Poudlard Fantastique
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Raphaël Sebeck
7ème Année à Serpentard
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Raphaël Sebeck


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MessageSujet: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Mar 1 Mai - 19:38

« Lex, vieille crapule !

Un nom peu commun à entendre, et encore plus à Poudlard, école de sorcellerie. Le nom d’un personnage de série moldue. Un nom qui, pour la plupart des gens qui connaissaient, n’était pas vraiment flatteur. Pourtant, le jeune homme ainsi interpellé se retourna instantanément, un grand sourire sur les lèvres.

- Jonathan, espèce de fils de troll !

Un éclat de rire lui répondit, et le Serdaigle qui avait pris la parole le premier s’approcha dudit « Lex ». Lequel n’avait physiquement rien à voir avec le personnage. Un grand jeune homme, blond, aux yeux bleus, plus glacials que métalliques, à l’uniforme impeccable, soit, mais vêtu d’une robe de sorcier, un blason épinglé sur sa poitrine, soit, mais pas celui d’un collège huppé des USA, un blason de l’école de Poudlard, le vert et argent de Serpentard. Si, il en avait quelque chose. Cette espèce de classe extrêmement charismatique qui se dégageait de lui, ainsi que certaines mimiques, et cette assurance dont il ne se départait jamais. Même s’il avait plutôt le profil d’un vitrail de cathédrale. Mais si l’on s’aventurait du côté du profil psychologique… on comprenait aisément. Et c’était ce qui lui avait valu ce surnom. Qu’il portait avec fierté. Lex, ça avait plus de tenue que Raphaël, non ? Oui, il aurait fallu expliquer ça aux parents du Serpentard. Alors il se contentait du surnom. Que ses amis lui donnaient allègrement. Une étreinte fraternelle plus tard, Jonathan s’écartait et le regardait des pieds à la tête.

- Et ben mon vieux, t’en fais une de ces têtes ! Sérieux, depuis le retour des vacances de Noël… Qu’est ce qu’il s’est passé ?
- Mais rien je te dis ! Tu me poses la question tous les jours !
- Sauf que là, j’ai des réponses…

Le Serdaigle ouvrit son sac, et sortit un journal plié en deux, qu’il tendit à Raphaël. Lequel le déplia, notant que le titre était moldu (il s’agissait du Times).

- Page quatre.

Il ouvrit le quotidien, et, à la page dite, tomba sur une photo. Qui ne bougeait pas, évidemment. Et cette photo représentait une jeune fille, à la silhouette sculpturale, moulée dans une sublime robe de soirée. Robe qui était absolument moins sublime que celle qui la portait. Une cascade de cheveux noirs lui tombait sur les épaules, et ses yeux de biche jetaient un regard provocateur à l’appareil, un sourire heureux sur les lèvres. À la limite, l’image n’aurait jamais eu un très grand intérêt à expliquer le silence du Serpentard si elle se limitait à la simple présence de la jeune femme. Non. Ce qui l’expliquait, et ce que Jonathan avait compris, c’était que c’était le jeune homme qui la tenait par la taille qui était la raison de l’humeur taciturne de son ami. Un garçon au profil finement ciselé, l’air suffisant, et qui l’arborait, telle un trophée. Et si le Serdaigle n’avait pas reconnu le bellâtre en question, le sous-titre de la photo lui aurait suffi.

Code:
« Fiançailles de Kayley Fox et de John Welling »

Les lèvres du Serpentard se pincèrent et son regard se durcit. Son visage perdit toute expression et il rendit le journal à son ami, qui hocha gravement la tête. C’était bien ce qu’il avait deviné. Kayley. Evidemment. Raphaël resta un moment silencieux avant de lancer, d’un ton limite agressif :

- Et alors ? Qu’est-ce que ça prouve ?
- Que tu as dû voir Kayley pendant les vacances, à une de ces soirées mondaines, que tu l’as vue au bras de ton ennemi de toujours, qu’il t’a nargué, qu’elle t’a dit qu’elle était désolée, ou pas d’ailleurs, et que depuis, tu vas mal.
- … On ne s’était jamais rien promis, elle et moi.
- Oui, mais tu t’étais attaché. Vous êtes tellement semblables, elle et toi…
- Et on se connaît depuis le berceau, on était le couple idéal, oui, je sais tout ça. Mais elle a fait son choix. Et que ça me rende malade n’y changera rien. Donc, non, je vais très bien.
- C’est ça… Écoute, Lex, il y a plein d’autres filles sur Terre en dehors de Kayley. Et déjà à Poudlard ! Allez, viens, on a encore une heure de libre, je t’emmène dans la salle co’ des Serdaigles, on n’a pas des tocardes chez nous !
- Non, merci, pas cette fois. Je dois finir le devoir de potions.
- Hein ? Mais c’est pour la semaine prochaine !- Ce n’est pas une raison. Les examens approchent…
- On est en janvier !
- …
- C’est bon, j’ai compris. Tu veux te changer les idées. Mais ne te rends pas malade en travaillant. Et si tu changes d’avis, tu sais où me trouver !
- Merci… T’es énervant à me connaître aussi bien !

Le Serdaigle lui fit un clin d’œil, avant de s’éloigner, laissant Raphaël seul au milieu du couloir. Lequel regarda un moment son ami partir, avant de se retourner, et de se diriger vers la bibliothèque. Oui, un Serpentard en très bon terme avec un Serdaigle, c’était possible. Surtout quand ce Serpentard était Sebeck. Un fils de moldus. Un Sang de Bourbe, comme certains l’appelaient encore, même après sept ans de scolarité commune. Mais il s’en moquait comme de l’an quarante. Pour lui, peu importait la naissance, magique, mêlée ou moldue des gens, ou encore la couleur de leur blason. Il les jugeait sur leur valeur, et également sur ce qu’ils pouvaient lui rapporter ou non. Certains le trouvaient sympathique pour ce non racisme, d’autres extrêmement désagréable pour son intérêt permanent. Mais avec Jonathan, c’était différent. Le courant était passé dès le premier jour, où ils s’étaient retrouvés l’un à côté de l’autre en potions. Rogue les avait tous les deux à la bonne depuis. Surtout Raph’, à vrai dire. Mais bon… Rogue. Potions. Bibliothèque. Travailler. Pour oublier. Non, pour réussir. Pour damer le pion à son père. Ne plus penser à elle.

La porte de la bibliothèque, enfin. Il la poussa, et entra sans faire le moindre bruit. Saluant la bibliothécaire d’un hochement poli de tête, auquel elle répondit par un des rares sourires qu’elle accordait aux élèves, il posa ses affaires à une table libre. Il était un des seuls élèves qui avaient la côte avec cette vieille pie. Il la respectait assez pour lui sourire poliment chaque fois qu’il la croisait. Mais il n’appréciait pas des masses qu’elle se permette des commentaires en lisant ses devoirs par-dessus son épaule. Remarquez, quelquefois, ce n’était pas désagréable, parce que mine de rien, elle en savait des choses, celle-là ! Mais ce n’était pas le propos du moment. Pour l’instant, elle semblait trop occupée à épousseter avec amour la porte de la Réserve. Qu’elle continue, cela ne déplairait pas à Raphaël, le temps qu’elle ne veniat pas épousseter sa table. En face des rayonnages, le jeune homme pencha la tête sur le côté. Ces livres-là, il les avait presque tous parcourus, étudiés. Tous ceux sur les potions, sa matière préférée. Et celle où il réussissait le mieux, sans aucun doute possible. Quelques mauvaises langues disaient que ses excellents résultats n’étaient dus qu’à la préférence qu’avait le professeur pour lui. Mais il n’en avait cure. Que les jaloux et les envieux disent ce qu’ils voulaient. Il savait ce qu’il valait et Rogue le savait également. C’était tout ce qui comptait. Voilà ce qu’il cherchait. Les difficultés et dangers de la préparation des potions. Il trouverait sans aucun doute ceux qui étaient liés à la préparation correcte de la Goutte du Mort Vivant. Ce qui clôturerait sa dissertation sur cette potion. Il avait déjà décrit sa découverte, parlé de son inventeur, trouvé tous les ingrédients, leur provenance, la façon de préparer la potion… C’était le dernier point qu’il lui restait à traiter. Avec un sourire satisfait, il attrapa le volume et retourna à sa place.

Dégageant ses affaires un peu plus loin sur la table, il ouvrit le volume. L’index lui fournit immédiatement la page contenant les informations qu’il cherchait. Bien. Il parcourut rapidement le chapitre, avant de sortir de son sac un carnet et un stylo-bille. Pour ce qui était de prendre des notes, il était resté très moldu. Et ce carnet était rempli d’annotations en tout genre, concernant à peu près toutes les matières. C’était LE carnet, et il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Il y avait dedans également pas mal de rumeurs, d’observations pratiques de toutes sortes sur toutes les personnes résidant à Poudlard. Autrement dit, c’était une vraie mine d’or. Il l’ouvrit, cherchant la page à laquelle il avait arrêté ses notes sur cette potion. Il devait y avoir mis un marque-page. Voilà. Le carnet s’ouvrit enfin à la bonne page, laissant échapper ce qui lui avait permis de marquer l’endroit où il s’était arrêté. Et il ne s’agissait pas d’un papier banal, ou d’un filin en cuir. Non. Il s’agissait d’une photo. Il s’en souvint au moment où celle-ci s’envola, portée par un léger courant d’air, pour aller se poser par terre, image face au plafond.

Elle représentait une jeune femme, qu’il avait vue un peu plus tôt sur la page d’un journal. La même expression que sur celle-ci, un bras pareillement passé autour de sa taille, sauf que celui-ci était celui du Serpentard, qui regarda un moment l’image, posée par terre, avec une moue tout à fait Lexienne, avant de se baisser et de tendre la main pour la ramasser. Seulement, une autre main le devança.



