donné qu’elles étaient toutes néfastes pour lui.

Aide moi.
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Morgane Frost
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MessageSujet: Re: Unexpected   Unexpected Iconminitime1wn2Ven 31 Aoû - 21:36

Sans doute était-ce la première fois dans sa vie pas si courte que ça, que Morgane se dévoilait autant, puisque la sensation lui était complètement nouvelle. Elle s’écoutait discourir non stop. Combien de temps était-il passé depuis qu’elle avait commencé ? Même Trelawney assise en haut de sa tour des boules quies dans les oreilles vous répondrait sans doute mieux que Morgane. La jeune fille avait perdu toute notion de temps. Elle avait beau être une véritable machine à paroles parfois, notamment en compagnie d’Emily dont les tympans lui faisaient sûrement la gueule depuis des années, la plus part du temps (pour ne pas dire tout le temps), il ne s’agissait que d’un blabla conscient, histoire de donner du peps – ou de se tourner en dérision, c’est selon – à la conversation. Là, en revanche c’était différent. C’avait été totalement spontané, elle enchaînait sans réfléchir, recrachant tout ce qu’elle avait sur le cœur, oui, juste comme ça, les yeux rivés sur un point inexistant quelque part devant elle. Toujours est-il qu’une fois qu’elle eut terminé, elle se sentit étrangement vide. Comme si on l’avait dépouillée de cette aura de mystère qui l’avait toujours entourée et qui faisait d’elle un être que personne ne comprenait vraiment. Cette sensation se rapprochait d’une sorte de vulnérabilité. Oui, elle se sentit vulnérable, exposée, comme si on venait de lui ôter sa meilleure arme. Et le fait que sa baguette ne soit plus à sa portée n’avait rien à voir avec tout ça.

Elle regretta de suite d’en avoir dit autant. Mieux encore, elle regretta d’avoir parlé tout court, regretta de ne pas avoir fait demi-tour quand il était encore temps. La clope lui avait – une fois de plus – attiré des ennuis. Comme d’habitude.

Mais le regrettait-elle vraiment ? N’était-ce pas plutôt de l’auto persuasion ? Ou peut-être appréhendait-elle simplement la réaction qui suivrait ces paroles ? C’est sans doute pour ça qu’elle avait eu recours au maléfice du saucisson, pour éviter d’en subir les conséquences. Elle se dérobait, une fois de plus… mais dans ce cas pourquoi restait-elle ? Pourquoi ne partait elle pas immédiatement, après tout elle avait fini. Attendait-elle tout de même une réaction ?
La vache. Etait-ce toujours aussi difficile d’être honnête avec soi-même ?

« Pars… »

Perdue dans ses élucubrations, Morgane se figea instantanément. Elle se demanda si elle n’avait pas rêvé d’avoir entendu sa voix, à force de penser à lui. Après tout, étant donné son état, rien n’était impossible. Justement si, une chose était impossible, et c’était précisément ceci : entendre Tom Wildens parler. Car elle venait de l’immobiliser au sens strict du terme. Ou avait-elle discouru tellement longtemps que les effets du maléfice s’étaient estompés ? L’idée lui faisait peur.

Partir. Elle y avait pensé dès la première minute. Elle l’aurait d’ailleurs fait – elle avait beau avoir changé, elle n’en restait pas moins Morgane, la fille qui préférait se défiler de ses problèmes plutôt que de les affronter. Mais quelque chose dont elle ignorait la nature (comme à chaque fois qu’elle avait affaire à ses sentiments) l’en avait empêchée, et maintenant il y avait aussi ce « Pars » qui piquait sa curiosité.

Elle se demandait par exemple si le maléfice avait vraiment pris fin, auquel cas de nouvelles questions quant à la réaction à venir de Tom s’immisçaient dans son esprit. Puis pourquoi restait-il toujours figé ? Elle avait envie de s’asseoir face à lui, de plonger son regard dans celui du Serpentard, d’y dénicher des bribes de ses pensées. Le fait de ne pas savoir ce qu’il pensait l’intriguait, l’énervait et surtout, lui faisait peur. Elle ne pouvait pas lui demander « Alors t’en penses quoi ? » comme on le ferait à un ami pour lui demander son avis sur un article de la Gazette. Au mieux, il se foutrait gentiment (ou pas) d’elle. Au pire, il l’ignorerait. Et quelque part au milieu, il y avait toutes ces réactions caractéristiques de l’être humain mais que l’on ne pouvait jamais prévoir avec Tom Wildens. Elle ne pouvait pas simplement le contourner et le regarder dans les yeux, car ça briserait sa parole et lui ôterait toute crédibilité. Car ça prouverait – une fois de plus – qu’elle était faible.

Et puis il parla. Non plus pour lui dire de s’en aller. Au lieu de cela, il rebondit sur ce qu’avait dit Morgane. Le fameux soir où tout avait basculé. La Gryffondor l’écouta sans broncher. A mesure qu’il parlait, elle sentait ses yeux devenir de plus en plus humides, et pas seulement à cause du froid ambiant. Elle aurait aimé par exemple lui dire qu’elle avait eu la présence d’esprit d’appeler l’infirmier, mais s’en abstint juste à temps. A côté de ce qu’elle AURAIT DU faire ce soir-là, les choses qu’elle avait effectivement FAITES paraissaient moins que rien. Et ces quelques paroles avaient suffi à enfoncer le couteau dans la plaie. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Morgane Frost se sentait coupable. Entièrement coupable.

Elle sentait ses jambes se dérober sous elle. Elle se laisserait bien tomber sur les marches, qu’importe la quantité de neige qui s’y était déposée. Mais elle se retenait. Elle devait garder ces quelques miettes de stoicisme qui lui restaient. Elle devait (se) prouver qu’elle était forte. Une autre de ses obsessions. Ne pas montrer le moindre signe de faiblesse. Se cacher derrière un bouclier d’hypocrisie. S’auto persuader que c’était pour son bien. Et s’auto mentir.

Il faut croire que la dispute était leur mot d’ordre. La base de leur relation. La fille le croyait, en tout cas.

Pause.

Jusqu’à récemment.
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Tom Wildens
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MessageSujet: Re: Unexpected   Unexpected Iconminitime1wn2Mer 31 Oct - 20:00


Elle restait. Elle, Morgane ! Morgane restait avec Tom. Avouons-le, le Serpentard avait longtemps espéré un moment tel que celui-ci. C’est vrai après tout. Les deux parlaient calmement – ou se reprochaient certaines choses indirectement, mais sans élever la voix. Notez le « sans élever la voix » car une discussion où aucun des deux ne criait s’était faîte rare – voire inexistante. Et puis, le Serpentard n’avait pas encore eu recours à la magie, lui. Bon, certes, la Gryffondor si, mais l’effet demeurait inoffensif, plutôt gênant à vrai dire. Tandis que si, Tom, lui, se servait de la magie ce ne serait sûrement pas pour faire apparaître un bouquet de fleur, ou la faire taire, loin de là. Premièrement, pour la faire taire, il en avait eu bien des meilleures comme solution, toutes aussi douloureuses les unes que les autres – sur le plan moral comme sur le plan physique. Et deuxièmement, quand Tom utilisait sa baguette contre la Gryffondor, ce n’était jamais, très… « Amical » disons cela comme ça.

