Poudlard Fantastique
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 Au point de non retour

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Emily Jones
6ème Année à Gryffondor
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Emily Jones


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MessageSujet: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Mer 11 Avr - 0:04





They say an end can be a start
Feels like I've been buried yet I'm still alive
It's like a bad day that never ends
I feel the chaos around me
A thing I don't try to deny
I'd better learn to accept that
There are things in my life that I can't control

Une fin peut être un nouveau départ. Mais c’est tellement difficile de mettre le point final. Et si je n’avais pas envie que ça se finisse ? Et si je n’avais pas envie d’oublier ? Non. Je veux oublier. Plus que tout au monde, je veux oublier cette chose qui me pince le cœur. Pourquoi ne veut-elle pas partir ? Je veux que ça se finisse. J’en ai marre. Merde. J’étouffe. J’ai l’impression d’être morte et pourtant je suis toujours vivante. Mon cœur se dessèche. J’ai la sensation de ne plus rien ressentir. Je veux mourir. C’est comme une mauvaise journée qui ne se termine jamais. Elle ne se terminera jamais. Comment le pourrait-elle ? Tant que la souffrance sera là, cette journée continuera. Je suis fatiguée. Je veux que cette journée se termine. Je veux que ça s’arrête. Le chaos m’entoure. Ma vie est un chaos. Un trou-noir. Et je me perds dedans. C’est quelque chose que je ne peux pas nier. Je suis en train de sombrer. Et je n’essaie même pas de lutter. Je ne veux pas lutter. Je devrais accepter qu’il y a des choses dans ma vie que je ne peux pas contrôler. Je n’ai pas le pouvoir de tout contrôler. Si j’avais pu, je l’aurais fait. Mais c’est trop tard. Je ne contrôle plus rien.

They say love ain't nothing but a sore
I don't even know what love is
Too many tears have had to fall
Don't you know I'm so tired of it all
I have known terror dizzy spells
Finding out the secrets words won't tell
Whatever it is it can't be named
There's a part of my world that’s fading away

On m’a dit que l’amour n’était qu’une plaie. Une plaie ouverte alors. Une plaie béante. Sur laquelle on a balancé de l’acide. Quelque chose de brûlant et de glacé à la fois. Quelque chose qui fait mal. Je ne sais même pas ce qu’est l’amour. Ou je ne sais plus. J’ai dû le savoir. Il a bien fallu que je le sache à un moment. Ou alors j’ai cru le savoir. Mais je me trompais. Parce qu’on m’a dit que l’amour c’était beau et agréable. Et ce n’est pas vraiment ce que je vis en ce moment. Trop de larmes ont dû tomber. Trop de larmes pour que ça soit de l’amour. Trop de larmes pour que je me souvienne de ce que c’était. Tout ça m’épuise, me fatigue, me tue. Je n’en peux plus. C’est pas une vie. C’est pas la vie. Ce n’est plus ma vie. Je suis fatiguée de voir mon visage dans un miroir et de me dire que c’est moi. Que ce n’est pas un rêve. J’ai connu la terreur, des vertiges. A chaque fois que je ne me pique pas, j’ai des vertiges. Des tremblements. La tête qui tourne. Des points rouges devant les yeux. Un manque. Une envie. Je les connais depuis que j’ai découvert les secrets que les mots ne peuvent décrire. Je ne sais pas ce que c’est. Je n’arrive pas à mettre des mots dessus. Douleur ? Souffrance ? Non. Ce ne sont plus des secrets. Juste des vérités. Mais aucun mot de peut les expliquer. Quoi que ce soit, ça ne peut pas être nommé. Ça n’a pas de nom. Juste la pire des choses du monde. Enfin peut-être pas. Mais c’était la dernière chose à laquelle j’aurais pu m’attendre. C’est le fait de ne pas m’y être préparée qui fait le plus mal. C’est toute une partie de mon monde qui disparaît. Une partie trop importante pour que ça soit négligeable. Trop de souvenirs qui s’écroulent. Qui perdent leur valeur. Tout disparaît.

You know I don't want to be clever
To be brilliant or superior
True like ice, true like fire
Now I know that a breeze can blow me away
Now I know there's much more dignity
In defeat than in the brightest victory
I'm losing my balance on the tight rope
Tell me please, tell me please, tell me please...

Je ne veux pas être intelligente. Je sais qu’être intelligente serait d’arrêter. Mais si j’arrête, je ne tiendrai pas. Je préfère être une conne en vie qu’une intelligente morte. Lâcheté ? Sûrement. Instinct de survie sans aucun doute. Je ne veux pas être brillante ou supérieure. Je n’ai jamais eu besoin de ça, je n’en ai toujours pas besoin. Je veux juste surpasser ce moment. Vrai comme de la glace. J’ai percuté le plus grand des icebergs. La vérité. Et je suis en train de couler. Au fond de l’océan du désespoir. Vrai comme du feu. Je brûle de l’intérieur. Je me consume doucement. A chaque fois que je recommence. Maintenant, je sais qu’une brise peut m’écraser. Il a suffi de peu. Quelques mots. Une vérité. Et me voilà à terre. Maintenant je sais qu’il y a bien plus de dignité dans une défaite que dans la plus brillante des victoires. Je ne pensais pas tenir autant à ma dignité. Au point de tout arrêter. Je n’imaginais même pas cela finir un jour. Mais maintenant je sais. Que c’est notre fierté qui nous différencie des animaux. Notre stupide dignité. Cet ego démesuré que nous prétendons ne pas avoir mais que nous avons malgré tout. Je perds mon équilibre sur la corde raide. Je suis une équilibriste, une acrobate, sur le fil de la vie. Et je suis en train de perdre mon équilibre. Je vais tomber. Je ne veux pas tomber. Je veux vivre. S’il te plait, dis-moi que je vais vivre.

If I ever feel better
Remind me to spend some good time with you
You can give me your number
When it's all over I'll let you know

Si jamais un jour je vais mieux… J’aimerais tant aller mieux. Arrêter de sombrer. Je pourrais aller mieux ? Je pourrais m’en sortir ? Si jamais un jour je vais mieux, rappelle-moi de passer du bon temps avec toi. Qui que tu sois. Je veux profiter de la vie à nouveau. Je veux sourire, je veux rire, je veux parler, je veux écouter, je veux m’amuser. Je veux vivre. Tu peux me donner ton numéro, quand tout ça sera terminé, je te le ferai savoir. Le monde le saura. Si jamais un jour je vais mieux...

Hang on to the good days
I can lean on my friends
They help me going through hard times
But I'm feeding the enemy
I'm in league with the foe
Blame me for what's happening
I can't try, I can't try, I can't try…

S’accrocher aux bons jours. Je m’accroche. Mais les bons jours sont rares. Est-ce que j’en vois le bout ? Je n’en sais rien. Je fais de mon mieux. Mais mon mieux n’est pas suffisant. Je ne me suffis plus. Je m’accroche. Mais je tombe. Je peux me reposer sur mes amis. Pas tous. Pas lui. Et surtout, surtout pas elle. Les autres sont là. Ils me font sourire. Un peu. Pas assez. Mais c’est déjà mieux que rien. Ils m’aident à passer les moments les plus durs. Peut-être qu’ils m’aideraient plus s’ils savaient. Mais je ne me sens pas prête à leur dire. Est-ce que je serai prête un jour ? Probablement pas. Ils m’aident comme ils le peuvent. En me faisant oublier. En essayant. Et parfois j’oublie. J’oublie assez pour me sentir bien à nouveau. J’ai honte de leur mentir. De leur cacher. Je nourris l’ennemi. Car ce que je fais est mauvais. Est-ce que je m’en rends vraiment compte ? Pas tellement. Je crois me faire du bien. Je ne me fais que du mal. Blâme-moi pour ce qui arrive. Tout est de ma faute. Tout ça vient de moi. Tout. Il faut que ça change. Il faut que je me reprenne. Mais je ne peux pas arrêter. Je ne peux pas essayer d’arrêter.

No one knows the hard times I went through
If happiness came I missed the call
The stormy days ain't over
I've tried and lost now I think that I pay the cost
I've watched all my castles fall
They were made of dust, after all
Someday all this mess will make me laugh
I can't wait, I can't wait, I can't wait...

Personne ne sait ce que j’ai traversé. Les mauvais moments que j’ai vécus. Personne ne peut imaginer la difficulté. Personne ne peut savoir ce qu’on ressent dans ces moments-là. Quand la seule chose qui nous soulage est celle qui nous détruit. Qu’on me laisse me détruire tant que je n’ai pas mal. Si le bonheur est passé, je l’ai raté. Il est sûrement passé. J’ai dû le voir à un moment. J’ai essayé de le rattraper. Mais je n’ai pas dû être assez rapide. Tant pis. C’est trop tard. Les jours d’orage ne sont pas terminés. Ils sont loin de l’être. Je n’ai pas fini de déguster. Je n’ai pas fini de sombrer. En espérant que ça sera pour mieux me relever. Enfin, je n’en suis pas encore là. J’ai essayé et j’ai perdu, maintenant je pense que j’en paie le prix. J’ai essayé de faire un effort. De m’arrêter. Mais je n’ai pas réussi. J’ai perdu. Et maintenant, je ne peux plus m’en passer. Je n’y arrive pas. J’ai vu tous mes châteaux tomber. Mon monde qui s’écroule. Tout autour de moi s’effondre. Tout ce qui faisait ma vie, tout ça n’existe plus vraiment. Mais après tout, ces châteaux étaient faits de poussière. Rien n’était stable. J’aurais dû le savoir. Le sentir. Je n’ai rien vu venir. Rien n’est certain dans la vie. Un jour, tout ce bordel me fera rire. Un jour je serai heureuse à nouveau. Un jour. Je ne sais pas quand. Bientôt j’espère. J’ai envie que ce jour arrive. Je ne peux pas attendre. Que ce jour vienne.

