Joie des retrouvailles...

Hayden se promenait nonchalamment dans les couloirs du château, une main dans la poche se son uniforme, l’autre jouant avec un briquet.
Il avait une heure de trou entre deux cours, et cherchait vaguement une façon de l’occuper. Il avait bien entendu éliminé d’office les options « devoir de potion non fait à rendre le soir même » et « s’exercer aux sortilèges informulés ». Bizarrement, il avait décidé de faire un tour tout seul plutôt que de rester avec ses copains.
Le jeune homme passa devant un tableau d’où s’élevaient des cris joyeux qui résonnaient dans le couloir vide. Trois gros chevaliers, dont les triples mentons dépassaient du heaume de fer qu’ils portaient, trinquaient à leur victoire d’on ne savait quelle bataille, perdue des siècles auparavant.

« A la votre, mon brave ! »

« Bien aimable... si encore je pouvais boire avec vous! »

Hayden avait la nostalgie de son elfe de maison, Knoky. Depuis que le fils de son maître, il y avait bien des années, lui avait fait goûter une Bièrraubeurre, il ne pouvait plus s’en passer ; quand Hayden avait découvert qu’il en achetait en cachette avec l’argent de ses maîtres (en se carbonisant les doigts dans le grille pain à chaque gorgée d’alcool) il avait promis de ne rien dire si Knoky lui ramenait du Whisky Pur Feu. Et ces satanés elfes de maison, à Poudlard, n’étaient pas foutus d’avoir le même penchant pour la Bièrraubeurre ! impossible de les corrompre, et ce n’était pas faute d’avoir essayé pourtant.
Le 6ème année soupira, puis prit un autre couloir, plus grand, où une dizaine d'élèves passaient en bavardant. Devant lui, la silhouette d’un grand blond qui lui parut familière attira son attention….

« Hey, Basile ! »

Fourrant le briquet dans sa poche, il eut un large sourire et accéléra le pas pour rattraper son cousin qui continuait sa route sans s’arrêter.

« Inutile de faire comme si tu ne m’avais pas entendu, mon vieux ! Alors, on ne salue même plus son cousin préféré ? Ne me dis pas que tu m’en veux encore pour cette histoire, l’autre fois ? »

Hayden soupira d’un air exagéré, passa son bras autour de l'épaule de Basile, puis claironna bien fort:

« Ecoute, comment pouvais-je prévoir qu’il y aurait des homosexuels à cette soirée ?! Et puis, ce n’est pas de ma faute si tu es incapable de reconnaître un homme d’une femme quand tu es bourré… »

Basile venait alors de terminner son dernier cours de la journée, et se rendait jusqu'à sa salle commune d'un pas lent. Cela faisait maintenant bien quatre jours qu'il avait reçu la lettre de St mangouste, mais tout ce qu’il avait vécu ces derniers jours semblaient le suivre et l'accaparaient sans cesse. Autant dire qu’il ne faisait pas attention aux gens qu’il venait à croiser dans les couloirs, se contentant de fixer le sol le visage sombre.
Il se demandait bien ce qu’il allait pouvoir faire le reste de l’heure, mais avait dans l’intention de se changer les idées ; de tout faire pour ne pas avoir à penser à cette histoire. Une histoire nommée Callie, qui prenait bien trop d’ampleur à ses yeux !

Passant devant un groupe d’élèves bruyant, il entendit alors une voix qui lui semblait familière. Bien trop d’ailleurs.
Se mordant la lèvre inférieur, il choisit de continuer sa route pour ne pas avoir à affronter son cousin Hayden. Non pas qu’il n’appréciait pas le grand gaillard de Gryffondor ! Au contraire, c’était une des seules personnes à Poudlard pour qui il avait un tant soit peu d’estime ! … Même si il ne lui montrait pas explicitement !
En tout cas il n’avait pas très envie de se confronter à lui pour le moment, c’est donc pour cette raison qu’il avait choisit de l'ignorer.

Mais c’était apparemment bien trop demander que de le laisser tranquille, car le garçon le rattrapa rapidement, avant de lui sortir ses répliques habituelles.
Le Serdaigle soupira avant de lancer un regard hautain à son cousin. Puis un petit sourire narquois au lèvres, il se dit alors que voilà un bon moyen d’oublier un peu ses tracas.

« Mais qui te dis que tu es mon cousin préféré Monaghan ? tu devrais faire des efforts pour au moins paraître modeste ! »

Puis une fois de plus, Hayden se voyait obligé de lui ressortir cette histoire. Fort bien il s’était fait dragué par un…euh jeune homme lors de la dernière fête passée en compagnie de son cousin. Mais de là à insinuer qu’il avait eut une aventure avec le garçon en question c’était un peu poussé ! mais comme certains détails lui échappait encore, Hayden en profitait (avec la lus grande rejouissance) pour le faire douter avec ses imbécilités !

« Tu ferais mieux d'oublier totalement cette histoire, sinon je risque de laisser échapper quelques informations utiles à ta chère Alice Fordway, à savoir que tu sors non seulement avec sa meilleure amie, mais aussi avec deux autre élèves de Serdaigle…. Mary et .. Sara c’est ca ? » demanda-t-il, feignant d’hésiter lors de la diction des noms.