Et même, elle restait et alors ? Elle l’avait bien immobilisé non ? Elle lui avait bien fait regretter de lui avoir sauvé la vie ? Oui, c’est fou. Il ne s’en remettrait quasiment jamais. Le pire dans tout cela, c’est qu’il lui avait fait un minimum confiance, ne serait-ce que pour la première fois, en sept ans ! A-t-il déjà vraiment fait confiance à quelqu’un dans sa vie Poudlardienne ? Et quand Tom avait décidé de changer, de changer beaucoup de choses, en commençant par son caractère. Quand il avait décidé ça, il avait tout autant changé d’opinion sur Morgane, lui faire confiance pourquoi pas ? Mais avec le recul, lui, il se disait qu’il lui avait fait confiance, qu’elle s’en était rendu compte et qu’elle en avait profité. Voilà tout. Et avec ça, comment voulez-vous réellement qu’il s’améliore ? Quand vous lui faîtes regretter ces actes ? Actes pour lui semblant importants pour un réel progrès.

Soyons francs, au moment même où il pensait ça, peu lui importait si elle restait ou pas. Cet espoir de réconciliation s’était envolé. Non, ne disons pas réconciliation, disons plutôt, cette « manie-de-te-rabaisser-et-de-te-faire-mal-tout-le-temps-tant-que-je-pourrais ». Sur le plan physique, Morgane devait sans aucun doute être la plus touchée sur ces sept années, mais sur le plan moral, c’était sûrement Tom. Et ce Serpentard pouvait paraître certainement impassible, mais était aussi une grande gueule. Et quand vous côtoyez une jeune fille pendant toute votre scolarité, et que vous ne savez jamais sur quoi tomber, que vous preniez de temps à autre du plaisir à la rencontrer, et que cette fille vous fait toujours autant de mal intérieurement, que voulez-vous dire ? Que voulez-vous faire ?


Il faut croire que la dispute était leur mot d’ordre. La base de leur relation. La fille le croyait, en tout cas.

Le garçon, lui, n’en pensait plus rien depuis un petit bout de temps. Voyez, ça, encore ça le dérangeait. Ils ne pensaient jamais la même chose. L’incompréhension, le manque d’écoute, ça c’était leur mot d’ordre par exemple. Mais, contredisez un peu Morgane pour voir, qu’on rigole.

Jusqu’à récemment.

Dans ce cas…
Complication – ça aussi pouvait être leur mot d’ordre. Les deux personnes versatiles, qui gelaient de froid à rester en hiver dehors, semblaient confuses. Du moins, pour Tom, c’était sûr. Cette fille avec qui il aimait être – quand tout finissait bien pour lui, et bien cette fille, là, le blasait. Encore, qu’on ne sache pas ce qu’on veut pendant quelques mois, mais là entre quelques mois et sept ans la marge est grande. Et puis, qu’ils se tuent ou pas une dernière année, qu’est-ce que ça change ? Les nerfs de Tom ne sont plus aussi forts qu’avant a priori. Mais pourquoi ? L’envoyer paître, c’était simple – et plaisant ! Lui lancer des sorts à gogo ? L’insulter pour se venger ? Pour se venger de tout le mal qu’elle pouvait lui procurer ? Oui.

Well, you are the one, the one that lies close to me. Whisper's "Hello, I miss you quite terribly". I fell in love, in love with you suddenly.
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Morgane Frost
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MessageSujet: Re: Unexpected   Unexpected Iconminitime1wn2Lun 5 Nov - 4:32

Morgane attendait toujours sa réaction. Elle l’attendait désespérément, petite naïve. Debout le regard transparent, dans un froid qu’elle ne sentait même pas tant ses neurones surexcités tourbillonnaient dans son cerveau. Qu’est-ce qu’on se sent stupide dans ce genre de situation, quand même. Impuissante, parce qu’elle avait enfin ôté toute couverture et que son petit jeu était terminé. Impuissante, parce que désormais le tournant de leur relation ne dépendait plus d’elle. Trop impuissante pour tourner le dos et partir, apparemment. Même si elle sentait que tout était fini, qu’il ne dirait plus rien.

Mais devant trop de stress, il vient toujours un moment où l’on craque. Comme une valise tellement pleine à craquer (c’est le cas de le dire) qu’un des deux points de fermeture craque justement, et que la valise s’ouvre à moitié en plein aéroport. Ou encore un verre de champagne que l’on serre excessivement fort qui n’en peut plus et se brise, aspergeant les alentours du délicieux liquide à bulles. De même pour Morgane, qui n’était ni une valise, ni un verre de champagne, mais qui, même ankylosée comme elle était, était tout de même dotée de cette fabuleuse capacité de craquer. Car sans ça, combien de temps serait-elle restée là à se balancer d’un pied à l’autre ? Trelawney seule le sait (et encore).

Voilà, c’était précisément ça qu’elle craignait ! Précisément la raison pour laquelle elle dissimulait tout avec Tom : de ses pensées immédiates à ses sentiments les plus profonds. C’est précisément pour cela qu’elle ne voulait rien avouer, rien s’avouer. Précisément pour cela qu’elle ignorait toute cette partie d’elle-même qui la taraudait depuis belle lurette mais qu’elle avait toujours mis un point d’honneur à laisser en plan. Elle avait peur. Peur des conséquences. Peur de la réaction de l’autre. C’est vrai que c’était tellement plus pratique de se cacher sous une carapace, de ne se soucier de rien et de ne penser à rien. C’était, oui. Car désormais ce n’était plus le cas. Elle commençait à en avoir sérieusement ras le choixpeau d’attendre qu’il dise quelque chose, sérieusement marre de ne pas savoir ce qu’il avait en tête, elle était franchement en colère contre lui (et surtout contre elle-même) de la laisser ainsi mariner !