If I ever feel better
Remind me to spend some good time with you
You can give me your number
When it's all over I'll let you know

Si jamais un jour je vais mieux… J’aimerais tant aller mieux. Arrêter de sombrer. Je pourrais aller mieux ? Je pourrais m’en sortir ? Si jamais un jour je vais mieux, rappelle-moi de passer du bon temps avec toi. Qui que tu sois. Je veux profiter de la vie à nouveau. Je veux sourire, je veux rire, je veux parler, je veux écouter, je veux m’amuser. Je veux vivre. Tu peux me donner ton numéro, quand tout ça sera terminé, je te le ferai savoir. Le monde le saura. Si jamais un jour je vais mieux...

It's like somebody took my place
I ain't even playing my own game
The rules have changed well I didn't know
There are things in my life I can't control
I feel the chaos around me
A thing I don't try to deny
I'd better learn to accept that
There's a part of my life that will go away

C’est comme si quelqu’un avait pris ma place. Je n’ai plus l’impression d’être moi. Cette fille complètement déprimée. Ce n’est pas moi. Je n’ai jamais été comme ça. J’ai toujours été enjouée. Je savais profiter de la vie avant. Avant. Je ne joue même plus mon propre jeu. Ma propre vie. Ce n’est pas ma vie ça. Ce n’est plus ma vie. Ma vie était parfaite. Avant qu’ils n’en fassent partie. Avant qu’ils en soient le centre. Les règles ont changé, je ne savais pas. Je ne savais pas que ça dégénèrerait à ce point-là. Comment aurais-je pu le savoir ? Et quand bien même je l’aurais su, est-ce que c’aurait changé quelque chose ? Je ne sais pas. Il y a des choses dans ma vie que je ne peux pas contrôler. Il faut que j’apprenne à les contrôler. Que je prenne sur moi. Que je m’en sorte. Je veux m’en sortir. Je sens le chaos autour de moi. Ma vie est un vrai chaos. Et je dois la rendre moins chaotique. C’est difficile. Mais je sais par où commencer. Par eux. C’est quelque chose que je n’essaie pas de nier. Ils ne me font pas du bien. Loin de là. Ils détruisent encore un peu plus le peu de vie qui me reste. Je ne veux pas perdre cette vie. Je devrais accepter qu’il y a une partie de ma vie qui s’enfuira. Bien sûr. Jamais rien ne sera comme avant. Jamais. Mais même si cette partie de ma vie m’échappe pour toujours, il me reste encore quelque chose. Il me reste ma vie. Et je ne veux pas la perdre.

Dark is the night, cold is the ground
In the circular solitude of my heart
As one who strives a hill to climb
I am sure I'll come through I don't know how
They say an end can be a start
Feels like I've been buried yet I'm still alive
I'm losing my balance on the tight rope
Tell me please, tell me please, tell me please...

La nuit est noire. Comme l’intérieur de mon cœur. Comme les profondeurs de l’océan. Il faut que je me reprenne. Le sol est glacé. Comme l’intérieur de mon cœur. Comme les profondeurs de l’océan. Il faut que je me reprenne. Dans la solitude circulaire de mon cœur. Solitude. C’est seule que je dois m’en sortir. Et c’est seule que je m’en sortirai. Parce que quelque part, au fond de moi, j’ai envie de m’en sortir. Comme celui qui s’efforce d’escalader une colline. J’escalade la colline de la vie. Du moins j’essaie. Remonter. Arriver en haut. Au sommet. Et y rester. Arrêter de tomber. Ne plus jamais tomber. Jamais. Je suis sure que je m’en remettrai, je ne sais pas comment. Qu’importe la méthode tant que le but est atteint. Je ne sais pas quand non plus. Le plus vite possible. Je n’en peux plus d’attendre. Je veux juste me sauver. Une fin peut être un nouveau départ. La fin d’une partie de ma vie. Le début d’une autre. Une nouvelle vie. Une vie sans eux. Sans lui aussi. Une vie meilleure. J’ai l’impression d’être morte et pourtant je suis toujours vivante. L’important n’est pas que j’ai l’impression d’être morte. L’important c’est que je suis toujours vivante. J’ai la chance d’être encore en vie. JE ne veux pas laisser passer cette chance. Je perds mon équilibre sur la corde raide. Je suis une équilibriste, une acrobate, sur le fil de la vie. Et je suis en train de perdre mon équilibre. Mais je vais me rattraper. Vite. S’il te plait, dis-moi que je vais vivre. S’il te plait, empêche-moi de tomber.

If I ever feel better
Remind me to spend some good time with you
You can give me your number
When it's all over I'll let you know

Si jamais un jour je vais mieux… J’aimerais tant aller mieux. Arrêter de sombrer. Je pourrais aller mieux ? Je pourrais m’en sortir ? Si jamais un jour je vais mieux, rappelle-moi de passer du bon temps avec toi. Qui que tu sois. Je veux profiter de la vie à nouveau. Je veux sourire, je veux rire, je veux parler, je veux écouter, je veux m’amuser. Je veux vivre. Tu peux me donner ton numéro, quand tout ça sera terminé, je te le ferai savoir. Le monde le saura. Si jamais un jour je vais mieux... Un jour j’irai mieux.



- Réservé -


Dernière édition par le Dim 15 Avr - 20:06, édité 1 fois
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Jocelyne Johnson
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MessageSujet: Re: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Mer 11 Avr - 1:17



Tap... Tap... Tap...
La pluie résonne sur les vitres de Poudlard.

Pourtant Jo ne les entend pas.
Et pour cause, contrairement à la majorité des élèves, emmitoufflés dans d'épaisses couettes ou bien au sec à la bibliothèque, elle erre dehors, sous l'averse hivernale qui verglace les étendues précédemment enneigées du parc. La plupart du temps, ses yeux sont clos, et elle semble murmurer quelques mots. Quelques fois, elle lève la tête vers le ciel et laisse l'onde inonder son visage, alourdir ses cheveux à peine coiffés, déjà dégoulinants.


Understand the things I say, don't turn away from me,
'Cause I've spent half my life out there, you wouldn't disagree.
Do you see me ? Do you see ? Do you like me ?
Do you like me standing there ? Do you notice ?
Do you know ? Do you see me ? Do you see me ?
Does anyone care ?

Des choses, elle en a dites... Des tas. Trop sans doute. Est-ce pour ça que tout le monde lui tourne le dos ? Est-ce pour ça que des fenêtres illuminées, certains la regardent comme une bête curieuse ? Elle a pourtant si souvent été dehors... Ceux qui la connaissent ne la contrediraient pas... Mais y a-t-il seulement ici des gens qui la voient réellement ? Qui la regardent ? Qui la connaissent, ne serait-ce qu'un peu ? Personne ne la voit vraiment. Personne ne la connaît. Elle est là, au milieu du parc, sans un manteau, sans même sa robe de sorcier, debout, la pluie se mêlant à des larmes qu'elle s'était promis de ne pas verser. Et pourquoi finalement ? Pourquoi s'en inquiéter ? Personne ne la remarque, personne ne sait ce qu'elle ressent, personne ne se soucie d'elle. Est-ce que quelqu'un s'intéresse seulement à ce qui peut lui arriver ? Non... Elle est persuadée que non. Qui cela pourrait-il intéresser d'ailleurs ?

Unhappiness where's when I was young,
And we didn't give a damn,
'Cause we were raised,
To see life as fun and take it if we can.

Chagrin... Tristesse... Elle pourrait dire que c'était avant, quand elle était plus jeune, quand elle était la pestiférée de cette école de magie et qu'elle n'y entendait rien, fille de moldus née dans la plus parfaite ignorance de cet autre monde. A l'époque, elle n'en avait strictement rien à faire d'ailleurs. Tout ce qui importait, c'était de revenir à la maison, de profiter de la vie, de la présence des frangins, de Flocon et des oiseaux... Et maintenant ? Elle n'était pourtant pas si loin l'époque où elle n'espérait qu'une chose : trouver de nouvelles idées de fringues. Et profiter des animaux aussi. Et pourtant, tout cela lui semblait tellement inutile. Non seulement ici elle n'arrivait à rien, pire encore, elle perdait ce qu'elle avait réussi à faire par le passé, mais en plus de cela, elle était seule. Oh ! Elle n'avait jamais vraiment cherché à avoir un chum - elle entendait les autres glousser dans la salle commune en vantant les qualités de tel ou tel garçon dont elle-même ignorait tout - les mecs étaient tellement rustauds pour la plupart, mais si au moins elle avait pu trouver quelqu'un qui aurait pu... remplacer Aiyana ? Non pas vraiment. Elle était irremplaçable. Mais combler un peu le vide qu'elle laissait, peut-être...

My mother, my mother,
She hold me, she hold me, when I was out there.

Maman... Elle avait toujours enserré sa petite perle dans ses bras, dès qu'elles étaient en comunauté. Quelque part, c'était logique, elle montrait à qui appartenait cette jolie poupée. Un sanglot supplémentaire lui échappa. Et en dehors de ça ? Est-ce qu'elle n'était rien d'autre qu'une jolie fille qu'on observe pour se faire plaisir et qu'on oublie l'instant d'après ? Ca n'était pas si loin de la vérité à vrai dire...

My father, my father,
He liked me, oh, he liked me. Does anyone care?

Papa... Lui il l'aimait vraiment, ça elle en était sûre. Alors pourquoi avait-il fallu qu'il l'envoie si loin ? Pour son éducation, pour son bien, pour son avenir, dirait-il. Quel avenir ? Elle n'avait rien qui la retienne ici, aucune carrière qui s'ouvre à elle, étant donné le peu de matière dans lesquelles elle réussissait à sortir du lot... Elle exagérait peut-être. Ou peut-être pas. Le prof de potions n'avait pas voulu d'un cancre dans ses cours, et sans potions aux ASPICs, pas moyen de soigner les créatures magiques en tant que professionnelle... Et elle avait tout perdu concernant ses créations...

Understand what I've become, it wasn't my design.
And people ev'rywhere think something better than I am.

Oh ça, elle n'avait jamais eu de telles aspirations. Elle avait toujours pensé qu'elle s'en sortirait pas trop mal... Et regardez ce qu'elle était devenue... Ici, il était certain que tout le monde la considérait comme une coquille vide, un être totalement dénué d'intérêt. Elle n'avait jamais essayé de montrer qu'elle valait mieux que ça, ça n'aurait servi à rien. Tous, ils étaient tous certains que quel que soit le sujet de conversation, leur avis valait mieux que le sien. De toute façon, personne ne le lui avait jamais demandé, son avis...