Parce que les deux jeunes filles en question, ils les connaissaient (comment faire autrement en étant le cousin d’un grand séducteur ?). Alice était la dernière nouvelle copine de Hayden, et Basile se demandait encore comment son cousin s’y prenait pour que les jeunes filles avec qui il sortait ne se doute de rien …
Puis il eut un petit sourire malicieux, avant de poursuivre :

« Sinon, tu fais quoi là ? Tu ne sèches pas j’espère ! »

Basile semblait bien sombre ce jour-là !
Hayden le remarqua, mais n’y fit pas allusion. Il était déjà rare qu’il s’intéresse à d’autres états d’âmes qu’aux siens, alors il ne fallait pas non plus s’attendre à ce qu’il le console!
Heureusement, vu sa réponse, le Serdaigle était à peu près en forme. Et il devait même être assez content de le voir, pour le railler de la sorte !

« Quel ingrat tu fais ! se récria Hayden. Alors que grâce à moi tu passes des vacances fantastiques ! Je t’ai fait rencontrer une foule de gens amusants, je t’ai emmené à des soirées, je t’ai même organisé des rendez-vous avec des filles mignonnes…Enfin bref, j’ai fait la moitié de ton éducation, et ceci dit en toute modestie ! »

Une éducation aux effets contestables, mais une éducation tout de même !
Hayden sourit largement à la riposte de son cousin.

« Seraient-ce des menaces, mon cher ? »

Puis répondit, l’air faussement compatissant :

« Ah, Basile, Basile, je ne peux rien te promettre ! Je n’ai pas ta faculté extraordinaire à oublier une soirée complète avec un ou deux verres de vodka… Et soit dit en passant, poursuivit-il d’un ton désinvolte, et d’une j’ai plaqué Sara il y a deux jours, et de deux cette douce Alice sait parfaitement que je suis partisan de la non exclusivité en matière de petite amie… ou en tout cas elle le sait depuis ce matin, je crois bien qu’elle m’a vu embrasser Mary dans la salle des Trophées. »

Hayden donna une tape dans le dos du Serdaigle.

« Il serait temps de te mettre à jour côté potins, mon vieux ! Tiens, au fait, tu savais, toi, que Pierrick McLaggen avait largué la capitaine de notre équipe de Quidditch ? Tu sais, Esterna Wyrven, super canon, de très jolies fesses… Je me demande bien pourquoi ce crétin de McLaggen l’a laissée tomber ! »

En tout cas, ce serait toujours bon à prendre. Hayden commençait à se lasser d’Alice, elle était bien trop sage à son goût…et surtout après l’épisode du matin il y avait peu de chance pour qu’il finisse la journée sans recevoir une belle gifle. Il y avait toujours Mary, mais bon, dans trois jours à tout casser il n’en voudrait plus, ou alors elle se rendrait compte qu’il l’avait déjà trompée une douzaine de fois en trois jours et le lâcherait avant. Bah… des filles, il y en avait des centaines dans le château !

« Sécher, moi ??! Je me demande bien d’où te vient une idée pareille. Je ne sèche jamais, mon cher, j’oublie, c’est tout. Et toi, alors, qu’est-ce que tu fais là, à broyer du noir ? Je ne sais pas à quoi tu pensais, mais pour faire cette tête-là, on t’a au moins annoncé une pénurie de Bièrraubeurre à Pré-au-Lard ! »

Cela faisait à peine cinq minutes que Basile parlait à Hayden et ce dernier commençait déjà à partir dans ses habituels délires. Basile soupira, gardant tout de même un petit sourire amusé. Oui, Hayden l’amusait beaucoup. Parce qu’il était si différent de lui, parce qu’il ne se prenait que très rarement la tête (les seules fois ou il l’avait découvert soucieux et en proie à d’intenses réflexions, c’était lorsque il avait découvert que sa réserve de whisky avait été complètement vidée.)
Il était comme ça Hayden, il ne fallait pas lui en vouloir. Sa bonne humeur et sa grande confiance en soi figuraient parmi les qualités qui rattrapaient ses nombreux défauts.

« Une foule de gens amusants…mouais, il en faisait parti peut être celui qui faisait du surf sur la table ? Et qui c’est qui a du tout laver le lendemain ? Comme par hasard, moi ! Heureusement que les jumeaux m’ont aidé, puisque Môsieur Hayden était bien trop occupé pour prendre part au rangement de la maison ! »

Mais d’un certain côté il n’avait pas tort. Car si son cousin ne lui avait pas ‘arranger’ certains rendez vous avec des jeunes américaines (la famille partant durant l’été aux states), Colin n’aurait pas été loin de la vérité lorsqu’il affirmait que Basile n’avait jamais eu de petite amie.
Lors des petites soirées organisées dans la maison de vacances (qui se faisaient bien évidement sans la présence de leur parent), seuls les jumeaux Samy et Erwin (de un an les ainés de Basile), et quelques autres cousins prenaient part aux festivités.

