Poudlard Fantastique
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 Don't you dare dying !

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Emily Jones
6ème Année à Gryffondor
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Emily Jones


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MessageSujet: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Dim 26 Aoû - 20:18

Tu crois que parce que y’a des cœurs partout, aujourd’hui sera différent des autres jours ? J’ai jamais eu besoin de Saint Valentin, Marwin, jamais.

Ces mots résonnaient en elle depuis des heures. Depuis... Depuis que c’était arrivé. Comment avait-elle pu en arriver là bon sang ? Comment avaient-ils pu en arriver là ? Tu veux vraiment la réponse ? Va te faire foutre Jones ! Rien de tout ça ne serait arrivé si tu avais fermé ta grande gueule enfarinée de petite conne que tu es ! Et ces mots, non, ces ignobilités qu’elle lui avait dits, ne seraient jamais sortis. Tout est de ta faute Jones. Elle avait été sèche, cruelle, sans cœur, infâme, dégueulasse, pourrie, monstrueuse, détestable, salope, conne, immonde, infecte, horrible, méchante, odieuse, abjecte, exécrable, abominable, atroce, écœurante, méprisable, vile, haïssable... Comment avait-elle pu finir comme ça ? Comment avait-elle pu faire preuve d’autant de cruauté et de violence ? La réponse était évidente : elle avait tout simplement mal. Et la douleur avait surpassé toute bonté en elle. Une douleur immense, à un point tel qu’elle n’arrivait plus à respirer, que son cœur avait implosé et que les débris se baladant dans son corps détruisaient le peu qui restait d’elle, à savoir son enveloppe physique. Son cœur venait de disparaître, quant à son âme... elle était en perdition, on ne savait trop où, entre nulle part et ailleurs, là où seuls des insectes bleus pouvaient l’emmener.

Car en cet instant précis, Emily planait. Elle était allongée dans les airs, un bon mètre au-dessus du carrelage glacé, sa crinière brune pendant vers le sol, les yeux fermés, des traces de larmes sur les joues. Une vingtaine de Billywigs voletaient autour d’elle, certains avaient même encore leur dard planté dans la peau de ses bras, de son cou, de ses épaules, de partout où ils pouvaient s’enfoncer. Elle avait eu besoin d’eux. Quand elle s’était aperçue que le fait de pleurer sa souffrance, de la hurler, de la vomir ne suffirait pas à la soulager, elle s’était tournée vers eux. Eux qui lui faisaient tout oublier, jusqu’à sa propre existence, qui arrivaient à lui faire du bien. Mais dans ce cas pourquoi, alors qu’elle était en ce moment même en train de planer, ressentait-elle cette douleur horrible et cette haine absolue contre elle-même ? Tout simplement parce qu’ils n’étaient plus efficaces. Ou du moins pas assez. Rien ne pourrait soulager cette douleur-là. Rien ne pourrait lui faire oublier ce qu’il avait fait, ce qu’elle avait fait, ce qu’elle avait dit. Ce qu’elle n’avait pas dit. Pas même eux.

Vivre ? Elle avait voulu vivre ? Mais laissez-moi rire ! Vivre quoi ? Vivre comment ? Vivre avec qui ? ... Vivre avec qui Emily ? Non, elle ne pouvait pas vivre, elle ne pouvait plus vivre. A quoi bon vivre ? Elle voulait mourir. Elle voulait crever tellement ça faisait mal. La mort était sans doute préférable à cette vie. Elle avait essayé, elle avait vraiment essayé de survivre à cette histoire et là, elle se retrouvait devant un fait accompli : elle ne pouvait pas. Elle n’en était pas capable. Elle n’était pas assez forte pour vivre. Tous ces efforts stupides n’avaient été qu’un masque. Elle avait réussi à se faire croire à elle-même que même si ce n’était que de la survie, ça serait suffisant. Mais ça ne l’était pas. Elle s’était voilée la face et la chute était encore plus dure. Comme si elle tombait du vingtième étage d’un immeuble en en connaissant parfaitement l’issue. Et les quelques secondes qui précédaient le moment où elle allait s’étaler sur le pavé avaient des airs d’éternité. Huit mois qui avaient duré une éternité. Huit mois avant qu’elle ne comprenne.

Et la Saint Valentin. Il lui avait fallu une Saint Valentin. Pourquoi ce jour bordel, pourquoi ?! Il savait qu’elle détestait ce jour-là, il savait... Alors pourquoi ? Il s’était peut-être tout simplement dit « c’est con tous ces couples, je me sens seul, qui je pourrais bécoter pour m’ennuyer un peu moins ? ah ben tiens, pourquoi pas Emily ? » ... Il n’en avait rien à foutre du mal que ça pouvait lui faire qu’il fasse ça aujourd’hui. Du mal que ça pouvait lui faire qu’il fasse ça tout court. Il s’en fichait pas mal qu’elle souffre ou qu’elle ait envie de mourir le temps qu’il satisfaisait ses envies à lui. Alors oui, elle avait été plus cruelle qu’elle ne l’avait jamais été en prononçant ces simples mots, mais merde ! Elle crevait de douleur, plus que jamais. Plus que quand elle avait lu toutes les lettres qu’il lui avait envoyées. Plus que quand elle l’avait revu après ça. Plus que quand il lui avait dit ce qu’il avait fait. Plus que quand il lui avait demandé de lui dire qu’elle ne l’aimait plus. Plus que quand elle s’était aperçue qu’elle ne pouvait pas. Plus que quand elle s’était retrouvée entre Matt et lui. Plus que quand elle s’était aperçue qu’il remontait la pente alors qu’elle s’enfonçait. Plus que cette nuit-là, sous la pluie, où elle avait su que tout était perdu pour elle. Et plus que tous ces moments-là réunis. Elle n’avait pas pu faire preuve de diplomatie, elle n’avait tout simplement pas pu. Désolée de ne pas lui avoir dit « écoute, je pense que tu ne te rends pas compte du point auquel tu me fais souffrir en cet instant précis, alors je vais m’en aller pour me laisser mourir, mais ne le prends pas pour toi surtout ». Vraiment, désolée...

Se laisser mourir... Elle aimerait tant... Elle n’avait plus rien à perdre. Rien qui pourrait suffire à sa survie. Alors à quoi bon rester là ? Pour souffrir encore plus ? Non elle voulait partir. Quitter ce putain de château de malheur, avec ces putains d’élèves de malheur, cette putain d’école de magie, cette putain d’Angleterre, cette putain de vie ! Ben vas-y, ose, casse-toi, ils n’attendent que ça. Pourquoi pas ? Juste partir, marcher jusqu’à ce que ses jambes ne la portent plus, et que la faim, le froid, le manque ou quoi que ce soit d’autre l’emporte. Alors que son corps retombait lourdement sur le carrelage et que ses yeux s’ouvraient, elle se décida. Partir. Mourir. Et être enfin libérée de ce fardeau que son cœur meurtri portait depuis trop longtemps. Elle ne pensait même pas aux conséquences que cela pourrait avoir pour ses parents, pour son frère, pour Morgane... Comment est-ce que ça pourrait lui traverser l’esprit ? Seule la douleur comptait. Egoïste ? Complètement. Et en même temps, pas tant que ça. Juste humaine. Juste malade de douleur.

Et la voilà, quelques minutes après, traversant les couloirs déserts de Poudlard à cette heure de la nuit. Elle ne voulait voir personne. Elle ne réfléchissait plus, elle ne faisait qu’avancer vers l’extérieur, vers son destin. Quoi qui puisse l’attendre dehors, ça ne serait jamais pire qu’ici et maintenant. Le froid la prit de court quand elle sortit dans la nuit glacée. Elle n’avait pas pris de cape, ni rien d’autre d’ailleurs et elle sentit le vent lui geler les membres. Mais elle ne renonça pas. Pas question. Elle s’engagea donc contre le vent, avançant difficilement un pied devant l’autre dans les restes de neige qui recouvraient le sol vierge du parc. Marcher, juste marcher. Ne pas penser. Ne pas réfléchir. Ne plus ressentir. Juste avancer. Vers la sortie. Vers la fin. Sa fin. Sauf que...

Ben oui, ça serait trop facile sinon. Sauf qu’Emily marcha sur quelque chose. Quelque chose qui n’avait rien de stable. Quelque chose qui roula sous son pied. Et la seconde qui suivait, Emily s’était magistralement étalée dans la neige, qui trempait ses vêtements, l’approchant de plus en plus certainement d’une pneumonie carabinée. Retenant toute une flopée de jurons qu’elle n’avait plus la force de débiter, elle se redressa pour regarder la cause de sa chute. Une bouteille. Vide. Une bouteille d’alcool. Vodka d’après l’étiquette. Emily releva lentement la tête, imaginant déjà ce qu’elle allait y voir. Et même si elle s’était picturée la scène avant de la voir, elle eut du mal à étouffer un cri d’étonnement quand elle le vit. Qui ? ...

Marwin... Marwin !

Et avant même d’avoir pu réfléchir à ce qu’elle faisait, elle s’était précipitée...


Dernière édition par le Jeu 13 Sep - 15:35, édité 3 fois
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Marwin Wyrven
Elève de Gryffondor en 6ème année, Préfet
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Dim 26 Aoû - 21:20

Boire. Ça faisait longtemps. Mais elles ne l’avaient pas oublié, ses bouteilles. Pas plus que lui ne les avait oubliées. Ouais, ils avaient raison, il n’était bon qu’à ça. Boire. Déboucher la bouteille. La porter à ses lèvres. Et après, descente en enfer. Directement sur l’autoroute qui y menait . yeah, he was on the highway to hell. Dans un véhicule à grande vitesse. On lui avait piqué les clefs, et quand bien même il les aurait, il les aurait balancé par la fenêtre ouverte. Car il roulait, fenêtres ouvertes, la musique à fond. Et il rigolait. Ça le faisait rire. Pourquoi pas, après tout ? Mieux en rire qu’en pleurer, pas vrai ? Ouais, nan, vaut mieux en crever. Boire. Poser la bouteille vide. Boire. Poser la nouvelle bouteille vide. Boire. Et oublier. Comme si c’était possible.

En sortant de la Grande Salle, il était remonté au dortoir de la Salle commune. Il avait ignoré la Grosse Dame, qui, bien entendu, était au courant. Il l’avait vue dans un portrait de la Grande Salle. Elle était au courant. Tout le monde était au courant. Qu’Emily ne voulait plus de lui. Et qu’il n’était qu’un raté. Un tocard. Un alcoolique. Et pas anonyme. Ouais, maintenant, tous savaient ce qu’il valait. Remarquez, cela allait peut-être enfin dégoûter les groupies, toutes ces petites chieuses de lui courir après. Plus jamais elles ne verraient leur « Marwinichou le Dieu régnant sur mon cœur et mon âme blablabla » de la même façon. Pas trop y compter, la dernière fois, elles avaient trouvé ça troooop rebelle et toutes ou presque avaient pleuré en disant que le pauvre, il ne savait plus où il en était. mais c’était faux, tout cela était un ramassis de conneries. Il savait parfaitement où il en était. il était au fond du trou. Et plusieurs personnes s’amusaient à l’enfoncer encore plus profond, à coups de pelles sur la tête. Ces personnes étaient au nombre de trois. Elle se relayaient, quand deux creusaient sa tombe, la troisième lui flanquait un coup de pelle. Bien ajusté. Plus douloureux à chaque fois. Et ces trois personnes tourbillonnaient dans sa tête alors qu’il montait les escaliers du dortoir quatre à quatre.

Emma Angewo. Celle là, il ne se souvenait même plus de sa tête. Mais qu’importait ? Elle lui avait envoyé cette beuglante. Le faisant revoir les choses en face. Lui disant que pas faire chier et de se remettre avec Emily. Mais il ne pouvait pas, bordel, elle ne voulait pas, elle ‘lavait bien vu, non ? Enfin, oui, c’était après, et alors ? merde à la fin. Il avait compris, pas la peine de ressasser les phrases qui avaient été prononcées. Après. Hayden Monaghan. Qu’il avait remis en place alors qu’il draguait Dominique et sa cousine. Qui lui avait lui aussi renvoyé son statut d’alcoolique dans la face. Sans pitié, d’un bon coup. Après tout, pourquoi prendre des pincettes pour dire la vérité. Il avait voulut se voiler la face, mais il n’y était pas arrivé, non, rien n’y faisait, il avait raison. Toujours, pour toujours il resterait pourri. Et il l’avait bien cherché, non ? La dernière. Emily Jones. Putain. Rien que de penser son nom lui faisait mal. Ça lui déchirait les entrailles, lui martelait la tête à grands coups de marteau, et surtout, surtout, ça lui donnait soif. Non, pas d’eau. Il voulait boire, il voulait sentir ses membres le picoter pour oublier. Qu’elle l’avait repoussé. Qu’elle n’avait pas voulu de lui. Qu’elle ne voulait plus de lui. Que c’était fini. Définitivement. Qu’elle lui avait renvoyé tout ça à la figure. Qu’elle ne l’aimait plus, bordel, qu’elle ne l’aimait plus !

Il venait d’arriver en haut de l’escalier. Jeta un coup d’œil au dortoir. Vide, évidemment. Tant mieux … Il avait mal. Très mal. Il existe un point des plus douloureux, juste entre les côtes, au centre du tronc. Le plexus solaire. Il avait l’impression qu’on l’avait épinglé à ce niveau. Comme un papillon. Il ferait bien, dans une collection, non ? Marwinus alcolliquus Wyrvenus. Une espèce très rare. Avec une vie courte. Et de merde. Putain, ce qu’il avait mal. La porte claqua violemment derrière lui, mais ça ne lui suffisait pas. Faire du bruit, faire trembler les murs, ce n’était pas assez. Jamais il ne pourrait assez extérioriser sa souffrance, c’était trop horrible, trop prenant … La gorge, les poumons, le cœur … Le cœur, cet organe de malheur, qu’il se serait bien rracher. L’Amour … Ah, l’Amour, quelle belle merde, quelle belle illusion ! Par Amour, il s’était voilé la face, il avait essayé de redevenir quelqu’un qu’il ne pourrait plus jamais être. Ouais, ça aussi, ça lui faisait mal. Penser à ce con, qui avait la belle vie, qu’avait pas de problème, aimé, respecté de tout le monde… Il était passé où, hein ? Pourquoi il n’était pas là aujourd’hui ? Pourquoi il n’était plus là ? Pourquoi il l’avait laissé tombé ? Pourquoi ? parce qu’il s’était abandonné lui-même. Mais Monaghan avait raison, il était trop tard pour faire machine arrière. Alors, quitte à foncer dans le mur, autant le faire pied au plancher, non ? C’est tellement plus drôle !

Mû de l’énergie du désespoir, il envoya valser son lit d’un grand coup d’épaule dans le cadre, dévoilant une latte du plancher un peu plus sombre que les autres. Un truc de famille, les planques secrètes sous le lit … Le visage de sa cousine s’imposa un moment à lui … mais il le chassa aussi sec. Ety n’avait rien à dire, sa drogue à elle était pire que la sienne, elle aussi était pourrie jusqu’à l’os. La différence était que lui s’assumait, et pas elle. La latte déplacée dévoila bientôt une cache, avec dedans, trois bouteilles, que Marwin sortit. Rhum. Vodka. Whisky. Son regard se durcit. Le cocktail le plus explosif qu’il soit. C’était exactement ce dont il avait besoin. Simple, rapide, et efficace. Il allait en avoir besoin de plus, de beaucoup plus … Il n’aurait qu’à aller à la Salle sur Demande. Dès que tout le monde serait retourné en cours. Pour l’instant, il allait rester là, et les trois bouteilles feraient office de. Ne prenant pas la peine de s’asseoir sur son lit, il s’affala à même le sol, le dos appuyé contre le sommier de son couchage, et il attrapa la première bouteille qui lui tomba sous la main. Vodka. Parfait. Le plus puissant, ça ne pourrait que lui faire du bien. Le bouchon tomba bientôt à terre. Le goulot à ses lèvres … Il ferma les yeux. Et savoura la sensation du liquide corsé s’écoulant dans sa bouche. Ça faisait longtemps. C ‘était comme retrouver une vieille amie. Après tout, c’était bien la seule à lui offrir ce qu’il voulait. Une nouvelle rasade … Il sentait son oesophage le brûler, protestant contre ce traitement que lui, avait volontiers oublié. Mais il ne l’écouta pas. Et, bientôt, la première bouteille fut vide.

Ses pensées commençaient à se brouiller, mais très légèrement. Trop légèrement. Il était endurant, maintenant, il en fallait beaucoup plus que ça pour le saouler. Aussi attrapa-t-il la suivante, le rhum. Son goût ambré … Ah. Ça allait mieux. Non, ça n’allait pas mieux en fait. Il s’arrêta, regarde sa main tenant sa bouteille, comme s’il se demandait ce qu’il était en train de faire. Les larmes vinrent seules, et sans qu’il n’ait même le temps de songer à les réfréner. Et il se mit à pleurer, pleurer. Pleurer sur cette histoire, qui était finie. Pleurer sur cet été, dont il regrettait chaque seconde. Pleurer sur Emily, qui ne l’aimait plus, qui ne voulait plus de lui. Pleurer sur lui-même, sur cet être pathétique qu’il était en bonne voie de revenir. Pleurer de croire ces abrutis. Pleurer de se sentir si faible, après s’être senti si fort, si heureux. Pleurer sur … sur cette putain de soif qui lui tiraillait la gorge. Et hop, une rasade de plus. Sa langue se passa sur ses lèvres. C’était bon. Tellement bon. Encore. Et la bouteille y passa.

Quand il descendit, les cours repris, il ne croisa personne, et heureusement. Il était … pitoyable, avec sa bouteille. Salle sur demande. Ce n’était pas loin de la Salle Commune. Il connaissait cette formulation par cœur. La réserve d’Ab’. Et voilà. Il y avait passé, genre l’après-midi. Et le soir … Ah, le soir, il était sorti. Pourquoi ? Aucune idée, il avait juste envie de prendre l’air. Une bouteille de vodka, deux de rhum, et il était sorti.

Dans le parc. La neige. Le froid. Le lac. Au bord du lac. Là où ils avaient passé des après-midis à rire et à s’embrasser. Non, il ne pleurerait plus, c’était fini. Il y avait des limites, quand même. Non, il ne s’y abaisserait plus. C’était fini, il était alcoolique, il assumait. Ouais, genre. Et une bouteille en moins. Vodka. Zut, le plus fort. Il aurait du alterner. Il ne lui restait plus que le rhum, et son putain de bon goût. De toute façon, il n’était plus en état. Depuis longtemps. Avec juste son uniforme, allongé dans la neige, sa robe de sorcier, son pantalon complètement trempé, sa chemise sortie, sa cravate défaite, ses cheveux dans n’importe quel sens, et la tête de quelqu’un qui a bu. Il était complètement à l’ouest. Et pourtant, il avait encore les idées trop claires à son goût. Chacun des putain de mots qu’Emily avait prononcé repassait dans sa tête, plus fort, plus amplifié, plus déformé, comme si c’était Peeves qui les lui hurlait directement dans l’oreille. Il avait un mal de crâne d’enfer, mais il s’en foutait. Elle ne l’aimait plus. Rasade. C’était fini. Rasade. Il était un raté. Rasade.

Il aurait pu continuer comme ça toute la nuit. Et le jour d’après. Enfin, façon de parler, parce qu’il ne lui restait plus que cette bouteille, et encore une après, et après, ce serait fini. Il n’aurait jamais assez d’équilibre et de clarté pour tenir sur ses jambes jusqu’à la salle sur demande. Non, même pas sûr qu’il puisse se lever. Il allait dormir là. Ouais, pourquoi pas, ce serait toujours mieux que de dormir dans son dortoir, sachant qu’Elle était dans celui d’à côté … Il portait de nouveau la bouteille à ses lèvres quand lui parvint, de loin, comme étouffé, un bruit de chute. Le temps qu’il relie, cause à effet, la personne avait parlé. Et cette voix, même dans son état, c’est à dire l’état de quelqu’un qui a bu tout l’après midi, il la reconnaissait. Et il lui répondit, alors qu’il se tournait approximativement vers elle. Ouais, elle était là, putain, toujours aussi belle, et putain, ce que ça faisait mal. Quand il lui parla, sa voix était rauque et cassée :


Tiieeeens, mais qui voilà ? Emily …Cara … Jones …

La fixant de ses yeux complètement flous, il porta la bouteille à ses lèvres et s’en envoya une gorgée.

Que me vaut l’honneur ? Nan, laisse-moi deviner ? Tu viens danser sur mon cadavre ? Oh, attends encore un peu, j’suis pas tout à fait mort … Mais quand ce sera le cas, tu seras la première à la savoir. Avec ton Kenneth d’amour, bien sûr …

Nouvelle rasade.

Ahhh… mais tu sais, le plus beau dans tout ça, c’est que je vais te dire un truc qui va te faire plaisir : c’est toi qui avais raison, toi, et ce connard de Monaghan. J’suis un minable, un moins que rien, et sérieusement, j’ai vraiment mérité ce qui m’arrive. Ouais, c’est ça qu’on appelle « la justice » je crois. Les méchants sont punis, et les gentils vivent heureux et en paix.