But I miss you, I miss, 'cause I liked it,
'Cause I liked it, when I was out there. Do you know this ?
Do you know you did not find me. You did not find.
Does anyone care?

Ils lui manquaient, tous, Maman, Papa, Chris et sa copine, Derek - son cher Derek, les jumeaux, Greg, Hank et Isaac. Même Maman, oui. Parce que même si elles n'étaient pas tout le temps d'accord, elle aimait ça, être sa petite poupée, elle aimait faire les magasins avec elle, se faire habiller... Est-ce qu'ils le savaient seulement ? Est-ce que ça les intéressait seulement ?

Unhappiness where's when I was young,
And we didn't give a damn,
'Cause we were raised,
To see life as fun and take it if we can.

Chagrin... Tristesse... Elle pourrait dire que c'était avant, quand elle était plus jeune, quand elle était la pestiférée de cette école de magie et qu'elle n'y entendait rien, fille de moldus née dans la plus parfaite ignorance de cet autre monde. Et pourtant... Non elle ne s'en fichait pas. Non. Elle n'arrivait plus à prendre la vie comme elle venait, à ne voir que le bon côté des choses. Elle ne voyait plus que le pire, l'éloignement, la solitude, l'échec aussi.

My mother, my mother,
She hold me, she hold me, when I was out there.

Maman... Elle avait toujours enserré sa petite perle dans ses bras, dès qu'elles étaient en comunauté. Où était-elle maintenant, cette présence rassurante, même si elle était parfois un peu étouffante ? Pourquoi l'avaient-ils tous abandonnée ?

My father, my father,
He liked me, oh, he liked me. Does anyone care?

Papa... Lui il l'aimait vraiment, ça elle en était sûre. Alors pourquoi avait-il fallu qu'il l'envoie si loin ? Est-ce qu'il l'aimait encore ? Est-ce qu'il pensait encore à elle ? Est-ce que quelqu'un, quelque part, pensait encore à elle ?

Does anyone care ? Does anyone care ? Does anyone care ?...


- DOES ANYONE CARE ?

Et pourquoi le ciel lui répondrait ? Est-ce que comme elle, il pleure des larmes gelées, ou au contraire, est-ce qu'il l'arrose ainsi pour en rajouter à ses tourments ?


Dernière édition par le Dim 22 Avr - 14:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Sam 21 Avr - 21:54




Plongée dans ses réflexions, Emily était complètement déconnectée du monde extérieur. Elle ne faisait que marcher, sans même regarder où elle allait. Elle ne sentait même plus la pluie violente qui venait gifler son visage avec force, l’eau imbibant son manteau, passant à travers, trempant tous ses vêtements et ses membres tremblant de froid. L’eau encore qui ruisselait sur sa peau bronzée, pluie et larmes mêlées, l’eau qui gouttait de ses mèches noires noyées sous la pluie. L’eau du désespoir dans laquelle elle se noyait. La nuit n’avait probablement jamais été aussi noire que ce soir là. Par moments ses pieds dérapaient sur le verglas qui s’était formé sur le sol vierge de tout brin d’herbe. Elle ne cherchait pas à se rattraper. Et ce qui devait arrivait arriva, elle glissa et s’étala dans la neige gelée par la pluie dans un bruit sourd. L’idée de se relever ne lui effleura même pas l’esprit. Elle resta là, allongée sous les rafales de pluie, les yeux grands ouverts sur le ciel d’ébène, dépourvu de lune, dépourvu d’étoiles... Le néant. Son néant.

I need this to get me through
Can't resist, don't want to
Believe it I know it's true
Can't beat it, don't want to try

Elle avait besoin de ça pour s’en sortir. ÇA, c’était eux. Leurs piqûres régulières qui la faisaient doucement plonger dans la dépendance. En soi, lorsque c’était un phénomène isolé, ce n’était pas mauvais pour la santé, ça ne faisait pas de mal. Mais quand on ne pouvait plus s’en passer, ça devenait une drogue et par définition, toute drogue est nocive. Mais elle ne pouvait pas résister et surtout, elle n’en avait pas envie. Qu’est-ce qui l’attendait si elle s’en sortait ? Une vie encore plus difficile à affronter. Elle devrait encaisser la douleur sans pouvoir se soulager, sans pouvoir oublier. Et les autres verraient... qu’elle n’était pas aussi forte qu’elle le prétendait. Que son indifférence n’était qu’un masque. Que si extérieurement elle souriait, intérieurement, elle hurlait sa souffrance. Elle savait que c’était vrai. Que ça n’était pas bon pour elle. Quelque part au fond d’elle-même elle le savait. Elle essayait juste de se voiler la face. De se convaincre elle-même qu’elle ne devenait comme... comme ça. Et ça fonctionnait très bien, elle y croyait. Et elle voulait que les autres le croient aussi. Elle ne pouvait pas le battre, elle n’avait pas envie d’essayer. Elle se savait déjà perdante alors à quoi bon résister ? Elle se laissait juste emporter dans...

A perfect hell !

... un parfait Enfer.

It's more to me than you ever will know
Down here where the rest of us fell
Waste away nothing left to show
While I'm in this perfect hell

Ça représentait bien plus pour elle qu’on ne pourrait jamais se l’imaginer. C’était toute sa vie. Toute sa vie reposait maintenant sur cette boîte qu’elle cachait précieusement sous son lit et son contenu. Sans ça, elle ne pourrait plus se lever le matin, mettre un pied devant l’autre et avancer. Sans ça elle s’effondrerait. Elle s’enfoncerait tout en bas, là où le reste d’entre eux était tombé. Elle ne voulait pas tomber aussi bas qu’eux. Qu’elle. Que lui. Surtout pas. Et pourtant... Et pourtant n’était-ce pas exactement ce qui était en train de se produire ? Elle dépérissait, elle n’avait plus rien à montrer. Son sourire, voulant cacher tout ce qu’il y avait à l’intérieur, disparaissait. Elle ne pourrait plus tenir. Même avec eux. Elle n’y arriverait pas. Elle ne savait plus quoi faire. Comment faire pour survivre. Elle était en Enfer. La Terre était l’Enfer.

Obsession has begun
Possessed by destruction
How did I get so low
Believe me no one knows
Sometimes I can't hold on
And no one can help me

L’obsession avait commencé. Elle était obsédée. Elle ne pensait plus qu’à ça. Sa vie ne tournait plus qu’autour de ça. Elle comptait les minutes qui lui restaient avant de pouvoir planer à longueur de journée. Elle le faisait de plus en plus souvent. De plus en plus régulièrement. Elle mentait de plus en plus, prête à tout pour se soulager. Egoïsme ? Très probablement. Lâcheté sans aucun doute. Faiblesse, rien de plus vrai. Elle était possédée par la destruction. Ils la possédaient complètement. Et ils la détruisaient. Elle se détruisait. Elle devenait ce qu’elle avait toujours refusé d’être. Dépendante. Faible. Leur emprise sur elle était totale, elle aurait tout fait pour un peu de détente. On est prêt à tout pour diminuer la douleur de nos maux. Comment était-elle tombée aussi bas ? Personne ne le savait. Elle-même n’en savait rien. Une vérité lui éclatant à la figure. Des mots et un geste qu’elle regrette aussi tôt. Une profonde colère. Deux mois durant lesquels tout ça marine au fond d’elle. Sans personne. Un mois et demi de bêtise. Et une soirée. Une soirée qui a tout fait basculer. Une soirée où ce qu’elle voulait lui a été offert, l’espace de quelques secondes. Où elle s’est sentie bien pour quelques minuscules secondes. Mais où la souffrance l’a ensuite envahie comme jamais. Le dégoût de sa propre personne. Le début de la fin. Et toujours personne. Mais maintenant ? Maintenant elle avait quelqu'un. Elle l’avait elle. Mais maintenant c’était trop tard. Parfois, elle ne pouvait plus tenir. Souvent. Elle avait essayé. Mais elle en avait trop besoin maintenant. Et personne ne pouvait l’aider. Elle était seule.

Now it's got a hold of me
I don't think I can make it through this
Now it's got a hold of me
The less I do the more it makes no sense

Maintenant, ils la détenaient. Ils tenaient son corps. Ils tenaient son âme. Et ils ne lâcheraient pas. Ils ne la perdraient pas. Elle n’était pas assez forte. Pas assez... Elle était faible. Elle ne pourrait pas s’en sortir. Elle n’avait pas assez de volonté. Ils la détenaient. Entièrement. Moins elle en faisait, plus ça perdait de son sens. Moins elle en faisait, plus leur emprise était puissante. Mais comment pouvait-elle le comprendre ? Et est-ce que ça intéressait quelqu'un ?

I'm walking pollution who's drained by delusions
On the verge of destruction I cave in to abduction
Thin blood I'm bleeding my pulse won't stop racing
Just as my heart explodes

Elle n’était plus qu’un déchet ambulant, drainée par ses illusions. Ses illusions qui lui laissaient croire que ça n’était rien, que tout était normal, que tout allait bien. Mais rien n’allait. Sa vie devenait n’importe quoi. Elle ne contrôlait plus rien, elle n’était plus capable de rien. Où étaient passés sa joie et son optimisme à toute épreuve ? Peut-être pas à toute épreuve finalement. Elle était au bord de la destruction et elle s’effondrait. Tout doucement. Elle s’enfonçait lentement, mais sûrement, assurant sa propre chute. Masochisme ? Non. Ignorance. Et douleur. Elle saignait, son pouls ne cessait d’accélérer. Son cœur saignait. Tellement. Sans qu’elle ne comprenne pourquoi. Après tout, elle ne ressentait plus rien pour lui n’est-ce pas ? Elle ne ressentait plus rien du tout. Alors pourquoi autant de douleur ? Son pouls s’accélérant lui donna la réponse. Parce qu’elle était en vie. Elle vivait. Alors même que son cœur explosait. Mais elle continuait à vivre. Chaotiquement.