« Oh, et tu voudrais peut être que je te remercie de me trainer à tes beuveries peut être ? La dernière fois j’ai du dormir par terre, car tes charmants amis occupaient toutes les chambres ! »

Basile n’attendait pas vraiment d’excuses de la part de son cousin, car il savait qu’il n’en aurait pas. D’ailleurs cela ne le dérangeait pas plus que cela, il désirait juste se plaindre. Avec Hayden c’était possible et même inévitable lorsque l’on s’appelait Basile Crimson !
Le jeune homme enchainait sur ses relations toutes aussi compliquées et diverses avec la gente féminine Poudlarienne. Basile n’écouta que d’une oreille, les déboires amoureux de son cousin ne l’intéressaient pas plus que cela.
Mais lorsque le garçon lui parla de Eterna Wyrven, il tourna vivement la tête soudain à l’écoute. La nouvelle que lui apprit Hayden le laissa pantois. Pas le fait que la Gryffondor ai un joli postérieur (d’ailleurs ca il s’en foutait…presque), mais parce que contre toute attente, elle avait un copain.
Basile ne pu s’empêcher de paraître étonné :

« Quoi ? Eterna Wyrven sortait avec quelqu’un ? »

Se reprenant, il parut plus sombre. Il demanda alors, fronçant les sourcils :

« La rupture ne daterait elle pas de cinq jours par le plus grand des hasards ? »

Il était si absorbé par sa réflexion, qu’il ne fit pas attention à ldernière pique de son cousin. Ce dernier venait de remarquer son état pour le moins dépressif et s’informait des causes. Bien évidement, ce n’était pas à cause d’une bière au beurre, et loin de là.
Le garçon comptait laisser son cousin en plan, mais se retrouva nez à nez avec Eterna lorsqu’il se fut retourné. Il ne lui rentra pas dedans, (de justesse) et de plus en plus étonné, il décréta tout de même :

« Euh Salut. »

Il pensait que de se retrouver de nouveau devant la jeune fille lui ferait bizarre, mais tout aussi étrangement il ressentait absolument rien. Heureusement d’ailleurs, cela le rassurait. Il ne pu pourtant s’empêcher de se voir submerger par des bribes d’images datant de quelques jours auparavant, au lac.
Se rappelant que Hayden se trouvait derrière lui il déclara tout en montrant le garçon :

« Mon cousin, Hayden Monaghan…mais vous avez déjà du vous croiser non ? »

Hayden était ravi d’avoir retrouvé son cousin.
Il ne l’avait pas vu souvent ces temps-ci, et cela commençait à lui manquer, de taquiner Basile ! Bien sûr il avait une foule d’autres gus à embêter avec ce genre de rappel de souvenirs gênants, mais il ne savait pas bien pourquoi, c’était toujours nettement plus drôle avec Basile…

« Celui qui faisait du surf sur la table… ah, je vois, tu veux parler de Snuggles. T’inquiète pas, c’était la première et la dernière fois que je l’invitais à une fête, celui-là. Tu te rends compte, sous prétexte que j’avais un peu fricoté avec sa petite amie, ce crétin a « accidentellement » envoyé une photo de moi, euh, compromettante, disons, à mon père ! »

Hayden secoua la tête à ce souvenir, consterné. Heureusement que Knoky avait (contre un plein cageot de bièrraubeurre) témoigné en sa faveur, sinon Monsieur Monaghan le père n’aurait jamais cru qu’il s’agissait d’une odieuse photo trafiquée et que, ce soir-là, Hayden dormait bien tranquillement dans son lit, sans compagnie d’aucune sorte, qu’il s’agisse d’une bouteille ou de quelconques jeunes femmes.
Quand son cousin se plaignit des corvées qu’il avait dû assumer avec ses frères (tâche de nettoyage non négligeable, si on savait dans quel état finissait une maison après le passage d’Hayden et ses compagnons de beuverie…), le jeune homme haussa les épaules, puis prit un air supérieur.

« Ecoute, mon petit Basile, le jour où tu seras capable d’ingurgiter sans mourir noyé la quantité d’alcool que je me suis enfilé ce soir-là, on en reparlera, tu veux ? Et puis t’es tellement sexy en ménagère », ajouta-t-il en riant.

Travailler n’avait jamais vraiment été dans la nature du jeune homme, mais quand il avait une gueule de bois de la sorte, il n’avait même pas besoin de simuler un état comateux pour échapper aux corvées, tellement il était défoncé.
Hayden se rapprocha de Basile et lui passa un bras autour du cou, avant de lui susurrer d’un air entendu :

« Ne me fais pas croire que tu n’apprécies pas ces petites réjouissances… je ne t’ai jamais forcé à y rester, que je sache ? Bon, ok, je t’ai peut être un peu poussé à boire contre ta volonté quelques fois, mais je ne t’ai jamais entendu regretter les moments passés avec certaines jeunes demoiselles que je t’ai présentées, n’est-ce pas ? »

C’était vrai, quoi, on lui donnait toujours le mauvais rôle, mais il n’avait fait qu’encourager son cousin à s’amuser! Il fallait bien que quelqu’un le dévergonde un peu, on s’ennuyait tellement dans cette famille …
Lorsqu’il enchaîna en parlant d’Eterna Wyrven, ce fut au tour d’Hayden d’être surpris devant la réponse de son cousin.

« Bien sûr qu’elle sortait avec quelqu’un ! Quand une jolie fille est prise, le mec s’arrange toujours pour le faire savoir, et McLaggen n’a pas fait exception. »

Puis il fronça les sourcils. 5 jours ?

