> Ron bien matinal. [N'importe quel Gryffondor.]

Invité

[Ronald était un peu perdu dans le nouveau Poudlard. Il n’aimait pas du tout cette « Ombrage » et la Brigade Inquisitoriale. Il savait que Dumbledore lui-même semblait un peu dépassé par les événements et il ne savait pas quoi faire de ses journées. Les cours étaient ennuyeux, et Ombrage sévissait dans tous les couloirs. Quand il se leva ce matin là, il était très tôt. Le soleil n’était pas encore levé, mais un rêve horrible dans lequel Rogue lui courait après parce qu’il n’avait pas fini son devoir de potion. Il pensait bien que c’était sa conscience qui lui avait envoyé ce message pour qu’il finisse ce sale devoir, mais sans Hermione qui devait dormir à point fermé, comment faire ? Il se saisit doucement de son parchemin presque vierge et du nécessaire pour écrire et commença à rédiger son devoir, à la lueur de sa baguette. Il ne savait presque rien sur le sujet demandé et finis par faire des phrases idiotes cousues de fil blanc. Il ne savait pas l’heure, et fini par s’assoupir sur son devoir, faisant des traces de baves sur son devoir qu’il devait rendre le surlendemain. Le jour se leva deux heures plus tard, et Ron se réveilla en sursaut, renversant la bouteille d’encre à côté de lui.

Après avoir réparé les dégâts qu’il avait causés dans le dortoir, Ronald s’était dirigé vers la salle commune avec son devoir. Il n’était même pas six heures du matin, il était encore temps de corrigé un peu le devoir. Il n’avait heureusement réveillé personne dans le dortoir et il était absolument seul dans la grande salle au couleur de sa maison. Il réussit à terminer son devoir un peu à l’avance. Il se dit avec bonheur qu’Hermione le corrigerait le soir même et qu’il n’aurait pas de retard pour une fois. Cependant, il était fatigué et il resta quelques minutes à somnoler dans un des confortables fauteuils rouges et jaunes. Il fut à nouveau réveillé par un hululement bruyant de Coquecigrue, qui sautillait joyeusement sur ses genoux. Il posa le petit hibou par terre, s’étira en baillant et parti pour la grande salle, ne vérifiant même pas l’heure tellement la fin le creusait.

Quand Ronald arriva aux abords de la Grande Salle, il y avait une dizaine d’élèves matinaux qui bavardaient joyeusement en allant déjeuner. Ron pensa avec amertume qu’il n’avait pas grand monde avec qui parler puisque Harry et Hermione dormaient encore. Appart ses deux meilleurs amis, il n’en avait pas beaucoup d’autre. Il avait plutôt des « connaissances ». Des personnes avec qui il rigolait mais sans plus. Et puis, il n’avait toujours pas eu de petite amie. Hermione était sortie avec Kreum l’année précédente, mais lui, personne. Ginny multipliait les petits amis, et lui restait toujours seul. Il se réconforta intérieurement.

* Aller Ron ! Tu ne vas pas te laisser abattre parce que tu ne te noies pas dans la salive d’une fille. Et puis, d’ailleurs, il faudrait que tu surveilles un peu ta petite sœur. Et puis, Hermione est seule en ce moment apparemment. Tu n’es donc pas le seul à être… Seul. Tu n’as pas besoin d’une fille pour exister. Après tout, les filles, c’est bien beaux, mais c’est que des complications. Parce qu’elles passent leur temps à ce posé des questions. Et puis, ce n’est pas naturelle une fille. Toujours besoin de passé trois heures à se laver. Non, tu es bien seul. En plus, avec Ombrage qui guette, avoir une petite amie c’est le véritable parcours du combattant. Tu l’as bien vu l’autre jour, séparer les deux Serdaigles. Maintenant ils doivent passer leur temps dans la salle commune. Non, non, non, ce ne serait pas raisonnable. Mais surtout, si tu devais avoir une petite amie, qui accepterait de sortir avec toi ? Excuse-moi, mais dans ton genre tu n’es pas vraiment le sorcier modèle. Bon d’accord, tu pourrais prendre une petite troisième année qui prierait pour qu’un garçon aussi vieux que toi l’aborde, mais tu aurais l’air ridicule. Tu t’imagines, embrassant une troisième année ? Pff ! Allez, Ronald. Courage. *

Pendant que sa voix optimiste intérieure tentait vainement de le réconforter, il était entré dans la grande salle, et il était maintenant près de la table de Gryffondor. Il s’y assit finalement. Il n’y avait qu’une dizaine de personnes et aucune de la même année que Ron. Il soupira et pris une tranche de bacon.