No chance that I could win
Too hard to not give in
I just don't feel the same
Cause I'm the one to blame
Sometimes I can't hold on
And no one can help me

Elle n’avait aucune chance de gagner. Pas contre eux. Elle avait trop besoin d’eux. Du soulagement qu’ils lui procuraient. Elle avait besoin d’oublier, de se laisser porter, de planer... Et ils lui apportaient tout ça. Ils lui faisaient du bien. C’était trop difficile de ne pas céder. De ne pas leur céder. Il suffisait qu’ils soient là et elle se sentait quelqu'un d’autre. On ne saurait déterminer quand est-ce qu’elle était elle même et quand est-ce qu’elle se voilait la face. Toujours était-il que de toute façon, elle ne s’en rendait même plus compte. Elle se sentait différente. A chaque piqûre. Elle se sentait moins mal dans sa peau, moins sale, plus vivante, plus vraie. Elle se trompait bien sûr. Et elle s’en voulait. Parce qu’elle était celle qu’on aurait dû blâmer. Parce que c’était de sa faute si elle en était arrivée là. Tout était de sa faute. Parfois, elle ne pouvait plus tenir. Souvent. Elle avait essayé. Mais elle en avait trop besoin maintenant. Et personne ne pouvait l’aider. Elle était seule.

Now it's got a hold of me
I don't think I can make it through this
Now it's got a hold of me
The less I do the more it makes no sense

Maintenant, ils la détenaient. Ils tenaient son corps. Ils tenaient son âme. Et ils ne lâcheraient pas. Ils ne la perdraient pas. Elle n’était pas assez forte. Pas assez... Elle était faible. Elle ne pourrait pas s’en sortir. Elle n’avait pas assez de volonté. Ils la détenaient. Entièrement. Moins elle en faisait, plus ça perdait de son sens. Moins elle en faisait, plus leur emprise était puissante. Mais comment pouvait-elle le comprendre ? Et est-ce que ça intéressait quelqu'un ?

I need this to be myself
It feels like I need some help
It's too late to save myself
Or it's just in my head

Elle avait besoin de ça pour être elle-même. D’eux. Mais était-elle vraiment elle-même ? Difficile à dire. Où était l’Emily que tout le monde connaissait ? Celle qui riait pour tout et n’importe quoi, celle dont l’optimiste était sans faille, celle qui s’intéressait à tout et à tout le monde, celle qui n’était pas renfermée sur elle-même. Elle disparaissait lentement sous les piqûres. Elle avait apparemment besoin d’aide. Et pas qu’en apparence. Bien plus profondément, elle avait besoin qu’on l’aide. Qu’on la sorte de tout ça. Mais elle refusait toute aide. Elle refusait de voir la vérité en face. Qu’il était trop tard pour qu’elle se sauve. Toute seule elle n’y arriverait pas. Contrairement à ce qu’elle croyait. Ou était-ce simplement dans sa tête ?

Now it's got a hold of me
I don't think I can make it through this
Now it's got a hold of me
The less I do the more it makes no sense

Maintenant, ils la détenaient. Ils tenaient son corps. Ils tenaient son âme. Et ils ne lâcheraient pas. Ils ne la perdraient pas. Elle n’était pas assez forte. Pas assez... Elle était faible. Elle ne pourrait pas s’en sortir. Elle n’avait pas assez de volonté. Ils la détenaient. Entièrement. Moins elle en faisait, plus ça perdait de son sens. Moins elle en faisait, plus leur emprise était puissante. Mais comment pouvait-elle le comprendre ? Et est-ce que ça intéressait quelqu'un ?

Est-ce que ça intéressait quelqu'un... Does anyone care ?


DOES ANYONE CARE ?

Cette voix résonna en Emily comme si elle venait du plus profond de son cœur. Elle la réveilla de son état de transe. Et elle se rendit enfin compte du monde qui l’entourait. Elle était là, allongée dans un mélange, de glace, de neige fondue et de terre d’une couleur inquiétante, à attraper la mort sous les rafales de pluie qui se mêlaient à ses larmes. Elle n’aurait su dire pourquoi et comment elle était arrivée là mais le fait est qu’elle y était. Et cette voix... Emily se redressa lentement, se passa une main sale entre ses mèches trempées et couvertes de boue. Et elle la vit. Pas très distinctement d’abord, la pluie lui brouillant la vue. Elle était incapable de dire si elle connaissait la personne en question. Emily se leva lentement, avec difficulté et fit quelques pas en avant. Et là elle la reconnut. Elle la connaissait, elle l’avait déjà vue, croisée plusieurs fois. De toute façon, tout le monde se connaissait à Poudlard. Does anyone carre ? Est-ce que ça intéressait quelqu'un ? Est-ce que quelqu'un s’intéressait aux malheurs de deux pauvres adolescentes ?

Bien sûr que non. Tout le monde se fiche de tout le monde.
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Jocelyne Johnson
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MessageSujet: Re: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Dim 22 Avr - 15:31



Le regard tourné vers un ciel d'encre, Jo reste immobile sous la pluie torrencielle qui verglace le parc. Plus rien ne compte, pas même le froid et l'humidité qui imprègnent chacun de ses vêtements. Elle a beau avoir l'habitude des températures hivernales, elle ne reste pas ainsi sous la pluie d'ordinaire, surtout au risque d'abîmer ses précieux vêtements. Et pourtant...

The world seems not the same
Though I know nothing has changed
It's all my state of mind
I can't leave it all behind
I have to stand up to be stronger


Plus rien ne semble comme avant, et pourtant rien n'a vraiment changé, elle le sait. C'est dans sa tête, ça aussi, elle le sait. Elle devrait laisser les regrets et les déceptions derrière elle, elle devrait relever la tête, se montrer forte. Mais se redresser vraiment lui semble si difficile et c'est vers le ciel qu'elle lève les yeux, comme s'il allait lui répondre.

I have to try
To break free
From the thoughts in my mind
Use the time that I have
I can say goodbye
Have to make it right
Have to fight
'Cause I know in the end it's worthwhile
That the pain that I feel slowly fades away
It will be all right


Essayer, se libérer de toutes ces pensées sombres qui l'habitent depuis des semaines, dire adieu au passé, qui ne reviendra pas, pour remettre les choses en ordre, se battre, parce qu'au final, ça vaudra le coup, parce qu'à la fin, la douleur s'estompera, la solitude disparaîtra aussi. Peut-être que les années passées avec Aiyana ne reviendront pas, peut-être que les après-midi à la volière ne reviendront pas, peut-être que la complicité avec les garçons ne reviendra pas, mais tout s'arrangera. A la fin, tout ira bien. Aide-toi, et le ciel t'aidera en quelque sorte... Qui est-ce qui répétait tout le temps ça déjà ? Et est-ce qu'elle peut vraiment y croire ?

I know
I should realize
Time is precious
It is worthwhile
Despite how I feel inside
Have to trust it'll be alright
Have to stand up to be stronger


Le temps est précieux, chaque minute compte, elle devrait profiter de chaque seconde... Même si ça ne va pas, même si au fond, ce qu'elle ressent, tristesse, solitude, désespoir, n'a rien à voir avec le monde qui l'entoure, elle doit y croire, croire que tout ira bien... Si elle n'y croit pas, qui le fera pour elle ? Il lui faut lever la tête, pour être forte, pour continuer.

I have to try
To break free
From the thoughts in my mind
Use the time that I have
I can say goodbye
Have to make it right
Have to fight
'Cause I know in the end it's worthwhile
That the pain that I feel slowly fades away
It will be all right


Essayer, se libérer de toutes ces pensées sombres qui l'habitent depuis des semaines, dire adieu au passé, qui ne reviendra pas, pour remettre les choses en ordre, se battre, parce qu'au final, ça vaudra le coup, parce qu'à la fin, la douleur s'estompera, la solitude disparaîtra aussi. A la fin tout ira bien. Vraiment ? Est-ce que vraiment tout ira bien ?

Oh, this night is too long
Have no strength to go on
No more pain I'm floating away


Elle est trop longue, cette nuit. Cette nuit froide, ces tourments... Elle n'a plus la force de continuer, elle voudrait partir, s'envoler loin, très loin... Elle ne ressent plus rien. La pluie, le froid, il n'existe plus rien. Plus rien que des souvenirs qui lui arrachent un sourire malgré ses yeux tristes, et elle reste immobile sous le déluge nocturne.

Through the mist I see the face
Of an angel, calls my name
I remember you're the reason I have to stay


Pluie, nuit, brouillard. Et pourtant, une silhouette se détâche... Un ange ? Que dit-il ? Est-ce qu'il l'appelle ? Non... Ca n'est pas un ange, mais une jeune fille. Elle ne l'appelle pas, elle répond simplement à ce qu'elle disait tout à l'heure. Disait ? Pensait ? Elle ne sais plus... Mais elle a l'air perdu, elle aussi. Enfin elle sait pourquoi elle est là. C'est peut-être ça, le signe qu'elle attendait ?

Bien sûr que non. Tout le monde se fiche de tout le monde.

I have to try
To break free
From the thoughts in my mind
Use the time that I have
I can say goodbye
Have to make it right
Have to fight
'Cause I know in the end it's worthwhile
That the pain that I feel slowly fades away
It will be all right


Essayer, se libérer de toutes ces pensées sombres qui l'habitent depuis des semaines, dire adieu au passé, qui ne reviendra pas, pour remettre les choses en ordre, se battre, parce qu'au final, ça vaudra le coup, parce qu'à la fin, la douleur s'estompera, la solitude disparaîtra aussi. A la fin tout ira bien. Pour elle au moins. Parce que l'aider la sortira peut-être de sa solitude à elle. Pour la faire mentir. Pour raviver un sourire sur son joli visage inondé, comme le sien, de pluie et de larmes. Les sanglots, les doutes, tout s'efface... Ses prunelles posées sur la brune ne semblent plus vouloir la quitter. La douleur s'estompe peu à peu. C'est elle, sa lueur d'espoir ?

- Toi aussi, tu te fiches de tout le monde ? lui demande-t-elle d'une voix étonnament grave et calme. Moi pas... Je dois être un peu trop idéaliste.

Un peu trop optimiste d'ordinaire, aussi. Ils étaient passés où, son optimisme et son enthousiasme ces derniers temps, d'ailleurs ?