« Oui, ça doit être à peu près ça. Comment tu sais ça, toi ? Ne me dis pas que tu y es pour quelque chose ? » demanda-t-il d’un air soupçonneux, un petit sourire en coin.

Le 6ème année allait demander des précisions à son ami, mais à ce moment-là, Basile s’arrêta brusquement au milieu du couloir. Hayden l’entendit saluer quelqu’un, mais de là où il se trouvait il ne pouvait pas voir de qui il s’agissait. Il se déplaça sur le côté, tandis que Basile le présentait, et se retrouva nez à nez avec…

« Tiens, tiens, Eterna Wyrven ! dit-il avec un immense sourire. Quand on parle du loup… »

Aussitôt, il eut pour réflexe de passer nonchalamment sa main dans ses cheveux. Il s'appuya contre le mur, puis, se retournant vers Basile :

« Je connais cette charmante demoiselle de vue, mais je ne me souviens pas avoir déjà eu l’honneur d’avoir une conversation avec elle… est-ce que je me trompe ? » demanda-t-il avec un sourire à l’adresse d’Eterna, légèrement inquiet de la réponse, car il était tout à fait possible qu’il ait passé une soirée entière avec elle sans en garder le souvenir.

[ Quelle question! ]

A toutes les réponses de son cousin, Basile se contenta de lever les yeux, un soupir d’exaspération ponctuant les vides laissés par Hayden. Que pouvait-il donc répondre à ça ? Son cousin était un crétin fini ça il le savait, tout en ne pouvant ignorer l’affection qu’il avait pour lui…En y réfléchissant, il était un peu près sûr que le Gryffondor correspondait exactement au profil de gars qu’il ne pouvait pas blairer ! On pouvait prendre comme exemple le fameux Marwin de la maison de son cousin : Il ne l’avait jamais vraiment rencontré mais il le détestait même sans le connaître. Il ne savait pas vraiment jusqu’à quel point Hayden lui ressemblait, mais ne cherchait pas non plus à le savoir. Marwin n’était bien sur pas le seul élève qu’il jugeait sans connaître ! Car même si l’on s’appelait Basile et que l’on ne cherchait pas à être au courant de tous les potins de l’école, on était parfois obligé d’en être informé ! (D’autant plus si votre cousin s’appelle Hayden !)

Ce dernier le soupçonnait d’y être pour quelque chose dans la rupture des deux Gryffondor. Le Serdaigle eut un air agacé, et fronçant les sourcils il répondit avec une aisance qu’il trouvait presque étrange :

« Genre je pourrais y être pour quelque chose ! Tu me connais, du temps que mon imbécile de cousin ne me force pas à boire je suis tout ce qu’il y a de plus recommandable ! »

Il avait une parole à respecter, il ne raconterait donc pas de cette histoire à Hayden. Surtout pas à Hayden en fait, c’était toujours le premier à raconter n’importe quoi pour alimenter les ragots. Alors si il était en possession d’une information véridique lui, Basile, aurait beaucoup de souci à se faire ! Bien sur, il en avait touché deux mots à Colin, mais là c’était différent : il avait une confiance totale en lui et comptait sur sa discrétion. Il ne pourrait par contre pas en dire autant de son cousin volage ! Non, il ne lui dirait rien. D’autant plus qu’il savait un peu près quel discours le garçon lui teindrait ensuite.

Eterna, elle, se contentait de le fixer de ses grands yeux bleus. A la lumière vive du couloir ils ne semblaient plus ressembler à ceux de sa Callie. Tant mieux, il n’aurait aucun mal cette fois ci à la regarder en face. Cela n’avait pourtant pas l’air d’être le cas de la dite demoiselle. Elle eut un regard désemparé, presque désespéré. Après une vaine tentative pour lui adresser un sourire elle répondit à son bonjour d’une voix mal assurée.
Ce qui choqua alors Basile, c’était qu’elle semblait…différente. Oui, différente était le mot. Son regard n’était plus rieur comme le fameux soir, mais paraissait éteint. Etait-ce la fatigue ? Elle était pourtant si sombre, rien à voir avec l’Eterna qu’il avait rencontré près du lac. Ou peut être que c’était l’Eterna du lac qui n’était pas dans son état normal….
Toujours est-il que pour la deuxième fois en l’espace d’une semaine, il se retrouvait devant la jeune fille. Sauf que cette fois c’était elle qui paraissait malheureuse.
Il allait lui demander si ça allait, tout en gardant sa distance honorant ainsi sa promesse de ne faire comme si de rien n’était.
Mais Hayden (qu’il avait par la même occasion complètement oublié) le coupa net dans son élan…pour débiter la plus grosse des âneries. ‘Quand on parle du loup’ ! Bravo, il aurait pu faire mieux question discrétion ! Mais à présent le mal était fait, et affrontant le regard inquisiteur de la jeune fille il ajouta :

« Hayden vient de m’apprendre ta rupture avec Mclaggen.. »