Et une de plus.

J’te souhaite d’être heureuse avec ce minable.

Et une dernière pour la route.

Allez, casse-toi, et laisse-moi crever en paix.

Sur ces dernières paroles, il voulut porter la bouteille à ses lèvres. Mais il n’y parvint pas. Elle semblait lourde, tellement lourde. Fronçant les sourcils, il réessaya … Il ne oyait plus rien. Comme si la neige s’était soudain mise à tomber, en plaques opaques devant ses yeux. Ses oreilles bourdonnaient, il avait l’impression d’être dans du coton. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Qu’est-ce qu….
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Lun 27 Aoû - 0:29






Non, Emily n’avait pas réfléchi à ce qu’elle faisait au moment où elle s’était précipitée aux côtés de Marwin. L’instinct. Et si elle avait réfléchi ? Et bien peut-être que dans ce cas-là, elle aurait agi différemment. Peut-être qu’elle aurait continué son chemin vers les grilles de Poudlard. Peut-être qu’elle l’aurait laissé là, avec ses bouteilles et qu’elle se serait contentée de s’enfuir comme elle en rêvait depuis longtemps. Peut-être qu’elle les aurait laissés mourir lui comme elle. Peut-être... Mais il y avait fort à parier que sa réaction aurait été la même. Elle serait allée voir. Voir de quoi il retournait, ce qu’il se passait. Même si elle le savait déjà. Elle avait su ce qu’il était en train de faire quand elle avait attrapé cette bouteille. Comme elle avait su que c’était lui. Ça ne pouvait être que lui. Et pourquoi pas Monaghan, ou Basile, ou n’importe quel autre abruti profond que comptait Poudlard ? Parce que c’était lui. Elle le sentait. Ce ne sont pas des choses que l’on explique, on les ressent.

Mais le revoir, là, après ce qui s’était passé au déjeuner, ça la détruisit. Complètement. Ça anéantit les dernières miettes de son cœur et ça lui brûla les entrailles. Ça lui donna envie de vomir le peu qui restait de son estomac, de vomir ses tripes, de vomir tout le reste de ses organes jusqu’à en crever de douleur. Non, il ne la dégoûtait pas. Ou peut-être que si ? La situation la dégoûtait. Elle se dégoûtait. Ils la dégoûtaient. Lui et elle. Ils étaient tellement pathétiques, tous les deux, dans la nuit. Et j’aurais ajouté « dans le froid » si Emily avait encore eu conscience que ses membres tremblaient et que ses lèvres avaient pris une couleur bleue inquiétante. Mais elle ne s’en rendait pas compte. Elle ne pouvait pas s’en rendre compte. Elle ne voyait que Marwin. Et les bouteilles de rhum à côté de lui... Du rhum...

Marwin avait bu. Il puait l’alcool à vous en donner la nausée. Mais non, Marwin avait arrêté de boire, elle le savait, on le lui avait dit. Et elle n’avait pas eu besoin qu’on le lui dise, elle l’avait vu, il avait arrêté. Pourtant, elle avait l’évidence sous le nez. Marwin, affalé dans la neige, puant la vodka comme c’était pas permis, une bouteille de rhum dans une main, un sourire malsain aux lèvres. Il y prenait du plaisir, cet enculé, à boire comme un trou. Ça l’éclatait de se bourrer la gueule. Oui il s’en foutait, il s’en foutait du mal qu’il pouvait faire aux autres. Du mal qu’il avait pu lui faire. Du mal qu’il lui faisait. Parce qu’Emily souffrait de le voir comme ça. Ça ne lui rappelait que trop l’Enfer qu’elle avait vécu à Noël. Et la nuit aux dortoirs communs, quand il lui avait dit qu’à cause de ces putains de bouteilles, il s’était tapé la moitié de la Côte d’Azur pendant l’été, soi-disant pour l’oublier. Tu parles, il avait l’air de parfaitement se souvenir de tout. La lueur qui était passée dans ses yeux quand il l’avait reconnue le lui indiquait.

Pourquoi est-ce qu’il lui faisait ça ? Il l’aimait ? Ah ouais, il l’aimait ? Laissez-moi rire ! T’appelles ça de l’amour Wyrven ? S’il l’aimait vraiment, pourquoi est-ce qu’il cherchait par tous les moyens à la déchirer ? Parce que c’était ce qui était en train de se produire, il la tuait. Par son regard, par ses gestes, par les souvenirs qu’elle avait de lui, par sa simple présence. Par ses putains de bouteilles de merde ! D’un geste rageur, Emily donna un coup de pied dans la bouteille déjà vide sur laquelle elle avait glissé qui alla plonger directement dans le lac, s’emplissant doucement d’eau pour enfin sombrer au fond du lac, le poids étant trop lourd à porter. Comme elle. Elle s’était doucement emplie de souffrance et bientôt, elle allait tomber. Mais pas tout de suite. Et comme s’il le savait, il décida de l’achever lui-même, comme il devait être...

Tiieeeens, mais qui voilà ? Emily … Cara … Jones …

Elle ne dit rien et se contenta de serrer les dents. Il semblait si fier de lui. Fier de la détruire, de l’anéantir, de lui faire du mal. Il avait l’air d’y prendre tellement de plaisir. Et sans la lâcher des yeux, il s’enfila une nouvelle gorgée de rhum. De la pure provocation.

Que me vaut l’honneur ? Nan, laisse-moi deviner ? Tu viens danser sur mon cadavre ? Oh, attends encore un peu, j’suis pas tout à fait mort … Mais quand ce sera le cas, tu seras le première à la savoir. Avec ton Kenneth d’amour, bien sûr …

Hein ? Qui ? C’était quoi encore cette histoire ? D’où avait-il pu inventer qu’il y avait quelque chose avec Kenneth ? Ou avec qui que ce soit ? Comment pouvait-il ne serait-ce qu’oser penser qu’elle ait pu faire quoi que ce soit avec n’importe qui ? Comment osait-il insinuer qu’elle... Alors qu’il lui avait enlevé toute envie de donner un jour son cœur à quelqu'un. Quelqu'un d’autre. Comment pouvait-il croire qu’elle arriverait à être assez vivante pour aimer quelqu'un à nouveau ? Comment osait-il suggérer qu’elle aimerait quelqu'un d’autre que lui dans sa vie ? Comment se permettait-il de lui en vouloir pour quelque chose qu’elle n’avait jamais fait alors que lui ne s’en était pas privé ?

Ahhh… mais tu sais, le plus beau dans tout ça, c’est que je vais te dire un truc qui va te faire plaisir : c’est toi qui avais raison, toi, et ce connard de Monaghan. J’suis un minable, un moins que rien, et sérieusement, j’ai vraiment mérité ce qui m’arrive. Ouais, c’est ça qu’on appelle « la justice » je crois. Les méchants sont punis, et les gentils vivent heureux et en paix.
J’te souhaite d’être heureuse avec ce minable.


Heureuse ? ... HEUREUSE ?! Mais va te faire foutre Marwin Wyrven ! Va. Te. Faire. Foutre ! Encore ? C’est pas drôle si tu dis toujours la même chose. Ta gueule ! Comment pouvait-il... Il la détruisait, il la descendait, il la balançait au fond du trou qu’il avait lui-même creusé et prenait un plaisir monstre à la regarder souffrir alors qu’il rebouchait le trou, l’enterrant vivante. Comment pouvait-il lui faire autant de mal ? Comment pouvait-il s’éclater en la déchirant ? Après tout ce qu’ils avaient vécu, il arrivait encore à la regarder et à lui dire qu’elle était heureuse sans lui. Comme si elle avait eu la belle vie depuis leur rupture. Comme si elle n’avait pas passé chaque jour à se demander s’il ne valait pas mieux qu’elle se jette depuis la tour d’astronomie pour en finir avec la douleur. Et il osait lui dire qu’elle était heureuse ?

Allez, casse-toi, et laisse-moi crever en paix.

Connard !

La goutte d’eau qui avait mis le feu aux poudres, l’étincelle qui avait fait déborder le vase, le Billywig de trop...

T’es qu’un connard ! Tu entends Marwin Arthur Wyrven ?! Je te hais ! Tu n’as même pas le droit d’insinuer que je suis heureuse, tu ne sais rien ! Tu ne sais rien de ce que je vis ! Alors vas-y, crève, pour voir ce que je ressens !

Pas de réponse.

Marwin ?

Pas de réponse.

Marwin fais pas le con !

Pas de réponse. Sa main s’ouvrit et la bouteille entamée s’en échappa, roula dans la neige, déversant le liquide jaunâtre dans la neige, pour aller rejoindre la première au fond du lac. Et elle comprit. Et croyez le ou non, mais pendant un instant, elle hésita. A le laisser là pour aller crever toute seule. A vider la dernière bouteille encore pleine. A se jeter dans le lac. Mais elle ne fit rien de tout ça. Ses jambes tremblantes de froid mais surtout de peur cédèrent sous elle et elle se laissa tomber à côté de Marwin. Et là, toute la rage accumulée depuis des mois ressortit. Elle se posta au-dessus de lui et se mit à le frapper. Aussi fort que ses petits poings gelés et faibles le lui permettaient. Son visage, son torse, ses bras... Elle le frappait sans s’arrêter.

POURQUOI ?! Pourquoi. Tu. Me. Fais. Ça. A. Moi ?! T’as pas intérêt à mourir Marwin ! Je t’interdis de mourir t’entends ? Ne t’avise pas de mourir ou je te jure que tu le regretteras ! Je viendrai te chercher dans les flammes de l’Enfer pour te le faire payer !

Et elle frappait, encore et toujours. Elle ne voyait même pas où elle tapait, tant les larmes lui brouillaient la vue et plusieurs fois, ses poings s’enfoncèrent dans la neige. Et elle hurlait. Toujours plus fort. Toujours plus violemment. Et comme il ne réagissait pas, ses poings s’arrêtèrent de frapper, ses larmes s’arrêtèrent de couler, et elle se tut un instant. Avant de hurler, comme jamais elle n’avait hurlé de sa vie. Un cri profond de désespoir qui venait du fond de son ventre, adressé à la Lune, adressé à Marwin adressé à elle-même, adressé à quiconque voudrait l’entendre et savoir qu’elle était en train de crever de douleur. Et puis petit à petit, sa voix se perdit dans la nuit. Ses mains se raccrochèrent à la chemise de Marwin, son corps se blottit doucement contre le sien et elle se mit à lui murmurer, comme s’il pouvait encore l’entendre.

S’il te plait... S’il te plait reste avec moi... Marwin, ne meurs pas... Je t’aime, ne meurs pas...

Et alors qu’elle prononçait ces mots, elle réalisa l’extrême véracité de ce qu’elle venait de dire. Elle se rendit enfin compte de ce qui la tuait à petit feu depuis des mois et qu’elle ne pouvait pas accepter auparavant par orgueil mais surtout par peur. Elle l’aimait. Elle n’avait jamais cessé de l’aimer. Même quand il lui avait fait du mal. Et si jamais il mourait ce soir, elle savait qu’elle ne pourrait rien faire d’autre que de se laisser mourir à ses côtés. Parce que s’il mourait, elle ne se le pardonnerait jamais. Tout était de sa faute. Tout avait toujours été de sa faute.

Pendant un moment, elle resta là, allongée sur Marwin, pour lui offrir toute la chaleur dont son corps disposait, écoutant les battements de son cœur et s’arrêtant de respirer dès qu’il y avait une irrégularité dans son pouls. Et puis, quand elle sentit le froid s’emparer d’elle, ses dents claquant violemment et son corps tremblant sans qu’elle ne puisse le contrôler, elle réalisa qu’ils ne pouvaient pas rester là. Il fallait faire quelque chose. Alors doucement, elle se releva et essaya de percevoir le château à travers l’obscurité. Elle ne le vit pas bien sûr, il était beaucoup trop loin. Mais ça ne l’arrêterait pas. Passant ses bras sous les aisselles de Marwin, elle entreprit de le soulever pour le trainer dans la neige. Elle était un trop petit gabarit pour arriver à le porter sur son dos. Elle ne parcourut qu'une vingtaine de mètres ainsi avant de s’étaler dans la neige d’épuisement. Elle n’y arriverait pas.

Et les baguettes, c’est pour les gobelins ?
Quelle conne !

Elle avait juré à voix haute. De toute façon, qui pourrait l’entendre ? Pourquoi n’y avait-elle pas pensé avant ? Elle était en train de perdre idiotement du temps. Du temps qui pouvait s’avérer précieux pour Marwin. Quoi qu’il ait. Elle enfouit avec difficulté sa main tremblante dans sa poche pour en ressortir sa baguette et la pointa sur le corps de Marwin.

Locomotor Barda.

Plusieurs fois elle tomba durant le reste du trajet, trop faible et frigorifiée pour mettre un pied devant l’autre. Dans ces moments-là, elle regardait Marwin qui flottait à quelques mètres au-dessus d’elle et ça lui redonnait l’énergie nécessaire pour avancer à nouveau. Et bientôt, elle se retrouva à l’infirmerie, une épaisse couverture en laine sur les épaules à balbutier difficilement entre deux claquements de dents qu’il fallait qu’on aille dans la tour des Gryffondor de suite pour prévenir Eterna. Ce que l’infirmier s’empressa de faire avant de lui redonner des couvertures. Il lui parla d’« hypothermie », de « se réchauffer » et d’autres choses qu’elle n’écouta pas. Tout ce qui l’intéressait, c’était Lui.


Dernière édition par le Dim 7 Oct - 16:07, édité 2 fois
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Eterna M. Wyrven
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Mar 28 Aoû - 0:20

Prévenir Eterna. Une idée charitable. Qui venait sans aucun doute du cœur. Mais une idée des plus suicidaires. Pourtant, l’infirmier le fit, sans se poser de questions. Normal, après tout, il ne savait sans doute même pas qui était Eterna, elle n’avait pas eu l’occasion de passer à l’infirmerie depuis qu’il était entré en fonction. Ce qui n’était pas un mal en soi. Qu’elle n’y soit pas allée, je veux dire, pas qu’elle ne connaisse pas l’infirmier. Sans commentaire. Bref, toujours est-il qu’Aidan Ethridge envoya donc son Patronus comme demandé dans la Salle Commune des Gryffondors, porteur d’un message moins que plaisant, sous la forme d’un renard argenté.

Mais, pour l’instant, la destinataire de ce message dormait profondément. Non pas dans son lit, mais dans un fauteuil de la Salle Commune. La pièce était plongée dans une semi-obscurité, seules rougeoyaient les braises de ce qui restait du feu dans l’âtre. Et, dans l’un des fauteuils en cuir rouge dormait Eterna Melissa Wyrven. Sa tête avait glissé, reposant sur son épaule. Comme à son habitude, elle était en travers du siège, une jambe passée par-dessus l’accoudoir, l’autre posée sur une table basse. Ce qui était bien loin d’être une posture naturelle et confortable pour dormir. On pouvait donc en déduire qu’elle ne s’était pas endormie ici, comment dire, de son plein gré. Non, on ne l’avait pas droguée, piquée, saoulée , non. Elle s’était endormie en attendant. En attendant quoi ? le déluge ? Non, la question était très mal posée, il fallait dire « en attendant qui ? ». Marwin. Elle attendait Marwin. Depuis … une éternité. Mais elle était prête à attendre encore plus que ça pour lui. Explications.

Retour en arrière, de plusieurs heures. Grande Salle. Saint Valentin. Oui, vous savez, ce truc avec les petits cœurs partout ? Ça donnait une envie de vomir monstre à la jeune fille. Comment les gens pouvaient faire des trucs pareils sans se rendre compte à quel point ils étaient pathétiques ? Comme si on avait besoin d’un jour précis pour se dire « Je t’aime » ! Oui, mais Eterna était là quand même. Pour son petit ami, Goten ? Non, il haïssait autant la Saint Valentin qu’elle. alors pourquoi étaient-ils là tous les deux, assis sur ce banc, et regardant les enveloppes sortir de la coupe ? Parce qu’il avait suffit d’un regard, le matin même, à Marwin pour faire comprendre à sa cousine que c’était aujourd’hui. Aujourd’hui qu’il se lançait. Alors elle devait être là. Pour le soutenir. Même sans lui parler, même sans qu’ils se regardent, juste comme ça. Par sa seule présence. Alors oui, elle se farcissait ce truc insipide et minaudant. Calée dans les bras de Goten, elle avait regardé Marwin recevoir enveloppe sur enveloppe. Les autres, elle s’en foutait. Si, elle tendait l’oreille vers la table des Serp’, mais son message n’était visiblement pas encore arrivé. Tant pis. Sauf quand une enveloppe s’arrêta devant Pierrick. Son cœur rata un battement, et elle détourna la tête. Qu’en avait-elle à faire après tout ? Ils n’étaient plus ensemble, ce n’étaient pas ses oignons. Et ce n’était pas le moment.

Marwin venait de se lever. Il se dirigeait vers Emily. Avalant difficilement sa salive, la jeune fille attrapa la main de son petit ami et la serra aussi fort que son cœur battait dans sa poitrine. Bon sang, il allait le faire …. IL L’AVAIT FAIT ! Elle faillit se mettre à siffler, mais quelque chose la retint. C’était un moment sacré, mieux valait se faire oublier. A la limite, elle sifflerait après … Mais non. Elle l’avait repoussé. Badaboum. Ses ongles s’enfoncèrent nerveusement dans la peau de Goten, avant qu’elle ne s’en rende compte et s’en excuse d’un regard. Comment … Comment osait-elle ? La rage, le ressentiment qu’elle avait mis de côté, qu’elle s’était forcée à mettre de côté contre Emily, tout revint d’un seul coup. Il lui fallait quoi, qu’il se mette à genoux et se fasse fouetter devant tout le monde ? Ou qu’il se suicide, carrément ? Ses entrailles s’étaient mises à bouillir, qu’Emily était partie et que l’enveloppe d’Angewo était arrivée. Alors là … Elle vit Marwin se décomposer, et partir.

Son premier réflexe fut de se lever pour lui courir après. Mais son regard fut accroché par un autre, celui de Robbie, qui secoua légèrement la tête. Comment ça, non ? Elle faillit se lever pour lui demander s’il avait perdu la boule, mais il y avait trop de monde, et un scandale supplémentaire n’était pas nécessaire pour Marwin. Elle se contenta donc de hocher la tête. Le laisser seul, un peu, semblait en effet judicieux. Elle se serait sans doute fait détruire … ou il se serait effondré dans ses bras. Même si la seconde option lui aurait plu, il lui semblait que la première serait plus vraisemblable. Elle se tût donc, et attendait dans un silence glacé la fin de cette foutue cérémonie, elle ruminait mille et une choses dans sa tête. La principale étant : torture et massacre des bourreaux de son cousin. Et, pour la première personne, cela allait être très rapide. En effet, quand tout fut fini, elle se dégagea de l’étreinte de Goten, et, d’un pas décidé, batailla dans le flot des élèves qui se déversait par les portes de la Grande Salle pour attraper par le col de sa robe de sorcier …


Angewo …

Elle ne lui laissa rien le temps de dire, et lui envoya une tarte monumentale :


ESPÈCE DE SALOPE ! DE QUEL DROIT AS-TU OSÉ LUI ENVOYER DES TRUCS PAREILS, DE QUEL DROIT ? TU CROIS QUE T’AS MÊME JUSTE LE DROIT DE PENSER QUE TU ES MIEUX QUE LUI ? TU NE VAUX RIEN, PÉTASSE, ET PLUS VITE TU RETROUVERAS TON HABITAT NATUREL, AUTREMENT DIT LE TROTTOIR, MIEUX CE SERA POUR TOUT LE MONDE !


Le revers de la baffe partit sans même qu’elle y pense, et elle la laissa là, partant sans se retourner pour son cours de potions. D’humeur massacrante, elle rata lamentablement sa potion, tellement ses mains tremblaient. Et le pire, c’était qu’elle n’en avait rien à foutre, strictement rien à foutre. Parce qu’elle savait que quelque part, il y avait Marwin qui souffrait. Alors, que Rogue aille se faire foutre, avec ses sarcasmes et ses cheveux gras, sa mauvaise note et ses railleries disant que son cœur devait être en morceaux. Elle se retint même de lui jeter le contenu de son chaudron au visage. Il fallait qu’elle se calme. Un seul moyen. En dessous de sa table, elle croisa et décroisa les doigts en marmonnant quelque chose entre ses dents, et, quelques secondes après, une fiole de potion d’enflure lui tombait sur la tête. Les autres cours furent tout aussi glorieux. Mais elle s’en fichait, sincèrement. Parce qu’elle avait beau courir partout où elle pouvait entre chaque cours, elle ne trouvait pas Marwin. Il n’était nulle part. Et elle s’inquiétait, mortellement. Alors elle sauta le dîner, et alla se poster dans sa salle commune. Parce qu’un jour où l’autre, il pointerait le bout de son nez pour venir se coucher. Il n’était pas dans le dortoir, Goten le lui avait certifié.