- Ce ne colle pas avec le monde dans lequel on vit, je ne m'en étais pas rendu compte. Mais je n'ai pas envie de devenir comme ça non plus... Chacun pour soi, très peu pour moi. Pas de chance, c'est pas comme ça que ça marche...

Tout le monde se fiche de toute le monde, mais tout le monde connaît tout le monde à Poudlard. Non, pas Jo, elle ne se fichait pas de tout le monde, encore moins de la jeune fille qui partageait par hasard son errance mélancolique ce soir. Elle ne connaissait pas tout le monde non plus, elle était d'ailleurs bien incapable de mettre un nom sur ce visage. Une main tendue vers elle, comme si c'était la meilleure chose à faire, faisant peu de cas de la boue qui maculait la peau et les vêtements de la griffondor, elle ajouta finalement :

- Jocelyne Joyce Johnson, sixième année, Poufsouffle, et rien en commun avec 99% de la population locale...

Ca n'avait sans doute aucun sens pour le commun des mortels, pour la fille en face d'elle aussi sans doute. C'était pourtant tellement vrai. Elle était Jo, elle venait de passer ses BUSE, sans grand éclat, il fallait bien l'avouer, était entrée ici à Poufsouffle, et rien ou presque ne la rapprochait de ceux qui l'entouraient ici sans même la voir. Tous ignoraient ce qui faisait son caractère, ce qu'elle aimait ou détestait. Peut-être qu'elle avait raison, tout le monde se fiche de tout le monde. Encore un point de contraste, tiens...
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MessageSujet: Re: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Jeu 3 Mai - 17:17





Comme un fou va jeter à la mer des bouteilles vides et puis espère qu’on pourra lire à travers.

Folle. Elle était folle. Passer sa soirée sous les rafales de pluie qui la rendraient malades, c’était de la folie. Et pour quoi au final ? Pour admirer le monde d’un œil nouveau, toujours plus agonisant que la veille, sans doute moins que demain. Mais malgré ça, elle continuait à espérer. Espérer que quelqu’un, n’importe qui, contrairement à ce qu’elle voulait montrer, puisse lire à travers son regard soi-disant si plein de dignité et de force pour s’apercevoir qu’en fait, elle n’était que submergée par la faiblesse et la douleur.

S.O.S écrits avec de l’air. Pour te dire que je me sens seul[e] je dessine à l’encre vide un désert.

Elle hurlait sa détresse à l’intérieur, sachant pertinemment que personne ne l’entendait, mais continuant malgré tout. Elle dessinait le désert de sa solitude, où la seule encre qui régnait était celle de la nuit.

Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit des corps qui m’entourent. Comme des lianes nouées de tresses sans comprendre la détresse des mots que j’envoie.

Elle avançait. C’était tout ce qu’il y avait à faire. Mettre un pied devant l’autre et recommencer. S’accrocher à la vie, ou à ce semblant de vie. Tout faire pour survivre. Quitte à faire des choses pas très saines et que l’on regrettera très probablement un jour ou l’autre, quand on aura acquis un peu plus de maturité. Juste vivre. Juste essayer de survivre. Se noyer dans le bruit, se fondre dans la foule. Oublier. Oubliée. Sans même se rendre compte que sa détresse ne passe pas autant inaperçue que ce qu’elle peut croire.

Difficile d’appeler au secours quand tant de drames nous oppressent et les larmes nouées de stress étouffent un peu plus les cris d’amour de ceux qui sont dans la détresse et dans un dernier espoir disparaissent.

Tant de drames. En ce moment tout tournait mal. Comment voulez-vous qu’on vous entende quand les hurlements d’un seul sont couverts par les murmures de la foule ? Elle lui aurait bien crié son amour, mais les sanglots qui restaient coincés au fond de sa gorge noyaient sa voix dans l’océan du désespoir. Personne ne pouvait l’entendre. Alors elle se laissait doucement aller dans le flot de la vie, disparaissant petit à petit sous le poids des difficultés.

Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit des corps qui m’entourent. Comme des lianes nouées de tresses sans comprendre la détresse des mots que j’envoie.

Elle avançait. C’était tout ce qu’il y avait à faire. Mettre un pied devant l’autre et recommencer. S’accrocher à la vie, ou à ce semblant de vie. Tout faire pour survivre. Quitte à faire des choses pas très saines et que l’on regrettera très probablement un jour ou l’autre, quand on aura acquis un peu plus de maturité. Juste vivre. Juste essayer de survivre. Se noyer dans le bruit, se fondre dans la foule. Oublier. Oubliée. Sans même se rendre compte que sa détresse ne passe pas autant inaperçue que ce qu’elle peut croire.

Tous les cris les S.O.S partent dans les airs, dans l’eau laissent une trace dont les écumes font la beauté. Pris dans leur vaisseau de verre, les messages luttent mais les vagues les ramènent en pierres d’étoile sur les rochers.

Elle avait l’impression que tous ses appels au secours disparaissaient, emportés par le vent et la pluie. Elle avait beau appeler, montrer sa souffrance, personne ne voyait rien, personne ne l’entendait, et elle restait seule. Elle luttait mais rien n’y faisait, tout semblait disparaitre autour d’elle.

Toi aussi tu te fiches de tout le monde ? Moi pas... Je dois être un peu trop idéaliste.

Emily ne put réprimer un léger sourire. Elle avait l’impression de s’entendre. Avant. Avant, elle voyait le monde comme ça. Avant, les autres étaient sa seule préoccupation. Avant, elle croyait à la profonde bonté de l’être humain. Avant qu’elle ne s’aperçoive que l’être humain faisait souffrir. Avant que l’être humain ne la fasse souffrir elle.

Je me suis juste rendue compte que les idéalistes tombent de haut en perdant leurs illusions.

Et j’ai ramassé les bouts de verre, j’ai recollé tous les morceaux, tout était clair comme de l’eau. Contre le passé y’a rien à faire, il faudrait changer les héros dans un monde où le plus beau reste à faire.

Elle avait été idéaliste. Avant. Elle ne le serait sans doute jamais plus. Elle ne pouvait rien y changer. On ne change pas le passé. Sinon, ça ferait longtemps qu’elle aurait modifié ces quelques derniers mois... ces quelques dernières années. Changer les héros. Oui, elle voulait changer les héros. Il y en avait marre des héros grands, bruns, à la peau hâlée et au sourire qui fait défaillir. Et si son héro à elle était grande, brune, à la peau brune et au sourire protecteur ?

Et je cours, je me raccroche à la vie, je me saoule avec le bruit des corps qui m’entourent. Comme des lianes nouées de tresses sans comprendre la détresse des mots que j’envoie.

Elle avançait. C’était tout ce qu’il y avait à faire. Mettre un pied devant l’autre et recommencer. S’accrocher à la vie, ou à ce semblant de vie. Tout faire pour survivre. Quitte à faire des choses pas très saines et que l’on regrettera très probablement un jour ou l’autre, quand on aura acquis un peu plus de maturité. Juste vivre. Juste essayer de survivre. Se noyer dans le bruit, se fondre dans la foule. Oublier. Oubliée. Sans même se rendre compte que sa détresse ne passe pas autant inaperçue que ce qu’elle peut croire.

Tous les cris les S.O.S partent dans les airs, dans l’eau laissent une trace dont les écumes font la beauté. Pris dans leur vaisseau de verre, les messages luttent mais les vagues les ramènent en pierres d’étoile sur les rochers.

Elle avait l’impression que tous ses appels au secours disparaissaient, emportés par le vent et la pluie. Elle avait beau appeler, montrer sa souffrance, personne ne voyait rien, personne ne l’entendait, et elle restait seule. Elle luttait mais rien n’y faisait, tout semblait disparaitre autour d’elle.
.
Mais il y avait quelqu'un. Il y avait quelqu'un pour elle. Et cette personne n’était pas une de celles sur qui Emily aurait parié. Mais c’était sans aucun doute mieux ainsi. Cette fille, Emily avait l’impression de la connaître. A la façon dont elle parlait, la façon dont elle se tenait et se comportait. A la lueur au fond de son regard. Elle avait l’impression de se retrouver. Ou du moins, de retrouver ce qu’elle avait été. Ce qu’elle aurait aimé redevenir. Ce qu’elle ne redeviendrait sans doute pas.

Les yeux d’Emily furent attirés par un mouvement. Elle lui tendait sa main trempée, de manière quelque peu solennelle, et se présentait, de façon toute aussi sérieuse, en ajoutant un détail qui vint s’imprégner dans le cerveau d’Emily. Rien en commun avec quatre-vingt dix-neuf pourcents de la population locale. Elle n’était pas la seule. Ça lui rappelait fortement... elle-même. Emily tenta tant bien que mal d’essuyer sa main boueuse sur son manteau détrempé et attrapa celle de Jocelyne.


Emily Cara Jones... Et je fais probablement partie du pourcent qui reste.

Après tout, qu’est-ce qu’elle avait en commun avec le reste de Poudlard ? Même plus cette furieuse envie de vivre. Elle se sentait tellement différente d’eux. Tellement seule. Au milieu de cette foule. Seule parmi des milliers. Paradoxal ? Peut-être oui, mais tellement vrai. Il suffisait de regarder tous ces ados pour voir qu’elle n’était pas comme eux. Après avoir serré la main de la Poufsouffle, Emily regarda autour d’elle. Il pleuvait des trombes, c’était une des plus grosses tempêtes à laquelle elle avait assisté en six ans, et elle était dehors, sous la pluie. Avec Jocelyne. Elles devaient être complètement folles pour rester sous l’orage à se rendre malades. Mais c’était peut-être ce qu’il leur fallait à l’une comme à l’autre pour se remettre les idées en place.

Dis-moi... Qu’est-ce que tu fais en plein milieu de la nuit sous la pluie ?
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MessageSujet: Re: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Sam 12 Mai - 18:55

[Cherchez "Shadow Gallery - Hope For Us" dans la liste....]