Rapide regard en biais vers la cigarette maintenant éteinte qui gisait dans la neige. Marre d’être accro, mais en même temps hâte d’en rallumer une. De toute façon il ne la voyait pas. De toute façon Emily n’était pas là, et puis elle devait être tellement dépassée par les événements de la Grande Salle que Morgane et son addiction étaient le cadet de ses soucis. Sortant un paquet de Davidoff Harryjuana Grindoises* de sa poche, elle fit mine d’en extirper une, mais à peine ses doigts touchèrent-ils la cigarette qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait pas de quoi l’allumer, sa baguette étant à quelques deux trois mètres d’elle. Devant Tom. Autant de raisons pour la décourager de prendre cette foutue clope ? Ou au contraire, autant de raisons pour la motiver à y aller ?

Comme vous l’aurez deviné (question de bon sens), Morgane opta pour la seconde interprétation. Mais comme vous ne l’aurez pas deviné (ben oui quoi, vous ne vous appelez pas madame Irma), ce n’est pas uniquement l’envie irrépressible de coller cette maudite clope entre ses lèvres qui la poussait à aller récupérer sa baguette. Il y avait aussi autre chose. Et cette autre chose s’appelait Tom. Crachant sur la promesse faite il y avait quelques minutes de cela, elle descendit les marches en faisant tourbillonner les pans de sa cape, et ramassa sa baguette sans adresser un regard au Serpentard. Ce n’est qu’en se redressant lentement, tournoyant sa baguette entre ses doigts plus blancs qu’un Danone nature, qu’elle daigna enfin (ou plutôt trouva le courage de) poser ses yeux sur Tom, hésitant à lever le maléfice du saucisson (de toute façon à moitié raté). Après tout, elle était sans doute la mieux placée pour savoir à quel point ce genre de situation était perturbante. S’il n’avait plus envie de s’attarder ici, il avait le droit d’avoir la liberté de partir. Mais, au moment même où elle se rappelait la formule annulant les effets du sortilège, l’expression que portait Tom vint la frapper de manière plus brutale que le poignard de Bellatrix Lestrange en plein cœur. Dure, froide, impassible… Mouvement de recul.

Points de suspension…

Honnêtement Morgane, tu t’attendais à quoi ? Un sourire ? Une larme peut-être ?
Ouais. Et c’est ça le pire.
Naïve va.

Naïve. Le mot la percuta de plein fouet, comme autrefois le mot « faible » l’aurait fait. Des sentiments si virulents se levèrent en elle, recouvrant complètement l’hésitation et la déception dont elle était le champ de bataille quelques instants plus tôt. Non, elle n’était pas naïve. Le jour où Morgane Frost sera naïve, Harry Potter n’existera pas (le premier qui me dit que HP n’existe pas, je lui fais bouffer le paquet de Grindoises).

Toute trace d’hésitation si mince soit elle la quitta instantanément. Levant sa baguette, elle alluma d’un coup sec la cigarette coincée entre ses doigts, la porta à sa bouche en soufflant sur ses doigts pour les ranimer un peu, puis tira une grande taffe. Putain que ça faisait du bien. Elle sentit une vague de chaud parcourir son corps, sentit sa tête tourner légèrement, s’abîmer dans un profond n’importe quoi. Cela n’avait rien à voir avec le vide libérateur qu’on ressent lorsqu’on descend une bouteille de Firewhisky. Elle était consciente de tout, mais plus rien ne semblait avoir d’importance à ses yeux caramel. Le je m’en foutisme qu’elle avait depuis peu oublié lui revenait d’un coup, tous ses soucis étaient au second plan, maintenant. Même l’aveu qu’elle venait de lui faire – qui était quand même à ses yeux le plus grand fléau de son existence il y avait deux minutes à peine – semblait avoir perdu en intensité. Tirant une seconde taffe, elle s’approcha de Tom et, ne le quittant pas des yeux, s’assit par terre de façon à lui faire face et l’obliger ainsi à la regarder et, une fois ceci fait, lui souffla lentement au visage, laissant ressortir la fumée. Puis sans crier gare, ses lèvres s’étirèrent en un sourire. Pas le genre de sourire que l’on connaissait à Morgane, celui-ci n’avait rien d’ironique, pas la moindre once de moquerie. Il était spontané. Enygmatique.

« T’en veux une ? » proposa-t-elle moins par politesse que par nécessité de trouver une entrée en matière. Entrée en matière non dénuée d’une touche de sarcasme, il fallait bien l’avouer.

« Non, bien sûr que non » répondit-elle à sa propre question sans lui laisser le temps que de ne serait ce qu’ouvrir la bouche. « Tu es au-dessus de ça. »

Elle marqua une pause, pause pendant laquelle elle refit le geste devenu automatique depuis le temps de porter la Grinoise à sa bouche. Elle la consumait avec l’avidité d’une personne sensiblement en manque, à tel point qu’il n’en restait déjà plus qu’un tiers.

« Tu vois, Tom… ça… » elle désigna la cigarette d’un mouvement de tête « c’est ce que je n’ai jamais réussi à obtenir avec toi mais que j’avais terriblement envie que tu me donnes. Pas le bonheur non, je suis assez lucide pour ne pas y croire. Je parle de la joie d’exister, de la sensation que rien n’est important, que les problèmes n’existent plus tant que ce plaisir dure. C’est ça que la clope me procure, c’est ce manque-là qu’elle comble… je me sens vivante. Avec toi, en revanche, ça a toujours été le contraire. »

Une taffe de plus. On ne les comptait plus, à force.

« Tu m’as toujours sapé mon énergie. Je ne dis pas que c’est ta faute, que c’est volontaire » s’empressa-t-elle de rajouter, car il avait tendance à rebondir sur ce genre de choses et elle ne voulait pas lui laisser l’occasion d’en placer une. « Du moins j’ose espérer que non. L’exemple le plus en date est l’épisode du saule cogneur, j’imagine. Il t’avait bien amoché cet arbre... Je n’ai jamais voulu ça, si tu veux savoir. Je me souviens de tout ce sang que j’avais sur les mains, c’était horrible. J’avais l’impression d’être une meurtrière. C’est franchement pas le genre de sensation que je souhaiterais, pas même à cette pétasse de Blackheart quoique je suis sûre que ça ne lui fera ni chaud ni froid… Et puis les Sombrals… une idée à deux noises… je devais être complètement à côté de la plaque pour m’éterniser près de la forêt en puant le sang… »

Le regard de Morgane s’était fait vitreux alors qu’elle se remémorait la scène. Les souvenirs défilaient à toute vitesse dans son esprit, des images vives, furtives… Elle n’entendait même plus ce qu’elle disait et aucun doute quant au fait que Tom devait déjà être à des années lumières de son baratin, sans doute perdu dans ses pensées à lui depuis le début. Mais Morgane n’en avait rien à faire, du moins ne sembla-t-elle pas le remarquer. Reprenant ses esprits, elle eut un rire amer et secoua la tête en levant les yeux au ciel.