Alors, elle était resté là, des heures et des heures, assise sur ce putain de fauteuil, à regarder le putain de trou de ce putain de portrait qui, putain, refusait de s’ouvrir et laisser passer son cousin, en larmes, mais putain, là ! Ses pensées divaguaient, elle s’efforçait de ne pas penser à ce message qu’avait reçu Pierrick. Possessive, elle ? Juste un brin… Goten était allé se coucher vers vingt-trois heures, la laissant là, seule, ressassant les pensées les plus noires, à attendre, attendre … Mais Morphée avait fini par avoir raison d’elle. et elle dormait maintenant. Pas très profondément, cependant, même inconsciemment, puisque la lumière grise du Patronus la réveilla instantanément. Se redressant brusquement, elle se cogna le pied contre la table, essayant de se lever. Mais elle fut prise de vertiges et retomba lourdement dans son fauteuil. Papillonnant des yeux, elle essayant de comprendre ce que pouvait bien faire un bordel de renard gris dans la Salle Commune. Ce ne fut que quand il commença à parler qu’elle comprit de quoi ça s’agissait :


Marwin est à l'infirmerie, rends-toi y le plus rapidement possible s'il te plait

Comment expliquer ce que ressentit la jeune femme à ce moment-là ? Il n’y avait pas de mots. Tout simplement. Des échos résonnaient dans son crâne, alors que le Patronus disparaissait. Marwin. Infirmerie. Vite. Une tornade noire partit du fauteuil. Sauta par-dessus la table basse. Bouscula plusieurs fauteuils. Marcha sur la queue du chat de Yuna. Poussa de toutes ses forces sur la portrait. Partit en courant dans les couloirs. Et à chaque foulée, ces mots. Marwin. Infirmerie. Vite. Marwin. Inifrmerie. Vite. Le souffle coupé, elle accéléra quand même. Des images se formaient dans son esprit, qu’elle essayait à tout prix de refouler. Sans succès. Marwin. Allongé. Plus pâle que la mort elle-même. Ou pire. Un drap. Recouvrant un corps … Des larmes se mirent à couler, seules. Marwin. Infirmerie. Vite. Plus vite. Les murs défilaient, elle ne prenait aucune précaution. Que lui importait qu’on l’entende ? De toute façon, elle allait trop vite pour qu’on la rattrape. Elle s’en foutait des conséquences. Parce que Marwin était à l’infirmerie. Et que ça devait être grave. Pour qu’on la prévienne. Pour qu’on lui dise de faire vite. Et vite, elle faisait vite. Trop vite. C’était le dernier escalier. Elle sauta les cinq dernières marches. Se réceptionna mal. Très mal. Un craquement. Un gémissement de douleur. Elle s’arrêta, deux secondes, des larmes de douleur venant s’ajouter aux autres. Mais elle n’avait pas le temps de s’attrister sur une cheville. Marwin … Les derniers mètres, elle les fit du mieux qu’elle put, en courant, en malmenant sa cheville. Et, quand enfin elle arriva aux portes de l’infirmerie, elle les ouvrit d’un grand coup et hurla, en larmes :

ARTHUR WYRVEN !!!
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Eterna M. Wyrven
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Mar 28 Aoû - 0:21

Pour ceux qui ne le savaient pas, Arthur était le second prénom de Marwin, qu’il détestait. Et quand Ety était énervée après lui, elle l’appelait comme ça. Mais là, ce n’était pas de l’énervement, c’était de l’inquiétude, c’était de la souffrance. Son regard bleu empli de larmes ne détectait que des formes, alors qu’il balayait l’infirmerie vide. D’un geste rageur, elle s’essuya les yeux, distinguant de quoi il en retournait. La pièce était vide, mis à part un lit au fond. Un lit dans lequel était allongé …

Marwin …

Un murmure. Un appel. Une supplication. Elle remonta l’allée, telle un zombie, sa cheville la faisant grimacer à chaque pas. Mais elle s’en fichait. Encore une fois. La seule chose qui lui importait, dans le monde entier, était ce qu’elle voyait. Cette silhouette, dans ce lit. Ce lit aux draps blancs, trop blancs. Ses yeux se réembuèrent, alors qu’elle s’avançait, toujours plus près. Ce qu’elle voyait la faisait souffrir à un point inimaginable. Les yeux clos, les lèvres bleues, le visage pâle, et cet air d’être endormi, de ne plus exactement être là … cette main, blanche et sans vie, qui était posée sur le drap, se confondant dans cette terre immaculée … Des images lui revenaient, tellement semblables … Un petit garçon de sept ans sur un brancard, mais avec du rouge, plein de rouge, partout, mort … ou presque. Un adolescent de douze ans, allongé sur un lit d’hôpital. Sa main dans la sienne. Elle, dormant à côté. Lui parlant tous les jours, le suppliant, oh, le suppliant de revenir. Le petit garçon rouvrant les yeux. Lui souriant : « Eterna … où étais-tu passée ? ». Et retour à lui. Ce visage, elle le regardait sans croire ce qu’elle voyait. Elle ne voulait pas le voir. Elle ne voulait pas avouer que ce que son nez percevait, c’étaient des effluves d’alcool. Elle voulait se rappeler du sourire éclatant du jeune homme, de son regard droit des dernières semaines, elle voulait … oh, nier cette putain de réalité. Mais elle ne le pouvait pas. Parce qu’elle était arrivée à à peine un mètre de lui. Et qu’elle ne pouvait plus nier l’évidence. Elle pouvait juste se bouffer les lèvres.

Un long sanglot la secoua, avant qu’elle ne s’effondre, s’asseyant sur le lit, et le prenant par le col de sa chemise. Elle le secoua, le visage crispé, elle le secoua, et lui hurla :


MARWIN ! RÉVEILLE-TOI TOUT DE SUITE, TU M’ENTENDS ! C’EST PAS NÉGOCIABLE, RÉVEILLE-TOI ! ARTHUR, JE TE JURE QUE J’EMPLOIE LES GRANDS MOYENS ! TU VAS REGRETTER D’ÊTRE VENU AU MONDE, MON GARS, TU … PUTAIN !

Sa voix se brisa et elle le laissa retomber sur son oreiller, comme une poupée de chiffons. Et elle se couvrit le visage des mains, se laissant totalement aller. Tant de sentiments, l’abattement, la douleur, là, qui la broyait entière. Il respirait, elle l’avait senti, mais …

Non … tu peux pas … t’as pas le droit … Marwin …

Ses mains se baissèrent, dévoilant son visage ravagé par les larmes, et elle attrapa la sienne,, qu’elle tint fermement entre les siennes. Elle le regardait, toujours pleurant. Et maintenant, après avoir crié, elle pleurait :

T’as pas le droit … t’as promis … tu te rappelles … ce jour-là …

Elle, elle s’en rappelait parfaitement. Deux mains jointes. Deux regards accrochés. Et …

On s’est fait une promesse, tu te souviens ? Un serment … On mourra … tous les deux … ensemble … le même jour … à la même heure … même minute … même seconde … pour que l’on n’ait pas à souffrir un instant la séparation, la douleur, tu te souviens ?

Il ne lui répondait pas, il ne pouvait plus lui répondre. Mais elle continuait.

J’te préviens, si tu meurs, je te suis … J’suis rien sans toi, Marwin, rien … T’es tout pour moi …

Un sanglot lui coupa la parole. Respirant, elle leva les yeux vers le plafond, essayant de trouver le courage de continuer.

T’as pas le droit de mourir Marwin. Tu mérites pas de mourir. T’es … quelqu’un d’exceptionnel. Tu te rends pas compte le bien que tu fais autour de toi. D’un simple sourire. D’une parole. Regarde Linia. Regarde Narcisse. Regarde moi, bordel, Marwin, sans toi, qui sait ce que je serais devenue ? Alors t’as pas le droit. Tu dois vivre. Et si tu le fais pas pour toi, fais-le pour nous.

Rire amer.

T’as toujours fait ça, espèce de crétin. Vivre pour les autres avant de vivre pour toi. Je t’aime Marwin, comme un frère … et tu le sais. Alors, reviens, je t’en supplie …

Un silence. Coupé par un bruit étrange. Quelque chose comme … un claquement de dents. Regard d’espoir vers Marwin. Mais ce n’était pas lui. Elle aurait pourtant juré qu’ils étaient seuls. Avalant ses sanglots, elle se leva, balaya la salle d’un regard circulaire, qui tomba sur un paquet de couverture, d’où dépassaient des cheveux noirs et deux yeux bleus … Ses yeux s’écarquillèrent, et elle perdit le peu de sang-froid qu’elle avait conservé jusque là. Faisant un pas e avant, la pointa du doigt, elle hurla :

TOI ??!!!


Un hurlement d’incrédulité, mais surtout, de rage. Emily Jones. Evidemment. Son cousin mourrant, elle ne pouvait qu’être dans les parages. Mily, qu’elle avait toujours considéré comme une amie. Avec laquelle elle s’était disputée récemment. Dont c’était la faute, l’entière faute !!! Tout était de sa faute, pourquoi l’avait-elle repoussé ? Que lui avait-elle fait pour le mettre dans un état pareil ??? Elle vit automatiquement rouge. Ou plutôt noir.

TOUT ÇA C’EST TA FAUTE ! T’ES HEUREUSE MAINTENANT ? IL S’EST FOUTU EN L’AIR À CAUSE DE TOI ! ALORS QU’IL AVAIT REMONTÉ LA PENTE. TOUT ÇA POUR TOI ! ET TOI … TOI !!!! TOI T’EN AS RIEN À FOUTRE DE LUI ! REGARDE, NAN MAIS REGARDE LE ! TOUT ÇA C’EST À CAUSE DE TOI, EMILY JONES ! TU SAIS QUOI ? T’AS PLUTÔT INTÉRÊT À CE QU’IL SE RÉVEILLE, PARCE QUE SINON JE TE JURE QUE JE VAIS ME FAIRE UN PLAISIR DE TE TUER À PETIT FEU EN TE TORTURANT DE TOUTES LES MANIÈRES QUE JE CONNAIS AVANT DE ME SUICIDER !

Une baffe, elle avait envie de la frapper, nan, elle avait envie de l’écorcher, de lui enlever trèèès lentement la peau des os, avant de la faire rôtir dans des flammes qui la brûleraient seulement trèèès lentement, elle voulait lui arracher un œil et le lui faire bouffer pendant que l’autre regardait, elle voulait que chacune des parcelles de son corps souffre, elle voulait … Est-il utile de préciser que les yeux de la jeune fille avaient progressivement pris une teinte entièrement noire, et qu’elle semblait sur le point de mettre vraiment ses pensées morbides à exécution ? Sans doute pas, puisqu’il s’agit d’Eterna Wyrven … la seule chose qui sauva Mily d’un trépas immédiat fut en fait la cheville de la jeune fille, qui lui causait une douleur telle que ses yeux redevinrent bientôt bleus, et remplis de plus de larmes encore, si c’était toutefois possible.

Elle pleurait. De rage, contre Emily. De douleur. Putain de cheville. De peur. Marwin, me laisse pas …


[HJ: Première fois que je poste un RP en deux messages ... putain ...]
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Mar 28 Aoû - 16:52

Prévenir Eterna. Non, c’était loin d’être une idée charitable. A vrai dire, Emily se foutait complètement d’Eterna, de ce qu’elle pouvait faire, penser, dire ou ressentir en cet instant. Non si Emily avait demandé à l’infirmier de la prévenir, ça n’avait rien à voir avec une quelconque envie de faire quelque chose de bien. Bien ou mal, la différence, elle ne la voyait plus et ça ne l’intéressait plus. Elle l’avait fait tout simplement parce que c’était la chose à faire. Parce qu’IL aurait voulu qu’elle vienne. Ne parle pas au passé, il n’est pas encore mort ! Parce qu’il voudrait qu’elle vienne. S’il avait été conscient, il aurait demandé Eterna. Ou pas ? Bien sûr que si enfin, qui aurait-il pu demander ? Sûrement pas toi. Non, pas elle, mais Robbie ? Peut-être même ses parents ? Voire personne... Mais non, c’était Eterna, elle le savait. C’était la chose à faire. Eterna devait venir.

Oh, ne croyez pas qu’Emily ne savait pas ce qui l’attendait. Elle connaissait Eterna et son caractère, maintenant encore mieux que la presque totalité de Poudlard. Parce qu’elle savait. Elle savait qu’Eterna était capable de certaines choses dont même les profs de Poudlard ne rêvaient pas la nuit. De choses que l’on ne peut faire qu’avec un cœur infesté par la cruauté. Un cœur aussi dur que la pierre et aussi noir que le néant. Mais elle savait aussi qu’Eterna n’était pas comme ça. Elle n’était pas ce genre de personnes, incapable de ressentir quoi que ce soit, n’agissant que pour faire souffrir les autres. Depuis six ans qu’elle la côtoyait, elle pensait connaître un tant soit peu sa personnalité. Mais pourtant, elle ne se serait jamais attendue à ça. Elle n’aurait jamais imaginé Eterna, les yeux virant au noir, un sourire malsain aux lèvres, torturant elle ne savait trop quoi, essayant de tuer Marwin... Mais non. Même si elle faisait... ce qu’elle faisait... Non Em, il faut que tu le dises, il faut que tu l’acceptes... Même si elle pratiquait la Magie Noire, Eterna avait un cœur, elle le savait. Et c’était peut-être ça le plus dangereux pour elle en ce moment précis. Eterna était folle de Marwin. Il y avait ce lien entre eux qu’Emily ne connaissait que trop bien, pour partager le même avec son propre frère. Et elle savait qu’elle allait tout lui mettre sur le dos. Déjà, parce qu’elles n’étaient plus vraiment amies, pour ne pas dire plus du tout. Et ensuite parce qu’elle était là, tout simplement. Ça lui suffirait pour lui en vouloir. Alors oui, Emily savait parfaitement ce qui l’attendait. Et pour tout vous dire, ça n’avait même pas déclenché une once de peur en elle. Non, elle n’avait pas peur d’Ety, comme elle n’avait pas peur de ce qui pourrait lui arriver. Tant qu’IL vivait, il pouvait bien lui arriver n’importe quoi à elle, elle s’en foutait.

Et en fait, en ce moment, ça ne lui effleurait même pas l’esprit. Aidan Ethridge venait d’envoyer son Patronus à travers le château pour prévenir Eterna et lui ramenait une quatrième couverture pour couvrir son corps tremblant. Parce que si vous croyez que Marwin était le seul à risquer quelque chose ce soir, vous vous mettez le doigt dans l’œil et jusqu’au coude. C’était bien simple, Emily ne ressemblait plus à rien. Sa peau d’habitude si bronzée avait pris une couleur blanche pire que la mort, ce qui faisait contraste avec ses lèvres plus bleues encore qu’une écharpe de Serdaigle. Ses dents claquaient violemment et ses grands yeux bleus étaient fixés sur un point non existant, complètement ternes. Quant au reste de son corps... Ses jambes étaient trop fragiles pour qu’elle puisse ne serait-ce que songer à se mettre debout, elle ne pouvait pas bouger ses pieds et, ce qui était sans doute le plus dangereux, elle ne sentait même plus ses doigts. On les lui aurait coupés qu’elle ne s’en serait même pas aperçue. Et vous connaissez cette sensation, quand vous mangez une glace trop vite, cette douleur qui monte jusqu’au crâne avec l’impression que votre cerveau est en train de se congeler ? Ça vous donne envie de hurler tellement ça fait mal, de taper du poing par terre, de déchirer un drap avec les dents, de vous enfoncer les ongles dans la peau, tout pour que ça s’arrête. Et bien c’est ce que ressentait Emily. Sauf que la douleur ne durait pas que quelques secondes mais était permanente. Sauf que là encore, elle s’en foutait. D’avoir mal, de perdre l’usage de ses mains, de ne plus remarcher, de mourir de froid, de tout. Elle n’avait plus rien à perdre s’il ne se réveillait pas. Plus rien qui en vaille la peine.

L’infirmier lui avait dit de s’allonger, mais elle avait refusé. Elle était restée assise sur le bord d’un des lits de l’infirmerie, les jambes pendant dans le vide. Si elle s’allongeait, la fatigue risquait de l’emporter jusqu’aux bras de Morphée. Et elle ne pouvait pas se permettre de dormir. Elle n’en avait pas le droit. Pas tant qu’elle ne le verrait pas ouvrir les yeux, parler, être en vie. Pas tant qu’elle ne serait pas sûre qu’il était sauvé. Et même là, s’autoriserait-elle à vivre ? Est-ce qu’elle le méritait ? Est-ce qu’elle en avait seulement le droit ? Non, bien sûr que non. Il avait fait ça à cause d’elle. Elle arrivait à peine à y croire. Qu’il s’était bourré la gueule de cette façon, jusqu’à ce point-là, à cause d’elle. Qu’il l’aimait encore au point de ne pas supporter un rejet. Qu’il l’aimait tout court. Bon sang, Marwin l’aimait ! Et elle avait été trop stupide pour s’en apercevoir. Trop stupide pour s’apercevoir qu’elle l’aimait, elle. Trop stupide tout court. Elle était stupide, idiote, sotte, imbécile, débile, demeurée, minable, ratée, abrutie, gourde, bête, crétine, nigaude, conne, nulle, double nulle. Comment avait-elle pu se faire croire qu’elle ne l’aimait plus ? Comment avait-elle pu réussir à s’en convaincre ? Comment avait-elle pu y croire ? Bordel, elle le voyait chaque jour, chaque putain de jour, elle le voyait et elle sentait son cœur qui se serrait, qui battait plus fort, plus vite, elle ressentait quelque chose, et elle n’avait pas cru que c’était de l’amour. Elle aurait dû le savoir. Même si ça faisait encore plus mal. Elle aurait dû l’accepter. Mais c’était justement ça le truc. Ça faisait mal, beaucoup trop mal, pour qu’elle arrive à le supporter. Savoir ce qu’il avait fait et l’aimer encore. Mais quitte à en crever sur place de douleur, elle n’aurait pas dû se voiler la face. Comment avait-elle pu faire ça ? Comment avait-elle pu imaginer qu’elle n’aimait plus Marwin ?

Marwin...
Pardon ? Non franchement, tu écoutes ce que je suis en train de te dire ?
Non...
Mouais, je m’en doutais. Je pense que ça va aller pour lui. Je lui ai fait un lavage d’estomac et tout l’alcool qu’il s’était envoyé l’a réchauffé, donc il a évité l’hypothermie. Il n’y a plus qu’à attendre qu’il se réveille.
Quand ?
Ah ça, je sais pas trop. Quand il voudra. S’il le veut. Bon, pour en revenir à toi je pense qu’il fau...

A nouveau, elle n’écouta plus. « S’il le veut » ... Est-ce qu’il le voudrait seulement ? Il n’y avait rien de moins sûr. Si le seul fait qu’elle le repousse – CONNASSE – l’avait poussé à se bourrer la gueule jusqu’à en crever, qu’est-ce qui pourrait lui donner envie de revenir ? Elle ? C’était sa faute s’il en était arrivé là, pourquoi voudrait-il revenir pour elle ? Parce que je l’aime... Oui mais ça, il ne le savait pas. Elle le lui avait dit, oui, mais l’avait-il entendue ? Comment aurait-il pu ? Non, il ne savait pas. Elle voulait qu’il revienne, pour le lui dire, pour qu’il sache, qu’il sache que malgré tout ce qu’il avait pu lui faire, et surtout malgré tout ce qu’elle avait pu lui faire, elle l’aimait encore, elle l’aimait toujours, jamais elle n’avait arrêté, et jamais elle ne s’arrêterait. Et que si jamais il lui arrivait quelque chose, elle ne pourrait pas le supporter. Elle ne le supportait pas. Et seul ce nouvel espoir qu’il se réveille l’empêchait de se jeter par la fenêtre. Ça et ses jambes trop faibles pour supporter son poids.