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Lauren Harker
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MessageSujet: Re: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Mer 2 Mai - 18:27

Accroupit dans l’un des couloirs, une bande d’amis discutaient entre eux à la sortie d’un cours. Vous allez surement me dire qu’il y a sans nul doute meilleur endroit pour discuter or, lorsque l’on vient de différentes maisons et que le prochain cours de certains n’allait pas tarder à commencer : il n’y a rien de mieux qu’un couloir. Plusieurs minutes passèrent et une sonnerie retentit. L’heure du dernier cours étant arrivé, certaines personnes se relevèrent et, tout en faisant un léger signe de la main au reste de la bande, se mirent à marcher dans des sens différents. Au final, il ne restait plus que deux personnes : Ludivine et Lauren. Ludivine, ayant raté ses épreuves de B.U.S.E.S en S.C.M. n’avait plus cours dans cette matière et Lauren n’avait aucun entrainement de Quidditch, aussi exceptionnel que cela puisse paraître.

|Ludivine| « J’ai rendez-vous avec Charly ! … Que vas-tu faire en attendant ? »
|Lauren| « Je ne sais pas. Je dois passer à la bibliothèque. "
|Ludivine| « Tu rigoles. Il va neiger des lucioles… Ca doit faire au moins trois mois que tu n’y as pas remis les pieds. »

Pour toute réponse, toujours assise à même le sol, Lauren tira espièglement la langue à son amie. D’un côté, elle n’avait pas tord : cela faisait longtemps que la jeune fille ne s’était pas rendu dans l’antre des livres, des Serdaigles et de la bibliothécaire. Il était vrai que depuis son dernier passage dans cet endroit, la jeune fille s’était promis de ne pas y remettre les pieds. La raison ? La dernière fois remontait à un peu plus de quatre mois, alors que la première pluie d’automne ne dégringolait sur les pans du château. Montant sur l’un des escaliers, Lauren avait perdu l’équilibre et s’était rattrapée sur l’autre rangée… mais en faisant s’écrouler tous les livres au sol dans un vacarme et une montée de poussière énorme. Depuis, l’angoisse de refaire une gaffe l’avait assaillie à la gorge. Néanmoins voilà, si elle voulait ses A .S.P.I.C.S pour s’occuper de sa famille, elle devait aller travailler à la bibliothèque.

Dix minutes plus tard, la jeune fille se trouvait sur le seuil de la dite bibliothèque. Agitant ses doigts nerveusement contre l’ance de son sac, elle soupira fortement, tout en faisant sursauter un première année qui passait à ce moment-là, et se décida à entrer. Après tout… que pouvait-il lui arriver de pire ? Plus d’une demi-heure passa et aucune mauvaise aventure ne s’était produite. Lauren serait-elle sous une bonne étoile en ce jour ? Finissant de noter ce dont elle avait besoin, elle remarqua que finalement, sa dissertation sur les Doxys n’était pas complète et qu’il en manquait une partie assez importante. Soupirant pour la deuxième fois de la journée, elle se leva afin de pouvoir se rendre dans la rangée des Créatures Magiques et finir une bonne fois pour toute cette dissertation. En chemin, faisant plus attention où ses pieds se déposaient plutôt que de savoir ce qui se passait aux alentours, la jeune fille remarqua un papier se déposant sur le sol. Surement un élève qui avait ouvert une fenêtre, faisant ainsi courant d’air avec l’ouverture constante des grandes portes d’accès. Le papier se trouvant sur son chemin, Lauren arrêta sa marche et s’accroupit à même le sol afin de pouvoir le ramasser.

Alors qu’elle allait prendre la photo en main, Lauren fut surprise de voir une autre main se tendre, comme venu de nulle part. Surprise sur le coup, elle eut le réflexe de se relever rapidement mais son geste fut suspendu. En effet, alors qu’elle se relevait, le haut de son crâne rencontra un coin de table qui la cloua de nouveau sur le sol, de manière accroupi tandis que son livre s’arqua sur le sol. Un sec « Aïe » sortit de ses lèvres alors qu’une flopée de mots désagréables à l’oreille butinait dans ses pensées et l’une de ses mains se porta sur sa tête à l’endroit du choc. Tiens, elle ne s’était pas rendue compte qu’une table ait élue résidence ici. Gênée sur le coup de sa maladresse, la jeune fille ne releva même pas la tête en direction de la personne qui tentait sa main. Après tout, qui sait… peut-être pouvait-elle jouer le coup qu’elle ne connaissait pas la personne bien qu’étant en septième année ici, il n’était pas très difficile de se souvenir des têtes rencontrées en classe ou au hasard d’un couloir. Au bout de deux ou trois ans, non mais sept… Déjà sept ans. Ramassant la photo, elle l’a prit du bout des doigts en appuyant sur les côtés afin de ne pas mettre d’empreintes sur le film transparent. Avec le petit Jonathan, elle avait pris l’habitude. Du coin de l’œil, elle remarqua la blondeur des cheveux de la personne « caméléon », ainsi nommé jusqu’à ce que Lauren ne se rende compte de qui il s’agit. Remarquant qu’il y avait deux personnes sur la photo : l’une brune et l’autre blonde, elle ne s’attarda pas dessus, privilégiant l’intimité du propriétaire ou ami. D’ailleurs, la photo devait surement appartenir à la personne qui s’était penché à son tour.

Tendant la photo à ce dernier, Lauren essaya de paraître naturelle en enlevant rapidement son autre main de sur son crâne. Elle allait surement avoir une bosse d’ici demain matin, rien de bien grave.


|Lauren| « Je pense que ca doit t’appartenir ! Fait attention la prochaine fois, elle aurait pu passer par la fenêtre »

Ne voulant ni paraître désagréable ou bien moralisatrice, Lauren ne rajouta mot. Bien au contraire, elle tourna la tête vers son livre qui était tombé face contre terre lors de son interaction avec la table en chêne. Hey, c’est que c’est dur du chêne. Le ramassant par sa couverture, elle entreprit de vérifier son état. Heureusement pour elle, aucune page n’était encornée voire même déchirée. Si cela avait été le contraire, elle aurait surement passé un mauvais quart d’heure avec la bibliothécaire… Chose qu’elle préférerait éviter durant cette journée de réconciliation « Lauren-Bibliothèque ».
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Raphaël Sebeck
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MessageSujet: Re: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Dim 6 Mai - 22:00

- Lex !

Un jeune homme se retournait, une flûte de champagne à la main. Séduisant, en costume, blond, l’air sûr de lui, un sourire conquérant aux lèvres. Il regardait une jeune fille s’approcher de lui. Ils avaient le même âge, seize ans, se connaissaient depuis le berceau, leurs pères étant à la fois les meilleurs amis et les pires ennemis du monde. Elle, fascinante, extrêmement sensuelle et tellement femme, faisant au moins trois ans de plus. Lui, charismatique, aussi éblouissant qu’elle. Deux prédateurs, deux adolescents beaucoup plus matures que la moyenne. Mais une différence importante entre les deux. Lui était sorcier. Elle moldue. Et elle l’ignorait. De toute façon, pourquoi l’aurait-elle su ? Il n’avait pas à se confier à elle. Et elle ne se confiait pas à lui. Ils savaient tous les deux comment fonctionnait leur monde. Et ils n’avaient confiance en personne. Surtout pas en lui. Surtout pas en elle. Ils s’appréciaient, s’admiraient et en même temps essayaient de s’utiliser l’un l’autre. Dans de telles soirées, leur principal plaisir était de rendre tout le monde jaloux en s’affichant l’un au bras de l’autre. Elle pour faire crever de rage toutes ces fifilles à leur papa qui bavaient derrière le dos de Raphaël, et lui pour rendre verts d’envie tous ces mecs trop coincés pour ne serait-ce que regarder Kayley en face. Ils ne s’étaient jamais rien promis. N’avaient jamais parlé de sentiments. Ce n’était pas un paramètre qui devait entrer en compte. Et pourtant …

- Dois-je donc t’appeler Lana ?
- Fais comme tu le désires …

Un baiser parfumé sur sa joue le fit frissonner. Il posa une main sur la taille de la jeune femme, l’attirant à lui, l’embrassant sur la joue et lui murmurant à l’oreille.

- Alors ? Quel est le plan de la soirée ?
- Pas de plan pour ce soir …

Il se recula légèrement, la regardant avec un sourcil froncé, un en l’air, sceptique.

- On ne me la fait pas.
- D’accord … Tu vois cette fille ?

Raphaël se tourna dans la direction indiquée par le regard de son amie. Une sublime blonde, aux formes sculpturales, qui avait tout d’un mannequin. Un petit nez, une bouche magnifiquement et savamment mise en valeur …

- Referme la bouche et arrête de la mater comme ça, tu es pitoyable.

Il se retourna vers sa brune préférée, lui décochant un sourire charmeur.

- Je ne faisais que m’informer, rien de plus …
- Bien sûr …
- Tu ne serais pas jalouse par hasard ?
- Jalouse ? Moi ? de cette pintade ? Ça ne va pas, Sebeck ?
- Dans ce cas, pourquoi as-tu besoin de moi ?

Il avait visé juste. La brunette eut un sourire vaincu.

- D’accord. C’est une abominable prétentieuse qui est dans le même établissement que moi.
- Hum, et tu veux qu’on aille lui dire bonjour tous les deux et qu’on passe une agréable soirée, c’est ça ?
- Tu lis dans mes pensées, mon ange des Ténèbres.

Et ses lèvres avaient trouvées les siennes …



BANG ! Aïe !