« Tss… qu’est-ce que j’étais conne. Durant toutes ces années, je pourchassais quelque chose qui n’existait pas. Niaise, je croyais sincèrement qu’il y avait un truc entre nous, un espoir si mince soit il de quelques miettes de bonheur partagé… pourquoi penses tu que je ne t’ai jamais laissé tranquille ? J’étais assez stupide pour croire que l’amour était quelque chose de beau, de bon, de bien. En réalité, c’est une source de problèmes, éternel lieu de souffrances… Ce n’est que quand tu n’étais pas là que je réalisais que je te voulais terriblement. Quand nos regards se croisaient à nouveau, en revanche, je n’avais qu’une envie, c’était de te contrarier, te blesser parfois. Je crois que j’avais peur de sombrer dans la niaiserie… »

Elle s’arrêta, pensive, le temps de reprendre une deuxième clope.

« Je crois que je suis passée à côté de pas mal de choses, étant donné que la Terre entière voit dans l’amour la plus magnifique des raisons d’être... Moi, je n’y vois qu’un enchaînement de problèmes, l’interminable attente, la souffrance, le fait de se perdre dans les méandres de son esprit, ne plus savoir où on en est… Si vraiment, c’est ça l’amour, alors j’en veux plus. »

« Le problème, c’est que je suis coincée. » reprit-elle sur le ton de la conversation. Elle laissa échapper un nuage de fumée et le regarda se dissiper avant de reprendre. « Je n’arriverai jamais à te chasser de mon esprit, la plaie est trop profonde. Tu m’as littéralement détruite, Tom Wildens. »

« Je crois que je ne suis pas faite pour ce genre de choses. » conclut-elle en regardant les veines bleues qui ressortaient avec le froid sur le dos de sa main. Elle n’avait vraiment pas l’air de quelqu’un qui venait de faire un long monologue philosophique et pour le moins déprimant sur le sentiment le plus inexplicable que l’humanité ait jamais connu. Relevant son regard vers Tom, elle reprit, sans trop réaliser ce qu’elle disait.

« T’es sûr que tu ne veux pas une clope ? C’est pas si mauvais, tu sais… »


(* copyrighté)
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Tom Wildens
Elève de Serpentard en 7ème année, Préfet, BI.
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MessageSujet: Re: Unexpected   Unexpected Iconminitime1wn2Mar 6 Nov - 1:45

Evoquez donc que Morgane pouvait être naïve, mais dans ce cas, qu’en serait-il pour Tom ? Ce dont vous ne savez pas, c’était que Morgane en était devenue sa drogue personnelle. Etait-ce vraiment flatteur de l’assimiler à de la drogue, allez savoir, après tout il ne pouvait plus se passer de Morgane et l’appréciait…énormément. Ce n’était plus une fille de Gryffondor, c’était la fille. La fille en qui il avait toujours ne serait-ce gardé une once d’espoir, et, avec qui il comptait passer de jours heureux. Les derniers dires de Morgane avaient fait connaître à Tom le bonheur idéal, pour une fois dans sa vie. Ce sentiment avait osé lui faire penser que toutes ces altercations perpétuelles s’avéraient vaincues pour, définitivement, laisser triompher rires et bonne humeur. Le destin de Tom ne désirait incontestablement pas que son héros vive de quelconques instants de pur bonheur – et même épisodiquement.

En outre le silence glacial qui opposait les deux adolescents, Tom, lui n’éprouvait aucune inquiétude. Pour lui, l’histoire Torgane s’arrangeait. Ce silence en question, certes devenant pesant, n’était pas considéré comme nuisible pour leur relation. Comme instants néfastes, il avait vécu pire, ou provoqué pire plutôt. Même s’il était l’auteur de désastres considérables contre Morgane, il était perpétuellement parvenu à s’en sortir et cela finissait par s’arranger, plus ou moins. Ainsi, pourquoi Diable cette fois non ? L’adolescent, se considérant encore chanceux, ne s’attendait pas à une réaction, aussi cruelle soit-elle, de la personne qu’il détestait pour lui avoir fait connaître l’amour.

Justement, cette dernière daigna s’avancer. L’interprétation de Tom s’avérait tout à fait différente à la réalité. Une des promesses énoncées précédemment, parmi ce flot de paroles que Tom se répétait inlassablement en tête, venait d’être rompue. Et, le pire dans tout ça (allez trouver le pire dans une histoire pareille), c’est qu’il le prit positivement. De ce fait, exposons, le même fait, vu par trois personnes différentes (et qui plus sont deux personnes littéralement opposées et un narrateur pas totalement objectif).

Commençons par Tom (pour choquer en finissant par l’autre). Elle lui avait juré qu’il ne la verrait plus, alors qu’elle se présentait en ce moment devant lui. Certes, elle ne lui accorda aucun regard et récupéra avant toutes choses sa baguette. Ce fait passa au dessus de Tom et il préféra de pas le prendre en compte. La période durant laquelle Morgane lui tournait le dos commença, enfin, à tourmenter Tom. Ses sourcils demeureraient froncés si elle aurait eu la volonté d’annuler le maléfice, son regard était vidé de toute expression positive, un autre sentiment venait de se déclencher, un sentiment bien trop connu pour ce garçon, appelé plus communément le doute. Tandis qu’il était perdu dans ses élucubrations, il ne fit encore moins attention à la cigarette. Lui-même essayait de chasser toutes ces pensées néfastes, elle n’avait pas le droit de lui faire perdre tout espoir. Sept ans qu’il espérait, elle ne pouvait pas l’anéantir en quelques minutes.

Ensuite, vient le point de vue du narrateur. Contrairement à ce que pensait Tom, le fait qu’elle rompe cette promesse ne lui semblait nullement prometteur. Se méfiant depuis toujours de cette fille, qui manipulait avec perfection Tom, il ne pouvait pas s’attendre à quelque chose de positif pour Tom. Premièrement, notons qu’elle s’était avancée sans prendre la peine d’accorder un quelconque regard à l’être qu’elle venait de rendre heureux (a priori inconsciemment). Ce premier point déplût beaucoup. Deuxièmement, la demoiselle préféra s’occuper d’une cigarette au lieu de porter une infime attention sur l’être qu’elle venait de rendre perdu (volontairement ?). Ce deuxième fait était cruel et totalement contradictoire à ce qu’elle avait pu lui dire. Le narrateur est gentil, il ne suppose pas (encore) que tout ceci pouvait être de pures conneries. Favoriser de se tuer (en sélectionnant la cigarette) au lieu d’un éventuel amour (était-ce utile de désigner Tom ?) était… incompréhensible.

