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 You won't be alone

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Jocelyne Johnson
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Jocelyne Johnson


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MessageSujet: You won't be alone   You won't be alone Iconminitime1wn2Dim 16 Sep - 3:30

La St-Valentin. Une fête joyeuse à la base, un tantinet commerciale, à laquelle Jo n'avait jamais vraiment participé si ce n'est que pour dire à Aiyana, et aujourd'hui à Emily, qu'elle tenait à elles et serait toujours disponible pour les écouter si besoin. Mais Aiyana était loin, et Emily visiblement mal en point. Alors pour la gaieté, on repassera. Remarquez, pour la québécoise, les déclarations d'amitié constituaient un paliatif intéressant à l'absence de vie amoureuse qui la caractérisait depuis toujours. Difficile ? Peut-être l'était-elle, en effet. Et puis ça n'était pas comme si les déclarations se faisaient nombreuses à son intention. Quelque part, elle n'était même pas réellement sûre de savoir si elle voulait que quelqu'un lui déclare sa flamme. Pour l'instant, de toute façon, ça n'était pas la priorité.

La priorité, c'était Emily, l'ange tombé du ciel, sous la pluie, sa porte de sortie. Il fallait qu'elle l'aide, qu'elle la soutienne, pour pouvoir elle aussi exister. Au moins pour elle. Oh, bien sûr, il y avait Lauren et Aléa maintenant, elle n'était plus si isolée qu'elle l'avait été. Mais ça n'était pas pareil. Il y avait eu ce soir sous la pluie, il y avait eu quelque chose avec Emily Jones, et elle n'était pas certaine de pouvoir partager quelque chose d'aussi fort avec qui que ce soit, bien qu'elles n'en aient jamais reparlé. Bien que son message ait résonné dans toute la Grande Salle, au vu et au su de tous, et qu'elle redoute la réaction de la rouge et or. Si elle avait su que ça se passerait comme ça, elle serait venue la voir directement, pour éviter, justement, que tout le monde apprenne que les deux jeunes femmes étaient suffisamment atteintes pour gambader dans le froid hivernal... Une chance qu'il n'y ait pas eu de représailles administratives d'ailleurs. Elle voyait bien le crapaud rose et l'épouvantail (un petit nom ma foi sympathique qu'elle dédiait à Rusard, et qui, à son sens, lui allait comme un gant... troué, déchiré, encrassé, bref, complètement miteux) sauter sur l'occasion pour encore enlever des points à leurs maisons et leur coller des retenues dont ils avaient le secret. Heureusement qu'elle n'avait pas ajouté "en pleine nuit".

La poufsouffle parcourait les couloirs, donc, à la suite de la griffondor. Un cri, une seule fois, pour attirer son attention :

- Emily ! Attends !

Elle hésita un instant, comme sa camarade arrêtait brusquement sa course, à aller la prendre dans ses bras. La scène qui s'était déroulée quelque peu plus tôt dans la Grande Salle laissait tellement deviner la détresse de la jeune femme que la québecoise aurait voulu réaffirmer son offre de soutien. Mais elle n'était pas sûre qu'Emily l'accepte. Elle l'avait mise dans l'embarras, après tout, avec cette beuglante involontaire. Alors elle resta immobile, à un mètre à peine.

- Je suis là si t'as besoin de parler... Si tu veux que je m'en aille, je m'en vais. Mais... "si t'as besoin d'une oreille, je suis là. Même sous des trombes d'eau et un vent glacé". Je suis sincère.