Raphaël fut brusquement sortit de ses pensées. Il se rendit compte qu’il était là comme un parfait abruti, la main tendue vers une photo qui n’était même plus là où il pensait la trouver, alors qu’il était parti dans cet amoncellement de souvenirs qui ne semblait pas vouloir le lâcher. Et le pire, c’était que ce bruit venait sans doute d’être produit par une jeune fille qui se tenait la tête d’une main, et tenant la précieuse image de l’autre. Identification rapide : Lauren Harker, dans son année, à Poufsouffle. Aucun avis sur la personne, peu de contacts avec elle durant sept années, voir pas du tout, et n’avait jamais cherché à le faire, ni lui ni elle. Impressionnant, non ? Oui, il avait une mémoire assez impressionnante, et encore plus pour les personnes. S’il y avait des gens qui n’avaient aucune mémoire pour les prénoms, lui, en revanche, en avait une excellente. L’une des caractéristiques de Raph’. Se souvenir de tous et de tout. C’était souvent très utile. Enfin … ça se tenait. Bref, la gracieuse demoiselle venait de percuter de son front la table en chêne. Il eut une moue. Ça ne devait pas vraiment faire du bien. Mais ce n’était pas vraiment le propos. Le propos était que la jeune fille tenait SA photo dans sa main. Et elle la lui tendit.

|Lauren| « Je pense que ça doit t’appartenir ! Fais attention la prochaine fois, elle aurait pu passer par la fenêtre »

Il l’attrapa machinalement, ne prêtant d’abord pas attention aux paroles de la jeune fille. Le cliché qu’il avait sous les yeux … ses doigts se crispèrent dessus. Ça faisait mal. Comme de repenser à tout ça. La voir, souriante, à son bras, et repenser à cette maudite soirée des vacances de Noël … Le dernier soir avant son retour à Poudlard. Alors qu’il était tellement heureux, qu’il narguait de plus en plus son père… Il avait fallu que ça lui retombe dessus. En même temps, il avait tellement joué avec ça, qu’il ne fallait pas qu’il s’étonne. Pas qu’il se plaigne. Non, il n’en avait pas le droit. Et il ne le voulait pas. Il fallait qu’il reste droit, stoïque. Lui, faible ? Lui, amoureux ? Ridicule. Il était froid, maniaque, calculateur, sans sentiments. S’il commençait à avoir des sentiments, il n’y arriverait jamais. A la porte les sentiments. Qu’était cette attitude ? il fallait qu’il tourne la page, qu’il reparte. Il n’avait qu’à lui écrire une lettre de félicitations… Ah, non, c’était vrai, plus de courrier … Ou il pourrait le dissimuler dans un pli à l’air officiel, la grenouille avait l’air de bien l’aimer … En même temps, il savait flatter n’importe qui … Ou plutôt, dans le cas précis, n’importe quoi.

Ou alors il l’ignorait. Il fallait qu’il arrête, qu’il tourne la page. Oui, mais comment ? Et les mots de la fille lui revinrent aux oreilles. Il la regarda soudain avec intérêt, une lueur étrange dans le fond du regard. Ça, c’était une idée. Une excellente idée même. Tout jeter. Passer l’éponge, tout effacer, et la jeter. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Non, lui, il se raccrochait à tout ça, se servant de cette photo comme marque page, pensant à elle à chaque brune qu’il voyait, et ruminant sur ce foutu article de journal. Tout envoyer en l’air. Voilà ce qu’il devait faire. Dire merde haut et fort. ET passer à la suite. On met le point en bas de la page, on paraphe et roulez jeunesse. C’est pourquoi il sourit à la jeune fille.

Mais c’est une très bonne idée, ça !

Et il se leva, se dirigeant vers la fenêtre ouverte. Arrivé devant l’ouverture, il s’arrêta, son regard se posant sur l’image. Il fallait qu’il la regarde avec détachement. Mais ce pincement qu’il avait au cœur ne voulait pas le lâcher. Alors, malgré ses mains qui tremblaient, il déchira la photo en deux. Soulagement. Puis en quatre. Et il lança les morceaux par la fenêtre. Il les regarda, dériver sur les courants d’air, un léger sourire amer, un pli lui barrant le front momentanément, et un voile obscurcissant ses grands yeux bleus. Mais bien vite ils disparurent tous d’un coup. Bien sûr, il lui faudrait du temps, c’était le début. Et le plus bizarre était la façon dont c’était venu.

Il se retourna vers la Poufsouffle, qui semblait s’être relevée. Il la considéra un instant. Il ne lui avait jamais accordé la moindre attention, et pourtant … elle venait de lui offrir une idée brillante. Il devrait sans doute la remercier. Oulah, ça se faisait ça ? Non. Enfin, peut-être… Il fit quelques pas en avant, et finit par se rasseoir, mais sans la lâcher des yeux. Il devrait dire quelques mots, au moins. Allez, ce n’était pas si compliqué … Il eut donc un sourire, charmant, comme il savait si bien les faire, et eut un geste de la main vers sa tête.


Les tables sont assez solides… Pas trop commotionnée ?

Nonchalamment, il s’appuya au dossier de sa chaise, ne la quittant par du regard. Il avait sans doute dû lui paraître bizarre, à partir comme ça jeter une photo qu’elle venait de ramasser par la fenêtre. Oui, mais bon, il n’allait pas lui expliquer toute sa vie non plus, si ? Non, bien évidemment, sa vie ne regardait que lui, c’était certain. Mais elle venait de lui filer un sacré coup de pouce, même sans le savoir. Il eut un léger hochement de tête, et croisa ses mains sur son livre, la lumière de dehors faisant briller la chevalière de son collège moldue, à laquelle il tenait beaucoup. Ça, c’était le Raphaël qui avait sa petite notoriété dans le monde moldu : presque en costume, parfaitement coiffé, un sourire conquérant aux lèvres, et pourtant pas forcément amical, avec sa chevalière et ses yeux de glace.

Tu ne le sais sans doute pas, mais tu viens de me rendre un immense service. Merci.
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Lauren Harker
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MessageSujet: Re: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Mar 8 Mai - 23:46

|Raphaël| Mais c’est une très bonne idée, ça !

Comment ? Avait-elle bien entendu ou il se moquait d’elle là ? Alors qu’elle relevait la tête vers l’auteur de cette parole insensée, délaissant l’examen du livre de cours, elle remarqua que la personne s’éloignait en direction d’une des fenêtres. Mais que faisait-il ? Si sa phrase avait été prononcée avec ironie, Lauren n’en avait aucunement senti la pointe. Doucement, la jeune fille se releva tout en tenant son livre d’une main. Mais que faisait-il ? Pourquoi donc se dirigeait-il vers la fenêtre alors qu’elle venait de le mettre en garde contre les dangers que son bien s’envole et qu’il ne puisse le retrouver ? Décidément, il y avait bien des personnes qu’on n’arrivait pas à comprendre. Ses cheveux blonds et cette attitude, elle la connaissait, non ? Dans tous les cas, cela lui disait quelque chose. Hum. Ah oui, Raphaël euh, comment déjà… Ah oui, Se… Sebeck. De Serpentard. Mémoire de poisson rouge ? Oui, par moment. Mais bon, cela arrivait à beaucoup de personnes, non ?! Se remettant sur ses deux jambes, la jeune fille tourna rapidement sa tête vers le bureau de Mme Pince. Apparemment, celle-ci avait décidé de faire un petit tour dans les rayons. Retournant la tête vers Sebeck, elle fut d’autant plus surprise par son acte que par ses paroles.

Aussi étrange soit-il, Sebek commença à déchirer la photo. Il ne s’était pas moqué d’elle. Etrange. Pourquoi donc voulait-il se débarrasser de cette photo ? Un mauvais souvenir ? Il ne l’aurait pas gardé sur lui dans ses conditions, mais dans une vieille boite à chaussure dans un grenier, si celle-ci n’avait pas brûlé au préalable. Un dérapage ? Il n’y avait pourtant pas de mal à avoir une photo marrante sur soi. Bien entendu, c’est la fierté personnelle qui en prend un coup mais généralement, quand on y repense, on en sourit au moins. Les Serpentards avaient-ils donc toute cette fierté surdéveloppée qui rendait la plupart plus qu’hautains ? Bien entendu, il y avait toujours des exemptions mais quand même… D’ailleurs, en y réfléchissant bien, il y avait deux personnes dessus : une fille & un gars. Le cheminement fait, Lauren ne pouvait convenir qu’à un mauvais souvenir. Qui n’en avait pas ? A 17ans passés en plus… on ne peut avoir que de mauvais souvenirs. Pourtant, ceux-ci n’étaient-ils pas là pour nous mettre en garde pour les évènements futurs ? Ne pas refaire les mêmes erreurs ? Pouah le mal de tête. Elle avait pensé à l’en empêcher au départ. Un filament d’idée parmi les méandres de son cerveau. Cependant, le filament n’était que passager. Pourquoi l’en aurait-elle empêché ? C’était sa vie. Sauf qu’il ne fallait mieux pas que Pince ne le voit faire. Polluer le parc ou le lac n’était pas l’une des choses préférables à faire, vu comme elle chérissait ses livres. Détournant une fois de plus les yeux vers la fenêtre, elle remarqua qu’il était finalement revenu, après son acte. Pourquoi est-ce qu’il l’a regardait ainsi ? Elle ne l’avait pas poussé à faire cela, ni même suggéré…



|Raphaël| Les tables sont assez solides… Pas trop commotionnée ?