Finissons alors avec Morgane. Demeurant calme, elle ne montrait point l’envie de causer du mal au Serpentard, après qui sait, avec cette personne mystérieuse (qui en plus s’appelle Morgane) on pouvait s’attendre à toutes sortes de pensées. Eventuellement, il serait possible de relater ce que Tom pouvait penser des sentiments de Morgane à ce moment là (ou même ce que le narrateur pouvait imaginer). Mais ceci serait trop long et trop complexe. Parmi le répertoire des questions existentielles qu’on pouvait se poser, il y avait en première page ; Faisait-elle exprès de le faire souffrir ? Tout le monde pourrait apporter à Tom un avis différent, des explications différentes… mais il ne voulait rien en savoir, il voulait qu’elle le lui dise, l’avis des autres, il s’en fichait éperdument à présent. De ce fait vous seriez capable de me dire qu’il désirait croire Morgane plus que tout ? Alors je vous répondrai, que oui, l’amour rend naïf.

Dépossédé de toute émotion, son regard parcouru la silhouette de Morgane, qui se contentait d’approcher. Sa faible leur d’espoir cessa de s’atténuer, la preuve, elle venait de s’asseoir face à lui (qu’il soit naïf, il en payera de lourdes conséquences). La fumée grisâtre se dégagea de la bouche de Morgane pour rejoindre le visage de Tom, cet acte, fut considéré comme volontaire, et il n’avait pas particulièrement apprécié. Néanmoins, c’était normal pour Tom, c’était Morgane, il n’allait pas la contredire, et puis laissez-le penser que c’était une preuve d’affectivité. Tant qu’il le peut encore. Gêné de ce grand sourire que lui offrait sa camarade, il aurait tout de même bien voulu le partager. Mais rappelons-le, elle l’avait immobilisé, ce qu’elle nous laissait sous-entendre était simple, elle ne voulait pas qu’il soit heureux. Mieux, elle ne voulait pas le rendre heureux.

Toute fois, même s’il aurait été dans la capacité de lui sourire, la proposition que venait de lui faire la Gryffondor le lui aurait tout de suite fait ôter. Vu l’incapacité qu’il aurait eu à prendre la cigarette (encore faudrait-il qu’il ait eu le temps de répondre et l’envie de fumer), vu qu’il était immobile, il prit cela comme de la pure provocation. N’allez pas croire qu’il prenait tout mal, qu’il insinuait tout à la Tom, car là, elle lui faisait peur. D’autant plus qu’elle savait pertinemment qu’il n’aimait pas la voir fumer. Il voyait sa Morgane se tuer à petit feu, et elle avait exprès qu’il soit incapable d’empêcher ça. Ne me dîtes pas que ce n’est pas provocateur.

En dépit des reproches qu’elle lui faisait, il ne voulait pas cesser d’espérer. Les yeux plus qu’humidifiés en un temps record, il continuait d’espérer. Le maléfice n’était plus du tout le seul facteur à la paralysie de Tom. Il y avait, bien entendu, le vent glacial qui tentait de l’achever alors que tous les muscles de son corps se trouvaient inertes, mais il y avait surtout les paroles déchirantes que lui faisait part Morgane.

Lâche…oui, exactement, elle n’était pas naïve, mais lâche. Trouvez-vous un autre terme à une fille qui monopolisait la parole alors qu’elle l’avait empêché de tout mouvement et de lui répondre, qui lui souriait alors qu’une larme tentait de s’échapper de ses yeux qui, eux, cherchaient à tout prix un sentiment réconfortant chez la Gryffondor. Une lâche chez Gryffondor, on aura tout vu. Mais c’est cette lâche qu’il voulait, cette fille, et pas une autre. Oser la comparer à cette saloperie de cigarette, alors qu’elle venait de lui dire qu’elle était « Morgane de lui ». A croire qu’ils n’en avaient pas la même définition. Involontairement ou pas, désormais ce n’était plus le principal, elle l’anéantissait, et il la détestait de lui faire ça. Il la détestait de l’avoir fait changé, car des années auparavant, il serait resté impassible, peut-être qu’intérieurement il aurait été touché, mais il n’en aurait rien laissé paraître. Là, on pouvait comparer au nombre de taffes de Morgane les larmes ruisselant sur le visage vidé de toute émotion de Tom. Il avait changé pour elle. Tout ce qu’il avait pu améliorer, changé, pour elle, il l’avait fait, cependant, elle avait toujours trouvé le moyen de le lui faire regretter. Tellement insensé que cela puisse paraître, mais une pointe d’admiration venait de se dévoiler.

Aurait-elle gardé toute cette rancœur qu’elle éprouvait pour Tom depuis des années ? Etant donné qu’il n’avait rien dit depuis de longues minutes, et qu’il ne l’avait nullement critiqué, ou toutes les autres abominables choses qu’il avait pu lui faire, ça ne datait pas d’aujourd’hui. Même si toutes les choses que Morgane avait pu lui dire n’avaient jamais eu l’air d’avoir touché Tom, c’en était le cas, il n’aurait été jamais de lui avouer une telle chose. Comme il n’aurait jamais été capable de lui avouer qu’elle était la plus belle rencontre qu’il avait pu faire à Poudlard, qu’elle était indispensable pour lui, qu’elle lui avait permis de changer son comportement – autrefois exécrable. Si, toute fois, le fait de lui dire ceci aurait pu changer les choses de façon positive (en même temps il ne voyait pas plus négatif), prêtez-lui le retourneur de temps d’Hermione.

Je croyais sincèrement qu’il y avait un truc entre nous, un espoir si mince soit il de quelques miettes de bonheur partagé… pourquoi penses-tu que je ne t’ai jamais laissé tranquille ? … Ce n’est que quand tu n’étais pas là que je réalisais que je te voulais terriblement.

Le point sensible fut touché. A l’origine, pour blesser Tom moralement il ne fallait pas y aller par quatre chemins, aborder le sujet de Morgane. La différence, c’est quand Morgane venait de lui dire cela, il n’était plus simplement blessé, mais anéanti. Ses lèvres gelées, et paralysées par le maléfice, parvenaient à trembler. Pourquoi, au lieu de jouer au con ne s’était-il pas préoccupé davantage de ce qu’elle pouvait ressentir ? Non, il fallait évidemment, qu’il pense à sa gueule et uniquement. Le fait de culpabiliser n’était peut-être pas le meilleur moyen. Seulement, il cherchait désespérément le moyen de se rassurer. La seule personne pouvant le calmer était celle le faisant souffrir.

Si vraiment, c’est ça l’amour, alors j’en veux plus. … Je n’arriverai jamais à te chasser de mon esprit, la plaie est trop profonde. Tu m’as littéralement détruite, Tom Wildens.