Elle l'avait toujours été, et elle le serait sans doute toujours. Mais personne ne le savait réellement ici, alors oui, ça avait besoin d'être précisé. Maintenant, elle ignorait totalement comme Jones réagirait, et à vrai dire, elle redoutait un peu ce qui se passerait dans les prochaines minutes. Est-ce qu'elle devait faire quelque chose, ajouter autre chose ? Quoi ? Rien ne lui venait à l'esprit. C'était tellement plus facile avec les oiseaux, ou Flocon. Elle savait toujours ce qu'ils attendaient, elle n'avait pas besoin de se poser de question. Avec les autres, c'était toujours plus compliqué. Elle avait toujours l'air d'une extra-terrestre, difficile d'être prise au sérieux... Mais là, plus que jamais, elle espérait que la rouge et or accepterait son offre. Parce qu'elle en avait autant besoin qu'elle.
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Emily Jones
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MessageSujet: Re: You won't be alone   You won't be alone Iconminitime1wn2Mer 19 Sep - 15:08

La Saint Valentin. La fête la plus stupide qui soit sur cette planète. Emily avait toujours détesté la Saint Valentin, parce que c’était nul, parce que c’était niais, parce que c’était commercial, parce que c’était tout sauf romantique, parce que ça ne servait à rien. A rien à part faire croire aux gens que parce qu’aujourd’hui c’était la Saint Valentin, ils allaient être plus heureux que d’habitude, plus amoureux que d’habitude, plus aimés que d’habitude. Comme si ça marchait comme ça l’amour. Comme si ça se contrôlait.

Si ça se contrôlait, elle ne serait pas là, fuyant dans les couloirs sans regarder précisément où aller, s’éloignant le plus possible et surtout le plus rapidement possible de la Grande Salle où justement, une overdose malsaine d’amour faisait rage. Si ça se contrôlait, IL ne l’aurait probablement pas embrassée. Si ça se contrôlait, elle ne serait pas en train de souffrir à en crever. Si ça se contrôlait, elle l’aurait oublié. Elle aurait oublié que ses yeux étaient aussi brillants, que ses cheveux effleuraient son visage quand il était aussi proche d’elle et qu’il était aussi doux quand il l’embrassait. Si ça se contrôlait, elle aurait choisi de ne plus l’aimer et elle y serait réellement parvenu. Si ça se contrôlait, elle ne serait pas dans cet état-là.

Emily un ange ? Ce n’était pas exactement le terme qu’elle aurait employé pour se décrire. Si on lui demandait son avis, elle aurait sûrement dit « Emily le monstre ». Les mots qu’elle venait de prononcer devant tout le monde avaient été les plus infects qu’elle avait pu sortir de toute sa vie. Jamais, au grand jamais, elle n’avait été aussi cruelle qu’en prononçant ces mots. Mais jamais, au grand jamais, elle n’avait eu aussi mal qu’à cet instant là. Pourquoi ? Pourquoi ça ? Pourquoi à elle ? Pourquoi aujourd’hui ? Putain Marwin, pourquoi aujourd’hui ?! Et si ç’avait été un autre jour, aurait-elle agi différemment ? Si c’était le cas, sa réaction de maintenant était complètement stupide. Enfin, plus stupide que ce qu’elle était déjà. Et en même temps... En même temps, cette journée, ce surplus de rose à vous en donner la nausée, ce putain d’amour qui ressortait de partout, ces couples qui empestaient le bonheur, tout ça l’avait rendue jalouse, à fleur de peau et finalement, furieuse. Alors quand il avait débarqué, comme un cheveu sur la soupe et l’avait embrassée, comme ça, sans explication, sans rien, après huit mois de tensions, elle avait pété les plombs. Il lui demandait quoi ? D’oublier l’Enfer qu’elle avait vécu, qu’elle vivait jour après jour, à cause de lui, à cause d’eux, et de se laisser aller ? Elle ne pouvait pas, elle ne pouvait tout simplement pas. Ça faisait trop mal. Les sentiments qu’elle avait désespérément tenté de refouler, en vain, faisaient trop mal.

Alors oui, elle avait été dégueulasse. Mais putain, il le méritait ! Il n’avait pas le droit de lui demander ça, pas aujourd’hui, pas devant tout le monde, pas comme ça. Il n’avait pas le droit de lui faire du mal comme ça. Et sa colère était tout à fait naturelle... essayait-elle de se convaincre. Emily se renfermait dans son orgueil, sa seule petite carapace de défense, pour essayer de protéger son cœur. Mais n’était-ce pas trop tard ? Son cœur n’était-il pas déjà trop douloureux ? ... Bien sûr que si. Mais putain, ça faisait tellement mal que n’importe quel moyen de se soulager, ne serait-ce qu’un peu, était le bienvenu. Même devenir odieuse et s’enfuir. Cette façon d’agir lui rappelait étrangement Monaghan, qui prenait un malin plaisir à faire souffrir les autres pour se dire qu’il n’était peut-être pas le seul et oublier sa propre douleur. Bon sang, était-elle déchue à ce point là ?