A lui de lui jeter un regard qui semblait signifier : « Mais pourquoi tu ne m’as rien dit ? ». Cela expliquait à présent beaucoup de choses. Et lui qui avait finit par croire ce que lui avait dit Colin, à savoir que si elle s’était enfuie c’était parce qu’il embrassait mal….*Quelle imagination !* Mais une autre question trottait dans la tête du jeune homme : Comment avait il pu être au courant ? Si la rupture datait bien de cinq jours comme venait de lui confirmer Hayden, c’était bien cette histoire de baiser qui en était la cause ! Il supposait pourtant que ce n’était pas le genre de chose que la Gryffondor irait raconter au fameux Pierrick. Ou alors elle devait se sentir tellement coupable que plutôt que de lui cacher elle lui aurait tout avoué ? La dernière solution restait que quelqu’un les avait surprit près du lac…Mais la encore, à moins qu’il ne s’agisse de Pierrick lui-même, il y avait de fortes chances que cette hypothèse soit fausse : Car personne ne semblait être au courant de cet épisode ci (il aurait sinon du affronter les questionnements d’une flopée d’élèves !). Or, si il avait s’agit d’un élève les ayant surpris, il se doutait bien qu’il ne l’aurait pas gardé pour lui ! (Ce serait surestimer le potentiel à garder des secrets de la population poudlarienne !).

Enfin, dans tous les cas le résultat était le même. Après tout cette histoire ne le concernait plus à présent ! Il ne savait pas en cet instant à quel point il se trompait…

Comme à son habitude, la machine à drague de son cousin s’était mise en route lorsqu’Eterna Wyrven était entrée dans son champ de vision. Le Serdaigle allait répliquer mais la septième année le devança.
Semblant avoir retrouvé son habituelle éloquence, elle venait de marquer un premier point….Même si Hayden se ferait une joie de lui rappeler une nouvelle fois son nom…et par la même occasion à quel point il est un garçon hors du commun….
Basile voulait s’amuser un peu. Son cousin avait bien trop souvent le beau rôle, cela en devenait agaçant !

« Il faut signaler que Hayden est persuadé que tout le monde connaît son existence…N’est-ce pas ?»

Il eut un regard amusé pour son cousin, même si il se doutait que ce dernier ne serait pas à court de mots pour répondre à cette attaque.

Hayden avait beau être égocentrique, indolent, et indifférent, il n’était pas idiot. Autrement dit, il avait parfaitement compris que quelque chose clochait.
Il ne connaissait pas Eterna Wyrven. On lui en avait parlé, oui, et il l’avait négligemment rangé dans la catégorie « coup intéressant à voir si je m’ennuie », ou une autre dans le même genre. Mais tout ce qu’on avait pu lui raconter sur elle correspondait bien peu à cette jeune fille défaite, à l’air désespérée, au regard fuyant, à la voix brisée. Le jeune homme se demandait si cette transformation était due à sa séparation avec McLaggen… Il ne comprenait vraiment, mais alors vraiment pas comment on pouvait se mettre dans un état pareil pour une histoire de cœur, mais il se trouve qu’il avait constaté que c’était une des choses pour lesquelles les filles se prenaient la tête le plus souvent. Personnellement, ça ne lui serait jamais venu à l’idée. Une de perdue, dix de retrouvées, on connaissait le refrain. Enfin, il y avait des milliards de personne sur Terre, alors pourquoi regretter d’en perdre une ? C’était tout simplement stupide.
Pour Basile, c’était autre chose. Hayden avait parfaitement compris qu’il ne lui avait pas dit toute la vérité quant à ce qui s’était passé entre lui et Eterna. Mais pour tout dire, il n’en avait rien à foutre. Il était égoïste, insouciant, débauché. Il se savait absolument indigne de toute confiance, et comprenait tout à fait que Basile ne veuille pas lui confier ses secrets. Il était égoïste, insouciant, débauché…et lucide. Il savait très bien ce qu’était sa vie : du vent. Aucune attache. Il l’assumait parfaitement. Aussi sa philosophie était très simple : chacun ses problèmes. Lui en avait un, colossal, monstrueux, dévorant : l’ennui. Le reste, ça ne comptait pas.
Ceci étant, les cachotteries de Basile ne l’empêcheraient certainement pas de tenter sa chance avec la Wyrven s’il en avait un jour l’occasion. Quand Basile précisa pourquoi ils parlaient d’elle (après une « bourde » dont Hayden était très fier), le 6ème année crut bon d’ajouter avec désinvolture :

« Soit dit en passant, tu ne perds pas grand-chose…enfin, moi, ce que j’en dis… »

Le jeune homme haussa les épaules, genre dans-le-fond-j’en-ai-rien-à-foutre. Il détestait McLaggen sans vraiment le connaître, pour une raison très simple (très stupide, aussi) : en tant que préfet, Pierrick McLaggen ne pouvait pas le laisser se saouler tranquillement au coin du feu dans la salle commune des Gryffondor, et le rappelait à l’ordre dès qu’il en avait l’occasion (c'est-à-dire souvent).
Eterna semblait se reprendre petit à petit. Un sourire, hésitant tout d’abord, s’étira sur ses lèvres, et Hayden la trouva soudain très attirante. Assez en tout cas pour en faire des tonnes…

« Eh bien, enchanté, mademoiselle, mon nom est Hayden Monaghan, comme mon cousin l’a si aimablement précisé » répondit Hayden sans se démonter, esquissant une courbette, en voyant que cette fille ne connaissait même pas son nom (elle redescendit d’ailleurs aussitôt d’un cran dans son estime).