Respiration douloureuse. Vous ne pouvez pas vous imaginez à quel point c’est terrible de se rendre compte qu’il était presque parvenu à son bonheur, à avoir ce qu’il avait tant attendu, et qu’il venait de tout perdre. Se rendre compte qu’il l’avait détruite (sincèrement involontairement), alors qu’il aurait tant voulu le contraire… Le fait était, qu’en plus que Tom tenait follement à elle, qu’elle insistait que Tom était important pour elle, qu’elle penserait toujours à lui, et ceci de manière négative, alors qu’elle lui avait fait également, qu’avant, ceci était positif.

Première était la fois où il se sentait aussi…vide. Aucune question ne lui traversait l’esprit dans le but de le tourmenter davantage. Le maléfice s’étant légèrement estompé en plus d’avoir échoué à la base, permit à quelques mèches de retomber sur le visage de Tom, le vent s’étant affaibli. Quiconque connaissant un minimum Tom, l’avait déjà vu repousser ses cheveux maintes fois ne supportant pas ressentir quelques mèches rebelles sur son front. Aucun doute la dessus, Morgane devait l’avoir remarqué plus d’une fois. Etant donné ce qu’elle venait de lui dire, et vu que Tom semblait compter misérablement pour elle, elle ne devait pas assurément avoir remarqué ce détail.

Qu’importe…elle venait de lui briser tout espoir, chose tellement rare chez Tom.

Une seconde tentative de fumer lui fut proposée, et cette fois il avait le temps de répondre. Croyait-elle sincèrement qu’il allait lui prendre ? Comme elle l’avait si bien dit, il était bien au dessus de tout ça. Il était…car ce sentiment d’assurance était procuré par Morgane. En le lâchant, il (re ?)devenait plus grand-chose. Mais il ne voulait nullement s’abaisser à ça. Après avoir vu dans quel état mettait Morgane à cause de la cigarette, il refusait volontiers. Elle pouvait mettre sa vie en l’air, Tom l’en avait dissuadé en vain, mais lui il tenait un minimum à sa vie. Il tenait…à vrai dire sa vie tournait principalement autour de Morgane, il ne voulait plus refuser de se l’admettre. En la perdant, définitivement, il se rendit compte de tant de choses.

Depuis ses dernières paroles, Tom ne tentait même plus de parcourir Morgane du regard, de toute façon, il ne pouvait plus distinguer les principaux traits de son visage, voyant affreusement flou. Elle s’était tue, mais le garçon ne put retenir d’autres larmes. Certaines finirent en un bruit sourd dans la neige, d’autres ruisselèrent jusque dans le cou de Tom, très désagréablement, dont il ne se rendit même pas compte.

Sa main droite se dirigea, hésitante, vers la cigarette tendue en sa direction. Tremblante, elle s’approcha de sa bouche munie de la cigarette.

Une taffe.

Juste pour faire comme elle, juste pour l’idolâtrer une dernière fois…juste parce qu’elle lui avait tendue. Prenant, enfin, conscience qu’elle le rendait influençable, il ôta la cigarette de ses lèvres et reposa son regard sur Morgane, cette fille qui veut le nuire. Il n’aurait jamais du accepter cette cigarette, ceci prouvait encore que Tom ne dépendait que de Morgane. Ce n’était pas la première fois qu’il exposait malencontreusement cette dépendance. Cette faille n’avait absolument pas du échapper à Morgane, qui s’en servait admirablement bien.

Parcourant l’intérieur de sa veste avec sa main gauche, tandis que l’autre main tenait toujours la cigarette, il en sorti une photo. Sans que Morgane ne puisse voir de quelle photo il s’agissait, Tom approcha la cigarette de cette dernière. Une larme tomba sur la neige en même temps que le mégot et la photo. La photo, désormais trouée, dévoila une tâche noirâtre. Néanmoins, il était tout à fait possible de discerner de quelle photo il s’agissait.
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Tom Wildens
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MessageSujet: Re: Unexpected   Unexpected Iconminitime1wn2Mar 6 Nov - 1:45

Remontons cinq années plus tôt, pour apprendre d’où pouvait-elle bien provenir, même si Morgane le savait très bien. Encore une fois, ces deux élèves s’étaient disputés, un jour de décembre. D’ailleurs ce fût bien le seul jour, cette année là, que Tom sorti lors de l’hiver. Au beau milieu de cette dispute, une photo, cette même photo, avait glissé de la poche de Tom. Morgane en eut prit la connaissance pour la première fois, ignorant que Tom maintenait une photo d’elle sur lui – et c’en avait toujours été le cas jusqu’aujourd’hui. L’instant suivant, elle s’était, littéralement, jetée dans ses bras. Précisons que Tom était heureux. Seulement, après avoir avoué qu’il l’aimait (à la Tom pas à la Morgane (les « tu ne m’attires pas du tout » ça ira)), elle l’avait agressé et était partie. N’ayant jamais cherché à comprendre Tom s’était toujours dit que c’était Morgane, simplement… sauf que maintenant, il venait à se dire qu’elle avait peur d’affronter la vérité en face. Elle aimait Tom. (comme si c’était une tare…quoique).

Reniant tous ses souvenirs, il tenta de parler, avec sa voix bredouillante voulant malgré tout montrer une certaine assurance.

J’espère qu’elle me remplacera bien… déclara t-il en maintenant son regard fixé sur son visage. C’était sûrement la dernière fois qu’il pourrait l’admirer sans indiscrétion. Son regard, dans lequel il avait pu déchiffrer tant de choses autrefois. Ses lèvres, effleurées plus d’une fois. Son visage, déjà caressé par les mains de Tom. Profitant de cet ultime instant qu’il passerait ensemble, Tom préféra ne rien ajouter de plus, ce n’était pas qu’il acceptait, mais il ne voulait plus faire d’efforts. Il ne respectait pas son choix, certes, mais ceci resterait ainsi.

Demain serait un autre jour, mais cette fille là, il ne risquait pas de l’oublier, pour tout ce qu’elle avait pu lui faire connaître, pour tout ce qu’il avait vécu avec elle, pour ce qu’elle est. Il regrettait amèrement de ne pas pouvoir lui dire qu’elle lui manquerait, qu’il regretterait toujours ce qu’il avait pu lui faire subir, qu’il aurait été prêt à tout pour elle, et qu’il l’aime.