Elle était partie. Elle l’avait tout simplement laissé en plan. Elle les avait tous plantés là et s’était barrée. Qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Se rasseoir et faire comme si de rien n’était ? Ç’aurait été encore pire. Attendre qu’il dise quelque chose ? Il n’y avait rien à ajouter. C’était terminé. Peut-être que dans une autre situation, dans d’autres circonstances, ç’aurait différent. Elle aurait peut-être répondu à son baiser, ou même pas, mais elle aurait peut-être eu une réaction moins violente, moins choquée, moins effrayée. Oui, peut-être... Mais ce n’était le cas, c’était trop tard, c’était terminé. Et à chaque pas qu’elle faisait pour s’éloigner d’eux, pour s’éloigner de lui, les mots horribles qu’elle avait prononcés résonnaient en elle. Croire. Cœurs. Différent. Jamais. Besoin. Saint Valentin. Jamais. J’avais besoin de toi, juste de toi. J’avais ou j’ai ? Qu’est-ce que ça changeait maintenant ? Peut-être, justement, que ça changeait tout...

Emily ! Attends !

Non. Elle n’avait envie de voir personne. Personne. Et pourtant, elle s’arrêta dans sa course – sa fuite ? – et se retourna pour voir qui l’interpelait. Et son regard bleu tomba sur une grande fille à la peau brune et au regard si particulier. Jocelyne. Qui lui avait déclaré qu’elle était là pour elle à peine quelques minutes auparavant. Mais à vrai dire, Emily avait oublié tout le reste au moment où Marwin s’était penché vers elle. Et maintenant qu’elle voyait Jocelyne, sa rédemptrice, à un mètre d’elle, tout lui revenait en mémoire. La magnifique déclaration d’amitié qu’elle avait reçue. Dominique se déclarant à Sebeck. Morgane recevant l’odieuse lettre de Wildens. Putain, elle avait laissé Morgane là-bas alors qu’elle était dans tous ses états ! Elle faisait une bien piètre amie. Elle aurait dû être là pour elle. Et en même temps, où était Morgane maintenant ? ...

Je suis là si t'as besoin de parler... Si tu veux que je m'en aille, je m'en vais. Mais... "si t'as besoin d'une oreille, je suis là. Même sous des trombes d'eau et un vent glacé". Je suis sincère.

Emily leva les yeux vers Jocelyne et à son regard, elle sut qu’en effet, elle était sincère. Et ce regard débordant d’amitié valait tous les mots du monde. Elle aurait voulu s’en aller, lui dire qu’elle avait besoin d’être seule et qu’on lui foute la paix et partir. Mais le problème était qu’elle n’en pouvait plus d’être seule. Jamais elle n’avait été aussi mal de toute sa vie. Et la solitude la pesait beaucoup trop. C’était ce trop plein de solitude qui avait donné cette réaction violente. C’était beaucoup trop dur d’être seule. C’était beaucoup trop dur d’endurer tout ce qu’elle endurait jour après jour. Elle avait besoin de craquer. Et elle craqua. Sans avertissement ni préavis. Elle se jeta soudainement dans les bras de Jocelyne et s’effondra en larmes. Larmes de souffrance, larmes d’épuisement et, quelque part, larmes d’amour.
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Jocelyne Johnson
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MessageSujet: Re: You won't be alone   You won't be alone Iconminitime1wn2Jeu 18 Oct - 21:29