Too late for us now?
I sat alone and I spoke out loud
On this darkened afternoon
The windows to my room
A solemn shutter on the world
Where I used to laugh and dream


Est-ce que c'était trop tard pour elles ? Trop tard pour pallier à cette solitude qui les gardait dans l'ombre ? Elle avait l'impression qu'elles se trouvaient toutes deux dans des chambres closes. Des volets fermés, un obscur après-midi à parler seule à voix haute... Ah... Ca n'avait pas toujours été comme ça, n'est-ce pas ? Ni pour l'une, ni pour l'autre... Elles avaient ri, elles avaient rêvé, avant. Où étaient-il à présent, ces rires, ces rêves ?

For the first time in so long I make
My way down to the street and watch
The people as they pass
Outside I breathe the air
And all around fall shadows of despair


Pour la première fois depuis si longtemps - combien de temps ? - elle regardait les gens passer autour d'elle. Non pas les gens. Cette fille. Elle. Elle inspira l'air frais et humide de cette nuit ténébreuse... C'était comme si tout autour d'elles, l'ombre du désespoir obscurcissait tout, les choses, mais aussi les gens...

I wonder is there hope for us
A place where we can all be free
I wonder is there life inside a soul that dies?
I wonder is there hope for us
To lift me up I don't know when
I'll see the sun again
I'd like to feel alive
Just one more time


Est-ce qu'il restait un espoir ? Est-ce qu'elles auraient un jour une place à elles ? Y avait-il encore de la vie dans une âme qui se meurt ? Est-ce qu'elle pourrait redonner vie à cette âme qui dépérit, et sauver la sienne en même temps ? Est-ce qu'il restait cet espoir ? Se relever, revoir le soleil, se sentir vivre, réellement, encore une fois, juste une fois... Au moins la voir elle se relever.

Je me suis juste rendue compte que les idéalistes tombent de haut en perdant leurs illusions.

Headlines on the floor
Today's bitterness is the calling card
The commercial masquerade
The goods all on parade
The needs of life are charming toys
We've gone deaf from all the noise


C'était tellement vrai... Tellement criant de vérité. Les idéalistes comme elles n'avaient plus leur place dans le monde. Ce monde à présent, qu'était-il devenu ? Journaux, amertume, mascarade commerciale... Chacun pour soi... Sourd... On était devenu sourd à tous ce qui devrait réellement être entendu. Est-ce que tous n'étaient tournés que vers la consommation ? Est-ce que c'était ça, finalement, le but de l'existence ? Posséder, encore et toujours plus ? Est-ce que personne n'aurait pu voir leur détresse ? Personne d'autre qu'elles d'eux ?

When did the rich and powerful elite
Slowly and unnoticed
Come and steal our innocense?
Entranced - we danced their dance
The stage is set the crowd is on their knees


L'innocence... Quand est-ce qu'elle l'avait perdu ? Fallait-il comme eux danser une ronde menée par les plus puissants, en dépit de sa personnalité ? Il fallait bien l'avouer, la scène était posée : tous aux pieds de ceux qui détiennent le pouvoir, on en perdait ses propres pensées. Etait-ce donc ça qui faisait si mal ? De ne pas vouloir être comme les autres, de tenter de garder un minimum d'intégrité dans un monde aussi sombre ?

I wonder is there hope for us
A place where we can all be free
I wonder is there life inside a soul that dies
I wonder is there hope for us
We're stranded with no place to go
I'm feeling so alone
I'll try to make my way
Through one more day


Emily Cara Jones. Et je fais probablement partie du pourcent qui reste.

Elle se le demandait, vraiment : restait-il encore un espoir, pour elles deux, perdues au milieu de la foule. Ce petit pourcent, noyé parmi les autres, est-ce qu'elles pourraient en faire quelque chose ? Est-ce que leurs âmes agonisantes pourraient s'allier, pour se créer une petite place, bien à elles ? Elles erraient pour l'heure, sans savoir où aller, chacune seule cherchant à faire son chemin, jour après jour... Une âme qui meurt... Peut-on en raviver la flamme ?

Dis-moi... Qu’est-ce que tu fais en plein milieu de la nuit sous la pluie ?

Peut-être. C'était déjà mieux qu'un non catégorique. Un pâle sourire fleurit sur les lèvres de la québécoise. Une toute petite étincelle tranchant l'obscurité de la nuit.

- Pas grand chose de constructif je crois. Et toi ?


Dernière édition par le Mar 19 Juin - 23:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Mar 22 Mai - 19:32




I’m tired of being what you want me to be
Feeling so faithless lost under the surface
Don’t know what you’re expecting of me
Put under the pressure of walking in your shoes
Caught in the undertow, just caught in the undertow
Every step that I take is another mistake to you
Caught in the undertow, just caught in the undertow

Elle n’en pouvait plus. Elle était épuisée d’être comme on voulait qu’elle soit. Comme il fallait qu’elle soit. L’Emily souriante, l’Emily rieuse, l’Emily qui marchait la tête haute, l’Emily qui restait forte et digne, l’Emily orgueilleuse. Le genre de fille qui, même blessée, sourit et semble heureuse. L’Emily que rien ne pouvait atteindre. L’Emily à la carapace d’acier, qui était touchée par les malheurs des autres mais pas par les siens. L’Emily qui n’avait pas le droit de montrer son déchirement. Elle avait l’impression d’avoir perdu sa foi. Pas en un quelconque dieu mais sa foi en l’être humain. Elle avait perdu tout espoir, toute joie, toute vie. Elle ne savait pas ce que l’on attendait d’elle. On voulait cette Emily qu’on avait toujours connue, qui riait pour un rien, qui savait dédramatiser n’importe quelle situation, qui allait vers les gens, qui aidait ceux qui en avaient besoin... Mais en même temps, on voulait qu’elle arrête de cacher ce qu’il y avait au fond de son cœur. On ne voulait surtout pas la voir déprimer mais on voulait qu’elle montre ce qu’elle ressentait. Alors que l’un excluait automatiquement l’autre. Elle était sous pression. Être comme eux, faire comme eux, suivre leurs traces, marcher dans leurs chaussures, essayer d’être normale. Mais elle était tellement loin de la normalité. Et ce qu’elle ressentait était tellement peu normal... Chaque pas qu’elle faisait semblait en totale contradiction avec les exigences de ce monde. Elle essayait d’avancer, de survivre, mais ses efforts pour y arriver n’étaient que des erreurs.

I’ve become so numb I can’t feel you there
Become so tired so much more aware
I’m becoming this all I want to do
Is be more like me and be less like you

Elle était devenue insensible. Dans tous les sens du terme. Elle ne sentait plus l’eau s’abattant violemment sur elle, ruisselant dans sa nuque, elle ne sentait plus le froid contractant ses muscles. Elle ne ressentait plus rien. Ni l’amour qu’elle éprouvait pour elle, ni la douleur quand elle pensait à lui, ni tout le reste. Elle était totalement anéantie, détruite. Épuisée. L’être humain en qui elle croyait profondément auparavant l’avait annihilée. Elle était maintenant consciente que plus rien ne serait comme avant. Elle ne donnerait plus jamais sa confiance comme avant. Elle était en train de plonger. Tout ce qu’elle voulait c’était être un peu plus comme elle et un peu moins comme eux. Montrer un peu plus sa détresse et arrêter de faire croire que tout allait bien.

Can’t you see that you’re smothering me
Holding too tightly afraid to lose control
‘Cause everything that you thought I would be
Has fallen apart right in front of you
Caught in the undertow, just caught in the undertow
Every step that I take is another mistake to you
Caught in the undertow, just caught in the undertow
And every second I waste is more than I can take

Ils ne voyaient pas, tous, qu’ils l’étouffaient. A l’épier, surveiller le moindre de ses gestes, la moindre de ses réactions, le moindre de ses regards. A lui dire ce qu’il fallait qu’elle fasse, ce qu’il fallait qu’elle dise, comment il fallait qu’elle soit, ce qu’il fallait qu’elle pense, qu’elle ressente. Il fallait qu’elle soit comme tout le monde la voyait et ça l’opprimait. Et ils continuaient à la tenir, trop fort, comme s’ils avaient peur de perdre leur contrôle sur elle. Car le peu de contrôle moral qu’ils avaient sur elle, l’obligeant à lever la tête et à sourire, à se taire et à serrer les dents, disparaissait à mesure qu’elle s’enfonçait dans sa déprime. Tout ce qu’ils pensaient qu’elle serait s’effondrait juste devant eux. Parce qu’elle n’en pouvait plus, qu’elle ne pouvait pas tenir comme ça, avec cette façade qu’elle arborait depuis maintenant des mois. Elle n’était pas digne, forte et courageuse. Elle s’était toujours montrée comme telle mais il était évident que tout ça n’était rien de plus qu’une carapace pour se protéger. Et maintenant que cette carapace était percée, elle ne pouvait que sombrer. Chaque pas qu’elle faisait semblait en totale contradiction avec les exigences de ce monde. Elle essayait d’avancer, de survivre, mais ses efforts pour y arriver n’étaient que des erreurs. Et chaque seconde qu’elle perdait était bien plus que ce qu’elle pouvait prendre.

I’ve become so numb I can’t feel you there
Become so tired so much more aware
I’m becoming this all I want to do
Is be more like me and be less like you

Elle était devenue tellement insensible. Elle ne ressentait absolument plus rien. Même la souffrance et la haine avaient disparu. Seule restait une intrigante indifférence et une dépression comme jamais elle n’en avait vue. Elle était totalement anéantie, détruite. Épuisée. Elle était consciente que plus rien ne serait comme avant. Elle était en train de plonger. Tout ce qu’elle voulait c’était être un peu plus comme elle et un peu moins comme eux. Montrer un peu plus sa détresse et arrêter de faire croire que tout allait bien.

And I know
I may end up failing too
But I know
You were just like me with someone disappointed in you

Elle savait qu’elle allait probablement terminer en s’effondrant. D’ailleurs, le « probablement » était en trop. Elle savait qu’elle allait s’effondrer. Le processus avait déjà commencé. Elle s’effondrait. Elle en était consciente et elle s’en fichait, elle se laissait aller. Cette envie de remonter à la surface et de vivre à nouveau avait disparu. Et elle savait, elle sentait que cette fille en face d’elle sous l’averse était comme elle, désenchantée, désabusée par le monde et ses déceptions.