Il avait abandonné quand il lui avait posé des questions et qu’elle n’avait pas répondu. Parce qu’elle ne l’entendait plus. Tout ce qu’elle entendait, c’était son cœur qui battait trop fort pour Lui mais pas assez pour elle-même. Alors il s’était isolé dans son bureau pour prendre en notes tout ce qu’il venait de faire ce soir. Et elle se retrouvait seule dans la pièce avec Marwin. Elle aurait voulu se lever, se poster à ses côtés, lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur, tout en sachant parfaitement qu’il ne l’entendrait pas. Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore. Et son cœur lui disait que si elle lui disait tout ça, alors peut-être, peut-être que quelque part en lui, quelque chose se déclencherait, qu’il l’entendrait et que ça lui donnerait envie de se battre pour se réveiller. Quitte à ce qu’il lui dise qu’il la détestait de l’avoir fait autant souffrir et qu’elle pouvait crever, que ça ne lui ferait que du bien. Quitte à ce qu’il lui demande de ne plus jamais s’approcher de lui. Ce qu’elle s’empresserait de mettre à exécution si tel était son souhait. Elle aurait aimé aller lui parler. Plusieurs fois, elle posa ses pieds tremblant sur le sol, mais elle n’était même pas capable de faire basculer son poids sur ses jambes pour se lever. Elle voulait lui parler, elle voulait être à côté de lui, elle voulait... Doucement, les larmes lui montèrent aux yeux, elle aurait voulu les retenir, mais elle n’en avait plus la force. Alors elle les laissa couler en silence le long de ses joues devenues si pâles. Elle sentit toute une vague de souvenirs remonter à elle et, fermant les yeux, elle se prépara à les accueillir, elle se prépara à souffrir encore un peu plus.
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Emily Jones
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Mar 28 Aoû - 16:53

C’était le onze Avril. Elle avait douze ans. Elle sortait d’un cours d’Histoire de la Magie. Elle se souvenait encore du thème du cours, des réflexions du prof, des devoirs qu’il leur avait donnés à faire et du « bonnes vacances » qu’il leur avait tristement balancé à la sonnerie. Elle était sortie, avait fait quelques pas quand une main s’était posée sur son épaule. Elle s’était retournée et... son cœur se serra. Elle revoyait ce jeune garçon au sourire maladif et aux grands yeux noisettes, qui lui demandait de l’aide. Ses notes. Elle revoyait Peeves et sa chanson ridicule qui les avait faits rougir de honte sur le moment puis beaucoup rire les années qui avaient suivi : « L’amour est un sérieux problème, les Bouffondor n’y connaissent rien, et au lieu de se dire ‘je t’aime’, ils se demandent des cours de soutien ».
C’était le vingt-huit Juin. Elle avait douze ans. Au bal de fin d’année. Il l’y avait invitée et elle avait dit oui. Ils étaient sortis faire un tour dans la pénombre du parc. Et puis soudain, il le lui avait dit. Comme ça, sans crier gare, sans préavis, il le lui avait dit. « Je t’aime Emily ». Il avait approché son visage du sien et... son cœur rata un nouveau battement... et ils s’étaient embrassés. Et ç’avait été merveilleux. Tout simplement.
C’était le seize Juillet. Elle avait quinze ans. Ils étaient chez elle, en Australie, pour y passer les vacances. Elle n’arrivait pas à dormir et s’était isolée dans sa chambre. Elle avait entendu du bruit dehors et était sortie sur le balcon. Et elle l’avait vu, plus beau que jamais. Ils étaient allés à l’intérieur et... elle crut que son cœur s’était arrêté...
C’était le trente Juin. Elle avait seize ans. Ils se disputaient et elle partait en claquant la porte, après lui avoir dit d’aller se faire foutre. C’était le vingt-neuf Octobre. Elle avait seize ans. Il lui disait qu’il avait été tellement malheureux sans elle qu’il s’était réfugié dans l’alcool et avait tenté de l’oublier avec des filles dont le nombre importait peu. C’était le vingt-quatre Décembre. Elle avait dix-sept ans. Il lui demandait de lui dire qu’elle ne l’aimait plus et elle était incapable de répondre. C’était le quatorze Février. C’était aujourd’hui. Et...

ARTHUR WYRVEN !!!

... et c’était aujourd’hui qu’elle allait mourir. Elle ouvrit les yeux pour voir Eterna, plus furieuse qu’elle ne l’avait jamais vue, se jeter au chevet de Marwin. Et si par hasard vous aviez eu des doutes tout à l’heure sur l’existence ou non d’un cœur quelque part en Eterna Wyrven, ils doivent être en train de s’envoler définitivement en ce moment même. Et si la scène qui était en train de se dérouler sous les yeux d’Emily ne vous donne pas les larmes aux yeux, si elle ne vous déchire pas le cœur, c’est qu’il serait peut-être temps de s’inquiéter sur l’existence d’un cœur en vous-même. En tout cas, Emily, elle, souffrait d’assister à ça. Les larmes qui s’étaient arrêtées de couler, retrouvèrent le chemin de ses yeux, ses joues, pour finir dans son cou. Elle ne pouvait pas les contrôler. Comme elle ne pouvait pas contrôler ses dents qui claquaient ou ses jambes qui tremblaient. Et malgré la douleur stridente qui lui enserrait l’encéphale dans un étau, elle arrivait encore à réfléchir et elle sut qu’Eterna allait l’entendre, la voir, se rendre compte de sa présence. Et qu’au moment où cela arriverait, elle la tuerait. Vous croyez que j’exagère ? Est-ce que vous vous rendez bien compte de qui est Eterna Wyrven ? Non, je n’exagère pas. Emily allait mourir. Eterna allait la tuer. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’attendait que ça.

TOI ??!!!

Ça y était. C’était fini. Aujourd’hui, Jeudi quinze Février 2007, à deux heures quarante-huit, elle allait mourir. Elle y était prête. Et si quelque part en elle, il y avait de la peur, c’était seulement celle que Marwin ne s’en sorte pas et la rejoigne. Les yeux d’Eterna avaient viré au noir le plus total, le plus profond qu’elle n’ait jamais vu. Elle lui hurlait dessus. Emily écoutait à peine. Elle savait déjà tout ce qu’elle était en train de lui dire. Que c’était de sa faute. Qu’elle ne méritait pas de vivre. Et enfin, elle lui dit ce qu’elle attendait, ce qui la fait réagir.

JE TE JURE QUE JE VAIS ME FAIRE UN PLAISIR DE TE TUER À PETIT FEU EN TE TORTURANT DE TOUTES LES MANIÈRES QUE JE CONNAIS

A ces mots, il se produisit soudain quelque chose en Emily. Une vague de chaleur. Qui traversa son cœur, ses tripes, le fin fond de ses entrailles, jusqu’au bout de ses doigts. Ses doigts... Elle sentait ses mains. Alors, avec toute la violence que lui permettait sa faiblesse, elle rejeta les couvertures de ses épaules blêmes et hurla aussi fort qu’elle le pouvait.

MAIS VAS-Y !!! QU’EST-CE QUE TU ATTENDS ?! VAS-Y !!!

D’une main tremblante, elle plongea dans sa poche pour en extirper sa baguette qu’elle lança sans ménagement à Eterna, comme pour lui dire « tu vois, tu peux y aller, je m’en fous, tu ne me fais pas peur, j’attends que ça ». Et mue par une énergie nouvelle, elle voulut se lever. Mourir debout. Sauf que ses jambes n’étaient pas de cet avis. Elle réussit à se faire basculer sur ses pieds et resta debout une infime fraction de seconde avant que ses genoux cèdent et qu’elle tombe dans un bruit sourd sur le sol. Mais là encore, elle leva les yeux vers Eterna et son regard, loin de la défier comme avant, ressemblait plus à une supplication.

Vas-y...

Mais avant qu’Eterna n’ait pu faire un quelconque mouvement, quoi qu’elle ait voulu faire, une porte s’ouvrit à la volée et Aidan Ethridge en sortit précipitamment, leur criant de se calmer. Il mit quelques secondes à réaliser qu’Emily était à terre, toujours aussi tremblante, les lèvres toujours aussi bleues, mais les doigts sauvés. Il s’empressa de la soulever en douceur pour la rasseoir sur le lit, rapatriant les couvertures sur son corps glacé, avant d’examiner ses mains et de faire bouger ses doigts un à un. Ce ne fut qu’ensuite qu’il se retourna vers Eterna pour s’occuper d’elle et de sa cheville qui avait doublé de volume. Les deux jeunes filles restèrent silencieuses, se contentant de se regarder dans le bleu des yeux en serrant les dents. Et l’infirmier expliqua à Ety ce qu’il avait déjà expliqué à Emily. Que Marwin n’était pas en danger immédiat. Qu’il ne fallait plus qu’attendre qu’il se réveille. Que ça pouvait arriver n’importe quand. Et que si Emily ne l’avait pas ramené, il serait déjà mort de froid ou par une overdose d’alcool. Il lui avait donné une potion pour sa cheville et avait passé un onguent sur son pied enflé. Et il lui avait dit qu’il allait la ramener dans son dortoir. Bien sûr, elle n’avait pas voulu, elle avait résisté, elle avait crié. Mais il avait insisté, lui expliquant qu’elle ne lui serait d’aucune utilité pendant qu’il dormait, qu’elle avait besoin de repos et que ça serait mieux pour tout le monde, Marwin inclus, si elle retournait se coucher. Alors elle avait cédé. Et comme elle avait du mal à marcher, il l’avait accompagnée, laissant à nouveau Emily seule avec Marwin dans la pièce.

Finalement, elle n’était pas morte. Elle ne l’avait pas tuée. Elle aurait pu. Elle aurait dû. Emily aurait préféré. Les yeux rivés sur Marwin, elle se demandait ce qui serait arrivé si Ety avait mis ses menaces à exécution. Comment aurait-il réagi en se réveillant ? Aurait-il été soulagé que la cause de ses tourments ait disparu ? Aurait-il souffert ? En aurait-il voulu à Eterna ? Peut-être même les trois à la fois. Et qu’est-ce que ç’aurait changé qu’elle meure s’il n’était plus là pour lui donner envie de vivre ? Parce que sans lui, ça n’avait plus aucun intérêt. Plus rien n’en avait. Quand elle était loin de lui, tout semblait fade. Tout était fade. Elle était trop loin de lui.

Après avoir serré les couvertures autour de son corps, Emily se laissa lentement glisser sur le sol, n’espérant même plus que ses jambes la porteraient. Et avec toute la force dont elle disposait, elle rampa pitoyablement sur les dalles glacées, avançant centimètre par centimètre, jusqu’au pied de Son lit. Là, l’infirmier avait laissé la chaise sur laquelle il avait installée Ety pour lui examiner la cheville. Emily regarda un instant le siège comme si c’était la plus haute montagne qu’elle ait à escalader de toute sa vie. Et, à la force de ses bras, elle tenta de se hisser sur la chaise, se cassant la gueule à plusieurs reprises. Mais sa volonté était la plus forte. Et ses yeux se posèrent sur Marwin, plus serein qu’elle ne l’avait vu depuis... une éternité. Il était tout près d’elle, mais en même temps, il était loin, si loin, trop loin. Et Emily s’étonna elle-même de se mettre à prier silencieusement. Prier n’importe qui, n’importe quoi, prier pour qu’il ouvre les yeux. Prier n’importe quel dieu qui n’existait pas, prier ceux qui existaient s’il y en avait, prier l’univers entier. Les bras croisés sur le bord de son lit, la tête reposant au creux, elle priait, priait, priait, sans s’arrêter, sans même comprendre ce qu’elle faisait, sans même y croire. Jusqu’à ce que la fatigue ne l’emporte.



[Moi aussi première fois... Don't you dare dying ! 431820 Ma cerise (L)]
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Marwin Wyrven
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Mer 12 Sep - 16:37

Il se réveilla soudain en sursaut, comme quand on a fait un mauvais rêve. S’asseyant dans un demi sommeil, il tenta d’émerger. Les doigts posés sur ses temps, s’enfonçant petit à petit dans ses cheveux, il fut bientôt sollicité par des souvenirs, tant de souvenirs … Le train. Mily fumant avec Morgane. L’explication. La gifle. « Va te faire foutre Wyrven ». La porte se claquant. Les parents, à l’arrivée, souriant. Lui disant qu’il aurait la maison pour lui tout seul parce qu’ils partaient. L’invitation d’Eterna à venir à Londres. Son refus. Sa maison. Le vide. La solitude. La souffrance. Le seul réconfort apporté par ses chiens. Les lettres qu’il avait envoyé. L’odeur du papier. Le chocolat. Les films. La piscine, dans laquelle il ne savait pas s’il voulait nager pour compenser la peine ou se noyer. L’attente, tous les matins, sur les marches de la maison, à attendre le facteur. La chantilly. Et puis l’alcool … les filles… les spots de boîte de nuit. La plage. L’alcool. Les filles … La rentrée. Emily l’évitant. Lui l’évitant. Cette soirée aux dortoirs communs. Elle se jetant dans ses bras. Lui la repoussant. Lui expliquant. Son regard, comme vidé de toute vie. Lui, s’en allant. L’entraînement de Quidditch. Yuna l’embrassant. Tim le frappant. Eterna s’interposant. Lui la haïssant. Et elle … toujours elle. Chaque cours. Son visage, indifférent. Son regard, sans émotion. L’alcool. Lui, envoyant bouler Robbie. Dean, tournant autour d’Emily. Le bagarre. L’alcool. Lui, repoussant méchamment Eterna. Lui, ne faisant pas ses devoirs. Lui, buvant. Le bal de Noël. La bouteille. Stan abordant Emily. Elle, discutant avec lui. Le parfum d’Avery. La vengeance. Lui, se comportant comme un parfait gentleman. Mily, dansant avec Stan. Les mains de Stan sur le bas du dos de Mily. Ses lèvres dans son cou. Le coup de poing. « Dis-moi que tu ne m’aimes plus et t’entendras plus jamais parler de moi ». L’absence de réponse. Pré-au-Lard. Les menaces de Matt. Ses coups. Eterna, entre eux. Et Emily … Janvier. La dispute d’Ety et Pierrick dans les dortoirs. L’alcool. Jeté par la fenêtre. La souffrance d’Ety. Son attention pour elle. les plans avec Domy. La tour d’astronomie. Narcisse. La rédemption. Cette sensation de plénitude. Sa nomination de préfet. Les critiques. Puis la reconnaissance, à nouveau. Autre soirée à la tour d’astronomie. Plan réussi. la tirade de Monaghan. Domy le défendant. Domy l’embrassant accidentellement. La Saint-Valentin. Les lettres. Le baiser. Le regard de Mily. Ses mots, blessants. L’alcool. Emily … et … plus rien. Voilà, c’était ça, il se souvenait maintenant. Et la douleur lui broya l’estomac. Il l’avait embrassé. Pour se faire pardonner. Pour qu’elle comprenne que sans elle, il n’y arrivait pas. Pour lui dire ces mots, si difficiles à prononcer, qu’il n’avait plus le droit de dire. Pour lui dire qu’il l’aimait, qu’il l’avait toujours aimée et qu’il l’aimerait toujours. Et elle, elle n’avait pas répondu à son baiser. Et elle avait fini de le tuer. Elle avait dit que ça ne changeait rien. Qu’elle ne voulait plus de lui. Qu’elle ne l’aimait plus. Et elle était partie. Partie loin de lui, une fois pour toutes. Il se rappelait de la tristesse, non, de la douleur, de la souffrance, des bouteilles. D’avoir bu, beaucoup trop bu. D’être sorti dans le parc. Dans la neige. Il se rappelait qu’elle était venue. Qu’il lui avait parlé. Balancé toute sa rancœur au visage. Et puis … plus rien. Il devait s’être endormi. Mais … il n’était pas mouillé par la neige. Et il n’avait pas froid. Et il n’avait pas mal à la tête, ce qui était pire qu’étrange étant donné la cuite mémorable qu’il s’était prise. Que se passait-il ? Où … ?

Il finit par ouvrir les yeux, et se rendit compte qu’il était … dans son dortoir. Tiens, quelqu’un l’y avait ramené ? Tous les lits étaient vides, excepté le sien, et il y avait du bruit dans la salle de bain. Fronçant les sourcils, il repoussa ses couvertures. Tout ceci n’avait aucun sens, aucun … La porte de la douche claqua, et Robbie en sortit, les cheveux trempés et l’air bon enfant :


Marwin ! Espèce de marmotte, tu comptais encore dormir longtemps ?
Je …

Bon, d’accord, Robbie avait toujours été un ami, un vrai. Et les amis, les vrais, quand vous avez passé la veille la pire journée de votre vie, et que votre cœur est en morceaux ne vous parlent pas comme ça. Surtout pas Rob’, c’était pas le style à faire comme si de rien n’était. Qu’est-ce que tout cela pouvait bien signifier ? Clignant des yeux, il ne trouvait pas grand chose à dire, parce qu’à vrai dire, affirmer qu’il était perdu relèverait du plus euphémistique des euphémismes. Il prit donc le parti de se lever, et de s’habiller. Peut-être y verrait-il plus clair ainsi … Dans le plus complet des brouillards, il enfila son pantalon, sa chemise, laça ses chaussures, passa sa chemise, sa robe de sorcier, et s’installa devant le miroir pour faire son nœud de cravate. Ses yeux rencontrèrent ceux reflétés dans la glace, et il se demanda un instant s’il rêvait. Non, tout ceci semblait réel, trop réel. Ça devait être vrai alors. Mais bon … Par acquis de conscience, il s’observa sous toutes les coutures. Une cicatrice par-ci, une par-là … Non, c’était bien ça. Comment un rêve pourrait-il être aussi détaillé ? Bon … Mais il pataugeait de plus en plus … Il se détournait quand quelque chose attira son attention. Un reflet brillant. Son insigne de préfet … Non, attendez …. QUOI ?

Depuis quand je suis préfet en chef ?

Robbie éclata de rire.

Haha ! Sacré Marwin va ! T’as un sens de l’humour bizarre le matin …
Non, mais … moi, préfet en chef ?
Ça fait six mois mon vieux, tu t’y est pas habitué ? Hey, qui pouvait mieux convenir à ce poste que toi ?

Une tape dans le dos. Alors là, il était définitivement largué. Préfet-en-chef depuis la rentrée ? Euh, non, pas à sa connaissance. C’était quoi, une blague ?

Ah, et au fait, chapeau pour hier soir, j’savais pas que tu chantais aussi bien.
Hein ?

Rob’ se gratta la tête.

La nuit a du être longue. J’vais faire ça bref : ce pari, qu’on a perdu tous les deux. Hier soir, Salle Commune, toi chantant « Je te donne » à Emily Jones, tu sais, une brune, aux yeux bleus, magnifique … ta petite amie …

Badaboum. Non, ça ne pouvait pas être une blague. Il ne lui aurait jamais fait ça, sachant l’impact que ça aurait sur lui. Rien qu’au nom de Mily, son cœur s’était serré à s’en briser. Il ne pouvait pas être aussi cruel, pas lui, pas Robbie. Mais à quoi ça rimait alors tout ça ? Qu’est-ce que … Son ami le regardait avec insistance, se demandant sans doute s’il allait bien. Il fallait le rassurer :

Ah, oui, bien sûr, excuse-moi … J’suis un peu dans les vapes ce matin. Et toi, ton gage ?
Une lettre enflammée à écrire à ta cousine, bien sûr. Basile adooore me bassiner avec cette histoire.
Basile … Mais, tu ressens plus rien pour Ety ?
Bien sûr que nan, tu le sais bien. D’ailleurs, quand bien même, maintenant qu’elle est fiancée …
QUOI ?
Oui, Pierrick a dû lui faire sa demande à l’heure qu’il est. Tu dormais encore quand il est parti, t’as même pas pu l’encourage. Pourtant, c’était ton idée qu’il ne le fasse pas le jour de la Saint-Valentin…
Oui, Ety aurait détesté …

Les réponses venaient toutes seules, même si chaque mot l’embrouillait de plus en plus. Pierrick demandant Ety en mariage … Elle était avec Goten ! Et depuis quand faisait-il des paris avec Crimson ? Et … et non, hier il n’avait rien chanté du tout à Emily, il l’avait embrassée sans résultat … Il ne savait plus où il en était, ni où il était. Tout ceci semblait tellement réel, tellement familier… tellement probable aussi. Tellement plus probable de ce qu’il avait vécu jusque là. Vécu ? Ou crut vivre ? C’était à se demander. Et si tout le reste n’avait été qu’un mauvais rêve après tout ? Il ne savait pas, il ne savait plus. La seule chose qu’il savait, c’était … ben qu’il se sentait bien. Heureux et entier, pour la première fois depuis bien longtemps. Oui, allez, en y réfléchissant bien … Il aimait Emily, plus que tout au monde. Basile et lui, ils n’étaient pas si différents s’ils y réfléchissaient bien, et, s’il n’y avait pas eu cette histoire avec Eterna, ils seraient sans doute devenus amis. Pierrick et Eterna s’aimaient à la folie, Robbie était toujours le même et son meilleur ami. Et il était préfet-en-chef. C’était, quand on y pensait, dans l’ordre logique des choses. C’était tellement évident, tellement véridique… Mais pourquoi, pourquoi ces souvenirs ? N’étaient-ils qu’illusion ? Un mauvais rêve qui l’avait trop pris ? Il y avait un moyen de voir …

Contournant Robbie, qui l’observait, légèrement inquiet, il alla vers son lit, qu’il déplaça. Elle était bien là, cette cache sous son lit. Son cœur se mit à battre à toute vitesse. Lentement, comme s’il craignait ce qu’il allait découvrir, il soulevant la latte branlante et son regard se posa sur …


Alors c’est ça que tu gardais là ? Je me demandais ce qui pouvait être aussi important.

Une note malicieuse dans la voix de son ami. Et de l’incompréhension totale pour sa part.