Basile crut alors utile de se moquer un peu de son cousin, lequel eut un immense sourire devant cette attaque directe. S’il voulait lui piquer la vedette, il allait en baver !

« T’exagères, Basile. Enfin, même si comme tu le dis la modestie n’est pas ma qualité première, je n’irai jamais prétendre que « tout le monde » me connaît ! La population poudlardienne, c’est déjà suffisant. »

Au regard amusé que son cousin lui lança, Hayden répondit par une mimique sceptique, qui pouvait être interprété par quelque chose comme « es-tu seulement conscient que tu provoques une personne qui sait assez de choses sur toi pour détruire ta réputation ? ».
Mais les deux 6ème année semblaient tout de même avoir la tête ailleurs. Hayden se demandait vaguement ce qui avait pu se passer entre eux, pour qu’ils soient aussi embarrassés. Un peu agacé d’être mis de côté, il croisa résolument les bras et prit la parole d’une voix forte :

« Dites donc, tous les deux, quand vous aurez fini de vous lancer des regards en biais, on pourra peut être passer à autre chose? »

"Passer à autre chose, pour Hayden, à défaut de savoir ce qui s'était passé, consistait à se réintéresser à lui-même. A ce moment-là, une idée lui traversa l'esprit. Il y avait peut être moyen de savoir ce que Basile ne voulait pas lui dire... tout en ayant la possibilité de draguer Eterna.

"D'ailleurs, maintenant que j'y pense... On avait prévu une petite soirée avec des potes, demain soir. Hatcher vient de se faire réapprovisionner et il a assez d'alcool pour saouler 10 buveurs comme Hagrid. Ca te dit de venir? Basile y sera", affirma-t-il en tapant dans le dos de son cousin.

Maintenant qu'il y pensait, il avait peut être oublié de le prévenir...

Plus la conversation avançait, et plus Basile avait la nette impression que ce n’était vraiment pas une bonne idée que Hayden soit là. Peut être que leur interlocutrice ne serait pas des plus heureuse de l’entendre parler de son ex-petit ami ainsi, surtout cinq jours après leur rupture. Le Serdaigle n’avait aucune idée sur les relations qu’ils avaient dans leur couple, mais il était fort à parié pour que Eterna tienne vraiment à Mclaggen (Y’avait qu’à voir sa mine sombre).
Mais le pire, ce fut évidement lorsque la jeune fille commença à sourire. Son cousin était alors comme stimulé, et redoublait d’efforts pour attirer l’attention de sa camarade. Basile ne pu réprimer un soupir exaspéré. Le temps avait beau passé, il avait toujours beaucoup de mal à s’habituer aux manières de faire si particulières du jeune homme. Mais fort heureusement, Eterna n’eut aucun mot, gardant son grand sourire. Il lui paraissait pourtant bien loin de celui du lac. Oh et puis il fallait qu’il se reprenne ! C’était quoi cette sale manie de toujours tout ramener à cette nuit ?
Se persuadant intérieurement que cette histoire était classée, il se ré intéressa à la conversation. Parce que basile était comme ca : dès que ses réflexions lui prenaient un peu trop la tête, il avait la plupart du temps tendance à complètement se déconnecter du monde extérieur !
Son cousin faisait une révérence (totalement ridicule à son humble avis), tandis que Eterna s’excusait (de manière ironique bien sur) de ne pas être assez renseignée pour ignorer ainsi le nom de son cousin. Puis elle décréta quelques mots dans sa langue natale. Basile haussa un sourcil, puis un jeta un regard à Hayden qui aurait très bien pu signifier : « Toi parler français ? ». Non parce que lui ne connaissait pas un traitre mot dans cette langue ! Ou peut être Merci à la rigueur…

Il n’y pensait déjà plus. Car quelque chose lui paraissait étrange. Etait-ce parce que la Gryffondor prenait grand soin à ne pas croiser son regard ? Pourtant, ne s’étaient ils pas mis d’accord sur un point, à savoir qu’ils ne feraient comme si de rien n’était ? Ce n’était apparemment pas ce qu’elle faisait l’Eterna Wyrven ! Et encore, si elle ne regardait pas Hayden il n’aurait rien dit mais là ! D’ailleurs, qu’est-ce qu’il était en train de raconter celui là. ? Quelques mots comme regards en biais lui parvinrent à ses oreilles. Réellement surprit, il jeta un regard à la jeune fille. Cette dernière lui faisait enfin le grand honneur de le regarder, en partie pour lui signifier qu’ils auraient à se parler plus tard. Très bien. Comme ca, ils avaient l’occasion d’enfin tirer tout ça au clair !

Puis appuyant ses dires, il tapota le dos de son cousin en ajoutant :

« Faut un peu que t’arrêtes de te faire des idées mon grand ! »

Mais par contre, les dernières phrases de son cousin eut pour effet de lui faire vivement tourner la tête. Il demanda, d’un ton très sérieux et à la fois méfiant :

« Une fête ?…Et je suis invité ? C’est une blague ? »

Mais en fait, Hayden ne semblait pas lui demander son avis. Le Serdaigle allait déclarer qu’il en était hors de question, qu’il savait très bien comment ca allait se terminer, et puis que le lendemain il avait un contrôle important.
Eterna le prit cependant de vitesse, donnant par la même occasion son accord. Alors là, il était d’autant plus perdu. Ce n’était pas elle qui juste avec une fiole d’alcool était devenue ivre au point d’embrasser le premier venu ? Et elle voulait tenter les fêtes à Hayden ? C’était une très mauvaise idée.
Se raclant la gorge, il s’adressa à la septième année :

« Euh..Eterna ? Tu es vraiment sure de venir ? » accompagné d’un regard appuyé, qui en disait long sur ce qu’il pensait.