Pas trop commotionnée ?…. De quoi parlait-il ? C’était lui qui agissait bizarrement et non elle pourtant. Après cet épisode sortant de l’ordinaire, Lauren avait totalement oubliée les élans que lui donnait le coup de sa maladresse. Se souvenant alors qu’elle s’était cognée la tête en voulant se relever, elle porta machinalement sa main au niveau de son front. Elle ne pouvait voir dans l’état où c’était mais elle imaginait déjà un bleu violacé dès le lendemain matin voire le soir même. Peu importe, elle pourra toujours essayer de cacher cela avec ses cheveux. Après tout, elle n’était faite ni de sucre, ni de verre donc cela guérira tôt ou tard. Un bleu ayant la compagnie d’une bosse n’était pas l’une des blessures les plus fulgurantes, irréversibles et douloureuses d’une vie. Surtout si cette vie était entrecoupée par des entrainements de Quidditch, accompagné bien entendu de match.

|Lauren| « J’ai connu pire… Je survivrai, ne t’inquiète pas. »

Que dire de plus ? Après tout, il ne s’agissait que de la stricte vérité. Un bleu était un mal physique. Un mal physique guérit généralement dans tous les cas. Généralement. Néanmoins, ce n’était pas la bosse de Lauren qui allait lui laisser une commotion cérébrale ou autre. Non, il y avait bien pire. Comme par exemple de revirement de situation de Sebeck. Lauren avait beau tordre le sujet dans tous les sens, elle n’arrivait pas à en voir la trame de fin.

|Raphaêl| Tu ne le sais sans doute pas, mais tu viens de me rendre un immense service. Merci.

|Lauren| « Un immense service ?! Silence. Permet-moi d’en douter. »

Etait-elle victime d’un maléfice de sourde-oreille ou alors de confusion ? Ou venait-il de la remercier alors qu’il venait de faire exactement le contraire de sa mise en garde ? Hébétée, elle n’avait pu s’empêcher de répéter ses trois petits mots, signe de son incompréhension face à la situation. D'ailleurs, sans s'en rendre compte, elle avait un peu plus insisté sur le "immense"... comme si elle cherchait à bien ancré ce mot dans sa mémoire, signe qu'elle n'était pas victime d'une mauvaise audition. Quel service ?! Etait-ce celui qui avait fait en sorte qu’il déchire cette photo ? D’ailleurs, en y pensant, celle-ci ne bougeait pas. Comment cela se faisait-il ? Une photo moldue ? C’était assez inhabituel chez les Serpentards mais apparemment pas impossible. Néanmoins, la question du jour n’était pas de savoir pourquoi et comment le jeune homme avait une photo moldue en sa possession mais bien, le cheminement de compréhension de son geste.

Cependant, Lauren n’était pas idiote. Il s’abaisse rapidement pour ramasser la dite-photo et quelques minutes plus tard, s’en débarrasse comme si elle n’était que poussière. Comme si elle était un passage du vent dans sa vie, comme la brise dans la bibliothèque.


|Lauren| « Tu n’aurais pas dû faire çà…. »

Mais voilà, cette histoire ne concernait pas la jeune fille. Non, elle était étrangère à celle-ci et n’avait donc aucunement son mot à dire. Rien de plus normal. Cependant, rien ne s’arrange sur un coup de tête. On ne peut dire qu’un jour on existe et le lendemain faire comme si de rien n’était. Comme si on était une nouvelle personne. On prend une page de notre vie, une gomme et on efface. Non, ce n’était pas possible. La vie serait tellement plus simple si tout fonctionnait comme cela. Si l’on pouvait écrire soi-même son histoire sans les aléas de la vie qui viennent vous poser quelques barrages, où des contournements inévitables et aucunement souhaitables arrivent. Mais la vie était ainsi… bien que tout cela rajouté parfois un peu de piment dans celle-ci. Les inédits et aléas n’avaient pas que des tords. Cependant, les retours allaient arriver. Dans un jour, une semaine, un mois ou une année. Il y a toujours des retours à l’expéditeur. Brutaux ou non. Mais, Sebeck était un grand garçon… il devait surement savoir ce qu’il faisait. Les yeux tournées vers la fenêtre, Lauren regardait le lieu où une scène étrange s’était produite. Finalement, la jeune fille bougea. Déposant sa main sur la table qu’elle avait cognée plus tôt, elle se pencha vers Sebeck afin de lui murmurer.

|Lauren| « Ce n’est pas en déchirant une photo qu’on ferme forcément un recueil. »

Sur ses quelques paroles, elle préféra ne pas trop se mêler de la vie du jeune homme, ne voulant aucunement avoir de représailles ou autres. C’est ainsi qu’elle resserra ses doigts autour de son livre et se releva, en partance pour l’étagère des ‘Défense contre les Forces du Mal’.
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Keira Hardper
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MessageSujet: Re: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Mer 9 Mai - 21:38

Non loin des deux adolescents, droite comme un i sur sa chaise, une jeune fille était attablée devant une pile de livres, de feuilles de notes soigneusement ordonnées et de plumes usagées. Ses cheveux bruns lui tombant sur les yeux, elle paraissait plongée dans la lecture d’un énorme livre poussiéreux.

Keira était là depuis à peu près une heure. Depuis sa première année de scolarité à Poudlard, la Serdaigle avait pris l’habitude de se rendre directement à la bibliothèque à la fin de ses cours de la journée.
Keira entretenait une relation quasi-amoureuse avec la bibliothèque. Elle aimait ce lieu calme, silencieux, dédié aux études et à la réflexion, où il était tellement plus facile de se concentrer que dans la bruyante Salle Commune de sa maison où tous les glandeurs mettaient le bordel. Elle aimait le parfum de vieux livres, de pièce renfermée, de poussière retournée qui flottait dans l’air. Elle aimait voir les rayonnages contenant des centaines et des centaines de vieux bouquins de toutes les tailles, de toutes les couleurs, de tout sujet. Elle appréciait même Mrs Pince, qu’elle ne manquait jamais de saluer. La bibliothécaire la gratifiait alors toujours de l’exceptionnel regard bienveillant qu’elle réservait à ses studieux préférés.
C’était là que Keira faisait tout ses devoirs, et même beaucoup plus. Pour perfectionner sa culture générale, elle lisait souvent des livres hors programme concernant des sujets qui l’intéressaient. Comme ces derniers étaient assez nombreux et variés, elle avait lu en 7 années un nombre impressionnant de volumes poussiéreux ; pourtant la bibliothèque ne semblait jamais en peine de lui fournir de nouvelles lectures.

En ce moment-même, la jeune fille lisait un livre intitulé : « Les luttes de pouvoir au sein du Ministère durant le XIXème siècle ». Ou plutôt essayait de le lire.
Car les deux personnes assises sur la table à côté de la sienne, un grand jeune homme blond et séduisant et une autre élève blonde, semblaient décidées à l’en empêcher. Ils étaient tous deux en 7ème année, de cela Keira était sûre. Mais n’ayant jamais rencontré ni l’un ni l’autre –encore qu’elle voyait souvent ce garçon à la bibliothèque- elle ignorait leurs noms.
Ca avait commencé par un grand bruit. BANG ! La blonde, qui décidément en semblait pas très dégourdie, venait de se cogner la tête contre la table en ramassant un truc par terre. Sur le coup, Keira avait relevé la tête pour fixer la coupable de son regard dur et froid, plein de reproche silencieux. Puis elle s’était replongée sans mot dire dans les intrigues sans fin du Ministre Herbert Blueburry. Il s’agissait d’un système de complots finement ourdi, d’une extraordinaire complexité, qui mettait en scène d’une part… Keira vous aurait bien expliqué la suite, mais la compréhension de ce texte nécessitant une énorme concentration, elle n’était pas en mesure de faire avec les bavardages des deux élèves à côté d’elle. Agacée, la Serdaigle secoua la tête, interceptant quelques mots de leur conversation malgré elle.
Relevant une nouvelle fois la tête, elle fixa les gêneurs de son regard intense et courroucé.
Non content de discuter, le garçon se leva alors dans un horrible raclement de chaise, se dirigea vers la fenêtre qu’il ouvrit pour jeter les petits morceaux de ce qui avait dû être une photographie. Keira se fichait pas mal de la raison de son geste. En revanche, elle s’intéressait beaucoup à ce cher Blueburry, et l’ouverture de la fenêtre avait provoqué un magnifique courant d’air qui avait fait tourner toutes les pages de son livre, et fait voler sur le sol quelques unes de ses pages de note. Furieuse, la jeune fille se mordit les lèvres. Ce livre comportait plusieurs centaines de pages, comment allait-elle retrouver la sienne sans y passer la nuit?
Et les deux autres inconscients qui continuaient de discuter.
Keira referma brutalement le livre, dans un nuage de poussière et un bruit sourd qui résonna dans toute la pièce.

« Excusez-moi », articula-t-elle d’une voix forte et claire.

Ses yeux fixes brillaient de colère contenue.

« Loin de moi l’idée de douter de l’importance de vos déboires sentimentaux… commença-t-elle d’un ton légèrement sarcastique. Mais entre un courant d'air et une discussion, est-ce qu’il vous est venu à l’idée que certaines personnes dans cette pièce avaient envie de travailler ? »

Sur ce, elle se leva dignement, les toisa d’un regard hautain et vaguement menaçant, et ramassa les feuilles, où elle avait pris des notes sur les machinations de Herbert Blueburry, qui gisaient à terre.


Dernière édition par le Sam 12 Mai - 23:32, édité 1 fois
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Raphaël Sebeck
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MessageSujet: Re: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Dim 13 Mai - 18:53

|Lauren| « Un immense service ?! Silence. Permet-moi d’en douter. »

Non, il ne le lui permettait pas. Il voulait y croire. Croire que ça allait aller mieux à partir de maintenant. Que s’il détruisait toute preuve de son existence, il ne souffrirait pas. Même si c’était stupide, il voulait y croire. Il devait y croire. Sinon quoi ? Il allait tourner comme ces pauvres mecs qui ne se remettaient jamais d’une rupture et se mettaient à déprimer, ou pire, à boire ? Non, il n’était pas de cette trempe là, il était plus fort, oui, il lui suffisait de penser que Kayley n’existait plus, et c’était fini. Ce serait simple. Cet été, il emménageait à Londres, loin des affaires familiales, et il n’irait plus que dans les soirées mondaines de sorciers. Il était un sorcier, elle une moldue, et puis voilà. Et elle allait épouser son pire ennemi … Un frisson parcourut la nuque du jeune homme. Rien que d’y repenser, il en était malade. Non ! Non, c’était fini, il l’avait détruite, cette foutue photo, ça suffisait maintenant, il n’avait pas le droit, pas le droit de se rendre malade pour ça. Il devait continuer à avancer, la tête haute, et surtout ne rien changer. Qu’est-ce que c’était une fille après tout ? Ça ne devrait rien signifier pour lui. Il y avait des choses tellement plus importantes, tellement plus … Ah, mais c’était pas possible, il était un véritable crétin ! Quelle idée de s’attacher à cette … à cette …

Quoi ? beauté sculpturale ? Vipère retorse et perverse ? C’est ce qui lui avait plû. Elle était de la même trempe que lui. Elle savait intriguer, manipuler, et c’était tellement enivrant … ces jeux pendant ces soirées, son parfum, sa façon qu’elle avait de le prendre par le bras, possessif, son petit nez busqué, qui savait si bien se froncer, ses grands yeux sombres, tellement attractifs, ses cheveux, qui l’effleuraient et l’affolaient chaque fois qu’elle se reposait sur lui … même quand elle venait le voir chez lui, elle prenait ses aises. Cette fois, où il était tombé sur elle dans SA baignoire, alors qu’il s’apprêtait à prendre un bain ? Non, ils ne s’étaient rien promis. Mais ça avait été tellement intense. Ou la fois où il rentrait d’une réunion où son père avait voulu le présenter à ses associés. Elle était sortie de la piscine, trempée, sensuelle, et s’étaient approchée de lui … Et encore tant de fois comme celles-ci. Mais c’était vrai. Ils ne sortaient pas ensemble. Ils n’étaient que deux gosses de riches gâtés, impertinents, arrogants, beaux, et qui le savaient, qui assouvissaient leurs désirs et ne songeant pas aux conséquences.