Mon nounours …

Et oui, à la place des bouteilles d’alcool qu’il avait tant craint trouvez se tenait un petit ours en peluche, couleur caramel, avec un œil en plastique et un campé par un bouton recousu, deux adorables petites oreilles et un nœud rouge autour du cou. Un éclat de rire lui échappa. De soulagement. Plongeant sa main dans l’espace, il en retira la peluche et la porta à hauteur de ses yeux :

Qu’est-ce que tu fous là, mon grand ? J’aurais juré t’avoir laissé à Linia …
La sœur d’Ety ?
Ouais … J’dois confondre avec un autre.
Dis donc, le grand Marwin Wyrven qui cache des peluches sous son lit, ça doit valoir un bon scoop ça …
Spencer, t’as intérêt à te taire ou sinon …
Sinon quoi ?
Sinon je dis à Ety que tu l’aimes encore et que tu passes tes nuits à murmurer son nom !
Hey, mais c’est pas vrai !
Qu’est-ce que tu en sais ? Tu dors …

Un grand sourire malicieux sur le visage, Marwin leva un sourcil moqueur à l’intention de son ami et replaça la peluche dans sa cachette initiale. Linia ne la lui avait-elle pas rendu au début de l’année à King Cross ? Il n’y avait pas d’autre explication à ce qu’il voyait. Et à vrai dire, il avait décidé de ne plus en chercher. C’est vrai, pourquoi se faire des nœuds à la tête alors qu’il avait tout ce dont il pouvait rêver, et que c’était réel ? Il n’avait qu’à dire merci et à se taire. Remettant le lit en place, il se tourna vers son ami qui essayait d’être désapprobateur, mais n’y arrivait pas.

Allez Rob’, le temps que tu tiens ta langue, ton secret sera bien gardé …

Lui envoyant une bourrade amicale, il dévala les escaliers du dortoir quatre à quatre. Il eut à peine le pied posé dans la Salle Commune qu’il fut violemment attaqué par une tornade de cheveux noirs :

MARWIIIIIIIN !!! PIERRICK ET MOI ON VA SE MARIER !!!

Ses bras se refermèrent sur sa cousine dans une étreinte fraternelle. Il souriait. C’était tellement bon de retrouver tout ça …

Félicitations Ety !
Tu seras mon témoin, hein ?
Bien sûr ! Quelle question …
Bon, j’te laisse, faut que je trouve Yuna pour lui dire …

Un tourbillon sombre de plus, et il était seul, au bas de l’escalier de sa salle commune. Enfin, pas pour longtemps :

Marwin ! Sympa pour le tuyau, ce livre sur les potions est génial. Fini mon devoir pour Rogue en une heure. Record ! Merci mec !

Son imagination lui jouait-elle des tours où était-ce bien Dean qui venait de lui donner une tape dans le dos et l’avait appelé « mec » ? Le même Dean qu’il avait envoyé à l’infirmerie … Mais l’avait-il réellement envoyé à l’infirmerie ? Ouais, personne n’aurait pu le dire. Alors :

Oh, de rien, à quoi servent les amis ?
Yeap, bien vrai. Si j’étais toi, je me tournerais par là, il y a quelqu’un qui t’attend visiblement depuis un bout de temps …


Et en se tournant dans la direction indiquée, il vit effectivement que quelqu’un l’attendait .
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Marwin Wyrven
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Mer 12 Sep - 23:34

Dans un fauteuil, les jambes croisées, les yeux fixés sur lui sans doute depuis qu’il était apparu dans la cage de l’escalier. Deux grands yeux bleus. Qui firent faire un véritable looping à son cœur. Deux yeux qui le regardaient comme s’il n’y avait que lui dans la pièce. Deux yeux qui lui disaient tout d’un simple regard. Deux yeux qui ne l’avaient pas regardé ainsi depuis … il ne le savait pas. Deux tresses de cheveux noirs encadrant un visage illuminé d’un sourire heureux, un sourire amoureux, sourire qu’il n’avait pas vu sur ces lèvres depuis … aussi longtemps. Un visage, un sourire, des yeux qui avaient peuplé ses nuits. Une personne qu’il avait attendue si longtemps qu’il n’y croyait pas. Non, il n’y croyait pas. Et pourtant, elle se leva, lui souriant toujours, s’approcha de lui, comme dans un rêve, posa ses mains sur ses épaules avant de les descendre doucement à sa taille, et l’embrassa tendrement. Il avait … l’impression qu’il allait s’évanouir. De bonheur. Tout se mit à tourner autour de lui, il avait le vertige … Mais ses mains se refermèrent bien vite autour d’elle, et il lui répondit, comme si sa vie en dépendait. Sa vie en dépendait. Mais peut-être sa vie en dépendait-elle trop, parce qu’elle finit par le repousser doucement :

Hey, tu vas finir par m’étouffer …
Désolé Mily, c’est juste que …

Que tu es là, devant moi, comme si rien ne s’était passé, comme s’il n’y avait rien eu. Tu es là, nous sommes là, il existe encore un nous … Il l’embrassa de nouveau, avec plus d’intensité si c’était encore possible. Comme si c’était la dernière fois qu’il le faisait. Mais cela faisait trop longtemps trop longtemps qu’il rêvait de ça …

Marwin … Je t’aime.


Redis-le pour voir ?
Marwin, je t’aime …

Ses yeux se fermèrent, alors qu’il respirait son délicat parfum d’orchidée et que ces mots résonnaient à ses oreilles. C’était …

Encore ...

Légèrement surprise, elle approcha ses lèvres de son oreille et lui murmura :

Je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime …
Oh, moi aussi je t’aime mon ange …

Une larme perla du coin de son œil droit et glissa doucement le long de sa joue, tombant sur celle d’Emily. Laquelle se recula légèrement, le regardant d’un air soucieux.

Marwin … Est-ce que ça va ?
Oh oui … ça va … à merveille …

Il la dévorait des yeux, son cœur battait douloureusement dans sa poitrine, mais il se sentait tellement bien, vivant, vivant enfin ! Lui souriant d’un air rassurant, il la prit par la main.

On va déjeuner ? Je suis affamé …
C’est pour cela que je t’attendais, Wyrven !
Oh, j’adore quand tu m’appelles comme ça en faisant semblant d’être énervée …
N’aggrave pas ton cas …
Il est grave ?
Mon estomac te condamne à … pas de bisou pendant une heure.
Mmmh … mais ça te punit aussi …

* grand sourire *
On va manger !

Quelques éclats de rire et quelques embrassades plus tard, à table. Et après ça, ils se promenèrent main dans la main dans les couloirs du château. Si ce n’était pas le paradis, ça devait y ressembler … Le paradis … Attendez, est-ce que … ? La question n’eut pas le temps de s’imposer à lui, qu’il aperçut quelqu’un qu’il connaissait …

Hey, Domy !

En effet, la Serdaigle était là, de l’autre côté du couloir. Mais, chose curieuse, elle ne lui adressa pas l’un de ses éternels sourires, bien au contraire : elle le regarda comme s’il était devenu fou, et s’adossa un peu plus au mur de pierre, comme si elle voulait s’y fondre. Un sourcil de Marwin se leva. Qu’est-ce qui s’était passé ? Elle était fâchée à cause de cette histoire de baiser ? Oh, c’était de l’histoire ancienne, et puisque tout allait bien avec Emily, c’était parfait, pas besoin d’en faire tout une histoire. Mily, qui le regardait tout aussi bizarrement :

Depuis quand tu appelles Estary « Domy » ?
Et bien je … * silence *
Tu l’as ramenée dans son dortoir un soir c’est ça ?
Euh, en fait …
Cette fille est vraiment étrange. Elle ne parle à personne …
Et, Eterna ?
Quoi Eterna ?
Ben, elles sont pas amies ?
Euh, Marwin, tu es sûr que ça va ?
Hey, mais visez-moi un peu qui est là … Estary !

Demi-tour réglementaire. Des élèves de Serpentard. Sixième année, peut-être même cinquième. Quelques septièmes. Enfin, toute une bande. Prenant Dominique pour cible. Il n’y avait qu’à observer : si elle ne se défendait pas, elle et sa rhétorique à en clouer plus d’un au tapis, c’était qu’il y avait un problème … Mais non. Elle les laissa faire, les laissa se moquer d’elle, alors que ses yeux étaient fixés sur un beau blond, passant devant eux et leur lançant un regard condescendant. Domy … Que se passait-il ? Il ne comprenait plus rien. Seulement des bribes d’insultes lui parvenaient :

T’es vraiment qu’une minable…
… mériterait de crever …
… ta tombe à la place de celle de Narcisse …
QUOI ???

Sa voix fit se retourner tout le groupe, qui déguerpit bien vite. Un préfet en chef, ça imposait le respect … Dominique aussi partit avec eux, avant qu’il n’ait même eu le temps de penser à la retenir. Perdu, il se tourna vers Mily, qui se demandait visiblement s’il était bon pour l’asile :

De quoi est-ce qu’ils parlaient ?
Enfin, Marwin, t’as pas oublié ça quand même ?
Je …
Ok. Il y a un mois, un Serpentard du nom de Narcisse a fait une overdose de drogue en haut de la tour d’astronomie. Et c’est Dominique qui l’a trouvé le matin. Depuis, les Serpentards lui mènent la vie dure …

Il n’entendait plus. Narcisse … mort … Non, c’était impossible, il lui avait envoyé un message à la Saint Valentin. Il savait ce qui s’était passé cette nuit-là, c’était lui qui l’avait découvert. Et non, il n’était pas mort, putain, il vivait, de ça il était sûr. Comme il était sûr de beaucoup d’autres choses … Il fallait qu’il en ait le cœur net … S’élançant dans le couloir, sans sembler même entendre la voix d’Emily lui demandant où il allait, il courut à toute vitesse. Vers la tour d’astronomie. Les couloirs défilaient au même rythme que ses pensées. Non, Narcisse n’était pas mort, ça ne pouvait pas être possible, c’était … Il arriva en haut des escaliers. Bondit sur la terrasse. Jusqu’à la cellule. L’ouvrit. Des souvenirs l’assaillirent immédiatement. La bouteille qui avait attiré son attention. La fumée. Narcisse, par terre. Le poids de son corps qu’il avait porté. Le son de sa voix qui avait été un soulagement. Non, non, Narcisse n’était pas mort. Et Dominique ne se faisait pas persécuter, Domy avait des amis et avait osé avouer son amour à Raphaël. Dean n’était pas son pote parce qu’il l’avait envoyé à l’infirmerie d’un joli crochet du droit. Eterna et Pierrick n’étaient plus ensemble parce qu’elle avait embrassé Basile sous l’effet de l’alcool. Lequel le détestait pour son implication dans l’opération « rabibochage » entre les deux jeunes gens. Et … et Emily ne l’aimait plus. Emily l’avait repoussé à la Saint Valentin. Emily l’avait vu au bord du lac … le lac …

Il avait trop bu. Bu pour essayer d’oublier la douleur. Oui, il se souvenait de la première, et des autres … Et il se souvenait de celle-ci, au lac, quand il avait dit toutes ces horreurs à Emily. Qu’il pensait, d’ailleurs. Il se souvenait d’avoir essayé de porter la bouteille à ses lèvres. Et plus rien. Le paradis il avait dit … Etait-il mort ? Non, le paradis ne ressemblait sans doute pas à ça, pas vrai ? Il restait une solution : quand on boit trop, on tombe dans ce que l’on appelle le coma éthylique. Alors c’était ça ? Mais, pourquoi ? Pourquoi est-ce que tout semblait aussi beau, aussi bon ? Enfin presque … Il avait compris. Tout ceci, c’était ce qui se serait passé si Emily et lui ne s’étaient pas disputés. La tentation de rester … On voulait qu’il reste. Oui, et lui aussi le voulait quelque part, mais quelque part non. Dans la réalité, personne n’était mort. Et il ne voulait pas de ça, ce n’était pas vrai, c’était tricher … Mais comment revenir ? Là, encore, la réponse lui vint, seule : si on admettait que tout ceci n’était qu’une sorte de rêve … Il paraît que, quand on meurt dans un rêve, on se réveille… Et bien alors, il n’avait qu’à mourir ici, et il se réveillerait là-bas … si son hypothèse était la bonne … Oui, ça devait être ça, il n’y avait pas d’autre solution …

Doucement, il s’approcha de la balustrade et s’y percha. C’était … impressionnant. Et il avait beau se dire qu’il le fallait, qu’il n’allait pas vraiment mourir … il ne pouvait pas. Et il était tellement concentré qu’il n’avait pas entendu quelqu’un s’approcher. Il sursauta donc quand sa voix retentit :


Tu … me laisserais ?

Il se retourna pour lui faire face. Son cœur cogna douloureusement. Elle était tellement belle. Et pourtant …

Tu n’es pas réelle.
Si, bien sûr que je le suis, autant que tout ceci.
C’est bien ce que je dis …
Je t’aime Marwin.

Un poignard entre les côtes. Et pourtant, il devait tenir.

Non. Si tu étais la vraie Mily, tu te serais déjà jetée sur moi en me hurlant que « Je suis un fou, Wyrven », tu serais en train de pleurer et de me supplier de ne pas faire ça. Ce n’est pas toi. Tu as beau m’aimer, je préfère la vraie …

Et, sans réfléchir plus, il se tourna vers le vide et sauta.



Un réveil en sursaut, un de plus. Sauf que celui-ci lui donnait un mal de crâne horrible. Il laissa échapper un léger gémissement de douleur. Au moins, il était sûr d’être revenu à la réalité. Il tenait une gueule de bois d’enfer… Des draps, un peu rêches … L’infirmerie. Incapable d’ouvrir les yeux, il se contenta d’essayer doucement de bouger. Dur dur …


(naaa huit pages ... j'tiens mon record ... Moi aussi je t'aime ^^)
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Emily Jones
6ème Année à Gryffondor
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Sam 15 Sep - 22:11

Emily se réveilla en douceur, émergeant péniblement de son sommeil. Elle avait chaud, très chaud. Et surtout, elle sentait ses jambes. En se retournant pour trouver une position plus confortable, elle arriva à remonter ses cuisses vers sa poitrine, à plier les genoux et même à bouger les orteils. Et elle fut envahie par une marée de souvenirs qui s’emparèrent d’elle, la laissant transie sous l’émotion. Marwin dans un lit de l’infirmerie. Eterna la menaçant de la tuer. La neige, le froid. Des bouteilles d’alcool dans la neige. Marwin dans la neige. Ces choses horribles qu’il lui avait balancées. Les Billywigs pour tenter d’oublier... Qu’il l’avait embrassée. Et qu’elle l’avait violemment repoussé. La Saint Valentin. Sa discussion avec Robbie. Tous ces cours, où il était là et où sa simple présence lui arrachait le cœur. Elle quittant l’entraînement et se disputant définitivement avec Eterna. Hayden lui triturant le cœur. Lui rappelant qu’IL avait embrassé Dominique. Jocelyne la soutenant. Cette nuit sous la pluie où tout avait basculé. Quand elle s’était rendu compte qu’il remontait la pente alors qu’elle la dévalait. L’élection des préfets. Marwin préfet. Eterna lui apprenant qu’elle pratiquait la Magie Noire. Elle furieuse. Aléa en train de pleurer dans un couloir. Puis se confiant à elle. Et elle l’aidant à surmonter la douleur. Pré-au-Lard. Matt tabassant Marwin. Eterna s’interposant. Elle, ayant une discussion avec son frère, lui révélant tout. Morgane et elle pleurant dans les bras l’une de l’autre. La cave de Honeydukes. Elle étant cap. Elle quittant le bal précipitamment. Elle ne pouvant pas répondre. « Dis-moi que tu ne m’aimes plus et t’entendras plus jamais parler de moi ». Marwin. Frappant Stann. Stann allant un peu trop loin. Elle dansant avec Stann pour l’oublier. Oublier qu’il s’amuse dans son coin. Saoul. Avec Avery. Elle seule en permanence. Fuyant le monde. Fuyant Son regard. Fuyant. Tim frappant Marwin. Elle essayant de le retenir. Yuna embrassant Marwin. L’entraînement chaotique. Elle perdant sa meilleure amie. « Cap de me pardonner ? » Elle lui reprochant de ne pas avoir été là pour elle quand elle en avait besoin. Une dispute avec Morgane. Lui la détruisant. « Je suis le pire des salauds de la Terre ». « Je t’aime ». Lui la repoussant. Elle se jetant dans ses bras. Eux se retrouvant. Eux s’évitant. La rentrée. Elle stupidement bloquée devant sa feuille en voulant lui répondre. Elle et toutes les lettres qu’elle recevait chaque matin. La curiosité de Matt. Elle se défoulant en volant. Une porte qui claque. « Tu sais quoi Wyrven ? Va te faire foutre ! ». Une gifle. « Tu vas finir aussi dépravée qu’elle ». Le train. Et des Billywigs un peu partout...

Billywigs. Elle en avait besoin, là, maintenant, tout de suite. Plus que jamais. Jamais elle n’avait ressenti une fièvre aussi forte, une douleur aussi intense, un besoin aussi pressant de se faire piquer. Comme si le seul fait de patienter une seconde de plus la condamnerait. Alors mécaniquement, sans réfléchir ne serait-ce qu’à la façon dont elle avait atterri dans le dortoir, elle se laissa tomber par terre et chercha sa boîte à tâtons sous le lit. S’en saisissant, elle se traina difficilement jusqu’à la salle de bain, s’enferma à double-tour, ouvrit la boîte et s’allongea sur le carrelage... Ce n’est qu’après quelques minutes, quand son corps fut retombé sur le sol et que les insectes furent à nouveau enfermés que son cerveau se remit à fonctionner. Marwin. A l’infirmerie. Et... Comment avait-elle fini dans son lit déjà ? Peut-être qu’elle s’était endormie à l’infirmerie... Et qu’on l’avait ramenée dans son dortoir. Et quand avait-elle pu remarcher ? ... Peut-être que son état s’était amélioré pendant qu’elle dormait. Oui, sûrement. Mais il fallait qu’elle retourne à l’infirmerie, tout de suite. Et s’il s’était réveillé alors qu’elle n’était pas là ? Et s’il s’était réveillé et qu’il s’était retrouvé tout seul ? Et s’il ne s’était pas réveillé ? Il fallait qu’elle aille le voir. Emily se releva pour aller s’habiller et tomba face à face avec le miroir de la salle de bain. Et elle s’arrêta net dans son mouvement.

Cette fille, qui la regardait, c’était son reflet ? C’était vraiment elle ? S’approchant du miroir, elle s’examina plus attentivement. Elle avait des cicatrices un peu partout. Sa peau avait perdu de son éclat. Ses joues étaient creuses. Les cernes qui descendaient sous ses yeux n’avaient jamais été aussi sombres et profonds. Ses cheveux ne tombaient plus sur ses épaules avec élégance mais encadraient étroitement son visage. Passer sa nuit dans la neige ne lui avait apparemment pas réussi, elle ressemblait à Bloody Mary mais en encore plus moche et effrayante. Seulement quelque chose attira son regard. Elle était maigre, terriblement maigre. Une hypothermie ne vous fait pas perdre une dizaine de kilos. Son pyjama lui tombait et elle arrivait à distinguer les os de son bassin qui ressortaient affreusement sous sa peau. Elle avait perdu toutes ses formes. Ses bras ressemblaient à deux baguettes avec une articulation au milieu. Parlant de ses bras, ils n’étaient pas blanchâtres comme le reste de son corps autrefois si bronzé. Ils étaient rouges. Irrités. Détournant son regard de son reflet qui la dégoûtait, elle posa ses yeux sur ses bras. Recouverts de piqûres. Plus que d’habitude. BEAUCOUP plus. Ses épaules étaient elles aussi affectées, et quand elle retourna et jeta un coup d’œil au miroir, elle s’aperçut que c’était aussi le cas de ses omoplates. Elle ne se piquait pas autant avant. Comment était-ce arrivé ? Comment était-elle arrivée à ressembler à... ça ?

Et puis merde, qu’est-ce qu’elle s’en foutait de ressembler à rien ! C’était dérisoire à un point inimaginable. Tout ce qui comptait, c’était que Marwin était allongé dans son lit d’infirmerie, peut-être même réveillé et qu’il fallait qu’elle le voie, il fallait qu’elle lui dise. Les mots dont elle avait peur. Et s’il la rejetait ? S’il lui disait que c’était trop tard ? Tant pis pour elle. Elle devait juste le lui dire, le reste n’avait aucune espèce d’importance. Après avoir quitté son pyjama, elle fouilla dans ses affaires à la recherche de son uniforme et l’enfila. Sa jupe glissait sur ses hanches osseuses, elle flottait dans sa chemise et on aurait dit que sa cravate essayait de l’étrangler. Mais ça lui était égal, complètement. Elle quitta le dortoir déjà vide et descendit dans la salle commune. C’était désert. Personne. Etrange, vraiment étrange. Haussant les épaules – qu’est-ce que ça changeait ? – elle continua alors son chemin et poussa le portrait. Elle fit quelques pas dans le couloir mais la Grosse Dame l’interpela.

Emily ?!
Oui ?
Mais enfin mon petit, où allez-vous ?

Emily haussa les sourcils, intriguée. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire l’endroit où elle allait ? Okay, elle savait que la Grosse Dame aimait bien taper la discute avec les Gryffondor, mais le ton empli d’inquiétude avec lequel elle avait posé sa question intriguait Emily. Malgré tout, elle lui répondit.

À l’infirmerie.
Oh... Oui dans ce cas...