Combien de temps s'écoula entre le moment où Jo s'était tu et celui où Emily avait réagi ? Trop. Trop pour la québecoise, qui, certaine à présent de se faire rembarrer - Après tout, de quoi se mêlait-elle, hein ? Elles se connaissaient à peine ! - hésitait à tourner les talons, à faire demi-tour. Mais une promesse est une promesse, et elle ne partirait que si la brune face à elle lui en donnait l'ordre. Droite comme un i, elle attendait le verdict, avec une pointe d'angoisse. Si elle lui disait, là, maintenant, tout de suite, qu'elle voulait être seule, Jo hocherait la tête, balbutierait sans doute un vague "je comprends", et rebrousserait chemin. Et ça signifierait qu'au final, elle se serait encore plus trompée qu'elle ne le pensait. Ca signifierait qu'Emily n'était pas sa porte de sortie. Que tous les efforts qu'elle avait faits ces dernières semaines pour ne pas sombrer de nouveau dans une sombre mélancolie du fait de l'isolement, étaient vains. Et qu'en définitive, elle aurait mieux fait de ne jamais quitter le Québec, Aiyana, et toute sa famille, même si c'était le rêve de Maman et Papa.

Et c'était ce qu'elle s'attendait à subir, au moment où, contre toute attente, la gryffondor vint se jeter dans ses bras, laissant libre cours aux larmes qu'elle contenait depuis que Marwin était venu la voir. Les bras de la poufsouffle se refermèrent autour de la rouge et or, et elle fredonna un air indien qu'Aiyana utilisait, il y a bien longtemps, pour la calmer, lorsqu'elle n'en pouvait plus d'être la cible des railleries de tous. Un air calme et fluide, comme une pluie d'automne, comme le murmure d'une rivière, comme la brise dans les feuilles d'un chêne... Jo ne dit rien. Il n'y avait pas grand chose à dire, de toute façon. Elle continua à chantonner, de sa voix grave et légèrement cassée, qui arrondissait plus encore la mélodie. Elle continuerait, sans s'arrêter, jusqu'à ce qu'Emily se calme, jusqu'à ce que les spasmes qui secouaient ses épaules s'atténuent, jusqu'à ce que ses larmes se tarissent. Peu importait combien de temps il faudrait. Elle serait là le temps qu'il faudrait. Parce qu'elle aussi, elle en avait besoin.

[C'est un peu court, mais je ne vois pas ce qu'elle peut faire d'autre...]
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Emily Jones
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MessageSujet: Re: You won't be alone   You won't be alone Iconminitime1wn2Jeu 8 Nov - 16:53

[C’est pas la taille qui compte ! You won't be alone 11 C’est parfait pour moi, tu m’as beaucoup inspirée ^^]



Is it getting better or do you feel the same ?


Pleurer. Pleurer toutes les larmes de son corps et ne jamais s’arrêter, au grand jamais. Vous n’imaginez pas à quel point ça peut soulager et faire souffrir encore plus à la fois. Le paradoxe de la larme. Sortir tout ce qu’on a sur le cœur en litres d’eau et en même temps, ça ne vous donne que l’envie de pleurer encore plus. De pleurer jusqu’à s’en dessécher. Pleurer jusqu’à en crever. Pleurer pour avoir moins mal mais avoir encore plus mal qu’avant. Pleurer parce que ça fait du bien. Pleurer parce que ça nous détruit. Pleurer parce que c’est la seule chose dont on est capable. Pleurer parce qu’on ne peut plus se contenir. Contenir sa peine. Contenir sa colère. Contenir sa douleur. Parce qu’on n’en peut plus de crever de l’intérieur. Parce qu’on a besoin d’extérioriser ses blessures. Pleurer parce qu’on a besoin de pleurer.