Il venait également de détruire le dernier souvenir qu’il aurait pu avoir d’elle, à cause de la cigarette. Au moins, cette fille l’aura dissuadé de fumer, même s’il aurait voulu que lui, il la dissuade… Plus aucun souvenir matériel, mais trop de souvenirs passés. Il voulait tant l’enlacer une dernière fois, entourer son cou de ses bras, sentir une dernière fois son parfum, lui dire qu’il ne voulait pas qu’elle le quitte, être heureux ne serait-ce qu’une fois…

Son regard replongé dans celui de Morgane, ne cherchait nullement à lui mettre une quelconque pression, un sentiment pouvant la mettre mal à l’aise… il tentait d’avoir des réponses, de comprendre, seulement, c’était trop tard. Réagir préalablement aurait été l’idéal, et encore…
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Morgane Frost
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MessageSujet: Re: Unexpected   Unexpected Iconminitime1wn2Mer 7 Nov - 2:32

Morgane ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il accepte la clope qu’elle lui tendait sans en être tout à fait consciente. En fait, pour ne rien vous cacher, elle n’avait pas même imaginé que ce geste aurait autant de répercussions sur la suite. S’apprêtant à remettre la cigarette entre ses lèvres, elle eut un véritable haut-le-corps lorsque celle-ci quitta soudain ses doigts, emportée par la main de Tom. Une taffe. Juste une taffe. Puis sa main plongea dans une poche de sa veste. Morgane l’observait, sans y comprendre grand-chose. Elle avait fini par laisser tomber d’essayer de le comprendre. Imperceptible, il l’avait toujours été. Et apparemment, il tenait à le rester. Alors, elle l’observait en silence.

Une photo. Il venait de sortir une photo. Non, il ne venait pas de sortir une photo. C’était LA photo. La photo qui eut immédiatement l’effet d’un retourneur de temps, emportant Morgane cinq ans en arrière. Et, alors qu’il plantait le mégot dans la face d’une fille souriante et sûre d’elle, la vraie Morgane était déjà loin, emportée par la vague de souvenirs qui avait soudain refait surface…

Tu sais affreusement mal mentir tu sais ?!

Non, elle ne le savait pas. Et personnellement, elle trouvait qu’elle se débrouillait plutôt pas mal dans ce domaine. Cinq années entières passées à mentir, à lui mentir, à se mentir. A refuser de voir la réalité en face, à tout dissimuler, à souffrir en donnant l’impression d’être heureuse. Non, à l’époque, elle n’avait pas l’impression de souffrir. Il y avait juste cet étrange sentiment de vide, sentiment qu’au départ elle n’arrivait pas à expliquer. Si seulement elle avait été un peu plus lucide, si seulement elle avait eu un soupçon de bon sens, tout aurait pu être différent. Tout aurait pu être moins lourd. Ils n’en seraient peut-être pas là à se pourrir mutuellement. Qui sait, elle aurait peut-être même fini par croire au bonheur. A l’époque, elle n’était qu’une gamine insouciante, elle aurait pu tourner de mille façons différentes. Pourquoi, pourquoi cet amour avait-il été si destructeur ?!

Morgane …

La première fois qu’il avait prononcé son prénom. Elle s’en rappelait encore aujourd’hui. Elle entendait encore sa voix mal assurée, teintée d’un espoir de réconciliation, un espoir de quelque chose de plus profond que ces joutes superficielles. Et qu’avait-elle fait, elle ? Elle ne voulait pas s’en souvenir tellement sa réaction la dégoûtait. Elle n’avait rien compris. C’est elle qui ne comprenait rien, pas Tom, en fin de compte. A tous les coups, elle lui avait foutu un vent comme elle aimait tant le faire… Quelle conne.

J’en ai marre que tu me prennes pour un imbécile de première ! J’en ai marre … J’en ai marre Morgane …

Il en avait marre. Il en avait toujours marre. Marre de tout ce cirque, marre de Morgane, marre de sa stupidité… et qu’est-ce qu’elle le comprenait. Elle n’arrivait pas à replonger dans sa mentalité d’avant (qui était encore d’actualité il y avait quelques jours à peine), elle avait déjà l’impression d’être quelqu’un d’autre. Le problème c’est que la lucidité n’intervenait toujours qu’après coup, cette garce.
Elle se demandait sérieusement pourquoi Tom l’avait supporté pendant toutes ces années. Plus elle regardait l’autre Morgane, plus elle se posait la question. Cette fille était sûrement le pire fléau qui puisse vous arriver. Qu’est-ce qu’il pouvait bien trouver à quelqu’un qui se foutait aussi ouvertement de lui ?!

Au fait … J’ai une question … Pourquoi me détestes tu tant ?

Parce que je suis trop lâche pour t’avouer que je t’aime. Voilà, elle était lâche. Tom était enfin parvenu à la cerner, après tout ce temps. Le jour où tout prenait fin, quelle ironie.

Je t’aime.

[…]

Perdue dans ses rêveries, détournée de la réalité notamment par la quantité de nicotine circulant dans son sang, Morgane en avait presque oublié que l’objet de ses pensées se trouvait à moins d’un mètre d’elle. Ce n’est que lorsqu’il parla enfin, qu’elle sortit de cet état de transe. Son intervention a été si brusque, si inattendue, que dans les premières secondes qui suivirent ses paroles, Morgane se contenta simplement de le regarder en clignant des yeux. Elle était tellement déconnectée de la réalité (la cigarette aidant), que le signal mit un moment à remonter le nerf afférent menant au cerveau. Le moment percutant où enfin le sens de sa phrase s’immisça dans son esprit acheva de la ramener sur Terre.

La grande différence entre Tom et Morgane – à ce moment-là, du moins – était que cette dernière ne prenait plus la peine de masquer ses pensées véritables. La nicotine faisait son effet, Morgane se disait de plus en plus qu’elle n’avait rien à perdre, plus maintenant que tout semblait être terminé. Si vraiment il s’agissait là de leur dernière entrevue, alors autant que les paroles échangées soient sincères, autant tout déballer une bonne fois pour toutes. A quoi cela servirait-il de traîner tout ce poids lourd de sept années entières jusque dans sa tombe ? Il n’y avait rien après la mort, rien que le néant. Ca serait vraiment dommage d’étouffer ainsi ce qui allait être la plus grosse (et la plus significative, sans aucun doute) partie de sa courte vie (ce que, bien sûr, elle ne pouvait pas encore savoir). Voilà qui expliquait l’interminable flot de paroles de tout à l’heure, tellement peu caractéristique de Morgane. Voilà qui expliquait la spontanéité de sa réponse à la réplique frappante, incisive et lourde de sous-entendus de Tom.