Dans ce cas quoi ? Franchement, cette femme devrait arrêter les chocolats à la liqueur avec sa copine Violette. Bref, elle n’avait pas de temps à perdre en élucubrations avec un portrait probablement ivre. Et à vrai dire, elle se fichait de ce qu’elle pouvait bien avoir à lui dire. Elle voulait juste retrouver Marwin, qu’il se réveille et lui dire ce qu’elle avait sur le cœur depuis tout ce temps. Elle oublia rapidement la Grosse Dame alors qu’elle parcourait les couloirs en direction de l’infirmerie. Des couloirs qui étaient eux aussi déserts. Où était passé tout le monde ? C’était peut-être l’heure du déjeuner, ils devaient être dans la Grande Salle en train de manger. Mais pourquoi Morgane ne l’avait-elle pas réveillée ? Elle lui poserait peut-être la question tout à l’heure si elle la voyait. Si elle y pensait.

La porte de l’infirmerie se dessina enfin devant elle et elle la poussa sans ralentir sa marche. Elle entra et se dirigea sans la moindre hésitation vers le fond de la pièce mais... là encore, il n’y avait personne. Pas d’infirmier. Mais surtout, pas de Marwin. Il n’était plus là. IL N’ÉTAIT PLUS LÀ ! Le lit était fait, l’oreiller bien rebondi et personne entre les draps. Emily s’assit un instant sur le bord du lit pour réfléchir. Il n’était pas là. Ça voulait dire qu’il s’était réveillé. Ça voulait dire qu’il s’était levé et était sorti. Ça ne pouvait être qu’une bonne chose. Il avait réussi à sortir de ce putain de coma. Elle allait le retrouver et lui dire qu’elle l’aimait. Et après... elle ne savait pas ce qu’il se passerait après. Mais elle le lui aurait dit. Il fallait qu’elle le lui dise, un point c’est tout. Quoi qu’il advienne, elle le lui aurait dit et il saurait. Il fallait qu’il sache. Doucement, Emily enfouit son visage dans l’oreiller. Il n’avait même plus son odeur. Il avait dû se réveiller tôt et on avait changé les draps entre temps. Et maintenant ? Il était peut-être dans la Grande Salle avec les autres. Oui, il devait être en train de déjeuner.

Alors Emily se leva, remonta sa jupe qui menaçait de s’effondrer sur ses jambes et quitta la pièce. Elle descendit les trois étages dans un silence opprimant, se demandant presque s’il y avait âme qui vive dans ce château. Mais en arrivant dans le hall, elle fut rassurée par les bruits étouffés de conversations qui s’échappaient de derrière les portes. Elle se faufila à l’intérieur et se dirigea vers la table des Gryffondor quand quelque chose la cloua sur place. Le silence. Tous les regards s’étaient tournés vers elle et c’était limite si les gens osaient respirer. Jamais elle n’avait imaginé que cette histoire de Saint Valentin ferait un tel scandale. D’ailleurs, elle n’y croyait toujours pas. Ils devaient savoir ce qu’il s’était passé ensuite. Elle reconnut quelques visages et vit même Jocelyne se lever brusquement à sa table. Ignorant leurs regards, elle tendit le cou et parcourut sa table des yeux, espérant apercevoir Marwin dans le flot d’élèves. Mais il n’était pas là. Elle le savait. S’il avait été là, elle l’aurait vu de suite. Elle voulut repartir, mais avant d’avoir pu faire le moindre mouvement, une tornade brune courait déjà vers elle.

Em ! Mais qu’est-ce que tu fous bordel ?!
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Sam 15 Sep - 22:11

Et la seconde d’après, Morgane la tenait fermement par le bras et l’entraînait dans le hall. Qu’est-ce qu’elle foutait ? Pourquoi cette question ? Elle n’avait rien fait de mal, elle cherchait juste Marwin. Peut-être que Morgane était au courant de ce qui était arrivé la veille dans la neige et peut-être qu’elle aussi allait lui faire des reproches. Quoique non. Morgane ne ferait jamais ça. Elle ne se permettrait pas. Elle n’avait pas cherché à résister et l’avait suivie en silence, sous les regards appuyés de toute la salle. Et à présent, elle était plantée au milieu du hall, Morgane tournant autour d’elle cherchant à repérer elle ne savait trop quoi, observant attentivement son visage, lui levant le menton pour regarder son cou... Qu’est-ce qu’elle foutait ? Commençant à s’énerver, Emily se débattit et s’écarta de sa meilleure amie.

Tu fais quoi là ?
Je cherche des marques.
Quoi ?!
Tu es descendue directement du dortoir ?
Non je... mais attends c’est quoi cet interrogatoire ?
Em...
Morgane !

Emily se retourna et croisa le regard bleu d’Eterna. Elle n’avait même pas l’air furieuse. Pourtant la veille, elle avait clairement exprimé qu’elle voulait la tuer. Et elle aurait mis ses menaces à exécution si l’infirmier n’était pas intervenu. Et maintenant... elle semblait inquiète. Pire que ça, effrayée. Pour elle. Eterna ne pouvait pas s’inquiéter pour elle. Eterna et elle étaient fâchées et elle lui en voulait pour avoir provoqué le coma de Marwin. Bon sang, elle n’avait pas de temps à perdre avec Morgane et Ety, il fallait qu’elle voie Marwin. Mais apparemment, on ne lui laissait pas le choix.

Putain Morgane, t’étais censée la surveiller !
Elle dormait et j’avais faim...
On a dit qu’il doit toujours y avoir quelqu'un avec elle ! Surtout aujourd’hui !
Oui ben ça va, je sais... Mais c’est bon, elle a rien.
Euh, j’suis là aussi vous vous rappelez ? Et j’aimerais bien savoir ce qu’il se passe. Depuis quand j’ai besoin d’une nounou ?
Ecoute, on t’a dit qu’on te laisserait pas faire.
Faire quoi ?
Tu te fous de nous ?! Tu sais le nombre de TS que tu nous as fait depuis deux mois ?
Heureusement qu’on te retrouve à temps à chaque fois.
Quoi ?!

Elle n’y comprenait plus rien. De quoi lui parlaient-elles ? Elle n’avait jamais fait de TS ! C’était pas l’envie qui lui en avait manqué ces derniers temps mais elle n’avait jamais fait ça. Elle n’aurait jamais ça. Pas sans raison. Et puis... deux mois ? Elle se sentait perdue. Elle avait dû rater un épisode, ça n’était pas possible. Qu’est-ce qu’il s’était passé depuis deux mois ? Elle ne parlait plus à Ety, elle avait passé une nuit sous la pluie, elle s’était réconciliée avec Morgane... Mais jamais elle n’avait fait de TS. Et elle n’avait jamais été aussi piquée. Ni aussi maigre... Il y avait un problème. Emily baissa les yeux et son regard tomba sur un exemplaire de La Gazette du Sorcier que tenait Ety. Elle le lui arracha des mains pour regarder la date. Onze Avril. Leur onze Avril. Mais hier soir, c’était le quatorze Février... Elle n’avait pas pu oublier deux mois en une nuit. Il y avait un problème. Un gros problème. Et soudain, le doute la submergea.

Où est Marwin ?
Mily, viens, on remonte.
Où est Marwin ?
Em, arrête... on y va.
NON ! J’ai posé une question et je veux une réponse ! OÙ EST MARWIN ?
Mais enfin, Mily... Marwin est mort.
...

Ses genoux cédèrent et elle se retrouva bientôt effondrée par terre. Et alors que la douleur l’envahissait, elle s’efforça de lutter pour réfléchir. Mais il n’y avait pas à réfléchir. Marwin était mort. Son Marwin. Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues sans qu’elle ne puisse, ou ne cherche à les arrêter. Marwin était mort. Elle avait beau se le répéter, encore et encore, elle ne pouvait pas le croire. Non, il y avait quelques heures, il était allongé dans ce lit d’infirmerie, et l’infirmier lui avait dit qu’il allait s’en sortir, qu’il suffisait qu’il se réveille. Et un peu plus tôt, il l’avait embrassée. Elle se souvenait encore du goût de ses lèvres sur les siennes. Ça ne pouvait pas s’être passé il y avait deux mois. Le onze Avril... Ça faisait cinq ans. Marwin était mort. Putain ce que ça faisait mal ! Il ne pouvait pas être mort, il devait s’en sortir. Il devait se réveiller, elle devait lui dire qu’elle l’aimait et... il devait réagir. N’importe comment. La détester s’il voulait. Lui dire qu’il s’en foutait s’il voulait. Mais réagir. Être en vie bordel, il devait être en vie ! Marwin était mort. Marwin était mort et elle était encore là. Comment pouvait-elle être encore là ?

Em ?
Laissez-moi...
Non.
Laissez- moi !
Ecoute Mily...
Pourquoi tu m’as pas tuée quand t’en avais l’occasion ?!
...
On essaie de t’aider.
Vous ne m’aidez pas. Vous faites tout le contraire de m’aider.
Emily...
Laissez-moi maintenant.
Je...
JE VOUS AI DIT DE ME LAISSER ! J'EN VEUX PAS DE VOTRE AIDE DE MERDE ! FOUTEZ-MOI LA PAIX !

Elle savait qu’elle était cruelle mais elle s’en foutait. Marwin était mort. Plus rien ne comptait. Marwin était mort. Elle voulait juste être seule, elle voulait juste mourir. Marwin était mort. Mais ces deux mois d’Enfer, où étaient-ils passés ? Marwin était mort. Pourquoi ne souvenait-elle de rien ? Marwin était mort. Elle avait tellement mal. Marwin était mort. Mais ça n’était pas possible. Marwin était mort. Il ne pouvait pas être mort, il n’avait aucune raison d’être mort. Marwin était mort. Non ! Non, Marwin n’était pas mort, il ne pouvait pas... il n’avait pas le droit. Marwin était mort. Un hurlement, profond, sorti de ses entrailles, retentit dans le hall. Marwin était mort. Il ne lui restait plus qu’à se laisser mourir. Marwin était mort. Oui, voilà, elle allait le rejoindre. Marwin était mort. Elle avait l’impression de vivre le pire cauchemar de sa vie. Et ce n’était pas qu’une impression.

Mais bientôt, son corps fut pris de tremblements, de secousses. Comme si quelque chose ou quelqu'un la bousculait. Et doucement, la réalité autour d’elle commença à disparaître. Les couleurs se mélangeaient, les formes s’estompaient, et elle n’y comprenait rien. Mais elle n’essaya pas de résister. Elle n’en avait plus la force. Ni même l’envie.


Doucement, Emily reprit peu à peu connaissance. Elle sentit à nouveau cette sensation de froid intense dans tout son corps, cette impression que sa tête était prise dans un étau et l’absence de sensation dans ses jambes. Elle sentit aussi des traces de larmes sur ses joues. Elle avait pleuré dans son sommeil. Bon sang, c’était le cauchemar le plus terrible de toute sa vie. Marwin mort... Ses yeux s’ouvrirent brusquement. Elle avait besoin de vérifier. Juste voir qu’il respirait encore. Mais elle vit bien plus. Et elle comprit pourquoi elle s’était réveillée. Il bougeait. Non pardon. IL BOUGEAIT !!! Marwin bougeait ! Il se réveillait ! Emily ne sut quel dieu (god) remercier, alors elle les remercia tous, pour avoir exaucé ses prières. Non, Emily ne croyait pas en un quelconque dieu, mais qu’est-ce qu’elle s’en foutait, tous les moyens étaient bons pour qu’il revienne.

Et il était là, IL ÉTAIT LÀ ! Il s’était réveillé, il était en vie, il était sorti du coma, il allait vivre ! De nouvelles larmes vinrent rouler sur les joues d’Emily alors qu’elle attrapait doucement sa main.

Marwin... Vas-y doucement, prends ton temps... Je suis là...
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Marwin Wyrven
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Mer 7 Nov - 23:41

Il était de retour. Putain que ça faisait mal. Un étau lui enserrait la tête, et lui compressait peu à peu le crâne. Quelle connerie. Et dire qu’il s’était promis de ne plus toucher à une bouteille d’alcool de sa vie. Même à une goutte d’alcool. Non, disons à tout récipient contenant de l’alcool dans le but avoué de le porter à ses lèvres et de le vider. Il aurait du s’en tenir à ce qu’il avait dit. Mais … Non, ne pas repenser à ce pourquoi il avait rompu ce pacte avec lui-même. Ça lui ferait trop mal. Pas à la tête, autre part. Le cœur n’avait pas besoin d’être encore plus broyé, déchiqueté, il l’était déjà assez. Il avait l’impression de s’être vraiment jeté du haut de cette foutue tour, et de s’être vraiment ramassé par terre. Il ne sentait plus aucun de ses membres, ce qui en soit, n’était pas une mauvaise chose, quand on sait qu’il avait été martelé de coups par une personne que l’on ne citera pas. Il avait très mal aux yeux aussi. Il avait essayé d’entrouvrir les paupières pour se localiser, et il avait frôlé la migraine ophtalmique tellement le blanc l’éblouissait. L’infirmerie. Il était à l’infirmerie. Selon toute vraisemblance, il avait donc bien échappé à … la fin. Un truc à faire froid dans le dos. Dans le coma, il avait été dans le coma. Et on lui avait donné le choix. De revenir ou de partir. D’accéder à la plénitude, ou de retourner au tumulte. De rêver sa vie, ou de vivre ses rêves. Il avait choisi de sauter. De renoncer à ce bonheur qu’on lui offrait. Il avait choisit de retourner dans ce corps où il souffrait. Physiquement. Et psychologiquement. Ç’avait sans doute été le choix le plus important de sa vie. A part peut-être celui de monter voir Eterna quand il avait sept ans. Ou de partir à la recherche de Linia quand il en avait douze. Mais ça se valait. Parce que, quelque part, c’était plus qu’une question de revenir à la vie. Beaucoup plus que ça.

Il comprenait le message qui était passé pendant ces moments qu’il avait passé là-bas, dans ce monde idéal. Non, dans ce monde qui aurait été le sien si Emily et lui n’avaient pas rompu. Et ce message, même s’il ne lui plaisait pas, il l’avait entendu. Et accepté. En sautant. Ce qu’il avait vu là-haut, tout ce qu’il avait vécu (à quelques détails près) était ce dont il rêvait. Son souhait le plus cher. Pouvoir repartir en arrière et tout recommencer. Que jamais rien ne ce soit passer. Retrouver la vie qui aurait du être la sienne. Et le pire, c’était qu’il était sûr qu’il pouvait le faire. Qu’il pouvait y arriver. Mais ce qu’on avait voulu lui faire comprendre, c’était que non, rien de tout cela n’était possible. Ce n’était pas son destin. Ce n’était qu’une illusion. Et il fallait qu’il arrête de se bercer d’illusions. Qu’il accepte la réalité, même si celle ci ne lui plaisait pas. Que c’était arrivé, quoi qu’il en pense, et qu’il n’y avait aucune route possible en arrière. Qu’il lui fallait avancer. Et accepter que ça se soit déroulé ainsi. Vivre avec. Parce qu’en fin de compte, l n’y avait pas eu que du mauvais. Il y avait eu beaucoup de mauvais, certes, mais aussi du bon, du très bon. Dominique. Narcisse. Il avait changé. Dans le bon sens en se relevant. Il avait mûri, pris du recul par rapport à certaines choses, certaines valeurs qu’il croyait acquises. Il était devenu un autre Marwin. Meilleur. Sans aucun doute, maintenant qu’il savait. Que boire ne servait plus à rien. Que se lamenter ne servait plus à rien. Qu’espérer ne savait plus à rien. Tout ceci appartenait au passé. Qu’il fallait tourner le livre. Et passer définitivement à autre chose. Et c’était ce qu’il avait décidé. Au moment de sauter. Il connaissait l’enjeu. Et il se l’était promis. En regardant le visage de Mily une dernière fois.

Il allait la laisser vivre. La laisser en paix, comme elle le désirait. La regarder filer le parfait amour avec un autre. Kenneth, c’était bien ça ? On lui avait dit qu’ils avaient été vus dans la Salle Commune, même à plusieurs reprises. Et même si ça lui tordait les entrailles, même si ça le rendait malade, si c’était ce qu’elle voulait, il devait l’accepter. Let her go. Forever. Lui rendre sa liberté. Arrêter de penser à elle. Arrêter de la regarder. Arrêter de la considérer comme sienne. Elle ne l’était pas. Elle ne l’était plus. Il ne l’avait d’ailleurs jamais considéré comme sa propriété. Mais cette fois, il n’y avait plus à hésiter. Couper tout lien avec elle, puisque c’était ce qu’elle voulait. Sortir définitivement de sa vie. Ce serait dur ? Non. Un effort surhumain. Mais il devait le faire. Alors … il se concentrerait sur ses amis, Dominique, Narcisse, dont il devait s’occuper, Robbie et ses blagues … Il se donnerait à corps perdu dans son rôle de préfet. Punissant les élèves qui allaient trop loin. Prenant position envers et contre tous, aidant les plus faibles. Donnant des cours de rattrapage aux plus jeunes. Les cours. Il allait cartonner. Etre le premier. Pourquoi pas ? Il n’avait jamais aimé ça. Mais si ça pouvait lui faire tenir cette promesse insensée qu’il venait de se faire à lui même, et bien pourquoi pas. Il pourrait soutenir Ety. S’engager définitivement dans l’AD. Rendre la vie d’Ombrage et de cette connerie de BI impossible. Il se débrouillerait. Il n’avait pas le choix. Il n’avait plus le choix. Parce que c’était la fin. Tout était fini. Et revenir sur le passé ne l’aidait pas. Il lui fallait aller de l’avant, défier ce futur qu’il n’arrivait plus à voir depuis longtemps. L’envisager sans elle. Non, le savoir sans elle. Et l’accepter. Et avancer.

Difficile. Insurmontable. Impossible. Oui. Sans doute. Mais trop de mal avait déjà été fait. A elle, déjà. Evidemment. Il savait qu’elle avait souffert. Pendant l’été, de leur dispute. Au début de l’année, de leur « évitation ». du moment où Yuna l’avait embrassé, à cette foutue soirée des dortoirs communs, quand ils s’étaient réconciliés puis qu’il avait balancé LA bombe. Chaque jour à partir de celui-ci. Quand elle croisait son regard. Quand elle entendait son nom. Parce qu’il l’avait trompée. Et que cela l’entachait et la blessait un peu plus à chaque fois. Au bal, quand il avait écourté sa soirée avec Stann. Quand il avait envoyé Dean à l’infirmerie. Quand il s’était castagné avec Matt … Bon, d’accord, c’était plutôt Matt qui l’avait frappé, mais bon … Quand il l’avait embrassée. Quand il lui avait dit toutes ces horreurs quand elle l’avait retrouvé. Il fallait que ça cesse. Qu’il la délivre de lui. Et ça en arrangerait d’autres. Eterna. Qui avait perdu l’amour de sa vie par sa faute. Qui avait fait une dépression. Pété les plombs. S’était fait vomir (oui, il le savait, il la connaissait trop. Et puis, déjà qu’elle était pas bien épaisse, si en plus elle ne « mangeait » pas, ça se voyait). Robbie. Dont il avait insulté la famille. Qu’il avait mis à l’écart pendant longtemps. Très longtemps. Trop longtemps. Basile, qu’il avait involontairement impliqué dans l’histoire d’Ety. Ses parents. Qui avaient été déçus. Inquiets. Dépassés. Et puis il ne fallait pas oublier toutes ces filles, cet été. Quoi que … vu le genre, ce n’étaient pas vraiment des bonnes sœurs, elles devaient faire ça à longueur de temps. Oui, mais quand même. Trop de personnes avaient été éclaboussées, volontairement ou non, directement ou non. Ça devait finir. Et ça allait finir.

Il fallait juste qu’il trouve la force d’ouvrir les yeux assez longtemps, qu’il fausse compagnie à l’infirmier (Pompom avait rendu son ta… sa blouse), qu’il aille jusqu’au dortoir des Gryffondors, qu’il se rappelle du truc d’Ety pour entrer dans le dortoir des filles, et qu’il lui dise. Qu’il s’excuse. Et qu’il lui dise qu’elle n’avait plus à s’en faire. Qu’il n’essaierai plus jamais de l’approcher … « Juste ». ouais, il y avait deux problèmes de taille. Le premier était son état physique. Il ne savait pas s’il avait encore tous ses membres, son mal de crâne était tel que penser lui était douloureux, et ses yeux refusaient de s’ouvrir. Et le deuxième … c’était que mettre ce plan à exécution, c’était pour lui comme s’arracher le cœur à mains nues, le réduire en miettes et le bouffer. Comme s’arracher tous les membres et se faire bouffer par un chien en regardant [Elijah, on te salue]. Emily, c’était son ange tombé du ciel, son Australienne, son petit cœur, c’était … c’était la fille avait qui il avait passé quatre ans de sa vie, celle qui lui avait redonné le goût de vivre… Sa première fois … Mily, c’était indescrpitible. Il n’y avait pas de mots. C’était elle. Oui, il n’avait que seize ans, bientôt dix sept, mais il le savait. Alors y renoncer … Vous renonceriez à votre cœur ? Non. Il ne pouvait pas. Il allait en crever. Mais il allait le faire quand même. Pour elle. Pour eux, pour tous ceux là. et pour lui aussi. Même s’il lui faudrait plus qu’un temps certain pour s’en remettre. Il fallait qu’il trouve le courage. Et qu’il passe à l’action. Allez … Se bouger …


Marwin... Vas-y doucement, prends ton temps... Je suis là...