I’ve become so numb I can’t feel you there
Become so tired so much more aware
I’m becoming this all I want to do
Is be more like me and be less like you

Elle était devenue tellement insensible. Elle ne ressentait absolument plus rien. Même la souffrance et la haine avaient disparu. Seule restait une intrigante indifférence et une dépression comme jamais elle n’en avait vue. Elle était totalement anéantie, détruite. Épuisée. Elle était consciente que plus rien ne serait comme avant. Elle était en train de plonger. Tout ce qu’elle voulait c’était être un peu plus comme elle et un peu moins comme eux. Montrer un peu plus sa détresse et arrêter de faire croire que tout allait bien.

I’ve become so numb I can’t feel you there
I’m tired of being what you want me to be
I’ve become so numb I can’t feel you there
I’m tired of being what you want me to be

Insensible. Indifférente. Insensible. Indifférente. Sauf peut-être à cette fille, cette âme en peine, si semblable à la sienne, qui lui apparaissait comme une possibilité de résurrection. Une possibilité infime certes, peut-être même pas assez pour la sauver de sa déchéance, mais un très léger rayon de lumière noyé dans l’obscurité de sa vie. Cela ne suffirait certainement pas à lui faire remonter la pente, mais elle avait l’impression qu’elle lui indiquait au moins quel chemin prendre. Ce qui était à la fois peu et beaucoup.

Je... Je ne sais pas.

Oui, qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle ne se souvenait même pas d’avoir traversé le château pour sortir. Elle se souvenait d’avoir quitté la grande salle rapidement après l’annonce des nouveaux préfets, d’être remontée dans le dortoir, de s’être enfermée dans la salle de bain et d’avoir pris plus de piqûres que ce dont elle avait besoin. Et puis d’avoir plané. Et de la voix de Jocelyne qui la ramenait à la réalité. Does anyone care ?

Je crois que j’avais juste besoin de m’évader un peu.
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Jocelyne Johnson
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MessageSujet: Re: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Mer 20 Juin - 0:43



Simple minded brain,
for now you succumb
Nothing changes your way
This worlds insists to be the same
based on our mistakes
The flowers fade along the road
Don't blindfold your eyes,
so loneliness becomes the law of a senseless life


Des simples d'esprits, c'était sans doute ce à quoi elles ressemblaient, là sous la pluie. Est-ce qu'elles allaient succomber à l'obscurité qui les entourait, à ce monde qui n'était jamais comme elles le voulaient, qui s'obstinait à rester le même, à répéter les mêmes erreurs, quoi qu'elles fassent. Plus de jardin fleuri le long de leurs routes, il ne restait plus que la solitude comme loi pour leurs vies dénuées de sens. Pourraient-elles jamais palier à ça ? Trouver, malgré tout, un sens à leur existence ?

Follow your steps and you will find
The unknown ways are on your mind
Need nothing else than just your pride to get there...
Go!


Il fallait qu'elle suive cette petite voie, à peine un rai de lumière qu'elle avait vu ou qu'elle avait cru voir à l'instant où elle avait posé ses yeux colorés sur Emily Jones. Peut-être que ce chemin inconnu, qui n'existait sans doute que dans son esprit, que le peu de fierté qu'il lui restait l'incitait à suivre, pour continuer à avancer, pour garder la tête haute, malgré les épreuves, serait sa porte de sortie. Peut-être qu'Emily était son ange salvateur.

Now we have to face another day
You won't be alone
This life is forcing us to stay
- For how long?
Cold is the wind and thunder struck on a stormy night
But can't you see, I'm by your side
We are marching on!


D'autres jours se succéderont encore, qu'il faudra affronter. Pouvait-elle lui dire qu'elle ne serait plus seule, comme elle ne se sentirait plus seule elle-même, si elle tentait de la tirer de son propre désespoir, si elle l'emmenait avec elle sur cette petite sente lumineuse. La vie les gardait là, pour un temps indéterminé, malgré le vent et le tonnerre qui rendaient glaciale cette nuit de tempête. Regard, je suis là, je suis à tes côtés. Nous continuerons à marcher, à avancer. On y arrivera. La flamme qui brillait dans ses yeux semblaient vouloir dire tout ça, bien que la québécoise ait gardé le silence.

Follow your steps and you will find
The unknown ways are on your mind
Need nothing else than just your pride to get there...


Il fallait qu'elles suivent cette petite voie, à peine un rai de lumière qu'elles s'étaient tracé, l'une l'autre. Peut-être que ce chemin inconnu, qui n'existait sans doute que dans leurs esprits - Emily le voyait-elle seulement ? - les aiderait à garder la tête haute, malgré les épreuves, peut-être qu'il serait sa porte de sortie. Peut-être qu'elles seraient l'ange salvateur l'une de l'autre. Il suffisait d'un peu de fierté pour y arriver. Elles en avaient toutes un peu, n'est-ce pas ? Elles y arriveraient, n'est-ce pas ?

So, carry on,
There's a meaning to life
Which someday we may find...
Carry on, it's time to forget
The remains from the past, to carry on


Continuer. Il fallait continuer. Il y avait bien un sens à leurs vie. Un jour elles sauraient de quoi il s'agissait, mais pour l'heure, il fallait continuer. Il fallait laisser les souvenirs, les reliefs du passé derrière soi, les oublier, pour pouvoir continuer, il fallait tout laisser, sans se retourner. Aiyana et tous ceux du québec. Son désir de soigner les animaux aussi sans doute. Tout oublier. Pour avancer.

Follow your steps and you will find
The unknown ways are on your mind
Need nothing else than just your pride to get there...


Elles la suivraient cette petite voie, ce faible rai de lumière, ce chemin inconnu, qui n'existait sans doute que dans leurs esprits et qui se déroulait, mince faisceau parmi l'obscurité. Elle lui ferait suivre, elle ne savait pas comment. Elle l'aiderait à garder la tête haute, malgré les épreuves, pour qu'elle aussi trouve sa porte de sortie. Peut-être qu'elle serait son ange salvateur, à Emily Jones. Il suffisait d'un peu de fierté pour y arriver. Elle en avait toujours eu un peu, n'est-ce pas ? Trop peut-être.

So, carry on,
There's a meaning to life
Which someday we may find...
Carry on, it's time to forget
The remains from the past

So, carry on,
There's a meaning to life
Which someday we may find...
Carry on, it's time to forget
The remains from the past

Carry on, it's time to forget
The remains from the past, to carry on
The remains from the past, to carry on
The remains from the past...


Continuer. Il fallait continuer. Il y avait forcément un sens à leurs vies. Peut-être que tout ce qu'elles avaient enduré, c'était juste pour que ce jour, ou plutôt cette nuit, n'arrive. Pour qu'elles se retrouvent là, pour qu'ensemble elle laissent les souvenirs, les reliefs du passé derrière elles, qu'elles les oublient, ensemble parce que seules elles n'y parvenaient pas, pour pouvoir continuer. Tout laisser, sans se retourner. Tout laisser, pour avancer. Avec Emily. Ou au moins près d'elle. Pour la guider. Pour qu'elle continue elle aussi. Pour qu'elle avance. Pour qu'elle oublie le passé, pour pouvoir continuer à vivre.

Je... Je ne sais pas.

Le visage de la Poufsouffle ne se départissait plus d'un mince sourire, presque celui d'une mère à un enfant, attendri.

Je crois que j’avais juste besoin de m’évader un peu.

Elle hocha la tête, l'air compréhensif.

- Oui... Ca doit être quelque chose comme ça. Mais seule ici, ou seule au milieu des autres, ça ne change pas grand chose finalement. Alors pour se changer les idées...

Elle leva la tête vers le ciel nocturne, sombre et sans étoile, le vent plaquant les gouttes de pluie sur sa peau sombre.

- On ferait mieux de rentrer, commença-t-elle d'un ton doux, donnant à sa voix grave un aspect velouté, je ne voudrais pas avoir ta mort sur la conscience. Un chocolat chaud aux cuisines, ça te dit ?

Mais elle ne la laisserait pas partir... Parce qu'il y avait quelque chose en elle qui lui ressemblait et parce que le destin les liait ce soir l'une à l'autre...
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MessageSujet: Re: Au point de non retour   Au point de non retour Iconminitime1wn2Mar 26 Juin - 2:54

Here we go





We got problems, we don’t know how to solve them
Everywhere we go, we got some skeletons that follow
We got baggage, you know we’re gonna drag it
Everywhere we go, for everyone to see

Elles avaient des problèmes. Toutes les deux. Elle ne savait pas quels étaient ceux de Jocelyne, mais elle n’en avait pas besoin. Elle le sentait. Il suffisait qu’elle plonge son regard dans celui de son interlocutrice pour y voir une détresse qu’elle ne connaissait que trop bien. Une détresse qu’elle voyait tous les matins quand elle croisait son propre reflet dans le miroir de la salle de bain. La détresse de quelqu'un qui a perdu tout espoir. Jocelyne était-elle dans la même situation qu’elle, cherchant encore ce qui pourrait la tenir en vie tout en sachant déjà qu’il n’y avait rien ? Tous ces problèmes qu’elles ne savaient pas résoudre. Peut-être parce qu’il n’y avait pas de solution justement. Aucune possibilité de rédemption pour ces âmes perdues. Il n’existait pas d’issue. Comment étouffer la simple douleur de vivre ? Comment retrouver l’envie de lutter ? Comment se dire que tout n’était pas perdu ? C’était impossible. La douleur était trop forte, l’envie trop absente et tout était perdu. Partout où elle allait, elle avait ce squelette qui la suivait. Cette ombre d’elle-même, qui lui rappelait sans cesse qui elle avait été auparavant, et ce à quoi elle était réduite maintenant. Juste un être vivant, à peine humain, qui ne restait en vie que parce que la biologie le voulait. Vivante physiquement mais morte à l’intérieur. Est-ce que Jocelyne l’avait, elle aussi, ce cadavre d’elle-même qui la poursuivait, la hantait en permanence ? Elles avaient un bagage. Un lourd bagage à porter. Chacune le sien. Et elles devaient les trainer avec elles. Parce qu’elles ne pouvaient pas s’en détacher. Tout oublier pour avancer ? Mais est-ce qu’elles pouvaient réellement oublier ? Oublier tout ce qu’elles avaient été, tout ce qu’elles voulaient être, tout ce qu’elles n’étaient plus, tout ce qu’elles ne seraient plus jamais. Elle avait été si heureuse avant. Et c’était de savoir ce qu’était le bonheur qui la tuait maintenant qu’elle ne le ressentait plus. Alors oui, peut-être que la solution existait, peut-être qu’il fallait qu’elle oublie tout ce qu’elle connaissait. Ne plus se souvenir du bonheur lui ferait sans doute moins ressentir son malheur. Mais comment s’en défaire ? Comment se défaire de ce bagage qu’elle trainait partout où elle allait, que tout le monde voyait...