Emily avait besoin de tout ça. Elle avait besoin de pleurer. Pourtant elle s’était promis, ce soir-là, sous la pluie, de ne plus jamais pleurer. De ne plus verser une seule larme. Ce soir où elle avait abandonné son cœur brisé qu’elle ne pensait jamais déterrer. Et pourtant... il renaissait de ses cendres, tel un phœnix, indestructible. Mais non. Non, elle l’avait bien senti mourir, se détruire à tout jamais. Elle l’avait bien senti, lui, le détruire. Non, son cœur ne battait plus, c’était terminé, depuis longtemps. Il n’avait tout simplement pas trouvé la paix – comment aurait-il pu après tout ça ? – et tel un esprit en besoin de vengeance, il venait la torturer pour qu’elle non plus ne puisse pas trouver le repos. Pour qu’elle souffre autant qu’elle l’avait fait souffrir. You got someone to blame. Parce que c’était sa faute à elle si son cœur était aussi déchiré. C’était elle l’imbécile qui le lui avait offert, en même temps que les armes pour le saigner. C’était elle qui s’était laissée faire. C’était elle qui aimait Marwin. Aimait ou avait aimé ? Quelle importance ? La seule chose à retenir était que ça faisait mal putain ! C’était pourtant la seule chose qui importait, mais elle ne s’en rendait pas compte, trop aveuglée par la douleur. Par son cœur qui revenait la hanter. Cet organe qu’elle croyait à jamais disparu, pour le bien de tous et surtout pour le sien. Oui, Emily était devenue tout ce qu’elle répugnait. Égoïste. Dépendante. Faible. Et tout ça à cause de ce maudit cœur qu’elle détestait de plus en plus. Mais dont elle ne comprenait que trop bien le besoin de se venger d’elle.


You act like you never had loved and you want me to go without


Et si tout ce que je viens de dire vous parait incompréhensible, c’est normal. Vous ne pouvez même pas imaginer ce qu’Emily ressentait. Parce que tous ces mots, alignés les uns à côté des autres, qui essaient d’être le plus choquant possible pour vous faire comprendre au mieux la détresse dans laquelle elle se trouvait, ne seront jamais assez forts pour représenter la souffrance. Même une métaphore ne serait pas assez significative, alors je ne vais pas m’évertuer à vous décrire des images de barbarie et de destruction pour que vous compreniez. Ça ne serait pas suffisant. Sachez juste que si deux portes s’étaient présentées à elle, l’une menant vers la vie et l’autre vers le néant, elle n’aurait même pas cherché à comprendre avant de claquer la seconde porte derrière elle. Dans le néant il n’a rien. Et c’est exactement ce qu’elle voulait : rien. Ne plus rien ressentir, ne plus rien penser, ne plus se souvenir de rien. Ne plus revoir son visage, ne plus réentendre sa voix, ne plus se souvenir de lui, de son cœur qui battait à nouveau et du mal de chien que ça lui faisait. Juste oublier.


Well, it’s too late, tonight, to drag the past out into the light


Elle ne pouvait plus oublier. Alors elle pleurait. Parce qu’elle ne pouvait rien faire d’autre. Et parce qu’elle avait une épaule sur laquelle elle pouvait pleurer. Jocelyne. Avec elle, elle pouvait fondre en larmes. Avec elle, elle pouvait oublier son orgueil et ce depuis que la Poufsouffle avait su voir au-delà de son masque de dignité. Et elle lui avait offert ce dont elle avait besoin, ce qu’Emily n’aurait pu accepter de personne d’autre. Justement parce que son orgueil l’empêchait de montrer sa faiblesse à Morgane. Parce qu’elle refusait de montrer à Morgane qu’elle ne valait pas mieux que ce qu’elle avait pu lui reprocher par le passé. Et les autres... Les autres n’existaient plus dans l’esprit d’Emily. Pas parce qu’elle ne les aimait pas, pas du tout. Il faut simplement comprendre qu’Emily n’avait plus la force de penser aux autres. Elle était trop épuisée. Elle avait juste besoin de pleurer.