Elle était là … Son cœur s’arrêta de battre. Point positif : plus besoin de se lever et de traverser tous les étages au risque de se faire prendre. Point négatif : il allait devoir le faire maintenant. Plus de retour possible en arrière. Oh, comme entendre sa voix l’avait bouleversé. La savoir juste là…. A son chevet … Oui, pour quoi, pour lui dire qu’il la faisait chier et que c’était fini ? On lui avait déjà fait le coup. Sauf qu’il était resté deux mois dans le coma cette fois-là. et que la fille en question, il n’avait même jamais vraiment été avec. Mais là … oh, mon Dieu, il fallait qu’il le fasse. Qu’il en ait la force. C’était trop dur. Pitié … Non. Heureusement que son corps était comme paralysé, car au moins, il n’arrivait pas à trembler. Intérieurement, il tremblait. De tous ses membres. De tout son être. Son cœur lui hurlait de ne pas le faire. Sa raison lui disait d’y aller. C’était pour ça qu’il était revenu, et à cette condition seulement. Comme des petites lettres au bas d’un contrat sacré et inviolable. Alors il devait … oui, il devait le faire. Maintenant.

Alors, bandant sa volonté, prenant sur lui-même comme il ne l’avait jamais fait, il se força à ouvrir les yeux. Le blanc l’éblouit de nouveau, mais cette fois, il garda les paupières ouvertes. Même si la blancheur lui brûlait les yeux. Des larmes perlèrent, de douleur. Son mal de crâne avait redoublé depuis qu’il voyait. Mais il devait le faire. Doucement, comme il le put, il se redressa sur ses oreillers, même si ce ne fut pas très concluant. Et puis il la regarda. Dieu qu’elle était belle. Non, belle était un faible mot. Il n’y avait pas de mots pour ça. Elle était … angélique. Mais elle semblait mal en point. Par sa faute. Son doux parfum lui parvint, rendant sa respiration plus difficile. Ainsi que la décision. Mais il fallait qu’il y aille… D’autres larmes montèrent dans ses yeux, pas dues à l’éblouissement cette fois. Putain que c’était dur. Putain qu’elle était belle. Putain qu’elle était …. Elle, tout simplement. Ça suffit Marwin. A partir de maintenant, tu n’as plus droit de penser comme ça. Cette fille, magnifique, extra, parfaite, tu l’as détruite. C’est la seule pensée que tu as le droit d’avoir. Tu as piétiné son honneur, sali celui de sa meilleure amie, jeté son cœur aux orties, brisé ses projets. Tu l’as tuée, Marwin. Alors, maintenant, paye. Rends lui au moins sa liberté. Et la possibilité de tout reprendre à zéro, ailleurs. Maintenant. Sa voix lui sembla venir d’outre tombe. Sa gorge était nouée au possible. Mais ce qui devait être fait allait être fait. Ses paroles étaient hâchées, mais décidées.


Mily … Je … je suis désolé. Pour… tout. Pour avoir insulté… Morgane. Pour être… sorti avec autant de filles cet été. Pour ne pas… te l’avoir dit plus tôt. Pour t’avoir… fait ça. Pour avoir frappé Dean et … Stann. Pour ne pas avoir … compris… plus tôt … que je devais disparaître… de ta vie…

Il déglutit difficilement. Il devait finir.

Mais … là-bas … j’ai compris … Je te laisse … Mily… Sois heureuse …
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Emily Jones
6ème Année à Gryffondor
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Mer 21 Nov - 0:37

Vous connaissez tous l’histoire de Roméo et Juliette. Rassurez-vous, je ne vais pas vous citer Shakespeare, je ne connais pas le passage qui nous intéresse par cœur. Rappelez-vous, la fin de l’œuvre. Juliette est allongée dans le mausolée, passant pour morte. Roméo n’a pas été mis au courant que sa belle n’est pas réellement décédée et il décide de se donner la mort à ses côtés. Et au moment où le poison commence à faire son effet, Juliette ouvre doucement les paupières, bouge les doigts et alors que la vie quitte Roméo, il s’aperçoit qu’elle, elle est bel et bien en vie. Et c’est là toute la tragédie de l’histoire. Et bien là, c’est exactement ce qui va se passer. En un peu moins péremptoire peut-être...

* * * * * * * * * * *

Alors que Marwin s’éveillait avec difficulté, ressentant le contrecoup de la soirée mouvementée qu’ils avaient vécue, Emily, elle, n’aurait pas pu péter plus la forme. Ouais enfin, c’est une façon de parler hein. Parce qu’elle ne vous aurait pas couru un marathon là, maintenant, tout de suite. Même pas sûr qu’elle soit capable de marcher... Non, physiquement, Emily était une vraie loque. Minable. Pathétique même. Elle faisait carrément pitié, limite peur à voir, avec ses cernes sombres sous les yeux, ses joues creuses, sa peau sans couleur, ses lèvres bleues et ses membres tremblants de froid. Et c’était sans parler de son cerveau, qui allait exploser incessamment sous peu tellement l’étau glacé qui lui enserrait le crâne se refermait violemment sur elle. En fait, pour vous résumer l’idée, Emily souffrait. Atrocement. Bien sûr, ce n’était rien, absolument rien, comparé à ce qu’elle avait pu endurer ces huit derniers mois. La douleur physique qu’elle éprouvait en cet instant n’était évidemment pas comparable à la dépression qu’elle connaissait. Et je peux vous assurer qu’elle aurait tout donné pour avoir souffert comme elle souffrait maintenant plutôt que ces horreurs qu’elle avait dû supporter. En gros, elle avait mal, ça c’était indéniable, mais la douleur était plus que supportable. Elle s’y était habituée et s’en accommodait très bien, ce qui n’était sans doute pas vraiment une bonne chose mais bon... On ne se refait pas.

Tout ça pour dire qu’Emily était dans un état lamentable. Mais dans ce cas, pourquoi était-elle aussi en forme ? Et bien, tout simplement, parce que Marwin était en train de se réveiller. Il n’allait pas mourir et c’était tout ce qu’elle voyait. Il n’allait pas mourir et surtout, il n’allait pas mourir par sa faute, à elle. Car entendons-nous bien là-dessus, tout ce qui était arrivé à Marwin ce soir était entièrement sa faute. Et même, tout ce qui était arrivé à Marwin ces derniers mois était entièrement sa faute. Si elle avait réagi moins violemment quand il l’avait embrassée, ils n’en seraient peut-être pas là. Si elle lui avait donné une réponse claire à Noël, ils n’en seraient peut-être pas là. Si elle n’était pas restée amorphe cette nuit-là, aux dortoirs communs, ils n’en seraient peut-être pas là. Si elle n’avait pas tout fait pour l’éviter à la rentrée, ils n’en seraient peut-être pas là. Si elle avait répondu à toutes ses lettres durant l’été, ils n’en seraient peut-être pas là. Si elle ne l’avait pas dit d’aller se faire foutre, ils n’en seraient peut-être pas là. Si elle ne l’avait pas giflé, ils n’en seraient peut-être pas là... Trop de « si », trop de « peut-être » ... Trop de suppositions, pas assez d’action. Elle était restée passive tout ce temps, regardant sa vie se décomposer peu à peu sans même tenter quoi que ce soit pour essayer de sauver le peu qu’il en restait. Par peur. Une angoisse sans nom qui l’avait envahie et l’avait paralysée, l’empêchant de faire ce dont elle avait envie, l’empêchant même de savoir ce dont elle avait envie. Une peur qui les avait menés à cet instant-là.

On était le quinze Février, il devait être un peu plus de trois heures du matin et ça faisait maintenant sept mois et quinze jours que la peur empêchait Emily d’agir. Mais maintenant, c’était fini. Toute cette période de doute, de souffrance et surtout de peur était terminée. Elle savait ce qu’elle voulait, elle savait ce qu’il fallait qu’elle fasse pour y arriver et elle était prête. Il avait fallu qu’un événement déclenche une sorte d’alarme en elle, la réveillant de ces mois de passivité. Et le catalyseur, ç’avait été de voir Marwin à deux doigts de la mort à cause d’elle. C’était désespérant de savoir jusqu’où il avait fallu aller pour qu’elle comprenne enfin. Mais maintenant elle savait ce qu’elle voulait. Elle le voulait, lui. Elle voulait qu’il vive, elle voulait lui dire qu’elle l’aimait, elle voulait laisser sa vie entre ses mains et lui dire d’en faire ce qu’il voulait, parce que sa vie n’avait de sens que s’il voulait bien lui en donner. Et alors que Marwin s’éveillait, Emily s’était rendue compte que tout ça allait pouvoir arriver. Et rien au monde n’aurait pu la rendre plus heureuse en cet instant. En cet instant seulement...

Elle le vit bouger, ses doigts remuant, ses paupières tremblant. Il essayait d’ouvrir les yeux, de retrouver l’usage de ses sens, de se situer. Durant les quelques minutes qu’il lui fallut pour s’accommoder au monde qu’il retrouvait, elle chercha ce qu’elle pourrait bien lui dire. Comment allait-elle s’y prendre ? Devait-elle lui balancer tout ce qu’elle avait sur le cœur ? Non, il y en aurait pour des jours à lui expliquer tout ce qu’elle avait pu ressentir tout au long de cette épreuve. Il était fatigué, il lui fallait être brève et claire et tout risquait de s’embrouiller si elle empruntait ce chemin-là. Devait-elle l’imiter et simplement l’embrasser ? Non, après sa réaction violente et ce qui s’en était suivi, il ne comprendrait pas. Devait-elle juste lui dire qu’elle l’aimait ? Ç’aurait dû suffire. Mais après huit mois de tensions, ça ne pouvait pas suffire. Ou peut-être que si ? De toute façon, elle n’avait plus le temps de réfléchir, Marwin avait ouvert les yeux.

Marwin avait ouvert les yeux et les avait fixés sur elle. Et soudain, elle se rendit compte à quel point elle devait être affreuse avec son look Bloody Mary et ses tremblements à la Parkinson. Et malgré tout, elle arrivait à se sentir belle. A travers son regard. Ça faisait bien trop longtemps qu’elle ne s’était pas vue de cette façon, à travers lui. Ou peut-être qu’elle ne s’en rendait tout simplement pas compte avant... avant d’avoir compris. Elle ne sut combien de temps ils restèrent ainsi à se regarder en silence. Lui la regardant et elle le regardant la regarder. Elle n’avait pas envie que ça s’arrête. Ça s’arrêta. Mais pas de la manière dont elle l’aurait souhaité. Il fallait qu’elle y aille. Tant pis si elle n’était pas prête. Elle allait ouvrir la bouche et les mots sortiraient comme ils lui viendraient. On verrait bien ce que ça donnerait. Ce qui devait être fait allait être fait. Voilà, vas-y ! Elle ouvrit, la bouche, prit une longue inspiration et... trop tard.

Mily ... Je ... je suis désolé. Pour... tout. Pour avoir insulté... Morgane. Pour être... sorti avec autant de filles cet été. Pour ne pas... te l’avoir dit plus tôt. Pour t’avoir... fait ça. Pour avoir frappé Dean et ... Stann. Pour ne pas avoir ... compris... plus tôt ... que je devais disparaître... de ta vie...

Quoi ? Vous pouvez répéter ?

Mais ... là-bas ... j’ai compris ... Je te laisse ... Mily... Sois heureuse ...

Boum. Non... Non ! Non, non, non ! Il ne pouvait pas lui faire ça. Pas maintenant. Pas comme ça. Non Wyrven, non ! En cet instant, Emily eut l’étrange envie de se remettre à le frapper. Le rouer de coups en lui hurlant qu’il ne pouvait pas lui dire ça, qu’il n’avait pas le droit de lui faire ça. Pas alors qu’elle venait tout juste de comprendre qu’elle n’avait jamais cessé de l’aimer. Pas alors qu’elle était prête à lui refaire confiance. Pas alors qu’elle voulait lui offrir à nouveau son cœur. Pas à l’instant où elle allait le lui dire. Pas ça, pas maintenant. Alors, c’était ça, il ne l’aimait plus. Il ne voulait plus d’elle. Il n’en pouvait plus. Il avait trop attendu, trop souffert, été trop détruit. Elle comprenait. Qu’il en ait marre qu’elle lui fasse du mal comme elle l’avait fait durant tout ce temps. T’as réussi et t’en es fière, tu peux partir, je ne t’aime pas. Oui, elle lui en avait trop demandé. Beaucoup trop. Et ses exigences l’avaient presque tué. Alors oui, elle pouvait comprendre qu’il ne veuille plus d’elle, qu’il lui dise d’aller se faire foutre et qu’il lui claque la porte au nez. Ç’aurait fait le même effet. Elle comprenait... Refoulant dans un reniflement un sanglot qui menaçait d’éclater d’une seconde à l’autre, elle hocha doucement la tête avant de murmurer en guise de réponse :

D’accord...

Non ! Pas d’accord ! avait-elle envie de lui hurler. Je t’aime Marwin et moi, je ne veux pas que tu disparaisses de ma vie. Tu ne peux pas me laisser et me demander d’être heureuse, les deux sont incompatibles ! Les deux étaient incompatibles. Elle ne pouvait pas être heureuse s’il n’était pas avec elle. Mais puisque c’était ce qu’il voulait... ou plutôt, puisqu’elle était ce dont il ne voulait plus. Elle devrait s’y faire. Elle ne s’y ferait pas. Elle savait parfaitement qu’elle ne s’y ferait pas. Elle ne s’y était pas faite durant ces huit mois, elle ne s’y ferait pas plus maintenant. Elle n’avait pas pu le supporter, elle ne le supporterait sans doute pas. Elle n’y survivrait pas. Mais elle ne pouvait rien faire, elle ne pouvait rien dire. Elle n’en avait pas le droit. Elle ne pouvait plus rien exiger de lui. Elle avait déjà beaucoup trop exigé de lui. Il méritait de reprendre une vie normale. Une vie où les mots « va te faire foutre » et « Saint-Valentin » ne résonneraient plus jamais dans sa tête. Une vie qui n’aurait plus un goût de rhum et un sale parfum d’orchidée. Et peut-être que quelque part, elle aussi méritait une nouvelle vie. Sans doute que oui. Mais maintenant qu’elle savait qu’elle l’aimait, elle comprenait que ça n’arriverait pas pour elle. Elle ne pourrait jamais être heureuse comme avant. Rien ne serait jamais comme avant. Oh, bien sûr, même si ça s’était passé comme elle l’aurait souhaité, rien n’aurait été comme avant, elle en avait conscience. Mais là, c’était pire que tout. Elle ne serait jamais heureuse tout court. Mais lui méritait d’avoir ce qu’il voulait. Et il voulait disparaître de sa vie. Soit.

Elle n’avait plus rien à faire là, dans sa vie, s’il ne voulait plus faire partie de la sienne. Elle ne pouvait plus rester là alors qu’il ne voulait plus d’elle. C’était terminé. Elle s’était réveillée trop tard, il l’avait déjà abandonnée. A peu de temps près. Et c’était là toute la tragédie de leur histoire... Il fallait qu’elle parte. Lève-toi et marche. Vers la sortie. Vers la fin. La fin de tout. La fin de votre histoire. Ta fin. C’est fini Emily, va t’en. Elle aurait aimé pouvoir se lever, le regarder une dernière fois et lui tourner le dos pour aller s’enfoncer dans le noir en s’ancrant dans sa mémoire comme un simple souvenir. Seulement voilà, ses jambes fébriles en avaient décidé autrement. Elle ne les sentait pas capables de la soutenir jusqu’à la sortie. Et pourtant il le fallait. Qu’importe si elle se rétamait une fois la porte passée, il fallait qu’elle s’en aille. Qu’elle le laisse à sa vie sans elle. Qu’elle accepte de vivre sans lui. Elle ne vivrait pas sans lui. Elle ne le pouvait pas. Mais elle devait le laisser.

Alors lentement, elle concentra toutes ses forces dans les muscles de ses jambes et tenta de faire basculer son poids sur les deux piquets frêles censés la soutenir. Et, miraculeusement, elle tint debout. Tremblante tellement l’effort fait semblait insurmontable, mais debout malgré tout. Et elle vit cela comme un signe. Si elle avait les capacités physiques de partir, elle devait le faire. Toute son énergie étant concentrée sur ses jambes, elle ne put plus retenir les larmes chaudes qui montèrent silencieusement jusqu’à ses yeux. Elle le regarda une dernière fois et lui tourna le dos. Sauf qu’elle ne pouvait pas avancer. Pas à cause de ses jambes, non. Elle ne pouvait pas avancer parce qu’elle entendait ces mots qui résonnaient dans sa tête, lui rappelant l’horreur qu’elle avait crue vivre quelques instants plus tôt. « Marwin est mort ». Marwin mort en ne sachant pas qu’elle l’aimait. Elle s’était promis de le lui dire. Elle s’était promis que quoi qu’il arrive, elle le lui dirait. Que si par miracle il se réveillait, elle le lui dirait, même s’il ne voulait plus d’elle. Elle avait été consciente qu’il pourrait la rejeter mais elle s’était quand même promis de le lui dire. Mais le regarder une nouvelle et dernière fois était au-dessus de ses forces. Alors elle se contenta de rester immobile alors qu’elle lui révélait ce qu’elle aurait dû lui dire depuis si longtemps.

Je t’aime Marwin.



I do remember where I should be and there I am, but where is my Romeo ?
Go, get thee hence, for I will not away.
There rest, and let me die




(Okay, j'ai menti, je connais quelques répliques de ce passage par coeur ^^)
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Marwin Wyrven
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Sam 8 Déc - 22:49

La douleur était insoutenable. Jamais il n’avait autant souffert. Même quand il avait sept ans, et que sa cousine lui avait fait exploser la totalité des vaisseaux sanguins que comportait son corps. Même … même quand il était seul, à douze ans, face à un taré doté d’une force de magie noire époustouflante, enfermé dans cette pièce sombre où il venait, jour après jour, le torturer. Jamais. Et jamais il n’aurait pensé qu’une telle douleur existait. Non, tout ce qu’il avait pu endurer avant, c’était de la gnognotte. Même quand elle l’avait giflé et lui avait dit d’aller se faire foutre. Même quand il avait appris toutes ces rumeurs. Même quand il avait vu Stann la … ah, non, c’était encore pire. Il n’avait pas besoin de ça. Il n’avait pas besoin de se dire en plus qu’il risquait fort de revivre ce genre de situation dans un avenir proche. Parce qu’il l’avait fait. Le sacrifice ultime diraient certain. Non, un remerciement pour services rendus, en quelque sorte. Elle avait assez souffert, il fallait qu’il y mette un terme. Et c’était de loin la plus belle preuve d’amour qu’il pouvait lui donner. La plus belle et la dernière. Pourquoi ? Parce que même si lui devait en crever de douleur, elle allait vivre. Il aurait tout donné pour la voir heureuse. Et si son bonheur était loin de lui, de tous les souvenirs qu’il symbolisait, et bien soit. Ce que lui ressentait, il s’en foutait. Ce n’était que secondaire à côté d’elle. Elle était tout ce qui comptait dans sa vie. Ce qui le faisait se lever le matin, ce pourquoi il s’était sorti de cette putain de dépression, celle pour laquelle il avait laissé tomber l’alcool. Rien d’autre ne comptait. Rien. Pas même lui. Surtout pas lui. Et surtout pas ce qu’il ressentait pour elle. Parce que ça la détruisait, et qu’il ne voulait pas la voir se détruire. Il voulait la voir sourire, il voulait la voir rire à nouveau. Elle était tellement belle quand elle riait. Encore plus que d’habitude. Ouais, qu’elle vive enfin en paix. Même si c’était sans lui. Vous trouvez ça stupide ? Ben ça s’appelle l’amour. Cette capacité à accepter que la personne dont on est fou ne nous aime plus, et qu’elle se détruit peu à peu à votre contact. Si vous n’êtes pas un salaud, si vous l’aimez vraiment, et bien vous vous effacez, tout simplement. Et c’était ce qu’il venait de faire.

Il la regardait pour la dernière fois. Après, il le jurait, plus jamais il ne la détaillerait ainsi. Il venait de perdre ce droit à tout jamais. Alors il en profitait, une dernière fois. Ses grands yeux, qu’il luttait pour garder secs, parcouraient chacun de ses traits, pour les graver à tout jamais dans sa mémoire. Comme s’il ne les connaissait déjà pas par cœur. Il voulait emporter cette dernière image d’elle. Déjà pour sa beauté. Et ensuite, pour se rappeler chaque jour pourquoi il avait fait ça, pourquoi il lui avait rendu sa liberté. Parce qu’elle était dévastée. Chacun de ses traits reflétait une profonde douleur. Ses lèvres étaient bleues, et elle avait des cernes énormes. Et tout ça, c’était de sa faute. Une larme perla d’un de ses yeux d’azur qu’il aimait tant. De soulagement, sans doute. Son cœur se brisa. Non, il était déjà brisé. C’était de la torture. Il vit ses lèvres bouger, esquissant un « d’accord ». Sans autre commentaire. Oui, il avait mis du temps à le faire. Mais mieux valait tard que jamais. C’était ce qu’on disait. Au bout d’un temps qui lui parut infini, elle se leva. C’était fini. Hurler il aurait voulu hurler tellement il avait mal. Mais non, il se contenta de la regarder, amorphe, comme si son corps avait tout abandonné. Il se sentait extrêmement faible, dépassé. La retenir, il aurait voulu la retenir, non, il aurait désiré la retenir. Mais non, non, il ne fallait pas qu’il craque, il n’en avait pas le droit, il était allé trop loin pour tout foutre en l’air. Alors tant mieux si aucun de ses membres ne répondait, ça le clouait à son lit et le forçait juste à la regarder se mettre sur ses jambes, péniblement (oui, il l’avait mise dans un sale état, bon sang, ce qu’il était crétin) et la voir s’éloigner, peu à peu, de lui. Les histoires d’amour finissent mal en général. Là, oui, ça finissait mal pour lui. Non, pas si mal tout bien calculé. Parce qu’il aurait sauvé ce qui avait pu l’être. Il l’avait sauvé, elle, il avait sauvé son sourire. Comme on ouvre une cage pour libérer un oiseau. Mais pouvait-on pour autant considérer que cette histoire se finissait bien ? Non, sinon, elle ne se serait pas finie. C’était pire qu’horrible. C’était … inhumain.