Mais son cœur l’avait rattrapé. Ce qu’il n’avait longtemps crut n’être qu’un organe lui permettant de vivre, c’était en fait révélé un véritable instrument de torture, stupide, et visiblement doublé d’une conscience. Une véritable horreur. Alors non, il ne lui permettait pas d’en douter. Il fallait que le simple fait d’avoir balancé cette photo le débarrasse d’elle. Parce que sinon, il n’y arriverait pas. Jamais. Mais le pire, ce n’était pas les souvenirs, c’était ce qu’il imaginait. Il imaginait l’autre espèce d’ordure à sa place. Lui caressant les cheveux. La prenant par la taille. L’embrassant. Entrant avec un léger sourire dans la baignoire. Se laisser arracher ses vêtements. Plonger tout habillé dans la piscine pour la rejoindre. S’endormir, la serrant contre lui. Et ça, ça lui était insupportable. Il comprenait certaines légendes d’hommes s’arrachant le cœur (PdC fever). Pourquoi ? pourquoi y avait-il fallu qu’il y passe lui aussi ? Qu’il succombe alors qu’il savait très bien qu’entre eux deux … Non entre eux deux, ça aurait pu marcher. S’il avait été plus rapide. Mais lui, il ne le pouvait pas. Il n’allait pas dans le même putain d collège privé qu’elle. Lui, il devait trouver des excuses à ses absences. Lui, il n’était jamais là. Lui, il était différent. Elle le lui disait souvent. Qu’il semblait cacher quelque chose. Il aurait suffi d’un an… qu’il ait ses ASPICs Il lui aurait expliqué. Et elle aurait sans doute compris. Ils se seraient mariés. Mais non, il avait fallu que cet abruti lui dame le pion. Non. Lui prenne sa reine. Et maintenant, voilà à quoi il en était réduit …


|Lauren| « Tu n’aurais pas dû faire ça…. »

Ah non ? Et quoi alors ? Il avait eu envie de le lui dire, doucement, posément, calmement, à sa manière tout à fait Lexienne. Juste en la regardant dans les yeux, avec cet espèce de détachement qui le caractérisait. Même si son cœur, son fichu cœur aurait voulu le hurler. Mais non. Parce qu’il ne hurlait jamais. Ce ne serait pas vraiment convenable. Et ensuite, parce que hurler dans la bibliothèque était complètement proscrit pour lui. Il était trop content de pouvoir bénéficier de l’aide de Madame Pince qu’il faisait tout pour ne pas s’attirer son courroux. C’était sans doute cette opposition entre ce que voulait sa raison et ce fichu organe palpitant qui avait fait qu’il s’était tu. Il valait mieux ne rien dire. Juste adopter un air blasé. Même si il n’était pas blasé, mais blessé. Deux lettres de différences. L’un cachant souvent l’autre. L’autre rendant l’un difficile. C’était une véritable galère. Et il fallait que ça s’arrête. Maintenant. Il allait tranquillement se remettre à son devoir, travailler comme un malade, et puis il retournerait voir Jonathan. Voilà. Lui trouverait la solution. Il reprit donc sa plume, se préparant à écrire, lorsque…

|Lauren| « Ce n’est pas en déchirant une photo qu’on ferme forcément un recueil. »

Quelques mots murmurés d’une voix douce à son oreille. S’il fut surpris, il ne le montra pas. Il resta stoïque. Mais c’était pour mieux cacher à quel point ces paroles pénétraient en lui. Chacune trouvait un chemin jusqu’à sa conscience. Une jolie métaphore. Arrête avec le côté formel, Raph’, t’es saoulant. Elle avait raison. Et il était idiot de se voiler la face. Ce n’était pas arracher cette photo qui allait effacer tout son passé. Même s’il aimerait bien. Même s’il plus qu’aimerait bien d’ailleurs. Ça n’avait fait que le soulager. Et encore, même pas sûr. Il avait simplement déchiré un des souvenirs auxquels il tenait le plus. Cette photo … était irremplaçable. Et avait toujours compté à ses yeux. Il se mordit l’intérieur de la joue, toujours aussi impassible. Il n’était qu’un imbécile. Il agissait de façon stupide. Fuir n’était pas la solution. Il fallait qu’il aille la voir. Qu’ils parlent. Et qu’ils le referment encore, ce recueil. Il le fallait. Parce que, sans cela, il n’y arriverait pas.

Il tourna la tête, pour remercier une fois de plus la jeune fille, mais elle avait disparu. Intrigué, il tourna la tête. Elle était à un rayonnage, juste en face de lui, et lui tournait le dos. Bon. Il reposa sa plume, et se leva. Il se dirigea vers elle, et s'appuya à l'étagère dans laquelle elle cherchait. Il chercha son regard, et quand il l'eut trouvé, il murmura:


Je tiens à te remercier, une fois de plus. Pour ce que tu viens de dire.

Il baissa la tête brièvement, puis releva les yeux, la regardant entre deux mèches blondes.

C’est pas dans mes habitudes d’écouter les gens. Et encore moins de les remercier. Mais ça m’a fait du bien, vraiment.

Il eut un nouveau sourire. Ce n'était pas dans ses habitudes, c'était vrai. mais ça ne l'avait jamais dérangé de faire des entorses à quelque règlement que ce soit. mais bon ...

Excusez-moi !

Une voix forte, froide, un claquement de livre qui fit lever la tête à toute la salle. Raphaël scanna la salle du regard, pour trouver à qui cette voix appartenait. Et elle appartenait à une jeune fille, également de leur année, qui était visiblement excédée, à Serdaigle. Keira Hardper, fille d’un brillant juge, s’il ne s’abusait. Il eut un sourire satisfait pour lui-même. Il savait tout sur tout, et surtout sur les gens haut placés, donc intéressants. Vous le trouvez dégueulasse ? C’est Raphaël, c’est tout. Ou Lex, comme vous préférez. Ça explique encore mieux. Une jeune fille pas mal si on aime le genre droite, guindée, avec un balai dans le … Ro, chut. Quel mauvais esprit. Quel mauvais garçon. Bon, alors, que voulait-elle, cette hystérique ? Non, parce qu’elle venait quand même de déranger tout le monde … Le Serpentard afficha son sourire habituel, décontracté et assuré à la fois, croisant les bras et attendant qu’elle daigne leur dire la raison de son ire. Ce qu’elle ne tarda pas à faire. Et ce qui ne fit qu’accentuer le sourire du jeune homme. Secouant la tête d’un air amusé, il se décolla de l'armoire, s'avança vers elle, se pencha, et ramassa les derniers feuillets qui traînaient encore par terre. Puis il se releva, et , gentleman, les tendit à la jeune fille, avant de dire, d’un ton on ne pouvait plus sérieux, avec un sourire éclatant.

Je vous en prie, mademoiselle, veuillez accepter nos plus plates excuses. Loin de nous l’idée de vous déranger de vos augustes études. Nous ne ferons plus le moindre petit bruit, je puis vous l’assurer. Encore désolé.

La sincérité et la politesse même. Il tourna ensuite les talons, avant de se raviser, et de se retourner.

Oh … Mais si vous avez des problèmes, une ouïe plus que délicate par exemple, vu que, jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons dérangé personne à part vous et contrairement à vous, utilisez des boules Quiès ou mieux, consultez… Pour vos nerfs, peut-être qu'un peu de détente ne vous ferait pas de mal ... ou un séjour à sainte Mangouste, en dernier recours ...

Un nouveau sourire des plus polis. Il n’avait pu s’en empêcher. Et évidemment, cela avait été calculé au millième de seconde, au millimètre de sourire près. Que vouliez-vous? c'était lui, tout simplement.
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Lauren Harker
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MessageSujet: Re: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Lun 4 Juin - 0:51

Alors voyons, où pouvait bien se trouver le rayon concernant les Doxys, ses affreuses petites fées mordeuses aimant le sang plus que tout. Levant son visage en l’air afin de mieux pouvoir voir le contenu du rayon de DCFM, Lauren suivait avec ses pieds le mouvement de gauche à droite. Vous vous demandez surement pourquoi se trouvait-elle dans le rayon de Défense contre les Forces du Mal si elle faisait un devoir sur des créatures magiques. Et bien, tout simplement parce qu’elle avait besoin de savoir comment s’en défaire avant de finir percer de toutes part et perdant son sang à flot. Elle finit alors par tomber sur le rayonnage du combat contre les créatures magiques. Ainsi, elle allait pouvoir entrevoir quels pouvaient être les moyens de défense contre ses dernières avec peut-être quelques petites annotations en plus. Qui pouvait savoir, l’espoir faisait vivre après tout. Ne voyant aucun livre portant un titre précis sur les petites fées sanguinaires, Lauren se décida à prendre un livre plus général et commença à feuilleter la table des matières. Autant en finir au plus vite avec ses petits êtres. Activée dans sa recherche visuelle du mot « Doxy » ou alors un terme si ressemblant, la septième année ne remarqua même pas que le Serpentard l’avait suivi et se trouvait à ses côtés. Après tout, dans une bibliothèque, beaucoup de personnes se trouvaient dans les rayons et ne venaient que pour regarder et rechercher un livre. Néanmoins, ce ne fut qu’au bout d’un petit moment que la jeune fille trouvait la statue à ses côtés étrange en plus de se sentir observée. Pourquoi était-elle donc observée ? Rien de plus désagréable et gênant que cela, enfin aux yeux de Lauren. Pourquoi ? Peut-être parce que l’on ne sait jamais comment réagir.
Levant le nez de sa table des matières, Lauren tourna son regard vers la personne figée à ses côtés. Surprise, elle ne pût s’empêcher de cligner des yeux. Mais que faisait-il donc là ? N’était-il pas à sa place, tranquillement en train de continuer à étudier ? Un frère jumeau ? Jetant un regard là où le jeune homme se trouvait auparavant, elle pût constater que la place était vide. Bah, voyons voir la suite…


|Raphaël| Je tiens à te remercier, une fois de plus. Pour ce que tu viens de dire.