In the broken hearts parade
And I’m putting my heart out on display
There’s no masquerade
Just a funeral march for love today
The band strikes up and they’re playing our song[s]
Dressed in black and we’re singing along
To the broken hearts parade
I’ve never been better than I am today

Elle avait l’impression d’errer dans la parade des cœurs brisés. Une farandole macabre où l’on fêtait la souffrance. Et elle en était à la tête. Elle orchestrait le tout avec brio, représentante officielle de la dépression. Et elle exposait son cœur en vitrine pour montrer l’exemple. Un cœur meurtri, déchiré, saigné à blanc. Un cœur asséché, tant les larmes avaient coulé. Sans doute cette nuit était la dernière où Emily fondait en pleurs. Il n’y avait pas de mascarade, pas de leurre. On ne peut tromper la souffrance. Même en employant tous les efforts possibles, elle n’avait pas réussi à cacher sa douleur sous le masque de la dignité. Non, cette soirée n’était pas une illusion. Juste une marche funèbre pour l’amour. Emily enterrait l’amour. L’amour de la vie. Et dans cette fête mortuaire, un groupe fantôme se mettait à jouer leurs chansons... If I Ever Feel Better... Ode To My Family... Angels With Dirty Faces... Et elles chantaient avec eux, elles chantaient ces chansons comme si leurs vies en dépendaient. Elles chantaient ces chansons, parce que c’était les leurs. Elles chantaient à la parade des cœurs brisés. Emily n’avait jamais été aussi bien que là, alors qu’elle entamait le deuil de son ancienne vie. Le deuil de sa vie tout court.

You got a question : how do we get it started ?
I got an answer : let go of your heart and
Love it, live it, leave it, and get into it
If you wanna start it, this is how you do it

Emily s’enfonçait, doucement, dans une dépression dont elle risquait de ne jamais sortir. Elle n’avait pas la volonté d’en sortir. Elle s’était peu à peu emmitouflée dans sa douleur et la vivait comme si elle faisait partie d’elle-même, de son être. Comment avait-elle pu en arriver là ? Comment avait-elle commencé ? On lui avait toujours prédit une vie des plus heureuses. Quoi de plus normal ? Elle avait vraiment une vie des plus heureuses. Rien à envier aux autres. Oh oui, elle avait été heureuse. Et puis tout s’était enchainé à une vitesse phénoménale, et, avant qu’elle n’ait eu le temps de comprendre, elle s’était retrouvée là, sous la pluie, dans cet état plus que misérable. Alors comment avait-elle commencé à s’ancrer là-dedans ? C’était simple, il lui avait suffi de lâcher son cœur. Elle l’avait offert, sans hésitation, sans regret, mais aussi sans possibilité de retour en arrière. Et elle avait aimé ça. De toutes les fibres de son être, elle avait adoré ça. Et elle l’avait vécu à fond, profitant de chaque seconde de bonheur que ça lui procurait. Parce que pour elle, c’était la vie. C’était ça la vie. Prendre son cœur et le donner à qui en voulait. Et puis, elle avait dû quitter tout ça. Elle avait dû l’abandonner, son cœur, et s’en aller. Parce qu’un sentiment, qu’on appelle orgueil, dignité ou fierté avait été plus fort qu’elle. Parce que sans dignité, on n’est plus rien. Alors elle l’avait laissé partir. Et elle avait perdu ce qu’elle considérait comme sa vie. Et ça avait commencé. Elle s’était jetée corps et âme dans les Billywigs, grâce à qui seuls elle pouvait encore survivre. Grâce à qui seuls la douleur était supportable. Et c’était eux qui l’avaient perdue. Ils l’avaient à la fois sauvée et condamnée. Abandonner consciemment sa vie, son cœur et son âme après avoir connu le bonheur et se perdre dans une addiction destructive. Voilà comment on entrait en dépression.

In the broken hearts parade
And I’m putting my heart out on display
There’s no masquerade
Just a funeral march for love today
The band strikes up and they’re playing our song[s]
Dressed in black and we’re singing along
To the broken hearts parade
And I’ve never been better than I am today

Voilà comment on entrait dans la parade des cœurs brisés. Farandole macabre où l’on fêtait la souffrance. Dans la grande fête de la déprime, elle était sans doute la reine. La reine des connes... La reine des malheureux... Et elle exposait son cœur en vitrine. Où l’on pouvait admirer à loisir les lambeaux qui restaient. Jocelyne arrivait à le voir... Une drôle de soirée... Deux adolescentes au beau milieu du parc, sous une pluie torrentielle, toutes deux dévastées. Ce n’était pas une mascarade, simplement une marche funèbre pour l’amour. Emily enterrait l’amour. Parce qu’il n’y avait plus rien à aimer. Pas même la vie. Et dans cette fête mortuaire, un groupe fantôme se mettait à jouer leurs chansons... Pale... Tous Les Cris Les S.O.S... Hope For Us... Et elles chantaient avec eux, elles chantaient ces chansons comme si leurs vies en dépendaient. Elles chantaient ces chansons, parce que c’était les leurs. Elles chantaient à la parade des cœurs brisés. Emily n’avait jamais été aussi bien que là, alors qu’elle entamait le deuil de son ancienne vie. Le deuil de sa vie tout court.

I used to lie awake at night and wonder when she’s coming home
It used to be so hard to wake up everyday

Ça lui était arrivé de rester éveillée la nuit, allongée dans son lit. Sans pouvoir s’endormir. Parce que trop de pensées empêchaient le sommeil de l’emporter. Et elle se demandait quand est-ce qu’elle allait rentrait. Elle. L’ancienne Emily. Celle que tout le monde connaissait. Avait connue. Elle s’était demandé des nuits entières si elle allait revenir, cette fille souriante et aux yeux pleins d’étoiles. Si elle allait enfin retrouver une vie normale. Mais elle avait ensuite pris conscience que cette fille ne reviendrait pas. Elle avait été emportée, noyée par la pluie, détruite par une drogue qu’elle ne savait pas dangereuse – et quand bien même elle l’aurait su, aurait-elle cessé pour autant ? – perdue à jamais. Et ç’avait été si dur de se lever chaque jour, ce masque devant le visage. Mais maintenant, le masque était tombé. Elle ne pouvait plus se cacher. Et surtout, elle ne pouvait pas se cacher à Jocelyne. Elle sentait qu’elle pouvait apercevoir les tréfonds de son âme déchue. Elle était là pour elle. Pour l’aider à survivre sans ce qui faisait d’elle un être humain. Ses yeux, si profondément ancrés dans les siens, semblaient le lui hurler.

The broken hearts parade
And we’re putting our hearts out on display
There’s no masquerade
Just a funeral march for love today
The band strikes up and they’re playing our song[s]
Dressed in black and we’re singing along
To the broken hearts parade
And I’ve never been better than I am today

La parade des cœurs brisés. C’était elles deux qui l’animaient. Farandole macabre où l’on fêtait la souffrance. L’une comme l’autre exposaient leurs cœurs en vitrine. Meurtris, déchirés, saignés à blanc. En lambeaux. Desséchés pour avoir trop versé de larmes. Une source tarie à tout jamais. Ce n’était pas une mascarade. Il n’y avait rien de plus vrai que cette nuit, que cette tempête destructrice qui emportait leur souffrance, que cette marche funèbre pour l’amour. Emily enterrait l’amour. L’amour de la vie. Parce qu’il n’y avait plus rien à aimer. Et dans cette fête mortuaire, un groupe fantôme se mettait à jouer leurs chansons... Numb... Carry On... Broken Hearts Parade... Et elles chantaient avec eux, elles chantaient ces chansons comme si leurs vies en dépendaient. Elles chantaient ces chansons, parce que c’était les leurs. Elles chantaient à la parade des cœurs brisés. Emily n’avait jamais été aussi bien que là, alors qu’elle entamait le deuil de son ancienne vie. Le deuil de sa vie tout court.

Oui... Ca doit être quelque chose comme ça. Mais seule ici, ou seule au milieu des autres, ça ne change pas grand chose finalement.

Non, ça ne changeait rien. Parce que dans tous les cas, elle était seule. Seule dans le vent ou seule parmi des milliers. Cette cérémonie, plutôt lugubre, elle aurait pu la faire au beau milieu d’un couloir bondé, en pleine journée, coincée entre deux élèves essayant de se rendre à leurs cours. Mais elle avait eu besoin de pluie, de vent, d’éclairs, de tonnerre et de foudre. Une tempête chaotique, à l’image du chaos qui régnait en elle.

On ferait mieux de rentrer, je ne voudrais pas avoir ta mort sur la conscience. Un chocolat chaud aux cuisines, ça te dit ?

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille. Le plus sincère des sourires qu’elle avait offert à quelqu'un depuis longtemps. Cette proposition et ce regard maternel qu’elle avait pour elle remettaient un peu de chaleur au fond de son cœur brisé. Elles ne se connaissaient pas, mais elle avait envie de prendre soin d’Emily comme d’une petite fille en manque d’affection. Ce qu’elle était. Et ça, c’était bien plus que ce qu’il fallait. C’était salvateur pour elle à un point dont Emily elle-même n’avait pas encore conscience.

Ça me ferait très plaisir, oui.

Et, elle suivit Jocelyne vers le château, abandonnant là l’amour enterré dans un recoin boueux du parc une nuit d’orage...

March on to the sound
The beating of a broken heart
Step with the rhythm you found
To the beating of a broken heart

Marche au son du battement d’un cœur brisé
Avance au rythme du battement d’un cœur brisé.




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