Elle s’arrêta après quelques pas. Que se passait-il ? Non, pars, maintenant. Sinon, il ne répondait plus de lui. Il était arrivé à se contrôler. Mais là … Que faisait-elle ? Va-t-en, maintenant, avant que ce ne soit trop dur. Une fois que tu auras passé cette porte, tout sera très clair, je n’aurai plus qu’à me résigner définitivement, je resterai seul en tête à tête avec moi même, toute notre histoire, je me débrouillerai pour faire mon deuil, ou tout du moins l’amorcer. Seul face à moi-même, j’arriverai à me convaincre que j’ai fait le bon choix. Mais si tu restes là, à ma portée … ça va être plus dur. Voir impossible. Pars, maintenant, vite ! Pourquoi restait-elle là ? Pour le faire souffrir un peu plus ? Non, Marwin, c’est elle la victime dans l’histoire, pas toi. Peut-être était-elle tellement mal en point qu’elle ne pouvait plus avancer. Bon sang … Que quelqu’un agisse, maintenant, une intervention divine qui la prenne dans ses bras et l’emmène loin de lui, au paradis qu’elle méritait, c’est à dire quelques étages au-dessus de lui. Qu’un regain d’énergie envahisse ses muscles et qu’elle s’en aille … vite. Il sentait déjà sa vision se brouiller. Des larmes de douleur. Elle était de dos, elle ne pouvait plus le voir, il pouvait y laisser libre cours le plus silencieusement possible. Des larmes salées coulèrent sur ses joues, le long de son nez, sur ses lèvres, pour finir dans son cou, ruisselant. Il venait de lui dire adieu. Il ne pourrait plus jamais espérer qu’il y ait quelque chose entre eux, ce qu’il avait fait pendant tous ces mois, plus ou moins consciemment. Mais là, il fallait tirer un trait sur tout espoir. Définitivement. Et qui pourrait rester stoïque face à ça ? Personne. Parce qu’il était sûr que c’était elle, celle qui lui était destinée. Et, comme un abruti, il avait tout fait foirer, de a à z. il n’avait que ce qu’il méritait, en somme. Et pourtant, il n’avait pas fait exprès, bien sûr que non. Il n’était pas abruti à ce point-là. mais la réalité était là : on ne pouvait plus revenir en arrière. Il était bien trop tard. Et tout était fini. Non, rectification, tout serait fini quand elle aurait franchi les portes de l’infirmerie. Ce qui tardait. Ce qui l’enfonçait de plus en plus dans une douleur sans nom. Il avait l’impression de sombrer dans un gouffre sans fond, sans lumière, sans espoir. Ses paupières se crispèrent, il ne fallait pas qu’il continue à la regarder. Quand il rouvrirait les yeux, elle serait partie. Pas avant.

Mais il aurait tellement aimé … Non, en fait, il n’avait pas perdu tout espoir, et c’était bien pour ça qu’elle devait partir maintenant. Il n’aurait perdu tout espoir que lorsqu’elle serait sortie. Mais là, comme un abruti, il se prenait encore à espérer. Quel imbécile. Cela ne fit que redoubler le nombre de traînées humides marbrant ses joues. Il était accro, putain, il l’avait dans la peau à un point inimaginable. Même là, il continuait de désir. Non, de vouloir. Bon sang Marwin, t’as lu trop de livres à l’eau de rose ! Pitoyable mon vieux. C’est que dans les films où l’héroïne pardonne tout, où elle se rend compte que son amour n’a jamais faibli, que malgré tous les défauts de ce connard, elle lui pardonne. Et à ce moment-là du film, tu te révoltes, Marwin, tu trouves ça dégueulasse ! mais là, là que c’est toi le connard et que c’est l’amour de ta vie la fille, et bien tu aimerais. Oh, tu aimerais tellement qu’elle te dise …


Je t’aime Marwin.

Bien sûr mon vieux. Et même deux fois encore. Il faut vraiment arrêter, ça suffit, ça devient grotesque. A force d’imaginer des scènes tu … attends … Il rouvrit les yeux, son regard se posant sur la silhouette d’Emily, tremblante, qui n’avait pas bougé. Et les mots repassèrent dans sa tête. Et ceux-ci n’étaient pas le fruit de son imagination délirante. Non. Cette intonation, cette voix … c’était la sienne, sa mémoire était formelle. Elle … elle venait de dire … elle venait de dire « Je t’aime Marwin ». elle venait de lui dire qu’elle l’aimait. Marwin. Oui, lui. Oui, absolument, elle venait de dire qu’elle éprouvait des sentiments pour lui, Marwin Arthur Wyrven. Emily Cara Jones aimait Marwin Arthur Wyrven. Mily aime Marwin. MMM.

Comment … comment exprimer par des mots ce que Marwin ressentait en cet instant présent ? je crois que les mots sont trop fades, dénués de toute la beauté qu’il faudrait, de toute l’émotion nécessaire. Mais quand on a que ça … Imaginez simplement. Huit mois passés dans une pièce sombre, noire, seul. Enfermé. Et que la personne que vous aimez le plus au monde vienne vous ouvrir, alors que vous pensiez qu’elle était heureuse que vous soyez enfermé. C’est à peu près ça. Il sentit soudain son cœur revenir. Oui, vous savez, cet organe qui avait été réduit en charpie et dont les morceaux avaient été éparpillés au vent ? Et bien il était de retour, unique et entier, en parfait état de marche, et il battait à grand coups, décharge d’adrénaline après décharge d’adrénaline. Envoyant de l’énergie à chaque partie de son corps. Le faisant revivre. Comme s’il n’avait pas vécu jusqu’alors. Comme si rien n’avait existé avant cet instant précis. Un sourire s’étala sur ses lèvres, alors que ses larmes avaient encore gagné en intensité. Mais cette fois, c’étaient des larmes de pur bonheur, des larmes comme on aimerait en pleurer tous les jours. Et il repoussa les couvertures. Se leva. Oui, il était mal en point, oui, il tenait à peine sur ses jambes, oui, le fait de se lever lui avait filé un mal de crâne encore plus horrible que celui qu’il avait avant. Oui, il était sur le point de s’effondrer. Mais ça ne comptait pas. Parce qu’elle venait de le dire.

Etait-ce vraiment possible ? Etait-ce imaginable qu’en fait, elle l’aime encore ? Cela expliquerait sa présence à ses côtés lorsqu’il s’était réveillé. Ses larmes lorsqu’il lui avait dit qu’il allait sortir de sa vie. Oui, mais à ce moment-là, pourquoi ne pas avoir réagi immédiatement parce qu’il lui avait fait encore plus de mal, comme un abruti qu’il était. si elle l’aimait, l’entendre dire qu’il voulait sortir de sa vie avait dû l’achever. Elle avait dû penser qu’il ne l’aimait plus. C’était pour ça qu’elle avait commencé à partir. Mais elle s’était arrêtée. Et elle avait dû puiser un courage immense pour lui dire ça, si elle pensait qu’il ne voulait plus d’elle. Cela ne fit que redoubler ce sentiment qui la poussait vers elle, malgré la faiblesse de ses jambes, malgré cet étau qui lui enserrait la tête. Avaient-ils enfin le droit au bonheur ? Il voulait y croire. Il y croyait. Parce qu’elle lui avait dit qu’elle l’aimait. Parce qu’elle l’aimait. Quel était le crétin qui avait dit que les histoires d’amour finissaient mal ? Les fausses, celles qui n’étaient pas vraiment solides, faites pour tenir, peut-être. Mais les vraies, non, elle ne finissaient pas mal, elles ne finissaient pas. Jamais. Malgré les épreuves. Malgré les coups durs. Rien ne la faisait flancher. Et c’était finalement le cas de la leur. Malgré tout … Il n’y croyait pas. Ou si, il voulait absolument y croire, plus que tout au monde. Mais il n’osait pas. Si, si, il osait. Parce qu’après tout ce qu’il avait enduré, tout ce qu’ils avaient enduré, il voulait qu’ils aient droit au bonheur. Comme avant. Non, rien ne serait vraiment comme avant. Mais … ça ne comptait pas. Il n’y avait qu’elle qui comptait. Eux. Juste elle et lui, et rien d’autre.

Un pas de plus. Il avait l’impression qu’on lui perforait la tête de part en part. il avait mal, très mal. Mais il s’en fichait. Il était arrivé à sa hauteur. Doucement, il posa ses mains tremblantes sur sa taille. La toucher, après tout ce temps. et surtout, après ce baiser raté dans la Grande Salle … Son corps entier était parcouru de frissons, moins dû à son état physique qu’au tourbillon de sentiments qui montait en lui. Prenant son temps, d’une part pour savourer entièrement l’instant, et d’autre part pour ne pas lui faire mal et ne pas l’effrayer, il la fit pivoter vers lui. Dieu qu’elle était belle. Oui, malgré l’état dans lequel elle se trouvait, il la trouvait plus belle que jamais. Unique. Lentement, sa main droite quitta sa taille et lui caressa timidement la joue, enlevant une mèche qui s’y trouvait. Il plongea ses yeux noisette dans le bleu océan de ceux de son ange. Et, dans un murmure, d’une voix rauque, il prononça ces quelques mots … Ces mots qui voulaient tout dire pour lui.


Je t’aime Emily.
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Emily Jones
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MessageSujet: Re: Don't you dare dying !   Don't you dare dying ! Iconminitime1wn2Sam 15 Déc - 1:37

Je t’aime Marwin... Je t’aime Marwin ! Non mais il fallait être une abrutie finie pour lui dire ça maintenant. Ou tout simplement être amoureuse. Et ça... un nez en plein milieu d’une figure serait plus difficile à identifier. Oui, elle l’aimait. De tout son être, de toutes ses fibres, de toute son âme. Et bien plus encore. Elle l’aimait à en crever, elle l’aimait à s’en détruire. Elle s’était détruite, pendant ces huit mois loin de lui, s’infligeant un châtiment pour l’aimer si fort. Après tout ce qu’il s’était passé, après la douleur qu’il avait provoqué en elle, cette simple envie de se laisser mourir qu’il lui avait fait ressentir, après tout ça, elle l’aimait encore, aussi fort qu’au premier jour. Alors qu’elle aurait dû le haïr, l’oublier et passer à autre chose, elle ne pouvait que l’aimer. Elle ne savait faire que ça. Et elle s’en était inconsciemment voulu à un point tel qu’elle s’était peu à peu détruite pour devenir la loque qu’elle était aujourd’hui. Jusqu’à ce qu’elle oublie même la raison pour laquelle elle se faisait du mal. Jusqu’à ce qu’elle oublie qu’elle ne pouvait pas se passer de lui. Et là, elle lui disait qu’elle aimait. Rien que le fait de prononcer ces mots, qu’elle imaginait bannis de son cœur à tout jamais, lui procurait une douleur comme elle n’en avait jamais connue auparavant. Tout ce qu’elle endurait depuis des mois, ce n’était rien, rien du tout, comparé à ce qu’elle vivait en cette seconde précise. Parce que ces mots, c’était bien plus qu’une simple déclaration d’amour. Ça n’était pas juste de l’amour, à ce moment-là. C’était de l’amour qui avait duré et qui, malgré les épreuves, ne s’était jamais interrompu.

Qu’est-ce que ça lui coûtait de prononcer ces mots-là, en cet instant-là. Non, ce n’est pas une question, c’est une affirmation. Qu’est-ce que ça lui coûtait ! Ça lui déchirait les entrailles, un peu plus qu’auparavant. Ça lui donnait envie de hurler sa douleur. Ça lui donnait envie de s’arracher la peau de massacrer ses organes à vif jusqu’à ce que la douleur physique soit comparable à celle du cœur. Ce qui n’arriverait jamais. Il venait de lui dire qu’il ne voulait plus d’elle et elle ne trouvait rien de mieux que de lui dire qu’elle aimait. Elle aurait tout simplement pu continuer à avancer tant que ses jambes le lui permettaient, passer la porte et s’effondrer une fois que celle-ci serait fermée. La dernière porte permettant de les relier. Une fois fermée, tout aurait été terminé. Mais au lieu de ça, elle lui avait dit qu’elle l’aimait. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle été aussi stupide ?! Parce qu’elle en avait eu besoin. Elle venait à peine de se rendre compte qu’elle l’aimait, alors, devoir sortir de sa vie sans qu’il ne le sache lui semblait inconcevable. Elle avait juste eu besoin de le lui dire. Appelez ça du courage si vous voulez, mais Emily n’y voyait là aucune bravoure. Malgré la putain de douleur qui la transperçait et lui donnait l’impression de mourir.

Il lui fallait avancer. C’était terminé. Elle avait dit ce qu’elle avait à dire. Maintenant, elle devait partir. Juste mettre un pied devant l’autre et passer cette putain de porte. Pour son corps, la sortie semblait bien trop lointaine, inaccessible. Mais pour elle, elle était bien trop près. Et chaque pas qu’elle allait faire la rapprocherait inévitablement de la fin. La fin de leur histoire. Et sa fin. Elle ne survivrait pas à cette ultime épreuve, elle le savait. Mais elle devait partir. Pour lui. Parce qu’il voulait qu’elle s’en aille, qu’elle le laisse, qu’elle sorte de sa vie comme il avait décidé de sortir de la sienne. Qu’ils ne soient plus rien l’un pour l’autre. Il ne pourrait jamais n’être plus rien pour elle. Et jamais plus elle ne pourrait croiser son regard en sachant qu’elle n’était plus rien pour lui. Jamais. Ne pas penser à l’avenir. L’avenir n’existait pas. Il fallait juste qu’elle arrive à s’éloigner, à partir. Parce que c’était fini.

Mais ses jambes tremblaient. Son corps entier tremblait. Ses lèvres tremblaient à mesure que de chaudes larmes silencieuses roulaient sur ses joues. Et elle n’arrivait pas à avancer. Ses jambes étaient trop lourdes et son corps trop faible pour arriver à en supporter le poids. Pourtant, elle avait réussi à se lever et à marcher. Il n’y avait aucune différence maintenant, alors pourquoi n’y arrivait-elle pas ? Parce qu’en fait, il y avait une différence. Toute petite, vraiment infime... Gigantesque. Elle lui avait dit qu’elle l’aimait. Et elle s’était mise à... espérer. Vous savez, quand il y a un tout petit quelque chose en vous qui vous dit que peut-être... peut-être qu’il ne voulait pas vraiment que vous sortiez de sa vie, qu’il ne vous a dit ça que parce qu’il croyait que vous ne l’aimiez pas mais qu’en fait, il veut encore un peu de vous. Et que peut-être, il va vous dire de ne pas partir. Cette minuscule once d’espoir qui vous détruit plus que tout le reste parce que vous savez très bien que ça n’arrivera pas mais vous ne pouvez pas vous empêcher d’espérer. Et que quand vous vous apercevrez qu’effectivement, ça n’arrivera pas, vous en crèverez de douleur. Ce putain d’espoir à la con ! Alors oui, Emily se disait qu’éventuellement, le fait qu’il sache qu’elle l’aime pouvait changer quelque chose. Et c’était ça qui la clouait sur place, plus que son état physique plus que lamentable.

Sauf que ça n’arriverait pas. C’était terminé, il fallait qu’elle l’accepte. Elle l’entendait remuer les couvertures derrière elle. Elle n’avait pas le courage de se retourner pour le voir lui tourner le dos et s’endormir pour l’oublier. Elle se refusait d’avoir cette dernière image de lui, une image où elle lui serait indifférente. Alors avance. Pars, va t’en, fuis, fais tout ce que tu veux mais quitte cette pièce ! Elle n’y arrivait pas. Putain d’espoir ! Réveille-toi Emily, c’est terminé ! Il ne veut plus de toi, il ne veut plus de toi dans sa vie ! Il veut seulement que tu dégages ! Il en a marre de toi alors fous le camp ! De quel espoir parlait-on déjà ? Il n’y avait plus d’espoir. Ses jambes semblèrent revigorées par cet accès de colère et d’autopersuasion et elle fit un pas faible en direction de la porte. Mais avant qu’elle ne puisse en amorcer un second, une chose étrange se produit. Une chose qui la paralysa instantanément.

Ou plutôt, deux choses. Deux mains délicatement posées sur sa taille. Un et un faisant toujours deux, il ne pouvait s’agir que de celles de Marwin. Ses jambes allaient céder. Elle tremblait trop, de tous ses membres, pour pouvoir encore tenir debout. Un tourbillon de sentiments l’envahit, stoppant net l’écoulement des larmes sur ses joues glacées. Elle était en train d’avoir une hallucination. Il ne pouvait pas concrètement s’agir de Marwin, le même Marwin qui venait de lui dire qu’il voulait sortir de sa vie, avec ses mains sur elle. Ça n’était pas réel. Ça ne pouvait pas être réel. Et comme pour lui prouver le contraire, ces mêmes mains, d’une simple pression, l’incitèrent à se retourner pour faire face à... pour lui faire face. Pour faire face à un visage criblé de larmes mais apaisé par un sourire heureux se dessinant sur ses lèvres. Et en totale abrutie qu’elle était, Emily se demandait encore pourquoi. Il n’y avait rien d’heureux dans leur histoire, c’était même aux antipodes du bonheur. Et pourtant... pourtant il était là, à quelques centimètres d’elle à peine, une main sur sa hanche et l’autre... l’autre se rapprochait inéluctablement de son visage. Pour venir caresser sa joue avec une infinie douceur. Elle crut mourir tant l’émotion était forte. Respirait-elle seulement encore ? Son cœur battait par contre, de ça, elle était certaine. Il battait si fort que même Marwin devait probablement l’entendre. Il y avait trop d’émotion en elle pour qu’elle puisse le supporter. Et ça n’alla pas en s’arrangeant quand il lui dit...

Je t’aime Emily.

Quoi ? ... Je veux dire... QUOI ? Avait-elle bien entendu ce qu’elle pensait avoir entendu ? Elle n’avait pas rêvé, elle n’avait pas pu le rêver, si ? Si, elle aurait pu le rêver. Elle le voulait tellement qu’elle aurait pu halluciner. Mais pas là. Elle avait vu ses lèvres bouger, prononcer les mots. Elle avait bien entendu sa voix. Sa voix dont elle connaissait chacune des intonations lorsqu’il prononçait ces mots. Ces mots qu’elle n’avait pas entendus depuis trop longtemps pour s’obstiner à compter. Il venait de lui dire qu’il l’aimait. Après lui avoir dit qu’il voulait sortir de sa vie. Mais... ... ... Bon sang, quelle idiote elle faisait. Elle croyait qu’il lui avait dit ça parce qu’il ne voulait plus d’elle. Elle en était persuadée. Alors qu’en fait, c’était tout le contraire. Il avait fait ça parce qu’il croyait qu’elle ne l’aimait pas. Il avait vraiment voulu la rendre heureuse. Comme si elle pouvait être heureuse sans lui... Mais maintenant, tout était posé, tout était dit. Il venait de dire que lui, Marwin, l’aimait elle, Emily. Marwin aime Mily. MMM.

Si vous vous imaginez que tout ça allait se terminer sur un baiser comme dans tout conte de fée qui se respecte, il faudrait peut-être que vous vous réveilliez. Qui, de nos jours, croit encore aux contes de fée ? Et surtout, qui allait croire que cette histoire-là était un conte de fée. C’était bien plus beau qu’un conte de fée, parce que c’était la réalité. Et dans la réalité, les protagonistes ne sont pas parfaits en toute occasion, il suffisait de leur jeter un coup d’œil pour s’en apercevoir. Dans la réalité, la fin n’était pas belle et magique. Parce que dans leur réalité, il n’y avait pas de fin. Il n’y en aurait pas. Emily ferma une seconde les yeux pour laisser les mots l’imprégner encore plus si c’était possible. Et quand elle les rouvrit, il était toujours là. Il était bien là, ce n’était pas un rêve. C’était terminé. Pas eux. Juste cette période d’incompréhension. Et enfin, depuis des mois maintenant, un sourire... un VRAI sourire se dessina sur ses lèvres... Avant qu’elle ne se jette dans ses bras, laissant libre cours à ses larmes.




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