Si elle s’attendait à cela. Il la remerciait de nouveau. Pour… lui avoir fait un semblant de leçon de morale. Pourquoi ce ne marchait pas comme cela avec Bastien ou même son frère, hein ? Généralement, ils partent bouder ou se complaisent dans leurs mauvaises fois. Pourquoi donc cette attitude humble ? Etrange. D’ailleurs, toute cette situation était étrange.

|Raphaël| C’est pas dans mes habitudes d’écouter les gens. Et encore moins de les remercier. Mais ça m’a fait du bien, vraiment.

Etait-elle devenue bonne sœur dans la soirée et que personne ne l’avait prévenu ? On aurait di les confessions d’un condamné ou alors de quelqu’un se confessant tout simplement dans une église. Pas dans ses habitudes ? Mais alors, pourquoi donc était-il en train de le faire avec elle ? Alors qu’ils ne se connaissaient que de vue et encore ? Cela voudrait au moins dire qu’il la considérait comme étant une personne, c’était au moins cela. On aurait di une rédemption avec un mélange de considération. Etrange et comique en même temps. Lauren ouvrit alors la bouche afin de lui répondre qu’elle n’avait rien fait de si particulier mais une autre voix se fit entendre. Une voix féminine mais assez sèche. Néanmoins, elle n’était pas aussi rêche que celle de Mme Pince, ce qui laissait présumer qu’il s’agissait d’une autre personne.


|Keira| « Excusez-moi »
|Keira| « Loin de moi l’idée de douter de l’importance de vos déboires sentimentaux… Entre un courant d'air et une discussion, est-ce qu’il vous est venu à l’idée que certaines personnes dans cette pièce avaient envie de travailler ? »

Haussant un sourcil en l’air, la première pensée de Lauren fut de savoir si elle rêvait ou non. C’était impossible, il ne pouvait s’agir que d’un cauchemar. La question restant pourquoi rêvait-elle de Raphaël Sebeck et de Keira Hardper ? Non, on se trouvait bien dans la réalité. D’ailleurs, le pincement qu’elle venait de s’infliger à son bras la lui confirma. Une marque commença à rougir sur son avant-bras. Néanmoins, l’imagination des personnes était parfois débordante. D’ailleurs, le courant d’air, ils y étaient pour rien. Pour cela, il faudrait mieux qu’elle trouve la bonne personne responsable de l’ouverture de la fenêtre et qui ait oublié de la refermer. Facile de trouver des coupables ou des pigeons dans ses conditions. Quand à la conversation… Avaient-ils parlés si fort ? Regardant autour d’elle discrètement, Lauren ne remarquait que des regards curieux qui se tournaient vers eux. Les vautours en quête de ragots et de conflits. Dégradant. Et après, on lui demandait pourquoi est-ce qu’elle ne voulait pas aller à la bibliothèque. Il y en aura deux qui rigoleront ce soir au moins. Les paroles sarcastiques. Pourquoi donc personne n’utilisait-il des paroles ironiques à la place ? C’était plus intéressant l’ironie. Finalement, ce fut le Serpentard qui l’aida. Surprise en surprise.

Au passage, Lauren en profita pour faire un détour de quelques pas vers le chariot aux livres empruntés et déposa celui qu’elle venait de lire, se retrouvant ainsi avec qu’un seul livre en main. Après tout, il fallait qu’elle dépose ce livre ailleurs que dans une étagère inconnue mais il fallait également qu’elle participe à… ce débat improvisé entre maison qui pouvait être loin d’être le plus amical possible. D’ailleurs, en y regardant de plus près, il ne manquait plus qu’un Gryffondor pour que le compte soit entier et complet. Bah, tant pis. Après tout, il ne valait mieux ne pas inclure trop de personnes et prier pour que Pince ne vienne pas dans le coin. Lauren n’aimait pas Pince. Allez savoir pourquoi.


|Raphaël| Je vous en prie, mademoiselle, veuillez accepter nos plus plates excuses. Loin de nous l’idée de vous déranger de vos augustes études. Nous ne ferons plus le moindre petit bruit, je puis vous l’assurer. Encore désolé.

Ah bon, ils s’excusaient. ILS. Mais, elle n’avait rien dis, elle ! Et surtout rien décidé. Son livre en main, Lauren croisa ses bras en pinçant ses lèvres de côté. Non mais franchement, et puis quoi encore. C’était bien beau de s’excuser mais ce n’était pas pour cela qu’il fallait tout endosser non plus alors qu’ils n’avaient rien fait. Bon d’accord, échangés quelques paroles et encore. Le plus étrange était surtout que Raphaël était à Serpentard. Depuis quand les Serpentards se laissaient-ils donc faire comme cela ? Ordinairement, c’était plus les Poufsouffles que l’on essayait de berner. D’ailleurs, combien de fois plus petite, Lauren s’était faite avoir. Elle avait préféré oublier et changer avec le temps. Trop de souvenirs. Ce n’était jamais bon.

|Raphaël| Oh … Mais si vous avez des problèmes, une ouïe plus que délicate par exemple, vu que, jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons dérangé personne à part vous et contrairement à vous, utilisez des boules Quiès ou mieux, consultez… Pour vos nerfs, peut-être qu'un peu de détente ne vous ferait pas de mal ... ou un séjour à sainte Mangouste, en dernier recours ...

Retournement de la situation. Et quel retournement ! Cette journée devenait vraiment déconcertante. De plus en plus. Qui aurait pu s’y attendre ? Lauren, non. Elle préfère toujours voir comment tout peut se dérouler. Bien qu’elle ne pouvait empêcher un sourire de naitre sur ses lèvres. Ben quoi, elle n’allait pas en pleurer. Quoique… Peut-être que Sebeck était allé un peu trop loin. Oui ? Non ? Cependant, des éclats de rire résonnèrent autour. Bien entendu, la plupart était légers mais certains avaient tendance à augmenter de volume. Finalement, Lauren plaignit la position de la jeune fille. Elle ne voulait que travailler. Mais, elle avait attaqué la première. Moui, mais bon, elle ne méritait peut-être pas autant de méchanceté voilée. D’accord mais… Bon, ca suffit. Sinon, on risque d’y être jusqu’à demain matin. En clair, Lauren ne savait pas bien quoi penser mise à part qu’elle refusait de prendre pour quelque chose de si futile et incompréhensible. Ainsi, n’aimant guère l’injustice, elle refusait également que Sebeck prenne. Question de principe.

|Lauren| « Quoi ? Vous voulez un autographe ou alors un enregistrement ? Prenez votre temps pour choisir et aller les voir à la fin… »

Hallucinant comme les scandales (si on peut parler de cela en cet instant) pouvaient amener des tas de petits insectes curieux. C’était à croire que quelqu’un venait de déposer du sucre parterre et que des tas de petites fourmis s’en approchaient, attirées par l’odeur. Un léger coup d’œil aussi noir qu’elle le pouvait, c'est-à-dire pas terrible sur le coup mais son livre s’entrechoquant contre son bras dans un agacement, et Lauren s’approcha du groupe que formaient les deux personnes. Après tout, elle était également concernée par la question.

|Lauren| « Pour le courant d’air, il vaudrait mieux que tu vérifies tes sources et recherche le vrai fautif… Cela pourrait éviter des accusations non justifiées. »

Ne pas rire. Non, il ne fallait pas rire. Lauren se doutait que la Serdaigle n’apprécierait surement pas qu’elle sourit devant la situation alors rigolé. Cependant, on ne pouvait pas prétendre que la situation n’était pas comique.

|Lauren| « Pour le reste, bien que je pense que ton audition n’ait pas aussi atteinte qu’il ne semble l’indiquer {léger coup d’œil de reproche à Raphaël bien qu’amusé}, il n’est pas interdit de parler dans la bibliothèque. Bien que peut-être aurait-il fallu que nous chuchotions… Pour cela, nous sommes en tord et on s’excuse. »

Après tout, seul la vérité comptait, non ?