Puis finalement, il pensa que ce n’était pas ses affaires. Qu’elle se saoule si elle en avait l’envie, il n’avait pas non plus à décider à sa place. Elle devait savoir ce qu’elle faisait…tout du moins il l’espérait.
Se tournant vers son cousin, il lui décréta froidement :

« Bon, ça va t’as invité ton cotât de fille pour la journée ? On peut y aller ? »

Devant les sourires, les mimiques et les paroles d’Eterna, Hayden déduisit aussitôt qu’il lui plaisait.
Pas qu’il était prétentieux. Enfin si, mais même. Ce n’était pas un imbécile, mais il n’était pas vraiment du genre à lire entre les lignes. Il savait très bien qu’Eterna sortait d’une rupture, qu’elle avait l’air anéantie quand ils l’avaient croisée, qu’elle n’était pas du genre à sortir avec n’importe qui (alias lui-même). Mais puisqu’elle lui souriait d’un air charmeur, puisqu’elle le provoquait en le laissant lui faire un baisemain, puisqu’elle ne l’envoyait pas balader, eh bien il en concluait tout naturellement qu’elle l’appréciait. Il s’en arrêtait aux apparences. Pourquoi donc se prendre la tête en cherchant ce qu’il y avait au-delà ?
Il avait pourtant remarqué l’air figé d’Eterna quand il avait parlé de son ex, son regard durci, son sourire crispé. Ca ne l’intéressait pas. Si elle agissait ainsi, elle avait forcément ses raisons. Eh bien, il ne voulait pas les connaître. Du moment qu’il pouvait en profiter.
En gros, il était à mille lieux de se douter qu’il venait d’échapper sinon à une mort horrible, tout du moins à une petite semaine à Ste Mangouste.
Le jeune homme sourit, bon joueur, quand elle se moqua de lui. Il intercepta au passage le regard perplexe de Basile, malheureusement il n’était pas en mesure de l’éclairer sur la signification des quelques mots qu’Eterna avait prononcé en langue étrangère. Il avait reconnu du français car il y avait passé des vacances, mais les quelques phrases qu’il avait apprises à ce moment là ne lui étaient d’aucun secours (« où puis-je trouver un bar », « tu es très jolie » et « voulez-vous coucher avec moi »… le minimum pour communiquer, quoi).

« Comme quoi on en apprend tout les jours…, renchérit-il du même air ironique. Personnellement j’étais loin de me douter que tu étais aussi mignonne. »

S’il en faisait trop ? Peut être, peut être pas. Quelle importance. Lui ne s’embarrassait pas de sentiments compliqués et de réactions contradictoires. Il disait ce qu’il pensait, point barre.
Et de toute évidence ce n’était pas le cas de ses deux compagnons. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer leur furieux échange de regard, que n’importe quel crétin, Hayden compris, aurait pu traduire par quelque chose comme : « il s’est passé un truc dont on ne peut surtout pas parler devant ce dépravé, mais en tout cas il faut absolument qu’on en parle plus tard pour s’expliquer ».
Et après ils avaient encore le culot de prétendre qu’il n’y avait pas de regard en biais. Enfin, vu le regard meurtrier que venait de lui lancer la Gryffondor, mieux valait ne pas faire de commentaire déplacé. Il était courageux, pas suicidaire, et puis il avait pris l’habitude de ne pas trop contrarier les filles qui lui plaisaient. Il se contenta donc de hausser un sourcil, mais quand Basile lui tapota le dos, il ne put retenir un « Mouais » peu convaincu, genre mens-si-tu-veux-mais-me-prends-pas-pour-un-con-non-plus.
Enfin, revenons-en à ce qui l’intéressait, lui. La soirée.

« Enfin Basile, tu sais bien que je plaisante jamais avec ce genre de choses. Bien sûr que t’es invité, je suis pas assez cruel pour te laisser t’ennuyer sur un devoir de métamorphose alors que je me bourre la gueule avec des copains ! …et copines, ajouta-t-il en pensant à Eterna, qui devait être quelque chose comme la 5ème fille qu’il invitait jusqu’à maintenant.

Jeune fille qui, après une courte hésitation, accepta de venir.

« Parfait, triompha-t-il. Tu seras la bienvenue, samedi. Je pense qu’on va faire ça en haut de la Tour d’Astronomie, ou peut être à l’orée de la Forêt Interdite. Je vous tiendrais au courant. »

Bizarrement, Basile semblait un peu inquiet à la perspective de cette petite fête. Rien de bien méchant pourtant. Ils ne devraient pas être plus de sept ou huit… (chiffre approximatif qu’il fallait généralement multiplier par deux pour plus d’exactitude, chacun amenant untel ou unetelle). Alcool en grande quantité et de bonne qualité (on pouvait toutefois émettre quelque réserve en ce qui concernait la qualité). Peut être de quoi fumer si Drew avait le temps de s’en procurer. Vraiment, il ne voyait rien qui puisse les empêcher de bien s’amuser. Hayden n’avait en fait pas vraiment la même notion de l’amusement que son cousin, qui ne devait apparemment pas garder que de bons souvenirs de ces « divertissements ».
Enfin, à la limite Hayden pouvait comprendre que le Serdaigle ait quelques réticences vu son état après deux ou trois verres, mais il ne voyait pas du tout pourquoi il voudrait empêcher Eterna de se distraire ! Les sourcils froncés, le jeune homme se retourna vers son cousin.