Ouverture du premier oeil. Mmm... rouge. Oui, évidemment. Wendy aurait dû s'en douter. Elle était à Poudlard, pas dans sa jolie petite maison. Pas dans sa petite chambre, où, lorsqu'elle entrouvrait ses yeux, tout était baigné de soleil. Ici, la première chose qu'elle voyait le matin était ses draps rouges... les rideaux rouges autour de son lit... les murs rouges... Aucune lueur délicieusement dorée. Enfin, il fallait qu'elle se lève pour ça. Qu'elle se lève et qu'elle regarde à ses pieds les pierres grises. La plupart du temps (quand il ne faisait pas mauvais, cela va sans dire) des rayons tombaient avec délicatesse sur le sol et enfin une autre couleur que le rouge apparaissait. Oh, non pas que Wendy n'aimait pas le rouge. Avant d'entrer à Poudlard elle adorait cette couleur, mais bon... au bout d'un moment, ça avait fini par... lui sortir par les yeux. Elle n'en pouvait plus. Quasiment partout où elle allait, elle ne voyait que du rouge, ça en devenait fatigant... Et puis, au fil du temps, on n'y faisait plus attention. Le rouge devenait transparent, ou presque. Mais, ce matin-là, Wendy ne voyait plus que ça tout à coup. Du rouge par-ci, du rouge par-là, et encore du rouge. C'est donc en soupirant qu'elle se leva, bon gré mal gré. Se lever est quand même un grand mot. En réalité, elle se redressa et resta pendant de longues minutes assise en tailleur sur son lit, les cheveux tombant la-men-ta-ble-ment devant ses yeux bleus fermés.

Bon... maintenant que t'es à moitié levée, va falloir te booster très chère... allez, du nerf feignasse!

Profond soupir. Avec difficulté, elle extirpa ses jambes de dessous la couette et posa ses pieds sur le sol froid. Mmm... Ce contact avait le don de réveiller, bizarrement. C'est en traînant un peu la patte qu'elle alla faire sa toilette et dénicher ses affaires. Alors... un jean devait traîner par là si ses souvenirs étaient bons... moui, c'est ça. Et hop, un chiffon, pardon, un pantalon jeté sans énergie sur le lit. Maintenant, quelque chose à se mettre littéralement sur le dos... pull noir?

Bah, tant qu'à faire... d'toutes façons, j'ai pas l'courage d'chercher...

L'affaire était close. C'est ainsi que quelques minutes plus tard, la Gryffondor s'apprêta à descendre de la Tour pour rallier la Grande Salle et ses promesses de ventre plein. Réalisant que peu d'autres Gryffy étaient debout, elle jeta quand même un oeil à sa montre, et ouvrit des yeux ronds sous le choc. Wouaou... tout de même... qu'est-ce qui lui prenait de se lever aussi tôt depuis quelques temps?? Enfin, maintenant qu'elle était levée...
Elle descendit les escaliers marbrés sans se presser, s'accoudant à la rambarde et baillant de temps en temps aux corneilles lorsque les escaliers changeaient de direction. Pour une fois elle ne leur râla pas après. Trop dans les vappes pour ça... Et au bout d'une petite demie-heure quand même, elle franchit enfin les lourdes portes de la Grande Salle. Plein de divines odeurs lui assaillirent les narines, et elle se sentit soudain un peu mieux réveillée. D'un pas encore un peu traînant, elle se dirigea vers sa table, et se laissa tomber sur un banc. Froncement de sourcil. Y avait un truc bizarre.

Ah zut, j'ai oublié ma robe de sorcier...

Et oui. Autour d'elle tout le monde portait son uniforme, il n'y avait eu qu'elle pour l'oublier.

Allez on s'en fout, c'est pas grave, Ombrage va pas m'torturer pour ça quand même...

Et sans plus de remords, elle entama les plats posés devant elle. Au milieu d'une bouchée, elle observa les autres rouge et or assis à côté d'elle. A peine une dizaine... des premières années, des troisièmes... aucun de son niveau. Tant pis. Et puis un autre Gryff passa le pas de la grande porte. Grand, échevelé, rouquin.

Encore du rouge... pensa Wendy avec amusement.

Le jeune homme se rapprocha, et la jeune fille put distinguer alors le visage complètement endormi qui se présenta à elle. Le pauvre avait des valises sous les yeux, la tignasse en bataille. Il ne lui manquait plus que le radar à la main pour se diriger. Et en plus il semblait de mauvaise humeur. La jeune sorcière ne reconnut pas Ronald Weasley, et pour cause, elle ne l'avait jamais croisé réellement. Bon, d'accord, probablement une ou deux fois dans les couloirs, mais pour ce qui est d'y faire attention... Si on devait faire gaffe à toutes les personnes que l'on croisait dans les couloirs, tout le monde serait encore en retard à chaque cours!
Avec amusement, elle vit le garçon s'asseoir maladroitement à quelques centimètres d'elle. Un grand sourire illumina le visage de la rouge et or, et elle laissa échapper un petit rire cristallin. Se tournant vers son nouveau voisin elle lui lança gentiment:

Faudrait penser à dormir de temps en temps, sinon tu vas finir tête la première dans ton jus de citrouille!

Devant le regard vide et perdu du jeune homme, elle rit à nouveau. Finalement elle lui tendit une main chaleureuse et se présenta:

Je m'appelle Wendy, je suis en sixième année. Bienvenue parmi les êtres vivants!

Avec un sourire en coin, elle attendit quelques secondes qu'il se présente à son tour.