{Désolée pour le retard...}
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Keira Hardper
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MessageSujet: Re: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Sam 9 Juin - 17:53

Keira toisa sans douceur le sourire narquois qui s’étalait sur les lèvres du jeune homme qu’elle venait d’interpeler. Et bien qu’elle ne base jamais aucun jugement sur une première impression, il lui était déjà furieusement antipathique…
Elle observa sans sourciller l’air amusé et assuré du jeune homme. Suffisant, condescent et hautain. Qu’à cela ne tienne, Keira n’avait rien contre le fait qu’on se sente supérieur aux autres si on leur était véritablement supérieur. Et il avait plutôt intérêt à ce que ce soit le cas, parce que s’il y avait bien une chose que la jeune Hardper détestait, c’étaient les imbéciles qui affectaient de mépriser tout le monde en croyant se montrer intelligents.
Elle le laissa donc l’aider à ramasser les feuilles tombées à terre, sans prendre la peine de le remercier, même d’un seul mot, évidemment. Et pourquoi l’aurait-elle fait ? Il était tout à fait naturel qu’il l’aide, c’était la moindre des choses, après avoir créé ce satané courant d’air en ouvrant la fenêtre. Tout ce qu’elle pouvait remarquer, c’était qu’il y avait encore quelques élèves au courant des notions élémentaires de politesse dans cet établissement.
Dans le même ordre d’idées, il allait devoir s’excuser, à présent. Ce qu’il fit, avec tout le respect et l’humilité politiquement corrects. Rien à redire. Le sourire, à la limite, était en trop. Ainsi que la légère touche sarcastique qu’on sentait sous son ton sérieux.

« J’accepte vos excuses, répondit Keira froidement. Et j’en profite pour vous faire remarquer qu’il existe des lieux plus adaptés pour vos activités –je veux parler de votre intéressante conversation et de votre déchirage de papier ou je ne sais quoi- que la bibliothèque, où vous dérangez les "augustes études" de tout le monde. »

Puis elle le fixa de son regard noir jusqu’à ce qu’il tourne les talons, les lèvres serrées. Calmée par la politesse du jeune homme, elle allait retourner aux aventures du loufoque Blueburry quand celui-ci -le jeune homme, pas Blueburry- fit volte face.

« Oh … Mais si vous avez des problèmes, une ouïe plus que délicate par exemple, vu que, jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons dérangé personne à part vous et contrairement à vous, utilisez des boules Quiès ou mieux, consultez… Pour vos nerfs, peut-être qu'un peu de détente ne vous ferait pas de mal ... ou un séjour à sainte Mangouste, en dernier recours ... »

Suivi du même sourire aimable, comme pour la narguer un peu plus.
Keira ne réagit pas tout de suite. Elle serra les dents, sa nuque se raidit, son regard se fit plus noir encore.
Preuve était faite qu’il ne fallait jamais juger sur une première impression. Il y avait cinq secondes, si on avait demandé à Keira ce qu’elle pensait de ce type, elle aurait dit hautain, courtois, intelligent. Maintenant ça ressemblait plus à quelque chose comme snob, provocateur et inconscient. Il n’avait pas vraiment l’air de savoir à qui il parlait ; et s’il le savait, c’était pire.
Toujours sans un mot, la Serdaigle avança jusqu’à lui, jusqu’à le toucher. Sans le lâcher des yeux.

« Ma santé n’est pas mise en cause dans notre litige, je vous remercie de vous en inquiéter, répliqua-t-elle, dure et impassible comme une pierre. J’ai autant besoin d’un séjour à l’hôpital que vous. Et ce n’est pas parce que vous savez vous montrer civilisé ou que vous avez un visage avenant que je tolèrerai que l’on se foute de moi. »

Œil pour œil, dent pour dent. Le gars s’aventurait un peu trop loin dans la provocation à son goût, et s’il continuait comme ça, il allait finir la journée avec de ravissants furoncles sur son visage d’ange. Un Hardper ne se laisse pas insulter impunément.
Inconsciemment, Keira avait plongé la main dans la poche de sa robe de sorcière, et tournait et retournait sa baguette magique entre ses doigts.

« Oh bien sûr je comprends tout à fait que la proximité de cette jeune femme –elle désigna la blonde du menton- vous pousse à tenter de vous rendre intéressant. Il paraît que c’est un réflexe naturel pour toutes les personnes de sexe masculin, et apparemment les personnes raffinées et arrogantes de votre genre ne font pas exception. Mais à l’avenir, vous éviterez de le faire à mes dépends.»

Premier et dernier avertissement. Le « sinon… » était assez sous entendu dans le ton de sa voix. La jeune sorcière ne lâcha pas la baguette dans sa poche.
L’autre fille, qui avait assisté sans mot dire à leur petit duel, se mit alors à rabrouer les élèves qui les regardaient depuis tout à l’heure, brisant ainsi un silence lourd et inquiétant. Keira renifla d’un air méprisant. Elle avait bien remarqué l’intérêt que provoquait leur petite altercation chez ces imbéciles. Ils lui faisaient pitié ; c’était triste de se sentir à ce point inutile qu’il fallait regarder la vie des autres pour pouvoir se distraire un peu. Des crétins qui n’avaient pas assez de volonté ou de courage pour créer eux-mêmes les événements, au lieu de se contenter de commenter ceux des autres.

« Pour le courant d’air, il vaudrait mieux que tu vérifies tes sources et recherche le vrai fautif… Cela pourrait éviter des accusations non justifiées. »

Pardon ? Elle avait bien entendu ? Keira regarda la jeune fille qui lui adressait la parole en haussant un sourcil.

« Mes sources ? Le vrai fautif ? Je ne vois pas de quoi tu parles. Le jeune homme ici présent a ouvert une fenêtre pour faire je ne sais quoi ; conséquence, un courant d’air qui a fait volé toutes mes notes et tourné les pages de mon livre. Etant donné le fait que je ne peux pas reprocher au courant d’air d’être entré dans la pièce, je le reproche à celui qui l’a laissé entré. Tu as quelque chose à redire à ma logique ? » demanda Keira d’un ton agressif.

Elle foudroya la fille du regard, oubliant l’autre pour un temps. Keira détestait qu’on la contredise. Puisqu’elle avait toujours raison. Mais la fille continuait de parler, et semblait penser que toute cette situation était très amusante et pour tout dire assez stupide. Quel manque de rigueur. Impardonnable.

« Evidemment que vous vous excusez, dit Keira en fronçant le nez. Vous êtes en tort. Ce que j’apprécie beaucoup moins, c’est votre désinvolture.»

Figée, Keira regarda les deux élèves l’un après l’autre, statue menaçante gravant leurs visages dans sa mémoire. Puis elle se retourna pour repartir. Fit deux pas. Et se retourna à nouveau. L’affaire n’était pas tout à fait classée.

« Au fait, mon nom est Keira Hardper. Donnez-moi les vôtres, que je sache à qui je dois le dérangement et cette charmante conversation. »
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Raphaël Sebeck
7ème Année à Serpentard
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MessageSujet: Re: Repartir   Repartir Iconminitime1wn2Sam 9 Juin - 20:19

Une fois, pour rire, Kayley lui avait demandé : « Tu n’as pas honte ? ». Il lui avait sourit, de son habituel sourire à la fois charmeur et désabusé, avant de répondre d’un air moqueur et surpris : « Non. Je vois pas pourquoi. Mais tu crois que je devrais ? ». on lui avait souvent posé cette question, à bien y réfléchir. Son père, quand il lui avait clairement dit qu’il n’y avait aucune chance pour qu’il le fasse entrer dans le monde de la magie. Un de ses amis, une fois qu’il avait envoyé très ironiquement mais très méchamment balader ce même très cher père. Une fille qu’il avait rencontrée en vacances, à qui il avait dit de but en blanc qu’elle ferait bien de se faire refaire le nez parce que c’était une horreur, et qu’elle pouvait toujours rêver pour qu’il sorte avec. Des élèves de Serpentard, alors qu’il s’affichait sans vergogne à discuter avec un Serdaigle, John, son meilleur ami. Ce même John, une fois qu’il avait assez vertement mais toujours avec cet air supérieurement indifférent envoyé promener une fille. T toujours cette même réponse. Devrait-il avoir honte de ce qu’il était, de ce qu’il faisait, et pourquoi avoir honte ? Ça le dépassait complètement. Pourquoi aurait-il honte ? Honte d’être arrogant, honte d’être mesquin, honte d’être sadique, désagréable, manipulateur, calculateur, profiteur, intéressé, sans-gêne, d’être … D’être lui ? Oui, lui. Parce que tout ça, c’était lui. Pourquoi aurait-il honte de lui-même ? il avait toujours vécu comme ça. Au sommet. Au sommet du pouvoir, au sommet de l’attention, au sommet des forces, au sommet de la puissance, là où tout était possible, là où rien ne lui était refusé, là où il avait toujours vécu. Alors, pourquoi avoir honte ? Il était ce qu’il était, un gosse de riche, et de puissant riche, imbu de lui-même, sûr de lui, ironique, et fier d’être une pareille ordure. Ordure. Encore un mot qu’il avait souvent entendu. Mais il s’en fichait. Si ça ne leur faisait rien que les ordures gouvernent, pas de problème, ils avaient tout compris. Mais passons.

Donc, non, il n’avait absolument pas honte de son petit numéro de gentleman, et de la pique affreuse qu’il avait envoyée jusqu’après. Il en était même plutôt fier. En fait, non, même pas. Mais on ne cherche pas un Sebeck. Règle d’or si on ne veut pas en prendre plein la tête, même de manière polie et sadique. Elle avait joué avec le feu, qu’elle ne s’étonne pas d’être brûlée. Les ados de nos jours, je vous jure. Elle n’eut pas l’air d’apprécier du tout sa blague. Mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Il entendit quelques rires autour. Ah, le peuple. Du pain et des jeux. Ce bon vieux Néron avait raison. Ça l’enchantait à vrai dire. Non, pas pour lui, qu’on approuve ce qu’il dise ou non ne changeait pas grand chose pour lui, voir absolument rien du tout. Simplement, l’humiliation n’en serait que pire pour elle. Et tant mieux. Qui a dit sadique ? Non, il n’était pas heureux, c’était plus complexe. Juste satisfait en fait. Ses mots avaient frappé juste, que ce soit la première fois, la bonne impression qu’il avait su faire malgré tout, que la seconde, où ils avaient fait mouche, en plein de le mille, et où ils avaient, comme il s’en doutait, fortement déplu. Que c’était bon d’être machiavéliquement intelligent et de savoir exactement quoi dire et quoi faire au bon moment … Un de ces jours, il faudrait quand même qu’il remercie son paternel pour avoir tant appris à son contact. Un de ces jours … Quand il serait mort peut-être … A son enterrement, quelques mots de circonstances … Ouais. Il poussait le bouchon trop loin ? Non, il n’avait juste définitivement aucune considération pour son géniteur. Il se demandait même parfois comment un homme aussi médiocre avait pu engendrer un génie tel que lui. Enfin, la génétique présente encore bien des mystères … Il s’égarait.