« Mais bien sûr qu’elle veut venir ! répondit-il à la place d’Eterna. C’est juste une fête, je vais pas la bouffer tout cru ! Ah, je vois, ajouta-t-il avec un sourire. T’as peur qu’elle voie ce que tu es capable de faire une fois bourré ? Bon, t’as p’têtre pas tort, mais c’est pas une raison. »

Explication plausible mais un peu simple. Quelque chose lui disait que ça avait quelque chose à voir avec le-truc-qu’il-ne-devait-absolument-pas-savoir-et-à-cause-de-quoi-ils-ne-se-jetaient-pas-des-regards-en-biais-depuis-tout-à-l’heure.
Basile en tout cas avait l’air bien pressé de briser ce petit entretien. Trop tard pour limiter les dégâts, mais enfin.

« Arrête, Basile, ne me remercie pas, tu sais que ça me gêne… Ne me montre pas trop ta joie, surtout ! » ironisa-t-il à l’adresse de son cousin.

Incroyable, il n’avait même pas eu un sourire pour le remercier de cette charmante initiative ! Enfin, dans le fond Hayden était sûr que ça lui faisait plaisir. Ou tout du moins qu’il viendrait. Hayden le traînerait par la peau du coup s’il le fallait, mais il viendrait !

« Bon, c’est pas tout ça, mais j’ai d’autres filles à inviter, moi… Ravi d’avoir fait votre connaissance, mademoiselle Wyrven, dit-il à l’intention d’Eterna avec son plus charmant sourire. On y va, Basile ? »

« Personnellement j’étais loin de me douter que tu étais aussi mignonne. »

Nouveau soupir du côté de Basile. Il n’arrêterait donc jamais !? Plus que ridicule, cela en devenait particulièrement pathétique ! Si jamais il décidait de venir à cette fête (en avait il seulement le choix ?), il ferait attention à garder un œil sur lui…
Mais en y réfléchissant pourquoi ? Pourquoi devrait il le surveiller ? Ca c’était trop fort, maintenant il s’inquiétait pour la Gryffondor ! Et pourquoi ne voulait il pas l’accepter ? Parce que ce n’était pas lui tout simplement.

Fixant un mur proche, il semblait à présent totalement ailleurs. Il n’avait pas trop envie de répondre à son cousin, de se prendre à son jeu. Copains et copines disait il….combien d’élèves avait il invité au juste ? Le connaissant, ils seraient en nombre assez restreint pour passer inaperçu, mais également assez pour que la soirée tourne au grand ‘n’importe quoi’ !

Le lieu ensuite. Encore un coup à se faire pincer ! Le lisière de la forêt interdite ! On se demande ou il va chercher tout ça le Hayden. Plus ça allait, et moins le Serdaigle avait envie de se joindre à son cousin pour cette fois !
Se raclant la gorge, il décréta d’un ton cynique :

« Tout ce qu’il faut pour passer une bonne soirée c’est ça ? »

Puis lorsque Hayden se moqua de lui ouvertement (c’était si fréquent ces derniers temps), il haussa un sourcil avant de répondre d’une voix froide :

« Tu sais quoi Hayden ? ce n’est pas en m’humiliant publiquement que tu arriveras à me convaincre de venir. Tu sembles vouloir décider à ma place, mais pour le moment je crois que je suis encore maître de mes décisions. »

« Arrête, Basile, ne me remercie pas, tu sais que ça me gêne… Ne me montre pas trop ta joie, surtout ! »

Basile haussa les épaules l’air agacé. Et il voulait quoi exactement ? Qu’il se jette à ses pieds ? qu’il lui dise qu’il était absolument enchanté d’une telle idée et qu’il le remerciait d’avance de l’état dans lequel il le mettrait ? Peut être que c’est ce que le Gryffondor attendait tout compte fait…
Puis fut venu le temps de se retirer. Secouant la tête en guise de réponse à son cousin, il se tourna vers Eterna.

« On y va. On se voit ce soir alors ? »

Puis sans attendre de réponse il lui adressa un sourire, et commença à s’éloigner. Sans pour autant attendre son cousin ! Marchant à grands pas, il grommela à son attention lorsqu’il sentit qu’il se trouvait près de lui :

« Pour ce soir …. Je viens »

Puis il le laissa en plan, bifurquant en direction de la bibliothèque.
Si Hayden croyait qu’il allait l’avoir aussi facilement et bien il se trompait ! Et Basile n’allait pas le laisser faire pour cette fois ci ! Plus question de se retrouver bourré à Poudlard. En vacances c’était différent puisqu’il ne revoyait pas la moitié des gens présents…Au moins il était sur qu’à part Hayden personne ne pouvait lui rappeler ses précédents exploits !