We’re one but we’re not the same, we get to carry each other


Et Jocelyne était là. Elle lui avait ouvert ses bras, elle lui offrait la chaleur de son corps, un soutien non seulement moral, mais aussi physique. Et c’était exactement ce dont Emily avait besoin. Parce que c’était bien beau de savoir qu’elle était là pour elle, mais ça ne suffisait pas. Quelqu’un comme Emily ne dira jamais qu’elle se sent mal si personne ne lui pose la question. Par fierté, oui, mais aussi par humilité. Toujours à croire que ses problèmes ennuient les autres. Alors le fait que Jocelyne soit là, physiquement, qu’elle lui tende les bras et qu’elle l’accueille contre elle, ça lui faisait du bien. Et tout ce qui pouvait la soulager ne serait-ce qu’un tout petit peu était plus que bienvenu. Emily avait l’impression qu’elle aurait pu rester ainsi, blottie contre Jocelyne à pleurer, pour l’éternité. Elle aurait pu. Elle aurait pu pleurer sans s’arrêter. Si Jocelyne ne s’était pas mise à chanter. Non, pas chanter. En fait, il était difficile de déterminer précisément ce que Jocelyne faisait, mais le son qui en ressortait en était exceptionnel. Et, intriguée par la mélodie, elle se laissa doucement bercer par elle, pendant de longues minutes, jusqu’à ce que les larmes ne s’arrêtent de couler d’elles-mêmes. Doucement, elle s’écarta légèrement de Jocelyne dont l’uniforme était à présent trempé.

Désolée... s’excusa-t-elle entre deux reniflements.


Did I ask too much ? More than a lot ? You gave me nothing, now it’s all I got
We’re one but we’re not the same, see, we hurt each other then we do it again


Je suis affreuse...

Oui, elle avait été affreuse avec lui en lui balançant ces mots blessants. Ç’avait été tellement inattendu en fait, qu’elle n’avait pas su comment réagir. Et c’était malheureusement la colère qui avait pris le contrôle. Colère parce qu’il lui faisait un coup pareil, parce qu’il lui faisait ça aujourd’hui et parce que merde ! ça faisait mal. Peut-être qu’elle en demandait trop. Qu’il ne traite pas sa meilleure amie de dépravée, qu’il comprenne qu’elle puisse être furieuse, qu’il comprenne qu’elle n’arrive pas à lui écrire, qu’il comprenne que ça ne voulait pas dire qu’elle avait rompu avec lui, qu’en conséquence il sache qu’elle l’aimait toujours et qu’il ne lui soit pas infidèle. Qu’il la laisse tranquille, qu’il la laisse crever de douleur, qu’il l’oublie. Mais en même temps, qu’elle ne le voie pas reprendre sa vie en main alors qu’elle était au fond du trou. Et surtout, surtout, qu’il ne l’embrasse pas et que son cœur ne se remette pas à battre. C’était trop demander ? C’était beaucoup trop demander. Alors quoi ? Ils allaient jouer à se faire du mal l’un l’autre jusqu’à la fin des temps ? Elle ne le supporterait pas. Elle ne le supportait plus. C’était peut-être aujourd’hui la fin des temps... Pour elle, en tout cas.


One love, one blood, one life, you got to do what you should


Elle se dégoûtait. Elle avait envie de vomir sa douleur, de la hurler, de s’en arracher les cheveux à pleines pognées, de se mordre jusqu’au sang, de se rouer de coups... comme si se faire souffrir encore plus pouvait soulager sa souffrance. Comme si la douleur physique pouvait atténuer les battements douloureux de son cœur. Comme si c’était possible d’oublier... Peut-être qu’ILS arriveraient à lui faire oublier...
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Jocelyne Johnson
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MessageSujet: Re: You won't be alone   You won't be alone Iconminitime1wn2Sam 10 Nov - 14:34

Et Emily pleurait. Comme si tout ce qu'elle avait gardé au fond d'elle depuis ce soir où elles s'étaient retrouvé sous la pluie éclatait enfin au grand jour. Jo avait hésité, n'étant pas très certaine de la réaction de sa camarade, mais à présent, elle savait qu'elle avait bien fait de venir. De toute façon, elle serait venue, même si elle avait dû se prendre une veste, parce qu'elle se l'était promis, parce qu'elle le lui avait dit, et parce qu'elle n'avait qu'une parole. Alors oui, Emily pleurait, et certains étaient mal à l'aise dans ses conditions-là, pas Jo. Pas pour elle.