La Serdaigle s’était durcie, elle semblait sur le point de lui sauter à la gorge, ou mieux, comme le dénotait sa main crispée dans sa poche, de lui jeter un sort. Une demoiselle avec du caractère … Intéressant. Il n’y en avait plus tellement à Poudlard. Et nulle part d’ailleurs. Et qui avait du répondant en plus … Décidément, elle faisait honneur à son nom. Il ne regrettait pas d’avoir poussé le bouchon aussi loin. Peut-être devrait-il songer à prendre Maurice comme surnom, pas Lex. Il faudrait qu’il en parle à John. Ah, non, en tout bon fils de sorcier qui se respecte, celui-ci ne comprendrait pas … tant pis, il resterait Lex. L’impitoyable, l’imbuvable, l’affreux Lex. Ça lui allait tellement bien. Il s’égarait encore ? Ouhouh, Lexichou, t’es en train de te faire engueuler, tu suis ce qu’on te dit ? Comme s’il en avait quelque chose à faire. Le blabla habituel, un mélange de « Tu ne sais pas à qui tu as affaire, tu vas le regretter, etcetc … » Pff c’était du tellement revu, remâché e recorrigé que ce n’était même pas la pine. Allons, par politesse. Politesse ? c’est quoi ce concept ? Tu sais, celui qui est indispensable pour paraître bien en société… Ah, ouais, ça … Bon, d’accord … Que disait-elle alors ?

Qu’elle n’avait pas plus besoin d’un séjour à l’hôpital que lui … Non, sans doute pas, mais bon, il faut bien broder, non ?


Et ce n’est pas parce que vous savez vous montrer civilisé ou que vous avez un visage avenant que je tolèrerai que l’on se foute de moi.

Lex, tu as un carnet et un stylo pas loin ? Prends note : en s’énervant, elle te glisse deux compliment : civilisé et visage avenant. Encore heureux qu’il était civilisé, il ne manquerait plus que ça. Ces saletés de soirées mondaines n’auraient servi à rien ? Hey, faut pas abuser non plus. C’était elle qu’on allait appeler Mauricette si ça continuait. Et visage avenant… La face d’ange a encore frappé, Raph’, bien joué, merci Papa Maman, j’ai un visage avenant. Ah, non pardon, c’est ma faute, j’ai qu’à arrêter de sourire comme un gentleman. Oui, mais bon, je ne peux pas faire autrement. Alors ça veut dire que je le fais bien. Bien, merci Mauricette. C’était tout ? Elle allait s’en tenir là ? il en était presque déçu. Mais non, elle revenait à la charge.

Oh bien sûr je comprends tout à fait que la proximité de cette jeune femme – elle désigna Lauren du menton- vous pousse à tenter de vous rendre intéressant. Il paraît que c’est un réflexe naturel pour toutes les personnes de sexe masculin, et apparemment les personnes raffinées et arrogantes de votre genre ne font pas exception. Mais à l’avenir, vous éviterez de le faire à mes dépends.

Alors là … Il dut exercer une très grande emprise sur lui même pour ne pas succomber à la tentation d’éclater d’un grand rire moqueur. Il se contenta de secouer la tête, amusé. Alors, il pensait qu’il venait d’ajouter cette réplique pour impressionner la Poufsouffle. Ah, la pauvre, si elle savait que c’était juste pour le plaisir de se montrer désagréable … C’en était d’un comique et d’un ridicule achevé. Oui, il aurait pu le faire, si Lauren n’avait pas été Lauren, si Kerie n’avait pas été Keira et si le lieu de l’intrigue avait été autre que la bibliothèque de Poudlard. En soirée mondaine, il aurait limite pu le faire devant Kayley…. Et encore, c’était vraiment limite. Se faire mousser de cette façon, oui, c’était possible. Et intéressant, à bien y réfléchir. Cela comportait des risques … mais il préférait sa bonne vieille méthode : tâter le terrain au préalable pour savoir à qui il avait affaire exactement, et après, en fonction de la « proie », adapter sa technique. Peut-être, oui. Mais là, non. Il avait juste une revanche à prendre pour cette discussion interrompue, et ces remarques déplacées. Si cette demoiselle était exaspérée par le moindre débordement de la part des autres qu’elle s’enferme dans sa chambre et évite les crises d’hystérie et de soif de pouvoir devant tout le monde, c’était inconvenant chez une femme. Enfin, pas tant que ça, à bien y réfléchir. Il se trouvait juste que ce n’était pas le bon moment. Raph’ était dans un état assez critique, et s’il pouvait casser quelqu’un, ça lui faisait du bien. Fin de l’histoire. Et pas d’histoire de plan foireux de drague. Fin de l’histoire.

Il s’apprêtait à répondre à la jeune femme quand Lauren, qui s’était fait assez discrète jusque là, entra en scène, en demandant aux élèves qui écoutaient avec une véritable attention de retourner à leurs chères études. Un regard alentour lui confirma que tous les élèves avaient levé le nez de leurs travaux et les regardaient avec l’air de mouches devant un pot de confiture particulièrement appétissant. A la limite, il n’en avait rien à faire qu’ils écoutent. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Les ragots étaient une véritable passion pour les élèves. Et lui … Une rumeur de plus, ou une de moins, quelle importance ? Tout dépendait ce qu’elle contenait, bien sûr. Donc … Oui, s’il n’était pas sûr du contenu de la rumeur, autant éviter qu’elle se propage. Il finit donc par avoir un hochement de tête à l’adresse de sa camarade, comme pour l’approuver, avant de se retourner et de vouloir, une fois de plus, prendre la parole. Mais une fois encore, elle fut plus rapide. Ne cautionnant pas, comme lui, le courant d’air. Après tout, était-il plus en faute que la personne qui avait laissé la porte ouverte ? S’il n’y avait pas eu d’autre ouverture, il n’y aurait rien eu. Alors pourquoi lui plus qu’un autre ? Mauvaise foi, quand tu nous tiens … Bon … Elle lui lança ensuite un regard de biais qui se voulait réprobateur quant à sa remarque, bien qu’il vit que c’était plus de l’amusement. Un bon point, il n’avait pas encore perdu tout son humour noir, même s’il donnait dans l’excès. Au moins, elle ne le blâmait pas elle aussi. Ça n’aurait pas du l’affecter, mais il se sentait redevable envers elle. Après tout ce qu’elle avait dit. Ouais. Une conception d’honneur, je sais que tout le monde ne peut pas comprendre. Mais c’était comme ça, et pas autrement, point final. Oui, c’était bien parlé. Mais pas du goût de tout le monde :


Evidemment que vous vous excusez. Vous êtes en tort. Ce que j’apprécie beaucoup moins, c’est votre désinvolture.
Nous étions loin de nous douter de commettre un crime de lèse-majesté …

C’était sorti tout seul, il n’avait pas pu s’en empêcher. Il devait reconnaître que cette fille devait avoir un ego, s’il n’était pas plus gros, au moins aussi gros que le sien, ce qui lui avait pourtant semblé impossible, voir extrêmement rare. Ça relevait même du psychotisme à ce niveau-là, diraient certains. Mais non. Elle était fière. Point. Il aurait réagi pareillement, s’il n’avait pas eu ce naturel, justement désinvolte et provocateur, charmeur et joueur qui lui était propre. S’il n’avait pas appris à composer avec les autres, à leur parler, à les manipuler. C’était ça qui lui manquait, en fait. De la manière. Elle était froide, tranchante, dure, sans concession. Comme une épée. Alors que lui avait appris a vivacité, l’esprit retors et calculateur de ce qui était tour à tour, feu, glace, et marbre. Analyse rapide, concise et complète. Elle n’était pas comment dire … de ces êtres inutiles. Elle manquait simplement cruellement de subtilité et de souplesse. Ce qu’elle prouva une nouvelle fois en les dévisageant des pieds à la tête. Croisant les bras, il eut une moue désapprobatrice et se retint de justesse de laisser échapper un : « Bon, ça va, je sais que j’ai un corps de rêve, mais quand même … », avant de s’éloigner. Il n’avait toujours pas dit ce qu’il prévoyait de dire avant que Lauren lui vole inconsciemment la parole, mais, bon, qu’importait, elle s’en allait. Mieux valait sans doute la laisser dans son outrage. Mais non. Elle sembla se raviser, et se tourna de nouveau vers eux, leur demandant leur nom de façon pompeuse. Là, c’était à lui de jouer.

Si en sept années, vous ne les avez pas encore retenus, voici Mademoiselle Lauren Harker et pour ma part je me nomme Raphaël Sebeck. Et je ne vois pas en quoi les retenir maintenant vous servirait, puisque vous considérez apparemment Lauren comme une godiche de seconde catégorie, ce qui, si je puis me permettre, est absolument faux, et moi comme un dragueur de bas étage quoi que, quoi déjà ? Ah oui, étant civilisé, raffiné et arrogant, avec un visage avenant. Charmant résumé, quoi que le premier terme soit tout à fait erroné. Et, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je me contenterais de rajouter que vous faites honneur à votre nom, Mademoiselle. Sur ce, bonne continuation.

Il en avait assez dit sans doute. En fait, il avait tout dit, tout posé. Il ne lui restait plus qu’à faire ce pourquoi il était venu à la base ici aujourd’hui, c’est-à-dire son fameux devoir de potions. Il eut donc un hochement de tête, et son éternel sourire à l’adresse de la Serdaigle, puis se retourna, il sourit à Lauren.

Au plaisir, Mademoiselle Harker.

Et il la contourna, retournant à sa table, se rasseyant, reprenant sa plume, et recommençant sa prise de notes sur sa potion. Pour lui, le chapitre était clos.
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