« Non, Tom, elle ne sera jamais à même de te remplacer, même si je le voulais très fort. Elle est géniale. Elle me libère de mes craintes, mes doutes… J’ai peur de beaucoup de choses, tu sais. Avec elle, je me sens bien. Mais à la différence de toi, elle ne me contredit jamais. Elle ne me met jamais en colère, elle ne me fait jamais souffrir. Toi si. Avec toi, je me sens vivante, humaine, capable de ressentir, de haïr, d’aimer. »

Elle regarda les larmes ruisseler le long des joues de Tom. Elle aurait tellement aimé faire de même. Pleurer, se libérer, avoir une tête explosée et des synapses qui disent merde pendant tout le reste de la journée… oui, vous avez bien lu, Morgane Frost avait désespérément envie de pleurer. Le seul hic c’est que ça ne se faisait pas sur commande. Petite déjà, elle avait du mal à faire sortir les larmes. Aujourd’hui, la cigarette lui avait fait totalement oublier cette sensation. Rester stoïque en toute circonstance… mais qu’il aille se faire voir, ce stupide principe ! Elle en avait marre d’être ce qu’elle était. Elle avait une vie bourrée de problèmes, d’incompris, de malentendus… Pourquoi, pourquoi diable avait-elle dû traverser tous ces putains d’obstacles, si c’était pour finir comme ça ?! Toutes les erreurs, ces nombreuses débilités qu’elle avait commises au cours de sa vie défilaient devant ses yeux. Elle était une personne affreuse.

« Je suis une personne affreuse. »

Elle se sentait mal. Elle se sentait naze. Elle n’aimait pas cette sensation (tu m’étonnes). Tirant une énième cigarette de son paquet déjà presque vide, elle l’alluma sans même s’en rendre compte. Elle aimait les effets stimulants de la nicotine. Elle en avait besoin. Elle était vraiment accro.
Mais aveuglée comme elle était, elle n’a jamais réalisé qu’à long terme, cette drogue la rendait dépressive. Plus elle fumait, plus elle se sentait naze, plus elle avait besoin de clope. C’était un cercle vicieux. Mais personne n’avait jamais pris la peine de le lui expliquer. Ou alors si, peut-être que des personnes l’avaient fait, mais elle n’avait jamais pris ces choses là en considération. Alors elle se défonçait. Encore et encore.

« Arrête. Arrête de pleurer, j’en vaux pas la peine. Je ne veux pas te faire encore plus de mal, ça suffit comme ça. »

Un soupir. Le fait de le dire conférait à la chose toute son ampleur. Non, elle n’aimait pas le voir pleurer, surtout sachant qu’elle-même restait de marbre. Un observateur externe verrait sans hésiter le bourreau en Morgane et la victime en Tom. Ce qui était archi-faux, cela va sans dire. Les deux n’avaient juste pas la même manière d’exprimer leurs sentiments. Mais voir ces litres de larmes se fondre dans la neige la faisait culpabiliser. Et c’était pire que tout car le fait de se dire que Tom souffrait autant effaçait, du moins en partie, les erreurs que lui avait pu commettre, et la faisait passer pour la méchante de service. Et ça, ça faisait mal. Oui, Morgane était égoïste. Oui, Morgane ne pensait qu’à elle. Et ça aussi, ça faisait mal. Car elle venait tout juste de le réaliser…

« C’est déprimant, je te jure. Je me sens nulle. » reprit-elle entre deux taffes. « J’aimerais bien que tu me dises que c’est pas vrai. Mais tu le diras pas, hein ? »

Ses yeux semblaient fixer Tom, mais en réalité, ils ne faisaient que parcourir son visage, ne s’attardant pas plus d’un millième de seconde sur un même point. Pire, elle commençait limite à loucher dans deux directions différentes…

« Tu peux l’écrire, si tu veux. C’est rien, vraiment, juste une trace d’encre sur un parchemin jauni. Ca ne te demandera pas d’efforts. Et même si t’écris comme un pied, je garderai ce bout de parchemin avec moi, pour toujours. Moi aussi, ça me fera un souvenir matériel de toi. »

Plus les secondes passaient, moins elle réalisait ce qu’elle était en train de dire. Morgane avait toujours eu le baratin facile, sauf avec Tom bien sûr, et sous l’effet de la cigarette, sa nature de jacasseuse était en train de faire surface.

« J’adore tes cheveux. J’ai toujours adoré tes cheveux. Pour un peu je t’aurais suggéré d’en couper une mèche et de me la filer, mais j’ai peur que tu penses que je vais m’en servir pour du Polynectar… jamais, hein. J’ai pas envie d’ETRE toi, j’ai envie de t’AVOIR. »

Soudain, elle se leva. Poussée par une envie tellement subite, tellement spontanée, qu’elle faillit en perdre l’équilibre. Sa tête tournait de plus en plus et le froid la paralysait, mais elle n’y voyait plus très clair pour avoir la présence d’esprit de rentrer au château et aller s’allonger au coin du feu. Au lieu de cela, elle se leva, fit quelques pas chancelants, puis se laissa tomber sur les marches aux côtés de Tom, balançant le mégot de cigarette à peine entamé dans la neige et, passant ses bras autour de lui, posa sa tête sur son épaule.

« C’est tellement dommage que tu sois toi et que je sois moi » murmura-t-elle dans un souffle. Phrase un peu énigmatique, mais qui avait tout son sens aux yeux de Morgane (qui était un peu défoncée, il fallait bien l’avouer). Elle était sincèrement désolée pour eux deux, sincèrement désolée que cette histoire ait si mal tourné. Elle se demandait combien d’âmes sur terre se faisaient ainsi détruire… Leur histoire prouvait que tous les idylles (je parle des vrais) ne se finissaient pas forcément par « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Oui, car Morgane était persuadée que Tom était « the one » et que personne d’autre ne serait jamais à même de le remplacer (comme l’avenir le prouvera).

Rassemblant le peu de lucidité qui lui restait, elle se redressa.

« Tu dois en avoir marre de moi... tu te souviens, c’était la phrase que tu ressortais tout le temps, avant… comme je te comprends maintenant… »

Le regard vague, elle se leva lentement. Ses yeux tombèrent soudain à nouveau sur la photo massacrée par la clope qui gisait dans la neige. Dans quelques heures, ce bout de papier sera emporté par le vent, emporté dans les profondeurs les plus enfouies du parc, peut-être même la forêt, qui sait, puis il sera balayé par la neige, puis coincé entre deux couches de terre, de poussière, où il se désintégrera lentement, à l’image de leur relation…

Non. Elle secoua la tête, chassant ces pensées destructrices, anéantissantes. C’était déjà assez dur d’accepter la fin de Torgane en elle-même, sans qu’il y ait de symboles qui viennent la sceller. Pointant sa baguette sur la photo, elle murmura un « Reparo » à peine audible. Puis, décomposée, elle tourna les talons, et disparut derrière la porte d’entrée, refusant toujours d’accepter la réalité.

Les quelques vingt mégots de cigarette étaient éparpillés sur la neige, désormais seule trace de la présence de Morgane en cet endroit… seule ? non. Il y avait aussi l’esprit anéanti d’un être humain vidé de toute espèce d’émotion.
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