Elle ignorait les pensées de la rouge et or, ce fameux soir. Elle ignorait que là, comme elle laissait parler sa peine dans ses bras, elle reniait ce qu'elle s'était promis ce soir-là. Elle aurait sans doute songé que c'était inutile de vouloir oublier qu'on avait un coeur, il vous le rappelait toujours. Elle savait de quoi elle parlait, le sien battait toujours pour les mauvaises personnes. Jusque-là, elle n'avait jamais rien dit, elle savait bien, de toute façon, que ça n'était pas réciproque. Mais si elle pouvait être au moins une amie, une épaule réconfortante, c'était déjà pas si mal. Ca ne se contrôlait pas, il fallait bien faire avec. Renier son coeur, c'était renier sa vie, c'était mourir. Elle n'imaginait pas que sa manière de penser était si proche de ce que vivait la brunette dans ses bras.

Il y avait tellement de choses qui faisaient souffrir, qu'on en arrivait parfois à vouloir tout abandonner. C'était aussi l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait sous la pluie, ce soir si particulier. Plus maintenant. Elle savait comme tout le monde ce qui avait uni Emily et Marwin. Ce qui les unissait toujours manifestement. Sinon sa réaction n'aurait pas été si violente tout à l'heure. Sinon elle ne souffrirait pas autant à présent. Sinon il ne serait pas revenu vers elle. Elle imaginait bien que ces derniers mois avaient dû être particulièrement douloureux pour la gryffondor. Et peut-être quu'elle avait voulu tout laisser tomber. Dans ces moments-là, Jo,elle, songeait à ses frères, à ses parents, et même à tante Agatha, qu'elle n'aimait pas vraiment. Si elle abandonnait définitivement, elle leur ferait de la peine, et ça, elle ne le voulait pas. Et puis il y avait Emily, et quelque part, elle avait l'impression qu'elle pouvait avoir besoin d'elle. Comme aujourd'hui. Alors il n'était plus question d'abandonner quoi que ce soit, ou qui que ce soit. Est-ce qu'Emily avait des gens pour lesquels elle comptait vraiment, pour se raccrocher à la vie, comme elle-même avait pu le faire, grâce à elle ?

Elle l'ignorait. Elle ignorait beaucoup de choses sur l'ange salvateur qu'elle voyait en Miss Jones. Mais qu'importait ? Elle avait besoin d'elle, dans des instants comme celui-là, et c'était ce qui lui permettait d'exister. Et elle s'était rarement sentie aussi vivante, utile, qu'aujourd'hui, comme elle fredonnait cet air dont elle avait elle-même eu si souvent besoin. Est-ce qu'à ses instants, Ayiana se sentait aussi vivante qu'elle ? Elle avait beau se bercer d'illusions, elle savait bien que non. La dernière discussion avec l'indienne le lui avait confirmé. Elle n'avait jamais vraiment su quelle magie se cachait dans la mélopée qu'elle continuait à murmurer, mais elle avait toujours réussi à calmer ses pleurs. Et aujourd'hui, elle calmait ceux d'Emily.

La rouge et or s'écartait, et s'excusait. Jo sourit, il n'y avait pas grand chose à répondre, et elle se fichait éperduement de l'état de son uniforme. De toute façon, elle pourrait ravoir ça un peu plus tard, ça n'avait donc absolument aucune importance. Son sourire retomba lorsqu'Emily rétorqua qu'elle était affreuse. Ses yeux fixèrent les prunelles trop brillantes de la brunette et elle lui prit les mains. Et sa voix grave résonna dans le couloir, pas dure pour un sou, moins mélodieuse cependant maintenant qu'elle ne chantait plus, comme elle répondait, secouant légèrement la tête sans pour autant la lâcher des yeux.

- Tu n'es pas affreuse Emily. On réagit tous violemment et bizarrement quand on a mal. On ne se serait pas retrouvées sous la pluie en pleine nuit en plein hiver, sinon.

Un léger sourire vint de nouveau fleurir sur ses lèvres. Ce souvenir-là, aussi absurde puisse-t-il sembler, elle le garderait sans doute très longtemps en mémoire. Et même s'il avait commencé par de la souffrance, elle en retirait pourtant quelque chose de positif : sa rencontre avec Emily.
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MessageSujet: Re: You won't be alone   You won't be alone Iconminitime1wn2

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